Logique sans conteste. Sans roue, cela n’avancerait pas. Soit. Mais ce n’était pas une raison pour mettre des roues devant tous les objets qui existaient. Qu’allait-il me montrer bientôt ? Des chaussures à roulettes ? Ils en seraient capables…
Au moins Mika était-il heureux de me montrer tout cela. Plus. Il rayonnait. Il était bien plus lumineux que je n’avais pu le voir jusque-là. Et seulement parce qu’il était avec moi, qu’il pouvait le dire à tout le monde sans que nous n’ayons à nous cacher. Une vérité qui entraîna une envie de le rendre d’autant plus lumineux. Envie qui s’heurta à la réalité. Etais-je capable de faire ça, moi, hurler dans la rue ? Une moue au visage, j’hésitai sincèrement. En étais-je capable ? Était-ce un défi ? En tout cas, je le prenais comme tel et… Toussotant, j’admettais ne pas être du tout à l’aise à l’idée de faire une telle chose. Mais c’était un défi. Et si cela pouvait le faire rayonner d’autant… Mais là-bas, il y avait du monde, et ici aussi et…

- J’AIME MIKA WILDE ! Me mis-je soudain à hurler avant de tousser, de détourner les yeux, particulièrement gêné. Voilà. Je l’ai fait. Grommelai-je en ayant l’envie de me cacher dans un trou de souris tant j’étais mal à l’aise.

J’avais un problème avec les défis. Cela venait de se vérifier… Au moins, au café, nous avions dépassé toutes les personnes qui avaient pu m’entendre crier, me détendant enfin. Commandant ce que je désirais, dont une spécialité d’ici, du moins c’était ce qui était inscrit, je ne pus m’empêcher de râler alors que Mika payait pour le tout. Déjà que je n’avais pas pu remercier ses parents de leur hospitalité… Mais ce n’était que le premier jour. Cela changeait-il quelque chose ? Evidemment que non. Au contraire. Ce n’était pas le dernier jour que je devais leur offrir quelque chose. Enfin. Si, dans les faits, si. Mais pas que. Quant à ne pas me stresser… Plissant les yeux, je passai sur ce point. Il était inutile de lui dire quelque chose qu’il savait déjà pertinemment.

Arrivé chez le vendeur de donuts, je m’étais permis une folie, quoique cette dernière soit limité. Libéré par Mika, par ce pays et apaisé, je me permettais malgré tout davantage de chose que chez moi, qu’à mon habitude et ainsi avais-je pris plusieurs donuts, rien que pour goûter. Puis, une femme était arrivée et… Je n’avais pas vraiment compris sa façon de faire, son comportement et celui de Mika. Offrant la commande, elle avait été même familière avec lui, lui embrassant le crâne, sans que je ne comprenne… D’autant qu’elle ne faisait pas partie de sa famille… Alors… Pourquoi tant de gentillesse ? Les explications de Mika ne m’aidèrent pas vraiment à comprendre, du moins pas selon mon prisme. Si je réfléchissais selon une norme que je supposais être australienne puisqu’opposée à la mienne… Sûrement cela devait-il être normal. Mais je ne pouvais pas la laisser offrir tout cela et… Des fleurs… Mmh… Il faudrait un gros bouquet alors et, hésitant un instant, j’avais fini par hocher la tête. D’accord. Les fleurs seraient une « solution ». Esquissant un léger sourire, presque malgré moi, à ses lèvres sur ma joue, je l’avais suivi jusqu’à notre place pour m’y asseoir avant de plisser les yeux.

- Par plaisir ?

Evidemment, je savais ce qu’était le plaisir, je savais que beaucoup vivaient leur vie pour avoir du plaisir sans penser à après mais… J’admettais ne pas le comprendre. Enfin. Il ne s’agissait pas vraiment de cela, ici. Juste de… Se rendre service, de faire plaisir et… Non. Même cela, je doutais que mes proches puissent faire ce genre de choses. Vraiment.
Buvant une gorgée de ce que je connaissais le mieux : l’americano, j’observai le demi donut que Mika posa face à moi. Bien alors… Avant tout… Un à un, je coupai chacun des donuts, le brownie mis à part que je posai devant lui.

- Je comptais te l’offrir mais du coup… C’est elle qui te l’a offert, soufflai-je un peu déçu de ne pas avoir pu lui faire ce cadeau.

Prenant son donut « coco » en main, je grimaçai à ses mots. Beaucoup de hug… Ce n’était pas quelque chose dont j’avais l’habitude, bien au contraire. Il le savait, d’ailleurs, je me souvenais encore du premier contact réel que nous avions eu… Je n’avais sûrement presque jamais été plus figé que ce soir-là.

- Merci… Murmurai-je ainsi lorsqu’il m’indiqua avoir demandé à son père d’y aller doucement. Ce n’est pas vraiment… Enfin… Je n’ai pas besoin de te le dire, je suppose. Mais… Un instant, je fronçai les sourcils. Je suppose que pour m’adapter je devrais faire un effort… Commencer par… Etreindre ton père ?...

Je n’étais pas du tout à l’aise à cette idée. Son simple contact lorsque j’étais arrivé m’avait figé mais… Il s’agissait de son père, un père que je ne pouvais qualifier autrement que d’attentif et gentil alors… Peut-être que je pourrais essayer…
Prenant une bouchée du donuts « coco », j’hochai doucement la tête. Effectivement. Il était bon. Très bon. Très sucré, certes, mais très bon.

- Tu vas sauter partout avec tout ce sucre… Notai-je néanmoins dans un sourire en goûtant une bouchée du donuts m et m qui me fit plisser les yeux. C’est quoi ces pilules au-dessus du donut ? Et d’ailleurs… C’est quoi M et M… Je comprends le cookies and clim, je comprends la noix de coco mais M et M… C’est un goût australien ? Soufflai-je en observant le premier commandé et en prendre une bouchée, me stoppant net. Cela. Cela, là. C’était… Chuper bon ! Soufflai-je sans même avoir fini d’avaler avant de finir le demi donut presque d’une bouchée, une moue presque déçue que ça ne soit pas plus gros. Bon… Tant pis… Et du coup… Repris-je en reprenant un bout du donut m et m qui était bon, moins que le dernier, mais bon quand même. Le « foot »… Vous avez un sport qui s’appelle pied et qui est joué par les enfants ?... C’est… Un sport avec des roues sous les pieds ?

Après tout… Avec leur folie de la roue, on ne savait jamais…

J’admettais être surpris. Outre mon envie de mourir de honte sur place, j’étais particulièrement surpris de la facilité de prononciation dont avait fait preuve Mika.

- Combien de temps tu as répété cette ph…

Pas le temps de terminer ma question qu’il vint m’embrasser avec une passion à laquelle je ne pus m’empêcher de répondre, souriant, oubliant, presque, ma gêne. C’était vrai… Il pouvait être encore plus rayonnant… Seulement parce que j’avais exécuté ma plus grande honte jusqu’à ce jour : crier en plein milieu d’une rue. Je n’avais pas honte de l’aimer. Bien au contraire. Mais me faire remarquer… C’était… Plus… Difficile. Une chance que le jeu en ait valu la chandelle. Et de loin.

