- Je n’en ai jamais douté. Soulignai-je dans un sourire attendri, amoureux.

Il y avait bien des domaines dans lesquels Mika excellait. Le Quidditch, évidemment, mais aussi le fait de me rendre heureux, c’était un fait dont personne ne pouvait douter. Il m’aidait, il m’élevait, il me poussait à vivre et… Oui. Mika était parfait… Le meilleur, pour moi. Mais l’étais-je moi, pour lui ? D’autant que j’avais fait avorter son idée de plage. Enfin. Cela ne serait que partie remise. Nous aurions le temps… Et oui. Je pourrais nous faire transplaner là-bas, évidemment. Hochant d’ailleurs la tête, j’acquiesçai à ses mots avant de répondre à son baiser, de profiter à nouveau de lui, de tout lui.

J’aimais le lien qui nous unissait. Il me semblait indestructible et… A vrai dire, c’était un sentiment agréable que de se sentir aimé de la sorte… Quoique cela ne m’empêcha pas de plaisanter, de lui répondre presque moqueur ou en tout cas amusé de sa demande de précision… Un défi. J’avais pris cela pour un défi alors qu’il avait parlé de me le faire payer si je me trompais dans ma réponse. Alors… Soit. Qu’il fasse. Car je n’allais certainement pas lui offrir une « bonne » réponse. Je voulais savoir ce qu’il était capable de faire.
Mais avant cela… J’admettais vouloir profiter de lui ou du moins de son corps sur le mien, sa tête posée sur mon torse alors que je le serrai doucement dans mes bras, ma main caressant son dos presque distraitement. J’étais bien… Très bien… Au point que j’aurais pu m’endormir, d’ailleurs alors que je le remerciai à nouveau pour tout ce qu’il m’apportait. Des mots qu’il n’accepta pas, comme toujours. Esquissant un léger sourire en réponse, je secouai la tête.

- Si toi tu le veux, je me moque des autres… Répondis-je dans un murmure.

Mais je serais heureux le reste de ma vie… Je l’espérais. Ressentir ce bonheur jour après jour, avec lui… Ce serait parfait. Et même si, au fond, je savais pertinemment que cela ne serait pas possible, même si je savais que ce bonheur ne serait toujours qu’éphémère… A cet instant, je voulais y croire. Je serais toujours aussi heureux. Toujours avec lui.

La respiration rapide comme après un sprint effréné, je restai là, allongé, sans un mouvement, presqu’hébété. Ne pas bouger… Comment pouvait-il imaginer que je le puisse ?... J’hochai néanmoins doucement la tête, osant malgré tout lever un bras pour glisser ma main dans ses cheveux, les caressant alors.

- J’ai appris… Soufflai-je, la voix brisée par mon plaisir, en écho à ses propres mots.

J’avais triché. Peut-être. Mais certainement pas plus que lui, pas plus que ce qu’il avait fait et…

- C’était parfait… Mais c’est ta faute… Murmurai-je, glissant mes doigts dans son dos avant que ma main ne retombe mollement sur le matelas, comme si mon corps était vidé de la moindre de ses forces. C’est toi qui as triché…

Mais était-ce réellement de la triche, finalement ? Il n’avait fait que me prendre de court, m’offrir une chose que je ne connaissais pas, s’offrir à moi, encore… Était-ce réellement une triche ou seulement un jeu qu’il semblait bien trop maîtrisé malgré notre expérience limitée ? Mika savait me faire basculer. Il savait me provoquer… J’étais faible face à lui, faible face à son corps autant que face à ses mots et… J’aimais cela.

- Ne bouge plus jamais… Lui murmurai-je alors que mes lèvres se posaient sur sa tempe.

J’étais… J’étais bien trop heureux, bien trop à l’aise sur ce lit, son corps couvrant le mien. Je ne voulais plus bouger. Je ne voulais plus que le temps s’écoule. Je voulais seulement l’aimer, rester là et profiter de son contact, de sa présence. Encore.

- Comment est-ce que tu fais… Finis-je malgré tout par souffler, peinant à retrouver une voix naturelle. Comment est-ce que tu fais pour me faire réagir autant ? Pour que… Ce soit aussi bon ?...

Avais-je réellement envie de réponse à cette question ? Pas forcément… Mais elle méritait d’être posée. Comment pouvait-il avoir autant de pouvoir sur moi, mon désir et mes plaisirs ?

La question était toute trouvée… Je ne comprenais pas. Je l’aimais, intensément, plus que tout. Il m’aimait tout autant, je n’en doutais pas le moindre instant alors… Comment ? Pourquoi ? Ces questions ne cessaient de revenir en moi sans que je ne trouve de réponse satisfaisante. Comment pouvais-je être lié à ses désirs, à son plaisir ? Comment faisait-il pour me rendre aussi heureux ? Comment avait-il fait pour m’apprendre ce qu’était la vraie vie ?...
J’étais rationnel. J’étais réfléchi. Sûrement, d’ailleurs, bien trop. Il y avait une logique à tout cela, une raison évidente que je ne trouvais pas et que Mika n’apporta pas vraiment… Tout cela, c’était seulement parce que je l’aimais… Oui. Oui, bien sûr que je l’aimais. Il n’imaginait pas combien je pouvais l’aimer mais… Comment avait-il fait pour me faire tomber aussi amoureux, pour que je ne puisse plus imaginer la moindre seconde de ma vie sans lui ?

Si sa réponse ne souleva rien d’autres que les mêmes questions, ses lèvres proches des miennes, ses mains sur mon visage puis son baisers, eux, m’apaisèrent instantannéement, comme toujours. Répondant à son contact, n’acceptant qu’il ne cesse que lorsque le souffle vint à nous manquer, je l’observai alors, l’écoutant alors qu’un léger sourire se dessinait sur mes lèvres. J’aimais cette image, celle des lumières que j’avais pu allumer en lui. J’aimais imaginer lui apporter autant qu’il m’apportait, même sans y croire. Et tout cela… Par mon amour ?... Peut-être mais… Était-ce réellement suffisant ? Il y avait des milliers de raisons à cet amour, à ce sentiment puissant que je ressentais lorsque je posais mes yeux sur lui, mais… Pourquoi ? Comment ?

Il n’avait pas tort sur un point… Tout était plus intense depuis que nous étions ensemble, depuis que nous vivions cette vie à deux. Tout semblait plus vivant, plus puissant, plus fort… Parce que nous nous aimions. Nous en revenions toujours à cela, toujours à cette vérité qui ne répondait en rien à mes questions. Rien n’était rationnel, pas même ma façon de réagir, ni mes pensées, mes sentiments bien trop forts pour l’être. Mais…

Un instant, mes pensées se stoppèrent alors qu’il bougeait enfin, m’arrachant un grondement tant de frustration que de surprise à l’effet produit. Un grondement bien rapidement tu alors que je l’entourai de l’un de mes bras pour le serrer contre moi, caressant son propre bras, les yeux baissés vers lui, le regard tendre. Il n’avait pas envie que ce soit pour une autre raison… Cette conclusion m’arracha un sourire sincère.

