La journée était longue. Très longue. C’était assez rare que je n’apprécie pas apprendre et être en cours mais j’admettais aujourd’hui n’avoir qu’une envie : rentrer. Et cela avait finalement été possible. Sac sur l’épaule, j’avais retrouvé la salle commune et grimpé les quelques marches pour pousser la porte de ma chambre et… Me figer immédiatement. Qu’est-ce que…
Les lèvres entrouvertes, il était inutile de nier ma surprise tant elle était visible sur mon visage. Qu’est-ce qu’il se passait ici ? Pourquoi Mika était habillé… Comme ça et… Pourquoi ça lui allait bien, très bien même ? Et… Je… C’était… Les joues rougissantes face à ce que je voyais, je m’étais figé sur le seuil de la chambre, incapable de reculer ou d’avancer. Je ne savais pas quoi faire. Quant à penser… Je… J’avais honte. Cela lui allait beaucoup trop bien et… C’était un homme, je ne devrais pas penser ce genre de chose ! Mais impossible de faire autrement alors que l’étudiante m’attirait dans la chambre sans que je ne fasse un mouvement pour me défaire de son geste, contrairement à mon habitude de ne pas apprécier le moindre contact avec les femmes.
La saluant sans quitter Mika des yeux, j’écoutais malgré tout ses explications. Elle avait besoin d’aide car elle voulait faire un cadeau à sa sœur… Et Mika avait les mêmes proportions… Ah… D’accord… Je… Il n’était pas devenu fou mais… Enfin… Oui… Sexy… Il était vraiment… Sex… Non. Je… C’était… Hochant simplement la tête pour lui faire part de ma compréhension, je m’étais contenté de faire volteface pour m’installer à mon bureau, sortant mes affaires, tentant de faire abstraction de ce qu’il se passait non loin de moi, de me concentrer sur mes devoirs alors que Mika se faisait habiller et déshabiller. Impossible à ignorer alors que je jetai des coups d’œil, beaucoup trop de coup d’œil, à ce qu’il se passait, alors que je me sentais… Etrange. Et par étrange je voulais dire que… Que les sortilèges étaient une matière passionnante. Oui. Voilà… Aussi passionnante que… Que cette robe qu’il était en train de passer et qui… Le souffle un instant coupé, je me retournai rapidement face au parchemin, la tête basse. Rejoignant mes mains au niveau de mon aine, je soufflai profondément. Qu’est-ce qu’il me prenait ?... Je… J’étais… Mon corps, il… Les joues rouges de honte, je tentai de me calmer. Je ne pouvais pas me lever, pas comme ça, pas dans cette situation qui serait trop visible. Impossible d’aller prendre une douche qui pourtant aurait sûrement été salvatrice. Je devais supporter et surtout me cacher, me tournant encore un peu plus légèrement, tant pour cacher mon bassin que mes joues qui ne cessaient pas de rougir.
Et voilà qu’il se faisait maquiller et que… Qu’il… Que cela à nouveau lui allait bien et que… je… Mon corps réagissait. Trop. Et… Respirant d’autant plus difficilement, le nez penché vers mon parchemin que je ne lisais même plus, trop concentré à me calmer, à respirer pour tenter de détendre mon corps et notamment certaines zones… Parlantes.

Que… elle partait ? Relevant la tête, pivotant sur moi-même, lorsque l’étudiante quitta la chambre comme un coup de vent, je me figeai soudainement d’autant plus. Assis sur ma chaise, les mains croisées devant moi, Mika se trouvait là. Et… Il… Je…
Il s’excusa. Je ne bougeais plus, comme d’autant plus fixe à chaque bruit que les talons qu’il portait claquaient sur le parquet. Je… Il fallait que je dise quelque chose. Il n’avait rien à se reprocher. Mais… J’étais incapable de parler. Restait là quelques instants, je me mis doucement à trembler. J’étais… J’avais honte de moi. Honte de ce à quoi j’étais entrain de penser, de ce que j’imaginais à le voir là, dans cette tenue, près de moi et… Et il fallait que je fasse quelques chose mais… J’avais honte et… Et je détestais voir ce regard sur lui mais…

J’étais perdu. Et seul mon désir de le voir sourire eut raison de ma honte alors que je me levai soudainement pour l’embrasser. Si je ne pouvais pas parler, mes baisers réussissaient en général à l’apaiser alors… Peut-être que…
Peut-être que ce fut la pire idée de la soirée, à vrai dire. Un simple baiser avait suffit à m’embraser, à briser la moindre de mes pensées décentes alors que je le repoussai contre l’armoire, glissant ma main entre ses cuisses que je caressai, le regard fiévreux posé sur lui, le souffle court. Il était beau…

- Ton corps est masculin… Réussis-je à murmurer la voix chevrotante, preuve de ma fébrilité.

Je tremblais. Impossible de le cacher alors que ma main devenait plus mutine contre lui, contre son désir.

- Tu es…

Magnifique. Mais… Le lui dire ?... Je… Les joues rouges de honte, je ne le regardai pas dans les yeux, incapable d’assumer, de soutenir son regard. J’étais un déviant. Il n’y avait pas d’autres mots… j’étais… je… Pourquoi réagissais-je de la sorte ?... Je n’étais pas normal mais… Je n’arrivais pas à me contrôler, pas vraiment alors que je reprenais possession de ses lèvres avec passion, me permettant de ne pas croiser son regard.

Il... Il était magnifique. J'avais beau ne pas vouloir y penser, ne pas vouloir me l'admettre, il était magnifique et mon corps y réagissait sans que je ne puisse me battre. J'avais pourtant tenté de me concentrer, d'oublier mes pensées, mon désir soudain. En vain. Je n'y arrivais pas. Mon corps s'était tendu à mes idées, à la vision que j'avais soudain de Mika se faisant habiller comme une poupée. Ce n'était pas normal. Pas... Sain. Je... J'avais un problème, un gros problème au vu de ce que je n'arrivais pas à éviter.
Ses lèvres contre les miennes m'avaient embrasé. Je voulais seulement le rassurer et... Je n'avais pas pu m'en empêcher. Je ne réfléchissais plus. Mieux valait d'ailleurs que je ne pense pas tant la honte m'étreignait violemment. J'étais déviant. Ma famille aurait raison. Quelque chose, chez moi, n'allait pas. Mais je n'arrivais pas, je n'avais même aucune envie, de me retenir à cet instant quand, collé à lui, je le sentais brûler en réponse. C'était... Je... J'étais...

Sa voix m'arrêta soudain, mon prénom, alors qu'il se dégageait, me faisant gronder d'une légère frustration. Pourquoi se dérobait-il maintenant ? Je ne voulais pas parler je ne voulais pas attendre... Mais j'attendis. Reculant d'un pas, je fuyais son regard, les joues rouges de honte mes réflexions se remettant en marche. J'avais un problème et mon corps le démontrait bien trop... J'aurais d'ailleurs voulu reculer d'autant, fuir dans la salle de bain, oublier mes pensées mais sa main enserrant ma chemise m'en empêcha tout bonnement alors qu'il me demandait de le regarder.
Impossible. J'essayai, pourtant, de lui obéir, de lever le regard mais ce dernier retombait immédiatement au sol. Je n'arrivais pas à soutenir son regard. Pas quand les pensées que j'avais à son encontre étaient aussi... Basses. Et sa question.. Baissant encore d'autant la tête, je me sentais... Monstrueux. Il n'y avait pas d'autres mots, finalement.

- Je...

