Je n’avais définitivement pas tout compris à ce qu’il m’avait dit mais je comprenais mieux le principe. Une plume de recopiage qui permettait de faire des copies exactes même des parchemins. C’était intéressant, très intéressant comme principe. D’ailleurs, en avoir une à Poudlard serait un must mais sans électricité… Bon. Il faudrait se renseigner et y réfléchir. En attendant, Mika était parti sur un jeu avant de perdre puis de gagner, ce qui ne m’empêcha pas de me moquer gentiment de lui. Il avait perdu car il n’avait pas vu le personnage bien visible, voilà tout. Et si je ne comprenais pas son expression de victoire, il me l’expliqua de manière… Assez… Claire. Trop, même, pour mon esprit qui s’embrouilla un instant sans que j’accepte d’en comprendre le sens. Tendu, j’avais alors tenté de passer à autre chose, non sans me moquer de lui gentiment une dernière fois ce qui me valut un regard outré et une guitare qui me fit prise.

Arquant un sourcil sans comprendre alors que les partitions étaient déposées plus loin, mon sourire était rapidement revenu, amusé de le voir aussi mauvais joueur alors qu’il tentait une explication qui pouvait, d’autant plus, être vraie tant je ne mesurais pas s’il fallait ou non s’entraîner aux jeux moldus pour être bons et… Il n’était pas un perdant. Ça, je le savais. J’allais d’ailleurs rétorquer, lui répondre que jamais je ne pourrais imaginer qu’il soit un perdant, lorsque je fus de nouveau forcé à m’allonger et que… Qu’est-ce qu’il se passait ?
Clignant des yeux, mon corps, à nouveau, se tendit à son geste, à cette main posée sur ma gorge, à cette légère pression, qui m’arracha un soupir et un regard soudain voilé. Un instant court mais qui me fit perdre contact avec notre réalité le temps qu’il dura alors que, perturbé, je ne le quittai plus des yeux, incapable de réagir. Que se passait-il ? Qu’est-ce que…
Les lèvres entrouvertes, je n’avais pas calculé son mouvement tant j’étais absorbé par son visage, par mes tentatives pour comprendre ce qu’il venait de se passer. J’avais d’ailleurs à peine senti les liens autour de mes mains, bien trop peu attentif pour cela. Je ne me mis à réagir que lorsque ces dernières furent à nouveau plaquées au-dessus de ma tête et plus… Qu’elles furent attachées au lit. Ecarquillant les yeux de surprise, j’observai Mika sans savoir quoi faire, tentant de me dégager un instant.

- A quoi tu joues ? Avais-je grondé alors que, malgré moi, mon corps entier s’était tendu, que je sentais chaque muscle de mon corps se figer d’un plaisir inconnu qui venait piquer mes envies, entraînant un désir immédiat pour Mika, pour ce qu’il se passait.

Et ce fut pire lorsqu’il quitta le lit, lorsque je vis les chaussettes et le sous-vêtements qui me fut bien trop rapidement masqué par son t-shirt. Qu’était-il en train de se passer ? Pourquoi la frustration de ne pas pouvoir bouger, de ne pas pouvoir le rejoindre, venait-elle me tendre de désir à ce point ? Refusant d’admettre ce qu’il en était, par pure fierté, j’avais tenté de ne pas bouger, de ne pas montrer combien j’étais perturbé, combien j’avais envie que… A vrai dire je ne savais pas de quoi, précisément, j’avais envie. Que cela continue, oui, mais comment ? Et surtout… Quand ?
Car Mika revint s’asseoir sur moi. Sa manette en main, il s’était décidé à relancer une partie et avait visiblement envie de me le faire payer, m’arrachant cette fois un grondement puissant de frustration.

- Tu n’as pas le droit de faire ça. Grondai-je en tirant sur les liens pour tenter de m’en défaire, pour tenter de reprendre le contrôle sur ce qu’il se passait. En vain. Tu vas me le payer. Avais-je articulé, certain que je pourrais reprendre le dessus dès lors que je me serais libéré car une chose était sûre… Il n’allait pas s’en tirer ainsi.

J’étais fier. Très fier. Et si je me refusais d’admettre aimer le voir restreindre mes mouvements… Mon corps, lui, ne mentait pas. Mika sur mon bassin, le corps plus tendu que jamais alors que j’imaginais son sous-vêtement, que ses chaussettes n’avaient fait que m’entraîner davantage dans ce désir profond, je n’acceptais pas rester tranquillement à attendre. Il en était hors de question. Alors, tentant de me concentrer sur l’écran que j’apercevais derrière lui et ayant compris la mécanique de son jeu… L’idée m’était venue.

Il suffisait de bien observer. Et si je tentai déjà de le perturber, roulant des hanches sous lui, tentant de le contraindre à abandonner sa console par envie, refusant fermement de le supplier malgré cette envie prenante, il me suffit d’un coup de bassin. D’un seul. Pour lui faire rater son coup et voir son personnage mourir lors d’un combat en face à face.

- Ce n’est pas seulement de lunettes dont tu as besoin. Provoquai-je alors dans un sourire amusé quoique le regard aussi voilé que perturbé par tout cela.

J’avais envie de lui. J’avais plus qu’envie de lui, que ce jeu continue, de rester ainsi, limité et si je me refusai à l’admettre, si je voulais avant le lui faire payer… J’en rêvai actuellement. Définitivement.

Il n’allait pas m’aider. Il n’allait pas se retourner. Pas après que je l’aie fait perdre de la sorte, pas après l’avoir de nouveau provoqué. Logique, à vrai dire, mais cela n’avait fait qu’augmenter ma frustration alors qu’il avait repris une nouvelle partie. N’avait-il pas compris que je ne me laisserais pas faire ? Plissant les yeux, j’avais alors recommencé. Encore et encore. Il ne gagnerait aucune partie. Pas comme ça. Pas alors qu’il m’était impossible de bouger, pas quand il m’avait restreint, qu’il me provoquait ouvertement.
Et enfin, il avait bougé. Libérant mon bassin, je retins un grondement de frustration tant la tension se faisait de plus en plus forte. J’avais envie de lui. Plus que jamais. Et il n’y faisait rien.

- Je me crois plus que ça. Le provoquai-je de nouveau, la tête tournée vers lui, tentant de masquer le voile qui avait pris place dans mon regard.

Un voile qui fut bien plus difficile à masquer lorsqu’il se réinstalla sur moi, lorsqu’il retira son t-shirt et que mes yeux se posèrent sur lui.

- Et je suis très têtu… Avais-je murmuré, perdu dans ce que je voyais, dans ce que je sentais.

Le souffle court, c’était presqu’interdit de ce qu’il s’était réellement passé que je l’observai alors, sans bouger. Je comprenais ce qu’il venait de se passer mais… Avais-je réellement aimer cela à ce point ?... Impossible de dire le contraire alors que je le libérai dans un grondement de plaisir, que je m’allongeai près de lui pour l’attirer à moi.

- Je suis pardonné, alors ?... Avais-je murmuré comme si tout cela n’avait eu lieu que pour ce fait.

