- Ca me va…

Nous nous rendions meilleurs… C’était une chose réelle. Il faisait de moi la meilleure version que je ne serais jamais. Quant à lui… J’espérais en faire de même, en un sens, quoique je doute cela utile… Il était déjà parfait ainsi.

Mais il avait fallu sortir, nous laver et enfin retrouver le canapé. Je n’en pouvais plus. Vraiment plus. J’étais pourtant heureux, certes, mais mon corps semblait souffrir de toute part des efforts faits et… Hé ? J’avais explosé de rire, littéralement, à l’arrivée du tube sur Mika autant que de sa surprise.

- Ca va ? Réussis-je à articuler en me redressant malgré tout, posant ma main sur sa tête avant que je n’arrive à me calmer.

Oui. J’allais finir par mourir lors de ces vacances. Il y avait bien trop de choses qui pourraient avoir ma peau ici et que je ne rechignais pas – ou presque pas – à faire. Les lui listant, j’avais rapidement plissé les yeux à sa réponse.

- Comment ça ?! Je suis monté sur tes bottes à roues de l’enfer et je sais faire du vélo comme un pro ! Exagérai-je en lui pinçant gentiment les côtes. Et tu verras qu’un jour, je saurais conduire vos voitures et je t’emmènerais faire un voyage à l’autre bout du monde en voit… M’arrêtant, j’avais soufflé. A l’autre bout d’Australie vu que vous habitez une île. Grommelai-je finalement en me recouchant contre lui.

Cela ferait-il un bon cadeau ? Je n’en savais, à vrai dire, trop rien, mais cela entraîna une nouvelle question… Que voulait-il en cadeau de fiançailles ?

- Non. Tu m’as déjà en fiancé. Ça ne fonctionne pas. Trouve autre chose.

Mais j’avais moi-même une question pour nos fiançailles ou tout du moins pour la fête qui serait organisée en fin de semaine. Un plat particulier que j’adorais mais qui n’était fait que très rarement chez moi… A vrai dire, seulement pour Chuseok. Alors… Oui. Je verrais avec Madame Wilde. Mais au moins cela ne semblait-il pas trop dérangeant d’avoir des plats coréens…

En attendant le retour de sa mère pour que je puisse lui poser la question, j’étais venu serrer davantage Mika contre moi, un sourire aux lèvres, ne le laissant bouger que pour prendre son portable avant qu’il ne revienne contre moi.

- Ici ? Avais-je soufflé. Vous le fêtez ? Réfléchissant un instant, j’avais doucement hoché la tête. Il faudra prendre le week-end alors… Et que tu aies une autorisation de sortie de Poudlard. Mais oui… Si vous le fêtez… ça sera avec plaisir. De toutes les manières je doute que mes parents demandent à ce que je rentre pour la fête. Et même s’il le faisait… Je préfèrerais encore rester à Poudlard. Admis-je.

Mais il faudrait attendre pour sa réponse. La porte venait de s’ouvrir et si j’aurais voulu me lever pour le saluer… La présence de Mika m’obligea à rester sur place et ce fut d’un signe de tête que je saluai ainsi le père de famille qui…

- Animaux en détresse ? Répétai-je sans comprendre alors que Mika râlait.

Sauf que je comprenais de moins en moins… Il riait et… Le sort d’insonorisation ?

- Heu… Oui ?...

Evidemment que je le connaissais. Je l’utilisais bien assez souvent chez mes parents et encore plus à Poudlard… Mais où voulait-il en venir ?
A vrai dire… J’aurais certainement préféré ne jamais savoir où il voulait en venir, car à mesure que ses mots me parvenaient, mes joues s’empourpraient et mon regard se baissait. Laissant Mika se dégager pour se lever, faire face à son père, j’avais, quant à moi, cherché désespérément un endroit où disparaître autour de nous. Et ce ne fut pas la tentative de Mika qui changea quoique ce soit… ce n’était pas ce qu’il croyait… Mais… C’était tout ce qu’il croyait, plutôt et il le savait trop bien. Mais si cela ne semblait pas le gêner plus que ça, nous… C’était une tout autre histoire…

- Je… Je… J’y… J’y penserais Mons… Alec. Articulai-je à mi-voix, plus gêné que je ne l’avais jamais été pour ne pas dire mort de honte. Désolé… Pour… Pour avoir dérangé votre voisin… Enfin… Et… Et vous avec et…

Par tous les mages… Comment étions-nous censé pouvoir croiser son regard désormais et… Lui… ne semblait tellement pas perturbé… Au point même qu’il changeait de sujet sans souci. Toussant, j’avais glissé mes mains autour de Mika avant de tenter de répondre, de faire bonne figure que je n’avais absolument pas.

- Je… Heu… C’est… Un… Une restaurant… Avec de la viande… Pour… Pour Mika, ça serait bien… Réussis-je à souffler toujours aussi rouge de honte. Mais… Je… Il… Il faut que l’on se change pour ça…

Sans cachette à proximité, la fuite était encore la meilleure des idées. Et c’est pourquoi j’avais attrapé la main de Mika pour l’entraîner dans sa chambre le plus vite possible, fuyant littéralement son père pour m’écrouler sur lit et râler.

- Fais moi disparaître, pitié… Avais-je supplié en attrapant l’oreiller de Mika, dont l’odeur me rassurait, pour le positionner sur mon visage. Et le pire c’est que je n’arrive même pas à regretter ce qu’on a fait mais… Yaaa… Je n’ai jamais été aussi honteux que ça… Il sait qu’on… Enfin il devait déjà savoir… Non il savait déjà mais… Mais c’était différent et horriblement gênant.

- Bien sûr que j’en suis sûr. Avais-je soufflé en plissant les yeux. Alors qu’est-ce que tu veux ? Et tu sais que je ne lâcherais pas l’affaire si tu ne me donnes pas ce que j’attends.

J’étais têtu. Très têtu. Surtout lorsque cela concernait quelque chose qui pourrait lui faire plaisir. Pourtant, j’étais paradoxalement bien moins têtu lorsque les choses me concernaient personnellement. Il allait, de toutes les manières, falloir que je voie avec sa mère concernant ma demande pour nos fiançailles. Soit. Je verrais donc. Tout comme j’allais voir pour passer Chuseok ici, avec eux.

