J’avais mis un peu plus de temps que prévu mais ce n’était après tout pas pour rien. Il m’avait fallut bien des efforts – et surtout énormément de réflexion – pour trouver la tenue que je désirais, celle qui lui plairait autant qu’elle pouvait me plaire d’ailleurs. Je n’avais jamais vraiment fait attention à ma manière de m’habiller, certes, mais je devais admettre que c’était assez… Gratifiant que de se sentir bien dans des tenues.
Enfin… J’avais fini par revenir chez ses parents, non sans passer par leur salon afin de leur offrir quantité de cadeaux que j’avais pu trouver. Une quantité qui arracha une réflexion à Madame Wilde avant que la remarque de son mari ne me fasse légèrement rire. Mais je devais les remercier. Au vu de tout ce qu’il m’offrait que cela soit par leur maison que par leur comportement envers moi, il fallait que je les remercie. Et ce n’était, pourtant à mon sens, encore que trop peu face à tout le reste.

Je les avais ainsi laissé découvrir chaque chose dès lors que l’endroit où se trouvait Mika m’avait été donné. M’inclinant, à l’instar de sa mère, j’avais alors rapidement filé jusqu’à la chambre, m’excusant des quelques minutes de retard que je pouvais avoir avant de me figer, ni plus, ni moins. J’étais figé. Il s’était…

Détaillant son corps, je n’arrivais plus à bouger, trop surpris, trop… Trop soudainement pris d’une chaleur extrême pour bouger, pour ne pas l’observer. Il était… Magnifique et… Je… Mon corps réagit. Presqu’immédiatement, j’avais réagi, mes muscles se tendant alors qu’enfin, j’arrivai à faire un pas en avant. Un seul. Et ce fut lui qui me rejoignit.
Heurtant ses lèvres, j’y avais répondu avec une force différente de celle dont j’avais l’habitude, mes mains se glissant dans son dos pour l’attirer à moi.

- Tu es parfait… Réussis-je à articuler entre deux baisers, mes lèvres dérapant jusqu’à son cou dont je prenais possession sans attendre.Pourquoi ?...

Car la question restée à poser. Pourquoi me provoquer ainsi ? Car il s’agissait sans aucun doute d’une provocation pure et dure qui m’était destinée.

- Vengeance ?... Je n’arrivais plus qu’à prononcer des mots sans verbe, sans complément, juste un mot, un seul pour lui faire comprendre ma pensée alors que, Mika dans mes bras, je m’étais retourné pour lui faire trouver un appui sur la porte de sa chambre, provoquant un bruit sourd qui n’attira même pas mon attention tant j’étais concentré. Je t’aime… Plus rien d’autre n’existait que lui, que son corps que je parcourais alors de mes mains autant que de mes lèvres.

Pour dire vrai, je me moquais complètement de la raison qui l’avait poussé à faire cela. J’aimais ça. J’aimais vraiment ça. En témoignait la passion qui ne faisait que s’accroître au fur et à mesure des secondes.

Le serrer dans mes bras était la seule chose que je désirais encore faire, la seule chose dont j’étais encore capable après avoir épuisé toutes mes forces. Et c’est avec Mika entre mes bras, contre moi, que j’avais commencé à m’endormir, anéanti par ce que nous venions de faire, non sans avoir réussi, comme un chant du cygne, à soigner ses lèvres au goût un peu trop sanguin pour moi.
Je savais, je savais que j’avais été dur, que je m’étais laissé aller comme je ne l’avais jamais fait mais… A quel point ? J’admettais ne pas m’en rendre compte. Pas encore alors que mon esprit s’apaisait à son contact, calmant le moindre de mes nerfs jusqu’à ce qu’une sensation désagréable ne vienne me déranger, me réveiller alors et que je n’ouvre les yeux sur lui, sur son corps… Marqué.
Immédiatement, je n’avais su faire autrement que m’inquiéter. Comment allait-il ? Avait-il mal ? Son sourire ne su pas vraiment me rassurer. Pourquoi cela n’irait pas… La question était pourtant facile à répondre au vu de son corps, des marques que j’y avais laissé et… Ses doigts, eux, m’avaient apaisé alors que je répondais à son baiser, tendrement. Esquissant un léger sourire, malgré tout, oubliant presque mes inquiétudes, j’avais alors soufflé.

- Moi aussi…

Moi aussi, je l’aimais. Plus que tout. De plus en plus s’il était possible de l’aimer plus que je ne le faisais déjà. A vrai dire… J’aurais presque pu me rendormir si ma gorge ne s’était pas faite douloureuse, si Mika n’avait pas alors bougé. L’imitant, difficilement, presque douloureusement tant il me semblait que mes muscles avaient subi un marathon, j’avais, sans faire attention, attrapé la bouteille d’eau qui me semblait étrangement lourde. Soupirant, la déposant sur mes jambes, j’observai un instant Mika, souriant, bêtement, le temps d’un instant avant de me figer. Qu’est-ce que…

Fronçant les sourcils, je n’avais pas répondu à sa déclaration, pas plus que je n’avais bu alors que je reposai la bouteille plus loin, que je me levai, peut être un peu trop vite alors que mes jambes cédèrent pratiquement sous mon poids, m’obligeant à m’agenouiller devant le lit pour glisser ma main sous le menton de Mika, le faisant lever la tête pour que je puisse davantage observer ce que j’avais cru voir et… Qui était vrai.