Me redressant, je l’avais de nouveau observé, les joues plus rouges que la normale alors que mes lèvres rejoignaient les siennes plus tendrement, que mon front se posait contre le sien pour que je ferme les yeux, pour que je puisse fuir son regard alors que je reprenais parole.

- Hae… Avais-je commencé avant de me mordre la lèvre. Je… C’était… J’ai aimé… Enfin quand…

Difficile d’admettre que me sentir contraint m’avait plu. Alors même que je le lui faisais subir, il me semblait que, comme souvent, si les choses pouvaient être vraies pour lui, elles ne devaient pas l’être pour moi.

- Tu es le meilleur. Finis-je par souffler, retrouvant ses lèvres. Tu ne seras jamais un perdant… Et… Tu es le meilleur. Murmurai-je.

Il ne se souvenait même plus pourquoi il avait voulu me punir, une réalité témoignant de son épuisement alors que je ne pouvais m’empêcher d’esquisser un sourire au contact de sa main sur ma joue. J’étais bien… Heureux alors que je le sentais contre moi, contre ma peau. Une sensation qui ne me quittait jamais, que je ne voulais pas perdre. Jamais.

Et si mon envie de bouger s’était envolée, j’avais malgré tout réussi à m’exprimer ou du moins à essayer de le faire. J’avais aimé ce qu’il s’était passé. Plus que je ne pouvais l’admettre et… Comment lui dire que c’était une chose que je voulais que l’on recommence, comment lui avouer cela ? Etais-je prêt à admettre que j’aimais lui être soumis ? Car c’était bien là ce dont il s’agissait, je lui avais été entièrement soumis et si ma fierté se rebellait, j’avais aimé cela. Plus que de raison. Et il n’avait pas compris…

- Je… Hésitai-je refusant de le regarder. Quand tu… Toussant un coup, je grimaçai alors, soupirant un instant pour tenter de reprendre, la voix bien plus basse. Quand tu m’as attaché et… Le reste. Soufflai-je ainsi à mi-voix. Quand je suis…

Je n’allais pas aller plus loin, la gêne revenant de plus belle alors, préférant me concentrer sur autre chose, j’avais admis une chose importante, une chose dont je n’avais jamais douté : il était le meilleur. Et il le savait. Me laissant glisser contre lui alors que ses bras m’avaient entouré, je n’avais pu empêcher un sourire étirer mes lèvres lorsqu’il me mordit, se souvenant du commencement de tout cela.

- Tu as perdu parce que tu m’as cherché. Rectifiai-je. C’est seulement à cause de toi. Je n’ai fait que répondre. Mais j’hochai doucement la tête malgré tout. Je te soutiens toujours. Avais-je alors ajouté. Mais à te venger comme tu l’as fait, je risquerais presque de changer d’avis. Lui soufflai-je avant de rire.

Un petit déjeuner au lit ? Soit. Je le ferais. L’embrassant un instant, j’avais ainsi accepté cette exigence sans broncher, bien au contraire. Je le ferais avec plaisir. Si cela pouvait lui plaire… Je ne me ferais pas prier. Le serrant contre moi un instant, enfouissant mon nez dans ses cheveux comme je le faisais bien trop souvent, j’avais doucement hoché la tête. Thunderous d’abord, guitare et chant et Winter Falls après. Rap compris donc…

- Rap aussi ? Avais-je murmuré. Tu as un peu trop confiance en mes capacités. Soufflai-je dans un léger rire en le serrant davantage entre mes bras. Mais je vais essayer. Surtout si la deuxième t’apaise… Fronçant un instant les sourcils, une idée en tête, je repris rapidement. Tu crois que je pourrais te faire écouter les musiques avec le téléphone, quand je serais parti ? Demandai-je alors.

Il me fallut de longues, très, très longues minutes pour le relâcher, pour me redresser. Ses parents n’étaient pas encore rentrés. Parfait. Car attrapant Mika, une main sous ses cuisses et l’autre dans son dos, je l’avais alors porté, non sans profiter de ses lèvres, jusqu’à la salle de bain, me débarrassant de mes vêtements restants qui contraignaient ma marche. Nous avions besoin d’une douche… Le débarrassant à son tour de ses vêtements, je l’avais dès lors attiré sous une douche chaude, profitant de ses lèvres avec une avidité que j’avais depuis bien longtemps cessé de vouloir cacher. Un baiser qui en entraîna un autre, et encore un autre, jusqu’à ce que mes lèvres ne dévient dans son cou, sur son torse, que mes mains ne parcourent sa peau, que je me fasse bien plus pressant.

Arrêter ce jeu fut presque une torture alors que je me reculai enfin dans un léger sourire, l’observant alors, ma main ayant glissée dans la sienne.

- Si je ne m’arrête pas maintenant, je vais finir par m’effondrer. Expliquai-je dans un léger rire, levant la tête vers l’eau chaude, fermant les yeux en soupirant. Je ne sais même pas quelle heure il est… Mais avais-je au moins envie de le savoir ? Pas vraiment. Je voulais seulement que ces instants avec lui ne s’arrête jamais. Est-ce que tu veux… Hésitant un instant, mon regard se fit rapidement plus amusé. Est-ce que tu veux que je joue un peu de guitare pour commencer à apprendre la chanson pendant que tu t’entraînes à ne pas perdre… M’arrêtant net, j’avais reculé d’un pas en me mettant à rire. Ne te venge pas ! J’arrête ! Promis ! Plaisantai-je en faisant mine de risquer d’être battu avant que mes bras ne reviennent l’enserrer, tendrement. Pour être sérieux… Tu veux continuer de jouer à ton jeu pendant que je commence à apprendre Thunderous ? Soufflai-je enfin. On peut attendre tes parents comme ça. Sauf si tu veux faire quelque chose ou m'apprendre à jouer aussi... Puisque je dois te soutenir jusqu'à ce que je sois meilleur. Ce qui n'arriverait jamais, c'était certain. D'autant que même si cela pouvait arriver, je continuerais à le soutenir. C'était évident. Même s'il ne voyait pas les autres personnages.

Il recommencerait… C’était la seule chose que je voulais retenir à cet instant, peu désireux d’appuyer sur ce sujet de discussion tant il me semblait encore bien trop gênant de parler de mes envies. Alors, je l’avais serré contre moi, je l’avais embrassé, non sans lui rappeler combien il était le meilleur. Il le serait toujours. Même s’il perdait sur son jeu. D’ailleurs, je n’étais pas le responsable de ses défaites. Non. Il l’avait cherché, voilà tout et j’admis même le risque de chercher à nouveau à ce qu’il se venge si c’était comme il l’avait fait.

- Je n’oserais pas te dire comment est-ce que tu dois te venger. Soulignai-je dans un très léger rire avant qu’il ne réclame un petit déjeuner au lit et surtout des chansons…

Des chansons qui me semblaient bien compliquées mais que j’allais tenter de faire, pour lui. Pour moi aussi, à vrai dire, car elles m’avaient plu mais… Il attendait beaucoup de moi. En étais-je au moins capable ?

