Est-ce que cela m’excitait… Evidemment. Evidemment que cela m’excitait. C’était… Difficile. J’adorais cela mais c’était difficile… Vraiment très difficile de garder contenance, de ne pas l’attirer à moi, de ne pas le toucher. Mais il s’était reculé, me laissant respirer autant que me faisant étouffer de désir. Un désir qui explosait alors que j’en venais à émettre l’idée de quelques… Attentions dans la piscine. Mais il attendait de voir pour y croire. Soit. Je le notais… Je le notais et je le retenais. Mais cela n’allait pas suffire à calmer mon esprit. Bien au contraire et… Me toucher… C’était la seule idée que j’avais pu avoir. La seule qui me paraissait suffisante tant pour calmer le feu de mes pensées que pour le provoquer davantage.

Mais rien. Il ne bougea pas. Au contraire… Il… Me faire imaginer… Je… J’imaginais bien. J’imaginais trop bien. Beaucoup trop pour mon bien alors que je soupirai de nouveau, que je m’entraînai seul dans cette voie qui venait teindre mes joues d’un rouge bien trop prononcé pour ne pas prouver ma gêne autant que la chaleur qui commençait à étreindre mon corps.

- Toujours moins efficace que moi… N’avais-je pu m’empêcher de gronder malgré tout à l’idée de le voir utiliser ces jouets.

Si c’était lui… Oui… Je me serais déjà cambré, définitivement. Je ne pouvais pas lui résister je… Non. Je… Je devais résister et… Oui. Oui, je voulais qu’il m’aide, les lèvres entrouvertes, j’allais d’ailleurs répondre lorsqu’il me coupa la parole, lorsqu’il refusa de le faire car il n’aimait pas perdre et… C’était… Frustrant. Douloureux… Je voulais qu’il m’aide alors que ma main s’activait, que mon souffle se perdait et que… Me figeant lorsqu’il se glissa au-dessus de moi, son gémissement m’arracha un nouveau râle plus puissant. J’avais envie de lui demander. Plus qu’envie mais… Tenir… Je devais… Tenir… Et… Sa morsure me fit bouger alors que ma main cessait son mouvement venant se figer sur la hanche du sorcier pour l’attirer d’un geste sec et soudain, presqu’incontrôlé, contre moi.

Qu’est-ce que je préférais ?... Mon geste venait sûrement de le lui montrer mais ma voix, elle, refusait de se faire entendre. Je voulais lui résister, je voulais… Si je… Je pourrais le toucher ? Je… Mon regard se voilait. Petit à petit, je basculai dans cette demi conscience qui ne faisait que me perdre dans ce désir que j’avais pour lui.

- Cède moi… Avais-je articulé en roulant des hanches contre lui, l’observant, fiévreux.

Mais un ordre ne suffirait pas… Il était têtu et… Il l’était bien plus que moi… Je… Avalant ma salive, la respiration saccadée j’avais froncé les sourcils, l’observant encore et toujours alors que je me redressai pour chercher ses lèvres, pour les embrasser avec cette passion qui nous animait bien trop.

- Aide moi… Avais-je enfin murmuré contre ses lèvres. Je… Mordant sa lèvre suffisamment pour qu’il le sente, comme une petite vengeance, j’avais alors repris. Je t’en supplie, Hae… J’ai envie de toi…

J’avais cédé… Je… J’avais… Il avait gagné. Encore. Et… Je me vengerais. Je trouverais le moyen de me venger. Il le méritait.

Sa seule présence réussissait à me faire basculer davantage quant à ses gestes… Ce fut pire. Bien pire. Et je ne pus réellement me battre contre lui, cédant le peu de terrain que j’avais alors gardé en le réclamant, lui, en lui demandant son aide, en le suppliant.

- Plus jamais… Avais-je alors soufflé contre ses lèvres, son mouvement m’arrachant un soupir de bienêtre.



Remontant jusqu’à son cou, lentement, je m’étais alors fait plus tendre, bien plus tendre alors que mes mains reprenaient leur place dans son dos, que je l’embrassai, esquissant un sourire avant de soupirer tandis que je le serrai dans mes bras.

- Tu as gagné une bataille… Pas la guerre… Avais-je admis, articulant difficilement. Mais ne me parle pas de te faire du bien sans moi. Fais le si tu veux mais… Ne m’en parle pas. Avais-je grogné alors, mordant de nouveau légèrement son épaule avant que mes mains ne défassent son collier pour me laisser embrasser la marque qu’il avait laissé. C’est beaucoup trop efficace de me rendre jaloux… Admis-je en grimaçant tant c’était incontrôlé. Je vais prendre rendez-vous avec la psychomage de Poudlard pour régler ce problème de jalousie à des objets… Avais-je, d’ailleurs, ajouté dans un léger rire alors que ma tête se reposait sur l’oreiller pour l’observer en silence, un léger sourire aux lèvres, ma main caressant lentement sa peau. Hae… Murmurai-je finalement. Tu es magnifique… Tu es… Juste parfait… Le meilleur fiancé que j’aurais pu rêver d’avoir…

Je le lui avais déjà dit mais… A cet instant, comme bien souvent lorsque la passion redevenait tendresse, j’avais eu besoin de le lui rappeler.

- Mais est-ce que tu crois qu’on arrivera un jour à ne pas finir par garder nos vêtements dans ta chambre ? Soufflai-je alors, amusé.

Il recommencerait… Sûrement pour le simple plaisir de me voir réagir. Comme toujours. Je ne savais, de toutes les manières, pas faire autrement.

- Monstre… Murmurai-je dans un léger sourire avant qu’il ne se redresse et que je ne l’accompagne dans son rire.

Nous avions bien d’autres problèmes, quoique ces derniers ne soient pas inhérents à nous, à notre couple, alors… Oui. Une jalousie envers des objets n’était peut-être pas le plus important. Surtout pas lorsque je savais que je serais toujours mieux qu’eux… D’autant qu’il était là, dans mes bras, et qu’il était… Il était magnifique. En tout point. Répondant à son baiser, j’avais doucement secoué la tête.

- Si je ne t’aimais que pour ça, je ne voudrais pas t’épouser. Avais-je fait remarquer dans un léger sourire. Je t’aime pour beaucoup trop de choses pour les citer. Parce que tu es parfait, que tu me fais vivre, parce qu’avec toi, j’ai l’impression que je pourrais aller au bout du monde, parce que tu es drôle, passionné, parce que tu es intelligent et qu’avec toi je n’ai jamais froid… Parce que… Beaucoup de choses. Conclus-je dans un nouveau sourire avant de me questionner sur notre capacité à ne pas perdre nos vêtements.