- Hae… Murmurai-je en passant mes doigts dans son cou, sur cette marque qui y trônait. Je… Je t’ai… Ca va ?... Tu as mal quelque part ? Je… Je suis désolé… Je t’ai… J’ai été trop fort et…

Ma voix ne détrompait pas. Je paniquais. Je l’avais marqué. Ce n’était, certes, pas la première fois mais à ce point… Sans même que je n’y ai fait attention… Je m’en voulais. Je m’en voulais autant que je m’inquiétais de son bien être alors que je tentai de faire voler ma baguette à moi. En vain tant j’étais épuisé.

- Accio baguette… Répétai-je, grondant tant d’inquiétude que d’agacement face à mon incapacité à le soigner pour le moment.

Rien. Et je ne savais pas où je l’avais laissé tomber lorsque je m’étais effondré. Difficilement, je me redressai, me rassis sur le lit alors que mon regard se posait enfin sur son corps entier, que je me figeai à nouveau alors que mes yeux ne faisaient que trahir l’inquiétude sincère qui avait pris la place de la tendresse.

- Attend… Avais-je murmuré alors que je l’obligeai à se recoucher. Il faut que je te soigne… Je suis désolé mon coeur…

Je m’en voulais. Je… J’avais un problème. Pour lui avoir fait cela, pour l’avoir blessé à ce point sans même que je ne le calcule vraiment… J’étais désolé… Comment pouvais-je lui dire que je l’aimais en faisant cela ?...

Ça… Oui, ça. De quoi pouvais-je parler sinon ? Je l’avais blessé. Sans y réfléchir, sans y faire attention, je l’avais blessé. Je me le refusais, je refusais d’admettre que j’avais pu faire ça, lui faire du mal. Et pourtant… Il était évident que j’avais aimé cela. J’avais aimé le posséder, le brusquer, le tenir à ma merci de toutes les façons possibles. J’avais bien plus qu’aimé cela tant je m’étais brisé par ce fait, avec lui et… Et je m’en voulais. Vraiment. J’avais un problème et… Et c’était… Il était blessé et…

Il m’avait stoppé, bloqué, je l’avais laissé me toucher avant que je grimace très légèrement à sa main sur mon torse. J’étais marqué… Plus que d’habitude et… Non. Ce n’était pas la même chose enfin… C’était normal, disait-il ou… Ou plutôt lui avait-on dit. Mais…

- Tu es sûr ?

J’étais inquiet. Trop inquiet pour que je l’oublie aussi vite. Mais il aimait ça, il me le répétait et… Fronçant les sourcils, je répondis à son baiser avec une tendresse mêlée d’une préoccupation que je ne pouvais masquer. Je l’avais blessé, cela n’en restait pas moins vrai… Mais il ne voulait pourtant soigner que les bleus pour éviter les questions. Il ne voulait pas faire autrement la prochaine fois… L’observant, silencieux, mon visage s’était légèrement détendu alors que sa douceur me touchait, m’apaisait légèrement.

- Je veux te soigner… Avais-je malgré tout murmuré alors que je craignais encore mes propres réactions, mon propre comportement, celui que j’avais pu avoir… Pendant ce qui devait être un simple « jeu ». C’était normal… Je peinais à le croire. Je peinais à en être convaincu. Comment cela pouvait-il être normal ? Tu es sûr ? Avais-je ainsi répété alors qu’il me tendait la bouteille d’eau.

Je devais boire… Je devais boire pour ne pas me sentir mal pendant la nuit, pour éviter les crampes. Hochant doucement la tête, je l’avais alors écouté, j’avais bu une bonne quantité avant de reposer la bouteille, avant qu’il ne reprenne parole. Il n’était pas fragile… J’admettais le craindre davantage depuis son accident, presque malgré moi. Pourtant…

- Je sais que tu n’es pas fragile… Avais-je soufflé. Je… J’ai juste… Ce n’est pas normal… Habituel. Corrigeai-je alors que je connaissais d’avance sa réponse.

Mais son rire semblait avoir détendu doucement épaules. Fermant les yeux au contact de sa main, j’avais répondu à son baiser, doucement, sans que je ne le touche. La peur de lui faire mal. Elle était encore forte. Très forte.

- Ta baguette ? Murmurai-je en observant l’objet sorti de sa table de nuit.

Est-ce que je pouvais vraiment l’utiliser ? Est-ce que je pourrais au moins l’utiliser. Sa baguette me laisserait-elle le faire et lui… Il s’agissait d’une preuve de confiance et… Hochant doucement la tête, j’avais pris sa baguette, doucement, pour la pointer d’abord sur moi, sur l’une de mes blessures. Quitte à faire un test…

- Episkey… Avais-je murmuré.

Cela prit du temps. Beaucoup de temps mais au moins la blessure se résorba-t-elle doucement sans me tuer… Alors… Ce fut autour de Mika, des morsures les plus profondes que je refermai alors. Trop épuisé, ce n’était qu’une vague tentative de soin, refermant les blessures sans les guérir, sans en enlever la trace mais… Au moins étais-je sûr qu’il ne souffrirait plus. Et lorsque je fus, enfin, rassuré… Je pus soupirer. Rangeant sa baguette, je m’étais glissé au-dessus de lui, lentement, tendrement, pour caresser sa joue, pour plonger mon regard dans le sien.

