A bandage on my heart

« Ah bon ? Je pensais que c'était plutôt désert hors des heures de cours. » Et là, je savais que nous étions en dehors de ces fameuses heures. En plus, nous sommes encore en hiver, il fait frais... Les étudiants préfèrent la chaleur des salles communes ou des divers salons et salles d'études au froid mordant d'un hiver écossais. J'ai passé les dix premières années de ma vie en Irlande, où le climat est aussi changeant que celui d'ici, même si mon séjour en France m'a rendue un peu plus frileuse. Mais j'ai envie de profiter de la vue et de m'aérer l'esprit. Miles semble confus concernant mon besoin de bouger d'ailleurs, tandis que je lui explique que j'ai des difficultés à rester concentrée trop longtemps. J'hésite un peu avant de répondre à sa question d'ailleurs. Mais je préfère être honnête : « Pour passer du temps avec toi. Et parce que tu es tellement concentré que ça me force aussi à l'être, au moins un peu. Le silence studieux ne me dérange pas tu sais ? J'ai juste besoin de faire des pauses. » Voilà. Je ne peux pas être plus franche. J'ai été ravie qu'il me propose de passer la soirée ensemble pour son anniversaire. C'est que ma compagnie lui plaît non ? J'accepte de rentrer dans son univers... Et j'essaie de l'attirer un peu dans le mien.

On attaque la montée des escaliers et je dois avouer que combiner cela à mes bottes à talons n'est pas une idée très très lumineuse. Un jour, Miles va se rendre compte que je suis stupide et perdre tout intérêt pour moi à ce rythme là... je ne me laisse pourtant pas abattre, faisant une pause pour retirer mes bottes et reprendre, un peu plus légère. Et cela en vaut la peine quand j'arrive au sommet et que je peux contempler la vue. Je pose mes coudes sur la rambarde, le nez levé vers le ciel, tandis que Miles me rejoint et commente mes paroles. « Oh, je veux dire, le ciel ici semble plus clair, les étoiles plus proches et brillantes. Peut-être la qualité de l'air, le fait que nous soyons au milieu de nulle part, loin de toute pollution. Pas de lumières de la ville, pas de gaz d'échappements... » Je m'interrompt et inspire l'air froid à pleins poumons. « J'aime les paysages sauvages à perte de vue. Cela me rappelle mon enfance. J'ai juste envie de quitter le château et courir dans la lande. » Je m'arrête de parler brutalement, jetant un petit regard gêné à Miles, qui va se demander si je ne suis pas complètement folle. Mais j'ai toujours aimé la nature, la pluie, le vent... Tout.

Et pouvoir simplement me tenir là, sous les étoiles... Une perte e temps pour Miles, je crois. Il n'a aucun intérêt à faire ça. Moi... Je me ressource. D'ailleurs, quand je l'interroge sur l'astronomie, il confirme mes doutes là dessus. Tout doit avoir une fonctionnalité pour lui. Et moi... En ai-je une alors qu'il accepte de perdre son temps avec moi, qui lui raconte mes inepties ? « Non, ce n'est pas au programme. Enfin, pas en bachelor. C'est pour le doctorat. Mais je n'irais pas aussi loin. » Je dois confesser ne pas avoir l'intelligence pour devenir vétérinaire magique. Assistante, ce sera déjà un exploit. Je suis la direction qu'il m'indique pour me montrer la verrière des Serdaigles. « Cela doit être apaisant... Comment est ta maison ? » Je connais la mienne, bien sûr, Mara m'a décrit déjà celle des Poufsouffles, mais pour les Serdaigles, c'est assez vague, hormis que c'est lié avec l'astronomie, justement, une vue sur le ciel. Alors que je tourne la tête vers lui, un courant d'air s'engouffre jusqu'à nous et me fait frissonner violemment. En fait, je remarque que si je souffle, je vois un petit nuage de buée se former sous l'effet du froid.

ft. Miles

A bandage on my heart

« Beaucoup de couple y vont pour avoir de la tranquilité. » soufflais-je alors qu’on prenait la route et que je m’interrogeais sur son besoin de bouger et sur le fait qu’elle venait de se contraindre en restant avec moi. Car c’était le cas, elle avait voulu passer du temps avec moi, en profitant pour gagner en concentration. Et puis elle n’avait rien contre le silence, elle avait juste besoin de pause. « Mais tu n’as pas l’impression de te brimer ? » demandais-je avant d’attaquer la montée et de la voir s’arrêter pour se libérer de ses chaussures.

Une fois au sommet, il fut plus facile de parler des étoiles, de la différence avec la France, avec la qualité du ciel, de l’air. Et puis elle aimait ce genre de vue, ça lui donnait envie de liberté. Elle était définitivement comme son cousin, quoiqu’elle avait plus de réserve et c’était sans doute ce qui me plaisait le plus. Même si c’était étrange de se dire qu’une nouvelle pouvait à ce point résonner en moi en si peu de temps. Mais elle m’avait apaisé plus que quiconque. Son naturel sans doute, et le fait qu’elle me rendait ma personnalité, mon respect, sans me brusquer. « Si ce n’est Pré-Au-Lard, les autres villes sont loin… Poudlard est vraiment isolé… », ce qui n’était pas plus mal.

En revanche je en pourrais certainement pas l’aider pour l’astronomie. J’avais des réponses, mais ça n’avait jamais été nécéssaire, contrairement à elle. Du moins je le supposais. Mais non. Je me trompais, elle devrait en faire en doctorat, mais elle ne pensait aller jusque-là. « Pourquoi ? » demandais-je en la regardant un peu étonné qu’on puisse ne pas vouloir pousser des études au bout si il y avait une formation. Baissant les yeux sur ma maison, je lui montrais, alors qu’elle me demandait comment elle pouvait être. « Très lumineuse, avec beaucoup de bois et une cheminée centrale… Il y a des bibliothèques dans chaque alcôve. Enfin c’est difficile à te décrire comme ça, mais je crois que plusieurs membres de la maison l’ont photographié, je verrais si je peux les avoir pour te montrer car je ne suis pas vraiment doué en description… », il faut dire que c’était un exercice reposant beaucoup sur la perception de l’espace, des volumes et j’avouais que ce n’était pas vraiment mon fort.

« Attends… » soufflais-je en voyant son corps se secouer face au froid. Me tournant légèrement, je saisissais les bords de mon pull pour le soulever et le retirer. J’avais ce qu’il fallait en dessus et puis j’étais surtout moins menu qu’elle. Glissant sa tête dans le col, je laissais tomber le tissu sur ses épaules, constatant assez facilement qu’il était bien trop grand pour elle. Contemplation dangereuse qui me poussa malgré moi à replacer une de ses mèches derrière son oreille. Elle avait l’air minuscule comme ça… Minuscule, mais terriblement attractive. Une malédiction à laquelle j’essayais de résister, mais qu’elle rendait de plus en plus difficile à repousser avec sa personnalité. « Ça va mieux ? » demandais-je dans un sourire gêné avant de détourner le regard pour regarder à nouveau dehors. C’était terrible d’être aussi sensible à ce qui la définissait. Terrible de me dire que cette attraction n’avait rien de rationnelle. Je savais ce qui se cachait derrière, mais j’avouais que je comprenais un peu plus facilement qu’on puisse confondre, qu’elle puisse en souffrir. C’est différent.

ft. Jess

A bandage on my heart

Oh... Il est au courant de ça ? Enfin, j'ai entendu les conversations sur les couples qui vont là bas pour être tranquilles et parce que c'est romantique d'un rendez-vous sous les étoiles, mais je ne demande absolument pas à Miles d'y aller dans cette optique. On n'est pas en couple. On est amis, c'est tout... Même si j'apprécie de plus en plus de passer du temps en sa compagnie : la preuve, j'ai accepté de réviser ce soir avec lui alors que les études ne sont clairement pas mon point fort. Je secoue d'ailleurs vigoureusement la tête en signe de dénégation quand il me demande si je n'ai pas l'impression de me brimer à agir ainsi. « Non, je pense que c'est bénéfique pour moi. » C'est vrai, cela me force à un peu de rigueur et ce n'est pas plus mal.

Du coup, nous nous retrouvons en haut de la tour d'astronomie où je peux inspirer l'air à pleins poumons et profiter de la sérénité des lieux. Comme si cela avait le pouvoir de me purifier. Je parle alors de mon ressenti, sans honte, déversant un peu la vision de la vie et ma liberté d'agir comme bon me semble. « Et il n'y a aucune ville moldue. » Parce que même si je suis issue à moitié de ce monde non magique, j'ai bien conscience que la technologie et l'exploitation moldues ont gravement altéré la nature et sa pureté. Ici, la pollution n'est pas encore arrivée. Et c'est très bien ainsi, même si cela m'a été un peu difficile au début de devoir faire sans toute la technologie avec laquelle j'ai pu grandir pendant 10 ans. Je trouve toujours intéressant d'être Sang-Mêlée, d'avoir un pied dans les deux mondes et de pouvoir jongler entre modernité et magie. Comme si je pouvais piocher dans le meilleur des deux pour améliorer mon quotidien. Et puis, quand je rentre à la maison, je n'utilise quasiment pas ma magie, par égard pour mon père.

Nous parlons ensuite d'astronomie, une matière que n'affectionne pas vraiment Miles. Et dont je n'ai pas besoin pour l'instant. Et dont je n'aurais pas besoin à l'avenir de toute façon, ne comptant pas aller jusqu'au doctorat, ce qui interpelle Miles. J'ai un sourire un peu embarrassé, avant de souffler : « Je ne pense pas avoir le niveau pour un doctorat... » Cela me fait un peu mal de l'avouer devant lui, qui est un petit génie. Ou qui se donne les moyens de l'être... Quand je dis qu'il va finir par me trouver inintéressante car trop stupide... Je change de sujet quand il m'en donne l'occasion en me montrant la verrière des Serdaigle et lui demande de me la décrire un peu. « Oh j'adorerais. » Je penche la tête, espiègle : « Et pourquoi ? Il suffit de décrire ce que tu vois. » Je ne trouve pas ça vraiment difficile, mais je parle facilement et j'ai de l'imagination. Miles, lui, est trop terre à terre pour ça je crois.