Le Starbucks et la commande de donuts terminés, nous nous étions ainsi installés en terrasse alors qu’il m’expliquait comment se passait la vie en Australie. Une vie radicalement opposée à la mienne. Mais il n’avait pas tort… Rendre service était aux autres était plaisant, c’était vrai. J’aimais cela, dans une moindre mesure et si cela concernait mes proches… Ce qui, finalement, était bien plus réducteur que leur façon de se rendre service entre presqu’inconnus ou du moins voisins. Mais je comprenais le principe.
Était-ce une preuve de ma bienveillance ou seulement du fait que je voulais tout ce qui pourrait lui faire plaisir ? C’était une bonne question, mais dans tous les cas, j’étais déçu de ne pas pu lui avoir moi-même fait ce cadeau : un donut brownie. Qu’il coupa en deux pour me laisser goûter malgré mon regard désapprobateur.
Mika était toujours attentif. Sûrement trop, d’ailleurs. Il faisait toujours attention à moi, à ce que je ressentais, ce que j’aimais, à tout ce qui m’entourait. Avec lui, je me sentais en sécurité, protégé et aimé… Alors… Je ne pouvais que le remercier de cela, de faire attention, de me protéger des contacts qui, il le savait, m’angoisseraient. Mais il faudrait que je fasse des efforts sur ce point… Surtout s’il s’agissait d’une norme ici. Je voulais m’intégrer. Je voulais m’intégrer à sa vie, à ses habitudes, lui montrer qu’avec lui, que pour lui, je serais capable de tout, et pas seulement de crier dans une rue. Je voulais tout faire, pour lui, pour son bonheur.

- Ça sera toujours un effort… Soufflai-je malgré tout. Tu es… Tu es la seconde personne que j’ai pris dans mes bras durant ma vie. Ho-Seok avait été le premier, il ne comptait donc même plus. Et tu es la seule personne que je continue à serrer contre moi alors… Je suppose que je pourrais m’y habituer. Mais je dois faire l’effort de le faire. Quant au fait que son père qui risquerait de devenir infernal… Comme s’il était possible que tes temps de câlins soient réduits, même d’une seconde. Lui répondis-je dans un léger sourire avant de m’inquiéter de sa dose de sucre. Le programme de ce s…

Je ne terminai pas ma phrase, mes joues se teintèrent de rouges et mon regard se baissa. Oui… Je… C’était… Il…

- Non… N’oublie pas l’eau… Murmurai-je gêné de parler de ce genre de choses en pleine terrasse.

Une chance que le donut se trouve devant moi et que je puisse me concentrer sur ce dernier. D’ailleurs… Quels étaient les pilules sur ce dernier ? Ah. Du chocolat. Oui, ça en avait finalement le goût mais il y avait quelque chose en plus et…

- M&M’s ? Répétai-je avant de grimacer et de jeter un coup d’œil vers la boutique. Elle a du rire… Me plaignis-je de mon accent avant qu’il ne me reprenne aussi sur… Cookies and Cli… Clea…. Cream. Eus-je du mal à prononcer plus ou moins correctement, me faisant grimacer de plus belle. Je suppose que je vais encore devoir réviser mon accent. Soufflai-je doucement.

Je le savais, ce n’était pas vraiment une nouveauté mais… De là à me ridiculiser face à d’autres personnes… Je n’aimais pas cela… Cela dit, j’aimais le cookies and cli… CREAM. Cookies and cream. Je l’aimais vraiment beaucoup. Quant au flat white… J’avais fini par le goûter. Bon. Cela ne valait pas un americano – quoique je n’étais pas très objectif – mais je dus admettre que c’était bon. Très bon même. Au point que j’en repris une longue gorgée. Puis une seconde. Et une troisième. Jusqu’à finir la moitié de la boisson alors que Mika reprenait sur le « foot ». Pas de sport à roulettes, donc, mais un sport de balle… Taper dedans avec le pied pour marquer des buts…

- C’est donc un Quidditch à pied ? Soufflai-je en tentant de prendre un exemple concret avec ce que je connaissais.

Et si cela n’était pas ça, c’était au moins aussi populaire chez eux que le Quidditch chez nous. J’en verrais d’ailleurs sûrement puisque son père aimait… D’accord… J’observerais donc cela chez lui, avec son père, afin de compléter ma culture moldue. Quant aux roues… Les chaussures à roues existaient. Vraiment… Et mon regard traduisit tout le dépit que je pouvais ressentir à cette idée. Ils avaient des chaussures à roues… Les moldus étaient…

- Vous êtes fous… Commentai-je en imaginant très mal comment faire des figures acrobatiques avec des chaussures à roulettes. Et je ne voudrais pas que tu te fasses mal. Même si le voir en vrai m’intéressait… Je préférais jouer la carte de la sécurité. Je n’avais aucune confiance en la moindre roulette.

Terminant notre repas sucré, j’avais ainsi suivi Mika jusqu’à ce qui semblait êter un fleuriste. Ah. Oui. Le fleuriste de sa mère, évidemment. Entrant à sa suite, je m’inclinai face à sa mère qui… Non. Pas encore… fronçant les sourcils, je secouai rapidement la tête alors qu’elle embrassait son fils.

- 제발, 와일드 부인... (S’il vous plait, Mme Wilde) Commençai-je en m’inclinant à nouveau, plus bas, dans un signe de respect. 나한테 절하지마요... 여기에서 나는 내 가족의 상속인이 아닙니다.  전. 내 말은. 저는 미카의 남자친구일 뿐입니다…(Ne vous inclinez pas… Ici, je ne suis pas un héritier de ma famille, des Jeon, je veux dire. Je suis seulement le petit ami de Mika…)

Laissant alors Mika faire un état des lieux de notre journée, je ne pus m’empêcher de sourire à son enthousiasme et à son manque de souffle. Il était infernal lorsqu’il parlait… Surtout aussi vite… Clignant des yeux lorsqu’il fut question des serres, je me laissai alors guider vers ces dernières sans résister, serrant la main du sorcier dans la mienne, observant autour de moi. C’était… Il avait raison, c’était magnifique, bien assez pour que je comprenne pourquoi il aimait y venir et d’ailleurs…

L’attirant à ma suite, j’avais remarqué une plante que je connaissais, un peu plus loin.

- Cette fleur… Soufflai-je doucement. Elle pousse dans le jardin de mes parents. Il y en a beaucoup près du pangji, vers la petite forêt dont je t’ai parlé. Esquissant un léger sourire alors que mes doigts caressaient lentement un pétale, je soufflai alors. Ta mère a l’air d’être douée avec les plantes… C’est… C’est magnifique. Admis-je doucement avant de l’attirer à moi. Moins que toi, mais quand même. Un léger rire et je l’embrassai alors avec tendresse, posant mon front contre le sien. Parler du jardin de mes parents m’avait rendu quelque peu mélancolique alors que je ne serais jamais libre là-bas, que je me rendais compte et que… Cela me blessait, finalement, de ne pas pouvoir lui faire connaître ce qu’il me faisait vivre ici, chez moi. Je t’aime, Hae… Lui soufflai-je bien plus bas que je n’avais pu le faire dans la rue avant, d’enfin, me reculer, me forçant à un sourire plus large. Alors… Quelle fleur est-ce que tu préfères ? M’enquis-je finalement. Et qu’est-ce que je ne dois jamais t’offrir ? Et… Quelles sont les fleurs préférées de ta mère ? Tant que nous y étions…

- Je te promet que je ne ferais que ce qui ne me donne pas envie de mourir de honte. Soufflai-je dans un sourire que je voulais rassurant.