- Je t’aime… Avais-je fini par reprendre, comme pour lui répondre. Je… Difficile, encore, de m’exprimer dès lors que les choses se calmaient. J’aime quand tu… J’aime t’obéir. Murmurai-je en blottissant ma tête dans son cou avant de me laisser de nouveau tomber à ses côtés, pour le serrer dans mes bras. Je t’aime…

C’était la seule chose que j’arrivais à dire, la seule chose que je pouvais lui exprimer. Il refusait mes excuses alors… Oui. Je l’aimais. Plus que tout. Et j’étais épuisé, trop pour réussir à débattre, trop pour refuser qu’il me rassure, pour m’apaiser à son contact, à sa douceur. Je ne voulais plus que lui, plus que le serrer dans mes bras et m’endormir, épuisé, les forces m’ayant quitté… Un sommeil qui me gagna trop rapidement, plus que je ne l’aurais voulu.

Trop fatigué, j’avais dormi toute la nuit et même une partie de la matinée. Une preuve certaine que j’avais bien du sommeil à rattraper, que mon corps avait besoin de ce long repos. Mika, serré contre moi, je me sentais heureux, dans une paix que je ne connaissais qu’avec lui… J’étais… Bien.
Ouvrir les yeux fut alors peut-être l’épreuve la plus difficile. Mon corps me semblait encore un peu douloureux, comme engourdi et me défaire des bras de Mika le fut peut-être encore plus, finalement. Il me fallut près de dix minutes pour réussir à m’asseoir sur le bord du lit, pour trouver le courage de me lever et de me diriger vers la salle de bain. J’avais besoin d’une douche… D’une grande douche.

Il affirmait et réaffirmait. Il était sûr de lui, sûr que tout allait bien, que je n’étais, finalement, pas un monstre. L’écoutant, je m’étais hydraté le temps d’un instant avant que je n’admette la raison de mon malaise. Tout cela… Tout ce que nous faisions. Ce n’était pas habituel. Un mot employé pour ne pas être trop brusque, trop… Effrayé par une normalité que je ne touchais même plus du bout des doigts. Une normalité qui… Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire en l’entendant. Oui… Ce ne serait jamais normal. Pas entre nous. Pas avec ce que nous vivions. Ce serait toujours unique. Exceptionnel. Esquissant un sourire, j’avais répondu à son baiser, lentement, tendrement. Il avait raison… Cela ne pouvait pas être autrement. Pas quand j’étais avec une personne aussi exceptionnelle que lui.

Une personne pour qui, malgré tout, je m’inquiétai encore. Il n’en restait pas moins blessé et… Il l’avait compris. Sortant sa baguette, j’avais tenu à le soigner, au moins un minimum, non sans l’avoir testé sur moi avant, non sans qu’il ne m’ait fait part d’une vérité qui m’arracha un léger rire.

- Parce que je préfère risquer de me faire exploser plutôt que toi ? Dramatisai-je légèrement avant de finir par le soigner.

Une baguette pour un sorcier au grand cœur… Cela lui ressemblait. Définitivement. Et Mika soigné, je l’avais alors serré dans mes bras, nous rallongeant, plus serein avant que je ne lui avoue une chose… Quand bien même j’étais fier. Quand bien même je pouvais paraître dominant sous certains rapports… J’aimais lui obéir. Une vérité qui aurait pu devoir s’arracher de ma gorge si elle n’avait pas été si réelle. Une vérité qui entrait dans un paradoxe certain avec mes envies de liberté alors même que c’était mon obéissance, ma soumission à ma famille qui m’avait brisé… Je me reconstruisais avec lui, avec celui capable de me donner envie de mettre genoux à terre, de ne pas me rebeller, de l’écouter et de lui obéir sans même me poser la moindre question. Surtout si c’était pour le dominer… Encore un paradoxe qui ne m’arrêta pas… Je n’en avais plus la force. Je voulais seulement, à cet instant, sa tendresse, son amour qu’il me donnait, esquissant simplement un sourire à ses mots, m’endormant profondément dès lors.

La nuit avait été longue. Plus que d’habitude. Mais, comme d’habitude, je m’étais réveillé avant lui. Je m’étais extirpé du lit, difficilement, presque douloureusement pour rejoindre la salle de bain, l’esprit bien loin d’être éveillé.
Mes vêtements retirés, je m’étais glissé sous une douche chaude, soupirant d’aise au contact de l’eau. J’en avais besoin. J’avais besoin de sentir mes muscles se détendre. Le dos contre le mur, les yeux fermés, j’avais ainsi profité de cette sensation et cela jusqu’à ce que je sente des bras autour de moi. Baissant la tête, je remarquai alors qu’un Mika sauvage était apparu dans la douche sans crier gare. Un fait qui m’arracha un sourire alors que mes bras se refermaient autour de lui, caressant lentement ses cheveux alors que je le sentais s’appuyer contre moi. Etait-il en train de… Finir sa nuit ?... Je n’en savais rien et à vrai dire, j’étais encore trop fatigué pour réfléchir. Je voulais simplement profiter de son corps contre lui, de sentir son souffle sur ma peau, de cette eau qui me rendait, peu à peu, tous mes esprits.