Par contre, il n'est pas si à l'ouest que ça alors qu'un frisson me prend violemment et qu'il s'en aperçoit. Avant que je n'ai pu faire un commentaire, je le vois retirer son épais sweat-shirt, ébouriffant ses cheveux au passage. Sur le coup, je demeure interdite, à le regarder bêtement se déshabiller et à me demander ce qu'il est en train de faire, avant de comprendre quand il me le passe par la tête, la chaleur imprégnée de son corps sur le tissu venant calmer mes tremblements. Je note aussi son odeur qui m'envahit et me donne un sentiment de... réconfort. A cet instant, enveloppée dans son sweat, je me sens juste bien. Par contre, je me fige quand il repousse un mèche derrière mon oreille. Et je ressens un tressaillement dans ma poitrine, avant de baisser le regard vers mes mains, cachées par la longueur du pull. « Merci... » Je souris alors et me recule un peu, tournant sur moi-même. « Ça me fait une robe. On ne voit plus mes mains. » Je les tends devant moi pour appuyer mes dires. Il sent beaucoup trop bon. « Mais tu vas avoir froid... Je suis idiote, j'aurais du prévoir qu'il allait faire froid... » Enfin, oui, je l'avais prévu, mais quand on est bien au chaud, on ne se rend pas compte à quel point. Je reviens m'appuyer contre la rambarde, mon bras frôlant le sien. « Cette nuit est magnifique... je suis contente que tu m'ai accompagné. » Puis mon regard accroche quelque chose dans le ciel, et je tends l'index devant moi : « Regarde, une étoile filante ! Fais un vœu. » Je ne sais pas si il connaît cette coutume. C'est peut-être un truc moldu. « Mais tu ne dois pas le dire à haute voix surtout. » Je ferme alors les yeux et formule le mien.

Je veux simplement que ce que je ressens ce soir dure toujours.

Le bonheur simple de me sentir bien, en sécurité, appréciée et protégée.

ft. Miles

A bandage on my heart

Elle ne pensait pas avoir le niveau pour ça ? Ça me semblait toujours un peu étrange quand quelqu’un se rabaissait ainsi, ou du moins, quand quelqu’un n’avait pas confiance en ses capacités, « Le doctorat est souvent une spécialisation, si c’est dans une branche que tu aimes, les cours ne seront que l’approfondissement de ce que tu as déjà appris jusqu’ici. » commençais-je avant de toutefois concéder un point, « Cela dit, si le métier que tu souhaites faire ne le nécessite pas, je peux comprendre qu’on puisse s’arrêter avant. », comprendre ou accepter, mais les capacités, c’était une autre histoire. N’insistant cela dit pas vraiment, je lui montre ma maison au loin avant de buter sur les descriptions que je pourrais faire. Je n’étais pas bon à ça, je n’avais pas le soucis du détail, même s’il suffisait de décrire ce qu’on voyait. « Je ne saurais pas la retranscrire, il faut… Enfin il faut envisager les éléments dans leurs ensembles et dans leurs détails, or… C’est pas mon fort. » assurais-je dans un sourire.

Sourire qui se figea légèrement lorsque je la vis frissonner. Retirant mon pull pour lui passer, je m’assurais qu’elle soit plus à son aise avant de replacer une mèche et de me détourner. Il était en réalité de plus en plus difficile de la voir avec innocence, de ne pas me laisser frapper par son charme. D’autant plus quand après m’avoir remercié, elle tendit les bras pour montrer combien mon pull était trop long pour elle. « En effet… » avouais-je dans un rire. Elle nageait complètement dedans, mais il y avait quelque chose de plaisant à la voir ainsi, à la voir porter ce pull. Mon pull. « Ne t’inquiètes pas, je ne suis pas frileux… Le Quidditch ça aide à revoir ta résistance au froid. » cherchant à la rassurer, je suis rapidement attiré par ce qu’elle voit dans le ciel.

Une étoile filante ? Il était vrai qu’il fallait faire un vœu, mais lequel ? Étrangement, j’ai toujours eu tendance à rationaliser que le fait qu’un bout de roche traversant l’atmosphère n’avait rien de rare ni de mystique. Je me moquais même joyeusement de ceux pouvant y croire, mais ici, ce soir, alors que mon regard tombe sur son visage enjoué, j’ai envie d’y croire. D’y croire un peu plus. Reportant mon attention sur le ciel, j’observe ce dernier reprendre son état normal avant de fermer les yeux et d’y penser. Que jamais je ne puisse la blesser pour rester avec elle. Que jamais je ne redevienne cette ombre. Que jamais je n’oublie qu’il ne fallait pas éteindre un soleil, pas en profiter, autrement qu’en le laissant rayonner et réchauffer son âme.

Étrange, je l’étais de plus en plus à ses côtés, j’en avais conscience, mais est-ce qu’on pouvait vraiment fuir l’apaisement qu’une personne provoquée en soi ? Fallait-il seulement le faire ? Tendant finalement le bras j’effleurais son épaule avant de laisser ma main retomber, « Tu… » commençais-je avant de détourner les yeux pour m’asseoir contre la rambarde, et de glisser mes jambes sous les barreaux et poser mon menton sur mes bras. « Ça a déjà fonctionné pour toi ? », soufflais-je finalement, pas vraiment certains de ce que j’aurais réellement pu dire, ni de ce qui me secouait lentement. « Tu as faim ? » demandais-je alors en relevant les yeux sur elle.

ft. Jess

A bandage on my heart

« Assistante vétérinaire me suffit. » J'assurais avec un léger sourire. C'était moins difficile, mais cela demeurait totalement dans mes cordes. J'avais ainsi ce que je voulais, sans passer ma vie dans les études. Il ne me presse pas davantage sur ce sujet et je passe aussi à autre chose, notamment à la description de sa maison, un exercice un peu difficile pour lui. C'est assez étrange qu'il ne soit pas aussi observateur. Alors que j'adore regarder tout dans le moindre détail. Si j'avais été douée en dessin, nul doute que j'aurais adoré effectuer moults croquis de tout ce que je voyais ou imaginais. Malheureusement, je n'étais douée que pour la danse. Quand je ne me foulais pas bêtement la cheville.

L'air frais me surprend et Miles aussi, alors que je me retrouve enveloppée dans la chaleur de son pull, de son odeur réconfortante. L'espace d'un instant je me surprends à me demander si j'aurais encore plus chaud dans ses bras. La réponse est oui et pas simplement à cause de la chaleur de son corps... mais aussi parce qu'il est terriblement séduisant. Et mon cœur fait un bond quand il éclate de rire à ma remarque sur la longueur de son pull... J'ai peut-être un sourire un peu idiot... Et séduit. Il est vraiment beau quand il rit ainsi et quitte son expression trop sérieuse. Cela fait naître en mois un nouvel objectif : le dérider plus souvent. « Je sais que la graisse protège du froid, mais j'ignorais que c'était pareil avec le muscle. » Parce que chez Miles, il n'y a pas une once de graisse. Par contre... Mon regard glisse sur ses biceps et ses épaules. J'ai déjà pu apprécier le dessin des muscles du haut de son corps... Je ressens une bouffée de chaleur et détourne les yeux pour regarder de nouveau le ciel et pouvoir ainsi observer une étoile filante. J'invite impulsivement Miles à faire un vœu, tandis que je fais le mien, savourant le moment présent, le cœur léger et un grand sourire aux lèvres.

Je tourne la tête vers lui quand il me touche l'épaule, déçue sans raison qu'il interrompt ce contact. Intriguée par le début de sa phrase, j'attends la suite. Je l'observe s'asseoir finalement et je l'imite, venant cacher mes genoux dans son pull, complètement recouverte maintenant. Bien au chaud. Et je ne peux pas me retenir de prendre un peu appui contre lui. « Je n'ai pas souvent eu l'occasion de voir des étoiles filantes. Mais... » Je me mords la lèvres inférieure un instant, avant de murmurer : « J'ai souvent souhaité me débarrasser du charme vélane. Un vœu idiot, qui ne peut pas se réaliser. Alors j'ai juste espéré pouvoir trouver des amis sincères. » J'ai rassemblée mes mains l'une contre l'autre. Enfin... On ne les voit pas, enfouies qu'elles sont dans les manches du pull. Je tourne la tête vers lui : « Tu crois que ça a fonctionné ? » En vérité, j'ai aussi émis le souhait qu'ici, les choses soient différentes. Et ça l'est. « Venir à Poudlard a été la meilleure décision de ma vie. » Si j'étais restée à Beauxbâtons... j'ignore ce qu'il se serait passé. Je serais peut-être morte, ayant décidé de mettre fin à la souffrance dans un élan désespéré... « Merci Miles. » Il ne comprendra peut-être pas pour quoi, mais ce soir, je suis juste heureuse. Je hoche doucement la tête à sa proposition : « Un peu. »

ft. Miles

A bandage on my heart

« C’est surtout l’habitude de devoir s’entraîner la moitié de l’année sous la pluie et la neige. » assurais-je avec douceur avant que quelque chose attire son attention et que je me retrouve à faire un voeux. Un voeux qui allait peut-être voler en éclat en quelques secondes. M’imitant, elle s’assit à côté de moi avant de s’enfoncer dans mon pull et d’avouer qu’elle avait déjà souhaité se débarrasser de son charme, d’avoir des amis sincères et… Pourquoi j’avais une boule qui venait d’apparaître dans ma gorge, dans mon ventre. Pourquoi son besoin de sincérité me mettait subitement si mal ? Avais-je autant l’impression de lui mentir ? J’avais toujours été honnête, ne jouant jamais sur plusieurs tableaux, pourtant en cet instant, j’avais l’impression de lui cacher une vérité. Baissant la tête lorsqu’elle me demanda si je pensais que ça avait fonctionné, je ne pouvais pas présumer pour les autres, mais moi…

Gardant le silence lorsqu’elle avoue que venir ici avait été l’une des meilleures décisions de sa vie, je m’enfonçais un peu plus dans mon mutisme lorsqu’elle me remercia. Une dérobade, ce fut la seule chose dont je fus capable, du moins jusqu’à ce qu’elle accepte… « Je ne crois pas être réellement sincère avec toi Jess… », soufflais-je finalement, le regard toujours terriblement bas, honteux, alors que ce noeud ne se dénouait pas de ma gorge. « Je suis troublé par toi, quoi que je fasse, ça se renforce avec le temps… » et j’aurais voulu pouvoir réellement lutter, ne rien ressentir, malheureusement c’était plus fort que moi. Je n’avais aucune intention néfaste envers elle. Je la respectais toujours, mais ça bourdonnait quand même en moi.