Cela me donnait, au moins, une grande marge de manœuvre… Car j’avais beau être souvent un petit peu trop précieux, j’étais capable de faire beaucoup de choses sans avoir envie de mourir de honte… Mais peut être pas au point de ne pas rougir aux mots de Mika. Non… Il ne devait pas oublier l’eau… Vraiment pas… M’étouffant avec une gorgée d’americano, je soufflai alors. Ici, tout le monde se moquait de ce genre de discussion mais… Soit… Il… Des efforts, je devais faire des efforts… Alors, toussotant légèrement, j’hochai la tête, quoique peu convaincu.

- Alors… Commençai-je, les joues plus rouge que jamais et la tête plongée dans mon gobelet de café. Nous allons essayer de doubler ce score ce soir…

Ce n’était pas convaincant. Même si j’avais très envie de voir cela se réaliser, j’avais du mal à le verbaliser en plein milieu d’une place publique, même à voix basse. Une chance que la conversation se dirigea vers ma diction et même si cela me fit grimacer, c’était bien plus agréable que de m’imaginer ce qu’il se passerait ce soir et… Enfin… Non. Ce n’était… C’était… Hum. La diction.
Je dus répéter plusieurs fois certains mots pour y arriver et… Non. Vraiment. La gérante avait du rire… Quoiqu’elle ait pu penser, à raison, que j’étais un touriste, effectivement mais… Cela n’empêchait pas que je devrais faire des efforts et m’entraîner davantage pour parler correctement anglais… Car mieux valait que j’oublie immédiatement l’idée de parler l’australien qui était, à mon sens, une langue à part entière. Mais Mika soutenait que j’apprenais vite. Oui… Il n’avait pas tort mais… Enfin…

- J’apprend vite seulement parce que je répète beaucoup. Soufflai-je. Je travaille souvent. Tu pourrais apprendre rapidement les choses aussi. S’il avait plus de facilité à se concentrer… Soit. Mais cela ne restait que du travail.

Comme j’allais devoir travailler sur le monde moldu en général. Prenant connaissance de ce qu’était le « foot », j’allais devoir m’entretenir avec son père pour mieux comprendre car avec ses explications… J’admettais ne pas visualiser ce sport… Quant aux chaussures à roulette… Non. Je ne voulais pas qu’il se blesse. Même si ce n’était pas systématique.

- Vu ce que tu es capable de faire sur un balai, j’admet craindre le pire avec des roues. Répondis-je dans un léger sourire. J’aimerais garder mon petit ami en entier jusqu’à la rentrée… Quoiqu’après serait aussi une bonne idée.

Rejoignant la boutique de fleurs de sa mère, nous avions alors été accueillis par cette dernière qui… S’inclina. Une chose que je ne voulais plus et dont je lui demandai alors l’arrêt… En vain, visiblement, alors que je ne comprenais pas vraiment où elle voulait en venir. D’ailleurs une moue s’inscrivit-elle sur mon visage. Cela ne me convenait pas… Mais… Je n’aurais visiblement pas le dernier mot.
Suivant Mika jusqu’à l’arrière-boutique, je devais admettre que sa mère était douée avec les fleurs. D’ailleurs en avais-je reconnu une que je connaissais, qui poussait dans le jardin de mes parents. C’était beau. Vraiment beau mais… Toujours moins que lui alors que son arrogance m’arracha un léger rire. Un rire qui se perdit dans mes pensées, dans les quelques mots que j’avais l’habitude de lui dire. Je l’aimais… Mais je m’en voulais. Je ne pourrais jamais lui offrir ce qu’il me permettait d’avoir ici. Je ne pourrais jamais lui montrer les quelques endroits qui m’avaient vu grandir ou lui présenter mes parents. C’était impossible. Et cela me faisait mal.

Pour autant, je ne devais pas me laisser aller. Nous étions ensemble et c’était bien ce qui comptait. Ainsi me forçai-je de nouveau à sourire, embrayant sur un nouveau sujet : les fleurs… Sujet auquel il ne su répondre… Cela ne m’aiderait pas à leur offrir des cadeaux… Soit. J’allais donc devoir le demander directement à sa mère pour, au moins, savoir cela et… Clignant des yeux alors qu’il reprenait parole, je le laissai venir se lover contre moi, l’entourant de mes bras. Retrouver mon vrai sourire ?... Etais-je si transparent ?... Fronçant les sourcils, je le serrai contre moi, enfouissant mon nez dans ses cheveux.

- Désolé… Murmurai-je, me fustigeant de gâcher, encore, notre temps ensemble. C’est… Je devais parler, m’exprimer. Il me l’avait appris mais j’admettais me trouver idiot à cet instant. Idiot et même ridicule. Nous étions ensemble. Pourquoi penser au reste ? Voir la fleur du jardin de mes parents… C’est juste que… Je me suis dit que je ne pourrais jamais t’offrir tout ça… Enfin… Te montrer ma vie, à moi, là-bas. Ou ma famille. Ou même le Pangji. Soupirant profondément, je me forçai à nouveau à sourire, venant chercher ses lèvres comme pour me rassurer, comme un souffle de vie dont j’avais bien besoin à cet instant. Mais ce n’est pas grave. Repris-je contre ces dernières. On est au moins ensemble ici. Et je ne compte pas ne plus vouloir acheter des « trucs ». Tu peux toujours rêver. C’est le seul moyen que j’aie pour t’offrir quelque chose de tangible. Puisque je ne pouvais pas lui offrir ce qu’il m’offrait lui, au moins pouvais-je lui faire des cadeaux et… Non. Je devais cesser d’y penser. Pardon. Soufflai-je à nouveau en me reculant, glissant ma main dans la sienne. Promis… Je n’en parle plus. Terminai-je dans un sourire.

J’étais heureux. Sincèrement heureux. Alors… Qu’est-ce qu’il me prenait ? Pourquoi avais-je cette pointe douloureuse lorsque je pensais à la Corée ? Ce n’était pas logique. J’étais heureux. Je devais en profiter.

Son état après trois fois… Je m’en rappelais bien. Mais j’admettais qu’à cet instant, je ne me concentrais pas dessus mais plus sur la réaction de Mika qui avait été pris à son propre jeu, visiblement. Bon… J’admettais que cela n’était pas non plus pour rien. Penser à son état… Ce n’était pas une bonne idée maintenant. Et c’est pourquoi le sujet prononciation tomba à point nommé, quand bien même nous ne fûmes pas en accord sur les capacités de chacun.

- C’est seulement parce que ça ne t’intéresse pas. Soufflai-je ainsi. D’autant que j’apprend l’anglais depuis longtemps. C’est normal que j’aie moins de mal. Toi… Tu n’avais jamais appris le coréen sérieusement jusqu’à il y a peu de temps, je me trompe ? Donc… Tu as forcément plus de facilité.

Car je refusais fermement qu’il ne soit pas capable de ce que je pouvais faire. Sans parler de discipline, évidemment. Il était capable de beaucoup. De tout même… Même se blesser en roller d’ailleurs, ce qui m’obligea à sourire à sa remarque.

- Je te manquerais trop pour que tu me tues. Répondis-je, amusé avant que nous ne prenions le chemin du fleuriste.

Une courte discussion avec sa mère qui s’était révélée être un échec pour moi, et nous avions alors fini dans les serres où je m’étais, un instant, refermé sur moi, piégé dans mes propres pensées, dans mes peurs et surtout dans ma propre frustration. Une frustration que Mika avait remarquée malgré moi, malgré mes tentatives de paraître comme normal… J’étais un idiot qui n’arrivait pas à lui mentir… Et l’idiot que j’étais s’exprima, lui expliqua ce qu’il y avait, la colère que je ressentais de ne pas pouvoir lui offrir ce qu’il me donnait aujourd’hui. Alors… Non. Je continuerais à lui offrir tout et n’importe quoi car jamais je ne pourrais rien faire d’autre pour lui faire plaisir.