- Oh. Alors si Changbin gère trop… Commentai-je faussement en souriant. Je ne vais pas me laisser battre par un moldu. Mais il croyait en moi et… Cherchant ses lèvres un instant, j’avais alors soufflé. Merci… Car il était bien l’un des seuls à me pousser autant qu’il le faisait. Le seul à me donner envie de me dépasser réellement, à me donner un but.

Et au moins la distance me laisserait-elle malgré tout lui faire écouter mes progrès, les chansons qu’il aimait tant. Le laissant se lover contre moi, je m’étais imprégné de son corps, de son odeur alors que mon nez s’était, comme toujours, enfoui instinctivement dans ses cheveux, que mes yeux s’étaient fermés le temps de profiter de cet instant de calme absolu jusqu’à ce que je me décide à bouger. Nous avions besoin d’une douche et douche nous allions prendre.
Le portant jusqu’à la salle de bain, je n’avais su m’empêcher de l’embrasser, de profiter de sa présence, de m’enflammer à nouveau contre lui avant que je ne m’arrête, difficilement. J’allais finir par m’écrouler d’épuisement et… Arquant un sourcil, un léger sourire étira le coin de ma lèvre, amusé.

- Si tu en as envie, je te laisse le soin de me le montrer, avais-je plaisanté avant de changer de sujet.

Qu’allions-nous faire ensuite ? Devait-il s’entraîner à ne pas perdre ? La plaisanterie m’avait échappé avant que je ne me rattrape en riant d’autant à son air boudeur.

- J’adore souffrir. Ris-je avant qu’il ne décide de notre programme : je jouerais. Pour lui rappeler qu’il m’aimait. Parce que tu ne m’aimes que pour ma musique ? Avais-je commenté, sourcil arqué.

Un commentaire qui passa rapidement à l’as alors que ses lèvres rejoignaient les miennes, que ses mains ne me touchent à nouveau. Il me l’avait montré… Et j’avais à nouveau sombré, incapable de lui résister, incapable de résister à mes propres désirs.

Je ne m’étais finalement pas écroulé. Epuisé, oui, mais je tenais encore debout, du moins assez pour enfiler short et tshirt et me réinstaller sur son lit, guitare en main, pour me concentrer. Perdu dans ma musique, je n’avais plus vraiment fait attention au reste du monde, jouant et rejouant les mesures, corrigeant mon doigté, me laissant envahir par ce qui me passionnait jusqu’à ce qu’un mouvement n’attire mon attention et que je n’observe Mika attraper Rainy pour… Il s’était endormi…

Un sourire attendri étira mes lèvres alors que ma main s’avançait pour caresser sa tempe ainsi que la tête du lapin lové contre lui. J’aimais ce tableau. Ils étaient magnifiques… Plus que cela même. Me penchant légèrement, j’avais alors pris mon téléphone pour capturer ce moment dans une photo qui devint mon fond d’écran avant que je ne reprenne ma guitare, non sans avoir couvert Mika du draps. Et à nouveau, j’avais joué. Plus doucement, cette fois, pour ne pas risquer de le réveiller.

Et à nouveau… Je me perdis dans mes pensées. Des pensées qui finirent par être bousculées par la voix de Mika, me faisant lever la tête avant de sourire à son compliment. Me penchant vers lui pour embrasser sa tempe, j’haussai doucement les épaules.

- Des années d’entraînement pour lire une partition et connaître le solfège. Avais-je simplement répondu. Comme toi quand tu apprends quelque chose au Quidditch. Je serais complètement incapable de reproduire ce que tu fais. Ce n’était même pas « galérer à », il faisait un métier auquel jamais je ne pourrais toucher. Mika était finalement plus touche à tout que moi… Avec de l’entraînement tu pourrais faire la même chose, que ce soit au violon ou à la guitare. Assurai-je ainsi avant de reposer ma guitare pour me glisser contre Rainy et lui. Tu as pu te reposer un peu ? M’inquiétai-je légèrement, caressant lentement sa taille avant que mon regard ne se dirige vers le lapin, entre nous. Et toi tu as bien compris où dormir. Soufflai-je amusé, gratouillant la tête de l’animal. Je vais finir par être jaloux, Rainy, menaçai-je faussement. Tu préfères ton deuxième papa à moi, c’est vexant.

Vexant, mais logique. Mika était solaire, Rainy était heureux quand il était là, quand il s’occupait de lui. Il lui avait donné une joie de vivre que je ne lui connaissais pas. Tout comme à moi, d’ailleurs. Alors… Cela m’allait. J’en étais même heureux. J’étais heureux de voir combien Rainy pouvait être heureux et apaisé.

- En attendant tes parents… Est-ce qu’on pourrait sortir un peu Rainy dans le jardin ? Avais-je demandé en observant la boule de poils qui s’étirait. Ça lui ferait du bien… En Corée, il me suit souvent dans le jardin. Il ne s’enfuit pas et est trop peureux pour s’éloigner de plus de cinquante centimètres mais il pourrait se dégourdir un peu les pattes ?

Mais il y avait des monstres dehors alors… Je n’en étais pas franchement convaincu.

- Et ce ne sont que des notes. Affirmai-je alors en comparaison.

Ce n’était, seulement, que deux disciplines différentes, mais il s’agissait là d’entraînement et rien d’autre, le talent n’entrant jamais vraiment en jeu lorsqu’il s’agissait de mes passions, paradoxalement à ce que je pensais de lui. Dans tous les cas, il ne voyait que peu d’intérêt à s’entraîner sur les instruments, du moins à part celui de passer du temps avec moi, ce qui me fit évidemment sourire.

- Tu n’as pas besoin de ça pour passer du temps avec moi. Assurai-je en m’allongeant finalement contre eux.

Au moins s’était-il reposé. Tant mieux. Il fallait dire que je ne l’avais pas aidé à cela depuis que nous nous étions retrouvés l’avant-veille…

- Demain, on reste ici, comme ça tu te reposeras.

Il était hors de question que je le fatigue d’avantage. Il en avait déjà bien trop fait. Il avait besoin de se reposer. Et visiblement, Rainy aussi tant il trouvait toujours les bonnes places, ce que je ne manquais pas de faire remarquer, non sans ajouter que je finirais par être jaloux à le voir préférer Mika à moi. Un mensonge, évidemment, tant j’étais heureux de voir qu’ils s’entendaient bien.

- Si c’est seulement pendant les siestes… Soufflai-je faussement, un air boudeur au visage avant que ce dernier ne s’éclaire à nouveau à l’entendre parler. Si tu le considères comme ça, alors je ne peux rien dire… ça fait de nous la famille à l’enfant le plus mignon de Poudlard. Ris-je alors.

Mais pouvions nous sortir Rainy ? Il avait l’habitude du grand air et après des jours à être enfermés… Quand bien même il en avait l’habitude, cela lui ferait du bien d’être dans l’herbe… Mais était-ce une bonne idée ? N’y avait-il pas trop de risque avec les monstres de l’extérieur ? Mika approuva. Cela ne me rassurait pas complètement mais il ne ferait jamais courir le moindre risque à mon familier alors… Soit.
Me redressant à sa suite, j’esquissai un sourire en le voyant sécuriser les lieux dès lors qu’il fut dehors. Il prenait réellement soin de l’animal et… Cela me faisait toujours du bien à l’observer. Attrapant ainsi Rainy entre mes doigts alors que tout son petit environnement était sorti, je l’avais déposé dans l’herbe, l’observant un instant paniquer face à ce qu’il ne connaissait pas.