Mentir ? Ce n'était même pas une option, seulement une pensée fugace que j'écartai rapidement. Alors lui dire la vérité ? Ce... Je... je ne pouvais pas. Je... Pour qui allait-il me prendre ? Evidemment, pour le déviant que j'étais... Comment... Comment allait-il pouvoir accepter les pensées qui avaient pris place en moi ?... Déglutissant difficilement, je fronçai les sourcils en reculant, me dégageant de sa prise pour lui tourner le dos, appuyant mon front contre la porte de la chambre, me fustigeant d'être ce... Ce genre de pervers. Car il n'y avait que ce mot pour me définir, cette fois.

- Tu me plairas de toutes les façons... Une tentative vaine de noyer le poisson alors que j'osai tourner la tête vers lui, rougissant de plus belle, fuyant de nouveau son regard alors que mes poings se serraient. Je suis désolé de... D'avoir envie quand... D'aimer te voir... Comme ça... D'être... Un... Un déviant... Balbutiai-je, conscient que mon comportement n'était en rien normal, tout en me sentant... Monstrueux. Oui, définitivement monstrueux.

Je n’étais pas normal. C’était ma conclusion, la seule vérité qui s’imposait à moi. Une vérité que Mika, comme souvent, réfutait. Pourtant… Aimer qu’un homme porte des vêtements plus que féminins étaient là une déviance, une preuve que je n’étais pas normal, que… Que mes parents s’étaient trompés sur mon cas. Que… Oui. Je n’étais pas normal. Pourtant, mes pensées se stoppèrent aux paroles de mon soleil. Relevant la tête, je l’observai avec surprise. Que moi je le trouve déviant ? Que… Je le trouve repoussant ? Mais… Je… Non !
Un pas en avant alors qu’il s’asseyait sur le lit et je me stoppai. Encore. Il voulait parler alors… Je le laissai parler. Tout simplement, l’observant, cette fois, plus concentré sur lui que sur mes pensées. Il… Il avait complexé ? Pourquoi ne m’avoir rien dit et… Enfin… Comment pouvait-il complexé ? Il était la chose la plus belle que j’aie vu jusque-là… Ne lui montrai-je pas assez ? Non… Il avait peur que je puisse avoir les mêmes envies… Et il avait peur que… Que je puisse ne plus l’aimer en le voyant comme une femme ? Mais…
Mes pensées se bousculaient de nouveau dans mon esprit et, à vrai dire, ce fut presque pire avec ses explications. Je ne comprenais pas tout, ni le vocabulaire utilisé, ni ce que cela signifiait exactement. Je ne me trouvais pas normal, c’était un fait. Un homme était un homme et une femme, une femme. J’avais grandi ainsi, j’avais été élevé ainsi… Accepter d’aimer un homme, accepter d’être dégouté par les corps que j’étais censé aimer avait été une chose difficile mais cela… Je… Comment pourrais-je imaginer être normal en aimant cela ? Et lui… Je… Je lui avais montré ce que je ressentais au point qu’il ait peur, qu’il craigne parce qu’il ne se sentait pas vraiment être… Un homme… Et… Je ne comprenais pas tout. Définitivement. Mais je comprenais qu’il me soutenait que je n’étais pas déviant, du moins pas à ses yeux et aux yeux des… Moldus ? C’était cela ? Avec les lettres que je n’avais pas retenues ? L’observant dessiner, je fronçai les sourcils, tentant réellement de comprendre où il voulait en venir. Enfin… Je comprenais. Je… Je n’étais pas déviant. Pas vraiment. Juste… Anormal ? C’était presque cela…

- Je…

Il était revenu près de moi. Et à nouveau, mon regard tomba sur lui, sur ces vêtements qui lui allaient trop bien pour ne pas attirer mon regard et… Je reculai d’un pas, me fustigeant moi-même sur ce que je faisais avant de m’arrêter, avant de reculer de nouveau.

- S’il te plait… Murmurai-je. N’imagine jamais que tu puisses ne plus me plaire… Je… Tu es… Je t’aime… Je ne vais pas ne plus t’aimer pour une raison comme celle-ci… Et… Déglutissant, je plongeai pour la première fois depuis le début de la soirée mon regard dans le sien, les joues rouges de cette même honte qui refusait de me quitter. J’aime… J’aime ton corps. J’aime… Tout en toi. Et… Je… Je n’ai pas besoin d’un homme musclé et macho ou… Enfin… Je n’ai pas besoin de ça. J’ai juste besoin de toi… Je… Tu n’es pas une femme. Un point important que je me devais de souligner tant il savait que je n’arrivais pas à toucher les femmes. Mais… Je n’ai pas tout compris. Il fallait l’admettre, ne pas mentir à ce sujet s’il devait revenir sur la table. Mais je me moque de si tu te sens homme ou femme ou… Ou tabouret. Soufflai-je dans un rire nerveux. Je veux juste être avec toi et… Et ton corps c’est… C’est tout ce qu’il me plait, Mika… Jamais tu… Jamais tu ne me dégouteras. C’est impossible.

Enfin, je fis un pas vers lui, un pas suffisant pour que je puisse glisser ma main sur sa joue jusqu’au sa nuque que je caressai doucement, l’air soucieux, toujours aussi honteux, quoique seul le fait que je butte sur chaque mot ou presque aurait bien suffit à le lui faire comprendre.

- Mais… Je… Je t’aime, plus que tout et… Comme ça… C’est… Tu es… Serrant les dents un instant, je sentais une boule grossir dans mon estomac tant cela ne me semblait pas normal. Je… J’ai l’impression de ne pas être normal parce que… Enfin…

Un instant, je me tus. Ma logique ne tenait pas et mon cerveau commençait à surchauffer. Je venais de lui dire que je me moquais de ce qu’il imaginait être, de ce qu’il se sentait mais… Je n’arrivais pas à admettre pouvoir être attiré par… Par ce qu’il représentait à cet instant… Et… Je ne trouvais plus de logique, plus de raisonnement à mes pensées qui tentaient pourtant de trouver une place correcte, une explication à lui donner. En vain.

- Tu es beau… Murmurai-je simplement en baissant de nouveau le regard. Quoique tu portes et… Comme ça… Je… J’ai envie de… C’est… Fermant les yeux, je fronçai fortement les sourcils en serrant les dents. Je n’aime pas les femmes. Répétai-je pourtant. Je ne trouve pas de logique ou de… Enfin… Je t’aime et… Et je n’ai pas envie, justement que… Que tu puisses imaginer que… Je suis instable ou… Anormal. Je veux… Tu es juste… Magnifique.

C’était à vrai dire la seule chose que j’avais réellement envie de lui dire alors que mes lèvres reprenaient possession des siennes, bien plus maladroitement. Je me moquais du reste ou tout du moins… Je tentais de ne pas penser à cette anormalité qui m’étreignait intérieurement. Je voulais qu’il se rassure, lui, avant tout.

- Et j’ai envie de… De beaucoup trop de choses pour l’avouer, à vrai dire…

Pourquoi y avait-il droit mais pas moi ? A vrai dire, je ne savais même pas répondre à cette question à part par un « parce que c’est ainsi ». Ce qui n’avait aucune logique, ne me plaisait pas et était impossible à prononcer. J’aimais la logique, la clarté et cette fois… Rien n’en avait. Je savais seulement une chose… Je l’aimais. Plus que tout. Et il était beau, vraiment beau. Je n’en doutais ni n’en douterais jamais tant c’était, pour moi, une évidence. Une évidence que je vins lui prouver par mes lèvres, l’embrassant sans même être sûr de moi. Je n’arrivais plus à être sûr de mes gestes tant je me trouvai… Anormal, à défaut d’être visiblement déviant.