Pourtant, il eut une idée qui me figea. Un portable ? Je… C’était possible ? Enfin… J’avais le droit d’acheter un portable ? Question idiote tant je savais que mes parents le refuseraient mais qu’ici, j’en aurais le droit.

- Mais je ne sais pas comment cela fonctionne… Soufflai-je malgré tout, conscient de mes limites.

Pourtant… Je pourrais apprendre et…

- Tu m’apprendras ? Je veux en avoir un.

Car c’était, finalement, la meilleure des solutions possibles. Avoir un portable, pouvoir le voir dès que je le désirais, pouvoir tout lui montrer, lui faire visiter mon pays… Oui. C’était une solution et mon regard s’illumina légèrement à cela. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’il venait de me dire concernant les souvenirs et le superflu, certes. Cela ne me parlait pas alors qu’il pouvait avoir des cadeaux, des choses qu’il pourrait toucher, mais si me voir était plus important pour lui qu’un souvenir tangible alors… cela m’irait. C’était, de toutes les manières, plus important pour moi aussi, dans ce cas.

- Où est-ce qu’on achète un portable ? Soufflai-je alors avant que je ne me fasse entraîner vers l’extérieur, non sans saluer de nouveau la mère de Mika en partant.

La caserne, donc maintenant et… Sursautant au bruit de la cloche, je fronçai les sourcils. Tout était bruyant ici. Vraiment. Quoique je n’avais encore rien vu… Outre le père de Mika qui s’exclama en serrant son fils dans les bras… Je devais admettre ne pas m’être attendu à tant de monde et de mouvement d’un coup. Instinctivement, avant même que je n’aie pu les saluer correctement, j’eus un mouvement de recul, figé sur place, lorsque Mika fut soulevé de terre par un homme. Quant à moi… Ce fut littéralement pire lorsque le même sort me fut réservé. A cet instant, la comparaison avec un bâton de bois mort prenait tout son sens. Balloté sans n’y rien comprendre, je fus finalement jeté sur un canapé, légèrement tremblant, n’osant pas bouger ni même me rassuré par la présence de Mika, malgré l’envie infinie de me serrer contre lui, de m’apaiser avec son odeur.
Je n’aimais pas cela. Je n’aimais pas ce genre de contact. Surtout d’inconnus, d’ailleurs. Je n’en avais pas l’habitude et si cela ne m’effrayait foncièrement pas… Je n’étais pas à l’aise. J’aurais eu envie de me rebeller légèrement, de ne pas me laisser attraper mais ils étaient tous, sûrement, important pour Mika. Je ne pouvais pas. Je ne devais pas réagir et cela me perturbait au point même que je ne compris même pas ce que nous demanda l’un des hommes, mes pensées filant et figeant en coréen dans ma tête.

Ce fut la voix du père de Mika qui me sortit, enfin, de mes pensées. Je ne comprenais pas tout, je ne comprenais plus tout, devrais-je dire, mais au moins captai-je le ton qu’il employait : il râlait. Et je compris rapidement que son collègue ne le prit pas au sérieux. Allait-il revenir à la charge ?... Non. Mika s’interposa et permit à son père de nous extirper de ce qui me semblait être un véritable guêpier.

- Mollo ?... Arrivai-je enfin à prononcer sans comprendre le sens de ce mot avant que je ne réalise mon manque de politesse et que, d’instinct, je m’incline face au père de Mika, perdu dans mes pensées et surtout aussi à l’aise qu’un poisson hors de l’eau. 안녕하… Je me stoppai avant de secouer la tête. Rebonjour, Monsieur Wilde… Repris-je en anglais, me fustigeant pour tenter de revenir à la réalité australienne : c’était normal chez eux. Je devais m’adapter.

Au moins la discussion et les questions sur le barbecue me donnèrent-elles le temps de souffler, de me détendre un peu, d’autant plus qu’il accepta, que nous irions dans un magasin moldu, ce qui m’arracha un regard plus qu’intéressé, pour trouver de quoi faire un véritable barbecue coréen – ce qui ne manqua pas d’éclairer davantage mon regard.

- Merci, Monsieur. Avais-je ainsi prononcé avant qu’il ne me propose une chose qui fit réagir Mika en désignant une grosse voiture.

Observant mon petit ami sans trop comprendre, je penchai doucement la tête.

- J’ai une « belle gueule de coréen » ?... Répétai-je un peu perplexe avant d’observer le nouveau véhicule à roue. Et ça c’est un camion ?... Si j’avais bien compris ce qu’il se disait alors que Mika continuait de râler jusqu’à ce que son père ne le pousse pour m’ouvrir. Clignant des yeux, je soufflai doucement. Il ne bougera pas, n’est-ce pas ?... Pas que je n’aimais pas les moyens de transports à roues moldus mais… Disons que… Je n’étais pas à l’aise. Vraiment pas.

Observant à l’intérieur un court instant, je me retournai vers Mika avant de souffler. Je ne comprenais pas trop pourquoi, mais il semblait avoir eu envie de faire ce que l’on m’avait proposé. Or, à l’intérieur du camion, il y avait suffisamment de place alors… M’approchant du sorcier, je l’avais attrapé par la taille pour le soulever jusqu’au camion, sur l’échelle d’entrée, l’y poussant pour le suivre à l’intérieur avant d’observer tout ce qui me faisait face.

- C’est plus grand qu’une voiture… Commentai-je comme si c’était surprenant. Et il y a plus de boutons… Mais… Une sirène… Plissant les yeux, j’observai bientôt autour de moi, jusqu’à sous les sièges avant de me tourner vers le père de Mika. Je m’excuse, Monsieur, mais… Je ne vois aucune sirène ni même le moindre strangulot ici… Je ne comprends pas ce que vous voulez. Admis-je dans une légère grimace, sentant, étrangement, que j’étais bien loin de la vérité alors que la sirène m’avait paru trop grande pour pouvoir être cachée. Et je pensais que les moldus ne croyaient pas en ces créatures… Ce qui était peut-être le plus étonnant.

Mais il s’avéra que non. Ce n’était pas des créatures que l’on me demandait de mettre – d’ailleurs, le verbe même « mettre » m’avait semblé étrange, ce que je comprenais maintenant – mais bien une sorte d’alarme en appuyant sur un bouton. Une alarme qui, une fois activée, me fit tellement sursauter – et m’arracha un léger cri de surprise que je n’admettais pas – que je l’avais éteinte immédiatement.

- Qu’est-ce que c’était ?! Soufflai-je, surpris de tant de vacarme soudainement et seulement en appuyant sur un interrupteur. Si j’appuie là… ça provoque ce son ? Soufflai-je en observant le bouton intensément. Comment ? Est-ce que… Mon regard se porta sur le mur de la salle où se tenait les collègues de Monsieur Wilde. J’y avais vu aussi un bouton et… Reste là. Soufflai-je à Mika. Tu appuies quand il y aura trop de bruit.

Descendant du camion, je m’étais ainsi approché de la pièce non sans esquisser un léger sourire aux hommes avant d’observer l’interrupteur. Evidemment, j’avais rapidement compris comment allumer des lumières dans les maisons moldues. Soit. Mais… Cela signifiait-il qu’ici c’était différent ? Nous allions vite le savoir car sans attendre, j’activai l’interrupteur et… Eteignis la lumière sous me regard d’incompréhension.
Me tournant vers Mika et son père, je sentais que j’allais avoir besoin de beaucoup d’explication sur ce point et…

- Ah… Soufflai-je à moi-même. Il faut le même interrupteur je suppose…

Mon envie de comprendre les moldus, de m'intégrer, allait finir par me perdre... Revenant rapidement vers Mika et son père, je m'étais soudainement stoppé face à ce dernier en l'observant. Des efforts. Je n'avais pas oublié et... Avançant vers lui, je l'avais pris dans mes bras, tapotant son dos avant de - presque immédiatement, il ne fallait pas exagérer - me reculer.

