'Cause I need to save you to save me

La pleine lune s’approchait à nouveau, elle se faisait menaçante, comme une épée de Damoclès se balançant pour me rappeler que la vie n’était plus la même et qu’un faux pas pourrait le précipiter dans les abysses. Je ne pouvais pas l’autoriser, je ne pouvais pas souhaiter qu’une telle bascule se fasse. J’avais besoin de le garder à sa place, besoin qu’il continue de diriger notre avenir…

L’approche de cette réalité m’avait rappelé que rien n’était entièrement accepté, que rien n’était entièrement passé. Il y avait des non dits qu’on avait continué à taire, à effacer, ne parlant toujours pas de ce qui aurait pourtant du être notre réalité. Nous avions avancé, restaurant lentement une relation ayant été saigné de sa joie et… Je n’étais pas le seul. Je n’étais pas aveugle, Adélaï était revenu à ses côtés, avec un peu plus de force qu’avant. Ne le quittant plus vraiment. Elle lui faisait du bien, il me semblait moins sombre et je n’étais pas à l’origine de ce changement. Enfin je doutais que le simple fait d’avoir apprit puisse réellement le réouvrir au monde. Certes ce soir là, nous nous étions retrouvé, il m’avait gardé contre lui, mais c’était tout… Même si c’était par des animaux, il devait être entouré, il n’avait jamais été seul.

Alors je les avais souvent laissé seul, retrouvant le lit de Keith pour le soutenir, ou me risquant à rejoindre Eshani avec précaution. Dormant à ses pieds ou l’accompagnant dans ses promenades nocturnes, guettant à sa place les mouvements dans le noir, la guidant en haut de la tour d’astronomie.

Mais aujourd’hui, on s’approchait vraiment trop douloureusement de la nouvelle pleine lune, et si il avait prit sa potion, son état commençait à se dégrader. Trop pour que je le laisse sombrer. Lui envoyant donc un hiboux pour lui donner rendez-vous dans un des cachots non loin de sa prison, j’avais installé un laboratoire clandestin, préparant plusieurs potions depuis plusieurs jours, dans l’espoir de prendre la dégradation de cours. D’ailleurs les murs et le sol de cette prison au fin fond des cachots, étaient recouverte de note et de livre. Un bon nombre sur les loups garous eux mêmes et sur les contre indication évidente à cet état. Je ne devais pas amoindrir l’effet de la potion Tue Loup, je devais juste trouver… Une solution, il fallait d’ailleurs que j’essaie une chose sur lui, j’avais préparer un onguent, je devais voir si sous la forme d’un Fennec je pourrais en mettre sur lui. C’était un anesthésiant de surface, à mettre avant le changement de forme, ça soulagerait peut-être la douleur et… « Assis toi là… » soufflais-je alors qu’il était arrivé et que je me relevais pour m’approcher de lui, un livre à la main alors que je posais l’autre sur son visage pour le bouger dans un meilleur angle afin de comparer avec les notes de l’état clinique d’un état pré-lunaire. « Tu as déjà mal à la colonne, car si c’est le cas, tiens… », demandais-je en m’éloignant pour saisir une fiole que je lui tendis. Je devais camoufler son état, trouver tout les bons dosages.

ft. Hyun-Su

'Cause I need to save you to save me

Trois jours…

Plus que trois jours.

Comme une horloge, je peux presque entendre chaque seconde s’égrener jusqu’à cette prochaine nuit douloureuse et horrifique… Et l’angoisse monte de nouveau en flèche. Même si… C’est moins difficile depuis quelques temps. Depuis qu’Adelaï m’apporte de la douceur au quotidien, depuis que Min-Ho est davantage présent. Je le sais inquiet et je fais tout pour le rassurer. Ce n’est pas à lui de prendre soin de moi. Mais il est têtu. Il a décrété qu’il allait m’aider et alléger mon fardeau. Et si cela fait partie de la thérapie pour qu’il aille mieux et cesse de culpabiliser… Pourquoi l’en empêcherais-je finalement ? Par fierté ? Ce serait effectivement une excellente raison à mes yeux, mais je lui ai suffisamment fait défaut pour essayer d’être un peu moins égoïste. Je dois accepter son aide.

Alors quand il me donne rendez-vous dans les cachots, j’accepte et m’y rends, non sans une certaine appréhension qui me noue l’estomac. Clairement, j’associe cette partie de Poudlard à une prison et des mauvais souvenirs. Je ne suis pas serein ici, vraiment. Et la nervosité qui m’habite forcément un peu avant la pleine lune ne m’aide vraiment pas. Mon sommeil se détériore, mon corps est davantage fébrile. Comme si je couvais une quelconque maladie. Mon corps essaie-t-il de se défendre contre la malédiction ? S’affaiblit-il parce que le loup gagne du terrain ? Je n’en ai aucune idée. Je ne suis pas certain qu’il existe beaucoup d’ouvrages qui parlent de la lycanthropie et de comment la vivre…

Je note alors qu’il s’est fait un vrai petit laboratoire. Intrigué, je n’ai même pas le temps de regarder qu’il me demande de m’asseoir, concentré sur le livre qu’il a en mains. « Bonjour à toi aussi. » Je réplique avec ironie mais m’exécute presque docilement. Je me raidis quand il se saisit de mon visage pour l’observer avec la désagréable impression d’être un sujet d’étude soudainement. Et c’est vraiment dérangeant. Même si je sais que ce n’est pas du tout son intention. « Attends, tu as étudié la question ? » J’étais stupéfait. Qu’il ai fait des recherches. Ce que je n’ai pas pu me résoudre à faire en 6 mois. Lui… Mais il y a passé combien de temps au juste ? Je regarde autour de moi. « Qu’est-ce que tu fais ? » Il me fourre une fiole dans les mains. Je la regarde, curieux. Un peu réticent aussi. J’avoue que j’aimerais bien que ce ne soit pas aussi pénible mais si c’est pour ingurgiter potions sur potions… Est-ce que ça vaut le coup ? La lassitude m’envahit soudainement, alors que mon état me revient en plein visage. Quelle brutale descente après quelques jours d’une vie normale grappillés péniblement.

ft. Min-Ho

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Je n’entendais pas vraiment quand il souligna mon impolitesse, j’étais trop dans mon monde, trop dans mes pensées, j’avais besoin de le sauver, de faire ce que je n’avais pas pu faire. C’était mon grand frère, je devais faire ce qu’il fallait pour lui, j’étais né pour faire en sorte qu’il puisse avoir un empire, qu’il puisse être à la tête d’une famille prospère. Je ne devais poser aucun problème et ici… Je devais faire rempart, le maintenir en sécurité, que personne ne se doute de rien. Le laissant donc s’asseoir, je m’approchais de lui pour vérifier où il en était. Connaitre et maitriser son cycle serait une arme et j’en avais conscience.