- Cela ne dérangera pas ? M’inquiétais-je malgré tout. Enfin… Qu’un étranger passe les fêtes avec vous ? Enfin… Si ça ne dérange pas, je serais heureux de venir ici…

Surtout que la famille de Mika me paraissait plus accueillante que ma propre famille. Enfin… Jusqu’à un point. Son père était alors rentré et… Sûrement n’avais-je jamais été aussi gêné que cela. Rouge de honte face aux propos d’Alec, j’avais peiné à m’exprimer, à m’excuser avant de prendre littéralement la fuite pour nous faire nous réfugier dans la chambre de Mika où j’avais proposé que l’on me fasse disparaître pour oublier la honte que nous venions de subir. Une envie visiblement partagée par mon fiancé…

- Son SM… Je m’étais arrêté avant d’étouffer d’un nouveau grondement dans l’oreiller, me redressant enfin pour m’asseoir en tailleur, les joues toujours rouges jusqu’à ce que la réflexion du sorcier ne m’arrache un léger rire, quoique nerveux. Mon père… Je crois qu’il en aurait fait une crise cardiaque. Admis-je. Mon dieu… Son fils unique avec un autre homme et de sang mêlé ? Quelle honte. Quelle infamie.

Soupirant, j’avais tenté de respirer de nouveau, de calmer ma honte, ma gêne et tout ce qui pouvait aller avec. Difficilement. Il me fallait une diversion, quelque chose pour occuper mon esprit. N’importe quoi alors que je me redressai pour me diriger vers l’armoire de Mika et en sortir une tenue… Une tenue bien trop sûrement achetée en connaissant mes goûts.

- Tu ne veux pas porter ça pour le repas avec tes parents ? Soufflai-je en lui tendant la chemise longue et les bottes hautes. Maintenant que ton père t’a entendu crier… Nous ne sommes plus à ça près je suppose ?...

Je supposais mal. Mieux valait garder ce genre de choses pour nous. Mais j’avais pourtant continué, tentant de divertir, de changer les idées que nous pouvions avoir.

- Et je propose de demander à ton père de nous emmener faire les tests dont tu m’as parlé aussi. Tu sais pour ne pas utiliser de préservatifs. Même s’il était déjà visiblement beaucoup trop tard pour ça. On irait avant d’aller manger. Une petite sortie familiale comme on les aime.

Soufflant, je m’étais alors de nouveau assis sur le lit en plissant les yeux avant de grimacer.

- Je ne suis pas crédible dans ce que je dis, c’est ça ? Soupirai-je, presque dépité. Mais je ne sais même pas comment je vais pouvoir regarder tes parents dans les yeux maintenant qu’ils savent que je… Que… Que je fais ce genre de choses avec leur fils… Grommelai-je en reprenant l’oreiller pour me cacher le visage. Pourquoi ton père est aussi… Gentil ? Drôle de question, je l’admettais. Mon père devrait lui donner des conseils sur comment tout détester et tout blâmer…

J’aurais de très loin préféré débattre de ma position d’étranger ou de non étranger avec Mika plutôt que de vivre ce que son père avait décidé de nous faire vivre… Une honte absolue. Voilà de quoi il s’agissait. Une honte dont je n’allais jamais me remettre, vraiment pas. Et… Oui. Certes. Mieux valait son père que le mien. Le mien serait mort sur le champs, ce qui ne manqua pas de faire réagir Mika et provoquer un léger rire – toujours un peu nerveux – de ma part.

- Arrête… Si cela se trouve… Mon père t’adorera et comprendra en te voyant que le bonheur de son fils est plus important qu’une famille qui se moque de lui tant nous sommes en fin de liste. Soufflai-je, tenant de me convaincre que ce n’était qu’une vaste plaisanterie.

Et puis… Une idée. Grotesque. Celle de dédramatiser la situation. Me redressant, j’étais alors allé chercher des vêtements dans l’armoire de Mika, j’avais rapidement proposé qu’il porte cela au dîner avec ses parents… Ce qui le fit évidemment réagir, m’arrachant un nouveau rire.

- Nous ne sommes plus à ça près. Avais-je soufflé en secouant la tête. Autant leur montrer ce que nous faisons aussi. Je pensais d’ailleurs prendre le bandeau et les liens. Toi attaché à la table du restaurant, ne serait-ce pas une merveilleuse idée ? Ironisai-je avant d’embrayer sur une seconde idée…

Et ce fut au tour de la sortie familiale d’être imaginée. Une sortie pour faire des tests ! Tous ensembles !
J’avais néanmoins fini par me rasseoir, presque dépité de moi-même et de mes plaisanteries très loin d’être crédibles. Non. Vraiment… Je ne pourrais plus le regarder dans les yeux, ni lui, ni son épouse… Pourquoi diable était-il si… Lui ?! Mon père pourrait peut-être lui donner des leçons…
Cachant de nouveau mon visage dans l’oreiller, cela ne fut que de trop courte durée car Mika me le retira pour venir s’asseoir sur mes cuisses, une moue apparaissant sur mon visage.

L’idée des tests n’était visiblement pas si mauvaise, quoique nous n’allions certainement pas farie cela en famille alors… Soit.

- Tu nous y emmèneras alors. Avais-je admis, plus sérieusement, sans vraiment me rendre compte de ce que cela pouvait impliquer, de ce qu’il fallait y faire. Mais si Mika voulait le faire… Alors je le ferais. C’était aussi simple que cela.

Quant au reste… Personne ne s’était fait d’illusion sur notre compte. Nous étions fiancés… Il était visiblement évident que nous couchions ensemble. Une évidence pas forcément partagée alors que je grimaçai, posant mon front sur son épaule.

- Ce n’est pas logique chez moi… Les fiançailles… Ce n’est pas un gage d’amour… Lui rappelai-je tandis que je ne voyais notre proximité physique que comme l’approfondissement de notre amour mutuel.

Mais ses parents savaient. Les deux. Et… C’était peut-être presque plus gênant. Et l’envie de disparaître revint à la charge. Cela étant dit, au moins sa remarque concernant mon père m’arracha-t-elle un nouveau sourire alors que je relevai la tête vers lui.

- Et pourquoi pas ? Ils n’ont pas de points en commun, mais peut-être que ton père pourrait donner des cours de parentalité au mien. Avais-je soufflé. Ou que mon père pourrait lui donner ma garde, par exemple, avais-je plaisanté – quoique cela aurait certainement été bien plus agréable d’avoir Alec en tant que père que de garder le mien. Et puis… Qui sait… Alec Wilde et Jeon Sang-Hoon pourraient peut-être devenir les meilleurs amis du monde ! Ou pas. Surtout. Ou pas.