« Au-delà du charme en réalité. Plus j’apprends à te connaître plus c’est difficile… » continuais-je, « Je sais que j’ai eu un grand discours lors de notre rencontre, mais je crois que c’est plus difficile que je le voudrais de dissocier les deux quand on te connait. Ta personnalité c’est comme un soleil en pleine nuit. Quoi qu’on fasse, on est attiré. » et c’était bien ça mon plus grand problème. Ne pas avoir été franc sur ce point. La laisser me réparer, me faire capter par sa lumière, et savoir qu’elle avait déjà été blessée. « Je ne voulais pas te mentir, ni te cacher ça, mais… Excuses-moi. » soufflais-je finalement en n’ayant aucune idée de l’impact de mes mots sur elle. En ayant aucune idée de comment elle pourrait prendre le fait que j’avais volontairement gardé une distance alors qu’en réalité, j’étais troublé par elle. Je n’abusais pas de nos moments pour obtenir quoi que ce soit, mais je pense qu’elle avait déjà eu assez à faire avec ceux qui n’avaient eu de cesse que d’abuser sans jamais la respecter. Je la respectais, j’espérais même n’avoir jamais été offensant, mais un ami sincère ? Est-ce qu’un ami sincère avait-il autant besoin de garder une distance car il n’arrivait plus vraiment à faire la part des choses ? J’en doute.

ft. Jess

A bandage on my heart

Il y a un instant, j'étais bien, j'avais chaud. Dans mon corps, dans mon cœur.

Il aura suffi de quelques mots.

Une phrase, pour me geler entièrement, bien davantage que ne l'aurait fait le blizzard.

Mon regard se perd dans le vide, mon estomac se tord sous l'angoisse. Ces mots, je ne veux pas les entendre. Je me recroqueville, croisant mes bras contre ma poitrine et j'attends la sentence. J'attends ces mots qui vont venir me briser le cœur. Il y a un écho douloureux en moi, mais sa voix est tellement douce. Il ne peut pas me dire des horreurs avec cette voix là n'est-ce pas ? Je me noie, je tente de me raccrocher péniblement à une bouée trouée. Je frissonne plus violemment que toute à l'heure.

Et puis... Il m'avoue son trouble. Un trouble qui grandit au fil du temps tout simplement. Interdite, je ne sais plus que penser, et je risque un regard vers lui cette fois. Je me sens un peu moins gelée. Plutôt intriguée. Je ne suis pas certaine de comprendre. Est-ce qu'il est en train de m'avouer qu'il m'apprécie de plus en plus ? Qu'au delà de mon physique, c'est ma personnalité qui le charme ? Mais... Enfin, je ne crois pas que cela fasse partie du package vélane. Cela a toujours été purement physique en fait. L'attraction. C'est comme ça avec ma mère. Bien sûr, mon père est amoureux d'elle parce qu'elle est fantastique, pas simplement parce qu'elle est incroyablement attirante. Même pas séduisante, notre pouvoir joue sur un tout autre plan...

« Oh je... Je ne sais pas quoi te dire... Je... Je crois que mon don ne s'applique pas à ma personnalité en fait... Mais... Enfin, je n'ai pas souvent été proche de quelqu'un... Surtout d'un garçon. La dernière fois... Ça s'est mal terminé. » Ma voix est quasiment inaudible en fait. « Tu crois que cela pourrait te faire faire des choses que tu n'aurais pas faite en temps normal ? Comme... » J'hésite, je bute sur les mots. Je n'ai confié qu'à Mara ce qu'il m'était arrivé, mais c'est mon cousin et il me connaît, il ne me qualifierait pas d'allumeuse. « Un garçon s'est joué de moi... Il m'a trompé, pour remporter un pari... Je ne sais pas si c'était dans sa nature ou si il s'est senti dupé par l'attirance factice que je déclenche chez les hommes... Si il l'a fait pour se venger ou quelque chose de ce genre. Et je ne le saurais jamais... » Mon regard s'est éteint à ce souvenir. « Je ne voudrais pas rendre les choses difficiles pour toi. » C'est ma voix qui a perdu toute chaleur maintenant, alors que je prononce des mots qui me font mal. « Je comprendrais que tu préfères prendre tes distances... Mais... » Je lève un regard embué de larmes vers lui, avant de murmurer, suppliante : « Laisse-moi encore un peu de temps. Ce soir... Juste profiter encore un peu... » Ma voix se brise et j'enfouis mon visage entre mes bras, pour étouffer un sanglot.

Finalement... Les vœux ne fonctionnent pas...

ft. Miles

A bandage on my heart

Son don n’influençait pas sa personnalité, quoiqu’elle n’avait jamais été proche d’un garçon, la dernière fois s’étant mal terminé. Et moi j’en ajoutais une couche, même si j’avais la certitude que c’était différent qu’avec Alix. Elle me demandant alors si je croyais que je pourrais être poussé à faire des choses que je n’aurais pas fait en temps normal. Réfléchissant car de toute évidence, il n’était pas bon de se précipiter. Il n’était pas bon de ne pas se poser. J’avais l’impression que sa question impliquait une chose bien plus profonde, que je ne saisissais pas encore. Pourtant moi, est-ce que j’avais une idée de tout ça ? De la vraie réponse ? Elle n’avait pas l’air de me repousser dans mes retranchements. Elle n’avait pas l’air de vouloir le faire. Alors si ce n’est me sentir poussé vers elle, j’avais encore mon libre arbitre. « Non. C’est pas assez fort. », j’avais simplement envie d’être avec elle, car elle m’apaisait. Même si ça revenait à être égoïste.

Et puis elle avoua la vérité à son tour. Un garçon avait joué avec elle pour remporter un pari. Elle ne savait pas si c’était sa nature ou s’il s’était senti trompé, mais il avait abusé de la situation. Est-ce que je pourrais faire ça ? Non, car j’étais en réalité bien plus tendu à cette idée qu’à celle de le faire. J’avais mes limites, je n’irais pas là, plus maintenant que j’avais compris que ça ne me rendrait rien. Alors est-ce qu’elle rendrait les choses difficiles ? Oui. Dans un sens c’était le cas, car j’arrivais pas à réellement me détourner d’elle, je n’arrivais pas à faire autrement que revenir vers elle, mais est-ce que c’était vraiment difficile ? Non. Elle comprendrait si je voulais prendre de distance et ça… Cette idée… Non. « J’ai pas… », croisant son regard, j’y vu des larmes, je sentis mon propre coeur se serrer alors qu’elle me demandait de lui laisser encore un peu de temps, pour profiter… « Jess… » murmurais-je en avançant une main pour la poser sur son coude sans pour autant aller plus loin.

« Je ne vais pas prendre mes distances… C’est juste que… Que j’ai pas envie que tu croies que j’ai de mauvaises intentions… Ni de te mentir en affirmant que je suis insensible à ce que tu dégages. », car mentir, manipuler, j’avais failli le faire et ça… Ce n’était pas moi. « J’ai failli être ce genre de garçon, tu le sais, mais je ne me serais pas reconnu si j’avais abusé d’une situation pour aller mieux. Je ne me serais pas reconnu même en espérant finir par l’aimer… », pourtant ici, j’abusais aussi, « J’ai plus l’impression d’être un autre avec toi. Tu… Je crois que tu me soignes Jess. Que tu me rappelles à ta façon que je peux être quelqu’un de bien… » serrant en douceur mes doigts sur son coude, je finis par retirer ma main pour la poser sur le sol. J’aurais voulu pouvoir lui épargner ça, mais en réalité, elle méritait une entière franchise de ma part. Quelque chose qui ne pouvait être corrompu. « Je ne voulais pas te blesser, pas te faire pleurer… Je ne voulais juste pas te mentir… Excuse-moi. », ce qui me semblait bien vide à cet instant, bien creux alors qu’elle semblait bien trop affectée. Pourtant quoi dire d’autre ? J’étais vraiment désolé. « Mais je ne partirais pas… Pas si tu ne me le demandes pas. », car ça serait trop difficile en réalité… Qu’est-ce qui m’arrivait au juste ?

ft. Jess

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Quitte à ce que tout se finisse maintenant, autant comprendre un peu ce que je générais chez les autres. C'était une conversation que je n'avais jamais eu avec les hommes. Je n'étais pas à l'aise avec ça, pas assez proche de qui que ce soit non plus pour poser la question. Et Mara était mon cousin, même si il était lui aussi attiré par moi. Même Keith qui aimait les garçons, avait été touché par ce phénomène d'attraction... Finalement, Miles répond, me réconfortant un peu. Enfin... J'ignore si c'est de l'apaisement que je ressens. Est-ce qu'il a juste davantage de volonté que mon ex ? Ou bien était-il juste un gentil garçon quand l'autre n'était qu'un salaud ? J'avais envie de penser que c'était la seconde hypothèse qui prévalait. Je me décide à lui confier ce qui avait été la source de mon départ de France. La source principale, parce qu'il y avait malheureusement eu d'autres composantes, mais cela avait mis le feu aux poudres et juste me lever le matin était devenu une épreuve. La honte m'avait consumée. Le dégoût de moi-même. Aucune main ne s'était tendue pour m'aider à sortir e là. Le déménagement avait été la seule option possible... J'avais cru que cela irait mieux ici. C'était bien parti. Mais l'aveu de Miles vient ébranler ces fragiles certitudes... Je ne veux pas être source d'inconfort pour quelqu'un que j'apprécie... Jamais. Alors même si cela me crève le cœur, je propose de le laisser tranquille. Je sais qu'il a pensé mal agir avec une autre fille, je ne voudrais pas le conforter dans cette erreur.

Mais c'est si difficile que je ne peux empêcher les larmes de couler.