- D’accord… Finis-je par prononcer, embrasser le sommet de son crâne. Ce ne sera jamais pour une autre raison que parce que je t’aime plus que tout. Ma main glissant dans son dos, doucement, tendrement, je continuai à mi-voix. Enfin... Il y a une autre raison, en fait… C’est que je passerais ma vie à t’aimer et à te rendre heureux de toutes les manières possibles… Que je suis tombé amoureux de mon meilleur ami, de l’homme le plus beau, le plus gentil, le plus tout du monde, de la seule personne qui a su me donner envie de vivre et de me battre… De mon âme-sœur ? Riant légèrement de mes mots, me trouvant idiot, je l’admettais, je soufflai enfin. Tu dis que… J’ai allumé des milliers de lumières dans ton esprit… Mais… Toi… Esquissant un léger sourire à nouveau, je levai les yeux vers le plafond. Il était toujours un peu difficile d’assumer ce genre de mots, ces déclarations claires, lorsque l’on avait pas l’habitude de parler du moindre sentiment. Toi, c’est ma vie que tu as éclairé… Repris-je. Tu m’as sauvé la vie… Et je n’exagérais pas. Maintenant, j’ai une raison de vivre. J’ai l’impression d’avoir comme… Trouvé une famille. Et d’avoir trouvé ma raison de sourire. Aux mots s’ajoutèrent leur preuve, mon sourire serein. Je sais que… Je sais que ce ne sera pas toujours aussi facile mais… Je sais que nous resterons ensemble et que tant que nous serons ensemble, ça ira. Nous ferons face… Tous les deux… Alors… D’accord. Tout ça… C’est seulement parce que je t’aime. Terminai-je en riant doucement à nouveau. Pardon… C’est peut-être un peu trop profond… Mais… Enfin… C’est vrai.

Je ne pouvais pas le nier. Même si j’assumais difficilement alors que mes yeux étaient restés fixés au plafond et qu’ils le resteraient tant que Mika ne bougeait pas, tout était vrai. Il était ma vie, ma famille, mon meilleur ami, mon amant et l’amour de ma vie… Vraiment.

M’attendais-je à telle réaction ? La question pouvait se poser. Je savais que Mika était émotif, je l’avais bien assez vu pour ne pas l’ignorer mais… Je me trouvais ridicule, idiot à dire tout cela, ces mots qui me semblaient niais quand bien même tous étaient vrais. Alors j’admettais ne pas avoir vraiment pensé à sa réaction… Et elle ne se fit pas attendre.

L’entendant renifler, j’avais rapidement froncé les sourcils en me redressant à sa suite.

- 사랑 아 ?... Soufflai-je en l’observant s’extirper du lit pour enfiler mon pull et s’approcher de son bureau.

Il tremblait. Et… Je détestais le voir de la sorte. Quelle qu’en soit la raison, j’haïssais ses larmes tant son sourire était devenu ma raison d’être. Assis sur le lit, je n’avais pourtant pas fait le moindre geste vers lui, attendant qu’il revienne, comme confiant qu’il le ferait. Et à raison. Mika revint… Pour s’excuser. Le serrant contre moi fortement, inquiet malgré tout. Je n’aurais pas du dire tout cela… Pas si cela devait le faire pleurer et… C’était vrai. Je ne disais pas souvent ce genre de choses. Je n’étais pas assez à l’aise pour les exprimer, pour ne pas me sentir idiot.

- Ne me remercie pas… Murmurai-je malgré tout, enfouissant mon nez dans ses cheveux, m’imprégnant à nouveau de son odeur.

C’était à moi de le remercier. De me faire vivre. De m’apprendre ce qu’était l’amour… C’était moi qui lui devais tout, jusqu’à ma vie.
Mais il me remercia à nouveau de… De l’aimer. Cela n’avait aucun sens. Pas lorsqu’il était évident qu’il méritait d’être aimé et qu’il me semblait même ne pas l’aimer assez pour tout ce qu’il méritait. Mais lui aussi m’aimait… Il m’aimait vraiment et ces mots m’arrachèrent un sourire, inquiet, certes, mais un sourire malgré tout alors que je sentais ses larmes sur ma peau, me faisant renforcer ma prise autour de lui.
Il pleurait car il était heureux… Ce n’était pas une raison, pas pour moi. Je n’avais pas dit cela pour qu’il en pleure, bien au contraire. Je voulais simplement… Me confier. Lui dire la vérité, ce que je ressentais, pour une fois… Et cette fois, je m’en voulais d’avoir été honnête et… Ne pas m’excuser… Il me l’interdisait même. Il était seulement un peu émotif…

- J’enlèverais le « un peu » devant émotif… Murmurai-je dans un sourire qui se voulait rassurant alors que ma main s’activait doucement pour caresser sa peau, tendrement, dans l’espoir de le calmer. Ne pleure pas, s’il te plait… Repris-je à mi-voix. Je veux bien ne pas m’excuser mais… Je t’aime alors… Ne pleure pas…

Plus facile à dire qu’à faire, bien évidemment. Mais que pouvais-je faire d’autre que le bercer doucement dans mes bras, embrassant sa tempe avant qu’il ne reprenne parole… Toujours moi…

- Ca sera toujours moi. Lui soufflai-je, comme pour le rassurer, comme pour le lui assurer. Je te le promets mon cœur… Ce sera toujours moi. Pour toujours… Quoiqu’il arrive. Et un jour… Je soufflai doucement, l’idée étrangement plaisante et pourtant bien trop extrême. Un jour je t’épouserais… Je serais à toi. Pour toujours. Je te le promets. N'en doute pas... Vraiment pas...

Un ouragan pourrait vouloir dévaster nos vies que je ne le quitterais pas, que je le protègerais de tout. Je l’aimais. Autant qu’il m’aimait. Je l’aimais plus que tout, plus que ma vie… Alors… Quand bien même cela serait compliqué, quand bien même je savais que ma vie ne pourrait lui être dévouée comme j’en rêvais pourtant… Je ne le quitterais pas. Jamais. Je l’épouserais. Je ferais de lui la personne la plus chère à ma vie. Il y aurait des solutions. Je quitterais tout s’il le fallait. Je le voulais. Juste lui. Sûrement aveuglé par mes émotions, par mes sentiments à cet instant, c’était pourtant ce que je désirais au plus profond de mon cœur.
Le laissant me serrer dans ses bras, j’en avais fait autant, glissant ma main dans ses cheveux pour le maintenir contre moi, le berçant toujours lentement alors qu’il me répétait à nouveau qu’il m’aimait et que… Sa remarque m’arracha un rire, à son instar, alors que je secouai la tête, me décalant légèrement pour passer ma main sous son menton et lui faire lever le visage vers moi.

- Tu ne seras jamais ridicule. Hyperémotif peut-être, admis-je dans un sourire, mais jamais ridicule. Pas quand j’aime t’entendre que tu m’aimes et que tu veux passer ta vie avec moi.

Approchant mes lèvres des siennes, j’avais déposé un baiser tendre, court et pourtant puissant.

- 사랑해내 사랑… 내 마지막 숨까지 당신을 사랑합니다…

Soufflant doucement, je m’étais alors mis, à mi-voix, à chanter, à le bercer davantage, ne cherchant que son calme, son apaisement, son bonheur. Quand bien même il disait être heureux, je voulais le voir, je voulais sentir sa lumière, cette lumière qui était devenue ma raison d’être, la source de mon bonheur.

- Au fait… Soufflai-je soudain en me reculant doucement, non sans lui voler un baiser. Je n’ai pas eu le temps depuis que tu es rentré mais…

Enfilant rapidement un t-shirt long et large, j’avais attrapé ma guitare pour me rasseoir sur le lit, dans un sourire.

- Le son sera sûrement meilleur que le disque que je t’ai envoyé. Commentai-je doucement dans un sourire avant de me mettre à jouer, la toute première chanson que je lui avais fait écouter, suivi d’une nouvelle sur laquelle j’avais travaillé pendant les vacances.