Pourtant… C’était comme cela que faisaient les parents… A ces mots, mon visage s’était, malgré moi, fermé. Un parent aimant devait soutenir son enfant, être là pour lui, pour l’accepter, quoiqu’il se passe… Un parent devait aimer son enfant. Tout simplement et…

- Tes parents sont des gens bien… Avais-je soufflé. Je suis content de… Enfin… Je suis heureux de pouvoir faire partie de ta famille. Même en tant que pièce rapportée c’est… C’est beaucoup plus que ce que je n’ai jamais eu alors… Alors un sourire plus tendre s’était affiché sur mon visage alors que mes bras enserraient lentement sa taille. Alors merci de me donner la possibilité de connaître ce qu’est une vraie famille et des parents aimants… Même si je continue à dire que regarder ton père dans les yeux sera la pire épreuve de ma vie à partir de maintenant…

Glissant mes lèvres contre les siennes, je l’avais alors embrassé de toute ma tendresse le temps de longues minutes. Jusqu’à, enfin, le relâcher.

- Tu m’emmènes faire ces tests ? Repris-je alors. Comme ça… Tu auras cela de moins à penser…

Puisque cela semblait très important…

- Tu exagères… Mon père n’est pas autant un monstre que cela… Soufflai-je absolument pas convaincu de ce que j’étais en train de dire. Au moins… Il n’est ni violent ni agressif. C’était déjà un point positif… N’est-ce pas ?

Cela dit, plus que l’idée de voir mon père nous donner sa bénédiction, mon esprit s’était perdu. J’avais paniqué, je l’admettais. L’idée que son père ait entendu, qu’ils savent tout cela… Je… Pourquoi ne pas attacher Mika à la table du restaurant après tout et… Respirer, il fallait que je respire. Grimaçant, j’avais fini par me cacher de nouveau, arrêtant mes bêtises pour me retrouver avec un Mika sur les cuisses, contre moi.
Au moins ma dernière idée n’avait pas été aussi nulle que cela. A défaut que nous n’allions pas le faire en famille. Mais malgré tout… Je peinais encore à admettre que ce que nous faisions était, pour ses parents, la suite logique puisque nous étions fiancés. Pourtant… Il n’avait pas tort. Si nous avions été chez moi… Jamais nous n’aurions pu nous fiancer. Pas ensemble. Alors…

- C’est vrai… Admis-je. Mais je vais quand même éviter de t’aimer aussi bruyamment sans sort d’insonorisation maintenant… Ce qui voulait dire réussir à réfléchir plus loin qu’à lui et son corps lorsque nous nous entraînerions dans les méandres de nos envies… Difficile, mais faisable et obligatoire, de toutes les manières, si nous ne voulions pas d’autres remarques du type.

Quoique son père pourrait peut-être prendre des cours auprès du mien concernant le manque d’ouverture d’esprit… Ou peut être mon père pourrait-il même donner ma garde totale à Alec. Cela me conviendrait d’autant plus. Chose qui convenait d’ailleurs aussi à Mika, m’arrachant un léger sourire qui s’agrandit à l’image de mon père une bière à la main devant une télévision en train d’hurler.

- Je t’en supplie… Rappelle moi cette image chaque jour où je dois croiser mon père. Pouffai-je avant de tenter de redevenir sérieux, en vain. Cette image allait définitivement me hanter toute ma vie.

Du moins… Le sérieux revint finalement assez rapidement alors que mon visage se fermait. Les parents de Mika étaient des parents normaux. Des parents aimants. Alec agissait en père attentif. Le mien… N’était qu’un simulacre de père. Plus capable de critiquer que d’aimer. Nous n’étions que des pions sur son échiquier plutôt que ses enfants. Et cela… Cela me blessait dès lors que j’y pensais. Pourtant… J’étais heureux. Heureux de faire désormais partie de la famille de Mika, même en tant que pièce rapportée. Cela me suffisait car ses parents m’avaient accepté et… Je ne pouvais ainsi que remercier mon fiancé pour cela, pour ce qu’il me donnait la possibilité e connaître. Quand bien même regarder son père dans les yeux serait difficile.

- Cela passera sûrement quand nous serons mariés et pères de trois enfants. Soufflai-je en grimaçant, peu convaincu de cela.

Puis, j’avais tenté de penser à autre chose, de me concentrer sur une chose qui reviendrait de toutes les manières à un moment donné : les tests. Une chose que Mika approuva. Nous allions y aller maintenant. Alors, répondant évidemment à son baiser, je m’étais à mon tour relevé pour me changer avant de le suivre, non sans éviter soigneusement le regard d’Alec en passant, même lorsque, par habitude, je le saluai en m’inclinant rapidement pour mieux fuir la maison.

Nous étions alors allés non loin de chez lui, dans un bâtiment où il était inscrit Centre de Dépistage. Pourquoi pas… Installés dans la salle d’attente, l’on nous avait donné un formulaire à remplir que j’observais alors.

- Qu’est-ce que c’est qu’une adresse mél ? Soufflai-je à son oreille, un peu perdu. Et avez-vous eu des rapports protégés… C’est… Avec une couverture ? Ah non… J’avais compris seul en parlant. C’est avec les préservatifs mais… J’avais observé son formulaire. Mais tu mens là, on en a eu des non protégés du coup… Dans la piscine, et dans la cuisine aussi et dans le salon et dans la chambre et sous la douche… Partout, en fait.

Mais j’avais réussi à remplir, écoutant les conseils de Mika et admettant que je n’avais aucune idée des maladies présentes dans ma famille. Les questionnaires rendus, il avait fallu attendre.

- Nous prendre du s…

Mais trop tard pour poser des questions. Cela était rapide. Et il avait fallu y aller. Attrapant la main de Mika, je me sentais soudain anxieux. Comment ça « il allaient venir nous prendre un peu de sang » ? Comment allaient-ils procéder ? Le sang n’était pas fait pour aller en dehors du corps et… C’était quoi ces tubes ?
Une infirmière était arrivée, tout sourire, nous saluant alors gentiment. Qui voulait passer avant… Rapidement, je m’étais redressé. Je passerais avant. Je ne voulais pas que Mika subisse quoique ce soit avant moi et… J’admettais que ne pas savoir et être surpris serait pire que voir du sang enlevé de Mika en sachant que cela m’arriverait aussi après… Soit.

Installé sur une chaise d’auscultation, j’avais pourtant rapidement froncé les sourcils avant de me tourner vers Mika, la panique commençant à monter.

- Tendez votre bras, Monsieur. Avait demandé l’infirmière alors que mon regard se portait instantanément sur l’aiguille.
- Qu’est-ce que vous voulez faire avec ça ?

Dans ma voix… La panique. Véritablement. Elle ne voulait tout de même pas… Si. Elle me le confirma. Elle allait me piquer. Et si mon comportement semblait l’étonner, je retirai mon bras immédiatement. C’était inhumain ! Qui faisait ça ?! Je… Mais… Non ! Enfin ! C’était… Mon regard se reporta sur Mika. Et lui… Pourquoi restait-il aussi calme alors que l’on voulait me faire ça ? Et… Ok. Respirer. J’avais pris une longue inspiration avant de me tourner une nouvelle fois vers l’infirmière, visiblement surprise.

