Juste de la gêne, comme lorsque j’avais les muscles froids… Peut-être. Enfin… Cela ne me semblait pas étrange au vu de ses propres réactions habituellement. Mais… Mais ce n’était pas la mienne. Pas à cet instant alors que l’idée du grand père me venait de nouveau à l’esprit. Alors définitivement, un massage ne serait pas de refus…
Cela dit, mieux valait ne pas commencer à jouer à ne plus bouger en fonction de nos célébrations. Nous allions finir par ne plus quitter le lit du tout. Alors deux jours… J’avais ri.

- Il faudra que tu m’apportes les bons arguments pour me faire rester deux jours au lit alors. Avais-je commenté avant de commander.

J’admettais avoir été un peu généreux, de peur que Mika ne manque de quoique ce soit. Mieux valait trop que pas assez lorsqu’il s’agissait de lui. Mais ne pas dormir… J’avais miné de réfléchir avant d’esquisser un sourire énigmatique, sans même répondre. Car non. Non, je ne voulais pas dormir. Pas maintenant en tout cas. Certainement pas alors que mes lèvres retrouvaient son cou pendant que je commenté le reste de ma commande. Ils trouveraient du kimchi… Peut-être. Mais ce n’était finalement pas le plus important… Non… J’avais envie de lui. Encore. Toujours. J’avais envie qu’il soit à moi. Mais aurions-nous réellement le temps ? Je n’avais pas vraiment réfléchi à l’ordre des choses. Alors… Oui. Nous l’aurions. Je le croyais. Je m’en moquais plutôt alors qu’il me demandait de ne pas bouger et…
Je l’avais écouté. Je n’avais pas bougé alors qu’il s’installait sur moi, que mes yeux ne pouvaient qu’observait la plus belle chose que je connaisse alors, mes mains parcourant son corps jusqu’à la fin, jusqu’à ce qu’il ne se brise, ne me brise même.
Oui. Nous avions eu le temps. Nous l’avions encore alors que je retrouvai ses lèvres, que je répondais à chacun de ses baisers sans attendre, sans hésiter.

- Reste… Avais-je grogné alors que l’on frappait à la porte.

Je ne voulais pas qu’il s’en aille. Je ne voulais pas sentir le froid sur ma peau quand il irait répondre. Autant ne pas manger si cela signifiait qu’il devait s’éloigner… Mais… Il l’avait fait. Il s’était éloigné, m’arrachant un grondement de frustration autant que mécontentement, ma main tenant de l’attirer de nouveau vers moi jusqu’à ce qu’il ne soit plus à portée.
Heureusement que cela ne dura pas, qu’il revint rapidement, déposant le plateau sur le lit avant que je ne lui retire moi-même ma chemise.

- Je veux bien un massage… Avais-je malgré tout articulé en l’observant dans un sourire malicieux. Mais pas dans une autre tenue que ça.

Je ne voulais voir aucune chemise sur lui. Rien qui pourrait couper la sensation de sa peau contre la mienne. Jamais.
Ainsi l’avais-je laissé faire, me tournant sur le ventre, je l’avais laissé me masser, profitant sincèrement de ce moment, la tête dans les oreillers.

- Je devrais te le demander plus souvent… Avais-je gémis en fermant les yeux.

J’aimais cela. Tant les mouvements que ses mains sur moi.
Mais les bonnes choses avaient une fin et j’avais fini par me rallonger, par me rasseoir près de lui, toujours gêné, mais… Oui. Le massage m’avait fait du bien. Définitivement. Esquissant un sourire, je lui avais d’ailleurs volé un baiser pour le remercier avant de rapprocher le plateau de nous, d’observer sa composition et… Il était complet. Ils avaient réussi à tout trouver…

- Je rêve de gimbap depuis des semaines… Avais-je soufflé en attrapant avec envie un rouleau pour l’avaler, soupirant de bienêtre. Et en plus ils sont vraiment bons… Comme chez moi et… S’il te manque quelque chose dis-moi, que je les rappelle, d'accord ?…

Car il restait le plus important, celui qui ne devait manquer de rien. Encore moins ce week-end.

Je m’étais contenté de plisser les yeux. Non. Je n’avais besoin d’aucun autre argument que sa présence dans le lit pour vouloir y rester. Soit. Mais je n’allais pas l’admettre pour autant alors que mes lèvres parlaient pour moi, que mon envie distincte avait fini par me trahir. Une envie à laquelle Mika avait répondu de la plus douce des façons, me laissant assommé par ce plaisir que lui seul me faisait prendre… Jusqu’à ce que l’on nous dérange.

Non… Je ne voulais pas qu’il parte. Plutôt mourir de faim que de le laisser partir, s’éloigner de moi. Ce qu’il refusa. Il « devait » y aller.

- Monstre… Avais-je articulé dramatiquement sans pouvoir le retenir.

Oui, monstre de m’abandonner et surtout… Monstre de se rhabiller. Je lui avais d’ailleurs bien rapidement ôté la chemise. J’acceptais son massage, oui, mais seulement dans cette tenue. Jamais dans une autre.

- Tu es beau comme ça… Murmurai-je en me tournant, en le laissant s’installer sur mes cuisses.

Et je devais admettre que c’était agréable. Plus que cela même. Tant ses gestes que la sensation de sa peau contre la même me détendaient. J’aimais cela. Vraiment. Au point que l’idée de lui en demander plus souvent m’était venue, chose à laquelle il ne trouva pas à redire avant de me libérer, de me laisser le remercier d’un baiser alors que son sourire semblait à nouveau m’illuminer, comme il devrait toujours le faire.

Était ainsi venu le temps de manger. Je ne m’étais enfin pas fait prier, admettant avoir rêvé de gimbap depuis des semaines et… J’avais rapidement secoué la tête.

- Je lui prend déjà son fils… Je ne vais pas en plus lui prendre son temps en l’obligeant à aller chercher et m’apporter de la nourriture. Soufflai-je en avalant une deuxième part.

Alors non. Je n’allais certainement pas déranger sa mère pour une chose aussi futile. Définitivement pas. J’espérais néanmoins que lui serait comblé, qu’il ne manquerait de rien. Ce qu’il semblait penser alors que sa tête battait l’air.

- Avec toi je ne sais jamais. Répondis-je dans un sourire amusé. Et puis je préfère que tu aies trop que pas assez. Tu n’as pas besoin de perdre du poids.