Une capacité que Mika refusait, m’arrachant un toussotement soudain et des joues légèrement plus rosées. J’aimais lui faire l’amour mais le dire, accepter qu’il le dise était encore un peu… Difficile, dirons-nous. Pour autant…

- Fais attention à ce que je ne te prenne pas au mot. Tentai-je de plaisanter légèrement. Je risquerais d’attendre le premier moment seuls pour baptiser chaque plan de travail de ta maison.

Ce n’était pas vraiment l’envie qui manquait… Certainement plus le courage, la peur de mal faire ou de trop en faire. Mais pas l’envie. Définitivement pas l’envie.
L’entourant de mes bras, ses mots m’avaient alors fait sourire, tendrement. J’aimais l’entendre parler de la sorte. J’aimais qu’il me rappelle que j’étais le premier et surtout le seul.

- Ce n’est pas une idée… Avais-je malgré tout précisé, cherchant ses lèvres un instant. Tu es mes toutes premières fois et tu seras le dernier aussi. Assurai-je, convaincu de ce fait tant je le désirais, sans même me rendre compte de la passion juvénile qui m’animait à cet instant.

Mais ce qu’il voulait… Un instant, un court instant, mon regard se voilà dans une tristesse infinie. Pourrais-je un jour le lui offrir ? Pourrais-je réellement… Secouant la tête, je me fustigeai bientôt intérieurement. Ce n’était pas une question ou plutôt… Il n’y avait qu’une réponse à lui apporter. Une seule et unique réponse qui tenait alors dans nos alliances. Riant à sa dernière remarque, j’avais de nouveau soupiré pour me redresser, le surplombant pour l’observer un instant, caressant son nez du mien une seconde avant de reprendre.

- Tu auras un homme qui t’aime plus que sa propre vie, Hae… Et une maison, en Australie. Nous aurons des animaux, un chien peut-être, j’ai toujours rêvé d’en avoir un… Et une famille aussi. Notre famille à nous. C’est promis. Quoiqu’il faille faire ou… Enfin je n’en sais rien mais c’est promis. Tu auras tout ça. On aura tout ça et on restera ensemble. Car c’était bien ce qui comptait. Comme ça même lorsqu’on aura tout ça, on pourra continuer à perdre nos vêtements à chaque fois que l’on rentre dans une chambre… Ou même que l’on rentrera dans notre maison. Soufflai-je dans un léger rire avant que mes lèvres ne capturent les siennes. Je t’aime et je te promets que j’aimerais mon mari toute ma vie et même après… Murmurai-je contre celles-ci avant de me redresser pour m’étirer un instant et rechercher des vêtements. Mais j’avoue que là… Je meurs un peu de soif. Soufflai-je. Et de faim aussi, ce qui était assez rare pour être noté. Et Rainy doit se demander où on est pass… M’arrêtant, je soufflai alors, secouant la tête. En fait non. Il doit être en train d’amadouer ton père pour avoir des friandises… Ce lapin est diabolique, il se fait aimer par tout le monde… Me rappelant « l’amour » de mon père, je secouai doucement la tête. Ou par presque tout le monde du moins… Mais il faudrait au moins que j'aille aider ta mère pour le dîner... Je ne voudrais pas abuser.

- Je n’avouerais rien sans la présence de mon avocat. Avais-je rétorqué dans un sourire avant que je ne réfute son idée de ne l’aimer que pour son physique.

Impossible. Pas dans ma conception des choses. Pas quand je désirais tant l’épouser. Et… Un mari trophée ? Arquant un sourcil, je me mis alors à rire à mon tour, secouant la tête.

- Ce serait plutôt l’inverse. C’est toi la personnalité publique dans notre couple. Moi je suis la chose que tu peux trimballer où tu veux et qui te suivra à l’autre bout du monde pour voir tes matchs.

Mais ce n’était pas pour rien que j’accepterais de le suivre partout… Mika était parfait. A tous les points de vue. Et j’étais heureux avec lui, bien plus qu’il ne pouvait l’imaginer et… Garder tout ça pour notre mariage pour rendre les autres jaloux ? Etouffant un léger rire, je secouai la tête.

- J’aurais trop peur qu’ils veuillent te kidnapper pour avoir ce que j’ai, après. Fis-je remarquer alors que la vérité se trouvait surtout dans une pudeur extrême dans la démonstrations des sentiments face à d’autres personnes.

Une pudeur qu’il ne nous semblait pas avoir entre nous alors que l’idée de garder nos vêtements semblaient impossibles à imaginer. Je l’avais d’ailleurs menacé… Sans que cela ne fonctionne le moins du monde. Arquant un sourcil, mon sourire s’était fait un peu plus amusé alors que j’admettais que l’idée de « baptiser » la maison me plaisait autant qu’elle pouvait m’effrayer et… Hum. Rougissant très légèrement, j’avais légèrement pincé sa taille pour me venger des sentiments qu’il provoquait en moi.

- On le fera autant que tu veux et où tu veux. Avais-je malgré trouvé le courage d’articuler avant que la discussion ne prenne un chemin plus sérieux.

Il aimait la place que j’avais autant que j’aimais la place qu’il avait… Et… Son âme sœur… Cela m’arracha un sourire sincère alors que j’embrassai doucement sa tempe.

- Et j’ai l’impression d’avoir vécu seulement pour trouver la mienne. Avais-je ajouté.

Peut-être, finalement, était-ce vrai. Peut-être la destinée était-elle vraie, celle qui m’avait poussé dans les pires chemins possibles, à imaginer ma propre fin pour finalement me pousser à aller à Poudlard, à le rencontrer, à apprendre à aimer et à l’aimer plus que tout dans cet univers…
Mais ce qu’il voulait… Un instant, ses désirs me rappelèrent que je n’étais pas libre, que je ne pouvais pas l’être et… Non… Je me refusais à ces pensées. Je me refusais de ne pas pouvoir lui offrir ce qu’il désirait, ce que je désirais tout autant et… Nous l’aurions. J’avais fini par lui dire, par l’exprimer. Il aurait un homme pour l’aimer, une maison, des animaux et même une famille. Il aurait tout cela. Je le lui promettais.

Mais il avait pourtant déjà ce qu’il désirait… Mon cœur… Une chose que je n’estimerais sûrement jamais suffisante face à tout ce qu’il m’offrait. L’attirant doucement à moi, je n’avais malgré tout pas pu m’empêcher de sourire, doucement, alors que mon nez caressait un instant le sien.

- Aucune distance avec toi ne sera un jour bénéfique. Avais-je néanmoins fait remarquer dans un murmure avant que mes lèvres ne capturent les siennes. Mais je t’offrirais tout ce que je peux, tout ce qu’il est possible de t’offrir, toujours… Mon temps, ma présence comprise. Parce qu’en fait… ce n’est même pas un cadeau que je te fais… C’est juste… C’est la seule chose que je veux. T’avoir avec moi… Toi et toi seul. Et m’occuper de nos animaux, de notre maison et de notre famille que j’emmènerais à tous tes matchs pour t’encourager et leur montrer combien tu es extraordinaire.