Le laissant reculer, je ne le lâchai malgré tout pas alors que son explication me faisait baisser les yeux. Elle était logique… Très logique. Trop logique pour que je puisse trouver à redire, pour que je puisse défendre mon « point de vue », ma « logique » qui pourtant venait à me blesser et me faire douter de moi.
Laissant ma main retomber le long de mon corps, je relevai le regard vers lui alors qu’il retirait le pull. Certaines personnes aimaient voir des vêtements spécifiques… Des cols roulés ou… Des t-shirt blancs ? Au moins Mika eut-il le mérite de m’arracher un léger rire alors que je baissai de nouveau les yeux.

- Je prends note… Murmurai-je.

Ce n’était que la version sexy de ce qu’il était avec mon t-shirt et ses grandes chaussettes… Levant les yeux sur lui… Je ne pouvais que l’admettre alors que j’hochai doucement la tête, presque timidement. Je n’arrivais définitivement pas à trouver de contre argument, même dans mon esprit qui semblait en accord total avec ses mots mais… Mais cela continuait à m’heurter, à me bousculer dans des valeurs qui, outre ne pas faire partie de ce que j’étais visiblement, m’avaient fait grandir jusque là dans un monde apparemment trop… Cadré. Et… Faire ce dont j’avais envie ? C’était… A nouveau, mes yeux se baissèrent. Cela ne voulait pas dire que j’aimais les femmes juste… Que j’aimais ces vêtements sur un homme et surtout sur lui. Et… Si je devais faire ce dont j’avais envie je… C’était… Je devais accepter que… Mais…
Je tentais, désespérément, comme pour me sauver de je ne savais quel jugement qu’il n’avait pas, de me raisonner. Inutile, à vrai dire. J’étais en train de me battre contre du vent, contre mes propres désirs que je ne maîtrisais pas. Et ce fut pire lorsqu’il reprit parole. Il était à moi et… Relevant les yeux, surpris, mon souffle se coupa légèrement. Je…

- 지랄… Jurai-je comme rarement, si ce n’était jamais, en m’approchant de lui, glissant de nouveau ma main sur sa nuque pour capturer son souffle avec une passion comme revenue des enfers dans laquelle je l’avais enfermée. J’ai envie de toi… Avais-je fini par murmurer, par admettre même difficilement alors que je le repoussai contre le mur, glissant de nouveau ma main sous sa chemise, profitant de sa peau, de chaque partie de son corps que je connaissais. Je… Ma voix se perdait dans son cou alors que j’y avais posé mes lèvres avec une tendresse certaine, contrastant avec ma main plus pressante que je tentai de retenir malgré la fièvre qui me reprenait. Tu es… Sexy, comme ça… Finis-je par admettre dans un murmure à peine audible. Une vérité qu’il m’était difficile à dire malgré la logique qu’il m’avait imposé face à mes contradictions.

D’un geste, je le retournai bientôt contre ce mur qui le coinçait alors, me glissant contre lui, mon désir reprenant sa place, mes lèvres retrouvant le chemin de sa nuque… J’avais envie de lui, c’était indéniable, mais tellement difficile à accepter, à admettre lorsque mon esprit s’y refusait encore un peu… Glissant son boxer au sol sans même retirer le reste, j'admettais, dans un essai de rationalisation, que cette tenue était au moins... Pratique.

- Déshabille-toi... Ordonnai-je alors à son oreille en me reculant avant de me stopper. Enfin... Garde les chaussures... Repris-je en tentant avec une difficulté bien visible de ne pas le fuir du regard, m'asseyant sur le lit pour l'observer alors, aussi honteux que fiévreux.

Il était sexy. Je devais me concentrer sur cela et non sur la honte que je ressentais. Il était sexy et cela me donnait envie, très envie de lui, de son corps… Un corps dont je reprenais possession avec autant de tendresse que de passion. Difficile de me maîtriser complètement lorsque j’avais déjà été frustré une première fois pour devoir faire face à ma honte. Mais j’avais envie de plus, de beaucoup plus. Dont le regarder, le voir s’offrir à moi. Alors, lui ordonnant de se déshabiller presqu’entièrement, je m’étais reculé pour m’asseoir sur le lit, m’offrant une vision plus globale de ce qu’il était, de combien je l’aimais ainsi et de combien je le désirais.
Un désir qui ne fit que s’accentuer lorsqu’il s’installa sur mes genoux. Il jouait avec le feu. Il le savait bien trop pour l’avoir testé plus d’une fois et… Et cela me plaisait d’autant… Un instant, l’idée de le coucher sur ce lit me vint, une idée que je chassai alors, trop absorbé dans ses gestes alors qu’il se relevait, terminant ce que je lui avais ordonné, me coupant le souffle jusqu’à ce que… Fronçant les sourcils, je penchai la tête en clignant des yeux. Qu’était-il en train de faire ? Il… Mais… Et voilà qu’il se faisait mal ?

Le laissant revenir sur mes genoux, j’admettais ne pas savoir quoi en penser. Enfin… Cela ne devait pas être si compliqué, autant pouvoir l’enlever par la tête… Glissant mes doigts sur la dentelle… Je fus forcé de constater que cela allait être compliqué. Alors…

- Attend ! Râlai-je en retenant un rire alors que le ridicule de la situation face à un vêtement ne pouvait pas m’échapper. Arrête de bouger !

A cet instant, il n’y avait plus de jeu qui tenait. J’avais envie de rire. Vraiment. Et d’ailleurs, peinais-je réellement à me retenir alors que je tentai de l’aider en vain. Je ne savais même pas comment l’étudiante l’avait mis et…

- Arrête de bouger ! Répétai-je en le couchant ventre sur le lit pour m’asseoir sur lui, l’empêchant de bouger afin d’observer le vêtement. Qu’est-ce que c’est ?... Murmurai-je en plissant les yeux, m’approchant de ce qui m’avait semblé être la cible de l’australien. L'ouverture doit être par là et… Tirant dessus, je fis de nouveau claquer le sous-vêtement contre sa peau. Pardon ! Soufflai-je en riant, incapable de me retenir cette fois.

Et pire qu’un rire, c’était d’un fou rire dont j’étais pris alors que je tentais à nouveau de comprendre comment ôter cette chose.

- Oublie ce truc la prochaine fois… Arrivai-je à articuler alors que je me laissai tomber sur le côté, riant aux éclats sans pouvoir m’arrêter, les larmes aux yeux.

La situation avait de quoi faire rire, c’était un fait, mais ajoutée à la pression et à ma nervosité… Cela avait fini par créer un véritable fou rire que je peinais à maîtriser alors que mes mains continuaient désespérément à tenter de…

- AH ! M’exclamai-je en réussissant à séparer les deux parties du dos. J’ai trouvé !

Je n’avais pas spécialement trouvé, je ne savais même pas comment j’avais fait pour réussir, mais il était libéré, c’était le plus important… Cela et que j’arrête de rire, ce qui n’était pas encore gagné.

Il n’arrêtait pas de bouger se tortillant sous moi sans que je n’arrive et à le maintenir et à observer le système de fermeture pour pouvoir l’aider. Je l’avais pourtant couché sur le lit, je m’étais assis sur lui. Rien n’y avait fait, il essayait toujours de passer ses mains dans son dos. J’étais pourtant presque couché sur lui pour tenter quelque chose. Un quelque chose qui fit claquer le tissus sur sa peau, provoquant autant mon pardon qu’un fou rire que je ne maîtrisais pas. Non mais il n’avait pas tort… C’était un truc du démon comme il l’avait dit. Mais il voulait apprendre à l’enlever tout seul. Tant mieux, il serait sûrement plus efficace que moi à cet instant quoique sans comprendre comment, j’avais fini par réussir à lui ôter, sans réussir à ne plus rire. Un rire qui s’accentua lorsqu’il me jeta le vêtement dessus.