Des esprits qui revinrent rapidement alors que Mika s’échappait de mes bras un peu trop brusquement pour que je ne sois pas surpris, pour que je ne veuille pas le rattraper, l’accompagner jusqu’à ce qu’il ne soit assis au sol. Me baissant à sa hauteur, j’avais caressé son visage, un instant avant de soupirer. Il semblait épuisé… Pourquoi avait-il quitté le lit ?...

- Mon ange… Avais-je murmuré, replaçant une mèche derrière son oreille. Je vais t’aider à te laver rapidement… Tu retournes au lit après…

Je n’avais pas l’habitude de faire cela, de… De le laver mais il était tellement fatigué que je le fis. Rapidement. Avant de le couvrir d’une serviette et d’en faire de même pour moi pour l’attraper entre mes bras, le soulevant ainsi jusqu’à sa chambre où, debout, j’observai le lit… Je ne pouvais décemment pas le changer sans bras et… Ma baguette. L’attrapant dans un accio qui fonctionna enfin, je pus lancer un tergeo qui fut… Disons… Plus ou moins efficace. Il faudrait changer les draps. Mais au moins ne les avais-je pas faits brûler…

Reposant Mika sur le lit, je m’étais assis l’espace d’un instant à ses côtés, caressant ses cheveux tendrement en l’observant. Il était… Parfait. Il était tout ce qu’il me fallait, tout ce que je désirais sur cette terre… Et… Ce que nous avions fait hier… Si une certaine gêne de m’être laissé à ce point aller se faisait encore sentir, ses mots avaient réussi à m’apaiser, à ne pas engendrer ce tourbillon de pensées négatives que je connaissais bien trop souvent. J’étais serein. Serein et… Je ressentais une reconnaissance infinie à son égard, un amour qui l’était d’autant plus mais surtout une fierté de pouvoir lui appartenir… Mon regard sur nos bagues alors que ma main glissait dans la sienne, un sourire était apparu sur mon visage. J’étais fiancé à l’homme le plus merveilleux du monde, à l’amour de ma vie, à celui pour qui je donnerais tout… A une personne qui avait ma confiance et qui me faisait confiance au point de tout me donner, de s’abandonner à moi sans la moindre hésitation… Et cela… cette confiance qu’il me donnait… Avait-il au moins une idée de combien elle me faisait du bien ?...

Doucement, je l’avais ainsi embrassé, lui murmurant combien je l’aimais, combien il était parfait, avant que je ne m’échappe à nouveau, m’habillant rapidement pour rejoindre la cuisine dans une optique précise : j’allais lui faire un brownie pour déjeuner. Ça et… Qu’aimait-il déjà ? Ah oui… Des œufs et du bacon… Bien. J’allais donc… Tenter de lui faire son petit déjeuner en entier. Enfin... J'allais réussir. Evidemment.

Je me doutais que Mika n’allait pas vraiment apprécier que je le quitte de nouveau. Il était venu me chercher dans la douche. Je savais qu’il aurait certainement préféré que je reste avec lui, dans le lit, il l’avait dit. Mais j’avais autre chose à faire, autre chose à préparer pour lui, pour son réveil qui, même tardif, finirait par arriver. Ainsi, non sans l’avoir observé, non sans avoir fait preuve d’une tendresse infinie envers lui, j’avais fini par quitter la chambre, par le laisser se réveiller seul dans un lit à moitié nettoyé par mon sort. C’était mieux que rien. Moi, en attendant, il fallait que je m’active.

Ses parents étaient déjà partis, je n’aurais donc personne pour m’aider dans la tâche que je m’étais fixé. Ce n’était pas bien grave, enfin… Je l’espérais. Au moins n’avais-je pas trop hésité à utiliser la cuisine comme on me l’avait autorisé. C’était même peut être plus facile en étant seul, à vrai dire, que d’oser le faire.
Ainsi commençai-je… D’abord le brownie, puis le bacon, le kimchi blanc – puisqu’il en restait autant lui faire manger quelques légumes – et les œufs à préparer en les battant. Là. J’avais utilisé bien trop de plats, d’ustensiles et je me laissais déborder mais les choses prenaient formes et que… Mince ! Le bacon ! Il était noir… Bon. Tant pis. Prenant une nouvelle poêle, calculant le prix que j’allais devoir aux parents de Mika pour gâcher de la nourriture, sans même connaître la valeur des choses, j’avais alors recommencé lorsqu’un sorcier apparu près de moi pour éteindre le feu des bacons qui avaient recommencé à brûler sous mon regard presque dépité de ne pas être capable de faire comme le père de Mika l’avait fait la veille. Un regard qui observa bientôt le chapeau de cuisine aspirer la fumée provoquée par mes essais de cuisson et qui attira toute mon attention. Comment l’avait-il mis en marche ?...

Mes pensées furent bientôt interrompues par le bruit de la télévision. Les incendies… C’était ce qu’il vérifiait, m’arrachant une légère moue contrariée par ce qui commençait à apparaître comme une peur bien trop solide. Enfin… Cela n’était pas étonnant au vu de sa peur du feu mais… Je n’aimais pas le sentir inquiet. Jamais. Il vint pour autant me rejoindre, dans mon dos, m’arrachant un sourire.