J’étais dans mes pensées, très clairement, lorsqu’il me demanda d’attendre, s’étonnant que j’ai pu étudier la question. Le regardant un peu étonné, je cligne un instant des yeux avant de reprendre le chemin de mes pensées pour lui donner une première mixture, « Je cherche le protocole le plus efficace pour te soulager avant et après, il y a pas mal de contre indication avec la potion initiale, donc je dois jongler pour ne pas la désactiver tout en essayant d’être efficace, mais j’ai pas assez lu et j’ai l’impression que ça dépends aussi beaucoup de la condition physique de la personne… » soufflais-je en me replongeant dans mes livres, « J’ai une base de protocole pré et post pleine lune, mais j’ai aussi travaillé sur un onguent à appliquer juste avant que tu… Enfin au moment où tu te déshabille, mais j’ai besoin de savoir si j’arrive à l’appliquer sous forme de Fennec pendant que tu es sous ta forme de loup et si ça pénètre malgré les poils… », le prenant dans mes mains, j’en mettais un peu sur mes doigts avant d’attraper sa main et d’en étaler un peu pour qu’il ressente de lui-même, « C’est un anesthésiant de surface, je sais pas encore bien le doser, j’ai pas eu assez de temps, mais c’est utilisé avant et pendant la repousse des os, ça devrait correspondre à la problématique majeur du changement d’état… », bon j’allais m’anesthésier aussi au passage, mais… C’était le prix à payer.

« Si j’optimise le plus possible en limitant et les impacte et le protocole, tu pourrais avoir une vie relativement normal, sans trop d’effet secondaire et… Personne d’autres n’aurait besoin de savoir et… Personne n’aurait à remettre quoi que ce soit en question… J’ai juste besoin de savoir comment tu vas après chaque prescription… », j’avais besoin… C’était égoïste, terriblement… Vidant une partie de mon chaudron dans une tasse, je lui tendais alors, « J’ai essayé de combiner les effets du café avec l’effet d’une potion revigorante, pour ta fatigue, ça a le gout du café, enfin normalement… » assurais-je avant de reporter mon attention sur mes bouquins, sur les différentes façon de gérer ça et les réalités que j’avais pu voir et entendre, mais qui ici rendait tout un peu plus terrifiant… « J’ai aussi commencé un savon apaisant et décontractant, ça ne changera pas tes habitudes au quotidien et personne ne verra rien, juste j’arrive pas à donner la même odeur que le tien, il sent la mure là… J’ai peur que ce soit trop sucrée pour toi, mais en même temps… La mure est un ingrédient important pour la santé cardiaque et la circulation et… Mieux ton sang circule, plus il conduit les autres effets… », j’étais dans mon monde, dans ma bulle, là où je pouvais tout rationaliser, là où tout avait une solution. J’allais trouver, j’y arrivais toujours… J’étais doué pour ça.

ft. Hyun-Su

'Cause I need to save you to save me

Il parle de façon tellement… professionnelle. J’ignore si cela le rassure de se retrancher derrière une attitude factuelle ou si c’est sa façon de travailler mais c’est à la fois rassurant et… angoissant. Je ne me sens pas vraiment bien dans cette position. Sans le vouloir, Min-Ho prend l’ascendant sur moi. Il est celui qui sait, celui qui soigne. Et je subis. C’est ridicule de penser ainsi mais l’impression est tenace. J’ai aussi l’impression de le voir sous un œil neuf… Actuellement, il n’est plus mon petit frère. Il est Min-Ho Jeon. Et je n’y ai pas prêté attention jusque là. Cela créer une réelle curiosité de mon côté. Finalement… Que sais-je de lui alors qu’il s’est toujours effacé à mon profit ? Un nouveau malaise m’envahit, mais c’est davantage de la culpabilité à ce niveau qu’un inconfort physique dû à l’approche de la pleine lune. Je ramène mon genou droit contre ma poitrine, posant le pied sur le rebord de la chaise, alors que je l’écoute simplement me répondre, méthodiquement. Je reconnais le raisonnement scientifique. J’ai toujours été plus… littéraire. Les calculs, les chiffres… Je n’apprécie pas vraiment, quand bien même j’ai travaillé pour être excellent dans beaucoup de domaines. Mais je constate que Min-Ho a une rigueur dans sa façon de penser qui n’est pas la même que la mienne. « Je dois en conclure que comme je suis en bonne condition physique, cela se passe un peu mieux pour moi ? »

Cependant, la surprise se lit sur mes traits quand il évoque un onguent à appliquer juste avant la transformation. Sous… sa forme de fennec ? l’idée me paraît saugrenue et j’ai un rire nerveux en imaginant le minuscule machin qu’il devient essayer d’appliquer de la pommade sur le loup. Oui, c’est nerveux, mais la scène est quand même un peu cocasse. Très en fait. « Avec autant d’efficacité que quand tu essaie de me masser en me sautant dessus ? » Je demande avec un sourire en coin, me détendant un peu malgré tout. « Tu sais… Normalement… Avec la potion Tue-Loup, je ne t’attaquerais pas si tu es humain. » Je dis cela avec beaucoup d’hésitation, conscient qu’il pourrait se braquer, pas prêt du tout à m’approcher comme cela sans la protection de son fennec. Mais jusqu’à maintenant, j’ai bel et bien gardé conscience toute la nuit. Et quand il a pénétré dans ma prison, en humain, je n’ai pas eu envie de lui sauter dessus. J’ai bien senti, au fond de moi, le monstre qui lui, le voulait, mais la potion le tient plus sûrement muselé que n’importe quelle chaîne. Je comprendrais cependant qu’il refuse de prendre ce risque. « Je vais avoir le poil tout gras. » Je tente de plaisanter un peu sur ce sujet grave. Mais c’est la première fois que je peux en parler à quelqu’un. Pendant ce temps, il m’applique de son baume sur la main. « Peut-être… Mais ce ne sont pas que les os le problème… » Chaque nerf me semble complètement à vif quand je me transforme. Chaque millimètre de ma peau, chaque articulation. C’est interne. Peut-être que le baume soulagera en surface, mais il ne peut rien contre les changements internes. Et je suppose… enfin, si c’est une malédiction, il n’y a rien qui puisse la contrer. Ni vraiment la soulager. Depuis le temps que les loups-garous existent, cela aurait été trouvé, non ? Même si la potion Tue-Loup est récente. Mais pour les soulager encore faudrait-il s’y intéresser et ne pas les considérer comme des bêtes sauvages songe-je amèrement.

Il continue son explication. Une vie normale… Je souffle, avec beaucoup d’amertume. « Tu sais aussi bien que moi que je ne pourrais pas le cacher jusqu’à la fin de ma vie… Cela se saura tôt ou tard… » Je ne le regarde pas, fixant ma main avec application. Min-Ho ne semble pas prêt à abandonner notre dynamique familiale non plus… « Mais d’accord, je vais essayer de te décrire les choses le plus fidèlement possible. » Je lui concède cela, alors qu’il essaie désespérément de m’aider. Qui sait ? Un jour, peut-être, sera-t-il celui qui améliorer le quotidien des Loups-Garous par ses recherches avec moi… Je me saisis de la tasse tendue, la reniflant avec prudence. « Tu ne goûtes pas tes décoctions ? » Je trempe les lèvres dans le breuvage. Avant de grimacer. « Il y a un arrière goût et ce n’est pas du café. » Je me fige pourtant quand il évoque le savon à l’odeur de… mûre. Ah. Je me mords la lèvre… « Je confirme, il circule bien… » Hum… Oui, j’ai déjà un excellent remède pour ça dans ce cas. « Dis… Tu connais Adelaï Flint ? »