- Je ne vais pas mourir d’une hémorragie ? Prononçai-je à mi-voix.
- … Non, tout va bien se passer… Je ne vous prends qu’un petit tube, ça va aller très vite alors… Regardez votre conjoint, vous n’allez rien sentir.

Regarder mon conjoint… J’avais d’ores et déjà attrapé sa main de ma main libre pour la serrer. Fortement. Très fortement. Bien. Le regarder et… J’allais mourir. J’allais définitivement mourir. Ils allaient me tuer et…

- Vous avez menti... Ca fait mal… Avais-je geint comme si j’étais sur le point de m’évanouir alors que je serrais encore plus fort la main de Mika.

Mais cela n’avait pas duré.

- C’est fini ! S’exclama la tortionnaire, me faisant tourner la tête vers le pansement mis.
- Ce n’est pas humain…

J’étais au bout de ma vie. Mais je n’avais pas pleuré, non. J’avais juste eu envie de crier à la douleur… Mais enfin…C’était au tour de Mika et…

- C’est trop dangereux, tu es sûr de vouloir le faire ?...

Car je ne voulais pas qu’il ait mal. Jamais. Surtout pas comme ça.

Une adresse mél c’était donc une adresse électronique pour recevoir des courriers… Je n’y comprenais rien, mais j’avais parfaitement compris qu’il me fallait recopier la sienne, ce que je fis non sans me poser d’autres questions avant de noter quelques erreurs sur son formulaire et… Je n’eus le temps de terminer que sa main se plaqua sur ma bouche sous mon regard surpris. Son père avait demandé à ce que nous nous protégions et… Ah… Oui… D’accord… J’avais doucement hoché la tête. Autant qu’Alec ne veuille pas notre mort. D’autant que j’admettais ne pas vraiment comprendre ce qui pouvait être aussi dangereux à ne pas se protéger. Nous n’étions, après tout, pas mort de l’avoir fait. Au contraire, d’ailleurs, en un sens, alors que je me sentais d’autant plus vivant. Mais c’était une autre histoire.

Nous avions ainsi rendu les formulaires puis attendu notre tour sans que je ne puisse poser toutes mes questions. Fier et fort, j’avais décidé, à tort, de passer avant Mika, comme pour être certain qu’il ne risquerait rien. A tort, oui, car j’admettais regretter ce qui allait se passer. Une aiguille… Ils… Ils voulaient me planter avec une aiguille. C’était inhumain, barbare, même et j’avais eu peur. J’allais mourir d’une hémorragie, impossible que ça ne soit pas le cas. Les moldus étaient donc vraiment des barbares ?... Entre leurs roues et cela… Ils allaient avoir ma peau ! J’avais pourtant refusé de paraître – trop – faible et avais ainsi obéit à notre bourreau du jour, me tournant vers Mika pour attraper sa main et pour la serrer. Beaucoup trop fort. Mais j’avais peur et j’avais mal. Immensément mal. Sans exagération aucune, évidemment. Cela passait…

- Quand ?...

Maintenant. La douleur s’était estompée et la voix de l’infirmière avait retentit. C’était fini. Pour autant… J’avais laissé rapidement ma place à Mika, comme fuyant ce siège de torture avant de m’inquiéter… C’était dangereux… Il pouvait… Il pouvait reculer s’il le voulait. Mais il ne le voulut pas et je détournai presqu’instantanément la tête à la vue de la nouvelle aiguille qui s’approcha de lui, frémissant pour lui, autant de peur d’une hémorragie que de douleur. Jusqu’à ce que quelques secondes plus tard… Tout soit terminé. Clignant des yeux, mon regard s’était porté sur le bras de Mika et…

- Vous avez vraiment fini ?... Avais-je murmuré peu convaincu.

Mais oui. Tout était fini. Et les consignes données, nous avions pu repartir, non sans qu’elle ne me donne un sucre tant j’étais pâle.

- On aurait pu mourir. Avais-je rétorqué finalement en grimaçant, mon égo refusant d’admettre que j’étais un trouillard face à ce que je ne connaissais pas – et qui en plus était douloureux.

Nous aurions donc normalement les résultats demain et je pourrais… Hé ? Grimaçant, j’avais largement secoué la tête.

- Ton père sait déjà qu’on l’a fait dans la piscine… M’arrêtant un instant, j’hochai la tête pour continuer. Protégés, évidemment. Je n’aimais pas mentir mais mieux valait un mensonge à la mort visiblement. J’aimerais éviter qu’il en sache trop, quand même… Cela pourrait être gênant… Quoique pas franchement plus que ce que nous avions vécus…

Quant à comment ça aller… J’avais hoché la tête, ma main glissant dans la sienne avant de lever le nez vers le ciel dans une moue peu décidée que je baissai finalement vers Mika.

- Dis-moi… Avais-je commencé. Mais si… Si on est malade avec leur résultat… Qu’est-ce que ça veut dire exactement ?

Pour dire la vérité, reparler des tests m’avait fait repenser à l’idée de maladie et… Je détestais ne pas savoir, ne pas comprendre ce qu’il se passait… Comme à cet instant. Que signifiait être malade ? Qu’est- ce que cela devait impliquer ? Qu’est-ce que cela changeait ? Enfin… La maladie n’était pas bien, il fallait être idiot pour ne pas le savoir mais… Pour nous, qu’est-ce que cela ferait ?

- Il existe sûrement des remèdes de toutes les manières dans les hôpitaux magiques. Avais-je repris, en pleine réflexion. Non ? Et… Et si on l’était… Ton père… il…

Il saurait. Oh non… Il allait savoir et… Clignant des yeux, je m’étais soudainement arrêté pour l’observer.

- On remet des préservatifs à partir de maintenant.

Mais à vrai dire… C’était plus pour Alec que pour nous à cet instant…

Des veines bien visibles… D’accord… Je ne savais pas si cela était une bonne chose ou non, mais au moins cette torture était-elle terminée. Plissant les yeux à son rire, j’avais malgré tout grommelé une chose par pur égo : si. Nous aurions pu mourir. Mais au moins, c’était réellement terminé et nous pourrions bientôt avoir les résultats, quand bien même je refusais de crier à tue-tête où nous couchions ensemble.

- C’est vrai, maintenant qu’il sait que tu « as de la voix ». Soufflai-je tout aussi ironique dans un sourire moqueur – et un tant soit peu gêné.