Cela, peut-être, lui permettrait-il de se concentrer sur autre chose…

Ce n’était pas rationnel de faire toutes ces promesses, pas même réaliste, à vrai dire. Mais ce n’était pas grave. Pas à cet instant alors que toutes ces promesses ne faisaient que répondre à mes désirs, à mes souhaits d’avenir. Oui. Je voulais être à lui. Je serais à lui. Je ne savais pas comment, mais dans deux ans, le jour de ses dix-huit ans s’il le fallait, je venais de me promettre que je l’épouserais. N’importe où. Je serais à lui.
Et cela ne sembla pas vraiment aider à le calmer… Ce n’était pourtant pas le but, de le faire pleurer. Au contraire… Mais malgré cela, Mika ne serait jamais ridicule. Pas pour moi. Pas lorsqu’il ne faisait que me dire qu’il m’aimait, m’apportant bien plus de bonheur qu’il ne pouvait l’imaginer. Je l’aimais… Et son rire me soulagea, à vrai dire. L’embrassant, c’est en coréen que j’avais conclu ce sujet, que je lui avais répété combien je l’aimais. Il n’allait peut-être pas tout comprendre mais… Ce n’était pas vraiment très grave. Je le lui avais dit. Il le savait… Et il était heureux quoique pas encore assez calme à mon goût.

Ainsi avais-je fini par me reculer. Je n’avais pas eu le temps jusque là mais… Maintenant que nous étions tous les deux au calme dans sa chambre, peut-être était-ce le moment… Alors j’avais sorti ma guitare avant de me rasseoir à ses côtés et que… Attendre ?
Arquant un sourcil, j’avais observé son téléphone, la connexion se faisait plus rapidement que je ne l’avais imaginé. Il allait me… J’avais oublié le terme, mais soit… D’accord. Je n’avais aucune objection à cela et pus ainsi me mettre à jouer. Seulement deux chansons avant qu’il ne lâche son portable et ne me prenne ma guitare. Glissant mes mains dans son dos, sur ses hanches, j’accueillais son baiser d’un sourire, y répondant non sans la même passion. Riant à ses commentaires, je secouai la tête, capturant ses lèvres en réponse, à nouveau.

- Pas plus que toi… Répondis-je ainsi avant qu’il ne se dérobe à mes lèvres autant qu’à mes bras, m’arrachant une moue de mécontentement.

Il fallait que nous arrêtions de bouger. Je n’avais plus envie de ne pas sentir sa peau sous mes mains et… Arquant un sourcil aux deux petits paquets qu’il sortit de sa table de chevet, je relevai les yeux vers lui dans un air d’incompréhension. Être fiancé ?...
Récupérant celui qui m’était tendu, je l’ouvris rapidement pour en découvrir deux anneaux. Un blanc et un noir. Oh… Je… Ne quittant pas les bagues des yeux, je mis du temps à relever ces derniers sur Mika alors que mon visage trahissait mes pensées. C’était… Parfait. Le plus beau cadeau qu’il puisse me faire à cet instant.

- On l’est… Avais-je fini par souffler, passant les anneaux à mon doigts avant que je ne fonde sur ses lèvres dans un geste un peu trop brusque pour avoir été complètement calculé.

Le renversant sur le lit, j’esquissai un sourire plus tendre, serein et surtout plus qu’heureux alors que je caressai sa joue, mon regard plongé dans le sien. Il était parfait… Plus que cela, même…

- Je veux dire… Repris-je finalement, conscient de n’avoir pas vraiment dit quelque chose avant de l’embrasser. Fiancés.

C’était trop. Beaucoup trop. Irrationnel, déraisonnable, trop rapide. Mais je m’en moquais. Je m’en moquais foncièrement alors qu’il était la seule personne avec qui je désirais être lié, avec qui je voulais passer ma vie en ce monde. Cela ne faisait que mettre un mot de plus sur une relation qui n’en avait même pas besoin.

- Je t’aime… Répétai-je dans un immense sourire rayonnant. Tu n’imagines pas combien…

Peut-être que si, à vrai dire, après ce que j’avais pu lui expliquer, lui dire de mes sentiments. Mais… Même cela. Ce ne serait pas assez pour le lui faire véritablement comprendre.

- Mais je te propose une douche… Finis-je malgré tout par prononcer quoiqu’avec un certain dépit. Je déteste porter des vêtements quand je ne me suis pas lavé…

Et au vu de ce que nous avions fait… Il en aurait aussi besoin. Vraiment besoin. Cela n’allait néanmoins pas m’obliger à le quitter. Bien au contraire. L’aidant à se redresser, j’avais fini par glisser mes mains sous lui, par le soulever pour le garder contre moi, pour garder ses lèvres sur les miennes. Nous étions seuls, je le savais, et cela nous permettrait au moins de ne pas nous inquiéter d’être vu car c’est en le portant contre moi que je nous fis quitter la chambre, sans même réellement regarder où j’allais, risquant de me prendre la porte de la salle de bain en passant. Il était hors de question qu’il se sépare de moi, pas après tout cela, pas quand nous étions… Fiancés ?... Cela paraissait impossible à mon cerveau rationnel qui refusait de prendre ce fait au sérieux, un pan de ma personnalité que je repoussai alors avec force tandis que je reposai Mika au sol, le repoussant contre le mur de la douche.

- On l’est vraiment ?... Avais-je murmuré entre deux baisers, mes mains parcourant son corps trop intensément pour ne pas trahir ma passion à son égard. Fiancés… Je veux dire…

Ma rationalité avait visiblement forcé le passage. Je voulais pourtant y croire et… Je m’en tiendrais à ses mots, à sa conclusion. Il aurait le dernier mot alors que je glissai mes lèvres dans son cou pour le laisser répondre sans même me rendre compte que je nous entraînais de nouveau loin de toute réalité.

Nous étions… Fiancés ? Réellement ?... Cela me semblait impossible autant que l’idée d’une vie à deux me faisait rêver. J’étais… Je me sentais flotter, heureux comme je ne l’avais jamais été alors qu’à nouveau je lui soufflai que je l’aimais, qu’à nouveau je l’embrassais. Mais nous ne pouvions pas rester ici et surtout… J’avais besoin d’une douche. D’une grande douche et… Et de lui.
Le soulevant contre moi, j’avais repris possession de ses lèvres à l’instant même où je m’étais relevé. Une douche, oui, mais certainement pas sans lui. Nous dirigeant vers la salle de bain sans faire le moins du monde attention à mon chemin, j’avais réussi sans casse à atteindre la douche, le reposant sur le sol avant que je ne le repousse contre le mur.
Il avait suffi de ces quelques pas, de ce rapprochement, pour que mes idées reprennent leur cours, aidées par cette envie constante que j’avais de lui. Et si mon esprit commençait déjà à perdre pied… Une question subsistait malgré tout, cette question contenue par ma rationalité qui, bien qu’étouffée, tenait encore à bout de bras dans mes pensées… Etions-nous réellement fiancés ? Était-ce… La réalité ? Avait-il dit cela dans le vent, sans y croire ?... Je voulais y croire, je voulais nous imaginer fiancés mais… Il déciderait. Il serait mon guide, à nouveau, dans ce pas que nous avions visiblement décidé de franchir sans même y penser avec raison. Et il décida. Oui… Nous étions fiancés.

Fussent ces mots, l’événement en lui-même ou tout ce qui pouvait nous entourer habituellement, je n’en savais rien, et je m’en moquais. J’avais profité de son corps, de sa présence le temps de notre douche, répondant à sa réponse, lui prouvant par mes gestes, par ma passion combien j’étais heureux de ce que nous venions de décider.

Mais il fallut quitter la douche, enfin. A vrai dire… Rarement j’avais été aussi épuisé en plein milieu d’une journée. M’étirant, je n’avais d’ailleurs pas remarqué ce que Mika avait entreprit de faire, du moins jusqu’à ce que sa voix ne me fasse réagir et que je ne me mette à rire.