- 레이니! 오다. 우리는 여기에 있습니다. 나를 따르라. Assurai-je en utilisant les mots que je lui répétais souvent chez nous. 당신은 안전합니다. J’allais donner l’explication de mes paroles à Mika quand… Clignant des yeux, je n’avais pu m’empêcher de me taire pour l’observer enlever son t-shirt, secouant la tête lorsqu’il se mit à râler. Comme si tu pouvais un jour être horrible. Soulignai-je dans un sourire en m’avançant vers lui pour le laisser me protéger du soleil.

Au moins avais-je moins de surface dégagée que lui. Resté en short et t-shirt, j’avais même pris une casquette pour m’éviter l’insolation, on n’était jamais trop prudent après tout. La crème solaire étalée, je penchai légèrement la tête. Jouer au bord de la piscine ? D’accord. Bonne idée. Ses parents n’étaient de toutes les manières pas encore là alors…
J’étais retourné dans la maison pour chercher ma guitare avant de me réinstaller près de lui, glissant mes pieds dans l’eau en soupirant de bienêtre. C’était agréable. Définitivement.

- Tu veux entendre quelque chose en particulier ? Lui avais-je demandé.

Son vœu exaucé si vœux il y avait, j’avais alors enchaîné deux autres chansons avant de me reconcentrer sur l’apprentissage de Thunderous dont les partitions flottaient devant moi, maintenues en l’air par un sort. Une chanson dont j’avais réussi à jouer les premières mesures suffisamment fluidement pour y ajouter le rap. Ce n’était pas encore ce que je maîtrisais le plus, mais je tentais, j’essayais et je me reprenais, me corrigeais sans discontinuer. Il fallait que ce soit parfait. Ne serait-ce que pour lui.

Ce fut Rainy qui m’arrêta le temps d’un instant, m’obligeant à hausser le ton alors qu’il s’approchait, à mon sens, un peu trop dangeureusement de la piscine.

- 레이니. 그만해. Grondai-je fortement. 즉시 물러서십시오. 물러서다. Laissant le temps au lapin de reculer, je soufflai doucement. Je lui mets souvent une petite piscine… Murmurai-je, un peu gêné d’avoir l’impression d’exagérer avec Rainy. Je suppose qu’il a été attiré par l’eau…

L’incident clos, j’avais alors pu reprendre la musique, le rap et le chant, gardant un œil attentif sur le lapin qui semblait vivre ses meilleurs moments, courant à droit et à gauche, jouant avec tout ce qu’il pouvait trouver jusqu’à foncer dans Mika, comme pour l’appeler à jouer, ce qui m’arracha un rire et me fit rater deux mesures par la même occasion. Un raté qui ne me dérangea, pour une fois, pas tant le moment était mignon.

- Je reviendrais… Ce n’est pas grave si on ne fait pas tout maintenant, assurai-je dans un sourire alors qu’il était hors de question que je le fatigue davantage, du moins en le faisant autant bouger. Il avait besoin de repos et… De toutes les manières, repris-je, nous avons aussi des choses à faire ici, non ? Nous allions donc en profiter et Mika allait pouvoir se reposer. De deux choses l’une.

Il allait d’ailleurs commencer en prenant, simplement, le soleil dans son jardin pour que Rainy puisse profiter de l’air frais et… J’admettais que les multiples dangers que je ne connaissais pas encore m’inquiétaient. C’était évident. Evident, certes, mais j’avais confiance en Mika et… Enfin, je l’avais rejoint, non sans lui affirmer que le mot horrible ne pourrait jamais lui aller.

- Transparent, vert, ou rose, ça ne change rien. Soufflai-je dans un rire alors qu’il me protégeait du soleil. Tu restes la plus belle personne que je connaisse. Et cela ne risquait certainement pas de changer. Bien au contraire…

Chose faite, j’avais alors été rapidement cherché ma guitare pour jouer, pour passer ce moment de détente en musique alors que je lui avais jouer la toute première chanson, la plus maîtrisée, avant toute chose, avant que je ne continue mon apprentissage de Thunderous et que Rainy ne m’arrête dans mon élan, me faisant gronder de peur qu’il ne tombe dans la piscine. Un événement passé rapidement et qui n’empêcha pas le lapin de revenir vers nous et surtout vers Mika pour attirer son attention. Il voulait jouer. Et il savait qui était le plus dynamique de nous deux, comme à Poudlard. La scène me fit d’ailleurs sourire alors que Mika prenait toujours autant de plaisir à jouer avec Rainy…

Oui. Définitivement. Je reviendrais. Le plus vite possible tant je me sentais serein, tant je me sentais heureux à cet instant. Tout était parfait… Rien ne pourrait l’être davantage, d’ailleurs à mon sens, quand bien même je me redressai, ratant une note, alors que Rainy entrait dans l’eau. J’avais confiance en Mika, bien plus, d’ailleurs, qu’en n’importe qui mais… Secouant la tête, je me rappelai à l’ordre. Il n’y avait pas de mais à avoir. Je faisais confiance à Mika, Rainy ne risquait rien. Je le savais, pourtant, mais tout était encore trop instinctif. Je m’inquiétais. Toujours. Pour tout.
Mais ils avaient joué ensemble sans que rien ne se passe autrement que la joie visible de mon familier à tout cela. Une joie qui m’apaisait terriblement alors que j’avais fini par poser ma guitare pour les observer, un sourire aux lèvres.

Attrapant Rainy lorsque Mika me le tendit, je m’étais rapidement exécuté, séchant Rainy avant de profiter de l’avoir dans les bras pour le câliner un instant, le relâchant rapidement pour lui laisser reprendre sa liberté et arquer un sourcil.

- Oui… Soufflai-je pour toute réponse. Il aime être dehors… Si c’est sécurisé… Il sera forcément heureux. Je n’en doutais pas. Loin de là.

Glissant ma main dans ses cheveux lorsqu’il revint vers le bord poser sa tête sur mes genoux, j’eus un air mitigé à sa question.

- Quand je suis arrivé, il m’a montré… Beaucoup, beaucoup de choses… D’ailleurs ta mère a râlé car il devait ranger le salon des banderoles de bienvenue, me rappelai-je dans un léger rire amusé que je n’avais pas eu ce jour-là tant j’étais angoissé et mal à l’aise. Mais je n’ai pas vraiment tout vu. Il m’a juste montré certaines choses. Pas tout.

Mais avant cela… C’était avec douceur que je m’étais glissé, à mon tour dans la piscine, sans même me déshabiller. J’avais alors glissé un bras autour de Mika dans un soudain besoin de le sentir contre moi, enfouissant ma tête dans son cou.