- Non, absolument pas. Articulai-je entre deux rires.

J’en avais les larmes aux yeux tant je riais, incapable de m’arrêter. Et alors qu’il s’asseyait sur moi, je l’observai se concentrer intensément sur ce problème de fermeture, proposant même la solution d’une fermeture éclair.

- Ah non. M’opposai-je à l’idée. Ce serait moins drôle.

Cela dit, il n’avait pas tort, c’était réellement tout petit et impossible à mettre… Plissant les yeux alors que j’avais réussi à me calmer, essuyant les quelques larmes qui avaient coulé sur mes joues, j’observai le mécanisme en grimaçant. Non… Impossible. Et j’étais pourtant quelqu’un de minutieux mais cela… C’était… Le meilleur moyen de me faire rire à nouveau alors que je le reprenais sur le visage, la remarque de Mika termina de m’achever.

- Si tu n’avais pas bougé, j’aurais été moins bourrin ! Me défendis-je en riant à nouveau. Et je t’aurais sauvé avec du bouche à bouche si tu avais étouffé !

Je ne réfléchissais même pas à ce que je disais, pris dans mon fou rire qui, à nouveau, réussit à se calmer lorsque Mika se releva. L’imitant, restant malgré tout assis sur le lit, je l’observai alors, ne pouvant retenir un sourire à cette vue que j’aimais toujours autant.

- Cassé ton effet ? Soufflai-je. Cela ne change rien au fait que j’adore ce que je vois… Osai-je en me mordant la lèvre avant qu’il n’enfile le t-shirt pour se rallonger près de moi.

Basculant à nouveau sur le lit, sourire bien plus serein que je ne l’avais été jusque là depuis le début de soirée, je l’observai alors avec tendresse, levant ma main jusqu’à sa joue que je caressai.

- Je ne suis pas nul. Corrigeai-je. Qui t’a libéré ? Riant légèrement, je relevai le regard vers ses pieds et ses chaussures, perdant légèrement mon sourire avant que ma main ne se posent sur son ventre. Elles te vont bien… Murmurai-je en bougeant légèrement pour coller ma tête à la sienne. J’aime bien… Beaucoup. Voilà qui était au moins dit alors que je tournai de nouveau la tête pour embrasser sa joue. Et je t’aime. Je te le dis souvent, mais… J’adore te le dire aussi. Que je t’aime. Que tu es magnifique et que j’ai envie de toi. Comptai-je sur mes doigts dans un léger rire à nouveau avant que je ne ferme les yeux. Et aussi que je t’admire. Soufflai-je finalement. Je sais que ce n’est pas toujours évident mais tu es logique, tu réfléchis et tu m’aides toujours à réfléchir, à... M'accepter, même si je ne suis pas vraiment à l'aise, encore, et que j'ai plein de... Peur et de problèmes. Doucement, ma main se glissa dans la sienne que je caressai lentement. Tu es plus mature que moi je crois. Plaisantai-je dans un sourire. Mais cela me va. Je te laisse cette première place pour cette fois.

- Et c'est pour cela que c'est dôle. Précisai-je avant que je n'arrive à l'en libérer par miracle - car ce n'était certainement pas par connaissance.

Riant aux éclats, j'eus bien du mal à réussir à me calmer, à cesser de rire alors qu'il se dépitait de l'effet raté. Pas à mon sens, à vrai dire... Même sans jeu, même sans provocation, j'aimais toujours ce que je voyais. Le laissant revenir s'allonger près de moi, nous arrivions finalement à une conclusion : nous étions nuls. Enfin...

- Ce qui voudrait dire que tu me trouves... Nul ?! Feignis-je d'être outré en posant la main sur mon coeur, les traits tristes bien trop exagérés pour que cela puisse passé pour réel.

Mais il était vrai que... Que j'aimais ses chaussures et la façon dont il avait été habillé. Je n'arrivais pas encore à le regarder en le lui disant, peut-être n'arriverais-je d'ailleurs jamais vraiment à l'accepter mais... au moins tentai-je de le lui dire, de l'avouer.

- Alors plus besoin de me casser le dos pour t'embrasser ? Soufflai-je dans un rire, désireux dédramatiser mes pensées avant que mes lèvres ne se posent sur sa joue.

Dans tous les cas... Rien ne changerait. Je l'aimais. Et, comptant sur mes doigts, je citai ce que j'aimais lui dire, esquissant un sourire à sa plainte en hochant la tête.

- Si t'aimer signifie être un idiot, alors oui. Raillai-je dans un sourire avant de reprendre un peu plus sérieusement.

Oui... Je l'admirais. Je l'admirais pour sa façon de me rassurer, de supporter mes peurs, mes doutes et mes problèmes. J'admirais l'homme qu'il était, son esprit et sa bienveillance... Il était définitivement plus mature que moi, doutant de tout et donc je doutais même de la bienveillance, souvent. Chose qu'il refusa. Evidemment. Il avait été élevé pour accepter les autres, pour les aimer autant qu'il s'aimait. Une opposition certaine avec qui j'étais. Mais qui rejoignais ce que je disais. Et puis... Il était logique. Très logique, bien assez pour me parler, donc.

- Tu as suffisamment compris comment je fonctionnais. Soufflai-je dans un sourire, l'accueillant entre mes bras pour caresser son dos alors qu'il reprenait. Je n'ai pas vraiment l'impression de t'être utile. Admis-je en effet. J'ai souvent bien plus l'impression d'être un poids pour toi, à t'obliger à me rassurer et à me supporter là où je ne t'apporte que la venue de mon cousin, des insultes à ta personne et une vie cachée avec moi. Je me fustigeai, c'était un fait mais... Mais je sais aussi que je peux te faire confiance pour être là, pour être à mes côtés et avec toi je me sens beaucoup plus fort... Alors... J'ai compris que je n'avais pas à m'excuser. Mais seulement que j'avais à... A faire de mon mieux pour toi.

Et il m'admirait... Cela me surprit, je devais l'admettre. Redressant la tête pour l'observer, j'esquissai un sourire amusé quoique fier de ce qu'il disait avant de rire légèrement.

- Non. Le moins nul. Rectifiai-je avant de le laisser parler.

Il me donnait bien des qualités et... J'avais du mal à y croire, évidemment, comme d'habitude mais j'admettais que cela faisait du bien, beaucoup de bien à entendre.

- Tu as seulement toujours "un peu" envie de moi ? Soufflai-je faussement outré avant de rire de nouveau. Je suis donc observé tout le temps... Je vais finir par me cacher.

Ou pas. Cela me plaisait, qu'il puisse me remarquer, quand bien même j'admettais ne pas comprendre ce qu'il trouvait à ma façon de travailler... Ni même au fait qu'il puisse avoir de la "chance" d'être avec moi.

- C'est moi qui aie de la chance... Murmurai-je d'ailleurs en réponse. J'ai de la chance d'avoir trouvé un homme doux, gentil, intelligent, doué dans ce qu'il aime, sexy, bienveillant, qui sait m'apprendre à vivre et que j'aime plus que tout dans ce monde. Lui soufflai-je en me redressant pour rouler au dessus de lui et l'embrasser doucement. Et... Un jour, tu verras. Je dirais à tout le monde à quel point je t'aime et à quel point tu es merveilleux.