ft. Min-Ho

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« Oui, il y a aussi des différences sur le sexe. Tu dois juste rester en forme, pratiquer du sport. Les muscles ont une mémoire de l’effort, visiblement si ils savent gérer des entrainements intensifs, ils sauront mieux récupérer. », soufflais-je en lisant une de mes notes. Mais pour le moment, je voulais lui présenter un onguent, et… Il se moquait ? Relevant les yeux vers lui, j’eus un léger sourire avant de secouer la tête, « J’essaie des trucs, ne critique pas un Fennec, ça pince ! », une légèreté de courte durée qui mourut lorsqu’il parla du fait qu’avec la potion, il ne m’attaquerait pas, même sous forme humaine… J’avais conscience de ça, de la réalité, mais… « Je préfère pas… », assurais-je dans un premier temps… La gorge nouée. « La dernière fois… C’est une mâchoire qui s’est refermé à quelques millimètre de mon visage… Je… Je suis pas encore prêt pour ça et… Je veux pas que tu vois ça… J’en ai déjà assez fait pour me laisser dépasser par une peur qui n’a pas lieu d’être… », si elle avait lieu, mais pas sous potion et… Et c’était la première fois qu’on en parlait, la première fois aussi que j’avouais que j’étais passé si prêt de la mort que ça s’était joué à peu. Il n’y avait pas que la mort d’Ho-Seok, il y avait eu ma propre attaque.

« C’est préférable à la douleur… » soufflais-je donc un peu plus froid, un peu plus éteint alors que je lui appliquais la mixture pour tester les effets. Pas suffisant ? Je l’entendais, mais je n’avais pas encore de solution, « Ça grillera certaines terminaisons nerveuse, même si ca diminue que de 5%, c’est déjà ça de gagné et une preuve qu’on progresse. », qu’on progresse non pas vers une guérison, mais vers une complète maitrise de son état, de sa douleur. Il fallait qu’on puisse le contenir, le camoufler, que personne ne sache jamais. Mais il était pessimiste, ça se saurait tôt ou tard selon lui… Oui, mais… Plus tard ça serait, plus vite j’aurais une chance d’y arriver, de faire de ce problème du passé, un état transitoire. Si les Animagus ne souffraient pas, c’était bien qu’il y avait une solution. « On doit au moins essayé. », sinon je ne me pardonnerait pas de l’avoir abandonné.

Acceptant finalement de me faire des rapports, je sentis un poids s’ôter de mes épaules avant de lui proposer un breuvage pour l’aider à tenir la fatigue avant de demander si je goutais mes potions, « Quand je ne risque rien oui, mais ici, je risque de finir dans un état second. », trop puissant par rapport à mon état, mais visiblement j’aurais peut-être dû… Merde, ça n’allait pas, j’avais foiré quoi ? Me penchant sur mes notes, je lui parlais d’une autre préparation des problèmes que j’avais et il confirma un fait. Un fait qu’il ne devait pas connaitre… « Comment tu… Ca n’a jamais été à ton programme, les plantes comestible sont en botanique avancé… » et bien qu’il soit brillant, ce n’était clairement pas sa spécialité.

Il avait du lire quelque chose, mais pourquoi et quand ? Enfin passons. J’allais modifier ma potion de renforcement lorsqu’il me parla d’Adelaï, me faisant sourire légèrement, « Oui. » répondis-je dans un premier temps avant de compléter ma réponse, « On dort mal elle et moi, alors on passe beaucoup de temps ensemble dans la salle commune. Elle est gentille et sa famille est assez bien placé ici. », l’analyse de la personne, mais aussi du nom, j’étais ici pour maitriser tous ces détails en cas de mariage. Je devais pouvoir dire qui serait un bon choix, même si je n’espérais pas ce genre d’avenir pour la jeune femme. Elle était trop gentille et incapable d’accepter les réalités du monde dans un sens. Éludant volontairement le sujet Animagus, je repris, « Pourquoi ? Tu… Tu as eu nos parents dernièrement ? », j’étais un peu plus nerveux à cette idée, j’étais pas prêt. Je le ferais car c’était mon devoir, mais je n’étais pas prêt à devoir porter à nouveau ce masque, cette responsabilité. Je n’avais pas le temps pour ça, je devais protéger Hyun-Su.

ft. Hyun-Su

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J’ignorais que le sexe et la condition physiques jouaient sur les transformations et la façon de vivre une pleine lune. Je grimace, en imaginant ce que cela peut être en étant chétif, âgé… Enfin, moins athlétique que je ne le suis actuellement. J’ai arrêté le Quidditch en arrivant ici, pas très motivé à devoir justifier un problème de santé trop récurrent ou à devoir trouver une excuse pour ne pas jouer un match un soir de pleine lune. Le maître mot était discrétion. J’ai un frisson d’horreur en imaginant que la douleur ou les symptômes peuvent être encore pires… Que cela le sera, si je survis assez longtemps pour connaître la vieillesse. Voilà une information démoralisante, même si je me doute qu’il ne me l’a pas communiquée dans ce sens. « Il y avait d’autres façons e m’encourager à reprendre le sport tu sais ? » Oui j’essaie de masquer que cette nouvelle m’a affecté davantage que je ne le voudrais. Il me présente alors un onguent, avec une façon originale de l’étaler, il m’amuser, malgré la situation. « J’apprécie les efforts. »

Mais jamais je n’aurais du suggérer qu’il m’approche sous sa forme humaine quand je suis loup. C’était une idée stupide. Je vais trop vite. Il y a moins d’un mois, il n’avait encore aucune idée de la malédiction qui me frappe et voilà que je lui propose de venir comme ça, sans aucune protection… Un impair qui me sert de leçon. Je me ferme brutalement alors que je serre les mâchoires. Mon poing se crispe sur mon genou. Mais la suite balaie un instant ma colère. Enfin ma colère envers lui, aussi irrationnelle soit-elle… Pour se diriger contre celui qui a volé nos vies. Une mâchoire qui s’est refermée si proche de lui ? « Tu n’en as jamais parlé… » Je souffle, choqué. Et en même temps… Moi non plus. Je n’ai pas dit que j’avais été confronté au loup-garou. Pour éviter la moindre question. Le moindre doute. Mais lui, c’était différent non ? « Je suis désolé. C’était stupide de ma part. Je ne me vois pas, c’est différent… » Pourquoi ma voix déraille alors que j’aurais voulu paraitre désinvolte ? Parce que cela me fait mal de m’imaginer être un monstre dans le regard de mon frère.