- Je sais… Avais-je répondu. Mais il fallait que je fasse quelque chose…

Et ce n’était pas brûler la cuisine. Non. Loin de là. D’ailleurs sa remarque m’arracha une moue désolée et un peu vexée, il fallait l’admettre.

- Ne te moque pas trop… Avais-je murmuré avant de reprendre plus fort. Je voulais juste te préparer un bon petit déjeuner… Je me suis dis que tu en aurais besoin après…

Après ce que nous avions fait hier et qui faisait légèrement rosir mes joues à y penser. Soupirant alors qu’il se décollait, j’avais rapidement arqué un sourcil à sa question. Le four était allumé et…

- Oh non !! M’exclamai-je en me précipitant sur le four, un torchon dans la main, pour en sortir un brownie un peu cramé sur les bords mais fort heureusement encore présentable. Le déposant sur une plaque, j’avais alors soufflé en observant l’appareil allumé dont je refermai la porte, connaissant ma propension à me blesser si je la laissai ouverte. J’ai… regardé ta mère faire. Admis-je. Et la température est indiquée, c’était facile, je n’ai fait que faire ce que je faisais chez moi, mais sans magie. Par contre, il y avait un léger problème… Mais… Grimaçai-je. Par contre je ne sais pas l’éteindre… Avouai-je alors que j’avais oublié d’observer cette partie de la manipulation d’appareil moldu chauffant autrement appelé four.

Et… Mais que faisait-il ? Fronçant les sourcils, je levai les yeux au ciel. D’accord, la cuisine était dans un chaos monstrueux mais ce n’était pas une raison. Alors, déposant le torchon, je m’étais approché de lui, me collant à son dos pour glisser mes mains le long de ses bras et lui faire lâcher ce saladier pour passer ses mains sous l’eau afin de le débarrasser de toute trace de savon. Et si j’en avais profité pour embrasser son cou au passage, je me décollai rapidement de son corps pour le guider vers la table dans un léger sourire.

- Assied toi, Hae. Lui avais-je alors ordonné en débarrassant la table, en la nettoyant rapidement pour lui servir bacon, brownie et kimchi. Il me reste juste les œufs à faire mais toi… Tu manges. Et ce n’était pas négociable. D'ailleurs, qu'est-ce que tu veux boire ?

Lui servant du mieux que possible la boisson désirée, j’étais alors retourné aux fourneaux pour faire cuire l’omelette que j’avais alors préparé. Un peu – trop – de sel, pareil de poivres et elle finit dans la poêle. Il me fallut trois essais pour trouver la bonne cuisson alors que par deux fois, je l’avais retiré du feu bien trop tôt. Mais ce fut chose faite et l’assiette pu enfin être présentée à Mika alors que je m’échappai de nouveau pour, enfin, nettoyer le bazar que j’avais créé.

- Tu me diras ce que tu en penses… Enfin mis à part le kimchi blanc, c’est celui de ta mère. Soufflai-je car c’était au moins la seule chose dont j’étais sûr de la réalisation.

Effectivement. Nous aurions pu manger des choses plus simples mais… Non. J’avais envie de lui faire plaisir, de le rendre heureux par tous les moyens qui m’étaient donnés alors si cela devait passer par la cuisine, je ferais la cuisine pour lui tous les matins s’il le fallait… Quoique je n’étais pas vraiment sûr de ce que j’avais pu faire. Au moins appris-je la façon d’arrêter un four. A remettre sur 0 donc. C’était logique, en fin de compte.
Obligeant bientôt Mika à s’asseoir, le coupant dans son idée de faire le ménage alors que tout ce chaos était de mon fait, j’avais hoché la tête.

- Je sais. Mais ce n’est pas une raison.

Il profiterait de ce que j’avais fait et allait se reposer. Voilà tout. En attendant, que voulait-il boire ? Un jus de fruit et… Bon. D’abord le jus de fruit. Un verre, une brique – car j’admettais ne pas trop savoir comment sortir le jus d’un fruit – et je le lui servis et maintenant… Le flat white… Mmh… Les œufs d’abord. Au moins, cela, je l’avais vu faire. Et ainsi pus-je tout bosser devant Mika avant de me positionner devant la machine en question. J’avais vu Mika l’utiliser, la veille. Je l’avais vu, oui, mais je ne l’avais pas observé et… Mmh… Comment faire… Minant de comprendre ce qu’il fallait que je fasse, de maîtriser la situation, j’avais ainsi permis à Mika de manger, espérant sincèrement avoi run tant soit peu réussi ce premier petit déjeuner. Et il mangea. C’était déjà cela de gagné. Ce n’était donc pas infecte. Je dus d’ailleurs retenir un soupir de soulagement à ce constat, satisfait, même, que Mika profite du repas pour manger des légumes. A croire que je n’avais, d’ailleurs, par ce fait, pas assez préparé d’œufs et de bacon… Il faudrait que j’ajuste mes quantités la prochaine fois dans ce cas. Quoique… Si cela lui permettait de manger des légumes… Alors soit. Je notai néanmoins le conseil, hochant la tête en me retournant à nouveau vers la machine censée faire le flat white. Moins de sel. Donc. D’accord. Ca, je pouvais le faire, c’était facile. Comme le fait de trouver des espèces de paquet de café nommé « Flat White ». Deux capsules, Mika m’avait dit que c’était possible mais pour le reste…

- La recette ?... Répétai-je un peu absent alors que mes yeux fixaient toujours la machine.