Pourtant, si l’épreuve était terminée, les questions demeurèrent… Si nous étions malades… Qu’est-ce que cela signifierait ? Et sa réponse ne m’aida pas. Cela dépendrait sur quoi. Ce n’était donc pas sans conséquence et… Oui. Il fallait assurer. Il fallait remettre des préservatifs, avais-je ainsi décidé soudainement… Ce dont n’était pas tout à fait d’accord Mika. J’allais trop vite… Mais pourquoi ? Je prenais seulement les devants. D’autant qu’il n’allait pas en me rassurant. Toutes les maladies n’étaient donc pas soignables, même magiquement. Mais les plus dangereuses… Nous le saurions alors… Bon… Je…
Une moue perplexe au visage, j’avais rapidement plissé les yeux. En un sens… j’admettais que ne rien remettre m’allait bien. Je préférais sans. Vraiment et… Visiblement, lui aussi, ce qui ne put que m’arrache un sourire, secouant doucement la tête de gauche à droite.

- Si c’est toi qui le demandes… Comme si cela pouvait être un sacrifice de ne rien mettre.

En attendant, je ne devais pas paniquer. Lui n’était pas inquiet et… Oui. Il était vrai que je savais que jamais il ne me mettrait en danger alors… Alors j’avais hoché la tête, doucement, glissant mes bras autour de son cou en le fusillant du regard.

- Vous êtes des tortionnaires, vous, moldus. Avais-je grondé en réponse. Qui prélève du sang avec ces engins de torture à part vous ?

Bon. Il fallait dire que je n’étais jamais tombé malade de ma vie, enfin… Si. Bien sûr. Mais les potions avaient suffi et je n’avais jamais eu à aller à l’hôpital. Alors… Peut-être les médecins sorciers faisaient-ils aussi cela pour les grands malades mais… Non. Mais… Pas de la sorte, j’en étais sûr. C’était barbare.

- En plus… Cherchant ses lèvres, je les avais doucement mordues avant de souffler. Je prends soin de ma peau pour toi. Ce n’est pas pour que quelqu’un me la troue. Commentai-je en me redressant.

J’exagérais, certes, peut-être un tout petit peu. Mais il se moquait et c’était là ma seule réponse. Ça… Et lui faire oublier que j’étais un trouillard. Alors, plissant de nouveau les yeux, je m’étais soudain baissé pour l’attraper sur mon épaule dans un rire satisfait.

- Ça, c’est pour te moquer de moi. Avais-je repris en reprenant ma marche. Reste à trouver ce que je vais faire de toi pour me venger…

J’avais ainsi marché sur dix bons mètres avant de le redéposer par terre pour l’observer un instant.

- Je sais…

Ma main glissée dans la sienne, je nous avais dirigé jusque chez lui, jusqu’au salon pour retrouver son père avant de me souvenir de ce qu’il savait et baisser la tête en toussant. Bon… Ce n’était pas encore cela mais… Oui. Ma vengeance.

- Hum… Je… Heu… Alec ? Nous… Nous avons réfléchi et… En fait… Est-ce qu’il y aurait un restaurant végétarien dans le quartier ?

Bon. Cela n’allait certainement pas marcher, mais au moins, j’aurais essayé, d’autant que mon regard envers Mika ne détrompait pas : j’étais en train de chercher les ennuis.

Plissant les yeux, je l’avais observé avant de souffler. Je ne pouvais pas dire le contraire. Je devais même l’admettre entièrement. J’aimais sa voix. J’aimais ce qu’il laissait transparaître, ce qu’il laissait entendre lorsque nous étions ensemble et… Enfin… Non. Non ce n’était tout de même pas une idée à avoir, pas lorsque son père et ce qu’il entendait était dans l’équation.
Une équation qui ne devrait pas non plus compter les préservatifs que Mika refusait alors. Tant que nous avions de quoi nettoyer… Je ne devais plus en mettre et… Toussotant, j’avais fait une moue gênée, détournant le regard face à cette conversation.

- J’ai dit que j’apprendrais un sort… Avais-je grommelé.

Dès lors que je serais parti, dès lors que les vacances seraient terminées, je trouverais un sort pour… Enfin… Je… Non. Enfin si mais… Hum. Bref. Quoiqu’il puisse en être… Nous n’en remettrions pas ici. Cela ne servirait plus à rien. D’autant qu’il n’était pas inquiet alors… Je ne devais pas l’être non plus… Il fallait au moins que j’essaie.

Et puis j’avais commenté les moldus, leur façon de torturer les gens avec des aiguilles inhumaines et… Petites ? Et… Fronçant les sourcils à imaginer cela, j’avais resserré mais bras autour de lui instinctivement.

- Je te soignerais de tout avec des potions maintenant. Avais-je affirmé alors car il était hors de question qu’il puisse souffrir de ce genre de choses à nouveau un jour.

Mais c’était vrai. J’avais survécu et ma peau irait bien. Fort heureusement lorsque j’en prenais autant soin, pour lui comme pour moi, il fallait l’admettre alors qu’il me faisait plisser de nouveau les yeux, m’arrachant un sourire.

- Je ne l’admettrais jamais. Soufflai-je faussement. D’ailleurs je n’ai bientôt plus de toner et de sérums… Mais cela serait pour plus tard. Avant… J’avais quelque chose d’autre à faire qui venait de me passer par la tête.

J’avais ainsi attrapé Mika sur mon épaule, riant de sa surprise autant que de sa remarque.

- Même en prenant du poids tu seras plus léger que moi. Lui affirmai-je dans un grand sourire en avançant.

J’allais me venger mais comment… Cela… Il me fallut quelques mètres pour trouver l’idée, pour le reposer et l’entraîner vers chez ses parents pour enfin lui faire connaître mes pensées, face à son père, avec cette demande bien particulier. Un restaurant végétarien. C’était ce qu’il fallait trouver pour ce soir. Etouffant un grognement autant qu’un rire à son coup sur mon bras, j’avais grimacé à ses propos.

- Je ne suis pas un trouillard ! M’étais-je défendu avant qu’il n’explique les faits à son père.

Un père qui s’inquiéta rapidement et… Là. Là il avait trouvé la vengeance parfaite. A la réponse de Mika, je m’étais littéralement étouffé avec ma propre salive, n’ayant pas imaginé ce genre de réponses. Rouge pivoine, j’avais même écarquillé les yeux en observant Mika, baissant la tête en sentant le regard d’Alec sur moi.

- Ce… Je… Ce n’est pas parce que je suis un dieu vivant le restaurant… Avais-je tenté de me justifier sans aucune cohérence alors que Mika ajoutait des souhaits au restaurant végétarien sans que je ne réagisse vraiment, presque soulagé qu’il me permette de fuir dans sa chambre, hochant malgré tout la tête en réponse à la demande de son père.

Enfin. La chambre. Et loin de son père que j’allais définitivement finir par ne plus pouvoir regarder dans les yeux.