Bien sûr, mon trait d’humour tombe à plat. Raison de plus pour ne pas trop parler de mes transformations finalement. Je vais rester objectif et en dire le moins possible. Min-Ho n’est pas prêt à entendre la réalité. Et je n’ai pas envie de me heurter à un mur alors que j’ai entrevu un passage. Tant pis. Je hoche simplement la tête à la suite, toute trace de sourire disparue. Je n’ai aucun espoir de pouvoir cacher cela bien longtemps. Déjà, ce sera un miracle si personne ne me voit tant que je fais mes études. Si cela arrive… Je dédouanerais les professeurs bien sûr. Autant que faire se peut. J’accepte de coopérer à son protocole de soins, dirons-nous, ce qui semble le rassurer. Je goûte sa potion, pas si bonne que ça, ce qui semble l’alarmer. « Tu as tant chargé la dose que ça ? Tu es sûr de toi ? » Je demande, un peu inquiet pour mes propres réactions quand même…

Mais quand il évoque la mûre, mon esprit songe évidemment à Adelaï. Désormais, cette odeur est indissociable de la jeune femme. Il ne comprend pas ma réflexion bien sûr. Cela aurait été étonnant. Il connaît la jeune femme et je comprends davantage comment quand il parle de leurs petites sorties nocturnes. « Tu la connais bien ? » Quand il parle de sorties nocturnes… Il parle sous formes animales ? Peut-être. Mais si ce n’est pas le cas… Je ne vais pas vendre la mèche. Par contre, il me prend au dépourvu en parlant des parents… Et je comprends son association d’idée. Et cela me ramène durement à la réalité… Il doit épouser une européenne… C’est vrai. Moi non. Enfin, ça c’était avant. « Non. Pas du tout. Je pense à elle parce qu’elle sent la mûre. Tu n’as jamais remarqué ? » Il a un odorat développé et ça m’étonnerait qu’il n’ai pas remarqué. Que moi, je le remarque, c’est plus étonnant. Je me racle la gorge, embarrassé. J’ai rarement parlé de filles avec Min-Ho. Sérieusement s’entend. En fait… Nous ne nous sommes jamais confiés l’un à l’autre. « Elle me plaît Min-Ho… »

ft. Min-Ho

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« Mais ça serait pas une mauvaise chose. » soufflais-je en sachant que moins il en ferait, plus il se dégraderait facilement. Je pouvais essayer de faire des miracles, mais il devait aussi faire attention à lui. Critiquant mes actions sous ma forme de Fennec, il sut dédramatiser les choses un instant. Rappelant presque un passé glorieux avant de le balayer d’une proposition. Douloureuse, terrifiante. Je serais incapable, pas pour le moment, pas quand le souvenir était encore vif, évident dans mon esprit. Je me souvenais de la mâchoire, du bruit des dents claquant non loin de mon oreille et lui se tendit, visiblement. Colère ? Dégout ? Difficile de dire ce qui traversait l'esprit de mon frère, mais il déplora une chose qui serra mon coeur.

« Ça aurait changé quoi ? » soufflais-je un peu plus blanc, un peu plus douloureux, « On a cessé de parlé depuis Aout. », mais nous ne parlions pas non plus de nos sentiments avant. Simplement la fracture avait été évidente, nette, et au pire moment possible. Secouant la tête alors qu’il s’excusait, que ça avait été stupide de sa part, qu’il ne se voyait pas, je ne pouvais pas le nier, nier cette vérité… Il ne se voyait pas, il ne la revivait pas de la même façon, mais lui, il devenait le monstre, celui qui aurait pu tuer. C’était pire. « Ne t’excuses pas. Je ne devrais pas faire de différence, quelque soit ton état… Je suis désolé de ne pas être assez fort pour te soutenir réellement. », ce qui impliquait pas mal de chose, comme le fait de chercher une solution, quoi qu’il en coute.

Mais je n’étais pas au point et après avoir gouté l’une d’entre elle, il s’inquiéta pour les doses, de si j’étais sur de moi… « Les erreurs la rendrait juste pas assez puissantes où pas bonne, rien de dangereux, mais j’aimerais que ce soit bon et supportable pour pouvoir en boire tout au loin de la journée. » assurais-je alors qu’il finit par me poser une question sur Adélai. C’était loin d’être évident, loin d’être aussi simple. Connaitre une personne n’était jamais vraiment possible dans le fond et puis, nos éducations se choquaient trop pour que notre relation humaine soit aussi développé qu’en Animagus. « Sans doute moins que beaucoup de gens, mais on a déjà pu discuter de chose compromettante, c’est quelqu’un de confiance. », c’était une certitude que j’avais, malgré nos différences, elle ne trahirait rien.

J’avais toutefois peur d’une chose, que cette question signe la fin de ma liberté, que je doive à nouveau me marier et que ça recommence. J’y étais préparé, mais m’épouser ? Dans cet état ? Je serais une piètre image de ma famille. Mais ce n’était pas ça, elle sentait la mûre…. Oh, ok. Je comprenais mieux, « Et le bleuet. » précisais-je alors avant qu’il ne soit soudain gêné, obligé de se reprendre, de se racler la gorge pour finalement avouer qu’elle lui plaisait. Oh… Je… « Oh… », soufflais-je avant de froncer légèrement les sourcils en repensant au nombre de fois où elle avait dormi avec lui, surtout depuis le 21, c’était vraiment plus intense, plus courant et… Leurs odeurs s’étaient mêlée pour être exacte, « Le soir du 21 vous aviez la même odeur et… », ouvrant subitement un peu la bouche, ce que je n’avais pas identifié jusque là me semblait étrangement évident. Ils avaient… « Vous avez couché ensemble, je me trompe ? », non, je la connaissais cette odeur, Hyun-Su ayant les fréquentations facile à l’époque, j’avais un peu oublié depuis notre arrivé ici, mais c’était à présent évident… « Je pensais pas avoir autant raison de la remercier d’être là pour toi… », murmurais-je à moi-même avant de frotter ma nuque, marchant un peu sur des oeufs, « Elle te plait comme au Japon, ou… Parce que c’est une fille bien, elle pense pas comme nous, elle est vraiment gentille et… Elle a été là pour moi depuis la rentrée… Déconnes pas avec elle… », je ne voulais pas le juger, mais qu’il fasse attention à elle, vraiment, « Je sais que j’ai rien à te dire, c’est bien pour toi, mais juste elle… La jettes pas comme les autres. ».

ft. Hyun-Su

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Non, ce ne serait pas une mauvaise chose… Je devrais sérieusement l’envisager. Pas le Quidditch, même si j’adore ça, cela risque d’être trop contraignant pour moi. Trop d’explications à donner. Le club de combat peut-être ? J’ignore si ils ont un niveau potable ici… Si c’est comme le reste… enfin bref. La conversation me rappelle douloureusement que les choses ont changé. Que je ne peux pas oublier que je suis différent et que Min-Ho pose aussi un regard différent sur moi. Celui de la crainte. Quand ce n’est pas celui de la peur… Quel idiot j’ai été de lui proposer ça. J’oublie trop facilement qu’il a souffert aussi. Et j’apprends surtout qu’il est passé près de la mort… Cela me choque. Mais comment aurais-je pu le savoir ? La déception est balayée par une sorte d’amertume. J’ai totalement failli à mon devoir. Et Min-Ho ne manque pas de me le rappeler d’ailleurs, rétorquant que nous n’avons plus parlé depuis aout. J’ouvre la bouche, oscillant entre la colère et la culpabilité, puis le referme, avant de souffler et de finalement lâcher : « Je ne voulais pas qu’on me pose des questions. » Entre autre. Mais c’était la raison principale de mon silence. Si on ne parle pas, on ne risque pas de trahir quoique ce soit. Un examen approfondi m’aurait mis en position très délicate.

