you and I

Des vacances ensemble, j’avouais que je ne m’y attendais pas. Erskin avait proposé, je lui avais proposé a, elle, et, elle avait accepté. Nous n’étions pas ensemble depuis si longtemps, enfin ça faisait déjà quelques mois, mais… C’était la première fois que je partais avec une petite amie et les choses me semblaient déjà bien différentes avec elle, bien intense. Alors, j’avais donc été là cherché, assurant à ses parents que tout irait bien, mais donnant aussi l’adresse et un numéro de téléphone pour montrer qu’ils pouvaient nous contacter. Cela dit la présence de mon parrain, un haut juge, avait aussi dû être rassurante, mais quoi qu’il en soit, j’avais pu repartir avec elle, transplanant dans la maison de mon parrain en Norvège. Signalant notre arrivée, je fus surpris de voir qu’il n’y avait personne, du moins pour le moment, car la maison était bien habitée, nous étions bien attendus.

« Ma chambre est à l’étage… Enfin notre chambre… » soufflais-je en embrassant sa tempe. Le fait de passer du temps avec elle n’était pas un souci, mais dormir autant, dans la même chambre… Ce n’était pas la première fois, mais il n’y avait pas de nécessité de la protéger ici, c’était juste par… Amour ? Car nous étions un couple. C’était différent. Glissant ma main dans la sienne, je l’avais alors guidé à l’étage, rejoignant ma chambre au fond pour y rentrer et confirmer qu’on était attendu. Le lit était fait. Posant mes affaires au sol, je franchissais les quelques mètres nous séparant de la fenêtre pour l’ouvrir et la laisser me rejoindre.

« C’est un peu perdu au milieu de nulle part, mais il y a le village, le lac, un peu plus loin y’a des sources chaudes et il a une piscine. » lui montrant donc un peu chaque élément, je désignais une vallée au loin, « Tu devais aimer là-bas, ça ressemble à un endroit que tu aimes bien, surtout en cette periode. », mais elle aurait de quoi se reposer, s’occuper aussi quand je réviserais le programme de l’année prochaine.

ft. Jess

you and I

Cette année a été éprouvante. Riche en rebondissements, en espoir, et en désillusions. Un semestre plein de promesses. Au bout de quelques mois, je me retrouve à avoir des amis, à avoir un petit ami, tellement adorable que je dois me pincer tous les jours pour me rappeler que cela est réelle et non le fruit de mon imagination de gamine isolée et moquée, qui doit se méfier de tous... Car beaucoup n'ont pas que de bonnes intentions à mon égard. Néanmoins, je n'ai plus aucun doute concernant Miles. Je ne pense pas que quelqu'un soit capable de mentir aussi longtemps, de dissimuler son vrai visage. Il a été là quand je n'allais pas bien, il a été là, même après que je lui ai fait du mal. Il est venu me chercher... Et me voilà, seule avec lui, dans cette grande maison perdue en Norvège, pour des vacances en... amoureux. Je ne saurais pas être plus heureuse. Plus de pression. Juste profiter de ces quelques jours en sa compagnie. Si mon père a tiqué à la proposition de Miles, ma mère a tout de suite accepté avec un grand sourire, ravie que je puisse enfin vivre mes expériences de jeune femme. Des expériences enfin positives. Et puis, il y aurait le professeur Walker pas loin. Je pense que c'est ça qui a rassuré mon père avant tout, même si je sais qu'il aime bien Miles, qui est brillant, respectueux et de confiance. Que des bons points dans son esprit protecteur de papa.

J'en suis encore à m'extasier de l'intérieur très cosy de la maison quand Miles m'interpelle pour me présenter sa chambre. Impatiente, je sautille quasiment jusqu'à lui pour m'emparer de sa main et le suivre à l'étage pour découvrir le petit nid douillet spécialement préparé pour l'occasion. Là où d'autres sont partis se dorer la pilule au soleil et au bord de la mer, nous avons choisi une destination plus atypique pour l'été, mais que je sais être la bonne. Alors que Miles va vers la fenêtre, je me jette sur le lit pour en tester le matelas. « Hummmm, il est super confortable ! Et incroyablement grand. » Je me redresse pour le constater. Il y a de la place.