Mais avant cela, bien avant cela… Il nous fallait quitter sa chambre et me laisser aller reprendre des forces ainsi que mon lapin. Riant à sa remarque, j’avais remarqué une chose :

- Je note qu’il s’agit de faire plaisir à ton père et pas à Rainy ! M’amusai-je avant que je n’exprime le souhait d’aller aider sa mère pour ne pas risquer d’abuser de leur hospitalité, ce qu’il trouva à redire, comme souvent. La politesse ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’abus. Rétorquai-je avant d’hausser les épaules. C’est ta faute. C’est toi qui m’as dit ce que tu aimais. Je n’ai fait que suivre tes ordres. Tu n’as donc qu’à en vouloir à toi-même que j’aie abusé. Conclus-je, fier de moi, en enfilant pantalon et hoodie pour quitter la chambre.

Nous avions finalement aidé sa mère, quoique Mika soit une aide toute relative dont le regard semblait bien trop attiré par son père et Rainy… Un regard que j’avais fini par capter en me mettant devant lui pour lui souffler que les légumes ne méritaient pas de vouloir être massacrés à chaque coup de couteau.
M’installant près de lui, nous avions alors pu discuter, ensemble, avec sa mère, de ce que nous allions faire par la suite pour nos vacances et cela jusqu’à ce qu’Alec prenne place à son tour, me figeant sur place. Il… Il en avait parlé ? Enfin… Ce n’était pas non plus étonnant, en soi, c’était même… A vrai dire, cela était logique mais…

- Ils n’ont rien dit ?... Murmurai-je malgré moi, presque choqué que personne ne trouve rien à redire aux fiançailles de deux hommes. Tant mieux, en un sens mais… Enfin… Et… Ce qui nous ferait plaisir ?... Un peu paniqué, j’avais tourné les yeux vers Mika sans trop savoir quoi répondre. Ce qui nous ferait plaisir… Par rapport à quoi ? Avais-je osé demander. Je… Je ne comprends pas le rapport entre quelque chose qui nous ferait plaisir – et dont je n’avais pas la moindre idée – et nos fiançailles… Enfin… S’il faut quelque chose… Je dirais un nouveau balai pour Mika ? Je crois que le dernier modèle est plus rapide que ce lui qu’il a.

Par cette idée, je démontrai plusieurs choses. D’abord, je n’étais réellement pas au point sur ce que l’on pouvait demander d’offrir à des moldus. Ensuite, que ce qui « nous » ferait plaisir, se transformait en ce qui pourrait faire plaisir à Mika uniquement tant je n’avais jamais répondu à cette question dans ma vie. Enfin, que fiançailles n’avait, pour moi, jamais rimé avec joie et cadeaux. Autrement que pour les parents des fiancés, finalement… Mais au moins… J’avais tenté de trouver une réponse à la question d’Alec… C’était déjà cela.

- Un saint ? J’aurais parié que c’était plutôt l’inverse. Tu es saint et je suis seulement ton disciple le plus fidèle, plaisantai-je à mon tour avant que la discussion ne devienne un peu plus mutine.

Gagnant un pincement, j’avais néanmoins plissé les yeux à sa proposition. Était-il sérieux ?... C’était la question que je me posais. Vraiment. Je n’arrivais pas à déterminer cela et… Cela revenait alors à répondre à une question : étais-je joueur ? Cette question là était bien plus facile à répondre…

- D’accord. Tu as intérêt à être en forme.

Mais les provocations entraînèrent alors des mots bien plus doux. Nous nous étions trouvés. Et c’était peut-être la chose la plus belle qui aurait pu nous arriver. Quoiqu’à bien y penser… La projection que nous étions en train de faire l’était peut-être tout autant. Je lui offrirais tout l’amour qu’il désirait, sûrement moins que ce qu’il mériterait mais…. Je voulais lui offrir plus, bien plus. Un foyer, des animaux et même une famille. Notre famille. Celle qui aurait mon temps et ma présence. Me rendais-je réellement compte de tout ce que cela impliquerait ? A vrai dire… A cet instant, je préférai ne pas y penser. Concentré sur ce rêve, sur ce désir plus que réel que j’avais de l’avenir avec Mika, je préférais encore m’imaginer prendre notre famille pour aller le voir. Ce qu’il rétorqua, m’arrachant un léger rire.

- Ils pourront le voir tout le temps quand je chanterais pour vous, tous les soirs. Soufflai-je alors que mes lèvres brisaient la distance avec les siennes.

Mais nous avions passé trop de temps ici. Il allait falloir que nous bougions, que nous rejoignions ses parents et notamment son père qui s’amusait avec Rainy ce qui ne manqua pas de m’arracher un rire.

- Je suis tes ordres quand ça m’arrange, rétorquai-je alors avant que nous ne sortions pour rejoindre sa mère afin de l’aider.

Enfin… De l’aider sans véritable motivation pour certain au vu des tâches attribuées. Souriant, amusé, à son regard noir, nous avions ainsi continué à préparer le repas jusqu’à l’arrivée de son père et de Rainy. Embrayant sur les fiançailles et la fête à venir, j’admis rapidement ne pas avoir tout compris et surtout… être surpris. Ils n’avaient donc rien dit ?
Non. Rien. Ou seulement que Mika était jeune, ce qui n’était qu’une vérité mais… Que voulais-je qu’ils disent ?...

- Je… Hésitai-je en fronçant les sourcils, réfléchissant sérieusement à la question. Je n’en sais rien… Je ne pensais pas que… Que les gens… Seraient disons… Aussi ouverts. Admis-je un peu plus bas, presqu’honteux de ma propre éducation, de mes propres réticences du début, de l’avis clair qu’auraient mes parents sur cela s’ils l’apprenaient.

Dans tous les cas, l’idée du balai était visiblement mauvaise. Fronçant les sourcils à la remarque de Madame Wilde, je tiltai rapidement sur le pourquoi de l’affaire. Ah. Oui. Les moldus. Pas de balai… Ou du moins pas le balai que j’imaginais. Alors quoi ?... Un cadeau pour nous deux, pour célébrer notre début de vie à deux… Alors… Je…

Observant Mika avec toute l’incompréhension et l’hésitation du monde, je restai silencieux. Voici encore une chose à laquelle je peinais à répondre. Enfin… Je pouvais donner des idées de cadeaux, de choses pour Mika et seulement pour lui mais… Je comprenais qu’il attendait de moi une réponse qui nous rassemblerait tous les deux et… Sur ce coup, je n’avais pas vraiment d’idée. Dès lors que je devais entrer dans l’équation, mes idées s’étiolaient et disparaissaient. Il me fallut ainsi un long silence pour tenter quelque chose, la première idée qu’il me vint et… Qui je l’admettais ne m’étais pas vraiment destiné non plus.