Je m’excuse tout de même pour ma proposition, haussant une épaule quand il répond qu’il devrait être plus fort et capable de mieux gérer ses peurs… « C’est rien… » Est-ce que je suis déçu ? Peut-être un peu oui. Mais je ne lui en veux pas pour autant. Aurais-je agi autrement si les situations avaient été inversées ? J’aurais sans doute regretté qu’il ne me fasse pas assez confiance pour me livrer son secret et qu’il ne me laisse pas l’aider à gérer ça… Mais il avait été tellement choqué par la scène, par le deuil, que je ne m’étais pas senti prêt à lui infliger ça. Ni à m’infliger son possible rejet…

« Cela ne peut pas être… trop ? » Je me méfie un peu du dosage qu’il a pu utiliser pour booster la potion. J’aimerais éviter d’être une vraie boule de nerfs intenable à cause de cette potion. Mais je lui fais assez confiance pour goûter sans rechigner davantage, même si le goût n’est pas vraiment celui escompté, à savoir celui du café.

Après un silence, je me décide à lui demander si il connaît Adelaï. Il répond de façon assez factuelle au début, puis éveille ma curiosité en évoquant des choses… compromettantes. « Comment ça compromettantes ? » Mais si Min-Ho lui fait confiance… Il vient renforcer mon propre sentiment. J’ai la même impression de la part de la jeune femme. Peut-être naïvement d’ailleurs. Aveuglé par des sentiments naissants et déjà puissants ? Possible. Mon frère songe immédiatement que nos parents auraient pu parler d’elle pour une union. Je n’y ai pas pensé sur le coup, mais cela aurait pu. Même si cela me semble moins pertinent alors qu’elle est déshéritée. Il ajoute qu’elle sent aussi le bleuet. Bon… Il l’a croisée sous sa forme de fennec donc. « Tu t’es montrée à elle en étant fennec ? » Ce n’est pas une vraie question… Je lui avoue alors qu’elle me plaît et il devine assez facilement le reste me faisant grimacer en parlant du mélange de nos odeurs. « Tu… Tu peux sentir ça ? » La gêne m’envahit quelques instants à cette idée. Par contre, je reste coi à la suite… a remercier d’être là pour moi ? Je hausse un sourcil, mais alors que je trouve ça touchant, la suite m’offusque complètement. Surtout parce qu’il n’a pas tort de se poser la question. Je réponds d’un ton pincé : « Elle me plaît justement parce que c’est une fille bien… Elle est si… lumineuse. » Je ne sais pas si il peut comprendre de quoi je parle mais… C’est ce que je ressens. « Avec elle, j’arrive à oublier… » Je détourne le regard. « Ce n’est pas comme avec les autres. »

ft. Min-Ho

'Cause I need to save you to save me

« J’ai pas besoin de savoir pourquoi. Tu avais le droit et je ne l’ai pas fait non plus. », enfin c’était ce que je comprenais, comme je ne pouvais pas être celui qui le soutiendrait pour le mieux. J’avais peur de sa nature, je finirais par y arriver, car c’était mon frère, que je n’avais plus que lui et que j’avais le devoir de le soutenir, mais pour le moment… J’en avais peur et je m’en voulais pour ça, pour le fait qu’il soit obligé de répondre que cela ne faisait rien alors que j’avais l’impression de l’abandonner.

C’est pour ça que je devais trouver une solution, ajuster les dosages pour le soulager. « Je ne pourrais pas le savoir sans essayer… », c’était bien le problème et pour ça j’étais un très mauvais cobayes. Je ne pouvais pas finir dans son état, à moins de… Même si la fatigue était surnaturelle, elle venait d’une réalité physique, si je m’épuisais en ne dormant pas ou peu, peut-être que je saurais reproduire son état et ainsi réussir à le soulager. C’était une hypothèse valable et je m’empressais de l’écrire alors que notre discussion se déroulait et qu’Adé devient un sujet. Bien évidemment il releva le fait que j’avais pu dire des choses compromettantes et… Baissant la tête, conscient que je pouvais remettre en question sa facilité à régner, j’avouais, « Que j’ai rompu mes fiançailles principalement par orgueil, même si j’ai eu raison de le faire d’un point de vu politique, mais j’ai aussi montré que j’étais… Épuisé par la situation, que je ne connaissais pas assez le système des sangs purs Anglais, que je jugeais même ce pays et son retard… Ce n’était pas vraiment des choses à faire, j’en ai conscience… J’en suis désolé. », m’inclinant légèrement, j’avais confiance en elle, mais je ne savais pas ce qu’il m’aurait autorisé à faire.

Et puis une question ce que j’avais pu lui montrer, « Oui… Elle sait que je suis Animagus, elle… M’a piégé d’une certaine façon et j’ai été obligé de reprendre forme humaine. » assurais-je alors avant que je ne relève ce qu’il en était d’eux, ce qu’ils avaient pu faire et il sembla s’étonner de ce que je pouvais sentir. Baissant à nouveau la tête, je précisais, « Je connais l’odeur en tant qu’humain, alors quand mes sens sont exacerbé, je peux sentir ça chez les autres… C’est une odeur qui reste, même après une douche. », mais c’était gênant, on ne parlait pas de sexe, pas entre nous, même si je savais ce qu’il avait pu faire de sa vie. Il ignorait sans doute ce que moi j’avais pu faire, étant bien plus discret encore pour ne pas faire d’ombre, pour ne pas chasser sur son territoire.

Ce qui me faisait revenir à une crainte, qu’il la traite mal, enfin plutôt comme celles d’avant. Elle méritait mieux, même si en tant qu’Européenne elle n’aurait jamais que la place de la petite amie de passage qui finirait au mieux une maitresse et au pire par passer. Mais elle était gentille, il ne devait pas s’amuser avec elle et… Elle lui plaisait. À ces mots je relevais la tête, le regardant m’expliquer que c’était car c’était une fille bien, une fille lumineuse avec qui il arrivait à oublier. Elle n’était pas comme les autre et il n’agirait pas comme les autres avec elle. J’avais eu raison de lui confier mon frère, de la remercier, elle était donc bel et bien une réponse… « Ajoute brillante aussi. » complémentais-je dans un sourire avant de me pincer les lèvres, « C’est bien pour vous deux, vous en avez besoin. », car les gens parlaient et que j’avais appris assez rapidement qu’elle s’était faite déshérité… Un destin qui semblait planer sur les épaules de Hyun-Su à présent. Ils avaient besoin l’un de l’autre. « Je suis content que tu puisses… Trouver ce genre de personne. », pas une copine, mais une femme avec qui se reposer. Dans un sens, si il était déshérité, ça ne lui ouvrirait pas les portes de la liberté ? Non, je ne pouvais pas penser comme ça, simplement car j’étais incapable de me projeter, de voir mon monde voler en éclat une seconde fois. J'étais égoïste.

ft. Hyun-Su

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« Tu sais déjà pourquoi… » Je murmure simplement. Je n’ai pas besoin d’expliquer pourquoi j’ai gardé le silence concernant cette nuit là, et évité d’attirer l’attention. Un fils est mort… Un autre n’est plus digne de l’être désormais, mais cette vérité là est trop difficile à encaisser pour moi… Après m’être préparé toute ma vie à succéder à mon père… M’en voilà indigne. Tant qu’il ne le sait pas, je peux encore avoir quelques espoirs. Finalement, la réaction de Min-Ho est déjà une façon de prendre la température. Il ne m’a pas rejeté, mais il a été choqué. Et il reste craintif de ce monstre que j’habite. Est-ce que j’appréhende la prochaine pleine lune ? Oui, complètement. Il sera là, certes, mais je vais sentir sa peur, comme la dernière pleine lune. Je balaie pourtant ses scrupules. Je n’ai pas le droit de lui en vouloir, vraiment.