Le matelas testé, je me redresse et trottine pour le rejoindre, avec de l'énergie à revendre et sans savoir où donner de la tête. « Oh, c'est trop mignon ici. Cela me va bien que ce soit un peu loin de tout... » Je noue alors mes doigts derrière sa nuque pour l'attirer vers moi et l'embrasser. « Cela va nous faire du bien. L'endroit est parfait. Et je suis touchée que tu ai pris en compte ce que j'aimais, j'ai hâte de découvrir ce coin. Tu es déjà venu ? Tu seras mon guide ? »

ft. Jess

you and I

Elle me donnait souvent l’impression d’être croisée avec une pile électrique, surtout dans ces moments-là, quand à peine arrivée dans la chambre, elle s’était jetée sur le lit, le trouvant confortable et grand. Souriant à cette candeur, elle m’avait finalement rejoint à la fenêtre afin que je puisse lui montrer les choses à voir, le cadre, tout ce qui nous entourait. Oui, c’était mignon, mais le plus important était que cela lui aille, surtout après une année aussi difficile que celle qu’elle avait eue à vivre. Il fallait que ça lui aille.

D’autant plus si l’isolement lui allait. Elle ne se sentirait pas mal à l’aise, pas traité d’une façon que je n’aurais pas souhaitée. Glissant alors ses doigts autour de ma nuque, elle m’attire à elle pour m’embrasser, pour assurer que cela nous ferait du bien. L’endroit lui plaisait définitivement et elle était touchée que je puisse avoir pris en compte ce qu’elle aimait. « Je… En réalité c’est surtout la maison d’Erskin, je fais qu’y venir depuis des années… Désolé. » avouais-je, conscient que ça ne servirait à rien de mentir sur ce point. « Mais je connais l’endroit comme ma poche, alors je saurais t’amener à des endroits qui devraient te plaire. », du moins techniquement, je l’espérais.

Mais je n’étais pas vraiment du genre à mentir, du genre à m’approprier ce qui n’était pas à moi. Je préférais toujours la franchise avec elle et puis même, je n’avais pas été élevé comme ça. Ce n’était pas dans ma nature. « Tu veux visiter le reste de la maison ? » demandais-je alors que j’embrassais sa tempe pour reculer et glisser ma main dans la sienne. « Je sais pas combien de temps on sera seul, alors tu vas devoir peut-être survivre à mes talents culinaires désastreux. J’espère que tu aimes les pâtes. », car je n’avais pas envie de perdre du temps sur ça et il y aurait plus à faire, aussi bien dans les visites que des le travail. Après il n’était pas exclu aussi qu’on mange en ville, je lui devais bien ça, bien ce genre de sortie ensemble, comme le couple que nous étions.

ft. Jess

you and I

« Le juge Walker a bon goût. » Je souris. « Et rien ne t'obligeait à partager cet endroit avec moi. » Disons que tout cela tombe fort bien, tout simplement. Enfin, qu'importe où il m'aurait emmenée, j'aurais été heureuse, mais possible que l'effervescence d'une ville aurait fini par me lasser après l'émerveillement de la découverte des premiers jours. J'aime les villes, là n'est pas la question, je serais ravie de découvrir New-York par exemple, parce que cela a l'air démentiel, mais pas d'y rester bien longtemps. Il me faut toujours un petit refuge calme pour me poser et respirer. « J'ai hâte de tout découvrir avec toi. » Surtout avec lui en vérité.

Je hoche la tête quand il me propose de visiter le reste de la maison, mon cœur s'emballant alors qu'il m'embrasse. C'est de plus en plus fréquent... Un effleurement, un baiser, et je sens bien que le désir monte, même si je le réprime, préférant que nous prenions notre temps, plutôt que de nous précipiter et de regretter. Même si je doute qu'il y au un quelconque regret avec Miles. Il n'est pas ce genre de garçon, mais... Même si j'ai très envie de découvrir une nouvelle facette de lui dans l'intimité, je savoure tout autant la tendresse dont il faut preuve à mon égard. Sa prévenance. Il est mignon et doux et cet état me plaît beaucoup.