Une utopie, c'était certain, mais j'en avais envie. Vraiment envie. Parce que Mika méritait d'être à la lumière, il méritait d'être vu, d'être reconnu et que tous sachent combien il était... Parfait. Pour moi. A moi.

- Tu es un monstre ! Commentai-je dans un nouveau rire.

Un monstre que j'aimais, comme un idiot s'il le fallait. Que j'aimais vraiment, de toutes les manières possibles alors que j'en vins à lui expliquer en partie pourquoi, à lui dire ce que je pensais de lui, ce que je voyais en lui. Un nombre de compliments qui ne serait jamais suffisant pour qu'il comprenne la réalité de mes sentiments, de mon regard posé sur lui.
Lui, dans tous les cas, avait compris comment je fonctionnais, c'était un fait. Il savait aujourd'hui me rassurer, mieux que quiconque, usant de logique pour m'avoir, pour me faire réfléchir. Je lui faisais confiance, c'était certain. Et c'était pour cela que pour l'une des premières fois je ne m'excusais pas, quand bien même je lui indiquai mes pensées, mon jugement.

Et à son tour, il me combla de compliments. Cela faisait du bien et... J'avais de la chance. Vraiment beaucoup de chance. Une chance telle que j'aurais eu envie de le montrer aux autres, de leur montrer combien Mika était... Parfait. Et un jour, un jour je le ferais.
Mais il s'arrêta. Arquant un sourcil alors qu'il m'indiquai avoir quelque chose à dire, je fronçai les sourcils. Il fuyait mon regard un instant... Que se passait-il ? Inquiet, je me redressai pour l'observer, ma main se posant sur sa cuisse, comme dans un geste de réconfort, que je caressai doucement.

Une mise en garde, un rappel... C'était l'impression qu'il me donnait à cet instant. Je lui apportais beaucoup, plus que de l'amour. Je le rendais heureux, déjà. Mais il y avait un mais. Fronçant d'autant les sourcils, il désirait parler de la réaction de ses parents... Un instant, j'eus peur. Avaient-ils... Avaient-ils mal réagi ?... Non. Du moins... Son père était heureux... Il désirait même, déjà, combler Rainy... Alors... Sa mère ? Elle était aussi heureuse, mais le mais arrivait.
Lui avait interdiction d'aller en Corée depuis sa naissance ?... Pourquoi ? Et... Que... Resté muet, je l'observai, je l'écoutai avec toute mon attention. Sa famille... Je savais qu'il était un Kim. Il me l'avait dit. Je connaissais sa famille maternelle, tout du moins de nom mais... A cause d'eux, personne du monde magique ne devrait savoir ?... Je...

C'était une chose que de me sentir coupable... Face à ma famille, je ne pouvais rien faire, je ne savais pas agir. J'avais toujours été un soldat, pas un combattant mais... Un instant, je ressentis de la colère. Une colère vive contre sa famille. C'était... C'était malvenu, bien sûr. Ma famille était un frein, elle l'avait toujours été et parce que je n'y pouvais rien, parce que je n'arriverais pas à me battre contre eux, je l'acceptais ou du moins je le supportais mais... Mais savoir qu'il n'y avait pas que cela, qu'il était, lui aussi, contraint par quelque chose d'extérieur, je... J'étais en colère et mon regard le démontrait alors qu'il s'était figé droit sur la couette, ne l'observant même plus. Pourquoi les Kim nous détestaient-ils ? Car si je comprenais bien, si je traduisais ses paroles, c'était parce que j'étais un Jeon que cela serait dangereux. Alors... Pourquoi ?
Serrant les dents, je relevai finalement les yeux sur lui. Je ne devais pas promettre une telle chose... Car en arriver à cette finalité signifierait donc irrémédiablement... Que... Que je ne sois plus un Jeon. Et... Impossible. Je... J'étais un Jeon, je serais toujours un Jeon, je me battais pour cela et... Serrant le poing sur sa cuisse, je me concentrai.

- Est-ce que tu sais... Commençai-je froidement en me stoppant net. Ce n'est pas grave.

J'étais en colère contre cette vérité. Pas contre le fait qu'il me l'ait caché, non, mais bien contre ce que cela signifiait. Être responsable de notre vie cachée... A défaut de m'aller me permettait au moins de concentrer ma colère contre moi, contre ma lâcheté. Mais à cet instant... Je n'étais plus le seul et... Je ne voulais pas que Mika vive enfermé. Pas contre son gré alors qu'il devait déjà accepté mes contraintes. Il n'avait pas à l'être à... Non. Et pire que cela, finalement... Ce n'était que la preuve que jamais notre vie ne pourrait être... Normale. Que le rêve naïf que je pouvais avoir n'était qu'une utopie. Et cela faisait mal... Très mal.

- Je comprend... Avais-je fini par articuler sans le regarder. Je n'en parlerais plus. Mon ton était devenu bien plus froid, j'articulai chaque syllabe tant je tentais de contrôler cette colère qui faisait rage. Je ferais en sorte que tu n'en souffres pas.

Car plus que moi... J'avais soudain d'autant plus peur pour lui. Pourquoi sa mère lui aviat-elle interdit d'aller en Corée depuis sa naissance ? Pourquoi... Pourquoi cela était-il aussi dangereux, car c'était bien le terme qui avait été utilisé ? Il fallait que... Min-Ho et Hyun-Su. J'allais... J'allais devoir aller les voir, leur demander.

- Et ne t'excuse pas. Tu as fait ce qu'il te semblait juste.

Pour autant... Nous pourrions tout de même être tranquille en Australie... C'était... Déjà cela. Sûrement... Je savais pourtant que je ne pourrais jamais l'emmener en Corée par ma propre faute mais... Cela restait toujours aussi douloureux. Je ne pourrais jamais lui montrer mon enfance ou ma culture et... Secouant la tête, je relevai enfin les yeux sur lui, me forçant malgré tout à sourire.

- On en profitera, alors... Soufflai-je en posant ma main sur sa tête, caressant doucement ses cheveux. On en profitera...

Je comprenais ce qu'il voulait me dire, je comprenais chaque tenant et aboutissant, chaque parole qu'il prononçait et cela ne faisait qu'augmenter ma colère. Il ne voulait pas que je souffre mais... Ce n'était même pas la question. Pas celle que je me posais, bien loin de là. J'essayai malgré tout de sourire, d'acquiescer. En Australie, nous serions libre... Mais... Cela me semblait soudain... Difficile à accepter. Difficile d'admettre que jamais je ne pourrais l'emmener chez moi, avec moi.

Serrant sa main posée sur la mienne, il semblait vouloir de nouveau parler ? Que pouvait-il dire d'autre ?... Il avait déjà tout dit, à mon sens. Pas vraiment. Une histoire, celle de son arrière grand-père dont le nom ne m'était pas inconnu. Je connaissais les familles sang-pur de Corée. Sûrement, d'ailleurs, avais-je déjà dû le croiser. Peut-être, je n'en savais à vrai dire plus rien tant je me concentrais sur lui plus que sur mes rencontres passées.
Cet homme, celui qu'il disait être son arrière grand père l'avait donc... Menacé ? La colère monta encore d'un cran alors que je serrai davantage sa main. Il insultait donc sa propre famille, menaçait sa petite fille ?... Son propre sang parce qu'elle n'était pas dans le rang ?... Ma famille ne ferait jamais ça, pas comme ça. Nous n'avions jamais eu retour à des moyens illégaux. Et... Je serais renié, insulté peut-être mais... Cela... Jamais et... Il détestait donc ma famille autant que les Gimhae...  Ainsi Min-Ho et Hyun-Su devaient-ils concentrer sa haine au vu de l'union de leur parents... La mort de Ho-Seok avait peut-être ravi quelqu'un, finalement... Cette pensée m'arracha un soupir de colère alors que je quittai sa main pour passer la mienne sur son visage, me concentrant.