De quelle recette parlait-il ?... Tournant le regard vers lui, j’eus rapidement une illumination. Ah. Le brownie. Oui. Hochant la tête, j’avais attrapé ma baguette pour lancer un accio au parchemin appris par cœur mais qui se trouvait bien dans ma valise sans fond afin de répondre à sa demande immédiatement, me retournant alors l’air de rien.
Cela devait paraître très long pour un café alors qu’il n’avait pas mis autant de temps la veille et… Non. Je n’allais pas réussir à comprendre. Je le savais. Et j’allais devoir l’admettre. Alors ce que j’aimerais apprendre d’autre à faire… Je soupirai.

- Comment te faire ton Flat White serait peut-être un bon début. Avouai-je dans une grimace en me décalant de la machine, les deux capsules en main. J’ai juste compris qu’il y avait le lait et l’arôme dans elle, et le café dans l’autre, parce que tu me l’as dit hier mais sinon…

Sinon, la machine était toujours éteinte… Quoique je n’avais pas essayé de… Plissant les yeux, j’attrapai de nouveau ma baguette.

- … Machinus moldus allumus ? Tentai-je en inventant un sort au hasard qui évidemment ne fonctionna pas. C’était en désespoir de cause, assumai-je cette catastrophe en reposant ma baguette. Tu peux me montrer s’il te plait ?...

D’autant que le manque de café se faisait largement ressentir dans mes veines. Aucune caféine n’avait en effet été ingéré depuis l’après midi de la veille… Une catastrophe pour l’accro que j’étais. Pas d’americano, pas même un petit café filtre. Rien. J’allais finir par vaciller.
Laissant ainsi Mika se servir son café, je n’avais néanmoins rien demandé, décidé à ne faire attention qu’à lui ce matin, pour répondre, finalement, plus sérieusement à sa question.

- Je n’en sais trop rien… Peut être un jour le parleumijiana chikin ou apprendre à faire un barbecue comme ton père. Ou du kimchi blanc aussi. A vrai dire, j’avais envie d’apprendre tout ce que Mika pourrait manger. Rien d’autre. Enfin… J’aimerais bien savoir les Sigeumchi Namul aussi… Soufflai-je. Cela m’éviterait de devoir attendre que ce banchan soit au menu pour en ravoir. D’autant que mon père n’appréciant pas du tout ce mélange, cela arrivait bien trop souvent à mon goût.Esquissant un sourire, je m'étais alors installé près de lui, ma main touchant distraitement son bras, comme si ce contact, ce simple petit contact, m'était nécessaire. Mais plus que d'apprendre des choses à cuisiner, j'ai envie d'apprendre autre chose... Par exemple... A faire du surf, à faire de la musique en vidéo comme les moldus, à danser... Et à ne plus avoir peur des voitures, si c'est possible...

J'en avais envie. Vraiment. Et si je n'avais pas l'habitude d'exprimer mes envies et mes désirs... Je désirais faire l'effort. Je voulais tout dire à Mika, tout lui confier, même si cela me donnait la fausse impression de "réclamer".

Je n’avais pas eu besoin de lui demander… Et à vrai dire, étrangement, cela m’avait rendu heureux. Je n’avais rien besoin de demander, de lui indiquer, Mika savait ce que j’aimais, ce qu’il fallait me faire pour me rendre heureux et… Il était parfait. Définitivement parfait. Alors, dans un large sourire, j’avais rapidement nettoyé ce qu’il fallait d’un coup de baguette pour répondre finalement de manière bien plus précise à sa question, butant à nouveau sur le nom de l’un de ses plats préférés qu’il corrigea, encore.

- Je l’observerais. Avais-je répondu, peu désireux de la déranger avec mes capacités culinaires qui, je le savais, étaient abominables.

Revenu près de lui, profitant d’un contact furtif mais essentiel, il avait ainsi décidé de notre programme de la journée. Ce serait donc du surf et… Un peu de bus. Soit. Je savais de toutes les manières qu’il fallait en passer par là et… Arquant un sourcil, Mika, une fois son café bu, avait quitté la table pour… A vrai dire je n’en savais rien, et j’avais du ménage à terminer.

Terminant les quelques tâches, je me retournai dès lors qu’il revint, un vêtement étrange entre les mains.

- Je dois mettre… ça ? Soufflai-je en observant la combinaison, plissant les yeux.

Je n’étais pas un grand fan de mode, je m’habillais souvent avec le plus simple possible – quoique j’admette trouver un nouvel entrain aux styles vestimentaires depuis hier – mais tout de même… C’était… Prenant la combinaison, je l’observai d’autant plus intensément un instant. C’était… Réellement… En fait, je n’avais pas de mots mais…

- D’accord…

Je n’étais pas convaincu. Cela s’entendait clairement, mais j’allais le faire. Puisqu’il le demandait… Filant dans la salle de bain, la deuxième épreuve s’était avérée beaucoup plus difficile que la première. Quel était ce maléfice ? Ce tissu collait affreusement et était particulièrement désagréable et… Moulant. On ne pouvait pas dire le contraire.