Un instant, je me demande si lui aussi a envie de moi... Il n'en montre pas souvent grand chose et j'ignore si c'est parce qu'il se maîtrise vraiment bien et rationalise tout, ou si parce qu'il n'est pas si attiré physiquement que ça... Difficile à dire et c'est un sujet que je n'ose pas vraiment aborder avec lui. Je ne souhaite pas lui mettre une quelconque pression. Je ris quand il évoque ses talents de cuisine, avant de souffler, amusée : « J'adore ça. Mais je peux cuisiner tu sais ? Maman m'a appris. Je serais contente de pouvoir te faire découvrir quelques plats français. » Mais le fait que nous soyons seuls pour quelques temps ne m'a pas échappé. C'est aussi excitant qu'un peu stressant en fait. Déjà que le juge Walker m'impressionne, alors si il débarque n'importe quand... Cela va être un peu gênant non ? « Tu me montreras la piscine et les sources chaudes après ? Je suis très tentée de tester l'un ou l'autre aujourd'hui pour me détendre. » J'aime beaucoup l'eau et tout ce qui y a attrait. Et puis c'est l'été, donc la baignade est de rigueur, même si nous ne sommes pas sous les tropiques. Le temps est loin d'être horrible. Il fait beau, mais un peu frais. Un petit pull est de rigueur. Je suppose que ce soir, il fera encore plus frais. J'ai pris un peu de tout dans mes bagages : maillot de bain, short, t shirt, pull, baskets, talons, robes, chaussures de randonnée... L'avantage d'être sorcière, pas besoin de se restreindre à voyager léger quand on peut tout prendre, ou presque. Je ne suis pas certaine que Miles voit les choses ainsi, il doit être plus pragmatique.

ft. Jess

you and I

Oui il avait bon goût, ou sa femme avait bon goût, cela dit, j’aurais aussi pu en effet ne pas l’inviter, ne pas partager l’endroit avec elle, mais ça aurait été… Dommage. « C’est vrai. », mais on était ici, on pouvait faire ce qu’on voulait et elle avait déjà hâte de découvrir tout ça ensemble. Proposant alors de visiter le reste de la maison, je l’avais embrassé avant de la conduire derrière moi pour découvrir les lieux. On serait sans doute tranquille, mais elle aurait à survivre à mes grands talents en cuisine qui nous ferait manger peut-être que des pâtes au beurre, ce qui pourrait suffire. Si je ne me loupais pas. Elle en revanche, elle savait le faire, elle adorait le faire et elle pouvait cuisiner. Sa mère lui avait appris et elle serait contente de me faire découvrir quelques plats. « Seulement si tu en as vraiment envie… C’est pas l’idée de te mettre dans une cuisine. » assurais-je dans un premier temps.

Et puis une demande, lui montrer la piscine et les sources car elle voulait en tenter une d’ici la fin de la journée pour se détendre. « Oui, bien sûr. La piscine est en face déjà, mais les sources sont en pleine nature, bien plus loin, il faudra marcher un peu pour y aller. », par contre, je n’avais pas encore pensé à ce que cela pourrait impliquer, je n’avais pas encore réfléchi au fait que je la verrais en maillot de bain. Une tenue déjà assez difficile à imaginer tant elle était magnifique. Ça serait sans doute une balle dans le pied. Une magnifique balle dans le pied.

« L’eau de la piscine peut-être un peu froide, il faudra y lancer un sort si tu ne veux pas finir gelé. » soufflais-je alors que j’ouvrais la porte vitrée pour faire apparaitre la terrasse avec la piscine. La maison était nichée dans la nature, un peu en amont du village, isolée. On y était tranquille, on entendait les animaux, l’air était pur et frais. « Tu pourras en profiter tant que je révise… Enfin pas aujourd’hui, mais dans la semaine. Il y a des transats et des parasols. » trahissant que ceux qui venaient ici avaient tendance à rester ici, au soleil, à larver. Même moi, mais juste je travaillais. Je ne savais pas rester sans rien faire, même si j’aimais bien le calme, je devais toujours lire, ou travailler. Sinon j’avais l’impression de perdre mon temps, même en vacances.