- Merci Monsieur. Pour la sirène. Avais-je prononcé.

Alors c’était décidé. J’aurais bientôt un portable dont je ne savais rien à part qu’il me permettrait de voir Mika quand je le voudrais. Cela dit, cette simple information me suffisait pour me donner envie de tout savoir sur cet appareil. Mais avant cela, il fallait encore survivre aux pompiers, ce qui fut… Plus… Difficile que prévu. Soulevé et déposé sur le canapé sans la moindre douceur, quoique ce n’était aps vraiment cela qui m’avait dérangé, je m’étais figé jusqu’à ce que le père de Mika ne nous sorte de ce traquenard pour, non seulement m’éclairer sur un mot, mais aussi me demander de l’appeler par son prénom. Et là encore, ce fut plus difficile que prévu. Je peinais toujours à ne pas marquer un respect de recul face à mes aînés et… Alec. Oui. Soit. D’accord… J’essaierais.

Mais il fallait encore que j’active une sirène… Or, si j’avais compris ce que voulait dire Mika par la « belle gueule de coréen », qui m’arracha même un léger sourire étrangement fier de l’entendre me dire que j’étais beau – ses compliments ayant une tendance à me faire plus de bien que je ne l’imaginais – et si j’avais été rassuré par le fait que le « camion » ne bougerait pas… Je n’avais vu aucune sirène. Ni même un triton ou un strangulot. Rien qui ne me fasse penser à la moindre créature aquatique. Je ne comrpenais pas… Et j’avais eu beau chercher, je ne trouvais pas, ce qui provoqua le rire de Mika ainsi qu’un froncement de sourcils de ma part. Qu’avais-je dit qui pouvait être drôle à ce point ?

Ah. Un bruit et pas une créature… Et il fallait appuyer sur ce bouton précis pour entendre le bruit ?

- Pourquoi est-ce que vous avez donné le nom d’une sir…

Ma réponse me fut apportée par le bruit même qui me fit sursauter et perdre à nouveau toute dignité alors que je l’éteignais rapidement. D’accord. Cela criait. Comme les sirènes hors de l’eau. Parfait. Mais dans ce cas… Mon cerveau semblait s’être arrêté. Ou peut être était-il allé trop vite pour la logique moldue… C’était à choisir car dans tous les cas, je fus attiré vers un interrupteur que j’avais déjà remarqué sur l’un des murs. De là aussi je pouvais « mettre la sirène » ? Prévenant Mika de l’éteindre du camion, n’étant pas sûr de pouvoir le faire de là-bas, j’étais ainsi descendu pour avancer vers l’interrupteur et… Eteindre la lumière de la salle des pompiers…
Encore une chose apprise. Chaque interrupteur avait sa fonction. Restait maintenant à définir quelle fonction pour quel bouton. Mais au moins allais-je retenir cela. Et au moins Mika tenta d’empêcher que les collègues de son père ne me prennent pour le fou que j’étais pour un moldu. J’en avais conscience, oui, mais… Enfin… Comment aurais-je pu tester sinon et… Bref.
Remerciant Monsieur Wil… Alec. D’un câlin très rapide, tentant de faire l’effort que j’avais promis, je secouai la tête.

- Non. C’est normal de vous remercier, Mons… grimaçant, je soufflai. Alec.

C’était difficile. Mais visiblement faisable et le saluant alors, j’écoutai les explications de Mika sur les interrupteurs. Blanc gris la lumière, des hélices, la ventilation et… Sinon c’était autre chose ? Mais… Comment pouvais-je retenir si ce n’était pas précis ? J’allais devoir… faire au hasard lorsque j’en croiserais un ?

- Et aucun interrupteur n’est dangereux ? M’enquis-je en grimaçant face à cette possibilité couplée au hasard que cela me demanderait.

Au moins compris-je parfaitement le système de rattachement. Hochant la tête pour le lui indiquer, je me stoppai en observant un bouton sur un passage pour personnes à pied.

- Donc… Ce bouton gère ce poteau et seulement ce poteau ? Demandai-je pour m’assurer avoir compris. Si j’appuie dessus… De quelle couleur était-il ? Gris. Ah donc… Si j’appuie dessus, la lumière s’allume, c’est ça ? Plissant les yeux, j’observai le poteau. Mais… Il n’y a pas d’ampoules. Ton père m’a expliqué que toutes les lumières chez toi étaient reliées à des ampoules et j’ai pu le vérifier. Là…

Là, rien. Aucune ampoule. C’était incompréhensible. Quant au téléphone…

- Mais tu appuies sur l’écran, pas sur des boutons…

Incompréhensible… Enfin. Au moins avions nous fini par atteindre la plage, un lieu qui n’appellerait pas autant de questions. L’imitant pour retirer chaussures et chaussettes, j’esquissai un sourire en avançant sur le sable, ma main dans la sienne. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu la mer, l’océan ou que savais-je, longtemps que je n’avais pas senti le sable sous mes pieds alors même que les plages m’avaient toujours offert un sentiment de liberté rare mais constant lorsque j’étais en Corée.

Le relâchant, je m’étais arrêté pour l’observer, un sourire serein aux lèvres. Il était parfait, magnifique… Le voir ainsi, libre et dans ce qu’il semblait aimer… Je ne pouvais qu’apprécier ce que je voyais… Que l’aimer encore davantage.
M’avançant vers lui, lâchant mes chaussures près des siennes, j’avais grimacé en sentant l’eau sur mes chevilles sans que cela ne m’arrête. Là, dans son dos, j’avais glissé mes mains autour de sa taille pour le serrer contre moi, posant ma tête sur son épaule, embrassant doucement sa joue.

- C’est magnifique… Soufflai-je, mon regard perdu sur l’horizon. Vraiment…

Mon ton ne détrompait pas. Je me sentais bien, comme libéré d’un poids sur mes épaules. Là, seulement accompagné du bruit des vagues, Mika dans mes bras, je me sentais parfaitement serein.

- 사랑해, 해… Murmurai-je, embrassant son cou doucement. Mais… Commençai-je en resserrant ma prise sur sa taille afin de l’empêcher de bouger, de faire, même, le moindre mouvement pour se séparer de moi. Tu as ri tout à l’heure quand je cherchais la sirène… Rappelai-je dans une voix devenant plus mutine. Tu t’es moqué de moi, non ? Mordant légèrement son cou, caché des moldus qui étaient dans mon dos, je soufflai à nouveau. Et tu pensais que j’allais laisser passer ça ?...

Il en était hors de question. Et aux mots s’ajoutèrent les gestes. Le soulevant soudainement, oubliant le froid de l’eau, je l’avais littéralement jeté dans l’océan, non sans le suivre, d’ailleurs, la température m’arrachant un cri de surprise alors que je rattrapai le sorcier pour l’attirer à moi dans un rire sincère, l’embrassant alors, oubliant tout ce qui pouvait nous entourer jusqu’à accentuer cet échange, ma main sur ses reins pour l’attirer davantage. J’avais eu ma vengeance… et je m’y perdais seul.