Son contact me brûle à travers le froid qui m'a envahi... Mais la chaleur s'insert de nouveau quand il reprend en m'avouant qu'il ne prendra pas ses distances. La suite... Je me sens fondre.. Si il m'a brisé le cœur quelques secondes plus tôt, il le recolle en quelques paroles, peut-être maladroites, mais sincères. Et c'est ce que j'aime chez lui. Je me permet de nouveau un sourire, alors que je passe les manches de son pull sous mes yeux pour essuyer les larmes qui ont commencé à perler. Et puis je laisse aller ma tête contre son épaule, avant de me décider à rompre le silence : « Mais tu es quelqu'un de bien Miles Lewis... » Je ne cherche même pas à m'en convaincre, j'en ai juste l'intime conviction. « Tu ne pouvais pas savoir... Mes propres insécurités ou mes problèmes. J'aimerais vraiment pouvoir effacer ce charme surnaturel qui met les hommes mal à l'aise et qui repousse les femmes... Juste avoir des relations normales avec les autres.» Je soupire. « Je suis bien avec toi... Je me sens en sécurité. Je peux être moi-même, sans faire attention au moindre de mes gestes ou de mes paroles... Et j'en oublie que tu restes sensible à mon charme, pour ça, je suis vraiment désolée.... Si tu veux que je fasse plus attention et ne m'approche pas trop près.... j'y veillerais. » Joignant le geste à la parole, je décolle ma tête de son épaule, difficilement, et me décale un peu pour mettre une petite distance entre nous... Tout plutôt que de rompre mes liens avec lui. « Mais je ne veux pas que tu partes. » J'ajoute d'une toute petite voix.

ft. Miles

A bandage on my heart

La première fois qu’elle l’avait dit, il y a quelques semaines, j’avais eu du mal à l’accepter, pourtant, en pleine tempête, l’entendre le dire à nouveau me sembla plus réelle. Était-ce vrai pour autant ? Je n’en savais rien. Je préférais simplement la croire alors qu’elle me l’avouait. Frôlant sa tête de la mienne alors qu’elle s’appuyait contre mon épaule. Je ne pouvais pas savoir, mais elle aimerait effacer ce pouvoir qui corrompait tout, juste pour avoir une relation normale avec quelqu’un. « Mais c’est le cas ici. En quelque sorte. », même si ça brouillait les choses, ça ne me ferait pas devenir un autre. C’était simplement… Que j’avais le sentiment de me jouer d’elle parfois, mais ça ne faussait pas tout.

Elle était bien avec moi, elle se sentait en sécurité, elle-même, mais elle oubliait que j’étais sensible à ses charmes et elle en était désolée. Elle était prête à faire attention pour moi. Elle se décolla d’ailleurs, comme pour appuyer ses mots. Elle pouvait ne plus être elle pour que je ne parte pas… « Ça serait injuste non ? D’autant que tu ne serais plus toi si tu devais faire attention. » soufflais-je en ayant conscience que cette situation me dépassait à plus d’un niveau. « Ça ne serait pas plus simple de composer avec nos passés, ton sang et mon trouble pour trouver un équilibre ? » demandais-je sans doute un peu trop analytique pour le coup. « Je n’ai pas plus à être protégé de toi que toi de moi. », car même si j’étais attiré, déstabilisé, mon comportement pourrait tout autant la blesser, que ce soit en gardant des distances qu’en les franchissants.

« J’ai jamais été très doué pour ça, mais je sais une chose, c’est qu’une relation saine, c’est se baser sur un respect mutuel, ce n’est pas une question de sacrifice. », mais j’avais toujours été très… Droit ? Toujours dans l’équilibre complet. Difficile de savoir si je ne me fourvoyais pas depuis des années. Me tournant, je laissais pendre qu’une jambe tandis que je remontais l’autre pour appuyer mon coude dessus et poser ma tête sur mon bras. Tendant l’autre, je présentais mon petit doigt, souriant avec douceur alors que je disais, « On peut se promettre ça ? D’être honnête l’un envers l’autre et de s’accepter comme nous sommes, entièrement, sans se changer pour l’autre ? » elle aimait les choses moldues non ? Et ce genre de promesse, emprunte d’une innocence enfantine, c’était typiquement moldue non ? Je n’y croyais pas vraiment, trop septique, mais ce que je savais, c’était que l’esprit avait une force de persuasion assez grande pour qu’une promesse, faite à la bonne personne, assure un équilibre, par fidélité, par respect et honneur.

J’avais aucune idée de combien ça pourrait être difficile, mais la voir sourire, savoir que ce naturel si attractif était simplement une réponse à son bonheur, à son équilibre… Comment admettre que pour une gêne, j’allais devoir l’étouffer, surtout si elle avait confiance en moi. Si elle me jugeait assez bien pour vouloir rester dans mon sillage. Je devais au moins croire en elle comme elle croyait en moi. La laisser sourire, rayonner.

ft. Jess

A bandage on my heart

Je serais bien restée plus longtemps collée à lui, mais cela n'aurait pas été très productif alors que je lui promet de ne pas trop m'approcher si ça me permet de le garder dans ma vie. Mes émotions font d'immenses montagnes russes avec Miles, passant du rire aux larmes en un claquement de doigts. Espoir, désillusion et de nouveau espérance qui se succèdent à une vitesse vertigineuse. Mais si ses paroles m'ont semblé dures et m'ont replongé dans un passé pas si lointain et traumatisant, sa façon de nuancer ses propos et de m'expliquer me rassure de nouveau et me fait lui dire sans difficulté qu'il est réellement quelqu'un de bien. Ou un excellent comédien qui joue sur plusieurs tableaux pour mieux m'avoir dans son lit, mais je n'y crois pas. Je n'ai pas perdu complètement foi en la gente masculine. Miles n'a jamais rien tenté avec moi et n'a jamais montré le moindre intérêt non plus. Si il ne m'avait rien avoué ce soir, je n'aurais jamais penser l'intéresser ou l'attirer vraiment. Mais ce que je retiens surtout, c'est qu'au delà de mon physique... C'est moi qu'il apprécie. Les paroles de Mara reviennent avec force dans mon esprit, me hurlant que je suis une fille fantastique et que les autres finiront par s'en rendre compte... Sans aller jusqu'à me trouver fantastique, j'ose croire que Miles est allé au delà des apparences justement.

Je hausse une épaule, un peu embarrassée quand il dit que ce serait injuste que je me contrôle, ce qui changerait ma personnalité profonde... Il est vrai que j'ai tendance à être tactile quand je suis à l'aise. Je le suis avec ma famille, à défaut de pouvoir l'être avec mes amis... Comme je n'en avais pas vraiment, ce n'était pas difficile. Mais Miles... J'ai envie d'être proche de lui et de le toucher tout le temps. Il propose alors de prendre en compte plusieurs paramètres pour continuer notre relation. Intriguée, j'écoute et réfléchis... Je lui ai confié ce qui m'a traumatisé avec les garçons récemment. Il y a d'autres choses aussi, mais il doit s'en douter. Le principal c'est bien ce fichu charme qui me pourrit la vie. Qui fait que les filles ne m'aiment pas et cancanent à la moindre occasion à mon propos et les garçons qui m'approchent dans le but de me séduire et pour qui je représente un trophée ensuite... « Peut-être... Mais ça risque d'être difficile... » J'accuse le coup quand il parle de me protéger autant de lui que lui de moi. « Tu ne me feras pas de mal consciemment... » Nouvelle certitude. Mais les blessures involontaires sont aussi douloureuses après tout.

Je demeure muette quand il parle de respect entre nous et non pas de sacrifices... Il a raison. Mon cœur s'emballe encore. Je le regarde changer de position avant de me présenter son petit doigt pour sceller une promesse. Et un sourire illumine mon visage, un sourire enfantin. Je viens crocheter son doigt avec le mien. Il a de grandes mains... « Promis. » Je ne retire pas mon doigt de suite, savourant le contact. « Mais tu sais, j'aime déjà comment tu es, je n'ai pas envie de te changer... Juste... Hum, t'attirer un peu dans mon univers. Et découvrir le tien. »

ft. Miles

A bandage on my heart

Ne pas se blesser consciemment ? J’espérais, mais même inconsciemment, je ne voulais pas. En grande partie car cela reviendrait à m’oublier. Certes, je savais être dur avec mes proches et je n’avais aucune retenu avec ceux que je n’appréciais pas, n’ayant aucuns soucis à présenter les faits, mais elle. Je pouvais facilement la placer dans cette catégorie de personne que je voulais et pouvais protéger de moi. Cela dit, elle avait une confiance en moi qui me dépassait. On allait devoir s’apprendre, s’accepter et elle, elle ne doutait déjà pas de moi. C’était… Déstabilisant, rassurant.

Me tournant pour lui faire face, je lui tendais mon petit doigt pour une promesse comme elle en avait l’habitude, comme elle semblait l’aimer et… Son sourire en cet instant, n’avait pas de prix, il résonnait en moi, trouvant écho et une réponse. Serrant son doigt contre le mien, je baissais mes yeux sur ce contact qui se prolongeait, même lorsque je baissais à nouveau le bras. Elle aimait déjà comme j’étais, elle ne voulait pas me changer, elle voulait simplement m’attirer dans son univers et découvrir le mien. « Est-ce que ton monde va impliquer la présence de ton cousin et son croisement avec un lapin drogué ? » demandais-je dans un rire avant de déplier naturellement mes doigts pour les glisser entre les siens le temps d’un contact, d’une étreinte un peu plus chaleureuse. « Il est vif. », nuançais-je avant de relâcher sa main pour me tendre jusqu’à mon sac pour en sortir des bouteilles et son gâteau, plaçant le tout à côté de nous. Coupant le gâteau avec ma baguette, je rangeais cette dernière pour l’inviter à se servir.

« Tu connais déjà mon univers. » soufflais-je alors que ma jambes balancé toujours dans le vide. Je n’avais rien de spéciale, pas de passion autre que celles qu’elle connaissait déjà. C’était sans doute plus complexe la concernant. J’aurais plus à apprendre à ses côtés, j’en avais conscience. « On ira dans ton univers la prochaine fois ? », demandais-je en essayant de m’ouvrir, de ne pas rester en retrait par rapport à elle. Non pas que je ne voulais pas rester moi-même ou que rester dans ma bulle me dérangeait, mais… Se respecter, construire avec l’autre. Elle était assez venue dans le mien, avait assez suivi mon rythme pour que je n’en fasse pas de même.