- Une voiture et un permis moldu ? Demandai-je. Comme ça, j’apprendrais à conduire, à ne plus avoir la nausée et ne plus avoir peur et je pourrais te conduire partout puisque je crois que je suis majeur chez les moldus, c’est ça ? Donc je peux le faire. Ca te permettra de ne plus prendre le bus et tu pourras aller plus vite à la plage pour surfer et te faire tuer par des requins… Ou… Une autre idée moldue… Qu’est-ce qu’il y avait de typiquement moldu ?... Quelque chose d’électrique ? Mais nous n’avons pas l’électricité à Poudlard…

Non. Vraiment… Je n’avais aucune idée… Grimaçant, je jetai un nouveau regard désespéré à Mika. Il fallait qu’il décide, qu’il trouve quoi répondre aux amis de son père car ce ne serait pas moi qui aiderait cette fois.

- Mais… Quand est-ce que dois avoir lieu la fête ? Demandai-je alors. Et… Une seconde, je réfléchis. Est-ce que… Me tournant vers Mika, l’air sérieux, je fronçai les sourcils. Je sais que… Enfin… On pourrait inviter Merindah et… Et peut-être Mara ?... Je n’ai pas beaucoup d’amis et ma famille… Je me tus, secouant la tête. Mais… Juste lui. Il… Il nous a aidé sans le savoir et… Je pense qu’on peut lui faire confiance… Alors… Même si c’est précipité et qu’il ne pourra pas forcément venir… Juste l’inviter ?...

A vrai dire, cette demande ne sortait pas de nulle part. Il était évident que sur bien des points, Mara nous avait aidé et... Il m'avait aidé aussi, personnellement, de par sa simple bienveillance lorsque j'étais arrivé à Poudlard alors... J'y avais pensé, plus d'une fois, le mettre au courant mais... Sans jamais oser sauter le pas... Peut-être était-ce finalement le moment...

- Alors la mienne est le Mikaïsme. Soufflai-je en hochant la tête dans un sourire avant que la conversation ne dérive.

Avait-il déjà été fatigué pour quelque chose comme ça ?... Pas à mon souvenir, à vrai dire… Bien au contraire. Mais cela restait le matin et Mika était tout sauf du matin…

- Nous verrons si tu es assez réveillé demain matin pour t’en souvenir alors… Soufflai-je comme un défi avant qu’à nouveau, nous ne nous laissions emporté.

Mais cette fois… Ce fut plus doux, et à la fois plus amer. L’avenir… Un sujet délicat lorsque cela nous concernait et pourtant un sujet que j’aimais soudain imaginer. Oui… Nous aurions tout ce qu’il voudrait. Nous ferions en sorte de l’avoir. Une maison, des animaux et une famille qui irait à ses matchs et qui m’entendrait jouer tous les soirs. Souriant à la sensation légère de ses dents sur ma lèvres, je soufflai alors doucement.

- La lune est lumineuse parce que le soleil n’est pas loin. Rappelai-je. Vous serez toujours mon meilleur public de toutes façons…

Pour un bar ou une salle… Je n’étais toujours pas convaincu d’avoir les capacités et le talent pour cela… Alors nous verrions.
Mais il nous fallait d’abord rejoindre ses parents et les aider. Quand bien même la volonté de certains étaient absente, il avait fallu préparer le repas, du moins jusqu’à ce que son père n’embraye sur une discussion que je ne comprenais pas complètement. J’essayai, pourtant. Je tentai de comprendre, de capter ce qu’il fallait répondre et j’eus une réponse qui… Fit pouffer Mika de rire. Plissant les yeux, je l’avais observé sans trop comprendre avant que mon regard ne se pose sur Alec… Qui n’était pas mieux et… Mais qu’est-ce que j’avais dit ? Une moue légèrement vexée au visage alors que je faisais des efforts pour tenter de répondre aux questions, je grimaçai rapidement. Dix fois le prix de mon téléphone…

- Ah… Soufflai-je. Ça semble beaucoup…

Assez pour qu’une serviette ne vole au visage de Mika sous mon regard surpris qui se posa sur sa mère qui, au moins, ne se moquait pas et…

- N… Non ! M’exclamai-je en secouant négativement la tête. Enfin… Je me le paierais moi-même, rassurez-vous ! Je ne veux pas être une charge pour vous… Vous m’accueillez déjà chez vous… Enfin… Si c’est aussi cher qu’il faut mettre de l’argent de côté je… Je vais me débrouiller ! Dans quoi m’étais-je empêtré ? Ce n’est pas à vous de payer des choses chères… Mais… Enfin… Merci… Murmurai-je malgré tout avant que Mika n’ait une idée.

Des places pour un concert ? Je n’étais jamais allée à un concert… Encore moins moldu alors… Est-ce que je j’aimerais… Un instant, je réfléchis et… Je n’en savais rien. Vraiment rien.

- Sûrement… Avais-je alors hésité. Je ne suis jamais sorti pour aller à un concert… Alors… Je te fais confiance.

De toutes les façons, se serait avec lui alors… Alors ce serait forcément bien. J’en étais persuadé.

J’avais alors pensé à une chose… Qui pourrait-on inviter… Merindah, bien sûr mais aussi Mara… Après tout, il nous avait aidé et… Il méritait de savoir. Même si Mika semblait penser que c’était déjà le cas…

- Tu penses ?... Soufflai-je doucement. Il n’a rien dit pourtant… Était-ce la preuve que l’on pouvait avoir toute notre confiance en lui ? Potentiellement… Comment est-ce qu’il aurait pu deviner ?... Je lui ai dit que c’était pour un ami… Et j’y croyais. Je croyais avoir été convaincant. Peut-être pas assez, finalement… Quant à Keith… Il me fallut un instant de réflexion. Keith… Min-Ho tourne dans ses parages… Il n’est absolument pas en accord avec sa façon de vivre mais… Mais le risque était présent. Pourtant… Je suppose que si nous faisons confiance à Mara, nous pouvons faire confiance à Keith… Il ne m’a pas semblé être… Un danger quand je l’entraînais… Plutôt à l’écart même… Tant que l’on n’entraîne pas Mara dans des histoires… Je soufflai un instant. S’il lui demande, ça ira… De toutes les façons, mieux vaut que certains soient au courant. Au cas où… Être entièrement seuls… ça ne nous apportera rien de bon…

Et cela, je l’avais appris grâce à lui, en un sens… Seul, nous n’irions jamais assez loin comme je ne pouvais plus faire sans lui… Alors… Soit.