Céder à la colère était inutile, idiot, même... Je ne pouvais rien faire, tout du moins je ne pouvais rien faire ici, sans connaître tout ce qui entourait cette histoire. Et même si l'idée même que l'on puisse se servir de Mika me mettait hors de moi... Je n'avais aucun pouvoir.
Au moins sa mère n'avait-elle rien contre moi, pas vraiment. Sûrement devait-elle se méfier malgré tout... Cela ne m'étonnerait pas et... Et il faudrait que je fasse plus que bonne impression le jour où je pourrais la rencontrer... Oui, voilà...

- Pas vraiment... Répétai-je ses mots en fronçant les sourcils.

Il n'en souffrait "pas vraiment". Ce n'était pas suffisant. Pas pour moi mais... Il y avait de toutes les manières aussi le Quidditch et... Je ne l'avais pas oublié, bien sûr. Sauf qu'il ne s'agissait pas que ma vie soit confortable. Pas seulement...

- Je veux que ta vie entière le soit... Murmurai-je alors en réponse, relevant enfin les yeux vers lui.

Bien sûr, j'étais encore en colère, rien n'avait redescendu, bien au contraire, d'ailleurs. Mais au moins je le regardais, trahissant l'inquiétude qui me tordait l'estomac, que je refusais d'exprimer à cet instant.

- Tu ne deviendras jamais un pion. Lâchai-je brusquement à ses mots.

Cela, je pouvais lui en faire la promesse solennelle. Jamais il ne le deviendrait. Jamais il ne serait utilisée pour une quelconque raison, dans une guerre familiale ou dans n'importe quel autre sujet. Il en était hors de question et je préférais encore perdre ce qui me définissait que de le voir subir cela. Quant à moi... Je ne pus m'empêcher de rire légèrement, nerveusement. Sa mère voudrait me protéger d'être un pion ? A quoi bon. Je l'étais déjà.
Mais au moins affirmait-il ne pas souffrir... Je l'espérais. Sans réussir à le croire réellement, je l'espérais sincèrement alors que ses yeux brisaient mon esprit et que, d'un geste, je l'attirai à moi pour le serrer fermement dans mes bras alors qu'il m'arrachait, malgré tout, un rire triste.

- Tu ne seras jamais "personne"... Soufflai-je dans un murmure. Et je ferais la même chose, si je le pouvais... Affirmai-je finalement à sa suite.

Plus tard, bien plus tard... Nous avions le temps d'imaginer ce genre de choses, de vivre dans nos songes alors que cela ne se transformerait jamais en réalité. Me reculant légèrement, je posai alors mon front sur le sien, fermant les yeux, replongeant dans mes pensées, le visage, mes traits redevenus froids.

- Je sais... Je sais que ce n'est pas que ça ne te va pas. Amorçai-je doucement. Je... Je déteste cette situation. Et... M'en vouloir à moi est plus facile que d'être en colère contre un... Je me stoppai brusquement, les mots ayant risqué de dépassé ma pensée... Ou plutôt d'être égaux à ma pensée, chose que je ne me permettais jamais lorsque la violence frappait mes tempes d'une puissance telle. Je refuse, appuyai-je particulièrement sur le mot, que l'on se serve de toi, que tu puisses être en danger ou... Ou n'importe quoi d'autre.

Mais il m'aimait, quoiqu'il puisse en être, il m'aimait. Et cela m'avait intégré un tant soit peu aux Wilde, à sa famille, ce qui m'arracha un sourire qui s'attendrit d'autant à ses mots.

- Tu... Comment m'as tu appelé ?... J'avais pourtant bien entendu, j'en étais sûr et... Soupirant, je secouai la tête de gauche à droite avant de poser mes lèvres sur les siennes, tendrement quoiqu'avec plus de fermeté qu'habituellement, preuve de ma colère apparente. Je t'aime... Rappelai-je en glissant ma main dans ses cheveux. Je veux juste que tu sois heureux et... Et je rêverais de... Qu'on puisse vivre normalement... De pouvoir te promettre qu'un jour je t'épouserais, même si ce n'est pas avant... Soufflant de rire, je secouai la tête. Avant un certain temps. Tu es trop jeune. Osai-je plaisanter. Et cela... Cela m'énerve de n'être capable de rien, même pas de te protéger et de t'aimer comme tu le mériterais. C'est tout... Et j'étais inquiet. Terriblement inquiet... Plus que vivre caché, il s'agissait maintenant d'autre chose, de plus profond, de plus dangereux et... Cela m'inquiétait, définitivement.

Seulement de l’inquiétude mais… Je… J’étais en colère, trop en colère pour réfléchir à cela, pour l’accepter. Il tentait malgré tout, je le sentais, je m’expliquer ce qu’il en était, mais plus il le faisait, plus la colère montait. Allait-ce se terminer ?... Je l’espérais car s’il était rare que je ressente telle chose, étant d’un naturel calme, je ne préférais pas pousser ma colère au bout de ses possibilités. Pas quand Mika et son bonheur étaient en jeu. Et bien que l’idée qu’il puisse n’être personne était compréhensible… Je ne pus m’empêcher de gronder, légèrement.

- Pour moi, tu ne le seras jamais. Pour eux… Ils ne le méritent pas. Soufflai-je plus froidement, plus franchement que je ne l’aurais vraiment voulu alors que je parlais de sa famille, malgré tout.

J’avais appris le respect des aînés, le respect des familles et des lignées et… Je ne pouvais pas insulter son arrière-grand-père, je n’en avais pas le droit… Mais il le fit pour moi. Il traduisit ma pensée, me faisant baisser la tête, malgré tout jusqu’à ce qu’il ne prononce mon surnom alors que j’avais répété cette vérité : personne ne se servirait de lui. Jamais.
Cela faisait trois ans. Seulement trois ans… Et… Il n’avait rien fait de plus. Tout allait bien et… Non. Tout n’allait pas bien mais… Mon attention, un instant, fut capter par ses mots, par ce surnom qui m’arracha un sourire bien plus tendre.

- C’est… Fronçant les sourcils, je ne savais pas réellement quel mot utiliser en anglais pour lui faire comprendre. C’est affectueux… Hyung… C’est… Quelqu’un de plus vieux que toi, dont tu es proche. C’est… J’aime bien. Beaucoup. Soufflai-je à mi-voix avant que mes lèvres ne glissent sur les siennes avec cette tendresse teintée de colère, avant que je ne lui rappelle que je l’aimais et que j’aurais aimé pouvoir faire des plans impossibles avec lui, jusqu’au mariage… Plus tard. On a le temps. Acquieçai-je alors dans un souffle avant que je ne me fustige à voix haute de ne pas l’aimer à sa hauteur.