C’était pour cela que je préférais aussi lui proposer de marcher, de se promener, au moins j’étais certain de ne pas lui faire défaut, de pouvoir m’occuper d’elle malgré ma volonté d’apprendre et d’anticiper des cours. « Tu veux qu’on fasse un tour avant ? » demandais-je alors, la maison était assez petite si on excluait les chambres de tout le monde. Juste une salle de bain à l’étage et en bas, un salon et une cuisine ouverte. Rien qui nous avait prit des heures.

ft. Jess

you and I

« De temps en temps seulement alors. » Je concédais de couper la poire en deux. J'aimais cuisiner, mais le but n'était pas de passer des heures en cuisine non plus. Le but, c'était de profiter l'un de l'autre après cette année difficile, riche en rebondissements mais aussi en expériences douloureuses, qui ont ébranlé une confiance en moi déjà bien fragile. Dans ces tempêtes, Miles n'a pas faibli, se montrant un soutient indéfectible et inébranlable... Alors... oui, j'ai envie que nous passions des bonnes vacances et qu'il ne regrette pas d'avoir fait ce choix. Qu'il soit aussi heureux d'être avec moi, que moi avec lui. Je suis plus extravertie que lui et montre facilement ma joie. Alors qu'il est davantage dans la pudeur et qu'il est parfois difficile de savoir ce qu'il pense. Forcément, la piscine et les sources chaudes attirent mon attention. Si la première est à côté, les secondes se trouvent en pleine nature et demanderont un petit effort. « Tu sais ce qu'on dit. Après l'effort... Je n'ai aucun problème de marcher. » Il me met cependant en garde contre l'eau de la piscine et je souris, avant de hausser une épaule. « Heureusement que nous sommes sorciers alors. » Comment se réchauffer dans une piscine sinon ? Je sens mes joues chauffer à une idée bien précise de commence avant de secouer un peu la tête pour chasser ces pensées parasites. Je me penche en avant pour regarder la fameuse piscine, bien tentée, même si elle est froide. Mais cela attendra... J'ai quand même une petite moue déçue quand il me dit d'en profiter pendant qu'il révisera. « Oh... Je pensais que tu te baignerais avec moi... Un peu. Pas tout le temps. » Je n'ai pas forcément envie de l'exclure de mes activités, même si je serais exclue des siennes à partir du moment où il va réviser, parce que ce n'est clairement pas à mon programme. Lire, oui. Étudier, non.

Je hoche alors la tête quand il me propose de faire un tour avant. « Oui. Installons un peu nos affaires. » Je lui emboîte alors le pas pour la visite guidée rapide, non sans souffler à un moment donné : « J'espère que le professeur Walker ne viendra pas trop tôt... Il m'impressionne. Et j'ai envie de passer du temps seule avec toi. » Nous sommes deux adultes après tout, même si j'ai l'impression de n'être qu'une adolescente alors que je fais beaucoup de premières fois avec Miles. Ou qu'il m'en donne le sentiment. Mais je me rends compte que je n'ai jamais été vraiment amoureuse avant lui, que je n'ai jamais autant savouré un baiser ou la simple caresse d'un regard. Qu'il est le premier en qui j'ai vraiment confiance... Et je regrette tellement d'avoir gâché ma première fois avec un garçon avec un imbécile qui ne le méritait vraiment pas... J'ignore quand je découvrirais si Miles et moi sommes compatibles aussi sur ce point là, mais j'espère de tout cœur que ce sera doux et fort, à l'image de notre relation.