- Et puis j’aurais l’impression d’avoir deux amis à notre fête de fiançailles. Un exploit. Soufflai-je dans une plaisanterie pourtant teintée d’une légère tristesse à cette idée. Mais samedi prochain ira très bien… Ca laissera le temps à tout le monde d’être là. Tout ceux qui sont importants pour Mika. Repris-je dans un sourire envers l’intéressé. Parce que c’est ça, n’est-ce pas ? Si j’ai bien compris… Une fête de fiançailles, chez vous, c’est une fête avec des proches pour célébrer le début de vie à deux d’un couple qui doit s’aimer pour le faire…

Je n’étais pas bien sûr de moi mais… Au moins j’essayais de tout saisir.

- Et c’est une fête où le couple reçoit des cadeaux qui doivent être abordables pour les moldus et… Levant la tête, je fronçai les sourcils. Il faudra préciser à Mara que c’est une fête moldue… Soufflai-je avant de reprendre mon analyse. Donc… Des cadeaux et ne pas être trop bien habillés mais un peu quand même… Il y a d’autres choses à savoir ?

Leur rôle de parents… Baissant un instant les yeux, je fronçai les sourcils. Leur rôle oui mais… Envers Mika, n’est-ce pas… Je… Je n’étais que son fiancé.

- Mais je ne suis pas votre fils. Soufflai-je à mi-voix alors qu’il me fut impossible de ne pas penser au fait que tout aurait été différent, bien plus facile, avec des parents comme eux. Mais ce n’était pas le cas. Alors je ferais sans parents puisque Madame Wilde avait raison : jamais les miens ne feraient cela. Au contraire, d’ailleurs.

Au moins mon attention avait-elle rapidement été captée par la proposition de Mika, me sortant de mes pensées plus assombrie pour hocher la tête. Du monde donc… Mais de la musique. Cela pourrait compenser et… L’ambiance, et c’était fou en général… D’accord… De toutes les manières, je lui faisais confiance. S’il pensait que c’était « fou », alors ça le serait. Je n’avais aucun doute là-dessus.
La question des invités mise sur le tapis, j’avais alors proposé d’inviter Mara et… Au courant ? Vraiment ? J’avais pourtant tout fait pour qu’il ne se doute de rien et… Ah…

- Mais non… ça aurait très bien pu être réellement pour un ami… Grommelai-je un peu vexé de m’être fait « avoir » de la sorte, de ne pas y avoir pensé.

Restait seulement la question de Keith… J’admettais avoir des doutes. Il ne m’avait pas paru hostile et sa situation faisait qu’il ne le serait foncièrement pas, certes, mais il restait « proche » de mon cousin et… Enfin… Non. Si Mara lui faisait confiance, alors peut-être le devions-nous aussi. D’autant que Mika avait raison, ce qui m’arracha d’ailleurs un léger rire. Mara était un ami, du moins… Je le voyais comme tel. Et je devais faire confiance en mes amis… Il ferait en sorte que son petit ami ne nous trahisse pas… Et cela me ferait alors deux « amis » à la fête.  Ou quatre. Souriant un peu plus tristement, j’avais hoché la tête.

- Oui… Quatre…

A vrai dire, ce n’était pas tant les amis qui me manquaient que ma famille. A être avec eux, entourés par leur bienveillance, je me rendais compte d’une chose… Jamais je ne pourrais vivre cela avec mes parents, avec le moindre membre de ma famille. J’aurais beau les aimer pour ce qu’ils étaient, ma famille, jamais ils ne m’accepteraient, jamais ils n’accepteraient Mika et cela même s’il représentait aujourd’hui ma vie entière. Et… C’était certainement cela le plus blessant. Que je ne pourrais jamais les avoir près de moi, ni pour mes fiançailles, ni pour mon mariage… Du moins pas pour celui que je désirais plus que tout.
Je ne devais pourtant pas me laisser aller. Pas face à ceux qui m’offraient autant, qui nous soutenaient de la sorte et ainsi m’étais-je forcé à sourire pour accepter la date proposée. Samedi prochain donc. Parfait.

- J’enverrais une lettre à Mara après le repas. Soufflai-je. Tu pourras la signer aussi ? Nous le ferions à deux. C’était notre fête à tous les deux.

C’était en tout cas ce que j’avais compris. Ça et d’autres choses que je tentais d’expliquer pour être certain qu’il ne me manquait rien. Mais j’avais, visiblement, été un peu trop normé.

- Donc… Les fiançailles ne sont qu’un prétexte ? Cela me semblait être pourtant quelque chose d’important dans une vie… Penchant la tête, je réfléchis alors un instant. Et… Vous vous rassemblez souvent pour le plaisir ?

Mais plus que cela… Il allait falloir que je me prépare à être félicité à « l’Australienne »… Pris dans les bras et… Ah… mon visage se fit légèrement plus blanc, un peu angoissé à cette idée alors que je déglutis rapidement pour tousser un coup. Ah… Oui… Il… D’accord.

- Je… ça ira. Ne t’en fais pas. Me forçai-je à sourire. Je… J’ai fait une accolade à ton père, je peux le faire à d’autres… Murmurai-je pas franchement convaincu de cela. J’irais aider en cuisine au pire, trouvais-je comme idée pour éviter les accolades d’arrivée. Je suppose qu’il y aura beaucoup à faire et… Je ne sais toujours pas cuisiner mais je vous promets que je pourrais vous aider Madame Wilde ! M’exclamai-je comme si elle pouvait être ma porte de sortie. Et… Des femmes le feront aussi ? M’inquiétai-je soudain malgré tout, mon visage un peu plus crispé à cette idée témoignant de ma difficulté face à la gent féminine quelle qu’elle puisse être. Enfin… Ça ira, oui.

Ça serait court, de toutes les manières et… ça irait. Ça ferait plaisir à Mika. Alors… Ça irait… Tout irait bien.

- Pourquoi vous, les occidentaux, êtes aussi tactiles ? Soufflai-je malgré tout en grimaçant légèrement. S’incliner c’est bien plus facile… Je crois que j’avais même vu des pays où ils s’embrassaient pour se dire bonjour… Ce qui était encore pire à mon sens d’ailleurs… Vous ne faites pas ça ici, n’est-ce pas ?

C’était tout comme ? Relevant la tête j’avais observé les parents de Mika tour à tour, le regard empli d’une certaine incompréhension. Leur gentillesse, leur bienveillance à mon égard m’étonnait toujours. Je n’étais rien pour eux et pourtant… Pourtant ils semblaient réellement me considérer comme leur fils… Seulement parce que j’allais épouser Mika et… Cela me faisait du bien, emplissant étrangement mon cœur d’un sentiment qui m’apaisait. Plus que je ne l’aurais cru. J’avais même, d’ailleurs, esquissé un très léger sourire à cet instant.