Il y avait donc des interrupteurs dangereux… Cela allait s’avérer être donc plus compliqué que je ne le prévoyais, d’autant plus que les dires de Mika ne me semblèrent, soudain, pas si vrais. Il n’y avait pas d’ampoule sur ce poteau alors que l’interrupteur gris m’indiquait qu’il devait allumer une lumière… C’était à ne plus rien y comprendre… Cela dit, il fut clair cette fois. L’interrupteur gris servait effectivement à allumer des lumières vertes. Bon… Cela allait passer. Disons que cela rattrapait un tant soit peu la logique que je n’avais pas.  Quant aux portables… Mmh… Là, il allait me falloir effectivement un exemple car je n’arrivais pas vraiment à visualiser les cases dont il me parlait…

Mais au moins la plage mit-elle un terme à mes questions et mes doutes. L’observant un instant je n’avais pu m’empêcher de le rejoindre, de l’étreindre alors pour commenter ce que je voyais. Oui…C’était magnifique. Le meilleur endroit sur terre puisqu’il était là. Quoique… Cette vérité pourrait alors se vérifier partout où il serait là. Esquissant un sourire, j’avais alors hoché doucement la tête. C’était parfait… Ou presque.
Mika le savait. Je n’aimais pas perdre ou paraître idiot. Or… Il était évident que pour un moldu je devais être le pire des imbécile à me poser des questions sur des choses qui leur semblait évident ou à tester des interrupteurs sans les comprendre. Mais… Était-ce une raison pour en rire ? Oui. Bien sûr. S’en était une et je ne lui en voulais même pas, d’ailleurs. Je voulais seulement… A bien y réfléchir, je voulais seulement lâcher prise, agir comme un adolescent, ne plus réfléchir et faussement me venger. Je me moquais de lui faire payer quelque chose qui m’était égal. Je voulais seulement… Rire. Ainsi, refermant mes mains sur lui, je me pinçai les lèvres pour ne pas rire avec lui, mordant sa nuque pour éviter cela avant que je ne me décide, enfin, à la jeter à l’eau.

Et j’avais adoré être cet adolescent faisant ce genre de bêtises. Avec lui. Riant aux éclats, je l’avais alors rejoint, l’attirant à moi pour l’embrasser, pour le sentir encore contre moi, avec moi. Je me moquais de l’eau froide qui nous frappait, je me moquais des moldus qui pouvait ou ne pouvait pas y avoir tant je n’y faisais pas attention… Je voulais simplement ses lèvres, le sentir près de moi, profiter de cet instant comme je n’avais jamais profité du moindre instant. Là, maintenant, je ne voulais plus avoir le moindre doute ou la moindre peur. Je voulais seulement vivre, au moins quelques minutes, sereinement.
Le laissant se redresser, j’avais fini assis dans l’eau, un sourire aux lèvres alors que mes mains se replaçaient instinctivement sur lui, sur ses hanches avant que je ne reprenne possession de ses lèvres et que… Mon souffle se coupa légèrement à la sensation de ses dents sur ma lèvre. Avalant ma salive alors que mon sourire se muait en quelque chose de plus… De différent, dirons-nous, je soupirai doucement.

- Potentiellement un peu des deux. Murmurai-je alors, reprenant ses lèvres en otage un peu plus franchement. Je veux plus que le doubler… Lui soufflai-je alors, déviant mes baisers jusque dans son cou que je mordis alors.

J’oubliais où nous étions. J’oubliais surtout qu’il pouvait y avoir de témoins. Bien plus à l’aise que je ne l’avais été sur la terrasse lorsque le sujet de nos relations intimes avait été abordé, je n’hésitais pas, ici, à le provoquer, à lui répondre sans la moindre gêne.

- De toutes façons… Même si j’avais seulement voulu me venger, ça n’aurait rien changer. Repris-je à mi-voix, à son oreille. J’aime te toucher… A ces mots, mes mains s’engouffrèrent sous son haut. J’aime t’avoir contre moi… Pour caresser lentement son dos, le griffant très légèrement. Alors je ne fais qu’avoir ce qui m’appartient…

Mika ne m’appartenait pas. Evidemment. Mais j’aimais, malgré tout, le dire, le lui souffler alors que d’un geste, je l’approchai davantage de moi, collant son bassin au mien, mes yeux venant se fixer dans les siens, voilé d’une envie qu’il connaissait bien trop.

- J’ai envie de toi… Soufflai-je alors comme douloureusement alors que mes lèvres se rapprochaient des siennes.

J’oubliais où nous étions, oui, mais mon instinct, lui, me criait de rester à distance, de ne pas aller plus loin. Pas qu’il ne le voulait pas, bien au contraire. Là, sur une plage, face à l’horizon… Il n’y aurait certainement pas eu meilleur endroit pour l’aimer alors même qu’il trouvait ce lieu « le meilleur endroit sur terre » mais… Nous n’étions pas seul. Je le savais pertinemment, même en l’oubliant, mon inconscient, lui, le gardait en mémoire.

- Je suis trop faible… Grondai-je légèrement sans réussir à me détacher de lui. Tu l’emportes toujours… Murmurai-je. J’ai l’impression d’être complètement soumis à toi, à tes désirs quand je n’arrive pas à contrôler mes pensées… Et j’adorais cela. Il était le seul à faire naître cela, à me faire oublier la réalité... J'étais définitivement perdu face à lui. Dans tous les sens du terme.

Combien de fois, dans ma vie, m’étais-je déjà senti aussi heureux, aussi… Complet ? Jamais. Pas autant. Pas de la sorte alors que j’avais perdu mon anglais et même le moindre véritable vocabulaire que je pouvais avoir. Là, serré contre lui, j’oubliai jusqu’à qui j’étais, jusqu’à la réalité, à vrai dire. Fermant les yeux, sentant mon corps s’apaiser quoique tremblant, épuisé par l’effort qu’il venait de fournir, je soupirai alors. Je ne voulais pas bouger. Je ne bougerais pas… Ou presque.
Mika avait fini par bouger, par m’attirer d’autant plus près, me laissant glisser ma main dans ses cheveux, enfouissant mon nez contre lui. Il m’aimait… Cela, je le comprenais encore… Bien assez pour m’arracher un sourire, pour me lover encore un peu plus contre lui.

Que pouvait-il arriver de meilleur encore que ce moment ? Comment pourrais-je un jour être plus heureux qu’à cet instant ? Je n’arrivais pas à l’imaginer alors qu’il s’échappait finalement de mes bras, m’arrachant un râle de mécontentement. Je ne voulais pas qu’il bouge. Autant que je ne voulais pas bouger. Je n’avais pas encore fini de m’imprégner, de m’apaiser auprès de lui alors… Non… Je ne voulais pas qu’il bouge… D’autant plus si c’était pour chercher sa baguette, j’aurais pu le faire sans… Enfin… J’aurais essayé. A vrai dire, je doutais fermement de mes capacités magiques à cet instant tant ni mon corps ni mon esprit ne répondait à la réalité et… Fronçant les sourcils au bruit étrange, je soufflai. Nous aurions du ménage à faire… Plus tard… Un jour… Quant à la bouteille… Au moins me fit-elle réagir. Pas comme je l’aurais souhaité, mais je bougeai, surpris de la voir arriver à une vitesse qui me semblait extraordinaire – bien que sûrement dû à ma demi absence du moment.