- Et ce n’était pas la peine d’acheter autant de chose. Avais-je néanmoins repris en soupirant de bien être à son contact, fermant les yeux pour me laisser bercer tant par l’eau que par son odeur. Je ne voulais pas que ma venue vous envahisse… Même si cela m’avait, en un sens, fait plaisir, autant que cela m’avait gêné. Au moins Rainy était-il plus qu’heureux ici, tout autant que choyé. Et c’était l’une des choses les plus importantes pour moi. Mais reste un peu comme ça, s’il te plait… Avais-je murmuré, embrassant son cou une seconde pour me serrer davantage contre lui. Je suis bien là…

J’étais même plus que bien… Ma respiration s’apaisait alors. L’eau détendant mes muscles, j’avais fini par esquisser un léger sourire jusqu’à ce que je ne m’oblige à me séparer de lui, difficilement, pour venir chercher ses lèvres avec tendresse, caressant lentement sa joue.

- Si je ne te lâche pas maintenant, je reste là pour l’éternité. Avais-je soufflé dans un très léger rire alors que Rainy arrivait vers le bord de la piscine pour nous observer. Et je crois qu’il n’a pas envie que je te kidnappe pour l’éternité… Surtout vu tout vos achats qu’il a encore à découvrir…

Quoiqu’il était déjà bien heureux ainsi car il était rapidement repartit de l’autre sens, courant et jouant avec ce qui avait déjà été sortit avant de s’écrouler dans son panier, visiblement fatigué quoique ses yeux grands ouverts ne nous indique rien d’autre qu’une attention claire : il avait encore envie de jouer, il n’attendait qu’un signe qui ne vint pas immédiatement puisque je ne pus m’empêcher de me glisser à nouveau entre les bras du sorcier.

- En fait… L’éternité me va. Murmurai-je.

- Si tu es plus à l’aise…

C’était là le plus important, la seule chose que je désirais réellement. Il pourrait tout faire, il pouvait tout faire… Tant qu’il était heureux et serein. Même avoir les cheveux bleu. Hochant doucement la tête, j’avais été cherché ses lèvres un instant.

- Je t’aimerais avec les cheveux multicolore et même sans cheveux. Lui avais-je soufflé avant de le laisser me protéger du soleil pour, enfin, m’asseoir et jouer, accompagnant autant Rainy que Mika dans leur propre jeu jusqu’à ce que je ne doive sécher le lapin, en profitant pour le câliner un instant, profitant du moment dans un bien être infini.

L’idée de Mika n’était d’ailleurs pas mauvaise, bien au contraire. Rainy aimait l’extérieur, cette sensation de liberté que lui offrait tout jardin. Lui laisser presque libre accès serait pour sûr une idée grandiose pour lui faire plaisir. D’autant plus si ledit jardin était personnalisé avec ce que lui avait acheter Mika et son père… Et je n’avais pourtant pas encore tout vu.
Hochant la tête, je m’étais glissée dans l’eau pour l’attirer à moi, désireux de ne pas me séparer de lui. Ils avaient beaucoup acheté, beaucoup trop même, définitivement. Une bonne chose pour Rainy, certes mais… Je craignais toujours de les envahir et sa remarque m’arracha un léger rire.

- C’est bon. Soufflai-je en secouant la tête sans même la redresser. J’ai trop peur que tu veuilles me noyer si je te fais répéter encore une fois…

Je savais les choses. Je savais ce qu’il me dirait mais c’était plus fort que moi. Moins qu’avant, certes. J’apprenais, petit à petit, à ne plus avoir peur d’être de trop, à ne plus craindre de m’imposer et bien qu’il ne me soit pas naturel de m’exprimer, les peurs que j’avais s’étiolaient, petit à petit. Mais je savais. Je savais très bien que je ne le dérangeais pas, que nous étions bien, là, tout de suite, au point que je ne veuille plus bouger, que je refuse qu’il ne bouge, sa réponse me faisant sourire tendrement avant que je ne me décide à chercher ses lèvres l’espace d’un instant avant de me séparer de lui, presque difficilement.

- Si je te kidnappe et que je ne te lâche plus, tu auras plus de difficulté pour jouer avec lui. Fis-je néanmoins remarqué.

Cela dit le lapin n’était-il pas difficile à contenter. Pour preuve, dès lors qu’il eut un peu notre attention, il retourna jouer avant de s’allonger dans son panier, me faisant de nouveau sourire.

- J’aime le voir comme ça. Soufflai-je. Il est heureux… Je le sens, il est bien ici, plus qu’en Corée…

Et c’était en immense partie grâce à Mika contre qui je me glissai de nouveau.

- La mort ne pourra jamais rien faire pour nous séparer. Approuvai-je à mi-voix avant qu’il ne se sépare de lui-même.

Pourquoi ?... Grimaçant, je n’étais pas très convaincu de l’idée alors que je n’avais que l’envie de profiter de ses bras encore et encore. Mais il allait revenir… Et ce fut long. Enfin. Long pour moi. Peut-être pas réellement. Mais quelques secondes suffirent à me faire râler.

- Tu me manques ! M’exclamai-je dans une grimace exagérée en frappant trois fois l’eau de ma main. Mika ! J’ai froid ! Il faut que tu reviennes ! Vite ! Sinon… Je vais mourir d’hypothermie sans toi !

Et il était revenu, avec un transat sur lequel je me hissai à mon tour pour m’y allonger, soupirant d’aise lorsque sa main toucha ma peau, sous mon t-shirt.

- Le soleil me fait fondre. Commentai-je alors. Et puis je ne voudrais pas être moins sexy pour l’homme le plus sexy de l’univers… Il faut que je reste blanc.

J’admettais ne pas aimer bronzer. Être blanc m’allait particulièrement bien. C’était… A vrai dire cela avait toujours été comme ça, depuis que j’étais enfant, je devais me protéger du soleil, ne pas sortir sans me couvrir, faire attention à ne pas prendre trop de couleurs… Ce n’était donc qu’une habitude, pour moi.

Mais même si je devais bronzer… Je bronzerais. Il était hors de question que je bouge. Hors de question que je le relâche alors que ma main caressait lentement sa peau. J’étais bien… Vraiment bien et… A vrai dire, je ne fis pas vraiment attention au reste. J’eus l’idée de protéger la piscine afin d’éviter à Rainy de nous rejoindre mais ce fut tout… Mon esprit sombra contre Mika. J’étais trop bien. Beaucoup trop bien… Si bien que ce ne fut que le son de la voix du père de Mika qui appelait Rainy qui me fit sursauter et tomber du transat, entraînant Mika dans ma chute.
J’étais encore trop sur la défensive, trop sur mes gardes et si la voix de Mika n’était plus perçue comme la moindre menace, les autres voix, elles, semblaient me réveiller, m’effrayer. Il me fallut plusieurs secondes pour me reprendre, pour que ma respiration affolée ne se calme, comme si j’avais été pris sur le fait d’une chose interdite : le repos.

Argument assez convaincant pour que je ne m’y oppose pas autrement que dans un léger rire. La nourriture était importante et…

- Alors tu préfèrerais des légumes à l’éternité dans mes bras ? Avais-je néanmoins faussement répondu dans un sourire mutin.