- Merci…

Car leur nom sonnait, à vrai dire, presque comme ma liberté. Une liberté que je gagnais petit à petit aux côtés de Mika qui me faisait ainsi découvrir tout son monde… Le téléphone, les interrupteurs et bientôt, donc, les concerts. Cela m’allait. Vraiment. Comme la fête m’irait surtout si je pouvais avoir quelqu’un de mon entourage à mes côtés… Quand bien même je me sentais un peu vexé de ne pas avoir su cacher la vérité. Au moins m’accorda-t-il que j’aurais très bien pu réellement demander les choses pour un ami. C’était déjà cela. Et dans tous les cas… il faudrait le prévenir. Je lui écrirais donc une lettre et…

- Si tu veux. Acceptai-je, serrant sa main dans la mienne. Si ça te fait plaisir.

Il pourrait en faire autant qu’il voudrait. Si cela l’amusait. Il le ferait. L’important était que ce soit fait, que Mara soit au courant et… Que je comprenne un peu plus de quoi il s’agissait, leurs habitudes. Ils se rassemblaient donc souvent par plaisir. Une chose que je ne connaissais pas et que je ne comprenais pas vraiment.

- Quels types d’activité ? Demandai-je ainsi, curieux. Pas seulement des repas pour discuter donc ?

Non. C’était une culture différente et qui disait façon de faire différente, disait aussi façon de féliciter différente… J’allais devoir subir des accolades, des câlins… Et cela m’effrayait, rien qu’à y penser, quand bien même Mika essaierait de prévenir. La cuisine m’avait d’ailleurs semblé être la meilleure idée du siècle, promettant même à sa mère de l’aider et… Je secouai la tête rapidement.

- N… Non, il ne s’agit pas de me cacher mais… Je me tus. Mmh… Peut-être juste un peu. Admis-je, oubliant un instant ma mauvaise foi habituelle. Mais autant que je vous aide dans ce cas… Je me sentirais un peu moins trouillard et asocial. Si le ton était à la plaisanterie dans ma voix, ce n’était pas non plus faux… Je n’étais pas vraiment la personne la plus courageuse quant à ma sociabilité… Mieux valait ne pas la commenter. Et ce fut d’ailleurs pire lorsque j’imaginai devoir répondre aux embrassades des femmes. J’y arriverais… Avais-je malgré tout tenté de me convaincre sans pouvoir refreiner à frisson de dégoût à y penser. Désolé… Murmurai-je malgré tout à l’encontre de la mère de Mika, une femme. Ce n’est pas contre vous, vraiment pas… C’est juste…

Difficile d’expliquer mon aversion, mais ce n’était vraiment pas contre elle. Vraiment, vraiment pas.
Dans tous les cas, j’avais eu besoin de râler contre les méthodes occidentales. Pourquoi étaient-ils tous aussi tactiles ? Enfin… Au moins, ici, pas besoin d’embrasser l’autre pour lui souhaiter le bon jour… C’était déjà cela de pris et…

- Je ne jette pas tout. Grommelai-je. Toi je ne te jette pas. Mais tu es l’exception qui confirme la règle. Peut-être exagérais-je un peu, soit. Et il n’y a pas que ton côté australien qui m’a plu. Il y a tout le reste, parce que tu es drôle, attentif, intelligent, beau quand même aussi et… Jetant un coup d’œil à ses parents, j’avais alors toussé, rougissant légèrement face à ce qui allait devenir l’étalage de ce qui m’avait plu, de mes sentiments. Pardon… Murmurai-je en me levant un peu précipitamment. Ne… Ne bougez pas, je vais finir de mettre la table. Avais-je alors soufflé comme pour fuir le moment qui me semblait inapproprié, bien trop peu habitué à démontrer mes sentiments face à d’autres personne que Mika et encore moins face à ses parents.

Ainsi avais-je rejoint rapidement la cuisine pour souffler et attraper ce qu’il fallait. Bon. Maintenant, il fallait que je fasse oublier ce que j’avais pu dire et qui me semblait être, étrangement, honteux. Quand bien même ce n’était que des compliments envers leur fils.

Ils faisaient tout cela juste pour le plaisir d’être ensemble ? J’admettais ne pas réellement comprendre ou plutôt ne pas imaginer cela vraiment possible mais… Oui… Enfin… C’était… Sûrement normal. Comme il était normal ici de s’enlacer pour se féliciter, ce qui me vaudrait bien des venues dans la cuisine, avec la mère de Mika, pour m’échapper… Et pour l’aider, afin de ne pas faire que me cacher. Quoiqu’elle semblât vouloir me rassurer un instant. Elle aussi avait souvent beaucoup de choses à faire pour avoir de la tranquillité. Un fait qui m’arracha un léger sourire de gratitude avant que je ne m’inquiète des femmes… Puis du fait de vexer Madame Wilde de par ma réaction. Une réaction qu’elle expliquait pourtant, sans que cela ne soit son entièreté… Qu’Alec pointa du doigt. Hochant ainsi la tête, légèrement grimaçant alors que la vérité était là quoique cela soit pire qu’un simple « pas ma tasse de thé ».

Enfin… De toutes les manières, j’allais effectivement épouser un australien, un occidental et donc j’acceptais sa culture… Au moins en partie, ou du moins même si j’avais des fois – souvent – du mal avec certaines de leurs habitudes. Mais après tout, ce n’était pas uniquement pour cela que je désirais l’épouser. Mais bien pour un tas de qualité que j’avais commencé à énumérer avant de m’arrêter, gêné face à cette effusion de sentiments. Je… M’excusant, j’avais alors quitté la table alors que Mika me provoquait éhontément et…

- Je n’allais pas dire ça ! M’exclamai-je à tue-tête malgré tout avant de me diriger tout droit vers la cuisine pour souffler et m’apprêter à faire face, de nouveau, à ses parents, prétextant de mettre la table.

Mais pas immédiatement. Mika était d’abord venu me rejoindre, me faisant soupirer d’aise à son contact. Tout se passerait bien. Je serais entouré alors… Oui. Tout irait bien.

- Il faut encore que Mara et Merindah puissent venir. Notai-je malgré tout avant de souffler. C’est quand même… M’arrêtant alors que le mot en anglais ne me venait pas, je grognai un coup, frustré de ne pas pouvoir m’exprimer comme je le voulais. 재미있는… Drôle. Repris-je dans un synonyme. Que celle que mes parents espèrent que j’épouse viennent à mes fiançailles…

De toutes les manières… ils finiraient par parler entre eux et nous, nous pourrions être tranquille. Esquissant un léger sourire, je m’étais laissé retourné pour lui faire face, répondant à son baiser avec tendresse alors qu’il reprenait parole.

- Ca fait beaucoup de choses pour lesquelles tu m’épouses… Soufflai-je avec un amusement. Et je n’ai jamais tort. C’est toi qui te trompes de vérité. Là est toute la nuance.

Souriant, amusé de ma mauvaise foi, nous avions malgré tout fini par préparer la table et surtout par manger, dans une bonne humeur qui m’apaisait de plus en plus depuis mon arrivée, me laissant gagner, doucement, par leur bienveillance.