- Hae… L’avais-je appelé. Ne viens pas mais je déteste ce vêtement, on dirait qu’il va m’avaler.

Je me trouvais ridicule. Surtout après m’être battu pendant dix bonnes minutes. Mais j’avais finalement réussi et j’étais sorti de la salle de bain… Très peu à l’aise.
Rejoignant mon fiancé, je l’avais laissé replacer la combinaison, provoquant un soupir de soulagement alors qu’elle devenait bien moins gênante qu’elle ne l’était, pour enfiler les vêtements qui m’étaient tendus avant que ma main ne serre la sienne pour le suivre.

Trop rapidement, nous nous étions retrouvé dans le bus e… Arquant un sourcil, j’avais observé le fil qui reliait le téléphone à mon oreille avant que je ne sursaute – bien trop fort comme d’habitude – au son qui pénétra directement mon oreille et que je ne me libère de ce nouveau sortilège pour observer la petite chose et la remettre dans mon oreille.

- C’est super cette chose… Avais-je murmuré avant de me concentrer sur la vidéo. Intensément. Très intensément alors que je tentai de décrypter les mouvements autant que les paroles, mes doigts glissants dans la main de Mika au rythme de la musique.

Et déjà, nous étions arrivés. Rapidement. Bien plus que je ne l’aurais imaginé. C’était presque à regret que j’avais quitté le véhicule et donc la musique pour me retrouver sur une plage. Quittant mes chaussures, j’avais suivi Mika jusqu’à une sorte de casier d’où il sortit deux planches.

- Ca… Ce sont les planches de surf, c’est ça ? Demandai-je en les attrapant pour les observer de plus près et libérer Mika. Et il faut monter dessus sur l’eau ?

Cela n’avait pas l’air si difficile, à vrai dire. Enfin… les planches étaient assez larges, assez longues… Oui. J’allais y arriver. Enfin… Oui. Il fallait que j’aie confiance. Et puis Mika était bon professeur. Lui rendant la planche qu’il désirait, je le suivis ainsi un peu plus loin sur la plage avant de commencer à ressentir une légère appréhension. La planche glissait, non ?...
Elle était loin la confiance absolue que je pouvais avoir cinq minutes auparavant. Et elle n’avait pas duré longtemps. Sans que cela ne soit étonnant. Soufflant presque silencieusement, je me refusais néanmoins à montrer à Mika que je n’étais pas courageux. Il l’avait déjà bien assez vu.

- On ne risque pas de… Je ne sais pas… Avais-je malgré tout tenter. De se noyer, hein ?

Je n’avais pas peur de l’eau. Au contraire. Mais j’aimais me baigner. Pas faire autre chose et… Non. Je ne l’avais pas encore essayé. M’inquiéter ne changerait rien. J’avais envie d’essayer et…

- 화이팅 ! Avais-je prononcé pour me motiver, serrant mon poing libre.

Je pouvais le faire, j’allais le faire et… Comment ?... Plissant les yeux, je me retournai vers Mika.

- Il faut foncer dans l’eau et ensuite ? Avais-je soufflé sans trop savoir.

Je me trouvais ridicule, certes, mais au moins, c’était un peu plus confortable depuis que Mika l’avait réajusté correctement. Même dans le bus, elle ne me gêna pas. D’ailleurs, le bus lui-même ne me dérangea pas tant je fus captivé par les vidéos que passa le sorcier. Tant mieux et… Tant pis à la fois car pour la première fois, le trajet passa bien trop vite.
Nous n’étions, cela dit, pas là pour écouter de la musique, quoique la proximité que nous avions me faisait d’autant plus apprécier le moment, mais pour surfer. Ainsi avais-je suivi Mika jusqu’à des sortes de casier d’où il sortit deux planches. Me les confiant, j’avais au moins compris le principe du surf : il fallait monter dessus dans l’eau. Un bon début. Quoique j’admette commencer à craindre une mort certaine lorsque nous commençâmes à approcher de l’eau. Un peur que Mika… N’aida pas vraiment. Cela pouvait arriver… Mmh… Non. Je ne voulais pas entendre cela. Je voulais entendre que cela n’arriverait pas du tout. Pas qu’il existait le risque de se faire assommer et de mourir. Enfin… Au moins y avait-il un système d’urgence dont il m’expliqua les tenants et les aboutissants. Pas quoi effacer mes peurs mais au moins… Soit… De toutes les manières, j’étais décidé. Je voulais le faire. Alors… Soit. Vraiment, soit.

Son père prévenu de notre localisation et de notre activité, j’avais hoché la tête. Il allait déjà me montrer avant que l’on essaye de me faire tenir sur la planche. D’accord. Esquissant un sourire, je l’avais alors observé faire. D’abord courir vers l’eau, m’arrachant un sourire disons… Légèrement satisfait en observant un premier avantage à la combinaison qu’il portait ; puis un regard d’admiration. Il était doué. Evidemment. Je n’en avais pas douté mais… Le voir était différent. Il était doué, très doué. Et même si je n’étais pas la personne la plus objective du monde, cela ne changeait rien. Il était définitivement parfait.

Le laissant revenir sur le sol, je l’avais attiré à moi pour l’embrasser avec tout l’amour, toute la fierté que je ressentais d’être avec lui.