- Un dieu vivant à moitié à poils… Avais-je répété toujours perturbé par ce qu’avait pu dire Mika avant de grimacer et de me tourner vers lui pour le pousser sur le lit, me glissant au-dessus de lui. Tu es sérieux ?! C’est toi qui vas me le payer pour ça ! Un dieu vivant à moitié à poils devant ton père mais… Je… Argh ! Tu es monstre !

Car il savait pertinemment que cela allait me gêner. Il savait que frapper là serait la pire des vengeances. Une vengeance qui allait entraîner la mienne, inexorablement. Me laissant tomber à ses côtés, j’avais alors soufflé.

- Pour la peine, le Dieu Vivant ne te touchera plus jusqu’à nouvel ordre. Peut-être d’ailleurs étais-je en train de me fourvoyer sur ce point car ne pas le toucher… C’était… Hum. Non. J’en étais capable, tentai-je de me convaincre. Je suis désormais de pierre ! Réaffirmai-je à nouveau, dos au matelas en croisant les bras et fermant les yeux. Tu ne peux plus rien contre moi !

Pourquoi avais-je décidé de me venger ? A vrai dire… Je me posais réellement la question. Quelle mouche m’avait piqué ? Je savais pourtant que Mika ne resterait pas sans réagir, qu’il ne se laisserait pas faire. Alors pourquoi avais-je joué à ce jeu dangereux ? Le monstre. Il connaissait chacun de mes points faibles et celui-ci… Il avait bien compris comment l’appuyer, comment me faire devenir plus gêné que jamais.
Au moins avions-nous alors rejoint sa chambre. Non… Je ne pouvais pas laisser cela impuni. Tout « dieu vivant » que je pouvais être… J’allais le lui faire payer comme il m’avait fait payer ma vengeance. Un jeu qui semblait devenir sans fin alors que je me laissai tomber à côté de lui, que je me fermai alors, tant physiquement que – je le tentais au moins – mentalement. Non. Il ne me toucherait plus. J’étais décidé.

Bras croisés, je l’avais alors écouté sans ouvrir les yeux. Voulais-je jouer à ce jeu-là ? Bonne question.

- Ça ne dérapera pas ! Avais-je affirmé beaucoup trop sûr de moi pour être serein.

Mais là encore… Il savait comment me toucher, comment me faire rompre ma décision mais… Je… Non ! Il en était hors de question. Etais-je donc réellement aussi faible face à lui ? Ne pouvais-je pas me contenir l’espace de quelques heures seulement ? Ou au moins une ! Juste une ! Je n’étais pas… Je pouvais ! Je devais. Et même si l’idée qu’il se touche de lui-même me fit gronder, je n’avais pas bougé d’un iota.

- Je ne fais pas semblant ! Le dieu vivant, il est statue.

Mais il n’avait pas intérêt à se toucher. Cela… Non. Hors de question et… Des trucs qu’il n’avait pas encore mis ?... Un instant, j’eus envie d’ouvrir les yeux, de voir ce que je n’avais pas encore vu. Une jupe et un haut échancré ?... J’avais tenu une minute et demie avant d’ouvrir les yeux, redressant la tête sans changer de position, les bras toujours croisés. Ce n’était pas parce que je regardais que je cédais. Non. Je… J’étais seulement curieux.
Et il continua. Non. Il renchérit alors. Que… Qu’est-ce qu’il était en train de raconter là ? Fronçant les sourcils, j’étais partagé entre l’idée qu’il plaisantait sûrement et la crainte qu’il soit sérieux. Non… Il ne pouvait pas l’être… Et…

Quoi ?!

Je m’étais levé immédiatement lorsque Mika avait crié, lorsque les mots « dieu au lit » avait été prononcé pour me ruer sur lui et plaquer ma main sur sa bouche, les yeux écarquillés avant que mon cerveau ne tilte.

- La porte qui a claqué… Avais-je grondé en maintenant ma main sur sa bouche. C’était ton père, c’est ça ?... La vérité éclatée, j’avais plissé les yeux avant de relâcher Mika pour le chatouiller, pour me venger autant que je pouvais alors que je me mettais à rire, entre le soulagement et la nervosité qu’il avait provoquée. Sale petit wallaby ! Avais-je alors ri. Tu n’avais pas le droit ! Imagine qu’il ne soit pas vraiment parti ! Ou que ce soit ta mère qui soit rentrée ! Le pire des scénarios alors que je le lâchai enfin, posant mes yeux sur les affaires qu’il avait sorti. Cela dit. J’aime bien le haut. Avais-je fini par admettre en lui adressant une grimace avant de me rasseoir sur le lit. Et j’ai tenu. Je n’ai pas bougé ! Même s’il n’avait pas été jusqu’au bout, c’était déjà ça de pris.

Il s’était joué de moi, de ma gêne absolue devant ses parents et… Cela n’allait pas rester impuni. Jamais. Je l’avais ainsi chatouillé, riant avec lui alors qu’il trouvait une justification à sa façon de faire. Pourtant, je ne faisais pas le malin. Pas complètement du moins. C’était lui, sa faute ! Il avait commencé après tout ! Enfin… Ce serait de toutes les manières sa faute puisqu’il me fallait un coupable que j’avais d’ailleurs insulté, lui rappelant des risques d’avoir été vraiment entendu. Risques qui n’en étaient visiblement pas alors que je plissai les yeux.

- Et s’il avait oublié quelque chose ? Grognai-je.

Cela dit… Aucun bruit ne se faisait plus entendre dans la maison autre que nous alors… Sûrement avait-il raison, finalement, quand bien même je n’allais pas le lui admettre. D’autant que j’avais admis une chose : j’aimais le haut qu’il avait sorti. Et je n’avais pas bougé. J’avais donc gagné.

Pas à son sens.

- Non ! Je t’ai fait taire, ce n’est pas pareil. Me défendis-je en plissant les yeux alors qu’il attrapait son haut pour… La tête ne compte pas non plus ! Ajoutai-je en réponse avant que ce que je voyais ne me fige.

Il était… Me mordant la lèvre, j’avais fini par détourner les yeux.

- Je ne vais pas céder. Grognai-je en me décalant un peu plus loin de lui.

Je n’allais pas céder et je n’allais pas le toucher. Quand bien même j’en mourrais d’env… Non. J’en mourrais rien. Je n’allais pas le toucher et… Ses mots me firent de nouveau tourner la tête vers lui. Hurler quoi ? Que… Mais…

- Tu as le droit de coucher avec ta main… Avais-je repris comme si je voulais juste le contredire tant je connaissais ma « jalousie » à ce propos, quand bien même je peinais à appeler cela de la sorte tant il s’agissait seulement de lui-même pour… Lui. Tu ne ferais pas ça…

Non… Il n’en serait pas capable… D’hurler une telle chose… Il en avait déjà trop dit… Beaucoup trop et… Dans la rue ?! Les joues devenant rouge au souvenir de ce que j’avais fait – quoique cela était certainement plus mignon que de crier que j’étais un dieu au lit et… Fronçant les sourcils, j’avais alors soufflé pour me redresser, m’avancer vers la fenêtre, l’ouvrir et hurler alors.