Ainsi avions-nous regagné sa chambre où nous nous étions changé, me glissant dans un tshirt large et un short avant de me laver le visage et m’installer sur le lit lorsqu’il revenait, enthousiaste et… Quoi ? Qu’est-ce qu’il était en train de me proposer ? Clignant des yeux, j’avais mis quelques secondes à répondre, visiblement perdu.

- Un film ce sont les images animées, c’est ça ? Demandai-je pour être sûr. Et… Un deulama coréen ?... Fronçant les sourcils, je tentai d’être logique. Coréen je comprends, surtout si ça « parle coréen », donc je suppose que si ça parle… C’est comme les vidéos sur ton téléphone. Mais deulama… Je… Qu’est-ce que c’est ? Enfin… On peut regarder ce que tu veux. Mais à une condition… Il y a une chose à laquelle j’ai pensé et que je ne t’ai pas demandé… Il paraît que les moldus mangent beaucoup de bonbons avec de la… de la… 젤리… gelée, des petits 테디… nounours… Tu en as ? Je crois que j'avais lu que vous en mangiez beaucoup devant la télévision ou quelque chose comme ça...

Cela dit, même si la condition n’était pas remplie… J’acceptais de tout regarder.

Mika semblait certain de ce qu’il en serait. Ils viendraient alors… Soit. J’avais hoché la tête, pas réellement convaincu mais désireux de lui faire confiance. Ils viendraient… D’accord… C’était cela dit cocasse. Mes parents rêvaient que j’épouse Merindah… Et elle devient invitée de mon mariage avec un homme, avec le seul homme qu’il me fallait. Le karma avait-il appelé cela. Pourquoi pas. Je trouvais cela amusant. C’était tout.
Mais il me lista les raisons pour lesquelles il m’épouserait et… Je souris de nouveau. Cela faisait beaucoup. Vraiment. Quoiqu’une partie de ce qu’il disait était faux. Je ne me trompais jamais et… Plissant les yeux, je lui avais légèrement mordu la lèvre.

- Parce que je te laisse gagné. C’est tout. Lui avais-je fait faussement remarquer avant que nous ne fassions ce pourquoi nous étions là, que nous ne mangions finalement avec ses parents avant de regagner la chambre.

Alors qu’allions-nous faire ce soir ? Mika proposait deux activités. Des films, que j’avais visiblement bien défini et des deulama coréens. Non, des…

- D… Deul… Grommelant un coup, je soupirai. Deulagon… Deul… Deula… Rah ! Grondai-je à nouveau. Pas Deulagon ! 용 ! C’est beaucoup plus facile !

Je détestais définitivement ne pas arriver à prononcer les mots correctement. Mais pourquoi diable utilisaient-ils des « r » derrière des consonnes ? Cela ne ressemblait strictement à rien ! Dans tous les cas, j’acceptais de regarder ce qu’il voulait – et même ce qui était imprononçable – à la seule condition que je voulais goûter des bonbons en forme de teddy. Mais il fallait aussi du… Du quoi ?

- Pop… Kon ? Avais-je tenté de répéter sans, à nouveau, y arriver, ne comprenant même pas de quoi il s’agissait.

M’expliquant rapidement les choses imprononçables, j’avais malgré tout hoché la tête, retenant ce qu’il me fallait faire pour trouver quoi regarder. Lire les synopsis et « scoller » jusqu’au suivant. Ce n’était pas bien compliqué.
Ainsi avais-je lu attentivement plus de dix synopsis pour, finalement, me décider. Difficilement. Mais pile à temps car Mika revenait les bras bien plus chargés que je ne l’imaginais. Observant le plateau plus que rempli, j’avais cligné des yeux à tout ce qu’il y avait. Du thé glacé, des popkon et des bonbons… Nous devions manger tout ça ? Vraiment et… J’avais observé un peu plus intensément les popkon. C’était un peu étrange mais peut-être moins que les bonbons à la texture étrange…

- Choisi ?... Ah. Oui. Acquiesçai-je. Mais… Je ne sais pas combien il y a d’épisodes. Je n’avais vu que sur le synopsis et n’avait fait que suivre ce qu’il m’avait dit, pas franchement rassuré de cliquer ailleurs que là où je devais. Tiens. Lui. Our Dating Sim… Il… Ils disent que c’est sur deux hommes alors…

Alors je voulais voir. Comme si voir me rassurerait davantage sur le fait que dans son monde, nous serions acceptés par tous. Un peu idiot, certes, mais cela m’avait semblé une bonne idée et surtout une façon de faire écho à ce que nous étions dans un format que je ne connaissais pas.

Ma tête penchée sur la tienne, j’avais entouré ses épaules d’un bras pour l’attirer davantage à moi. Était-ce donc cela, la vie à deux ? Avec lui ? Chez les moldus ?... Je ne savais pas ce qu’allait donner le deulama mais… Mais rien que cela, ce calme, cette sérénité qui régnait dans la pièce me plaisait. J’étais heureux. Plus que jamais, je me sentais bien ici et maintenant et… Et jamais plus je ne voulais m’en passer. Ni de sa présence. Ni de ces soirées. Ni de cette façon que nous avions d’imaginer l’avenir, de nous projeter dans ce futur rêvé. Je ne voulais plus me passer de lui, de tout ce qu’il représentait. Je ne pouvais plus vivre sans lui. Je ne le pourrais plus jamais…

Le laissant ainsi démarrer la vidéo, je m’étais rapidement plongé dans l’histoire, glissant distraitement ma main dans un bol sans faire attention pour mettre un popkon a ma bouche et froncer rapidement les sourcils.

- C’est bizarre… Avais-je soufflé. C’est sucré… Un peu trop… Et ce n’était pas ça que je désirais tester. Non. Ainsi pris-je en main une poignée d’une petite poignée de bonbons que je mangeai alors avant de tousser. Difficile à mâcher et surtout… Très, très sucré. Du sucre que je tentai de faire passer par le thé qui m’apaisa avant que je ne grimace. Mais… Comment est-ce que vous faites pour manger ça ? Grondai-je un coup en observant le dernier bol. Ce n’est pas sucré ça… Hein ?... Parce que rien que ces poignées de sucre me suffiraient pour un mois entier. Avec un peu d'exagération, certes.

- Tu aimes te moquer de moi, oui. Avais-je grommelé, vexé de ne pas y arriver correctement et… Colneu… Koleuneu… Pop… RAH ! Ça m’agaçait. Ça m’agaçait définitivement.

Répétant le mot, j’avais fini par abandonner, Mika partit, pour lire les synopsis et choisir ce que nous allions pouvoir regarder de la manière la plus sérieuse possible. Au moins avais-je fini par trouver et en trouver un que nous aurions le temps de finir. Tant mieux. Esquissant un sourire, j’hochai alors la tête avant qu’il ne lance la vidéo.