- Tu peux toujours rompre nos fiançailles si c’est trop difficile pour toi. Soufflai-je dans un rire en m’approchant de lui, me glissant dans son dos pour le serrer contre moi. Et c’est l’idée de ceux qui vont finir par faire une crise cardiaque de plaisir et de fatigue à cause de leur pet… Me stoppant, j’embrassai son cou. De leur fiancé. Rectifiai-je. Attend le soir avant de me grimper dessus la prochaine fois. Plaisantai-je dans un sourire amusé avant de le relâcher.

Il était toujours surprenant pour moi d’arriver à parler de la sorte, sans la moindre gêne, lorsqu’il s’agissait de jouer ou de le taquiner en privé. Avec lui… Cela me semblait normal, agréable même… Et… Remettre les mêmes vêtements ? Ah. Oui. Hochant la tête alors que j’en profitai pour me recoiffer et me sécher les cheveux pour en attacher une partie avant de me tourner vers le sorcier.

- Je peux les nettoyer directement. Soufflai-je doucement. Je connais un sort… Quand je cuisinais, pour éviter que les domestiques ne posent des questions sur le pourquoi je m’étais décidé à faire ça, j’ai appris un sort pour nettoyer les vêtements. Ça n’a jamais rien abimé. Du moins pas les pièces trop grandes.

Si. Les premières fois. Fort heureusement, je m’étais entraîné sur des torchons qui… N’existaient plus maintenant. Ce qui avait provoqué des questions mais au moins pas à mon sujet. Alors, le suivant jusqu’à la chambre, attrapant un boxer au passage, j’avais attrapé nos vêtements avant de me redresser pour observer la chambre autour de nous. C’était… Oui. Effectivement. Pris dans mon objectif, je ne l’avais pas remarqué mais nous avions créé un beau bazar au point même d’en renverser des objets au sol…

- Tergeo… Entrepris-je en premier lieu sur chaque vêtement, les observant redevenir aussi frais qu’au matin dans un léger sourire satisfait.

Pour ce qui était de la chambre, par contre… Je ne connaissais aucun sort me permettant de ranger plus vite, je n’avais jamais eu à l’utiliser alors ce fut à la main, en boxer, que je me mis à nettoyer ce qui avait été dérangé, nettoyant ce qui le méritait avant d’observer les draps… Mmh. Les changer oui mais comment ? Laissant Mika en chercher des neufs, je croisai les bras un peu… Perplexe.

- Hae… Soufflai-je en grimaçant. Je suppose que tu vas te dire que je suis vraiment un « prince » mais… Comment… Comment est-ce que l’on fait ? Soupirai-je en attrapant un drap à élastique étrange qui ne ressemblait pas du tout à une couette.

J’avais l’air idiot. A bien des égards, j’étais perdu dans son monde, je ne savais que peu me débrouiller et encore moins sans magie. Que ce soient les interrupteurs ou maintenant les draps… Tout me paraissait nouveau…

- Ce sont… Les domestiques qui s’en chargent. Admis-je dans une nouvelle grimace. Je ne touche jamais à mon lit à part pour y dormir…

Non. Définitivement, j’allais finir par mériter le surnom de « prince précieux » à force.

Il n’avait jamais manqué de répondant. Quel que puisse être le sujet, Mika savait toujours comment tenir tête et rétorquer mais… Bon. Soit. Il n’avait pas tort. Au contraire, même… Je l’avais allègrement provoqué. Et cela avait fonctionné à chaque fois. Ainsi, m’approchant de son oreille que je mordillai un instant, joueur, je soufflai à mi-voix :

- Dis moi que ça ne t’a pas plu. Avant que je ne me recule, embrassant de nouveau son cou. Et j’espère que tu ne le feras pas qu’une seule fois…

Toussotant malgré tout à cette honnêteté sans faille, j’avais enfin reculé, le relâchant pour me coiffer, dégageant mon visage dans une demi queue en lui expliquant qu’une lessive ne serait pas utile. Les vêtements étaient des petites pièces, je savais comment les nettoyer.
Revenant dans sa chambre, j’y avais ainsi enfilé un boxer avant de me concentrer sur cette première tâche que représentaient nos vêtements. Une tâche rapide, heureusement, qui me permit de ranger alors cette chambre que j’avais finis par connaître – et notamment pour l’avoir déjà une fois rangée parfaitement lorsque j’étais arrivé, je l’admettais. Mais il restait une chose… Une chose que je n’avais encore jamais fait et que je ne savais tout simplement pas faire malgré l’apparente facilité que cela représentait : le changement de draps. Il me fallait me rendre à l’évidence : je n’allais pas pouvoir faire illusion et ce fut avec un peu de honte que j’admis cela à Mika. Je ne savais pas comment faire, il allait devoir m’aider, comme souvent dans son monde moldu ou tout simplement… Dans sa réalité. Au moins me rassura-t-il. Lui non plus ne le faisait pas toujours… Soit. Je n’étais alors pas la personne la plus étrange du monde. C’était déjà cela de gagné. L’observant ainsi m’expliquer ce qu’il en était, je suivis ses ordres et entreprit de changer le lit, presque trop fier d’y arriver seul d’ailleurs. Ce n’était pas difficile, il suffisait juste de prendre son temps pour que l’oreiller entre dans la taie et… Voilà ! C’était fait ! Esquissant un sourire victorieux, comme si je venais de gagner un concours de la meilleure taie, je me penchais en avant pour la reposer à sa place lorsqu’un bruit attira mon attention.
Surpris par ce dont je n’étais pas sûr, je me retournai rapidement pour fixer Mika, l’auteur de ce dont je me persuadé qu’il n’en était rien, les mains sur la bouche et…

Impossible de ne pas le voir. Impossible d’y faire aussi abstraction alors que mes yeux étaient tombés au niveau de son ventre… Plus bas. Il… C’était la première fois que je le voyais ainsi éveillé sans que je ne l’aie cherché au préalable. Qu’est-ce que… C’était… Est-ce que c’était moi qui provoquais ça ? Sans l’avoir cherché ?

- Mika, tu… Commençai-je avant de me stopper pour lâcher la seconde taie que j’avais pourtant attrapé et réduire la distance qui nous séparait.

Il s’était retourné. Son pantalon était en main mais… Non. J’avais bien vu. Je l’avais vu et cela m’avait… J’étais enrayé. J’avais un problème, définitivement. Pourquoi n’arrivais-je pas à y faire abstraction alors même que je savais cela normal ou du moins… Que ce n’était pas une fin en soi… J’aurais pu résister. J’aurais dû faire comme si je n’avais rien vu ni entendu mais… Non. Impossible et… Mes mains se posèrent sur sa taille, attirant son dos contre mon torse alors que mes lèvres se posaient dans son cou, que mes dents en prenaient doucement possession et surtout que mes mains lui faisaient lâcher son vêtement pour s’insinuer dans son boxer.



- Pourquoi ?... Avais-je fini par demander alors que je désirais comprendre ce qu’il s’était passé pour qu’il s’éveille à ce point. Enfin… J’ai fait quelque chose ?

J’étais novice sur bien des points et notamment celui de séduire alors que tout me semblait bien trop naturel avec lui lorsque je le cherchais réellement. Mais cette fois… Qu’avais-je fait ?
Me relevant, j'avais, un instant, capturé ses lèvres, caressant sa joue avec une tendresse drastiquement opposés à mes gestes précédents. Quand bien même je ne comprenais pour le moment pas ce qu'il s'était passé... J'admettais apprécier. Beaucoup. Trop, d'ailleurs. J'aimais savoir que je pouvais lui faire cet effet, que je pouvais l'éveiller sans le provoquer...