Oui. Définitivement. Nous étions bien ici. Rainy et moi. Avec mon sourire et avec la joie de vivre que le lapin se découvrait d’autant plus à cet instant. Un bonheur qui me faisait plaisir, qui me faisait même du bien à observer alors que la finalité me plaisait tout autant.

- J’expliquerais ça à mes parents, me surpris-je à plaisanter sans même la moindre tristesse dans ma voix au fait qu’ils ne sauraient jamais la vérité, comme si toute trace de cette peine s’envolait à ses côtés. « Père, Mère, je retourne en Australie dès ce soir, Rainy est bien plus heureux avec une famille qui l’aime plutôt qu’avec vous, désolé ».

Et là où, habituellement, une moue déprimée s’affichait sur mon visage, ce fut un sourire amusé qui l’orna alors, accompagné d’un léger rire alors que Mika se décidait à me quitter, à me laisser seul et dans l’eau froide, ce qui me fit râler, un peu dramatiquement : sans lui, j’allais mourir d’hypothermie ce qui le fit rire, me faisant l’arroser en plissant les yeux.

- Et tu te moquerais même ! Le fustigeai-je avant de grimper contre lui sur le transat aquatique, profitant de ce contact qu’il m’offrait alors, riant de sa remarque. Tu as tout compris. Assurai-je dans un sourire. Je suis un prince précieux.

Ce qui n’était, des fois, pas vraiment faux à bien y réfléchir, mais c’était encore un autre sujet. A cet instant, je préférais encore me moquer de moi-même. A cet instant, je préférais profiter de ce qu’il se passait alors, de l’avoir contre moi, de me sentir si bien que j’avais fini par m’endormir, doucement.

La sieste fut réparatrice, c’était un fait, quant au réveil… Il fut au moins efficace alors que la voix d’Alec m’avait fait basculer dans l’eau, entraînant Mika dans ma chute. Surpris, encore endormi et le cœur battant de peur, il m’avait fallut de longs instants pour comprendre ce qu’il venait de se passer sans que je n’arrive à calmer ma respiration qui s’était alors accélérée.
Pourquoi avais-je bougé d’un coup ? Il me fallait encore quelques instants pour calmer ma respiration affolée autant que mon cœur pour répondre. Me hissant sur le bord de la piscine, j’avais alors calmé cette hyperventilation en me concentrant, difficilement, sur un point, en me rappelant où j’étais, que je ne risquais rien, que personne n’allait me faire de reproche pour m’être endormi avant la nuit. J’étais en sécurité. En… Sécurité…
Ce ne fut que lorsque Mika revint que je pus enfin parler, secouant la tête.

- N… Non, ça va… Ton père m’a fait peur… Admis-je sans en expliquer la raison alors qu’il ne comprendrait certainement pas, que cela ne ferait que le conforter sur ma famille, je le savais. Ce n’est pas grave, Alec… Avais-je alors répondu à son père en me levant, tremblant encore légèrement de la frayeur que j’avais eu tandis que la mère de Mika sortait à son tour.

Secouant la tête, j’avais avancé vers elle en m’inclinant légèrement alors qu’elle me séchait.

- 죄송합니다… (Désolé…) Avais-je prononcé. 보통 저는 오후 중반에 졸면 안 돼요. 난...그냥 무서웠어요. 모든 것이 괜찮습니다... (Habituellement, je n'ai pas le droit de m'assoupir en plein après-midi. Je... J'ai seulement eu peur. Tout va bien...) Peut-être qu’elle comprendrait un peu mieux ma réaction, quant à ma tenue… Mika avait répondu pour moi. Je n’étais pas vraiment parti pour m’endormir. Notai-je néanmoins dans une moue réellement désolée pour le remue-ménage, prenant enfin connaissance de la réalité pour poser ma main sur la joue de Mika, de moins en moins dérangé par la présence de ses parents, quoique toujours dans une contenance certaine. Je ne t’ai pas fait mal au moins ? Lui demandai-je, soudain inquiet. Désolé Hae…

Le réveil avait été difficile pour tous les deux… Mais une chose avait réussi à capter mon attention malgré tout, malgré tout le bazar que j’avais provoqué. M’arrêtant à quelques pas de là où nous étions, j’avais alors observé Rainy et Alec, le lapin visiblement en confiance avec le père de Mika.

- … A part avec Mika il n’avait jamais accepté de s’approcher comme ça de quelqu’un d’autre que moi et encore moins d’apprendre des tours… Avais-je soufflé dans la surprise la plus totale en m’accroupissant pour observer l’animal bienheureux. On a échangé mon lapin… Murmurai-je en penchant la tête. Ce n’est plus Rainy… Mika… Avoue… Une araignée de deux mètres ou un requin de vingt cinq a avalé Rainy et tu l’as remplacé par un lapin qui a confiance en tout le monde…

J’exagérais, évidemment, mais tout de même… Cela restait particulièrement surprenant. Parfait, oui ! J’en étais heureux, mais surprenant…

- Comment est-ce que vous avez fait, Alec ?... Car cela restait un mystère tant je n'avais rien vu.

J’étais précieux à son cœur… C’était peut-être la chose qui m’importait le plus. Tant qu’il m’aimait, tant que je pouvais être avec lui, alors le reste pouvait s’effondrer que cela ne me dérangeait pas. Tout irait bien tant que j’étais avec lui. Tout, sauf peut être notre réveil qui vu particulièrement rude alors que j’avais entraîné Mika dans ma chute dans l’eau froide. Au moins fûmes nous réveiller… Par la simple peur que j’avais eu de la voix de son père, me rappelant celle de mon propre père dans mon demi sommeil. De quoi craindre quelques remontrances alors que j’expliquai rapidement, en coréen, à Madame Wilde ce qu’il en avait été. Je n’avais pas droit à ce genre de sieste chez moi et… J’avais seulement eu peur. Rien d’autre. Ce qui sembla la désolée, me faisant secouer la tête avant de m’incliner, la remerciant alors avant que je ne tienne à préciser une chose malgré tout : je n’avais pas prévu de m’endormir. J’avais juste été… Trop bien. Là. Dans ses bras.

Lui avais-je néanmoins fait mal ? Sa réaction m’arracha un léger rire mais surtout un plissement d’yeux alors que je l’attrapai sur mon épaule pour l’approcher de du bord de la piscine, le menaçant soudainement.

- J’ai bizarrement soudain envie de tester si tu es vraiment en sucre ! M’exclamai-je avant de le reposer, au sec, près de moi. Il allait bien. C’était le plus important.

Enfin… Il y avait une deuxième chose importante. Une chose que je n’avais jamais vu chez Rainy autrement qu’avec Mika ou moi. Il avait obéi, il avait appris un tour d’un autre, d’un presqu’inconnu et… Comment ? Enfin… Etait-ce vraiment mon lapin ? Ou avait-il été remplacé après avoir été mangé par… Je me stoppai net, observant Alec l’air effaré.