- MIKA WILDE EST LE MEILLEUR COUP QU’ON PUISSE AVOIR !

J’étais rouge. Définitivement rouge. Et j’avais chaud. Très chaud. Refermant la porte, j’avais alors fait face à Mika, peinant à le regarder.

- Là, tu ne peux plus rien faire contre moi. Grognai-je.

Je l’avais fait… J’avais…

- Je vais mourir de honte… Avais-je malgré tout fini par grogner en me laissant tomber sur le lit pour me cacher, de nouveau, dans l’oreiller. Tue-moi ! Car c’était la seule solution pour survivre à ce que je venais de faire…

Mais... Je ne voulais pas qu'il apprenne cela ! Enfin... C'était... Il n'avait pas à le savoir et... Et de toutes les manières, je n'avais pas bougé. Quoiqu'il dise, je n'avais pas bougé car ça ne comptait certainement pas.

- Parce que tu parles trop ! Avais-je repris en réponse alors qu'il riait.

Cela dit, malgré tout, je devais admettre, avouer une chose : j'aimais ce qu'il m'avait présenté. J'aimais cette jupe et notamment ce haut. Ce qui ne changerait rien. Je n'allais pas céder. Et pour preuve, je m'étais éloigné de lui, comme pour appuyer mes dires, comme pour ne pas me laisser tenter par sa peau. Il n'avait qu'à coucher avec sa main, voilà. Je n'aimais pas cette idée, certes, mais je refusais de le lui avouer. Il faisait ce qu'il voulait et...

- Ne me regarde pas comme ça. Grondai-je face à son air de défi.

Mieux valait en effet qu'il n'essaie pas. Comme le fait qu'il ne devait pas dire ce genre de chose. Et... Il allait le faire. Enfin. Non. Peut-être pas. Mais je devais agir. Il fallait qu'il ne puisse plus rien contre moi, que je court-circuite tout ce qu'il pourrait faire. Et c'était ainsi que j'avais ouvert cette maudite fenêtre pour y crier la chose la plus vraie et pourtant la plus honteuse du monde. Je voulais mourir. J'allais mourir de honte. Ce qu'il me confirma et... Il n'allait pas le faire ?

- Tu semblais trop sérieux pour que je n'ai aucun doute ! M'étais-je défendu.

Que voulait-il faire avec son portable ? Fronçant les sourcils, je l'avais observé, sans bouger. Il allait faire quelque chose qui n'allait pas me plaire. Je le sentais. Je le sentais venir. Mais je n'arrivais pas à savoir quoi, à me décider à lui enlever son téléphone lorsque...

- REVIENS ICI ! Avais-je hurlé en prenant sa suite, courant derrière lui jusqu'à la salle de bain dans laquelle il s'était enfermé. Mais... Papa ? Il n'allait pas... Mika n'essaie même pas ! Prévins-je en tirant un coup sur la poignée. Fermée. Et il osait.

Me ruant de l'autre côté, j'avais été cherché ma baguette pour être certain de mon sort avant de me figer. Maman ? Il avait dit maman ? Il... Que...

- 나는 당신을 죽일 것입니다 ... Grognai-je. Alohomora ! Au moins la porte était-elle ouverte, mais il tenait la poignée. Je ne pouvais pas l'ouvrir. Ouvre cette porte que je te tue, Mika ! Fustigeai-je en tirant à nouveau sans vouloir forcer.

Ses parents ne devaient pas rentrer. Il voulait gagner un match pour m'apprendre la vie... Il allait me le payer. J'avais les joues rouges, plus rouges que jamais alors que la honte m'étreignait de toute part. Mais j'allais le tuer, définitivement. Alors, d'un coup, j'avais tiré sur la porte, violemment quitte à le faire voler et à le récupérer au passage alors que je le plaquai sans la moindre once de douceur sur le mur pour lui prendre son portable en lui coinçant les mains au dessus de la tête.

- Bons... Bonsoir... Je vous promet que nous serons à l'heure... Désolé pour votre fils. Il n'a pas encore appris à arrêter avant que le jeu dégénère... Grommelai-je, bégayant, sans quitter Mika des yeux. Je vous le rendrais entier, promis.

Raccrochant, du moins je l'espérais, je n'étais pas convaincu que c'était comme cela que ça fonctionnait, j'avais usé d'un sort sans baguette pour reposer le téléphone au sol avant d'attraper Mika sur mon épaule pour rejoindre le lit sur lequel je le jetai.

- Tu vas me le payer...

Maintenant ses bras au dessus de sa tête, j'avais rapidement observé autour de nous pour attraper l'une de mes chemises à portée et les lui attacher au lit avant de me redresser, enfin.

- Ah... Non... Soufflai-je en me relevant pour attraper deux liens et faire de même avec ses jambes avant de paraître tout à fait satisfait. Reste à savoir ce que je vais faire de toi. Grondai-je, un genou sur le lit, mes lèvres glissant dans son cou que je mordai alors plus fort que ma lenteur pouvait le faire prévoir. Que j'apprenne la vie à un Australien têtu.

Le jeu avait complètement dérapé. Et pas forcément du côté habituel. Nous nous entraînions dans une gêne absolue qui avait fini par le faire appeler son père pour des propos que j’espérais avoir imaginé. En vain. Iil allait me le payer. Il… Le sale petit wallaby ! J’avais tenté de le rattraper pour lui enlever son portable mais trop tard. Je n’avais pas réagi assez vite. Il avait pu s’enfermer dans la salle de bain, me laissant le maudire de toutes mes forces de l’autre côté de la porte jusqu’à ce que je ne me décide à l’ouvrir. Trop tard. Encore. Sa mère était là. Elle aussi avait tout entendu…
La honte était infinie. L’envie de disparaître aussi. Mais je devais avant toute chose le lui faire payer. Impossible que je passe outre.

J’avais finalement réussi à ouvrir la porte, le rattrapant au vol, remerciant son poids plume pour cela, afin de récupérer le portable et m’excuser pour lui non sans assurer à ses parents que nous serions à l’heure. Mais il fallait que je punisse Mika pour ce qu’il venait de faire.

- C’est pas une raison ! Rétorquai-je avant qu’il ne finisse sur mon épaule pour être jeté sur son lit.