Je pouvais penser, imaginer beaucoup de choses mais j’admettais ne pas avoir pensé que Mika puisse un jour se confronter à son corps comme j’avais pu le faire… Comme je le faisais encore lorsqu’il apparaissait devant moi certaines fois. J’aurais pu y faire abstraction, j’aurais dû ne pas le lui faire remarquer tant il semblait vouloir se cacher mais ce fut trop. Trop pour mon esprit autant que pour mon corps qui s’avança ainsi vers lui pour lui offrir ce qu’il semblait, intérieurement, désiré.
Je l’avais brisé, et il n’imaginait pas combien j’aimais faire cela, comment j’aimais voir l’épuisement sur son visage lorsque j’avais atteint mon but. Un but qui, pourtant, ne répondait en rien à mes questions. J’avais agi, oui, mais pourquoi ? Que s’était-il passé pour que pour la première fois il s’éveille physiquement sans que je n’aie strictement rien fait dans ce sens ?

Me redressant, j’esquissai un sourire apaisé au contact de ses mains avant que mes yeux ne se plissent d’incompréhension. Mes cheveux ? Quoi, mes cheveux ? Qu’avaient-ils de particulier ? Non. Ma coiffure… Enfin. Cela ne m’avançait pas vraiment. Je n’avais fait que recopier une coiffure que j’avais vu une fois, pour sa praticité et son style. Pour le reste…
J’étais sexy… Cette remarque m’arracha un sourire aussi amusé que… A vrai dire presque fier. J’aimais qu’il me trouve sexy… J’aimais être beau pour lui. Et j’avais un… Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire un instant alors que mon bras s’enroulait autour de son cou, caressant ses cheveux en soufflant.

- Ah oui ? Murmurai-je sans retenir mon sourire. Je vais devoir me promener en boxer plus souvent alors.

Il était vrai qu’il était rare que je me promène de la sorte, ayant l’habitude de me couvrir rapidement dès lors que je me levais de mon lit. Mais si cela lui plaisait… Des changements allaient donc devoir être observé dans mes vêtements et… D’accord. Jean noir près du corps et t-shirt ouverts. Bien. Je n’avais presque rien de tout cela dans ma garde-robe actuellement. Un autre changement à effectuer, donc.

- Tout ce que tu voudras. Soufflai-je en embrassant sa joue dans un sourire qui ne faisait que démontrer l’envie que je pouvais avoir de lui plaire. Je ferais des tests avec des styles et des vêtements, tu n’auras qu’à me dire ce que tu en penses, alors.

Car j’allais avoir besoin de son avis. Je n’étais certainement pas expert en mode, en style ou en n’importe quoi… J’allais avoir besoin autant de temps de que de retour pour savoir ce qui était le mieux. Au moins avais-je une bonne raison de le faire et que cela me plaise, finalement.

- Ca me va, si je suis sexy dans ton imagination aussi. Lui soufflai-je malgré tout, glissant mes mains sur son visage pour l’embrasser avec autant de tendresse que d’amusement. Je te promets qu’en rentrant je te donnerais une bonne raison d’avoir imaginé. Murmurai-je alors avant de me reculer dans un sourire sous-entendant bien trop de choses pour qu’il puisse deviner mes idées.

Oui. J’avais des idées et notamment celle de le quitter le temps d’une heure maximum. J’allais retourner en Corée, définitivement, après le repas. Là-bas, je trouverais ce qu’il faudrait, tant pour ses parents que pour lui, pour satisfaire son imagination…. Non. Pour le satisfaire.
Terminant rapidement de faire le lit, j’avais fini par me rhabiller des vêtements du matin, propres et bien plus agréables que lorsque nous étions revenus… Quoiqu’ils n’avaient pas fait long feu, cela ne s’était donc pas senti réellement.

M’étirant finalement, j’avais observé autour de nous avant de tilté, soudain et d’observer l’heure. Il nous restait peu de temps. Vraiment peu de temps… Mais impossible de ne pas aller nettoyer l’eau qui avait été renversée dans la cuisine. Et ce fut à la main que cela fut fait, ne connaissant aucun sort pour aller plus vite. J’étais définitivement en retard sur les sorts ménagers… Il allait falloir que je les apprenne, cela nous permettrait d’être bien plus rapide la prochaine fois, car il y aurait forcément des prochaines fois.

La table et le sol nettoyés, j’avais fini par embrasser Mika, m’assurant qu’il soit prêt, avant de nous faire de nouveau transplaner dans… Je ne savais même pas ce que c’était. A vrai dire, j’avais à peine eu le temps de le voir, assez pour que je m’en rappelle, mais trop peu pour que je sache où nous étions. En tout cas, c’était bien sur la plage, dans la cabine que nous quittions alors sous le regard un peu surpris d’un couple de moldu de voir deux hommes sortir de là sans les avoir vu y rentrer. Tant pis.
Glissant ma main gauche dans celle du sorcier, je la levai alors en l’air pour l’observer.

- Ils ne vont plus me quitter. Soufflai-je en observant les anneaux. Jamais de la vie. Il faudra me tuer pour me les enlever. C’était extrême, certes, mais réaliste sur ce coup. Laissant retomber nos mains, non sans que je ne lui vole un baiser au passage, bienheureux, je repris alors. Ton père nous attend quelque part en particuli… Me stoppant, je fronçai les sourcils rapidement. Je suppose que pour aller dans un magasin… Il faut une voiture ?

Encore un engin à roue à prendre… Je savais qu’une grande partie de ma peur et de mon malaise venait du fait que je ne connaissais pas ces engins. Je n’en avais jamais vraiment vu, je n’en avais jamais vu conduit et je n’étais jamais monté dedans jusque lors. Mais tout de même… Pourquoi est-ce qu’il fallait que ce soit le moyen de transport principal des moldus ?

Et un t-shirt moulant aussi pour mes abdos. D’accord. Il aurait définitivement tout ce qu’il voudrait ou du moins… Je tenterais de trouver exactement tout ce qu’il pourrait vouloir. Là. C’était déjà plus réaliste alors qu’il était évident que je n’étais pas assez bon en mode pour réussir à trouver et surtout à avoir déjà sur moi ce qu’il fallait pour lui plaire. Pour autant, esquissant un sourire à sa remarque alors que je l’embrassais une dernière, je lui promis une chose : en rentrant, ce soir, il aurait une bonne raison d’imaginer.
Je savais pertinemment quel genre d’effet pouvait faire ce genre de phrases et j’admettais me délecter peut-être un peu trop de cela, des sentiments que je pouvais provoquer chez lui. Des mois pour une seule vengeance… Mais quelle vengeance…

Dans tous les cas, il allait nous falloir bouger. Rhabillés, j’avais été nettoyer l’eau et son contenant avant de nous faire transplaner sur la plage, à nouveau. Pour la première fois, je me moquai éperdument du regard que l’on put provoquer en sortant de la cabine. Non. Seul comptait Mika et moi et… Ces anneaux à nos doigts. Observant les miennes, je fus ainsi incisif : il faudrait me tuer pour me les retirer. Une vérité que Mika accepta et appuya d’ailleurs de son point de vue, m’arrachant un large sourire.

- Alors il faudra me laisser devenir un fantôme dans ce cas. Soufflai-je en hochant la tête. Si je ne peux plus te toucher, ça sera beaucoup trop frustrant.

Mais il y avait une chose à laquelle je n’avais pas pensé. Une chose qui ne m’était pas venue à l’esprit jusque-là… Nous allions aller en magasin, d’accord mais… Cela signifiait donc… Une voiture ? Oui. Le couperet tomba et une grimace s’installa sur mon visage. Ce n’était que dix minutes mais… C’était long dix minutes… Mais au moins, il y aurait de la musique… Hochant la tête quoique peu rassuré, je notai néanmoins que je devrais faire attention à la route, peut-être cela me paraitrait moins… Long… Oui. Voilà…

Arrivés près de son père que je saluai d’un sourire et d’un mouvement de tête, je me stoppai en observant Mika. Son téléphone était… Baissant les yeux un instant, je les relevai à la question d’Alec, un sourire entre désolé et gêné sur le visage.