Au contraire, j’aurais presque craint que cela ne devienne maladif s’il perdait du poids. Alors s’il avait assez mangé, c’était tant mieux. Et il lui en resterait pour tout à l’heure lorsqu’il aurait faim… Parfait. Quoiqu’il me faudrait penser à lui commander des ananas toasts pour le matin. Savaient-ils cela dit faire une ignominie de ce genre ici ? Car oui. La France « gérait » en termes de nourriture… Alors ça… Ce serait peut-être une insulte à leur art et… J’avais observé Mika, entendant ses propositions, surpris. Manger coréen ? Mais…

- Attend ! L’avais-je arrêté alors qu’il attrapait son téléphone. Je… Enfin… Oui on pourra aller au Japon ou en Corée pour manger mais… Mais demain, je veux que tu choisisses quelque chose qui te plaira complètement à toi. N’importe quoi. Mais que ça te plaise, s’il te plait…

Ce week-end… Je voulais qu’il lui soit dédié. Entièrement dédié. Alors même si je n’avais pas prévu le repas du midi pour le laisser choisir, je voulais qu’il décide d’un endroit qui lui plairait véritablement.
Rapidement, j’avais fini par avaler mon repas nocturne, repoussant le plateau pour soupirer de bien-être.

- Je n’ai vraiment plus faim… Grognai-je en me recouchant, comme assommé. Je crois même que j’ai trop mangé…

Mais cela faisait du bien. J’avais l’impression nette de revivre, de retrouver goût à la vie, vraiment…

- On pourra avoir des sigeumchi namul et des gimbap pour notre mariage ? Avais-je alors demandé, tournant la tête vers Mika. Un grand repas avec plein de gimbap… Et de l’ananas et des hamburger et… J’avais soudain ri, légèrement. En fait non… Ca ne va ressembler à rien…

Et finalement, je n’avais aucune idée de ce que je désirais vraiment. Seulement que je voulais me marier avec lui. Que je voulais une partie traditionnelle coréenne. Et le reste… Non. Vraiment. Je n’en avais aucune idée. Ce que je savais, par contre, c’était qu’il me fallait son corps, que j’avais envie de me coller à lui. Ce que je fis sans hésiter, glissant mes bras autour de lui pour poser ma tête sur ses cuisses dans un sourire entendu. Voilà… Là… J’étais bien. Vraiment bien.

Serait-elle contente de me faire plaisir ? Si je ne doutais pas du fait qu’elle le serait de voir Mika… Je peinais à imaginer qu’elle puisse être heureuse de se déplacer aussi pour moi. Mais j’avais préféré ne pas répondre, me contenant d’un léger sourire quoique peu convaincu avant que je ne me concentre sur lui, sur sa faim et ce dont il pourrait manquer, à savoir… Rien. Je devais même être heureux qu’il mange un fruit, ce qui me fit évidemment plisser les yeux tant je n’en étais pas vraiment convaincu. Il avait perdu trop de poids ces derniers temps. Mais je n’allais, cela dit, pas râler. Oui. Il avait mangé aujourd’hui et c’était bien ce qui comptait à mes yeux.

Mais pour demain alors… Qu’allions nous faire ? J’avais eu peur qu’il ne veuille coréen uniquement pour me faire plaisir, entraînant une réaction peut-être un peu trop vite alors qu’il m’assurait aimer cela, que je faisais une légère moue.

- Tu es sûr ? Tu ne voudras pas manger autre chose ? Insistai-je en lui rendant son téléphone. Je veux quelque chose qui te fasse vraiment plaisir…

Mais nous pourrions en parler plus tard car là, maintenant, parler nourriture… Non. Je ne le pouvais plus. J’étais trop plein. J’avais trop manger et… Une entrée ? Hésitant entre rire et lui faire une grimace, je m’étais contenté de plisser les yeux, minant de bouder.

- Moi j’ai un véritable estomac et pas un gouffre sans fond, nuance.

Une bouderie qui se termina au moment même où ses lèvres se posèrent sur les miennes alors que je m’installais sur ses cuisses, imaginant un repas bien trop hasardeux pour notre mariage, nous arrachant un rire à tous deux alors que ses doigts dans mes cheveux me faisaient fermer les yeux de bienêtre.

- Il nous faut un mariage qui nous ressemble à tous les deux… Avais-je murmuré, soudain bien trop apaisé par ses gestes. Aussi australien que coréen… Avec plein de viande… Et pas de légumes pour toi. En pleine nature et entouré de ceux qui t’aiment. Assurai-je dans un sourire.

Oui… un mariage à notre image. A l’image de son soleil contre lequel je me laissais alors bercer, ses caresses me faisant d’autant plus apprécier chaque seconde alors qu’il reprenait. Ce qu’il pourrait avoir de plus dans sa vie ? J’avais bien une idée mais… Non. Mieux valait la garder pour moi alors que sa demande m’arrachait un rire.

- Un lit aussi grand… Répétai-je. D’accord… Tout ce que tu voudras sera un ordre…

Absolument tout. Il était hors de question que je puisse ne pas répondre à la moindre de ses demandes. Il aurait ce qu’il désirerait. Quoique cela puisse être, je ferais tout pour combler ses envies, ses désirs, la moindre de ses demandes.

- Mais tu as intérêt à vraiment me coller si on a un lit aussi grand… Je me sentirais beaucoup trop seul sinon.

Et j’avais surtout envie… Non. Besoin de le sentir près de moi. Un besoin qui venait de me pousser à me redresser, le surplombant alors, me permettant de l’observer, de l’admirer.