- Je vois beaucoup mieux… Avais-je murmuré avant de le relâcher pour le laisser attacher la planche à ma cheville et me mettre des sortes de bouchons dans les oreilles… Pour qu’il n’y ait pas de problèmes en cas de chute… D’accord.

Hochant la tête, je l’avais suivi jusque l’eau avec une appréhension de plus en plus forte. Bien… C’était le moment. D’abord nager au-delà des vagues. Ce premier « exercice » avait déjà été compliqué mais… Réussi. Je n’étais même pas tombé quoique je sentais la planche particulièrement instable sous moi. Mais les véritables défis allaient bientôt arriver. Me mettre debout…

- C’est impossible… Avais-je grogné lorsque j’étais tombé pour le deuxième fois.

Faux. Ça l’était, il réussissait et j’allais réussir. J’étais assez têtu pour ce faire. Alors, je continuai et… Sauter… Soit… D’accord et… A nouveau, dans l’eau. J’avais recommencé, encore et encore, suivant les conseils de Mika. Il y avait un peu du mieux à force de faire et refaire mais…Hein ? M’asseoir les jambes hors de l’eau ? Arquant un sourcil alors que je n’avais pas calculé ce qui c’était avancé vers nous, je l’écoutai, penchant la tête sans comprendre lorsqu’il attrapa sa machine à communiquer. Un Grand Blanc ? Mais un Grand Blanc c’était… Mes yeux s’écarquillèrent. Un requin ?... Il… Il y avait un requin ?... Un instant, je crus que j’allais m’évanouir. Bon. Peut-être pas mais… Ce n’était pas normal ?

- Non… Bien sûr que ce n’est pas normal… Articulai-je en fixant le monstre qui nageait autour de nous et… MIKA ! M’exclamai-je comme pour le gronder alors qu’il plongeait sa main dans l’eau.

Mais que faisait-il ?! Il allait se faire arracher le bras par un monstre pareil et… Hein ? Que… Plonger ? Mais… Un Protego s’il saignait ? Mais… Il n’était pas sérieux ? Qu’est-ce que…

- MIKA, NON ! M’exclamai-je en risquant de tomber.

Il m’avait fallu user de bien trop de muscles déjà tendus pour me maintenir sur la planche et… J’allais le tuer. J’allais définitivement le tuer. Je l’aimais, plus que tout, plus que ma vie, mais j’allais le tuer dès lors qu’il réapparaîtrait… Dès lors qu’il irait bien et que j’en serais sûr. En attendant, c’était avec toute ma concentration que je fixai l’eau, prêt à toute éventualité, Protego compris comme il me l’avait demandé mais aussi… à… à tuer le requin à main nue s’il le fallait. Enfin… Oui… Voilà… Il était remonté, j’avais ouvert les lèvres avant qu’il ne redescende, m’arrachant un grognement furieux. J’allais le tuer dans d’atroces souffrances…

Et enfin, il remonta. J’avais l’air aussi furieux que mort d’inquiétude et soulagé à la fois. Là-bas. Le requin s’en allait… Soupirant de soulagement, son père avait semble-t-il tout aussi hésité que moi sur quoi dire. Quoique… Non. Je n’hésitais pas. J’attendais simplement qu’il range son engin de communication pour froncer les sourcils.

- Je vais te tuer… Avais-je fini par prononcer en me mettant debout sur la planche sans même faire attention au fait que j’arrivais à tenir en équilibre, trop concentré sur ce que je voulais faire.

Et que voulais-je faire ? Le tuer. D’ailleurs plongeai-je à mon tour pour le rejoindre et tenter faussement de le couler avant de l’arroser.

- J’ai cru que j’allais mourir de peur ! Pourquoi tu as fait ça ?! HAE ! Le grondai-je fortement. Je l’aurais fait moi ! Ne met plus JAMAIS ta main dans la gueule d’un monstre !

Un bras sur sa planche pour me maintenir hors de l’eau, je l’avais attiré à moi pour un câlin qui lui démontrait combien j’avais eu peur pour lui.

- S’il t’arrivait quelque chose, Mika…

Je ne voulais même pas y penser tant il me semblait sa perte entraînerait irrémédiablement la mienne. Je n’avais d’ailleurs même pas eu peur de croiser un autre requin. Non. J’avais eu besoin de le serrer contre moi, de m’assurer qu’il était entier. Pour le reste… Je n’en avais rien à faire. Soupirant, alors, je m’étais séparé de lui.

- Je veux bien reprendre mais pitié… Ne fais plus ça s’il te plait. Au moins aujourd’hui si tu ne veux pas que je meure noyé parce que je me serais évanoui de peur.

Extrême, peut-être, mais vrai... Ou légèrement dramaqueen certes.. Alors, l’embrassant une dernière fois, passionnément, j’avais rejoint ma planche pour remonter dessus.

- Bon… Sauter, c’est ça ? Avais-je répété avant de soupirer et de m’exécuter… Avec brio cette fois. J’ai réussi ?... Soufflai-je alors que je tendais chacun de mes muscles pour me maintenir en équilibre. J’ai réussi ?! VRAIME…

Pas le temps de finir ma phrase, mon enthousiasme m’avait fait de nouveau basculer… Et mince…