Je m’ouvrais avec mes proches, la voir pleurer aujourd’hui m’avait fait comprendre que j’avais besoin de ce sourire. De cette lumière. Car c’était bien ce qu’elle était. Prenant une bouteille, je commençais à boire, sentant malgré moi que je me détendais, que ce non-dit réparé soulagé ma conscience. Je ne l’utilisais pas, même pour me réparer, elle savait. « Merci pour ta confiance. » soufflais-je alors que je refermais ma bouteille. Elle ne savait rien de moi, pourtant elle pouvait me faire une confiance aveugle. C’était déstabilisant, surtout en connaissant son passé. Une responsabilité dans un sens, mais une responsabilité qui me faisait aller plus que jamais de l’avant.

ft. Jess

A bandage on my heart

Mon cœur faisait des montagnes russes, alors que Miles battait le chaud et le froid. Sans doute que c'était moi qui comprenais ses intentions de travers alors qu'il n'était pas particulièrement adroit pour s'exprimer. Je doutais tellement de moi, de ce que je dégageais et du regard des autres sur moi que j'en venais à douter des autres aussi, même ceux qui étaient gentils et sincères depuis le début. Et Miles était sincère. Alors, après la déception, vient l'espoir. Sa façon de me faire promettre m'arrache un grand sourire sincère et lumineux. Les choses se remettent en ordre et je prends conscience que je ne vais pas le perdre. Cette perspective me terrifie, je viens de m'en rendre compte de façon assez violente. Je ferais tout ce que je peux pour éviter cela. Même si je dois faire attention. Il assure qu'il ne veut pas que je change quoique ce soit et qu'il m'aime bien ainsi. Mais je dois prendre garde. J'ai un éclat de rire quand à la mention de mon monde, il évoque l'hyperactivité de Mara. « L'image est assez juste, je la retiens. Mais c'est comme tu veux. Si Mara est trop énergique pour toi, je ne te l'imposerais pas même si il gagne à être connu, c'est un garçon en or tu sais. Il m'a aidée à tenir bon. » Mon rire s'étrangle quelque peu quand ses doigts viennent enlacer les miens. Je resserre ma prise sur lui, comme pour m'assurer qu'il ne m'échappera pas. Pourtant, il s'échappe trop vite à mon goût, pour nous servir de quoi nous restaurer. Sa façon de ne pas perdre de vue son objectif me déconcerte. J'avais complètement oublié tout ça, le cœur en berne et la tête dans les nuages.

Je hoche la tête quand il rétorque que je connais déjà son univers. En grande partie, mais il y a sans doute encore des choses à explorer. Les livres, le savoir, le Quidditch. Autant de domaines que j'ai envie de connaître davantage. Quant à mon propre univers... Je ne sais pas si il est prêt. A lâcher prise. A accepter que je le guide vers l'inconnu, peut-être même sans rien prévoir du tout, juste me laisser porter par mes envies du moment. « Si tu es prêt à me faire confiance, avec plaisir. » J'ai un sourire malicieux : « Cela implique de ne pas savoir dans quoi tu t'engages, ou tu vas et d'accepter de te laisser porter. » Mon intention, c'est plutôt de le sortir de son petit monde familier et l'ouvrir à la nature sauvage, déchaînée, impétueuse et surprenante. Beaucoup moins de contrôle, plus d'adaptabilité... Je ne sais pas si il est prêt pour ça. Je bois un peu et goûte à mon propre gâteau, plutôt réussi, je n'en suis pas peu fière d'ailleurs.

A son remerciement, je plante mon regard noisette sur lui, sérieuse. J'ai très envie de me rapprocher de nouveau, de sentir sa chaleur, mais ce serait le gêner non ? Je l'imite et me tourne vers le vide, mes jambes venant se balancer ainsi, songeuse. « Ne me remercie pas... Ce n'est pas vraiment quelque chose que j'ai choisi... C'est comme ça. J'aime ce que tu dégages, je me sens en sécurité avec toi. Cela n'est pas arrivé depuis longtemps avec un garçon. Autre que Mara, s'entend, mais lui, ça ne compte pas. » J'ai un petit sourire en coin. De un c'est mon cousin et de deux, il préfère les garçons, donc je suis doublement tranquille. « Et puis... Je me dis que même si cela doit mal finir, qu'importe pourquoi, j'aurais passé de bons moments... » Je dis cela dans un souffle, le regard perdu dans le vide. Oui, ce sont des souvenirs que je peux chérir, alors qu'il m'aide à me reconstruire. A reprendre confiance en moi. A me dire que je ne suis pas juste une allumeuse, ou un trophée... Mais si il me trahit, est-ce que j'arriverais à me relever cette fois ? Je ne peux pas dire que j'ai un bon instinct, vu comment cela a fini la dernière fois que j'ai laissé un garçon approcher de près. Mais Miles... Je le sens différemment. Il est prévenant, soucieux de ce que je pense ou ressens. Avant j’ignorais ce que c'était que ce genre d'amitié, maintenant, je m'aperçois comme j'ai été manipulée. Trop naïve. Trop besoin d'être aimée... « J'aurais aimé te rencontrer avant... » Avant d'être considérée comme une pute, avant d'être souillée, rejetée, moquée et de perdre toute estime. J'aurais aimé rencontré quelqu'un de bienveillant qui m'aurait soutenue au lieu de me laisser couler...

ft. Miles

A bandage on my heart

« Cinq ans que je le pratique en Quidditch, bien évidemment que l’image est bonne… Mais qu’importe, je suppose qu’il n’est pas qu’une forme indistincte qui bouge trop souvent et qu’il est bien le mec bien dont on m’a déjà parlé… », du moins il le prouvait sur le terrain. Et puis il était dans son monde, dans son univers, je pouvais au moins faire ça pour elle, pour la rendre un peu plus heureuse. Glissant mes doigts entre les siens dans un geste quo m’échappait sans doute, j’essayais de m’ouvrir, d’accepter de sortir de mon monde pour apprendre le sien. Je devais lui faire confiance ? Accepter de ne pas savoir où j’allais, ni dans quoi je m’engageais, mais accepter, accepter que les choses se fassent. Elle en demandait beaucoup à quelqu’un qui avait toujours besoin de réfléchir, de planifier, mais est-ce que ça me faisait vraiment peur ? Non. Je n’avais aucune raison de la craindre. J’étais attiré par elle, mais je ne voulais pas la blesser. Elle l’acceptait, ne me repoussant pas. Alors c’était peut-être signe que les choses pouvaient continuer sans risque.

Elle me faisait confiance.

« Ok. » soufflais-je avec un sourire, léger, mais présent. Elle me faisait confiance, c’était beaucoup pour elle, alors après avoir enfin servit à manger et à boire, je la remerciais pour ça. On pouvait se réparer ensemble sans doute, pas au détriment de l’autre, mais ensemble, mains dans la mains. Pour autant je n’avais pas à la remercier selon elle. Elle n’avait pas choisi, c’était une chose que je dégageais qui la faisait se sentir en sécurité avec moi. Quelque chose qu’elle n’avait pas eu depuis son cousin qui ne comptait pas vraiment… Mais il trichait dans un sens, il était gay… Je me demandais d’ailleurs à quel point ça pouvait tout changer ou non. Enfin ce n’était pas la question. Ce n’était pas le moment de s’y perdre.

Relativiser sur les bons moments malgré une fin ? « Je suis pas particulièrement optimiste, mais je pense qu’une fin n’est pas nécessairement destinée à être mauvaise. », c’était juste une fin, à laquelle je ne voulais pas penser, pas avec elle, pas aujourd’hui, pas après avoir ressentit réellement ce risque d’avoir à faire sans elle. « Et puis n’y penses pas tout de suite, j’aurais fait aussi bien que Mara pour une semaine, c’est une réussite peu reluisante non ? » demandais-je en essayant l’humour, un art que je ne maîtrisais pas vraiment, c’était évident, flagrant.

« Est-ce que ça aurait été pareil ? » demandais-je alors qu’elle avouait avoir aimé me rencontrer avant. « Nous connaissons tous les deux des vérités que peu connaîtront sans doutes… Sans elles, aurions-nous été en mesure de se rencontrer ? », sombrer aussi bas, me perdre, et avoir besoin de revenir à celui que j’étais n’aurais clairement pas été une priorité. « Aussi douloureux que ce soit, il ne fallait pas se rencontrer avant… Tu es une réponse à ma vie, telle qu’elle est aujourd’hui. Avant j’aurais pu t’ignorer et après, te rater. », il n’y avait aucune mauvaise pensée dans mes mots, juste des faits. Elle avait été là, au bon moment, à la bonne place. Comme j’avais dû l’être.

ft. Jess

A bandage on my heart

Je regarde Miles avec un soupçon de suspicion tandis qu'il évoque son opinion sur Mara. On dirait qu'il est plutôt sceptique concernant mon cousin et je me demande bien quels sont ses sentiments à son égard. Il n'est pas désobligeant ou même dans la critique, pas vraiment, mais je comprends bien que Mara est un peu trop turbulent pour Miles. Et qu'il a des doutes sur lui. Je fronce un peu les sourcils mais je préfère ne pas vraiment insister sur ce sujet. Miles a le droit de ne pas apprécier mon cousin, même si c'est dommage. Le Poufsouffle est une belle personne, je le sais depuis toujours, mais il n'a eu de cesse de me le prouver. Qu'importe, je saurais montrer à Miles que Mara est un chic type. En douceur, naturellement. Je ne suis pas une forceuse et je ne souhaite pas imposer à tous prix mes idées, mais là, ce serait injuste de ne pas laisser une chance à mon cousin.

Et il semblerait que Miles ai confiance en moi. Assez pour accepter de voir mon quotidien, de me laisser l'entraîner dans ma propre bulle, très différente de la sienne d'ailleurs. Et je lui rendais la pareille, consciente qu'il ne me trahirait pas. Peut-être qu'il me blesserait oui, par inadvertance, par maladresse, comme il l'a fait un peu plus tôt, juste par soucis de transparence et d'honnêteté avec moi. La vérité est douloureuse, mais elle l'est bien moins que le mensonge et la dissimulation. Et j'ai l'intime conviction que je peux totalement me détendre avec Miles. Comme je lui explique, j'ai foi en lui et je me sens bien avec lui. Comme avec Mara. Je n'ai plus aucune défense, aucune barrière. Si il me poignarde, je ne m'en relèverais pas cette fois...