- Je sais ce qu’il pourrait te manquer dans ta vie. Avais-je alors soudain ajouté, un sourire aux lèvres. Mais je te l’offrirais quand nous serons mariés. Enfin… Le jour où nous nous marierons… Et ce n’est pas une maison. Plaisantai-je, cherchent un instant ses lèvres. Je t’offrirais ce que je n’ai jamais fait… Enfin… Je ne sais pas vraiment si ça te manque ou non mais… Je dirais à tout ceux qui seront là combien je t’aime, combien j’ai de la chance de t’épouser et combien je promets de te chérir, de t’aimer et de te protéger quoiqu’il puisse se passer. Jusqu’à la fin de nos vies. Et après encore. Soufflai-je à mi-voix. Je leur montrerais combien ce jour sera le plus beau de ma vie, combien t’épouser sera la décision la plus importante de mon existence… Je le montrerais à tout le monde. Assurai-je dans un sourire, mon nez caressant le sien tendrement. Combien je suis fier d’être à toi…

Souriant de nouveau, plus tendrement encore, j’avais fini par me laisser glisser dans ses bras, entourant sa taille des miens et fermant les yeux. Oui… Je leur montrerais à tous combien je serais heureux ce jour-là…

- Tu es l’amour de ma vie… Avais-je murmuré alors, sentant le sommeil m’atteindre comme si toutes les tensions de ces derniers mois m’avaient finalement quitté. Tu es ma vie, Hae… Toute… Ma vie…

S’endormir si facilement ne me ressemblait pas vraiment. Preuve de mon épuisement ou de l’apaisement que je ressentais ? Je ne le savais moi-même pas. Et je m’en moquais. L’important était là, entre mes bras, contre moi alors que j’avais fini par l’attirer réellement à moi dans mon sommeil, par le serrer contre mon cœur, refusant de le relâcher, refusant de m’éloigner de lui… Lui qui disait qu’il allait me coller, cela avait été presque l’inverse tant mon nez avait cherché son odeur toute la nuit, tant ma peau n’avaient fait que le réclamer davantage. Et cela faisait du bien. Beaucoup trop de bien pour que je ne veuille lutter…

Si c’était ce qu’il voulait… Je n’allais pas me battre. A la place, j’avais préféré m’en prendre à son estomac, lui renvoyant plus ou moins la balle alors que sa remarque me faisait sourire. Effectivement. Il n’avait plus faim. Je n’avais rien à dire de plus, pour une fois. Et il faudrait que cela soit aussi le cas pour notre mariage, ce qui m’avait poussé à proposer de nombreux plats n’allant pas du tout ensemble.
Pourtant, Mika avait raison. Nous pourrions tout avoir. Il nous fallait seulement un mariage qui nous ressemble, australien et coréen à la fois et surtout entouré de gens qui l’aimaient… Qui nous aimaient. Esquissant un sourire léger, j’avais un instant réfléchi. Qui nous aimaient, oui… Mais… Qui pourrait réellement se déplacer ? Qui le voudrait vraiment ? Jae-Hwa viendrait-elle ? Accepterait-elle que nous allions jusqu’au mariage ? C’était à vrai dire la question qui me préoccupait le plus alors que je secouai doucement la tête, comme pour laisser cette peur disparaître. J’aurais le temps de me poser cette question, de la lui poser. Mieux valait aujourd’hui me concentrer sur l’important : nous.

Et ce nous… Ce serait effectivement ce que je montrerais à tous le jour de notre mariage. Quels que soient les personnes qui viendraient… Je leur montrerais combien j’étais fier de lui, combien j’étais fier qu’il ait accepté de m’épouser et surtout combien je l’aimais…

- Dans trois mois. Lui avais-je répondu avant de me glisser de nouveau contre lui.

Mes bras l’entourant, ses mains sur mon corps, j’avais rapidement fini par m’endormir, bien trop heureux pour lutter encore contre le sommeil alors que tout en lui m’apaisait. Un sommeil lourd seulement ponctué de mouvement pour le garder contre moi, refusant de m’éloigner.

Et la nuit était passée sans même que je m’en aperçoive. Et puis il y eut le froid soudain alors que je grondai de mécontentement dans mon demi-sommeil. Pourquoi avais-je froid ? Et pourquoi la chaleur avait-elle fini par revenir aussi vite qu’elle était partie ? Et… J’avais fini par ouvrir les yeux, doucement, difficilement. Les baissant sur Mika, dans mes bras, il m’avait fallu quelques minutes pour comprendre ce qu’il tenait contre lui.

- Tu avais besoin d’un doudou ? Articulai-je, la voix rauque alors que je me glissai encore un peu plus sous les couettes pour le serrer contre moi, refermant de nouveau les yeux.

Je n’avais pas envie de me réveiller, je n’avais pas envie de me rendre compte que le temps passait alors que le soleil s’était déjà bel et bien levé. Mon nez dans ses cheveux, j’avais pourtant fini par ouvrir de nouveau les yeux, embrassant le sommet de sa tête.

- Tu as bien dormi ? Avais-je fini par demander à mi-voix.

Cela dit… Me redressant doucement, je lui avais rapidement piqué sa bouteille pour tenter de me déshydrater alors que je sentais mon corps raide de toute part. Un effort considérable qui m’obligea à me recoucher rapidement, soufflant de bienêtre.

- On a la chambre jusqu’à 11h… Murmurai-je. On peut rester jusqu’à 10h59 ?... Juste pour profiter encore un peu… Je suis bien là… Bien était même un faible mot tant je me sentais serein, heureux. On peut même commander le petit déjeuner… Avec beaucoup de café et après… On verra.

Je ne voulais pas qu’il y ait d’après. Je voulais rester là. Je voulais le garder dans mes bras tandis que je parsemais distraitement sa peau de courts baisers.

- Ou on se cache et on a la chambre éternellement… Proposai-je même dans un léger rire.

Tout sauf que cela s’arrête. C’était ce que je désirais à cet instant.

La logique de Mika me plaisait et j’aurais aimé qu’elle soit réaliste. Mais nous avions une heure de fin, une heure fixe que nous ne pouvions modifier alors… Oui. Nous pouvions nous embrasser. Quant au reste… J’admettais n’avoir aucune motivation pour le reste alors que ses lèvres trouvaient les miennes, que la journée me semblait enfin pouvoir commencer à leur contact.
Son estomac semblait pourtant ne pas vouloir de cette idée alors qu’il se tournait, m’arrachant une grimace de mécontentement bien rapidement changée en attention toute trouvée à ce que je voyais. La chemise glissant sur sa peau, j’en avais profité pour y passer ma main, le caressant lentement jusqu’à ce qu’il n’abandonne enfin le papier pour retrouver mes bras et mes lèvres.

- Tout ce que tu voudras…

Si c’était habituellement vrai, cela l’était encore plus à cet instant alors que je ne désirais que profiter de ce moment, de l’avoir entre mes bras. Cela dit, je n’avais pourtant pas bouger, continuant à l’embrasser, continuant à caresser sa peau distraitement alors qu’il reprenait. On allait devoir bouger oui… La peluche, c’était vrai… Alors il fallait déjeuner et partir pour… Pour tout un autre d’autres choses qui m’avaient arraché un sourire amusé.