ft. Jess

you and I

Je n’étais pas vraiment étonné par le fait qu’elle ne soit pas dérangée par marché, pas plus qu’elle n’était pas dérangée à l’idée de s’adapter aux situations. Elle était vivante, pas franchement du genre à s’arrêter à une difficulté. La preuve étant, j’étais presque sûr qu’elle n’aurait pas eu de problème avec la fraicheur de l’eau, même si oui, nous étions sorciers, ce qui était déjà plus simple. Avec une eau plus chaude, elle pourrait sans doute se baigner plus facilement ce qui sembla la décevoir un peu. « Oui bien sur, mais juste que parfois je dois m’avancer un peu, mais juste parfois, je t’ai pas fait venir ici pour ne pas passer du temps avec toi. » essayais-je de la rassurer alors que je me sentais aussi un peu stupide à l’idée d’avoir oublié qu’elle était facile à déstabiliser. « Je proposais juste une chose pour t’occuper le temps de… » ajoutais-je avant de lui proposer de faire un tour, ce qu’elle accepta.

Lui présentant donc la maison, les zones communes, elle souffla toutefois qu’elle espérait qu’Erskin ne viendrait pas trop tôt. Il l’impressionnait et elle avait envie de passer du temps seul avec moi. « Erskin n’est pas dérangeant, il passe plus de temps à travailler ses affaires, même si il était là, il serait tout le temps dans son bureau. » expliquais-je en loupant un peu ce que ça pouvait dire, ce qu’elle pouvait vraiment attendre de la situation. Pourtant, moi aussi ça captait mon attention. J’étais conscient de devoir dormir avec elle, conscient qu’il serait plus difficile de ne pas avoir certaines pensées pour elle. Des pensées que je ne voulais pas avoir, pas sans qu’on soit plus proche, plus intime.

« Alors on aura du temps ensemble… Beaucoup. » précisais-je en tendant la main vers la sienne pour l’attirer en douceur à moi. Glissant mon autre main sur son visage, je caressais sa peau, tendrement avant d’embrasser son front, « Je suis pas certains que les autres vont venir. Maddie est en Grèce et je ne sais pas où est Jayden, je pense que ce sera Erskin, grand maximum. » ajoutais-je avant d’embrasser sa joue et remonter à l’étage, elle à ma suite. Retrouvant la chambre, j’avais rangé mes affaires et les livres de cours à leur place avant de me tourner pour demander, « Sources ou ici ? », pour savoir si je devais me changer ou non.

ft. Jess

you and I

Mon sourire se fait plus éblouissant alors que je mets Miles un peu dans l'embarras en me montrant déçue qu'il ne veuille pas partager la piscine avec moi. Il est studieux, mais au moins, je suis assurée qu'il compte tout de même m'accorder un peu de son précieux temps. Comme je sais que je ne vais pas le monopoliser tout le temps, lui laissant de l'air et étudier comme il en ressent le besoin pour se sentir bien. On n'est pas obligés de rester collés l'un à l'autre tout le temps non plus... « J'ai compris... Je te taquine un peu. » J'avoue sans regrets, mais avec une lueur malicieuse dans le regard. Cependant, j'espère bien que nous ne serons pas obligés de cohabiter avec le juge Walker, qui me fait un peu peur. Je risque d'être tétanisée. Et puis... Miles et moi sommes un couple après tout. Même si nous n'avons pas vraiment eu d'intimité, parce que l'école ne s'y prêtait pas forcément et que nous n'en ressentions pas le besoin urgent. Nous verrions bien comment les vacances allaient se dérouler, mais j'étais ouverte à toute éventualité, laissant juste le temps suivre son cours. Et notre relation évoluer comme elle le devait. « Hum, ça me rassure... »

Je souris quand il m'assure que nous aurons beaucoup de temps ensemble et m'attire à lui. « Tant mieux... » Que ce soit pour être ensemble ou parce qu'il n'y aura pas grand monde de plus dans cette charmante maison isolée dans ce cadre idyllique. Que je découvre donc avec lui, me repérant et me familiarisant un peu avec les lieux, avant de m'installer, en déposant mes affaires et rangeant un peu mes vêtements. Mon regard s'illumine à sa question : « Sources ! » Il n'y couperait pas, j'avais trop envie de découvrir ce lieu et de profiter d'un bon bain chaud délassant, même si il faisait frais dehors. Avec entrain, je fouille dans mes affaires et récupère un bikini, que j'emmène avec moi dans la salle de bain pour me changer, lui laissant la chambre.