Un fait qui sembla le contrarier alors que son pincement me fit grimacer et que sa menace me surprit presque. Comment je pourrais l’aimer plus ? Je ne pouvais pas l’aimer plus, pas de ma propre volonté seulement… Je pourrais le protéger, je pourrais lui promettre une vie au soleil… Impossible. Et c’était bien en cela que je ne l’aimais pas à sa hauteur. Bien sûr ce n’était pas ma faute. Bien sûr ne maîtrisai-je pas les autres, leurs réactions et… Bien sûr ! Je le savais. Je sentais la colère de Mika, une colère qui faisait écho à la mienne, me rendant indéniablement plus nerveux alors que je ne le quittai pas des yeux, incapable d’une réelle réaction tant il était rare que je puisse le voir s’énerver de la sorte. La colère ne changerait rien… Il… Il avait raison. Quoique je puisse en dire, en penser, il avait raison… Et c’était même pour cette raison que j’étais habituellement calme. Je réfléchissais. Je pesais les pours et les contres avant toute action. Je calculais mes pensées et mes actes pour m’assurer les victoires. Mais cette fois… C’était différent. Comme s’il s’était relié à mon instinct, à ce que j’avais de plus profond, je peinais à faire preuve de distance, de calme lorsqu’il s’agissait de lui. C’était plus fort que moi. Quand bien même je ne pouvais rien faire ni contre ma famille ni contre son arrière-grand-père ou le Quidditch même. Je ne pouvais rien faire.
Du moins… rien qui me soit possible seul, rien qui me soit possible maintenant alors que l’idée claire de me renseigner, de me rendre compte de la politique magique des familles fortunées apparaissait clairement en moi. Il était hors de question que je lui en parle, pas quand la plupart des « valeurs » que ma famille pouvait avoir le dépassait. Mais il fallait au moins que je sache. Que je me renseigne sur Kim Seung-Joo. Il avait raison. Je ne gagnerais jamais un combat seul et… J’étais un soldat. Un soldat qui savait agir en groupe et qui agirait donc tel quel. Une chance pour les Jeon. Leur soldat avait une soudaine envie de faire avancer les troupes…
Soupirant, je baissai finalement les yeux, grimaçant malgré tout.

- Je sais. Finis-je par prononcer. Excuse-moi… Car je ne voulais pas le sentir en colère, je ne voulais pas le sentir contrarié, encore moins contre moi. Je… Je ferais seulement toujours en sorte que tu sois heureux.

Et en sécurité. Par tous les moyens possibles. Même si nous vivions déjà quelque chose de beau… Une chose qui m’arracha un rire alors que son descriptif était assez résumé.

- La musique, le lapin et je suis beau… D’accord. Soufflai-je malgré tout en souriant, amusé.

Mais à notre instar, comme nous pouvions nous compléter, je devais accepter que l’ombre existait pour faire briller ailleurs le soleil. C’était ainsi et… Terriblement frustrant. Relevant le regard lorsqu’il posa ses mains sur mes joues, je soufflai doucement. Je l’aimais. Oui. Et c’était, à son sens, la seule chose qui comptait…
J’avais eu envie de répondre, entrouvrant les lèvres, j’avais été arrêté par son baiser. Un baiser intense auquel je répondis, incapable de lui résister. Pas à lui. Pas à son contact. Le couchant doucement sur le lit, le surplombant de mon corps, je l’observai alors, me séparant légèrement de lui.

- Je voudrais seulement pouvoir t’offrir la lune, le soleil et toutes les étoiles si c’était possible. Murmurai-je dans un léger sourire, attendri par son geste précédent. Et… Je n’irais pas contre toi si cela te suffit mais… Même si je t’offrais le ciel… Je crois que ça ne serait jamais assez pour moi. Je crois que je trouverais toujours que tu mérites plus que ce que je peux t’offrir. Caressant doucement sa joue, je l’embrassai alors à nouveau, tendrement, plus doucement que je ne l’avais fait, tentant, difficilement, de chasser les nuages, me concentrant sur ce que je ferais après vis-à-vis de tout cela. Promet moi juste que tu es heureux, alors. C’est tout ce que je désire. Vraiment… La seule chose pour laquelle je veux me battre. Ton bonheur et ta sécurité. Le reste…

Le reste, je m’en contenterais ou je le gèrerais à ma façon, de mon côté. Cela valait mieux comme ça.

- Et promet moi que tu ne m’en voudras pas si je te dis que j’aimerais que l’on change de sujet… Je sais me contrôler mais… Je soupirai doucement. Dès que cela te concerne… Je ne suis plus vraiment certain d’être le parfait petit soldat de plomb que l’on peut manipuler autant que désiré. Admis-je en grimaçant, conscient que cela pourrait me desservir un jour. Alors… Avant que je n’aie envie de casser quelque chose… Serre moi dans tes bras. S'il te plait.

C’était, finalement, la seule chose dont j’avais envie à cet instant, être contre lui, me laisser bercer par ses bras que j’aimais et qui me rassuraient, me faisaient oublier mes colères autant que mes doutes...

Il avait besoin que je sois heureux... A vrai dire, aussi difficile à admettre cela pouvait-il être, je le comprenais. S'il n'était pas heureux, je ne le serais pas, c'était une condition dont je ne pouvais pas, dont je ne voulais plus me passer. Alors, baissant les yeux, je soupirai.

- Je suis heureux. Admis-je. Je voudrais plus, bien sûr mais... Mais même comme ça je suis heureux. Il ne m'en faut pas beaucoup... Juste pouvoir être avec lui, pouvoir profiter de ses bras. Comme maintenant, finalement, malgré ma colère, malgré le reste.

Au moins avait-il réussi à me faire sourire avant ce baiser qui me soulageait, comme à chaque fois. Le couchant sur le lit, j'avais fini par le surplomber, l'observant avec une tendresse que lui seul me connaissait avant que je ne parle, avant que je ne confie ce que je désirais... Je lui offrirais tout. Si je pouvais, je mettrais le monde à ces pieds et même avec cela... Sûrement ne trouverais-je pas cela suffisant. Il méritait plus, il mériterait toujours plus. Pourtant... Sa remarque m'arracha un soupir et sourire plus doux, attendri, amoureux.

- Je veux juste le meilleur pour toi. Avais-je soufflé.

Mais je ne devais pas vivre avec des regrets... Il ne s'agissait pas de regrets, pourtant, seulement... D'une vérité. Il méritait mieux. Beaucoup mieux... Il méritait le monde. Retrouvant ses lèvres, je lui fis alors promettre une chose... La seule chose que je désirais vraiment : son bonheur. Et la réciproque... Hochant la tête, j'esquissai un nouveau, quoique léger, sourire.

- C'est promis. Acquiesçai-je. Je te dirais. Tout du moins, je lui dirais ce qui me concernerait moi, lorsqu'il pourrait y faire quelque chose, que ses bras pourraient me consoler ou m'apaiser. Pour le reste... Il y aurait des choses qu'il ne saurait pas. Comme les questions que mes cousins allaient recevoir.

Mais je voulais changer de sujet. Ma patience arrivait à son terme et je savais déjà ce qu'il fallait que je fasse. Inutile de travailler davantage ma colère. Je voulais juste... M'apaiser, au moins un tant soit peu. Contre lui. Alors, lui demandant de me prendre dans ses bras, je soupirai lorsqu'il s'exécuta. Fermant les yeux, je profitai de sa voix, un sourire plus serein finissant par s'installer sur mon visage alors que je me rendais compte quelle chanson il avait choisi...

- Tu vas finir par les connaître toutes par coeur... Murmurai-je en suivant son mouvement, m'allongeant, caressant son bras avec tendresse. Je vais finir par te demander de les chanter pendant que je joue. Soufflai-je en le laissant retirer cravate et chemise sans même me poser la moindre question.