- Tout ce que tu voudras. Avais-je répété en l’attirant davantage à moi, me faisant violence le temps d’un instant pour me détourner de lui et attraper le téléphone.

Le petit déjeuner. D’abord. Il avait faim. Je ne devais pas l’oublier. Alors j’avais commandé sans même regarder ce qu’il y avait, continuant de parsemer son corps de baisers malgré la réponse du standard. Quatre petits déjeuners différents furent commandés. Ce serait beaucoup. Trop même. Mais je m’en moquais à nouveau.

- On emportera ce qu’on ne mange pas pour demain. Murmurai-je en reprenant ses lèvres en otage.

On aviserait… Plus tard. Pour le moment, je ne voulais que lui, que sa peau que je découvrais alors, lui enlevant cette chemise qui me semblait de trop alors que mes lèvres continuaient de parcourir son corps sans relâche. Bien réveillé, bien conscient de ce que je faisais désormais, il me semblait avoir encore moins envie de bouger. Non. Je préférais continuer ce que je faisais, ma main glissant jusqu’à ses fesses pour mieux l’attirer contre moi encore.

- Hae… Avais-je fini par souffler, me hissant au-dessus de lui, le sourire aux lèvres. Est-ce que…

Ma main, doucement, venait de l’entourer. Cette envie… Elle ne me quittait jamais. Encore moins lorsqu’il était aussi proche de moi, que je sentais sa peau courir sous mes doigts. J’avais envie de lui… Je finissais même par me demander si j’étais malade, si j’avais un problème tant j’avais toujours envie de lui.

- J’ai encore envie de toi. Lui murmurai-je à l’oreille, en mordillant son lobe.

J’étais à la fois désolé de lui imposer cela et bien trop désireux pour m’en empêcher. Un paradoxe qui m’empêchait de réfléchir correctement alors que je n’avais pourtant pas bougé, dans l’attente d’un consentement, de n’importe quel consentement. C’était pourtant difficile. Difficile de ne pas le prendre pour moi, de devoir me restreindre mais je craignais de trop lui imposer, de trop lui en demander. Et si la mesure n’était pas vraiment dans mon vocabulaire lorsque cela le concernait… Pour une fois, je venais d’essayer de faire les choses correctement.

La discrétion n’avait plus été de mise. J’avais pourtant tenté un instant de l’arrêter, de retenir le moindre bruit alors qu’il mordait mon cou. En vain. J’avais soupiré, un peu trop bruyamment, répondu trop souvent à ses lèvres pour que le pauvre homme que j’avais au téléphone puisse ne pas comprendre. D’ailleurs avais-je même cru entendre un rire alors que je raccrochai pour l’embrasser d’autant, pour le toucher, lui retirant cette chemise qui était de trop.
J’avais envie de lui. Désespérément. Sûrement trop, d’ailleurs. Alors, dans un excès de crainte certainement, j’avais attendu, j’avais voulu qu’il accède à ma demande et… Il le fit. Mais pas vraiment comme je l’attendais. Arrêter de demander pour le sexe…

Je n’avais pu répondre, ses lèvres faisant taire le moindre de mes mots avant même qu’ils ne naissent. Des baisers auxquels je répondais sans relâche et si j’avais voulu répondre alors que l’idée même qu’il supplie me plaisait… Je fus à nouveau interrompu, esquissant un sourire amusé.

- Ne me tente pas. Avais-je pu articuler alors que mon souffle se faisait plus puissant au mouvement de son bassin.

Un souffle rapidement interrompu par son geste. Les poignets plaqués au-dessus de la tête, je l’avais observé sans pouvoir contenir le sourire qui étendait mes lèvres. J’aimais cela. J’aimais qu’il puisse me contenir, quand bien même j’en avais été surpris. J’aimais l’assurance qu’il pouvait avoir dans ces moments, le regard qu’il avait alors.

- Alors comble moi.

C’était peut-être la réponse… non. C’était peut-être l’ordre le plus direct que j’avais jamais prononcé. Un ordre clair destiné à un homme qui avait pourtant tous les droits sur moi, celui de me combler comme celui de m’ordonner de le combler car l’un ne pouvait aller sans l’autre. Mais à cet instant… n’était-ce pas lui qui avait commencé ce jeu ?

- Montre moi quel mari tu vas être. Comble-moi Mika, je t’en prie. J’ai hâte de savoir ce que tu peux faire.

Je le provoquais. Certainement trop pour mon bien tant il pouvait réagir au quart de tour mais j’en avais envie. Je le voulais. Je voulais aller aussi loin que nous le pourrions et… Et je n’avais jamais dit que je ne réagirais pas. Au contraire. Mais avant cela… Il avait commencé.

Si j’avais pu un jour imaginer que Mika obéirait à une demande comme « ne me tente pas », cela se termina à cet instant alors qu’il plaquait mes bras au-dessus de ma tête, m’arrachant tant un soupir qu’une envie qui se développait, encore et encore. C’était cette envie qui avait pris le pas sur le reste alors que mon sourire était bien visible, que ma provocation le fut encore plus clairement. Il voulait me combler ? Qu’il le fasse alors. Et cela n’avait pas attendu alors que ses mouvement se précisaient. Ce qui ne m’avait à vrai dire pas empêché de continuer, de le provoquer encore davantage. Il serait mon mari alors… Oui. Je voulais cet avant-goût que je connaissais pourtant. Mais je le désirais, maintenant.

Je n’avais pu m’empêcher de souffler de mécontentement alors qu’il s’était reculé, me quittant pour retrouver le sol alors que je restai là encore un instant, l’air hagard et… S’il avait tout entendu ? Qui ?
Il m’avait fallu quelques instants supplémentaire pour comprendre, grimaçant alors. Oui. Il avait forcément entendu. Mais c’était… Quittant le lit sans vêtements, je l’avais rejoint, me glissant dans son dos pour le serrer contre moi.

- Tu regrettes ? Murmurai-je à son oreille.

Parce que je ne pouvais pas regretter. Je ne pouvais pas… Il avait été… Non, je ne regrettais pas tant j’étais effectivement comblé.