- Je… Oui… C’était plus… Pratique…

Excuse infiniment nulle, je l’admettais, mais excuse quand même… Au moins n’insista-t-il pas plus nous permettant de rejoindre la voiture. Trois places devant… Parfait. Je ne quitterais pas la main de Mika, c’était certain. La serrant d’ailleurs un peu plus fort qu’habituellement, je n’avais pas quitté les yeux de la route jusqu’à ce que des paroles que je comprenais parfaitement ne m’arrivent aux oreilles. Surpris, je m’étais alors tourné vers mon petit ami… Enfin… Mon fiancé pour lui poser la question quant à la musique avant d’être arrêté net dans mon mouvement. Ouvrant plus grand les yeux, je l’observai alors, interdit, déblatérer… A vrai dire je ne savais même pas quoi, au rythme de la chanson. Il… Essayait de chanter ? Et… Tournant rapidement la tête vers le père de Mika… Lui aussi ? Ils…
Je ne pus m’empêcher de rire à cet instant. Pris d’un fou rire, même, le temps de quelques instants, il me fallut bien des efforts pour me calmer et souffler.

- Tu as les paroles de cette chanson ? Demandai-je, essoufflé de mon fou rire, à Mika.

Si je comprenais le coréen, j’admettais ne pas saisir toutes les phrases en anglais malgré tout alors… Non… Non il disait définitivement n’importe quoi. Mon rire reprenant, au moins pouvais-je admettre ne pas avoir vu le trajet passer. Pas le moins du monde. La preuve, nous étions arrivés. La voiture arrêtée sur un immense… Arrêt à voitures, oui voilà, un arrêt à voitures, je suivis Mika en dehors de l’habitacle pour avancer jusqu’à le magasin dont on m’avait parlé.

- En fait… Soufflai-je à mi-voix en observant autour de moi. C’est une gigantesque boutique…

C’était la chose la plus bête et pourtant la plus logique que j’aie pu trouver à cet instant. Mais c’était effectivement la seule chose qui m’était venu à l’esprit…

- A la viande ? Soufflai-je sans comprendre la question de Mika à son père avant que je ne sois traîné ailleurs vers… Oh… Il y avait beaucoup de choses, beaucoup de choix et… Et j’avais rapidement compris : le brownie, il fallait chercher de quoi faire mon brownie, mais quoi… Pourquoi est-ce que vous avez cinquante choix de chocolat ? Grimaçai-je alors même que je n’avais eu que l’habitude d’utilisé celui fourni par mes domestiques. Et… Pourquoi il y a autant de farines ? Et de sucre ? Et… Il y avait tout en énorme quantité et surtout en IMMENSE paquets… C’était incompréhensible. Je devrais utiliser tout ça pour faire le brownie ?! M’exclamai-je avec surprise en observant un paquet de farine de 5kg.

Il fallait dire que les paquets que j’avais utilisé jusque là ne faisait qu’un kilos et… Que je n’avais pas appris la mesure. J’utilisais en effet tout à chaque fois… Il allait encore falloir faire des progrès, que cela soit en monde moldu ou en cuisine, définitivement… D’autant qu’une chose attira bientôt mon attention…

- Un rayon café ! M’exclamai-je soudainement, les yeux pétillants comme au zoo en tirant Mika derrière moi sans même finir de prendre les ingrédients nécessaires à la recette du brownie.

Il y avait des TONNES de café ! De toutes les sortes et même en petite capsule ! C’était énorme ! Vraiment énorme !

- On peut en prendre ?? Demandai-je avec un enthousiasme bien trop important face à du simple café.

Interdiction de mourir sans raison... J'avais préféré ne pas relever cette phrase, ne pas vraiment réagir hormis d'un sourire, léger. Que voulait dire "sans raison" ? Sa mort à lui ne serait-elle pas une raison suffisante alors qu'il était ma vie ?... Sans doute soufflerait-il que non. Evidemment. Et je n'avais certainement pas envie d'avoir ce genre de débat maintenant. Et encore moins alors que nous arrivions faire son père qui... Il avait compris. Et parce qu'il avait compris, je m'emmêlai les pinceaux dans mon explication. Une coiffure plus "pratique". Soit, cela avait été fait pour à la base mais l'image que Mika m'avait finalement donné avait bien trop faussé la donne pour que cela soit encore le cas et son murmure que je captai à peine ne m'aida pas, me faisant m'étouffer une seconde avec ma propre salive.

Au moins la discussion fut elle avortée par notre montée en voiture et surtout par son démarrage. Rester calme, je devais rester calme dans cet engin qui, j'en avais tout du moins l'impression, pouvait nous tuer à tout moment. Et ce fut le cas. Je restai calme. Enfin. Non. Je me mis à rire, sans retenue, face aux chants aussi bien de Mika que de son père. C'était... Catastrophiquement amusant, il fallait l'admettre. Et ce fut surtout particulière utile tant je ne vis pas le trajet passer, au point même, presque, de ressentir une pointe de déception lorsque l'on arrêta la voiture et qu'il fallut en descendre.
Et si Mika était encore dans la chanson, mon attention, à moi, fut attirée par la grande boutique... Non. L'immense boutique. Et encore, cette boutique était "normale"... Nous n'avions visiblement pas les mêmes idées de normalité...
Mon étonnement continua avec "la viande". Un rayon donc... Et tout était rangé de la même façon pour éviter que l'on se perde... Peine perdue, concernant cela, car je me sentais déjà perdu au milieu de tant de choses et surtout de tant de choix.

- D'accord... L'observant en prendre un, je clignai des yeux en l'attrapant entre mes mains pour l'observer et me mettre légèrement à rire. Vous faites même du chocolat pimenté ? Ce pays sait ce qui est bon. Décrétai-je en le reposant avant de m'inquiéter de la farine.

Ils avaient des paquets de farine. Des IMMENSES paquets de farine... 5kg... Mais... C'était trop ! Comment est-ce que je pourrais faire 5kg de brownie d'un coup ?! 1kg c'était possible, certes, à en donner à tout le monde, mais 5 ? Non. Vraiment pas et...

- Vraiment ?... Il semblait, à cet instant, que Mika m'avait ouvert une porte de connaissance tant mon visage s'était arrêté sur cette information. Alors... On ne doit pas tout utiliser à chaque fois ? Cela expliquait peut être que mes premiers brownie étaient infectes... J'avais du augmenter tous les autres ingrédients, c'était peut être juste parce que baisser la farine pour l'utiliser plus tard aurait été plus intelligente... On ne m'avait pas prévenu. Soufflai-je dans une grimace avant que je ne me stoppe.

Nous n'avions pas fini, certes, mais il y avait quelque chose d'important, de très important, là bas, un peu plus loin, dans un autre rayon : le café.
Tirant Mika jusque là-bas, je m'étais alors extasié devant tant de café comme je n'en avais jamais vu. C'était... Le paradis... Il fallait que j'en goute ! Vraiment ! Je ne pouvais pas partir d'ici sans avoir tout goûté ! Enfin presque tout. Visiblement, ils n'avaient pas toutes les machines chez eux. Ah. D'accord. Bon alors... Cela laissait déjà beaucoup de choix mais...

- Il faut des machines spéciales pour faire le café ?

Je connaissais les cafetières normales, les machines à espresso pour en avoir une à la maison, mais le reste ne me disait rien, vraiment pas. Attrapant d'ailleurs une boîte en main, je l'observai avec attention.

- Donc à la place d'utiliser des sirops... Ils mettent tout dedans ?