Il a passé des heures à préparer de quoi m’aider à passer les jours qui précèdent la pleine lune, atténuer les symptômes… Même si je suis curieux de ce qu’il a préparé et des dosages, je me fie à lui. « Tu ne peux pas. » Je coupe, un peu catégorique. Il ne peut pas savoir exactement ce qu’il se passe dans mon corps ces moments là, ni si le filtre est assez puissant. Ou trop. Ce n’est rien, je n’en mourrais pas. Je le vois griffonner quelques notes et fronce les sourcils. Je veux bien être coopératif à ce sujet et lui rapporter fidèlement ce que je ressens et les effets de ses remèdes, sans pour autant trop m’étaler là-dessus, alors qu’il a des limites que je ne peux pas franchir.

Je finis par lui parler d’Adelaï, apprenant qu’il la connaît déjà et qu’ils ont même déjà discuté. « Oh… Je vois. » Je soupire, me passant une main dans les cheveux : « Elle incite facilement à parler… » Je hausse une épaule, rationnel : « Je ne pense pas que cela prête à conséquences avec elle. » Elle a été déshéritée, elle n’a aucun intérêt à ébruiter ce que Min-Ho a pu lui dire. Façon très logique de penser, mais je sais que je ne suis pas totalement objectif non plus la concernant, auant plutôt tendance à la penser digne de confiance… Un sentiment, plus qu’une certitude absolue basée sur des faits. Ce n’est pas habituel chez moi. Elle sait aussi qu’il est animagus… Comme elle. Je commence à me douter que Min-Ho sait qu’elle l’est également et garde soigneusement le secret. « Je comprends mieux comment vous avez pu passer quelques nuits ensemble. » Je dis cela d’un ton assez lent, détachant soigneusement mes mots. Ils dorment mal tous les deux, hum ? Je sais pourquoi pour mon frère… Moins pour Adelaï, même si sa situation ne doit pas y être étrangère. Mais du coup, les deux animaux ont du rôder dans la maison Serpentard et se trouver.

Je ressens un moment de gêne à l’aveu de Min-Ho sur ce qu’il a pu sentir. Ah… « Je crois que je suis content de ne pas l’avoir su plus tôt… » Je n’aurais plus vraiment osé approcher mon frère après chaque conquête. Mais maintenant que je le sais, j’y songe rétrospectivement. C’est cependant balayé par ses craintes formulées sur ma façon de la traiter… Une question pertinente, même si elle me touche. Et me force à la dépeindre sous un jour autre qu’une relation purement sexuelle, comme j’en ai eu l’habitude. « J’ai fait une liste non exhaustive. » Je commente avec un léger sourire. Qui se fige quand il ajoute que c’est une bonne chose. « Vraiment ? » Cela m’étonne de sa part. Un voile de tristesse passe pourtant sur mon visage à la suite, tandis que je murmure faiblement : « Tu sais aussi bien que moi que cela ne durera pas… » Pour bien des raisons… Ma lycanthropie. SI elle l’apprend… Et sinon, le fait que je devrais assurer mon devoir auprès de ma famille si je parviens à garder le secret. Nous n’avons pas d’avenir et nous le savons, je ne lui ai pas caché…

ft. Min-Ho

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Mon impact, mon aide serait toujours limité à ce qu’il voudrait bien me dire, à ce que je pourrais lire dans les livres. Je ne pouvais faire que ça et… Adé fut rapidement un sujet de conversation, plus léger, moins fataliste. Elle réussissait à le faire parler de toute évidence, car il confirmait cela. Un peu trop même de mon côté, mais il ne pensait pas que cela soit un problème. Je n’avais donc pas fait d’erreur, il ne me le reprochait pas. C’était un soulagement. Fronçant légèrement les sourcils lorsqu’il ajouta qu’il comprenait mieux comment on pouvait passer nos nuits ensembles, j’en venais à me demander si elle lui avait enfin dit ? Si il savait ? Si elle ne jouait pas sur les deux tableaux. « Elle te l’a dit ? », demandais-je simplement, d’une voix calme. Je ne laissais pas grand doute sur le fond de ma pensée, sur ce que je visais exactement. L’animagus.

J’en savais plus, je savais même bien plus de chose en y repensant et le pourquoi du comment sembla le mettre mal à l’aise. « Désolé, je n’aurais pas du le dire. » ajoutais-je en baissant un instant la tête, conscient que je le mettais à mal, que savoir ce genre de chose n’était pas approprié et que ce n’était pas à moi de le dire. Mais bien rapidement je m’inquiétais du traitement qu’elle aurait pu recevoir. Du fait qu’elle puisse n’être qu’un nom sur son tableau de chasse. Elle ne méritait pas ça, vraiment pas. Et il semblait le savoir, reconnaitre sa valeur. C’était rassurant, rassurant qu’elle ne soit pas un objet. Il méritait ça, mérité d’être soutenu. « Elle fait ce que je suis incapable de faire réellement, je veux dire, elle est là, elle n’a pas de de statut à tenir, elle n’a pas à porter de masque. Elle te soutient, elle le fait depuis longtemps… J’étais incapable d’en faire la moitié et c’est mieux ainsi… », la concernant, « Et elle… Elle m’a apprit à comprendre le fonctionnement des gens d’ici, ils parlent et sa situation n’est plus la même. On lui a beaucoup tourné le dos, alors que tu le fasses pas est aussi bon pour elle. », je n’allais cela dit pas plus loin car je n’avais pas la prétention de la connaitre plus que ça. Je savais simplement ce qu’on ce disait, et les informations de surface qu’elle pouvait me donner.

Cela dit, il avait conscience d’une chose, ça ne durerait pas… « Les gens ici sont moins attaché à l’éternité d’une relation, ils semblent accepter plus facilement que quelque chose puisse être temporaire. », à moins que ce soit elle et sa vision idyllique du monde qui fasse ça. « Les cartes ont été redistribué… Je ne suis plus assez sûr du futur pour pouvoir affirmer quoi que ce soit vous concernant, même si j’aurais aimé dire que cette relation aurait été à jamais impossible sur le long terme… », mais rien était impossible et… « Je ne peux même pas dire que je pourrais l’épouser pour toi, elle n’accepterait pas, même si on réussissait à lui redonner une valeur pour sa famille… Elle n’aime pas cette façon que j’ai de penser. », Hyun-Su savait que je ne parlais pas d’union dans l’idée de fauter avec elle, mais bien d’une couverture, d’une façade pour lui permettre de l’avoir avec lui.