Je n’avais eu aucun état d’âme alors que la vengeance était ma seule pensée. Il allait me le payer. Et cela commença par limiter le moindre de ses mouvements en l’attachant au lit avant que je ne le morde, que je n’appuie ma présence. Était-ce assez ? Quelle question. Evidemment que non puisqu’il s’agissait de Mika. Un Mika qui continuait à me provoquer, quoiqu’à raison.

- Je reconnais rien du tout ! Grognai-je alors même qu’il s’agissait de l’entière vérité. Et je serais docile si… M’arrêtant, j’avais plissé les yeux. Il y a pas un monde où je serais docile, tu t’ennuierais trop vite. Haussai-je les épaules sans pouvoir empêcher un sourire d’apparaître sur mes lèvres. Mais là… Je n’ai plus le choix, je vais devoir te faire payer tout ce que tu as fait et te faire regretter de l’avoir fait.

Le comment était néanmoins toujours introuvable. Mika attaché… Je ne pouvais pas jouer avec lui, pas sans qu’il ne rétorque que je ne pouvais pas m’empêcher de le toucher. Ce qui était trop vrai pour que je le lui accorde ou que je le lui prouve… Et ce qui me frustrait donc au plus haut point. Croisant les bras, je m’étais assis sur son bassin pour l’observer sans réellement l’observer, plongé dans mes pensées.

- Et je ne te toucherais pas. Avais-je grommelé plus à moi-même qu’autre chose alors que l’idée de le toucher était bien trop forte pour être écartée de mes pensées. Et puis de toutes façons je ne suis pas accro. Je voulais juste te prouver que tu allais souffrir.

Faux. Faux et encore faux. Mais au moins essayai-je de justifier ce geste de possession qui m’était devenu presque naturel.

- Si j’étais accro, je serais déjà en train de te toucher et de te torturer.

Et j’en avais envie… Tellement envie que j’avais fini par me remettre debout pour lui faire dos, tentant de me concentrer jusqu’à ce la vue de ma valise ne me vienne. Ah ! Comme ça, je pourrais peut-être. Puisque j’étais un dieu au lit, je pouvais l’être tout le temps, non ? Et un dieu était toujours bien habillé. Alors, rapidement, parti dans mon idées, j’avais tiré quelques vêtements de ma valise, un pantalon en cuir, des boots et surtout ce type de haut que Mika adorait, échancré. Là. Avec cela… Je m’étais étiré nonchalamment sans même me retourner.

- Bien. Maintenant on peut attendre l’heure de rendez-vous ! Décrétai-je en m’installant, dos à lui, à son bureau pour observer mon téléphone.

Le faire attendre, le frustrer, c’était peut-être la meilleure solution. Et cela même si j’étais moi-même bien trop frustré pour oublier qu’il était là, derrière moi, attaché à notre lit.

Pourquoi n’arrêtait-il pas de parler ? Et surtout de me provoquer ? Car je ne pouvais ni dire le contraire ni rester neutre face à tout cela alors que je plissai les yeux. Il savait. Il savait bien trop que ne pas le toucher était une torture que j’étais en train de m’infliger par simple fierté, par simple désir de gagner ce jeu qui avait déjà trop dégénéré. Mais je tiendrais. Quoiqu’il dise, je devais tenir. J’en étais largement capable. Comme j’étais capable de le provoquer moi-même en me changeant pour une tenue qui, je le savais, ne pourrait que lui plaire.
Mais il était attaché. Il ne pourrait rien faire d’autre que regarder et attendre l’heure du repas avec ses parents. Cela allait être tout aussi frustrant pour moi, certes, mais je le lui aurais ainsi fait payer. Alors m’étais-je installé à son bureau, refusant même de lui adresser un regard alors que j’attrapai mon téléphone pour le découvrir en peu plus, pour apprendre ce que je pouvais faire avec, me concentrant bien trop rapidement.

J’aurais pourtant dû me méfier. Je connaissais Mika… Mais je ne l’avais pas fait. Surpris, j’avais lâché le téléphone sans opposer la moindre résistance alors que mes mains étaient nouées dans mon dos. Tirant sur les liens, j’avais presque instantannéement râlé.

- Comment est-ce que tu as fait ?! Le fustigeai-je en vain avant d’être jeté sur le lit, m’y asseyant en plissant les yeux. Et maintenant ? Tu veux me faire patienter ? Grommelai-je. Ça tombe bien, c’est ce que je voulais aussi.

Non. Evidemment. Il voulait me le faire payer… Mes yeux ne le quittèrent pas un instant. Son pantalon au sol il avait… Il savait bien trop ce qui me plaisait, à mon instar. Mais plus que cela… Il continuait à me provoquer.

- Visiblement pas assez sexy pour que tu me touches vraiment. Ne pus-je m’empêcher de grogner en plissant les yeux.

Ce sale petit wallaby… Serrant les dents, je ne le quittais pas des yeux, incapable de faire abstraction de ses doigts qui me touchaient sans me touchaient, de cette tenue expressément mise pour me torturer.

- Comme si je pouvais souffrir de ça. Rétorquai-je de moins en moins sûr de moi.

Comment voulait-il que je ne dise rien ? Comment voulait-il même que je ne scille pas ? Figé pour éviter le moindre mouvement de mon corps, les bras attachés dans le dos, je l’observai alors, tentant de paraître aussi confiant que je ne l’étais pas.
Je ne pus m’empêcher de déglutir à ses mots, à l’idée de pouvoir faire ce que je désirais de lui car je désirais bien des choses à cet instant, des choses que je ne pouvais faire, bloqué, trop fier.

- Tu devrais oui. Avais-je répondu. La maturité t’apporterait beaucoup maintenant.

Et ce serait une chose que je n’avais pas, une chose qu’aucun de nous deux n’avions et que ce jeu prouvait actuellement.

- Tu ne veux pas commencer dès maintenant ? Apprendre à ne plus me toucher, je veux dire.

Cela serait une aide précieuse pour mon esprit qui peinait à rester calme et serein tant j’haïssais autant que j’aimais l’effleurement dont il me rendait victime.

- Parce que ce que tu fais ne sert à rien, repris-je ainsi, insistant là où c’était faux. Tu peux continuer à me frôler, je ne bougerais pas. Alors inutile de continuer. Autant attendre, non ?

C’était presque télescopé. Plus j’insistai, plus il était évident que je peinais à résister, à ne pas montrer combien j’étais accro à lui, à son corps et à tout ce qu’il était.

- D’autant que je suis mal installé. Soufflai-je en bougeant alors mon bassin, collant au sien pour lui imposer ma présence. Tu devrais te lever. Ça t’éviterait d’être mal installé si je bouge tout le temps. Encore une mauvaise excuse, certes, mais la seule que je pouvais avoir malgré tout.