- On laissera un très gros pourboire, avais-je néanmoins acquiescé.

Car oui. Il avait entendu et… Je devais y aller en premier ? Si quelqu’un attendait ? Clignant des yeux, je n’avais pu m’empêcher de grimacer à cette idée avec cette impression claire d’être la chaire à canon envoyée au front. Je ne regrettais pas, bien sûr que non mais… Mais faire face ? Enfin… J’avais secoué la tête. Il devait être parti. Le personnel des grands hôtels était discret. Il n’y avait pas un monde où il serait resté… N’est-ce pas ? J’en douterais presque tant la gêne venait de s’imposer à moi.
Une gêne que je tentai pourtant d’oublier ou au moins de ne pas montrer. Mika l’était bien assez et… Son ventre. Mieux valait que je ne traîne pas… Embrassant sa joue, j’avais enfin quitté son dos pour attraper des vêtements et sortir de la chambre pour faire face… A une table remplie mais une pièce vide de tout être humain, m’arrachant un long soupir de soulagement.

- Il n’y a personne. Indiquai-je en ouvrant grand la porte. Mais il a servi le petit déjeuner.

Et il y avait assez pour une armée. Vraiment. Mais au moins Mika trouverait-il sûrement son bonheur alors que je l’attirai jusqu’à la table, lui tirant une chaise pour m’installer près de lui et commencer à manger. J’avais faim. Vraiment faim. Quoique sûrement moins que lui alors que je me contentai de pain et de fruits.

- Mon cœur ? Avais-je fini par reprendre. Est-ce que je peux te poser une question qui… J’avais secoué la tête, reposant la pomme dans mon assiette. Je me suis toujours demandé… Pourquoi est-ce que tu es tombé amoureux de moi ? Enfin… Qu’est-ce qui te plaisait chez moi ? J’étais… Silencieux, triste, tout le temps, et loin d’être agréable. Alors… Pourquoi ?

Oui. Je partais de loin, de très loin même et les choses avaient changé. J’avais changé. Grâce à lui, à sa présence, à sa patience et à son amour. Tout avait changé. D’ailleurs ma main avait-elle glissée dans sa nuque alors que je me penchai pour l’embrasser, un sourire aux lèvres malgré tout.

- Et cette question ne veut pas dire que j’ai des doutes ou je ne sais pas quoi. Plaisantai-je avant de me redresser. Je suis juste curieux de savoir ce qui a pu t’intéresser. Ce n’était déjà pas mon corps alors… J’avoue que je ne vois pas beaucoup ce que je pouvais avoir d’autre pour t’attirer.

J’avais soudain esquissé un sourire, amusé, mon regard se tournant de nouveau vers la pomme dont je croquai un morceau.

- C’est une autre chose qui a bien changé, ça aussi. Pouffai-je de rire un instant. Maintenant… Avoue que mon corps te plait plus que tout le reste.

Je plaisantais, évidemment. Je n’avais aucun doute sur l’amour que Mika me portait, aucun doute sur la profondeur de ses sentiments. Nous ajoutions seulement un aspect physique devenu nécessaire à nos vies…

Il ne regrettait pas. C’était au moins le plus important alors que j’avais été envoyé en éclaireur sans le moindre remord de sa part. Au moins n’y avait-il eu personne pour me surprendre alors que j’entraînai Mika jusqu’à la table dressée du petit déjeuner.
Commençant à manger, j’avais rapidement eu une question qui trottait dans ma tête depuis un certain temps : pourquoi. Pourquoi était-il tombé amoureux de moi lorsque je n’avais rien à lui offrir ? Ce n’était pas car je doutais, non, bien loin de là. Je voulais juste savoir comment nous avions pu en arriver à ce jour-ci, pourquoi nous avions réussi à y parvenir.
Arquant un sourcil alors qu’il s’installait sur mes cuisses, j’avais rapidement esquissé un sourire alors que ses lèvres trouvaient les miennes, me laissant y répondre avant qu’il ne commence à répondre, m’arrachant un nouveau sourire. Je savais que Mika aimait mon corps, évidemment. Il ne laissait que trop peu de doutes sur ce point, autant que je ne lui laissais certainement aucun doute sur le ait d’aimer le sien d’ailleurs.

- Ca me va. Avais-je acquiescé. Je ne veux pas que tu trouves un autre corps beau.

Ma possessivité était comblée alors que mes mains se posaient sur sa taille, répondant de nouveau à son baiser, avant qu’il ne reprenne sur le sujet qui m’avait alors intéressé. Pourquoi. Silencieusement, caressant sa peau du pouce distraitement sous sa chemise, je l’avais écouté. Lui qui était seul et moqué, je lui avais souri, je lui avais fait confiance pour me laisser approcher, pour lui laisser Rainy. Je le laissais parler et… J’avais froncé les sourcils au mot stupide. Non. Il ne l’était évidemment pas. Bien au contraire. J’étais devenu son meilleur ami, comme il était rapidement devenu le mien sans que je ne sache réellement le lui montrer à cette époque désormais révolue. Mais…

- Ma lumière ?

Quelle lumière avais-je pu avoir ? Je ne comprenais pas. Je n’avais aucune lumière. Il avait allumé chaque lumière dans mon esprit, tout était grâce à lui alors… Non. Je ne comprenais pas. Pourtant, ses mots m’avaient fait réagir, mes mains stoppant leur mouvement alors que je me faisais plus attentif encore. Il aimait quand je riais, quand je sourirais…

- C’est toi qui me faisais sourire… Lui rappelai-je malgré tout à mi-voix.

Et je souriais seulement parce qu’il était heureux, parce qu’il avait toujours été mon soleil, qu’il me rendait heureux, qu’avec lui, j’avais toujours eu l’impression d’être plus libre que je ne l’avais jamais été.

Et puis, il y avait eu l’attaque. Je me souvenais encore de sa peur, de cette peur que j’avais voulu éteindre. Je l’avais mis en sécurité… ce n’était pas… Ce n’était pas vrai. C’était lui qui nous avait sorti de là en balai. Moi… Qu’avais-je fait d’autre que lui parler ? Mais il s’était pourtant senti en sécurité dans mes bras. Des bras qui venaient de s’enrouler un peu plus autour de sa taille. Il avait compris à ce moment-là… Autant que je m’en étais rendu compte aussi, à vrai dire, autant que j’avais fini par rendre les armes, plutôt.