« Je pense qu’il va nous falloir penser comme elle pour le moment, ça durera le temps que ça durera, le principale c’est que vous ne vous blessiez pas et que ça aille pour toi. », une vision bien pessimiste, mais qui dépendait tellement du futur de ce qui pourrait se passer, arriver. J’étais incapable de le prédire, je pouvais juste essayer de ne rien changer, même si ça pourrait le blesser… « Est-ce que tu veux que rien ne change pour nous ? » demandais-je finalement, conscient que mon égoïsme à vouloir cacher tout ça, à vouloir le maintenir à sa place pouvait aussi être une malédiction dont il n’avait pas besoin. Des questions que j’aurais du lui poser bien avant et qui pourtant, n’avaient pas su sortir de ma bouche. J’avais peur, de tout, de le perdre, qu’il ne puisse plus être devant moi, que je ne sache pas avancer comme lui l’aurait fait.

ft. Hyun-Su

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Je n’ai pas souvent parlé de mes conquêtes à mon frère. Parce qu’elles allaient et venaient, étaient de jolies filles avec un beau pedigree que j’étais assez fier d’afficher à mon bras. De futures candidates pour devenir Me Jeon. Il y en a que j’ai vraiment apprécié. Sans doute que j’ai aimé. Mais rien de comparable avec la passion dévastatrice que je ressens pour Adelaï. Cette passion me consume complètement. Je n’ai qu’elle dans l’esprit, constamment. Et ça, c’est nouveau… Cette envie d’être avec elle et de la faire mienne également… Alors pourquoi est-ce que j’en parle à mon cadet ? Qu’est-ce que cela lui apporte finalement ? Rien… J’ai besoin de son point de vue extérieur sans doute. De parler d’autre chose que de mon état et de sa façon de le traiter. La position est un peu moins inconfortable. Est-ce que je cherche des conseils auprès de mon petit frère ? Peut-être inconsciemment. Son avis aussi.

Je finis par comprendre qu’ils se sont côtoyés sous forme animale… Si je ne laisse pas échapper l’information aussi clairement je la sous entend et je vois à l’expression de Min-Ho que j’ai tapé juste. « Son parfum l’a trahie. » Vu que j’ai abordé le sujet d’Ade par son parfum de mûre et de bleuet il a du bien comprendre que j’étais sensible à son odeur. « Je l’ai reconnu sur elle sous forme humaine. » Je ne sais pas ce que connaît Min-Ho d’Adelaï et de sa relation avec moi, qu’elle a passé souvent ses nuits dans mon lit, même si elle l’a déserté durant une période en décembre. Une période plus difficile pour elle.

Mon frère note alors que nos odeurs se sont mélangés. Je grimace à ses excuses. Est-ce que j’aurais aimé ne jamais savoir ? Oui, très probablement, mais ce qui est fait est fait. Je ne me méfie pas assez des sens développés de Min-Ho. Néanmoins, il l’apprécie suffisamment pour craindre que je joue avec son cœur. Je le détrompe rapidement à ce sujet. Ce n’est pas juste une passade, mais… Je l’ai prévenue que cela ne pourrait pas aboutir à un avenir commun. Entendre mon frère être soulagé qu’elle tienne un rôle auprès de moi qu’il n’a pas su gérer. Est-ce que je peux l’en blâmer ? Non. La jeune femme n’a pas été affectée comme nous par la mort d’un frère, elle n’a pas vécu cette nuit là et elle n’est pas liée par un massacre… J’aimerais avoir un mot pour rassurer mon frère… « Tu es là maintenant. » Et il ne ménage pas ses efforts. « Je ne veux pas qu’elle souffre. Même si ça arrivera… » Ma voix s’éteint un peu ? Min-Ho sait de quoi je parle. Je hausse une épaule à son commentaire : « Ou peut-être qu’ils acceptent que ce soit éphémères et espèrent secrètement changer la donne… » Ce qui mène forcément à des situations compliquées. Je lui jette pourtant un regard interloqué quand il évoque un mariage avec Adelaï. La réalité me revient brutalement dans le visage. Le côté calculateur de mon frère également… Il est vrai qu’il doit épouser une européenne. Ce serait presque parfait. Mais il y a quelques failles dans le plan. La première étant que la situation d’Adelaï serait vraiment difficile. Mariée à mon frère et ma maîtresse ? Et moi, marié à une coréenne, si tant est que ma condition de Loup-Garou ne soit pas éventée. C’est sans doute se projeter un peu trop loin dans l’avenir.

« Il y a trop d’inconnus pour prévoir un véritable plan d’avenir… Mais tu l’épouserais ? Je sais que tu as été échaudé par tes fiançailles désastreuses… » Le sacrifice de Min-Ho ne m’échappe pas. Mais pour sauvegarder les apparences pour la gloire de ma famille, il est prêt à tout. Adelaï a refusé le mariage arrangé. Deux points de vue qui s’opposent totalement. Je passe une main sur ma nuque quand il me pose la question de notre avenir. « Ce que je veux et ce qui est possible… Je doute de pouvoir masquer ma condition bien longtemps. Je ne sais même pas ce que pourront en penser nos parents… M’encourager à le cacher ? M’évincer de la famille car je ne suis plus digne de mon rang ? Prépare toi namdongsaeng… Il se pourrait que tu prennes ma place… » Et je dis cela avec le cœur brisé et un sentiment d’injustice chevillé au corps…

ft. Min-Ho

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Il savait, je n’aurais donc rien à trahir chez elle. Il savait aussi pourquoi j’avais du le laisser en la présence de la chatte. Elle était un véritable soutien, bien plus que moi et… Et j’étais là à présent. Maintenant, mais avant ? Et je n’aurais pas du lui tourner le dos, je n’aurais pas dû avoir besoin d’une autre pour l’aider. Seulement c’était le cas et ça lui provoqué une crainte. Qu’elle souffre. Il était lucide, quoi qu’il arrive, il y aurait un moment où les choses changeraient, quand bien même c’était quelque chose de courant ici.

Il l’a respecté, elle n’était pas comme les autres et pourtant, jamais sa situation pourrait le permettre, du moins pas sans qu’on s’y penche et… La seule solution à cet instant ne serait pas accepté par elle, là où je pourrais complètement accepter de sombrer, de n’être qu’une diversion… Alors est-ce que je l’épouserais ? Malgré l’échec de mes fiançailles ? Avait-il une réelle idée de ce qui avait été réellement fait ? De pourquoi j’avais décidé de le faire ? Non, car nous n’avions jamais parlé. « Oui. Je dois juste épouser une Européenne, on ne me demande pas de l’aimer et… On se ressemble trop pour que quelqu’un puisse remarquer que ce serait tes enfants et pas les miens. Alors si il fallait, si ça peut te rendre heureux, je pourrais l’épouser. », et qu’elle puisse apporter quelque chose à notre famille, mais c’était autre chose. « Je ne serais pas amoureux de ma fiancé cette fois, peut de chance que ce puisse… Être pareil. », un aveux, une réalité qui souligné que je n’avais justement pas fait que rompre des fiançailles, que j’avais fait l’erreur d’aimer cette dernière. En connaissant les raisons, il pourrait faire le lien, deviner que mon égo avait pu jouer.