- Des requins terrestres géants ?... Répétai-je. Qui font vingt mètres ?... Me tournant vers Mika dans l’espoir infini qu’il réfute l’existence de ces animaux, j’observai de nouveau Alec avant de poser mon regard tout autour de nous. Il… Il y en a pas ici, hein ?... Soufflai-je pas franchement très rassuré.

Pas dans ma ligne de mire en tout cas. Vingt mètres… Ca ne pouvait pas se cacher. Alors… Je tentai de me concentrer de nouveau sur Rainy : comment avait fait le père de Mika ? Facile. Des friandises… Evidemment… Comme avec Mika, ce qui me fit rire alors que le sorcier rétorquait de manière très… Disons… Simple. Des remarques qui tombèrent littéralement à l’eau alors que ses parents firent le tour de quelques deal avec lui… Un ordre, une friandise… Définitivement… Ce qui me fit d’autant plus rire aux éclats alors que les larmes me montaient aux yeux jusqu’à ce qu’il ne parle du Professeur Avery.

- Je le trouve compétent comme professeur… Avais-je alors prononcé sans soutien aucun envers Mika, je l’admettais.

Mais il allait travailler, et surtout… M’approchant de lui, un sourire aux lèvres, j’avais glissé ma main dans son dos avant de me tourner vers son père.

- Rassurez-vous. Je m’engage à devenir son professeur particulier et à être intransigeant sur ses études dans ce cas. Et pas seulement parce que j’admet me sentir bien chez vous. Soufflai-je néanmoins en baissant les yeux, plus gêné, redressant ceux-ci sur Mika. Alors tu vas travailler tous les sois avec moi à la bibliothèque – cela nous empêcherait de faire tout autre chose que… Que ce que nous faisions souvent dans la chambre – et tu auras le droit à ce que tu veux à chaque exercice réussi. Pouffai-je un instant avant de me tourner vers Alec. C’est ça ? Un ordre, une récompense ? Plaisantai-je en relâchant le dos de Mika. Ca me va, moi… De sortir avec un lapin. M’approchant de l’oreille de mon fiancé, j’avais alors murmuré. Le lapin le plus merveilleux du monde… Et c’était le moins que je puisse dire… Je t’aime… Mais… Dire Hamster, Lapin, ça va finir en ferme… Me mis-je à rire à plus haute voix.

D’autant qu’au mot Lapin, Rainy s’était agité. Il était le seul lapin et donnant des petits coups de tête à Mika, il me fit à nouveau rire, sereinement.

- Pardon ! M’exclamai-je en levant les mains avant de lui gratter la nuque. Le Roi Lapin, c’est toi… De toutes façons, Mika fait tout ce que tu désires, on le sait. Soufflai-je en l'attrapant de la capuche de Mika pour le reposer à terre non sans observer autour de moi pour être certain qu'un requin terrestre n'était vraiment pas là.

Ce n’était plus des animaux terrifiant à ce niveau… C’était… L’enfer sur terre. Vraiment et… Il me taquiner ? Clignant des yeux j’avais observé Mika et son père à tour de rôle. Qui était donc en train de se moquer ?... Son père. Bien sûr. Ce qui me valut une moue vexée de m’être fait aussi facilement avoir tant je pouvais être naïf des fois.

- Je n’ai pas été traumatisé. Grommelai-je malgré tout, la fierté reprenant le dessus. Je ne m’attendais pas à ce que mon fiancé désire se suicider en se faisant avaler par un requin, nuance.

Fiancé… J’admettais que dire ce mot devant ses parents avait un quelque chose… D’à la fois perturbant mais d’absolument… Merveilleux. Tout comme était merveilleux la façon dont Alec avait apprivoisé Rainy… Et éduqué Mika. Ce qui me fit rire, vraiment rire avant que je ne vienne supporter notre professeur de métamorphose, entraînant une remarque bien placée de Mika. M’étouffant soudainement, mes yeux s’étaient baissés vers le sol, absolument gêné face à ses parents.

- Comme si… Avais-je commencé à murmurer avant que je ne me stoppe, que je ne m’empêche de finir ma phrase tant elle était encore plus gênante.

Pourtant, l’idée était là… Comme s’il pouvait me résister. Je n’y croyais pas et… Mieux valait que nous passions à autre chose comme… Oui. Voilà. Les cours et son apprentissage. Je venais de me faire professeur particulier devant ses parents, m’engageant à le faire travailler non sans oublier de le récompenser. Au moins son père était-il d’accord et… Oui, Mika était un lapin. Mais le lapin le plus merveilleux du monde… Et aussi le plus entêté. Plissant les yeux alors qu’il se moquait de mon plan, j’avais haussé les épaules.

- Après tes entraînements, alors, avais-je menacé avant que Rainy ne se rebelle à son tour.

Lui, était un lapin. Pas les autres. Et surtout… Il fallait que l’on s’occupe de lui. Cela dit, Mika n’avait pas tort. C’était presqu’injuste. Injuste, mais drôle…

- Il ne fait que reconnaître qui dit la vérité… A croire que je ne dis pas vraiment de « conneries ». Soufflai-je en reposant le lapin qui accouru vers Alec pour provoquer la menace de ce dernier envers son fils, non sans que ce dernier l’ait bien mérité. Je… Je préfèrerais qu’il reste en vie, si c’est possible. M’étais-je pour autant interposé dans un léger sourire avant que je ne sois tiré à l’intérieur, jusqu’à la chambre de Mika.

Arquant un sourcil, je n’avais pas compris pourquoi il venait de m’entraîner mais… D’accord et…

- Oui mais…

C’était déjà le cas ? Plissant les yeux, je penchai doucement la tête en l’observant.

- Tu décides ? Soufflai-je à mi-voix en m’approchant dangereusement de lui, du moins… Autant que je le pouvais. Tu penses vraiment que tu décides ?

C’était le cas. Mika décidait la grande majorité du temps. Mais… Je me refusais de lui laisser cette victoire alors que mes mains se posaient sur sa taille, que mes lèvres s’approchaient de son oreille.

- Et si je décidais de ne plus te toucher pendant deux semaines pour m’avoir menacé de ne plus enlever tes vêtements tout à l’heure, tu déciderais encore ? Lui soufflai-je avant de me reculer dans un sourire amusé. Moi aussi je peux décider ! Affirmai-je en m’asseyant sur son lit. Je te laisse juste décider par pur désir de te faire plaisir !

C’était faux, mais inutile de le lui dire, il le savait bien trop lui-même.

- J’ai donc décidé que nous allions faire chambre à part. Je vais demander à tes parents si je peux dormir sur le canapé ! Décrétai-je en me levant, minant de m’étirer avant de retirer mon tshirt. Mais du coup, il faut déjà que je change ça… Dommage que ma valise se trouve dans ta chambre, tu vas devoir supporter cette vue sans la toucher puisque je l’ai décidé !

Mon ton était victorieux et surtout particulièrement… Petit con. Oui. Voilà. J’étais un petit con. Et cela me plaisait bien, finalement.

- On rognera sur nos moments à deux, alors, avais-je alors menacé avant que je ne repose Rainy et surtout que je sois entraîné vers sa chambre.