Quant à la suite… Mon regard s’était rapidement figé à ses mots. Je n’avais jamais su voir ma lumière mais… Je brillais lorsque l’on ne me regardait pas. Ces mots… Ils m’avaient fait baisser les yeux. J’étais… Il était tombé amoureux de moi pour des raisons qui venaient de me faire me mordre la lèvre. C’étant dans mon regard… J’avais relevé les yeux, brillants, ne sachant pas quoi répondre alors que Mika continuait. Je ne comprenais pas tout, je ne comprenais pas comment il pouvait voir autant de choses en moi, comment il pouvait imaginer que j’avais plus à offrir encore et mon humanité… Les larmes avaient coulé, seules, sans même que je ne m’en rende compte alors qu’un sourire, léger, ornait mon visage. Oui. Je l’aimais plus que tout, plus que tout le monde, plus que ma vie. Je l’aimais au point de tuer pour lui, au point que je n’hésiterais pas à recommencer. Je l’aimais comme jamais je n’aimerais plus jamais dans ma vie et…

- Ce n’est pas… Tu ne seras jamais une mauvaise personne. Avais-je réagi doucement, caressant sa joue de ma main. Tu es… Mika, tu es la personne la plus lumineuse, la plus bienveillante qui existe sur cette terre… Tu… Merci. Merci d’être toi. Merci de… De m’aimer comme tu le fais.

Je peinais à trouver mes mots, secoué par ceux du sorcier. Mais j’étais heureux. Plus que jamais. Je me sentais étrangement vivant, étrangement entier alors que mes lèvres cherchaient les siennes dans une tendresse infinie.

- Mais… Tout cela, tout… Ma lumière… C’est toi qui me l’as apportée, murmurai-je contre ses lèvres. Chaque sourire, chaque rire que j’ai pu avoir, c’est grâce à toi, Hae. Tout est grâce à toi. Parce que tu es… Tu es mon soleil et je te promets que je ferais tout pour que ta vie soit aussi lumineuse que possible. Je te promets que… Que je chasserais toutes les ombres pour toi. Je te promets que je ferais tout pour toi…

J’aurais pu tout promettre à cet instant, lui promettre ma vie, la lune et les étoiles comme le soleil. Je l’aurais fait. Et j’aurais tenu chacune de mes promesses, quelles qu’elles puissent être. J’aimais Mika. Ma vie entière était à ses pieds et si je ne savais pas réellement comment l’exprimer, je pouvais au moins le lui montrer de la façon qu’il le désirerait, par notre mariage comme par la vie que je désirais lui offrir.

- Mais tu ne seras jamais une mauvaise personne… Avais-je malgré tout tenu à répéter, à lui faire comprendre. Tu ne pourras jamais être mauvais, quoiqu’il arrive…

Il était trop pur pour cela. Définitivement trop pur.

Il paniquait ? Mais… Je n’avais pas pu m’empêcher de pleurer à sa déclaration, pas pu m’empêcher de laisser échapper ce trop plein de sentiments qui débordaient toujours bien trop lorsqu’il était près de moi. Et même si sa panique m’avait fait rire, même si je savais pertinemment que ce n’était ni pour ma beauté ni pour ma richesse qu’il était tombé amoureux, j’avais pleuré avant de reprendre. Non. Il ne serait jamais une mauvaise personne. Pas lui. Certainement pas lui.

- Bien sûr que non. Lui avais-je d’ailleurs répondu, secouant la tête avant de chercher ses lèvres pour continuer contre. Au contraire… Tu ne te rends même pas compte du bien que tu fais autour de toi.

Du bien qu’il me faisait, à moi. Mika m’apaisait, me soutenait et plus, il m’entraînait à me dépasser. Alors oui. Tout cela, malgré tout, était de son fait. J’en étais convaincu. J’avais réagi à sa lumière. Je n’avais fait que vivre grâce à lui. Une chose qu’il réfuta alors que je fronçai les sourcils. Je ne comprenais pas, je ne voyais pas réellement de quoi il parlait, c’était un fait assez évident.

- Et aujourd’hui alors, tu m’aimes encore comme au premier jour ? M’étais-je malgré tout tenté.

Après tout, les choses avaient définitivement changé et si je ne doutais toujours pas de son amour… Était-ce réellement aussi puissant qu’au premier jour ? Était-ce… Différent ? A vrai dire, ça l’était pour moi. D’un amour immature, j’avais cette impression certaine d’avoir grandi en même temps que mes sentiments pour lui, devenus bien plus imposants que je n’aurais un jour pu le croire. Mais pour lui, qu’en était-il ?

Quoiqu’il puisse en être, je le lui avais répété. Il ne serait jamais une mauvaise personne. Quant à ce que les autres pourraient penser ? J’avais grimacé. Je me moquais foncièrement, à cet instant, de ce que le monde entier pourrait penser. Mika m’aimait. Il aimait notre avenir. Il aimait l’amour même que je lui portais, et cela…

J’avais souris. Il s’agissait peut-être de l’un des sourires les plus lumineux que j’avais pu lui adresser alors qu’il continuait. J’étais son meilleur ami. Non… Son âme sœur.

- Comment veux-tu que je ne sois pas tombé amoureux de toi ? Comment est-ce que j’aurais pu ne pas t’aimer…

Non. Je n’aurais jamais pu l’ignorer, jamais pu ne pas tomber amoureux. D’ailleurs étais-je venu chercher ses lèvres, à nouveau, le temps de quelques longs instants avant que je ne sourisse de nouveau, le serrant contre moi, mon visage s’enfouissant dans son cou.

- Il n’existe pas un univers où tu ne serais pas devenu mon mari. Murmurai-je alors, bien trop heureux pour le nier.

Et j’étais ainsi resté, là, contre lui, le temps de profiter, le temps de m’imprégner de lui, jusqu’à son odeur et ce jusqu’à ce que le bruit d’une horloge dans le couloir ne me rappelle à l’heure, me faisant grogner de mécontentement.

- Mais il faut qu’on déjeune et qu’on se prépare… Soufflai-je. Et j’aimerais pouvoir prendre une douche avec toi après le petit déjeuner…

Il fallait dire que j’avais réellement besoin d’une douche tant la nuit et ce matin avaient pu être… Disons… Bien plus agités qu’à l’habitude.