Et pourtant, je ne regrette pas de lui ouvrir mon cœur et mon âme. Qu'importe où cela nous mènera. Miles se montre assez philosophe pour le coup. « Non mais elle peut être douce amère. » Faite de regrets. Cela ne termine pas toujours dans les cris et les pleurs, mais sans aucun doute avec du regret. Je n'ose pas imaginer que notre relation se coupe brutalement ou finisse mal. Qu'elle finisse même tout court. Mais j'ignore de quoi l'avenir sera fait. J'ai un petit sourire quand il me demande de ne pas penser à une fin entre nous pour le moment, non sans faire une pointe d'humour en citant Mara. « C'est une réussite malgré tout. » Je tempère un peu alors qu'il ne doit pas se rendre compte de combien c'est un exploit d'avoir réussi à me faire ressenti ça après ce qu'il m'est arrivé. D'ailleurs, je lui confie que j'aurais aimé le rencontrer avant...

Une lueur de surprise passe dans mon regard quand il me demande si cela aurait été pareil, un peu confuse. Miles me fait comprendre que ce que nous avons pu vivre nous a sans doute mené jusqu'à maintenant et que sans ces épreuves, il aurait pu en être tout autrement. J'allais rétorquer quand la suite fait rater quelques battements à mon cœur... Je me sens complètement fondre et doit réprimer une violente envie de juste lui sauter au cou et me caler contre lui devant des paroles aussi touchantes. Elles me vont droit au cœur et si j'avais encore des doutes sur l'importance qu'il est en train de prendre dans ma vie... je n'en ai plus aucun. Il me donne une importance énorme dans sa vie... J'ai un sourire sincère avant de me pencher vers lui pour juste embrasser sa joue, avant de poser ma tête contre son épaule et de fermer les yeux. « D'accord. Mais je crois au destin. Et je crois que tout nous a conduit à ce moment... Vu comme ça, j'en arrive presque à ne pas regretter ce qu'il m'est arrivé... Ca en valait la peine... » Je murmure d'une toute petite voix.

ft. Miles

A bandage on my heart

« Sans doute… » soufflais-je alors que l’infinité des possibilités pouvait s’ouvrir à nous. Les fins étaient ce qui pouvait se multiplier sans que jamais on s’y retrouve vraiment. On devait faire face à notre réalité, à ce qui était en train de tisser avant de penser au reste. Sinon j’aurais bien des dizaines d’hypothèses sur comment tout ça pourrait se finir, sur comment je pourrais à tout moment cesser à nouveau de me réparer pour la blesser. J’avais réussi à la faire se sentir bien pour quelques jours, mais ça ne serait pas un exploit si tout s’écroulait maintenant. Sauf qu’elle voyait quand même ça comme une réussite. « Je suis désolé… », soufflais-je avant de préciser, « Désolé qu’il n’y ait eu que Mara et moi pour te faire te sentir en sécurité. », qu’il n’y ai pas plus de monde pour la reconnaitre, pour lui offrir cette sécurité.

Cela dit, étrangement, ou plutôt pour la première fois, je ne regrettais pas ce qui m’avait poussé dans cette direction. Je ne regrettais pas d’avoir touché le fond, car je prenais conscience que les choses n’auraient pas été identiques dans d’autres circonstances. Nous nous répondions aujourd’hui, par écho, mais c’était impossible autrement, dans d’autres circonstances. Restant interdit lorsqu’elle se penche pour embrasser ma joue, je sens malgré moi mon coeur se serrer, mon ventre se nouer légèrement. À quel point tout était en train de changer ? À quel point je voulais son bien pour la rendre heureuse ? À quel point j’étais lié à ça ? Enfin à quel point ma volonté était importante ? La laissant donc prendre place sur mon épaule, je posais instinctivement ma tête sur la sienne, l’écoutant alors briser le silence.

Ma joue me brulait presque, toujours et pourtant je ne dis rien, redoutant ce qu’on pourrait en dire, de qui pourrait arriver. Le destin, oui, il nous avait conduits à ce moment là. Ça en valait la peine… « Il suffit d’une personne pour tout remettre en perspective… » soufflais-je à mon tour avant de glisser ma main sur la sienne, doucement, capturant à nouveau ses doigts. Qu’est-ce que que j’attendais de nous ? De cette situation ? Je n’en savais trop rien, où je ne voulais pas trop le savoir, moi qui avais l’habitude de calculer, ou du moins de savoir ce que je faisais, j’étais prêt à me perdre dans l’inconnu, car à ses côtés, c’était le plus rassurant. Un raisonnement à l’opposé de moi, mais qui trouvait un sens.

« Tout à toujours un sens… » ajoutais-je, les yeux perdus dans cette main que je tenais. Un sens qui parfois pouvait nous échapper, longtemps, mais qui finissait par devenir réel. « C’est quoi la première étape dans ton monde ? » demandais-je finalement, pour nous éloigner de cette fatalité, pour nous ramener à demain, à cet avenir qui se construisait à deux à présent. Que ce soit en amitié, ou autrement, nous avions trouvé notre réponse dans l’autre, enfin du moins je l’avais fait, sans doute cela serait arrogant de croire à une réciprocité, mais j’avais toutefois cette impression celle d’être en accord avec elle. On allait de l'avant.

Enfin.

ft. Jess

A bandage on my heart

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, quand il finit par se dire désolé que seuls lui et Mara aient réussi à me conférer un sentiment de bien être et de sécurité. Je lui offre un sourire lumineux et sincère alors que mon regard se met à briller de bonheur. Tout simplement. Je me satisfais sans doute de peu, mais sous la voûte étoilée, dans le froid glacial de cette nuit de février, de cette Saint Valentin, en compagnie de Miles, je me sens vivante... Vibrante. J'ai envie de tout faire, d'aller plus loin, plus vite... Avec lui. Je ne me pose pas davantage de questions à ce sujet d'ailleurs... A quoi bon ? Il apprécie ma compagnie et j'ai besoin de la sienne. Si je suis sa réponse, je pense qu'il est également la mienne. Je me blottis contre lui, oubliant totalement la moindre réserve à son égard, oubliant que mon odeur ou ma proximité peuvent le mettre mal à l'aise... Nous nous sommes expliqués à ce sujet également non ? Il y est sensible, il le sait, je le sais, mais aucun de ses gestes, aucune de ses actions n'est dictée par cette attirance surnaturelle qu'il peut avoir pour moi. Je sens sa chaleur se diffuser contre moi, alors que sa tête se pose sur la mienne. Je ferme les yeux quelques secondes, inspirant l'air glacial à pleins poumons avant de rompre le silence... Et de finalement bénir le destin, trouvant dans ce moment une raison aux souffrances endurées.

Je hoche doucement la tête quand il ajoute qu'il suffit d'une personne pour tout remettre en perspective... Je soupire d'aise quand ses doigts s'entrelacent aux miens. « Hum, mais parfois, le sens met du temps à nous apparaître... » Miles s'intéresse alors à mon monde, demandant quelle serait la première étape. Je réfléchis quelques secondes, avant de souffler avec un sourire amusé : « Je vais t'emmener dans un lieu que j'aime beaucoup... Ce week-end ? Tu crois que tu peux te libérer une journée ? » Cela signifie une journée sans réviser. Il lui faudra sortir la tête de ses livres et se libérer l'esprit pendant plusieurs heures pour juste me suivre. Je sais que le lâcher prise est difficile pour lui. Je décolle ma tête pour le regarder : « Je te promet que tu ne le regretteras pas... »

Cette soirée marque un tournant certain dans notre relation... si aucun de nous n'ose vraiment poser des mots sur notre relation, sur ce qu'on peut ressentir l'un pour l'autre, je sens bien que mon cœur s'éveille dés qu'il est près de moi... Et petit à petit, rien qu'en songeant à lui. Et Miles choisit de me faire confiance, alors que je l'emmène au Fairy Glen. Je ne sais pas si il connaît déjà ou si ce sera une découverte pour lui. J'ai choisi de ne pas quitter l’Écosse pour cette fois. Si il apprécie, si il comprend, alors je lui montrerais les paysages de mon enfance, là où j'ai grandi durant les 10 premières années de ma vie. Le temps est un peu incertain, mais des rayons de lumière passent à travers les nuages offrant un spectacle très particulier. Je m'éloigne alors un peu de Miles et écarte les bras en souriant : « Tadam ! » J'ai un léger rire. Pour aujourd'hui, je porte un jean simple, des bottines qui tiennent bien aux pieds, plates, un gros chandail en laine de Moher, bien chaud. Mes cheveux sont lâchés, alors que le vent fouette la lande. « Regarde comme c'est beau. Ferme les yeux, inspire à fond et écoute. » Je reviens vers lui et pose mes mains sur ses yeux pour l'inciter à juste... sentir la nature.

ft. Miles

A bandage on my heart

« Oui… », soufflais-je lorsqu’il fut question de lui trouver du temps. Je n’avais pas réfléchit à ce que je pouvais avoir à faire, à ce que j’aurais pu avoir besoin. Non, j’avais accepté d’avancer dans son monde, que ce soit demain, ce weekend ou dans un mois, je n’avais pas besoin de réfléchir, simplement de la suivre. Maintenant que j’avais cette clarté d’esprit, je ne pouvais plus reculer, je ne voulais plus reculer. Je voulais juste la laisser entrer, apaiser ce qu’elle pouvait soulager de sa présence.

Finalement, c’est en Écosse qu’elle me conduit, avec une lumière dans son sourire qui arracha le mien alors que je regardais autour de moi. Ça me disait quelque chose, mais sans plus, sans certitude. J’avais plus mon attention sur elle, sur le fait que pour la première fois de ma vie, je n’étais pas sortie de mon dortoir sans réfléchir à comment m’habiller pour… Lui plaire ? Troquant ma nonchalance pour quelque chose d’un peu plus recherché, j’avais passé un col roulé noir et une veste plus claire pur aller avec un pantalon sombre et des baskets, clairement pas encore ça, mais j’avais fait un effort, pour elle. Car elle en valait la peine. « Comment tu veux que je regarde si tu me demandes de fermer les yeux… », soufflais-je avec douceur alors que je m’exécutais pourtant, fermant mes yeux pour inspirer.