Glissant ma main dans son dos, caressant ce dernier alors qu’il se redressait, je ne le quittai pas des yeux. Il était… A vrai dire, je le trouvais encore plus beau qu’il ne l’avait jamais été. Une vérité qui étira mes lèvres dans un sourire serein avant que ce dernier ne se fane à sa demande. « Boit »… Perdu dans mes pensées, il m’avait fallut réfléchir et surtout voir la bouteille tendue pour comprendre ce simple mot qui m’obligea, particulièrement difficilement, à me redresser pour le laisser, à son tour, se rallonger. Soufflant, j’eus même de la peine à lever la bouteille, avalant de longues gorgées de ce liquide salvateur pour ma gorge qui brûlait bien plus que je ne m’en étais rendu compte jusque-là.

Reposant la bouteille sur sa table de nuit, je m’étais doucement tourné vers lui avant… De me laisser de nouveau tomber sur lit. Non. Je n’avais définitivement pas envie de bouger, de m’agiter pour le moment… Nous avions de toutes les manières le temps… Quoique j’en ai perdu le fil.
Et ainsi, sans un mot, j’avais de nouveau fermé les yeux, épuisé, contre lui, un sourire parfaitement heureux aux lèvres alors que mon esprit vacillait entre conscience et sommeil. Il me fallut de longues, très longues minutes, pour, enfin, réagir réellement, ouvrant les yeux pour l’observer de nouveau, glissant ma main sur sa joue pour tourner son visage vers moi et l’embrasser, bien plus tendrement que jusque lors. J’avais une chose à lui dire. Une chose avec laquelle j’avais repris contact quelques minutes avant, comme revenu, doucement, à la réalité.

- 미안해... Me stoppant, me rendant compte de mon erreur, je soufflai alors, prenant de nouvelles longues secondes pour reprendre en anglais, mon accent reprenant du chemin. Pardon pour… Le préservatif. Soufflai-je doucement en reprenant contact avec ses lèvres dans cette même tendresse. Je… J’aurais dû faire ce que tu voulais… Mais… Soufflant, je me lovai de nouveau contre lui. Je ne comprends pas à quoi ça sert… C’est juste… C’était… C’était tellement bon… Sans ça… Et… Mes joues s’empourpraient doucement, un frisson parcourant mon corps au rappel de ces sensations. Tu as… Te voir comme ça… Embrassant son torse, je soufflai. Je veux ressentir ça à nouveau… Je n’avais pourtant pas vraiment compris ce qu’il s’était passé, mon cerveau n’arrivait toujours pas à comprendre mais…C’était bon. C’était tellement bon que je ferais tout pour ressentir cela à nouveau. Encore. Souvent.

La réalité revenant doucement à moi, j’avais fini par ressentir une pointe de remord. J’avais refusé quelque chose qu’il voulait. L’avais-je forcé à le faire sans utiliser de préservatif ?... Il ne semblait pas m’en vouloir… Mais il avait malgré tout fallut que je m’excuse et surtout… Que je comprenne. Pourquoi était-ce si important ?... Enfin… Non. Cette question ne valait rien face au fait que j’en avais encore envie, que je le désirais au point de ne plus jamais pouvoir me passer de ce que nous venions de faire et… Heureusement que mon corps semblait incapable de réagir ou plutôt de s’activer réellement pour le moment. A la place, je n’avais fait que profiter de ses lèvres avant de m’effondrer à nouveau alors qu’il parlait enfin.

Ne pas avoir d’enfants ni de maladies… Plissant les yeux, je cherchais la logique dans le fait d’en mettre face à cela. Nous ne pourrions pas avoir d’enfants… C’était biologiquement impossible. Quant aux maladies… Nous pouvions en avoir ? Je… Je n’avais jamais eu ce genre de discussion et…

- Tu es malade ? Soufflai-je alors qu’il me paraissait évident que je ne l’étais pas, que je ne pouvais pas l’être.

Mais il y avait une autre raison, une raison… Plus… Ah. Clignant les yeux, j’avais observé Mika sans comprendre le temps d’un instant avant que mes pensées ne s’éclairent et que mon regard le fuit l’espace d’un instant. Oui… Nettoyer… Je… Oui… C’était… Au moins avait-il aimé et… oui… La salle de bain… Toussotant malgré moi, j’avais doucement hoché la tête alors qu’un léger sourire commençait à orner mon visage. Ici, je ne serais pas obligé d’en mettre. Cela n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd alors que j’osai enfin poser mes yeux sur lui, caressant sa joue lentement. J’étais gêné. Sûrement autant que lui, d’ailleurs, à parler de ce genre de chose mais… A nouveau, l’idée de retrouver ce que nous venions de vivre m’activa. Encore.

Une action qui fut interrompe par sa question alors que dans un effort qui me sembla surhumain, je me relevai pour le surplomber avant de sourire, à nouveau, tendrement.

- Je… Commençai-je, un peu hésitant, alors que mes lèvres retrouvaient les siennes. J’ai eu l’impression que c’était plus… Plus puissant que d’habitude et que… Enfin… J’étais en toi et… C’était… C’était complètement différent.

Il n’était pas inhabituel que je bute sur mes mots dès lors que le sujet était abordé mais à cet instant, plus que de la gêne, je ne trouvais pas la façon de l’exprimer, de dire ce que je pensais, ce que j’avais ressenti.

- Et je ne saurais plus faire sans non plus… Admis-je à mi-mot en me laissant de nouveau tomber sur le côté, mes bras encore incapable de supporter mon poids. Sans te voir comme ça et sans… C’était… Tellement bon… Soufflai-je. Plus bon que jamais… Et… Non, vraiment, je ne savais pas comment l’exprimer autrement que par le baiser qui s’en suivi alors. Je t’aime… Soufflai-je contre ses lèvres. J’ai… Là, maintenant, j’ai l’impression que je ne pourrais jamais être plus heureux… Cela, je pouvais réussir à le lui faire comprendre. J’ai l’impression que tout ira toujours bien… Juste parce que tu es là.

Esquissant un nouveau sourire, j’avais attrapé sa main dans la mienne pour la caresser, lentement. Oui… J’étais heureux. Plus que jamais et rien ni personne ne pourrait empêcher cela. J’étais à lui. Je serais toujours à lui tant il m’apportait le bonheur dont j’avais besoin. Il était mon soleil, l’amour de ma vie, j’en étais persuadé.

- Hae… Finis-je par souffler en tournant la tête vers lui. A quelle heure doit-on retrouver ton père ?...

Je venais de m’en souvenir, de me rappeler que nous avions un rendez-vous prévu et que nous étions retournés à notre point de départ sans même y faire attention… Mais je n’avais toujours pas envie de bouger. Il allait peut-être falloir mais… Non. Pas encore, pas alors que je profitai de son odeur, de son corps que ma main caressait distraitement.

Des maladies sexuellement transmissibles ?... Mon regard démontrait toute l’incompréhension et surtout la méconnaissance de ce sujet qu’il était le premier à aborder avec moi. Nous avions… L’avais-je mis en danger ? Non… Je n’étais pas malade. Mais si mes parents l’étaient…

- Comment est-ce que l’on fait pour savoir pour nos parents ? Soufflai-je.

Je ne l’étais pas. C’était impossible. Enfin… Je le saurais, non ?...  Bien sûr… Nous ne risquions rien et surtout… Je ne l’avais pas mis en danger. C’était le plus important pour moi qui commençais, malgré moi, à ressentir une pointe d’angoisse à ce sujet. Une angoisse que la gêne remplaça bientôt aux mots de Mika. Se nettoyer… il fallait… Oui… Et… La salle de bain. Tant que nous serions à la maison, ça irait et…

- Tu crois qu’il existe un sort ?... Murmurai-je avant que je ne secoue la tête, que je ne me concentre sur sa question.