Il décidait. Il semblait en être sûr alors que j’en venais à le menacer à nouveau, à jouer avec lui, mes mains sur sa taille… Ce qui ne fonctionna évidemment pas alors que je me reculai, l’avertissant que j’irais dormir sur le canapé pour ne plus avoir à le toucher. Deux semaines. C’était le temps qu’il devrait tenir loin de moi… Ou moi loin de lui… Mais c’était autre chose. Décidé, j’avais alors continué mon jeu, retirant mon t-shirt, me plaignant faussement de devoir me changer ici, face à son regard… Ce qui, à nouveau ne fonctionna pas.

Plissant les yeux, j’étais ainsi resté torse nu, mon t-shirt en main près de ma valise en l’observant bouger, se rendre près de son armoire où… Mais qu’est-ce qu’il faisait ?... Il… Plissant les yeux, je l’avais rapidement imité. J’avais compris et il était tout à fait hors de question que je ne me batte pas à armes égales. Surtout lorsque j’avais acheté quelques tenues. Ainsi, me glissant dans l’une des nouvelles tenues, je m’étais redressé dès lors qu’il s’était tourné, arquant un sourcil alors que je me rattachais les cheveux en demi-queue.
Figeant, j’avais difficilement dégluti en l’observant alors que mes sourcils se froncés. Je devais me concentrer sur mon but : celui de ne pas craquer.

- J’admet. Avais-je alors prononcé, la voix plus grave, entraînée par la vision qu’il me donnait alors qu’il s’était rassis sur le bord du bureau, ses bottes hautes enfilées.

Difficile de bouger mais je l’avais fait, j’étais venu m’asseoir sur le lit, face à lui, l’observant… Non… Le provoquant du regard.

- Je devrais faire pareil. Apprendre à vraiment prendre du plaisir sans toi, juste en t’imaginant… Soufflai-je pour toute réponse, tentant de ne pas réagir.

Je détestais pourtant cette idée, celle qui me faisait l’imaginer se touchant sans moi. Mais… Non. Je n’allais pas réagir. J’allais lui prouver qu’il ne décidait pas tout le temps que j’étais capable de tenir… Même douloureusement.

- Et est-ce que je t’ai dit que j’étais particulièrement têtu et mauvais joueur ? Repris-je à sa suite en me levant alors pour m’approcher de lui, reposant mes mains sur sa taille pour frôler ses lèvres sans même l’embrasser. Mais si tu ne veux pas me céder…

Haussant les épaules, je m’étais alors reculé, faisant volteface pour me rasseoir sur le lit l’air de rien quoique ce geste soit bien plus difficile que je ne pouvais l’imaginer. D’ailleurs détournai-je souvent le regard pour ne pas m’y attarder, pour ne pas que mes envies me trahissent et… Oh. La manette était posée là… Attrapant sa manette de console, j’avais alors commencé à l’observer, à toucher au bouton… Juste pour ne pas le regarder, pour le faire patienter et… Non. Pas patienter. Je n’allais pas craquer. Il en était hors de question même si ce corset lui allait particulièrement bien… D’autant plus avec ces bottes et… Non. Me concentrer sur la manette. Une… Très belle manette. Voilà.

- Tu vas me faire attendre longtemps ? Avais-je alors soufflé de la manière la plus nonchalante possible.

Ce sale petit wallaby… Un instant, je n’avais pas cru en mes forces alors que sa main glissant sur sa cuisse me donnait envie de grogner légèrement. Une envie que j’éloignai rapidement de mes pensées pour tenter de le provoquer à nouveau. Frôlant ses lèvres des miennes, caressant sa taille, j’avais tenté de l’embraser un instant avant de retourner à ma place, sur le lit. Combien de temps allait-il tenir ? Je n’espérais pas que cela soit éternel. La manette avait du bon, mais elle ne tiendrait pas longtemps. Alors combien de temps allait-il encore me faire attendre ?

- …

Il marquait un point. Je m’étais lancé un sort dans le pied avec cette idée…

- Je n’ai pas dit que je ne voulais rien. Tentai-je de rectifier. Seulement que je décidais de ce que je voulais sur l’instant. Mon explication était plus que bancale, mais je n’avais que cela pour me rattraper. Alors… Je veux que tu me cèdes, sur l’instant. Soufflai-je en l’observant s’avancer.

J’aimais son arrogance. Autant que je la détestais. Elle me rendait fou et… Non. Définitivement. Je l’aimais. Mes mains figées sur la manette, je n’avais pas bougé alors qu’il s’approchait de moi, son genou sur le lit. J’avais envie de l’attirer à moi. J’avais envie de l’embrasser et… Et ce fut pire lorsque je sentis son souffle dans ma nuque. Mais rien. Je n’en fis rien alors que mes mains s’étaient crispées sur la manette.

- J’attend autre chose pour jouer… N’avais-je pu m’empêcher de murmurer avant de toussoter légèrement. Alors garde cette image, repris-je plus haut. Elle pourrait arriver sous tes yeux…

Je n’en étais pas sûr, pas encore complètement à l’aise face à certaines choses qui me concernaient moi mais… S’il le fallait je… Je rien. Il repartit. Il repartit même pour… Jouer ? Fronçant légèrement les sourcils, j’avais secoué la tête pour retourner à ma manette.
Est-ce que la douche serait mieux ?... Je… Mes mains, à nouveau se figèrent avant que je ne m’oblige à bouger, à ne pas montrer mon impatience grandissante.

- Si tu aimes l’eau, je saurais quoi faire dans la piscine la prochaine fois, avais-je alors faussement répondu, trahissant mon envie irrépressible de lui.

Mais cela ne changerait rien. Je n’étais pas décidé à bouger ou plutôt… Je me forçais à ne pas faire le moindre geste. J’avais, pourtant, levé les yeux vers lui, le détaillant d’autant alors qu’il reprenait, qu’il… Des jouets solos… Je… J’avais, un instant, serré les dents. Pourquoi me sentais-je jaloux de « jouets » ? Pourquoi le simple fait qu’il puisse me remplacer par un objet me déplaisait à ce point ? Déglutissant, j’avais alors reposé la manette. Je… Non. Je n’allais pas craquer. Je n’avais pas le droit de craquer. Pas alors qu’il gagnait du terrain aussi facilement, que cela me frustrait tant je me sentais faible face à lui. Alors, lentement, je m’allongeai sur le lit, sans le quitter des yeux.

- J’admet… Prononçai-je d’une voix rauque alors que l’une de mes mains glissaient sur moi jusqu’à mon pantalon que je déboutonnai simplement. Il faudra que tu me donnes le nom de ton magasin… Murmurai-je tandis que, couvert par mon boxer, je le provoquai bien plus directement, ma main passant sous le vêtement pour provoquer un léger râle.

C’était la seule solution et à la fois mon dernier recours. J’avais envie de le faire taire, de lui prouver qu’aucun objet ne pourrait me remplacer mais… Non. Tenir était devenu aussi important que difficile alors me toucher était la seule solution. Celle qui me permettait de le provoquer ouvertement en occupant mon esprit ne serait-ce que quelques secondes ou du moins jusqu’à ce que mon corps ne le réclame, lui.