Me baissant légèrement en sentant son contact, ce fut son parfum qui m’attira bien vite, me faisant glisser une main sur la sienne pour l’enserrer avant de me libérer en douceur. Comment j’avais pu basculer ? Comment d’un besoin maladif d’être soigné par elle j’avais pu ressentir ce besoin d’être simplement à ses côtés, de me laisser irradier par sa douceur et sa candeur ? « On est où ? » demandais-je finalement en repartant mon attention sur l’environnement avant de lâcher sa main en douceur. « L’endroit me dit quelque chose… » assurais-je alors que je reportais mon attention sur elle, inspirant profondément et chassant les démons qui avaient pu revenir à mon esprit avec mes récentes découvertes. Je n’allais pas changer, pas pour lui, pas pour son existence, il était juste, un élément perturbateur qu’elle savait effacer avec sa simple présence. Peut-être devrais-je d’ailleurs en parler avec elle, chercher à avoir un avis de plus, de quelqu’un d’extérieur, pour… Je ne changerais pas d’avis en fait, mais l’idée de partager ça avec elle me semblait importante, comme elle.

ft. Jess

A bandage on my heart

« Oh... Oui, c'est vrai... Mais on regarde aussi bien avec l'âme. » Je réponds avec enthousiasme. Je suis une petite puce surexcitée. C'est comme si j'avais besoin parfois de retrouver la nature sauvage, les étendues époustouflantes pour recharger mes batteries et me sentir vivante. Et je suis tellement heureuse de pouvoir montrer ça à Miles. De pouvoir le partager avec lui. C'est tellement rare que je puisse partager quoique ce soit avec des gens qui ne sont pas de ma famille que cela m'émeut totalement. Alors qu'il a les yeux fermés, je ne me gêne par pour le détailler... Non, le dévorer des yeux. Il s'est fait tout beau pour cette sortie avec moi, je m'en rends compte. Et que ce soit le col roulé ou la veste... cela souligne la largeur de ses épaules. Et moi, je l'emmène en pleine nature. Il risque d'en ressortir un peu crotté. J'aurais peut-être dur lui spécifier la teneur de cette sortie. Mais enfin, je ne pense pas qu'il soit quelqu'un de précieux qui n'aime pas se salir.

Je vibre quand ses mains se posent sur les miennes, avant de sourire largement quand il me demande où nous sommes. « Les Fairy Glen. » Je hoche la tête quand il dit que cet endroit lui dit quelque chose. « Tu es déjà venu ? » Il a grandi en Écosse après tout, c'est très possible qu'il ai déjà pu visiter les plus beaux endroits du pays. J'ai pu voyager avec mes parents, découvrant les sites magiques et majestueux du Royaume-Uni. Certains ont une place particulière dans mon cœur d'ailleurs.

Je me saisis de la main de Miles pour l'entraîner derrière moi, sautillant presque pour me diriger vers la petite cascade. Là, je retire mes bottines et mes chaussettes, reboule le bas de mon jean, pour mettre le pied dans l'eau glaciale. « Elle est gelée. » J'ai un rire ravi, me baissant pour tremper mes mains dans l'eau limpide, avant d'arroser légèrement le jeune homme avec moi. Puis je m'accroupis, un peu plus calme. Sereine. « J'adore venir dans ces genres d'endroit... C'est comme ci j'avais besoin de me reconnecter avec la nature parfois, pour me sentir bien. Cela m'a beaucoup aidée les années passées, quand c'était trop difficile à l'école... » Je baisse un peu la tête au souvenir de ces moments difficiles. Mais j'arrive à en parler plus librement. La noirceur me semble derrière moi. Je parviens à évoquer ces moments difficiles de façon presque détachée. « En Irlande, j'ai passé beaucoup de temps dehors. Je pourrais te montrer les paysages de mon enfance. Si ça t'intéresse. »

ft. Miles

A bandage on my heart

« Respires, ton cerveau à besoin d’oxygène… » soufflais-je dans un sourire alors que je me laisse faire, lui faisant confiance, étant bien trop léger. Elle avait un effet si intense, elle était si puissante pour mon coeur… Me confirmant finalement le lieu, je me disais bien que j’avais déjà vu l’endroit, « Oui, quand j’étais petit, à mon arrivée dans le pays. », quand on m’avait fait découvrir l’endroit pour m’aider à m’adapter. Deux visites, pour deux raisons différentes et pourtant, si la première fois, j’avais été heureux de découvrir l’endroit avec ceux qui m’avaient adopté, aujourd’hui j’étais heureux de la voir si rayonnante, loin de certaines ombres.

Montée sur ressort, je soufflais dans un léger rire, « En fait le gêne du Lapin fait partie de votre famille… », car elle bondissait presque, ce qui faisait ballotté mon bras de haut en bas tandis qu’elle me conduisait à une petite cascade. Me lâchant, elle se mit un peu plus à l’aise pour jouer avec l’eau et… « On est en février… » fermant un instant les yeux en étant si terre à terre, je soupirais contre moi-même, me concentrant à nouveau sur son rire, sur sa lumière et… Sur l’eau que je venais de recevoir et qui me fit la regarder avec des yeux ronds. « Tu sais que si je joue à ce jeu là, tu vas perdre ? » demandais-je aussi enfantin que j’aurais pu alors qu’elle s’accroupissait.

Elle adorait venir ici, dans ce genre d’endroit. Elle se reconnectait avec la nature, ça l’aider à se retrouver, à surmonter les épreuves qu’elle avait du passer… Le nuage menaçait de revenir, je n’aimais pas ça, « Il faut toujours trouver un endroit refuge… », quant à si ça m’intéressait de découvrir les paysages de son enfance, difficile de lui refuser. « Oui. » soufflais-je alors que je retirais à mon tour mes chaussures, chaussette et que je remontais mon pantalon pour m’asseoir sur le bord de la petite étendue d’eau afin d’y plonger les pieds, appréciant le froid et ses bien fait face à elle, « Tu es heureuse à Poudlard ? » demandais-je alors, espérant que les démons soient derrière elle, pour de bon.

C’était sans doute pas le genre de conversation qu’elle voulait avoir, pourtant c’était ce que l’endroit m’inspirait, une solution à sa tristesse, une solution à cet avenir dont on l’avait privé durant trop longtemps. Elle semblait bien ici, mais avait-elle encore besoin de venir se ressourcer dans de tels endroits ? « Tu as déjà été sur les abords du lac noir ? » demandais-je alors, me souvenant que sur certaines rives, au levé ou couché du soleil, la vue sur le château et la forêt était à couper le souffle. Le genre de vision dont on pouvait se défaire et qui avait quelque chose d’apaisant, si tant est qu’on savait ne pas se sentir minuscule. Car face au château, il était facile de perdre son assurance. Même si à mon sens, ça avait quelque chose de rassurant. Il se dressait là, en rempart.

ft. Jess

A bandage on my heart

Est-ce que je vais trop vite avec Miles ? Peut-être que je le saoule ? J'ai un moment d'arrêt quand il me rappelle qu'il a comparé Mara à un lapin et moi aussi par la même occasion. C'est vrai qu'à Poudlard, je suis beaucoup plus calme, presque effacée, souvent sur la réserve à observer les autres et faire profil bas, par habitude. Mais ce n'est pas la vraie moi... C'est celle qui a été conditionnée par... les autres, par leur jalousie, leur malveillance et leur méchanceté et qui n'ose plus trop agir autrement. Mais aujourd'hui, c'est différent et je me sens libre d'être moi. Est-ce que j'ai eu tort ? « Je suis désolée... Cela te gêne ? » J'espère que non... On a fait le deal de s'accepter comme nous étions. Mais peut-être que cette facette là ne lui plaira pas... pourtant, il l'a dit en riant. Et il ne semble pas contrarié, au contraire. Il est... souriant et détendu. Alors je suis un peu perdue.

Je m'approche de l'eau glacée de la cascade et plonge les pieds dedans, riant quand il me fait remarquer que nous sommes en févier, donc que c'est normal qu'elle soit très froide. Alors pour me venger et le taquiner aussi, je l'asperge un peu de cette eau limpide et glaciale. « Oui, mais tu n'oserais pas hein ? Je mourrais congelée... » Je luis fais une petite moue pour l'apitoyer, sans vraiment faire attention au fait que je lui balance mon charme vélane sans vergogne, sans y réfléchir, juste parce que je suis naturelle et détendue. Et parce que je suis enchantée de voir Miles qui se détend aussi et saute à pieds joints dans mon univers.

Je lui expose un peu mon mode de pensée. « Et toi, quel est le tien ? » J'ai un mince sourire, avant de murmurer : « Parfois, ce n'est pas le lieu qui importe, mais la personne avec qui on se trouve... » Un aveu à mi-mots qu'au delà d'avoir un lieu refuge, j'avais aussi une personne refuge. Lui. Il avait pris bien trop vite cette place et cela était presque terrifiant alors que je m'accrochais énormément à lui, lui mettant entre les mains mon bien-être, quelque part. Je souris quand il me rejoint et m'imite, me demandant si je suis heureuse ici. A Poudlard. « Oui. Il y a des hauts et des bas mais... C'est infiniment mieux que ce que j'ai connu... Ici, il... enfin je crois qu'il y a des gens qui m'apprécient vraiment... » Et puis, il y a lui... « Je suis heureuse quand je suis avec toi... » Je baisse la tête pour observer l'eau cristalline, un peut rougissante par cet aveu spontané et peut-être naïf.