Rapidement, j’avais été absorbé par l’histoire, par les personnages alors que ma main plongeait dans un premier bol et… trop sucré. Beaucoup trop sucré. Quant au second, ce que j’avais pourtant réclamé, c’était encore pire, la texture en plus. Grimaçant, j’avais avalé de grandes gorgées de thé pour tenter de rincer tout ce sucre qui allait faire exploser mes veines et me transformer en bonbon géant à force… Ce que Mika allait devenir alors qu’il en avalait une poignée pour me montrer « comment il faisait ».

- Tu n’es pas normal. Avais-je soufflé avant de m’inquiéter du dernier bol et… Qu’est-ce qu’il disait ?... Plissant les yeux, j’avais tenté de me concentrer. Tu sais… Je te comprends bien maintenant, je comprends quand tu parles vite la plupart du temps mais… Là je n’ai rien compris du tout. Il ne fallait pas exagérer sur mes capacités à tout comprendre en anglais quand il en avait autant en bouche.

Ah. Ce n’était donc pas sucré. Soupirant de soulagement, j’en avais malgré tout pris un seul pour goûter et… Oui. Beaucoup mieux. Vraiment beaucoup mieux. Quoiqu’il n’avait pas tort.

- Je crois que jusque-là, j’avais évité ça… M’amusai-je malgré tout. Je ne suis pas sûr de te laisser les bols longtemps à disposition… Quoiqu’avec des poignées comme ça, tout va vite disparaître.

Le laissant reprendre sa place, je l’avais laissé jouer avec mes doigts sans même y faire attention alors que l’épisode continuait, que je me perdais de nouveau dans l’histoire, grignotant quelques popkon normaux en même temps.
La fin de l’épisode avait rapidement entraîné un fait clair : cette soirée était parfaite. Vraiment. Tout était… Parfait. Arquant un sourcil, mon état d’âme s’était stoppé à la sensation des lèvres de Mika sur les miennes alors que je ne me faisais pas prier pour y répondre de la même façon et…
Clignant des yeux, il était inutile d’être un génie pour comprendre que Mika était déjà survolté. Survolté mais beaucoup trop beaucoup, beaucoup trop parfait à sourire de la sorte. Je n’eus d’ailleurs même pas le temps de répondre qu’il reprit, m’arrachant un rire.

- C’est vrai… C’est agréable d’entendre du coréen. C’est plus facile pour moi. Mais ça te va, à toi ? M’inquiétai-je malgré tout. Quoique s’il désirait en regarder un autre… La question ne se posait peut-être pas. Et j’ai beaucoup aimé. Mais… Le personnage principal est idiot. Je le sens. Il n’aurait jamais dû s’enfuir après l’avoir embrassé. Ça aurait été beaucoup plus facile… Comme nous. Affirmai-je alors même que nous étions l’opposé de la facilité. Tu ne t’es pas enfui lorsque tu m’as embrassé et aujourd’hui, nous pouvons commenter ce deulama et… Je t’interdis de rire. Menaçai-je en plissant les yeux avant de l’embrasser, riant de moi-même. Alors on peut en regarder un autre. Si tu veux.

Le laissant remettre l’épisode, je lui en avais de moi-même demandé un troisième, non sans lui retirer les bols de sucre avant la fin du second, n'écoutant pas la moindre de ses protestations, pour finalement m’endormir devant le dernier, la dixième minute à peine passée, ma tête posée sur son épaule et l’air plus serein que je ne l’avais sûrement jamais eu. J’étais fatigué. Toutes ces nouveautés m’épuisaient autant qu’elles me plaisaient et surtout… J’étais bien assez apaisé pour me reposer. Un mal pour un bien alors que mes bras l’entouraient rapidement, me tournant dans le lit au risque de faire tomber le plateau que j’avais oublié dans mon sommeil, alors que le plus important, à cet instant, pour moi, était de me serrer contre lui jusqu’au lendemain.

Réveillé avant qu’il ne le soit, j’avais mis quelques minutes à émerger, à me rendre compte que j’avais élu domicile entre ses bras, lové contre lui, la tête nichée dans son cou. M’extirper fut alors bien plus compliqué que prévu alors que je tentai de ne pas le réveiller. Mais ce fut chose faite… Me redressant, m’étirant, j’avais longuement baillé avant de secouer la tête. Un petit déjeuner… cela devrait lui faire plaisir. Sans tout brûler cette fois, nous allions tenter.

J’avais ainsi quitté la chambre, observant l’absence de ses parents qui avaient déjà dû partir travailler et… Me figeant devant la cuisine, j’avais rapidement secoué la tête, notre discussion de la veille me revenant en mémoire alors que mes joues rougissaient, seules, à cela. Je… Il devait plaisanter. Evidemment. Et… La cuisine, oui. Je devais faire la cuisine… Essayer, en tout cas...

- D’un coup, j’ai un doute ce qui est le plus important pour toi… Avoir un meilleur ami ou ne plus être vierge. Plaisantai-je alors avant que nous ne reprenions notre série.

Que ce soit pour l’un ou pour l’autre… A vrai dire, cela ne changeait pas grand-chose. Nous étions ensemble et nous profitions tous les deux, nous construisant un avenir qui nous appartiendrait entièrement. Ensemble. Toujours ensemble. Cette idée m’apaisait, vraiment. Bien plus que je n’aurais d’ailleurs pu l’imaginer, au point que je m’étais endormi.
En plein épisode, mon esprit avait ainsi sombré, ma tête sur son épaule. Une preuve, sûrement, que je me sentais bien, en sécurité. Une preuve qu’il était tout ce qu’il me fallait pour vivre car j’avais ainsi passé la nuit. Collé à lui, dans ses bras, sans le moindre réveil nocturne. J’avais dormi. Et bien. Très bien, même. Effaçant les semaines sans lui, les événements qui avaient pu se produire, les doutes et les peines ressenties jusqu’au matin qui, lui, ne changea pas des autres.

Je m’étais réveillé avant lui. Comme toujours. Et si me séparer de lui avait été plus compliqué que prévu, je l’avais fait, me rendant presque immédiatement dans la cuisine avec l’idée simple de lui faire plaisir dans un petit déjeuner au lit. Ainsi avais-je commencé à cuisiner, à réchauffer et à faire particulièrement attention de ne surtout rien brûler. Concentré, je ne faisais plus vraiment attention à ce qui m’entourait et cela, sûrement, valait mieux car évitant aux œufs de devenir complètement durs, par exemple et…

J’avais sursauté alors que les mains de Mika s’étaient posées sur mon ventre.

- Pardon, je t’ai réveillé ? Avais-je soufflé avant qu’il ne reprenne parole et me fige un instant.