- J’ai envie de profiter une dernière fois de la chambre, admis-je même malgré tout, le serrant encore un peu plus contre moi. Alors… On finit de manger avant d’en profiter ?

Oui. Profiter. Et seul Merlin savait comment je voulais en profiter. Quoique le baiser que je venais de lui donner à cet instant devrait aussi le mettre sur la voie.

- Mais… Je m’étais malgré tout arrêté, me reculant légèrement pour l’observer, caressant sa joue lentement. Est-ce que tu peux promettre une chose ? De continuer à voir ma lumière… De… Même si je ne comprends pas… Continue à la voir. Quoiqu'il se passe. S’il te plait…

Car… A vrai dire… Cela m’avait fait du bien. Comme si je n’avais pas été mort, comme si mon esprit avait toujours réussi à vivre un peu me faisait du bien. Beaucoup de bien. J’étais toujours resté vivant. Un tant soit peu au moins. Et il l’avait vu… Je n’étais pas… Je n’avais jamais été perdu.

Je n’avais pu m’empêcher de sourire. Mika était… A vrai dire, je n’avais pas vraiment d’autres définition que Mika était Mika. Il était l’homme que j’aimais, celui pour qui mon cœur battait sans cesse depuis le début. Si lui disait que je l’avais sauvé, imaginait-il combien l’inverse était aussi vrai ? Combien je pouvais l’aimais bien plus que je ne l’aimais à nos débuts ? Combien je donnerais ma vie entière pour lui… Alors non… Je n’aurais jamais pu me résister, je n’aurais jamais pu ne pas l’aimer.

- Aucune raison n’est valable. Lui soufflai-je dans un sourire.

Mais mon manque de choix l’arrangeait. Il ne voulait pas que j’aie d’autres choix et… Je ne voulais pas en avoir d’autres non plus. Quand bien même ma famille le désapprouverait toujours, quand bien même ce n’était pas ce pourquoi j’étais né… Je ne voulais jamais renier cela. Je ne voulais jamais oublier ce que je ressentais alors que mes lèvres s’imprégnaient des siennes. Je serais son mari. Cela… J’en serais le plus fier.

Le temps passait néanmoins et nous allions finir par devoir quitter cette chambre. A regret, évidemment. Alors mieux valait que nous finissions de manger si nous voulions prendre une douche ou plutôt profiter de cette dernière, ce qui ne manqua pas de plaire à Mika, répondant de nouveaux à mes lèvres jusqu’à ce qu’une question ne vienne. Je ne voyais pas ce qu’il voulait dire, je ne comprenais pas comment il avait pu me trouver un jour lumineux mais… J’avais besoin qu’il le voie encore, toujours, quoiqu’il puisse se passer. J’avais besoin de me voir à travers ses yeux si je n’arrivais pas à le faire au travers des miens.

- Je t’aime…

Comme bien souvent, c’était la seule conclusion que je parvenais à avoir, la seule chose que je désirais lui dire avant que nous ne finissions de manger et… Oui. J’avais trop commandé… tant pis. Cela nous suivrait à Poudlard. En attendant, j’avais fini par être attiré sur le canapé et… Nous avions profité. Plus que jamais, nous avions profité du lieu, presque de chaque meuble jusqu’à ce qu’enfin la douche ne soit atteinte, que nous nous aimions encore sans penser au reste. Et ainsi, une main sur la paroi, supportant mon poids, les jambes cotonneuses et le souffle court, j’avais souri. Oui. Nous en avions bien profité. C’était un fait que je ne pouvais pas nier, et que je ne pouvais pas non plus acquiescer tant je peinais à retrouver une respiration normale alors que Mika se tournait à nouveau pour me voler ce souffle déjà inexistant.

- Je n’ai pas envie de partir… Avais-je malgré tout gémis contre ses lèvres.

Il le fallait pourtant. Alors m’étais-je laissé faire, comme souvent. Voilà une chose que j’aimais. J’aimais que Mika s’occupe de moi ainsi, j’aimais ces moments pourtant simples… Et notre douche prise, chaque soin terminé, rhabillés, je l’avais attiré à moi, glissant encore et toujours mes lèvres contre les siennes, Rainy sur la table, prêt à sauter dans mon sac.

- Il faudra quand même que l’on installe un jacuzzi lorsque nous aurons une maison. Soufflai-je dans un rire avant que ma main ne glisse dans la sienne pour prendre la direction de la réception.

Payant les surplus consommés, tentant de masquer la somme à Mika autant que je le pouvais, nous étions ainsi repartis dans les rues de Paris alors que je m’arrêtai devant une première boutique, plissant les yeux.

- Ce sac te plairait ? Soufflai-je en montrant l’un des sacs dans la boutique, un peu plus loin. Du… Levant les yeux, j’avais observé l’enseigne. Louis Vuitton. Tu aimerais ?

Je n’avais pas regardé le prix. Je ne regardais cela dit jamais les prix. Alors s’il lui plaisait… Nous pouvions toujours sonner pour entrer. Quant à la peluche que je n’avais pas oublié, nous irions plus tard. J’avais prévu un budget shopping, ce n’était certainement pas pour rien.

- Oh… Il y a des vêtements aussi… Tu voulais faire les magasins de toutes façons. Repris-je dans un sourire, l’entraînant jusqu’à la porte pour sonner.

Oui. Voilà. Nous allions faire les magasins dès maintenant. Il était près de midi, peut-être, mais vu ce que nous avions mangé avant… peut-être pouvions nous nous permettre cela avant tout autre repas.

- Parce que des maisons sans eau chaude existent ? M’étais-je étonné en arquant un sourcil avant que nous ne devions quitter la chambre pour rejoindre la réception.

Payant le reste dû, nous avions fini par rejoindre les rues de Paris alors qu’une boutique attirait rapidement mon regard. Ce sac, là-bas… Lui plaisait-il ? Il n’avait pas répondu. Oui, bien sûr avait-il son sac mais je n’avais pas demandé cela, j’avais demandé si oui ou non, le sac lui plaisait et les vêtements aussi qui obtinrent un oui franc. Parfait !

L’entraînant jusqu’à la porte, j’avais alors sonné alors qu’il s’en étonnait.