Ceci étant, j’avais une question, douloureuse, mais est-ce qu’il voulait que rien ne change ? Il y avait de toute façon une différence entre ce qu’il voulait et ce qu’il pouvait. Il doutait de pouvoir cacher sa condition très longtemps et il ne savait pas ce que pourrait penser nos parents. Baissant les yeux à ses mots, à cette idée, je ne le regardais pas tout de suite, me tendant pour saisir un parchemin, un récit, celui de Remus Lupin. Lui tendant, j’attendais qu’il le prenne avant d’expliquer, « Ça parle d’un ancien professeur de l’école, il a su camoufler sa condition pendant toute sa scolarité. », mais ça ne répondait pas au reste, à ce qu’il pouvait sous entendre. « Je ne pourrais pas prendre ta place. », c’était une évidence. Relevant les yeux, j’enchainais, « J’ai pas été élevé comme toi, je ne sais pas ce qu’on attend de toi, moi je suis juste ton ombre, je dois juste faire en sorte que tu ne rencontres aucun problème en Europe, je dois juste me marier et avoir des enfants pour que tu puisses diriger une grande famille et placer mes enfants là où ça t’arrangera. Je suis juste ton ombre… Je ne serais jamais toi, je ne peux pas et je ne le veux pas. », il n’avait aucune idée de la différence d’éducation entre nous, aucune idée d’à quel point cette inversion était impossible. Je n’étais pas inoffensif, mais… « Je causerais la perte de la famille, toi tu l’as toujours honoré. », on pouvait contenir ça, « Tu dois me faire confiance pour arriver à le camoufler, je réussirais à trouver ce qu’il faut. Personne n’a besoin de savoir. », je ne pouvais pas parler de le guérir, mais un jour ? Peut-être ?

ft. Hyun-Su

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Je devrais m’estimer heureux que mon frère envisage ce genre de solution pour que je puisse garder Adelaï, si notre relation est vouée à continuer. Même si j’en suis amoureux aujourd’hui… Le serais-je encore dans 1 an ? 10 ans ? Impossible de le savoir et condamner mon frère à aimer la compagne du moment pour satisfaire mes caprices alors que tout peut s’arrêter pour différentes raisons me semble un enjeu bien trop important pour être consenti comme ça. Et quand bien même j’accepterais… Ce serait une situation vraiment difficile, pour tout le monde. Sa proposition me touche, mais me dérange en même temps, sans que je ne puisse expliquer exactement pour quoi. Pour bien trop de raisons sans doute. Et même si c’est son devoir… Il a été assez trahi déjà. Et si nous n’en avons jamais parlé, il m’avoue dans le même temps qu’en plus d’avoir été pris pour un imbécile, elle a joué avec ses sentiments. Je comprends mieux sa réaction alors que le cœur a été mis en jeu. Je décide de répliquer prudemment : « C’est une piste à ne pas écarter… Mais c’est très récent avec Adelaï. Ne faisons pas de plans sur la comète. » Je refuse de m’emballer. Je me suis mis en tête que ce serait éphémère et voilà qu’il m’agite sous le nez une solution pour que ce soit autrement. Sauf que je conserve une épée au dessus de ma tête…

Et à cause de ça, je ne sais avoir aucune affirmation. Notamment quant à ce qu’il va advenir de ma position au sein de la famille. Et de la sienne, par répercussion. Je ne pense pas pouvoir garder secrète ma condition indéfiniment. Il y a d’infimes indices qui peuvent me trahir et quoique fasse Min-Ho, je ne serais plus jamais humain lors des nuits de pleine lune. Plusieurs fois par an… Trop d’occasions de me griller complètement. Même avec son aide. Il me tend alors un parchemin. Je la parcours rapidement tandis qu’il explique. Camoufler sa condition ? Vraiment ? Je palis quand je parviens à récupérer quelques informations. « Il a été mordu si jeune… Comment a-t-il enduré ça ? » Déjà à mon âge, c’est une torture, alors en étant un enfant ? J’ai un frisson d’horreur.

Mais ses paroles m’arrachent à ma lecture rapide, tandis que je relève les yeux vers lui pour l’épingler du regard. Min-Ho me rappelle juste sa propre éducation et son rôle auprès de moi. Un rôle qu’il a endossé fidèlement pendant toute sa vie. « Ce qui est différent n’est pas forcément moins bien. » Je murmure, conscient de la pression qui est en train de s’abattre sur ses épaules, alors qu’il n’a rien demandé. Mais à partir du moment où ce loup-garou est entré dans notre domaine, toutes les cartes ont été redistribuées. « Arrête. Tu as toujours œuvré pour le bien de notre famille, tu ne causeras pas sa perte, quel que soit ton rôle. » Je plisse les yeux quand il renchérit en me confirmant qu’il saurait camoufler mon état. J’ai la conviction qu’au-delà de m’aider, il veut s’éviter une position inconfortable… Il ne veut pas enfiler un costume qu’il pense trop grand pour lui. Ma main se porte jusqu’à son épaule : « J’ai confiance en toi. » Peut-être pas pour réussir cet exploit, mais il va y œuvrer de toutes ses forces, j’en suis persuadé. En espérant qu’il ne s’oublie pas davantage jusqu’à ne plus exister.

ft. Min-Ho

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Une piste à ne pas écarter, mais c’était de toute façon trop récent pour ce genre de plan, mais je préférais qu’il le sache au cas où. Je ne lui tournerais pas le dos, je serais capable de faire ce genre de chose pour lui. Ce n’était en rien un sacrifie, juste un devoir. Si nous y étions confronté pour le protéger lui.

On pouvait garder ça secret, on pouvait s’en sortir, j’avais des preuves, un certain Lupin avait su s’en sortir et lui… Il se demandait comment il avait pu supporter ça si jeune et… Je n’avais aucune réponse, autre que celle qu’aurait pu lui faire Adelaï. « Il était entouré. », car il n’y avait aucune autre réponse à donner, rien d’autre à avouer, à trouver. Il avait tenu, son secret avec.

Rien n’était obligé de changer, rien n’avait besoin de le faire. Je pouvais y arriver, sur ce point du moins, car lorsqu’il fut question de l’hypothèse, même infime, que je sois obligé de prendre sa place… Non. Je ne pouvais pas, je n’avais pas été élevé comme ça. J’étais bien trop faible, pas assez formé, pas assez… Lui… Sursautant à son contact inattendu, je relevais les yeux vers lui alors qu’il me demandait d’arrêter. J’avais toujours fait ce qu’il fallait pour ma famille, quel que soit mon rôle, je ne causerais pas leurs perte. Peut-être, enfin je devais faire confiance à son jugement, le croire car il savait comment ça fonctionnait, il avait déjà eu à entrevoir tout ça. Je peinais simplement à croire que j’en sois réellement capable. Il me surestimait sans doute beaucoup trop.

Il avait confiance en moi. C’était le plus important.

M’inclinant respectueusement devant lui, je soufflais un simple, « Merci. », même si je n’y croyais pas de mon côté. Je ne pouvais rejeter son compliment, ce n’était pas dans notre culture d’en faire. Souvent signe d’arrogance ou de fainéantise, on préférait se pousser vers le haut autrement. Je réussirais à le protéger, ça serait ma seule réussite, là seule qui compte. En aucun cas j’envisageais autre chose.

ft. Hyun-Su