Des questions, je m'en posai lorsqu'il me demanda à m'allonger sur le ventre, connaissant "un bon moyen". Quel moyen ? Je lui faisais confiance alors... Hochant la tête, je me retournai, posant ma tête entre mes bras, fermant les yeux, tentant de me calmer définitivement. Difficile, à vrai dire.
Je ne relevai la tête que lorsque je sentis Mika s'asseoir sur moi, grimaçant légèrement à la fraîcheur sur mon dos avant de... De soupirer. Simplement, quoique certaines zones me semblent plus douloureuses, m'arrachant quelques grondements sourds et quelques mouvements non désirés.

- Ca fait du bien... Admis-je en soupirant, malgré tout. Et cette odeur... Je l'aime bien. Ce qui n'était pas une surprise... J'avais associé cette odeur à la sienne, à lorsqu'il revenait et... Cela me détendait. Vraiment. Il faudra que je la remercie aussi...

Arquant un sourcil, je me figeai rapidement à la suite de sa phrase. Il allait lui demander de... De le conseiller pour des vêtements ?... Est-ce qu'elle... Hésitant, je fronçai les sourcils, les joues de nouveau rouge de honte, d'imaginer que quelqu'un puisse être au courant et que... Je...

- Elle ne jugera pas ?... Demandai-je dans un murmure trahissant ma peur alors qu'il ne s'agissait pas de sa question. Je... Me rappelant ses mots, ses remarques, je déglutis, cachant mon visage dans la couette, honteux. Vas-y... Dis-je, la voix étouffée. Je... Je te fais confiance. Ce n'était toujours pas sa question... J'ai... Je veux toujours. Admis-je finalement en me retournant brusquement pour le faire face, le renversant sur le lit, les joues plus rouges que jamais, me forçant véritablement à le regarder pour paraître plus certain que je ne l'étais. Mais... Tu en as vraiment envie ? Enfin... Tu ne le fais pas seulement pour moi... Parce que... Parce que j'aime ça... Je... J'aime te voir habillé comme ça. Et que... Cela... Cela m'excite et... Soufflant, je me mis à rire, secouant la tête en me laissant tomber sur le côté. En fait... Je préférais encore la discussion d'avant... Pourtant... C'était aussi une discussion importante et... Hae... Repris-je, hésitant. Est-ce que... Est-ce que tu as des... Enfin... De quoi est-ce que tu as envie... Tu... Tu avais peur que j'aie les mêmes envies que toi et... Alors... De quoi tu as envie ?... Exactement ? Est-ce que... Est-ce qu'il y a des choses que je peux faire et que je ne fais pas ?...

Mes chansons lui servaient à apprendre le coréen ? Arquant un sourcil, j'esquissai un sourire. Cela me plaisait, même s'il fallait que je fasse d'autant plus attention au vocabulaire que j'utilisais et aux tournures des phrases, cela me plaisait de voir que mes écrits lui servaient de toutes les manières possibles.
Il ne voulait néanmoins pas les chanter. Du gâchis ? Je ne pensais pas. J'aimais l'entendre mais... Effectivement, dans ce cas, c'était lui qui ne m'entendrait plus... Alors, je ne me débattis pas, hochant la tête simplement pour le laisser me masser, grimaçant à quelques endroits avant d'admettre que cela faisait du bien, beaucoup de bien. Aussi bien ses gestes, les sensations que l'odeur que j'aimais vraiment. Ce qui ne l'étonna pas, m'arrachant un rire.

- C'est parce que ton odeur me rassure. Confiai-je en souriant, plus calme.

Un calme qui ne dura pas alors que la conversation retourna sur un sujet plus... Disons plus... Compliqué. Et surtout bien plus gênant. Mais... Merindah ne jugerait pas, du moins était-ce ce qu'il affirmait alors... D'accord. Oui... Voilà... D'accord... Alors je l'acceptai, je... Il ferait ce qu'il désirerait. A condition que cela soit ce qu'il désirait réellement. L'allongeant sur le lit pour lui faire face, pour me forcer à l'observer alors même que mon visage était rouge de honte, la question fut simple : le ferait-il uniquement pour moi ? Et plus... Que voulait-il ? De quoi avait-il envie ? Il m'avait parlé de sa peur alors... Alors de quoi s'agissait-il ?

Le laissant se redresser alors que j'avais roulé à côté de lui, commentant cette conversation comme pire que la précédente, ou en tout cas beaucoup plus gênante, je l'observai alors. Ah... C'était donc plutôt cela... Esquissant un sourire plus attendri, je passai doucement ma main sous son t-shirt pour caresser sa peau avec tendresse.

- J'aime... Je t'aime. Précisai-je. Tu penses que je te dirais que tu es magnifique si je ne le pensais pas ? Je... Ma préférence c'est toi, c'est ton corps. Pas un autre. Pas un corps... Comme le mien. Juste... Le tien. Et je te trouve définitivement beau. Répétai-je, posant ma main sur les siennes.

Mais je faisais déjà ce qu'il aimait... Il aimait ma douceur mais... Mais ? Il se leva soudain sous ma surprise qui m'obligea à me taire pour l'écouter. Mais quoi ? Il aimait que... Je... Brutal ? Clignant des yeux, je l'observai se raidir sans vraiment pouvoir l'aider à se détendre tant mes joues étaient rouges de cette conversation. Et il aimait que... C'était... Baissant les yeux, je comprenais. Je comprenais beaucoup trop bien pour ne pas admettre que je partageais ce qu'il disait. Relevant mon regard dans le sien, je l'observai à nouveau alors que ma main se tendait vers la sienne que j'attrapai, comme pour... Pour le réconforter ou... Je n'en savais trop rien, finalement. Je savais juste que j'avais besoin de ce contact.

Pour ce qui était des vêtements... J'avais finalement eut une réponse. Et... Mes joues rougirent de nouveau. Cela lui donnait du pouvoir et... Et j'avais réagi instinctivement, sans réfléchir c'était... C'était donc une vérité. Le relâchant lorsqu'il se leva, je déglutit à nouveau. Il m'aimait, il me respectait, sûrement autant que je l'aimais et que je le respectais mais... Il aimait que je le possède, que... Je me laisse aller ? Car finalement... Lorsque je craquais, lorsque... Lorsque je cédais... Je ne faisais que... Répondre à mes pulsions, à mes envies soudaines sans réfléchir, sans peser le pour et le contre et... Et il était le seul à obtenir cela de moi, à savoir comment faire céder mes barrières, mes limites.
Sans un mot, je le laissai terminer. Il avait eu peur mais... Mais c'était différent et... Et ce fut à moi de baisser le regard. J'avais peur de lui faire mal. Bien sûr. Cela avait toujours été ma plus grande peur. Lui faire mal, le forcer ou je n'en savais rien. J'en avais peur mais... J'avais envie de lui. Indéniablement. De toutes les manières possibles et ce qu'il me disait là ne faisait que confirmer ces envies.

- ... La surprise dû se lire sur mon visage alors que je me redressai, me levai finalement du lit pour l'attirer contre moi, doucement, glissant ma main dans ses cheveux. Pourquoi est-ce que je t'en voudrais ? Murmurai-je alors que le garder contre moi me permettait de ne pas le regarder dans les yeux autant que de le rassurer. Je... J'aime te céder et... Et j'aime quand je... Quand je te... Possède. Murmurai-je. Je... J'aime la douceur mais... Ca... C'est... C'est... Plus fort. Et... Fronçant les sourcils, je passai ma main sous son menton pour lui faire lever le visage, me penchant légèrement pour l'embrasser. C'est affreux... Soupirai-je dans un léger rire, contre ses lèvres. J'ai envie de toi maintenant... Comme si cela changeait de d'habitude... Tu... Tu as des devoirs à faire ? Lançai-je alors à tue-tête en plissant le nez pour tenter de penser à autre chose.