Bien sûr l’avais-je vu prendre du plaisir et jamais je ne me lasserais de son visage, de sa voix lorsque cela arrivait. J’aimais plus que tout être l’acteur de son plaisir autant que de son désir mais cette fois… les choses avaient été différentes. Meilleures… Bien meilleures au point que je ne puisse qu’admettre que jamais je ne pourrais m’en passer…
L’observant se perdre dans ses questions, j’avalai difficilement ma salive. Lui montrer était une chose. Lui expliquer… J’avais encore beaucoup de mal avec les mots, avec mes pensées et leur expression. C’était pourtant ce qu’il attendait, ce dont il avait besoin… Il voulait comprendre et j’avais la réponse. Le tout était de la prononcer, de l’exprimer correctement.

- Ca a changé… Avouai-je alors à mi-voix, le serrant contre moi, enfouissant mon nez dans ses cheveux, comme pour ne pas faire face à son regard, gêné. Je… C’est… Il fallait que j’arrive à rassembler mes pensées et surtout mes mots… C’est te sentir… Enfin… Quand tu as… Je me stoppai, prenant une longue inspiration. Je pouvais le faire. Quand tu… Quand j’ai senti ton orgasme… Tu… Tu t’es tendu, beaucoup et… Et c’était… C’était pire, enfin… Non… C’était meilleur. Plus que meilleur qu’avant… Je… Je n’ai pas réussi à tenir, je n’ai pas compris… Je… J’ai réagi parce que… Je n’ai jamais ressenti ça… Ton plaisir c’était… C’était comme s’il avait tiré violemment le mien et… Et en plus d’avoir pu le faire avec toi et… C’était… Quand tu es tendu c’est… Etroit… Murmurai-je, incapable de vraiment assumer mes mots. Et… C’est… J’adore ça… Plus que tout…

Difficile de dire si j’avais, ou non, était clair sur ce que je ressentais, sur mes pensées tant elles étaient décousues. Je faisais pourtant de mon mieux, j’essayais autant que je le pouvais d’être factuel, de l’aider à comprendre ce que j’aimais, ce qui m’avait brisé.

- Je ne sais pas ce que Mara t’a dit mais… Mais je donnerais n’importe quoi pour ressentir ça encore… Et… Et pour te voir avec ce visage…

Le tout mêlé avait eu raison de moi, de mon endurance, de mon corps entier. Et j’en voulais encore, comme drogué à son corps, j’en voulais toujours plus.

- Et je suis plus qu’heureux… Murmurai-je doucement avant de venir m’enquérir de notre rendez-vous avec son père.

Deux heures… Nous avions le temps. Parfait car je n’étais toujours pas en état ni physique ni mental de bouger. Au contraire… J’avais envie de rester là… Ce n’était certes pas la plage comme il l’avait imaginé mais… C’était parfait.

- Nous retournerons à la plage plus tard… Répondis-je avant que ses mots n’éclairent mon visage.

Il était heureux… Heureux et amoureux… C’était la seule chose qui m’importait, la seule chose que je désirais alors savoir, que je voulais pour lui. Il était heureux… Alors je l’étais d’autant… Répondant à ses lèvres, j’avais doucement soufflé, serein.

- Et je suis encore plus amoureux de toi… Repris-je en réponse, doucement. Tu es… J’ai trouvé l’amour de ma vie… Soufflai-je contre ses lèvres. Le seul…

Le seul qui avait été, le seul qui était et le seul qui resterait toujours… Je m’en étais convaincu, j’en étais certain. Je l’aimais. Je l’aimais plus que tout. Plus que ma propre vie. Il était mon bonheur autant que ma déraison… Et en cet instant, plus rien d’autre que nous n’existait. Et c’était la vie que je désirais. La plus belle des vies.

- Non…

Non, ils n’avaient pas l’air malade. Au contraire. Et… Enfin ça l’étonnerait. Moi aussi, d’ailleurs, alors… Alors mieux valait que je ne me concentre pas sur cela. Pas quand j’étais convaincu que tout irait parfaitement de ce point de vue. Ce qui n’était pas le cas du côté « pratique » de la chose, quoique tant que nous étions à la maison… Enfin… cela n’avait pas évité la gêne d’en parler mais… Un sort. Sans doute existait-il un sort… Ce… Peut-être que ça serait utile… Alors… Enfin… Plus tard, nous verrions…
Fort heureusement, ou pas d’ailleurs, la conversation dévia sur ce qu’il s’était passé et notamment sur ce que j’avais ressentis. Pas moins gênant pour moi, alors que je me cachai littéralement contre Mika, j’avais malgré tout réussi à m’expliquer, plus ou moins bien. Je ne pouvais pas mieux faire, pas sans être encore plus découpé, encore moins à l’aise dans mes mots alors… J’espérais que Mika puisse avoir compris tout ça sans que je n’aie besoin de répéter.

Et cela sembla être le cas. Soufflant en sentant ses lèvres sur ma tempe, je pus enfin esquisser un sourire à ses mots. Effectivement… Ce que j’avais ressenti était indissociable de son plaisir alors… Oui. Il suffirait d’un nouvel orgasme et bien que je ne comprenne pas réellement comment j’avais fait, quel geste j’avais pu avoir… Je le referais. Encore et encore. Sans aucun doute. J’étais heureux… J’étais plus qu’heureux, même… C’était définitif.

- Tu as réussi ce devoir dès le premier jour. Lui indiquai-je en riant doucement avant que je ne m’inquiète malgré tout de l’heure.

Mais nous avions le temps, tout notre temps même… Quant à la plage… Là encore, le temps ne nous était pas compté. Nous y retournerions.

- Tu auras tout ce que tu veux avec moi, où tu veux. Soufflai-je dans une vérité certaine.

Mais il était déjà heureux… Et amoureux. L’embrassant, j’avais ainsi commenté avec amusement cela. Je l’étais d’autant plus… Et même plus que cela, Mika était l’amour de ma vie, le seul et unique… J’en étais convaincu. Je refusais la moindre idée contraire. Il était mon tout, ma vie alors… Oui. Je l’aimais d’autant plus…

Riant à mon tour à sa question, je me mis à réfléchir faussement avant que mes lèvres ne répondent aux siennes dans une passion que je ne maîtrisais pas vraiment. Il me fallut d’ailleurs bien plus que du courage pour me séparer de lui, pour lui répondre alors qu’un sourire amusé ornait mes lèvres.

- Peut-être les deux… Soufflai-je. Je t’aime de plus en plus si c’est encore possible de t’aimer plus que je ne le fais déjà et… Je t’aime plus que tu ne m’aimes.

Je n’aurais jamais mis ma main à couper sur cela. Je n’étais d’ailleurs pas quelqu’un qui jugeait des sentiments d’autrui ou leur donnait un niveau, encore moins lorsqu’autrui se trouvait être Mika mais… Il avait commencé à me défier. « Prendre cher »… Je voulais voir ce qu’il voulait dire par là. Mais avant cela, c’était par un énième baiser que j’avais conclu ma réponse, glissant mes mains autour de lui pour l’attire à moi, sur moi, dans l’optique de le garder là, plus près encore, contre mon cœur.

- Je crois que je n’ai jamais été aussi heureux de toute ma vie… Finis-je par souffler dans un sourire qui ne faisait que le prouver. Merci, Hae…

Même s’il voulait que je « prenne cher », je voulais, à nouveau, le remercier. Pour tout… Encore.