C'était intelligent, très intelligent, et d'ailleurs allais-je prendre ce "macchiato caramel", en rappel des cafés que pouvaient avoir Mika dans sa table de nuit.

- Pourquoi vendre des capsules Americano dans ce cas ? M'étonnai-je alors lorsqu'il m'indiquait qu'il ne fallait pas en prendre. Les moldus ne sont pas logiques... Même si cela rentrait en conflit avec ce que j'avais pensé d'eux quelques secondes avant.

Alors parti dans mes comparaisons de café, je n'avais pas immédiatement senti les bras de Mika se glisser autour de moi, seulement sorti de mes pensées par ses lèvres sur ma joue qui m'arrachèrent un large sourire alors que je tournai la tête pour capturer un instant ses lèvres.

- C'est toi qui devient koala ? M'amusai-je lorsque je fis un pas sur le côté et qu'il en fit de même sans me lâcher. D'accord !

Reposant le paquet que j'avais en main, je me baissai un peu pour attraper ses cuisses et le soulever dans mon dos, riant légèrement. Je n'allais pas pouvoir le porter, regarder le café et prendre le panier, certes, mais le panier resterait là. C'était le moins important, pour moi, à cet instant. Et puis cela ne m'empêcherait certainement pas de le remplir de café ! Ce que j'entrepris, d'ailleurs, montrant à Mika des cafés en grain, des cafés moulus, des dosettes, des marques et des types différents et même un espresso force 14 en double qui me semblait parfait. Et tout cela sans qu'il ne descende de mon dos.
C'était... Je n'avais pas vraiment de mot, de façon d'exprimer la façon dont je me sentais à cet instant. J'étais heureux, ça oui. Très heureux mais surtout... Il était étrange de passer d'une vie à se cacher à ça, au fait de ne réfléchir à rien d'autre qu'à nous, au fait de ne pas hésiter à nous montrer, à assumer face à tous les moldus qui nous entouraient - et qui semblaient n'en avoir rien à faire, quoique je crus voir quelques sourires amusés à notre passage - que j'aimais Mika, qu'il était mon fiancé. Jamais je n'avais eu honte de lui, pas un seul instant depuis que nous étions ensemble, mais nous montrer en public... C'était... Parfait. Vraiment parfait. J'adorais cette sensation de liberté...

- Voilà ! Avais-je fini par dire, fier de moi, alors que le panier débordait littéralement de café. Il n'y a plus de place... Je n'ai pas pu tout prendre...

Ce n'était pas tant de la déception qu'une explication de mon arrêt de recherches intensives. D'autant que je n'avais pas oublié que nous n'avions pas fini l'autre rayon, comme il avait pu me le rappeler. Et si je n'avais pas réagi, trop absorbé, au moins l'avais capté mais...

- Regarde ! Soufflai-je néanmoins en le reposant au sol pour m'approcher du panier et m'accroupir devant, montrant deux petites places minuscules restantes avant que tout ne s'effondre. J'ai quand même laissé deux places pour ce qui nous manquait là bas. Ca n'allait pas suffire, certes, mais... Au moins avais-je fait l'effort de ne pas TOUT remplir. Du coup... On peut retourner dans l'autre rayon, reprendre ce que j'ai oublié - même si je ne savais plus du tout quoi - Et aller chercher ton père ! Et ne t'en fais pas, je paierais pour le café !

Je n'avais pas beaucoup de notions d'argent, je l'admettais. Très peu dépensier jusque là, je n'avais jamais pris la peine de compter la moindre noise de ma vie. Je savais que j'avais de l'argent, beaucoup d'argent d'ailleurs alors... Cela me suffisait. Je pouvais l'utiliser. Et mes parents n'y feraient même pas attention. Et puis, quand bien même ils le feraient, je n'aurais qu'à leur dire que c'était un cadeau pour le frère de Merindah. Je détestais mentir, foncièrement, mais... J'admettais ne plus être à ça près.

- Oui. Répondis-je simplement à sa question. Il n'y a pas de boutons à appuyer comme chez tes parents, il suffit de prononcer un sort.

Quant à en dire plus... J'aimais le café mais j'admettais ne jamais m'être penché sur le fonctionnement de la machine. Non pas que cela ne m'intéressait pas mais... A vrai dire, avant que je ne connaisse Mika, peu de choses arrivaient à retenir mon attention et à me questionner. Encore, donc, une chose qu'il faudrait que je comprenne, et seulement pour me satisfaire moi, devenu peut'-être plus... Curieux, oui, voilà.
Plus curieux mais aussi plus tactile et moins soucieux de certaines règles de bienséance. Mika avait en effet terminé sur mon dos non sans que je lui dise à quel point il était le meilleur attrapeur et même le meilleur fiancé au monde. Entendant un léger rire derrière nous, je m'étais retourné par instinct avant de figer au sourire autant qu'au regard d'une dame qui se détourna et qui provoqua mon propre sourire, large, heureux. Ici... Je pouvais faire ce genre de choses, personne ne jugerait négativement... Peut-être étais-je sur un nuage, certainement d'ailleurs. Peut-être n'était-ce pas vraiment toute la réalité mais j'avais envie d'y croire. D'y croire vraiment. Ici, tout irait toujours bien.

Reposant Mika au sol, il était devenu assez évident que j'avais exagéré mes choix de café. Le panier débordé et cela allait... Coûté cher. Oui... Sûrement mais je n'avais définitivement aucune idée de ce qu'il allait falloir dépenser. Je savais seulement que j'avais de l'argent, beaucoup d'argent que je n'avais jamais dépensé dans ma vie alors... Alors je n'aurais qu'à l'utiliser. Oui. Car il était tout à fait hors de question d'être un poids pour ses parents. Jamais. Même si un portable devait être payé ensuite.

- Je n'ai jamais eu à dépenser le moindre gallion. Soufflai-je pour toute explicaiton. Enfin, surtout, je n'en avais pas l'intérêt. Donc... J'ai ce qu'il faut.

Je l'espérais vraiment. Sans aucune notion d'argent, il était difficile de mesurer le revenu de tout ce que je désirais acheter. Quant à mes parents... Je m'en chargerais de toutes les manières. D'autant plus si ma mère s'amusait à vouloir me poser des questions. Si je n'avais pas la force de me battre contre mon père, contre elle... Les choses commençaient à changer.

Nous étions alors revenu vers son père, affirmant à nouveau que je paierais pour tout ça, il ne s'y opposa pas de verbalement, provoquant mon soulagement de pouvoir ne pas être un poids autant que sa question releva cette sensation. Qu'est-ce que je voulais manger... Tout me semblait une réponse très peu raisonnable et pourtant c'était là la vérité. Et encore une fois, la question du prix revint dans mon esprit et... Riant à la réaction exagérée de Mika, j'avais finalement trouvé la solution suprême. Et Mika aurait bien le temps de manger sa salade puisque j'en profiterais pour partir. Un heure me semblait d'ailleurs suffisante pour qu'il ait le temps de manger deux feuilles. Oui. Voilà.

- J'ai oublié quelque chose en Corée. Répondis-je donc. Ca ne prendra pas longtemps, je te le promets. Je dois juste passer à Séoul.

Mais avant cela, j'allais payer pour tout le panier à roulettes. Ainsi, je me sentirais moins gêné. J'avais déjà pris trop de café et maintenant à vouloir tout goûter je...
Monsieur Wilde m'arrêta dans mes pensées. J'étais invité donc... Mais... Ce n'était pas une raison ! Même si cela servait pour deux, ce n'était pas une raison pour être un poids mais... Baissant légèrement la tête, incapable de me rebeller, comme trop souvent, face à l'autorité et surtout en public, j'hochai doucement la tête. Il allait falloir, dans ce cas que je trouve un immense cadeau...