Je hoche la tête à sa question. « Quelques fois. Pourquoi ? » Il y a quelque chose que j'ai loupé, si proche de nous pendant les cours ? Je ne connais pas encore Poudlard et tous ses secrets après tout. Il doit y avoir encore quantité de lieux à découvrir. Je finis par m'asseoir à mon tour à côté de Miles et bats pensivement des pieds dans l'eau, avant de fredonner une chanson de mon enfance, une vieille balade irlandaise, qui colle totalement à mon état d'esprit en ce moment, a lieu et à la personne avec laquelle je me trouve.

ft. Miles

A bandage on my heart

« Non… Pas avec toi… Je suis content de te voir sourire et heureuse. », alors elle pouvait courir partout que ça m’était égal, tant qu’elle gardait ce sourire, ce bonheur. C’était la seule chose qui m’importait. Me faisant plus joueur en réponse à sa légèreté, elle met en doute ma capacité à me venger, à lui rendre son jeu. « C’est dommage qu’il existe pas un truc magique pour sécher les vêtements… » soufflais-je avant de me laisser troubler par son charme. Difficile de ne pas détourner les yeux pour la respecter, difficile de ne pas y répondre aussi.

M’asseyant donc pour me rafraîchir les idées, elle me demande quel est mon endroit refuge non sans souligner qu’un lieu pouvait n’avoir aucune importance face à une personne. Est-ce que mon coeur venait de se serrer à ses mots ? Oui, car avec elle, c’était difficile de pas apprécier tout endroit. « Le ciel. » répondis-je toutefois pour ne pas céder à une candeur peut-être un peu trop précipité. Lui demandant alors si elle était heureuse à Poudlard, elle souffla qu’il y avait des hauts et des bas. Impossible pour elle d’être pleinement heureuse ? J’en avais l’impression, mais au moins c’était mieux qu’avant. Des gens l’appréciaient au moins à Poudlard et puis elle était heureuse avec moi. C’était normal d’être aussi apaisé par cette déclaration ? Oui. « Moi aussi. » avouais-je alors en regardant le paysage devant moi.

Je ne voulais pas profiter d’elle, mais je ne pouvais surtout pas nier ça, que quoi que je fasse, elle m’apaisait. Demandant alors si elle avait déjà été sur les rives du lac noir, elle soufflait y avoir déjà était avant de s’asseoir à côté de moi en fredonnant. Ça n’arrangeait rien pour rester calme, mais au moins avait-elle apaisé. « Car j’aime y aller tôt le matin ou à la tombée de la nuit… Tu viendrais avec moi ? » demandais-je alors un peu plus franchement. Voulant multiplier les moment avec elle même si clairement, j’avais l’impression d’entrer dans sa vie avec un peut trop de conviction dernièrement. Mais elle ne me repoussait pas. Elle m’acceptait. Et passé la vérité, nous n'étions pas là pour nous détruire. Enfin surtout pas moi, pas quand j'apprenais à la découvrir. Elle qui était si différente et avec qui, pourtant, je me sentais si bien.

ft. Jess

A bandage on my heart

« Seulement avec Mara alors ? » Je rétorque avec une pointe de taquinerie, rassurée par sa réponse cependant. J'ai ben compris que Miles n'est pas très fan de mon cousin. Mais en effet, on partage certains traits de caractères, à défaut du physique, c'est seulement bien moins évident chez moi. Je goûte la température de l'eau, avant de provoquer un peu mon compagnon, qui se laisse prendre au jeu et me rappelle que je ne fais pas du tout le poids contre lui si il s'y met vraiment. Je tente la carte de l'attendrissement. Et je passe complètement à côté de son trait d'humour quand il répond que c'est dommage qu'il n'existe pas un sort pour sécher les vêtements. « Mais si ça existe. » Oui, je l'ai pris très premier degrés pour cette fois. D'habitude, c'est plutôt lui.

Est-ce que je suis surprise quand il me rétorque que le ciel est son refuge ? Non, pas vraiment. C'est même très logique quand on le connaît un peu. Finalement, lui aussi a besoin de grands espaces. Mais quand je suis ancrée à la terre, il préfère se tourner vers l'air. C'est assez amusant. Je me fais encore la réflexion que nous sommes très différents et pourtant, c'est comme si nous nous complétions. Miles est terre à terre, je suis plus rêveuse. Il est bosseur, je suis évaporée. Il est grand, fort et intelligent, je suis fluette, gracieuse et... bon, pas stupide, mais je n'ai clairement pas ses capacités. C'est un introverti, je suis une extravertie une fois en confiance, comme aujourd'hui. Et pourtant, c'est quand je suis avec lui que je suis la plus heureuse, le cœur léger, bien que battant bien trop souvent la chamade. Et je souris, le visage caché par mes cheveux alors qu'il avoue que c'est la même chose pour lui.

En parlant de paysages à couper le souffle, il me demande si je me suis déjà promenée sur les abords du lac noir. L'instant me semble magique et une vieille mélodie de mon enfance me revient en tête alors que je fredonne doucement. Fait amusant, c'était davantage mon père qui me chantait des chansons traditionnelles pour m'endormir le soir. Il m'a énormément inculqué l'amour de sa patrie. Je tourne alors un regard brillant vers lui quand il me propose de l'accompagner à l'aube ou au crépuscule, pour partager ça avec lui : « Oui ! » Je réponds avec enthousiasme. « Finalement, on dirait que tu aimes bien sortir le nez de tes livres de temps en temps. » Il laisse peut-être penser le contraire, mais lui aussi aime le grand air. « Qu'y trouves-tu à ces heures particulières ? » Il y a forcément quelque chose de plus. Sans doute lié au lever et au coucher du soleil. Mais pourquoi ces moments là nous touchent-ils souvent plus particulièrement ? C'est une très bonne question.

ft. Miles

A bandage on my heart

« Non, t’es seulement l’exception qui confirme la règle. » l’hyperactive qui ne me dérangeait pas ici. Celle qui au contraire me donnait envie de rester, celle qui m’équilibrait et… Qui ne comprenait pas. Souriant au fait que pour une fois c’était moi celui qui jouait sur les mots, je précisais, « C’était… Une blague soulignant que le froid n’était pas une excuse… », mais c’était mignon qu’elle ne comprenne pas, qu’elle patine, mignon qu’elle ne saisisse pas. Mignon aussi qu’elle me fasse découvrir son monde. Cet endroit que je connaissais déjà et qui pourtant me semblait bien différent ici.

Elle était belle, souriante, et j’avais envie de prolonger, bien plus que je ne l’aurais cru, si bien que je finis par lui proposer quelque chose qui lui fit remarquer qu’en effet, j’aimais bien sortir le nez de mes livres. « Qui te dis que je ne révise pas la-bas ? » demandais-je un peu plus léger avant qu’elle ne demande la chose que je trouvais à ces moments là. « C’est beau, l’école se dresse comme un roc, puissant, c’est stable, rassurant… » soufflais-je en explication quoi que cela me fit penser à une chose. Cette stabilité…

« Dernièrement… Mon père biologique a essayé de rentrer en contact avec moi… » soufflais-je songeur, « Enfin, mon géniteur… », car ce n’était pas un père. C’était juste… Un homme qui avait fait un enfant à une femme, « L’ironie, c’est que je suis visiblement de la famille de la nouvelle prof de défense… Enfin famille… On a des gênes en communs… » et si je n’étais pas perturbé par cette nouvelle, je devais reconnaitre une chose, c’était bien que cette découverte était inattendu… « J’ai refusé de reprendre contact pour le moment… J’ai attendu ça pendant sept ans, mais j’ai fini par avancer sans lui, avec une vraie famille… Ce qui m’intrigue le plus c’est pourquoi maintenant ? », j’étais pas certaines des raisons, de pourquoi je me confiais à elle. Simplement… Elle y verrait peut-être plus claire, elle serait peut-être plus… Humaine que moi qui ne voulais en quelque sorte, ne laisser aucune chance à l’homme, d’autant plus en sachant comment il était.

ft. Jess

A bandage on my heart

« Oh... » Je me sens un peu bête de ne pas avoir compris sa blague. D'accord, des vêtements ça se sèche, mais n'empêche que l'eau est quand même super froide. Je ne sens déjà plus mes orteils, alors j'imagine sur le reste de mon corps. Et je ne pense pas qu'il soit davantage enjoué à l'idée de se prendre une vague d'eau glacée sur lui. Mais à ce petit jeu, clairement, je n'en sortirais pas victorieuse... Par contre, l'idée d'une petite bataille d'eau quand les journées seront plus chaudes m'effleure l'esprit... Je lui réserve cela pour plus tard.

Il me propose alors de l'accompagner sur les bords du lac noir à l'occasion, ce que j'accepte naturellement très rapidement, faisant remarquer qu'il sait aussi se détendre et ne pas faire que réviser. « Hum... rien en effet. Tu le fais ? » je ne serais même pas étonnée qu'il se balade un peu avant de se poser au calme pour bucher. Il m'avoue alors qu'il aime le paysage qui s'offre à lui, éclairant le château de Poudlard d'une façon bien particulière et le mettant en valeur, soulignant son ombre protectrice et rassurante.

Je ramène une jambe contre moi, l'autre pied continuant de tremper dans l'eau froide, alors que Miles aborde un sujet très personnel. Il m'a avoué avoir été adopté et en être très heureux, ne cherchant pas du tout à savoir qui étaient ses parents et pourquoi il avait été abandonné. Et voilà qu'il peut enfin savoir qui est sa famille, parce que son géniteur veut le contacter ? Je fronce un peu les sourcils quand il reprend en me disant qu'il serait de la famille de la professeur des défenses contre les forces du mal. « Quoi ? » Mais ce hasard est vraiment surprenant... « Comment ça des gênes en commun ? Ton... père, il serait quoi par rapport à elle ? C'est elle qui t'en a parlé ? » J'ai beaucoup de questions qui me viennent... Mais pour le moment, je pose ma main sur la nuque du jeune homme et la caresse doucement en un geste apaisant, jouant avec les petits cheveux qui s'y trouvent, pensive, tandis qu'il me pose une question.

« Je ne sais pas... Peut-être le besoin de retrouver un héritier pour une raison quelconque ? De réparer une erreur du passé ? Si toi, tu voulais cela étant petit, peut-être qu'il le veut maintenant ? » Je soupire, continuant de jouer dans son cou. « Mais ça, tu ne le sauras pas si tu ne luis donnes pas une chance, Miles... Est-ce que tu es prêt à prendre le risque ? Et... tu en as parlé à tes parents ? » Parce que peut-être qu'eux, seraient de bons conseils et sauraient l'épauler dans ses démarches et ses décisions, quelles qu'elles soient.

ft. Miles