- Oui, sonner. Sinon tout le monde pourrait entrer…

Cela me semblait presque plus logique que les boutiques de Pré-Au-Lard ouvertes aux quatre vents. D’ailleurs un homme de la sécurité venait-il de nous ouvrir, nous laissant pénétrer dans la boutique, ma main se glissant dans celle de Mika alors que j’avais d’ores et déjà repéré quelque chose et… Cher ? Je m’étais figé un instant avant de lui sourire et reprendre ma marche. Oui. Ce n’était pas les prix de Pré-Au-Lard, certes, mais l’était-ce vraiment, cher ? C’était seulement… de la qualité, voilà. Les moldus pouvaient être bons dans ce qu’ils faisaient après tout, nous ne faisions presque que de l’inclusion, non ?

- Je t’avais dit que j’avais un budget pour aujourd’hui. Soufflai-je en réponse alors que je le sentais me coller davantage.

Avançant vers un vendeur, je l’avais pourtant poussé devant moi, une sourire aux lèvres.

- Pourrions-nous essayer ces vestes ? Et aussi ces hauts et… Et ces chaussures.

C’était peut-être beaucoup mais j’avais montré chaque article, attirant Mika à chaque fois jusqu’à ce que tout soit en cabine. Et lui avec. Une vendeuse avait d’ailleurs proposé de l’aider. En vain. Pris d’un accès idiot de possessivité, j’avais refusé, me glissant à sa place dans la cabine. Si Mika avait besoin d’aide, ce serait moi ou personne. Définitivement.

- Tu veux commencer par quelque chose en particulier ? Soufflai-je alors que mes mains se posaient sur ses hanches.

Je devais avouer y avoir été un peu fort… Et surtout ne pas lui avoir laissé beaucoup de choix sur ce coup. Mais il avait semblé être si fixé sur le prix que j’avais préféré prendre les devants.

- Et ne pense pas trop à l’argent… Je veux te faire plaisir ce week-end. Je veux juste… Je veux que tout soit parfait pour toi et… ça me fait plaisir, vraiment. Je veux que tu puisses prendre tout ce qui peut te faire plaisir.

C’était le plus important. Je voulais que Mika puisse avoir la vie qu’il méritait, une vie absolument parfaite. Quel qu’en soit le coût. Il méritait tellement plus que je pouvais au moins faire cela…

- Et puis si je peux te voir un peu sans vêtements au passage, avais-je tenté de plaisanter, glissant mes lèvres dans son cou. Je ne voulais pas que ce soit la vendeuse qui en profite…

Et je ne voulais surtout pas qu’elle le touche. De près ou de loin. Certes. Mais de là à l’assumer, à admettre ma jalousie… Non. Peut-être pas.

Injuste ? Pourquoi cela serait-il injuste ? Cela permettait, seulement, d'éviter la cohue après tout, rien de moins injuste pour les clients déjà sur place, à mon sens. Quant au prix... J'avais rapidement froncé les sourcils dans une moue hésitante.

- Oui, enfin... Je n'ai pas vraiment fait attention. Admis-je en grimaçant. Mais je t'ai dit de ne pas t'y concentrer !

Et pour preuve, j'avais plus ou moins pris la moitié de la boutique avec moi au passage alors que je le suivais jusque dans la boutique. Alors... Par quoi commencer ? Esquissant un sourire amusé alors qu'il grondait, j'avais secoué la tête avant de m'arrêter.

- En friperie ? Soufflai-je. Qu'est-ce que c'est ? Et ce n'est pas une question d'avoir besoin d'argent... C'est beau et ça te va bien. C'est suffisant. Appuyai-je en plissant les yeux.

Et puis j'aimais les essayages. J'aimais le voir se changer et encore plus le voir sans vêtement, d'ailleurs. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle j'avais refusé l'aide de la vendeuse : elle n'avait rien à voir.

- On sait jamais. Grommelai-je. Tout le monde te regarde en plus.

Mika était beau. C'était un fait que personne ne pouvait ignorer. Il était juste parfait. Et au moins s'était-il mis en marche, triant tout ce que j'avais pu lui prendre avant qu'il ne s'arrête sur un body, une chose que j'avais pris de manière tout à fait ciblée, je devais l'admettre alors que je toussai légèrement.

- Oui... Je... Je me suis dit que ça pourrait t'aller. Et... Enfin je voulais te voir avec.

Admettre cela était difficile, d'autant plus que si la vendeuse n'avait fait aucun commentaire, j'avais un instant craint sa réaction. Une crainte rapidement évaporée, fort heureusement, alors que Mika me tournait le dos, m'arrachant une grimace de mécontentement alors que je profitai, malgré tout, de son dos mis à nu pour glisser mes lèvres une seconde sur sa peau avant que je ne le laisse faire, s'habiller.

Sans attendre, je l'avais aidé, fermant la pièce, le laissant terminer de s'habiller pour le laisser, enfin, se retourner et me faire face. Le silence. J'étais réellement resté silencieux en l'observant avec attention. Il était...

- Parfait...

Oui. Il était plus que parfait alors que mes yeux le détaillaient plus que jamais.

- Je vais épouser un homme parfait...

J'étais absent, littéralement, absorbé par ce que j'observais alors que je m'approchai enfin de lui, que mes lèvres s'unissaient aux siennes avec une certaine envie que je tentai de contenir.

- On prend tout ça. Murmurai-je contre ses lèvres Tu n'as absolument pas le choix... Enfin... J'avais froncé les sourcils. Je m'emportais. Beaucoup trop. Seulement si ça te plait... Ajoutai-je malgré tout en me reculant, l'entraînant hors de la cabine pour le laisser faire face au grand miroir.

- Oh. L'onomatopée de la vendeuse avait attiré mon attention. Ca vous va... Bien... Elle semblait surprise, détaillant mon fiancé à son tour. Est-ce que... Son regard venait de se déporter vers des chaussures féminines, à talons, sur le côté, des chaussures que j'avais repéré à notre entrée. Vous portez particulièrement bien ce genre de vêtements. Préféra-t-elle visiblement reprendre, oubliant l'idée que je ne pouvais pas écarter.

- Hae... Ne bouge pas. Avais-je alors osé, allant moi-même cherché la paire de bottes à talons pour la lui tendre. Tu veux ?

J'avais les joues rouges. Je ne pouvais pas le cacher. Mais j'osais. Je le faisais. J'y arrivais.