- Je ne suis pas difficile, Mons... Alec. Je préfère le porc et les légumes mais je mange de tout, toujours. Voilà. Sans être très détaillé, je lui avais donné une information qu'il voulait et... A vrai dire je pourrais difficilement détailler davantage cette réponse. Je n'avais aucune véritable idée de mes goûts en matière de cuisine. Que ce soit chez moi ou à Poudlard, je mangeais seulement ce qu'il y avait. Enfin... Je sais juste que j'aime beaucoup les... Ne pas le dire en Coréen. Epinards sésame coréens. Traduisis-je. Et le piment que Mika ne supporte pas. Mais ça, c'était seulement parce que les occidentaux n'avaient pas assez de palais pour connaître ces goûts habituels chez moi.

Mais Mika m'attira pour me montrer tout ce qui pouvait être mis sur un barbecue et... Comme un enfant que je redevenais à chaque fois face à autant de choix, je lui montrai ce qui pourrait être bien... Ce qui correspondit à BEAUCOUP de choses. Je voulais tout goûter, définitivement. Et cette immense boutique avait bien trop de choix pour que mon esprit de petit sorcier ne puisse faire le tri.
Revenant ainsi les bras plus que chargés, j'avais légèrement grimacé en levant les yeux vers le père de famille.

- Vous êtes sûrs que... Enfin... Ce n'est pas trop ? Je... Je ne veux pas... Je ne veux pas m'imposer... Je l'avais déjà bien assez fait en arrivant tôt comme je l'avais fait. Vous faites déjà beaucoup pour moi... Murmurai-je alors en m'inclinant légèrement. Ils se comportaient presque plus comme des parents que les miens en quelques jours... C'était bien suffisant.

Ma famille n'habitait pas Séoul oui mais ce n'était effectivement pas chez mes parents que je voulais revenir, et encore moins, d'ailleurs, après avoir tenu tête à ma mère. Mieux valait laisser passer la semaine avant de lui refaire face. En attendant, c'était bel et bien à Séoul que je désirais aller pour des raisons que je n'allais certainement pas lui dévoiler au risque qu'il ne veuille m'en empêcher - quoique cela soit déjà le cas. Alors, j'avais préféré passer à un autre sujet, à mon inquiétude concernant le poids que j'étais. Une inquiétude que son père tenta de me faire oublier alors que je baissai la tête, comme presque toujours face à une autorité. Un geste qui n'échappa pas à Monsieur Wilde. Relevant légèrement la tête, je devais admettre être surpris de sa demande et... D'accord. J'hochai la tête, quoiqu'en sachant très bien combien d'efforts il me faudrait faire pour ne pas baisser la tête.

- Excusez-moi... Murmurai-je malgré tout avant qu'il ne veuille connaître mes goûts alimentaires.

Je n'étais pas difficile et, à nouveau, cette question me perturba, bêtement. Je n'avais pas vraiment l'habitude que l'on demande mon avis, qu'un parent me demande mon avis et s'intéresse à ce que je pouvais aimer. Et il me fallut quelques instants pour réussir à répondre. Le porc et les légumes, notamment les épinards, ainsi que le piment. Presque tout ce que Mika n'aimait pas, donc, ce qui ne manqua pas de le faire réagir, m'arrachant un sourire plus léger qu'auparavant. Le suivant alors, il m'avait montré bien trop de choses pour que je ne me laisse pas, à nouveau, emporté par mes envies, par ces découvertes. Ainsi étions-nous, à nouveau, revenus avec bien trop de viande, sans que son père ne fasse de remarque. J'étais pourtant gêné, vraiment, et je dus m'assurer, encore, que tout irait bien, que malgré ma demande, il refusait toujours que je paie. C'était bien le cas. Et pire, ou mieux, enfin... Je ne savais plus trop. Dans tous les cas, Alec avait effectivement pris en compte mes goûts et était allé chercher des légumes, bien assez de légume pour moi alors que le simple fait d'avoir fait attention à moi, à ce que je désirais, me touchait vraiment.

- Merci... Oui. Soufflai-je doucement.

Cela pouvait paraître idiot mais... Je n'étais rien qu'un inconnu pour lui mais il prenait soin de ce que j'aimais. C'était suffisant pour me faire sourire à nouveau, pour alléger ne serait-ce qu'un peu mon esprit. Un esprit qui s'allégea davantage avec la réaction de Mika face à une pauvre aubergine innocente, entraînant presqu'instantanément un échange entre père et fils qui me fit rire.

- Capable, donc, de manger des légumes pour une pièce de viande. Commentai-je avec un amusement non feint. Tu ne veux pas essayer l'aubergine "dégueulasse" ? Tentai-je. Pour moi ? Comme ça je reviendrais plus vite.

J'essayais de le prendre par les sentiments, certes, mais si cela pouvait fonctionner pour un légume supplémentaire... En attendant, je fus de nouveau traîné avec Mika pour... M'émerveiller, encore. Il y avait beaucoup de choses, bien plus, même, que je ne l'imaginais. Cet endroit était définitivement magique.
Mais il avait fallut partir, finalement et... J'admettais ne pas réussir à savoir si le montant total était important ou non... D'ailleurs avais-je murmuré à l'oreille de Mika alors que son père payait :

- C'est cher si l'on converti en gallions ? Tentai-je de savoir avant de me redresser pour retrouver la voiture en leur compagnie.

Au moins Mika réussit-il à m'apaiser, à nouveau, autant de la voiture que de la gêne que je ressentais toujours, me faisant à nouveau rire jusqu'à ce que nous arrivions chez lui. Aidant Monsieur Wilde a décharger la voiture, sa mère s'était rapidement étonnée de la quantité d'achats qui avaient été effectués, me tendant légèrement. Lui faisant face, je m'étais ainsi incliné, l'air réellement désolé.

- 제 잘못입니다, 실례합니다, Wilde 부인. 당신의 남편이 나 때문에 지출해야 했던 비용은 내가 갚겠습니다.

J'admettais avoir utilisé le coréen pour ne pas observer de réaction de la part du père de Mika qui, et je l'avais observé dès le premier jour, ne semblait pas parler correctement coréen. Mais je ne pouvais, de toutes les manières, que m'excuser de ce qu'il s'était passé tant j'avais sûrement exagéré dans la nourriture achetée.

Dans tous les cas, les choses étaient faites et ainsi, il nous fallut aider à ranger avant de retrouver la chambre de Mika et surtout que je puisse profiter, un instant de ses lèvres qui m'avaient un peu trop manquées.

- Les... Clips ? Soufflai-je en m'asseyant en tailleurs sur le lit à côté de lui.

Ah, oui, les vidéos. Oui, d'accord. Le laissant utiliser son ordinateur, je fus très - trop peut-être - rapidement absorbé par la musique tout autant que les chorégraphies. Fixé sur l'écran, je ne parlais plus, je ne faisais qu'observer et m'imprégner de ce que je voyais et...

- Je veux faire pareil... Avais-je fini par murmurer quand la dernière vidéo me fut passée, plus à moi-même qu'à Mika, d'ailleurs, avant que je ne relève les yeux vers lui, esquissant un sourire ravi quoique teinté d'une émotion un peu plus triste. C'est génial. Admis-je. Ils sont doués... Soufflant pour ne pas laisser ma déception de ne jamais pouvoir faire ce genre de choses prendre le dessus, je m'étais alors levé pour m'étirer avant de pencher la tête. Je n'ai juste pas très bien retenu ce mouvement là... Repris-je dans un mouvement de hanche copié de l'une des chorégraphies et pas franchement super réussi tant je n'avais jamais appris à danser. Ni lui. A nouveau, un mouvement de la chorégraphie que j'avais retenu. Tu peux me les remontrer ? Que je réessaie.