Face au miroir, un fois en maillot, je m'interrompt et me regarde, sceptique. Je ressens une brusque bouffée de nervosité à me montrer comme ça devant lui... Je ne suis pas très... plantureuse. Non, c'est un euphémisme. Je suis carrément maigre et sans formes... Et si cela ne lui plaisait pas ? Il ne m'a jamais vue aussi peu vêtue... Je soupire et me rhabille par dessus en pinçant les lèvres. Il faut que j'arrête avec ces doutes stupides... Ce n'est pas mon physique qui intéresse Miles. Ce qui ne cesse de m'étonner, parce que je n'ai rien d'incroyable en dehors de ça... je ne suis pas particulièrement brillante. Je suis pétrie de peur et d’incertitudes. Il va falloir que j'arrête avec ça d'ailleurs, au risque qu'il se lasse de sans cesse me rassurer...

Je sors alors de la salle de bain, cachant mes peurs pour afficher un sourire : « Je suis prête ! » J'ai enfilé un jean, un t shirt et un sweat par dessus. Mes chaussures de randonnée m'attendent en bas. « On prend quelque chose pour manger ? Il y a beaucoup de temps de marche ? »

ft. Miles

you and I

J’avais toujours un peu de mal avec le second degré ou l’humour, comme j’avais peur d’être parfois trop rigide ou froid avec elle, pas assez à l’écoute ou en mesure de comprendre ses besoins, ses craintes. Mais elle me taquinait, elle savait que je n’allais pas l’ignorer et c’était le principal. La rassurant aussi sur la présence des autres et surtout d’Erskin, je lui assurais qu’on pourrait être ensemble, qu’on serait tranquille bien qu’il puisse y avoir du monde. « Il n’y aurait pas d’utilité à partir en vacances si c’était pour ne pas être ensemble. », ajoutais un peu trop rationnel avant de remonter dans la chambre pour lui demander ce qu’elle préférait entre la piscine ou les sources et il fut décidé que ce serait les sources.

La laissant rejoindre la salle de bain alors que je me changeais dans la chambre, je me préparais pour marcher un peu, comme elle au vu de sa tenue lorsqu’elle me rejoint. Avais-je conscience que c’était risqué ? Oui, mais pour lui faire plaisir c’était le genre de chose que je pouvais faire. Finissant donc de préparer le sac à dos agrandit, je réfléchis un instant à sa question. « On peut prendre quelque chose au village en passant, c’est environ à une heure d’ici. », à bon rythme, ce qu’on avait.

Lui faisant signe de me suivre jusqu’en bas, j’avais enfilé mes chaussures avant de mettre mon sac sur mon dos et lui offrir une main à tenir pour le début de notre marche. « Il y a un endroit sympa ou prendre des trucs à manger sur la route, normalement c’est pas trop pour la randonnée, mais avec la magie je pense que ça pourrait passer. J’espère que ça sera ouvert cela dit. », car vu l’heure, on n’était pas à l’abris que ce ne soit pas encore le cas. « Au pire on transplanera ici pour redescendre à pied, le village est à 15 minutes. », même si pour le moment j’avais pas spécialement faim, ni la tête à manger pour le moment, mais bien de profiter de nos premières heures ensemble, ici.

ft. Jess

you and I

Une fois les derniers détails réglés, nous voilà donc à partir de cette ravissante maison pour aller un peu explorer les alentours. Enfin... Une exploration pour moi alors que Miles connaît le coin comme sa poche. Ce qui est confortable pour lui. Mon chéri n'est pas quelqu'un de très aventureux qui aime sortir de sa zone de confort. Pour ma part, j'aime être rassurée, mais ce n'est pas tant le lieu que la personne avec qui je me trouve qui me permet d'avoir ce sentiment. Avec mes parents, avec Mara, avec Miles maintenant, je pourrais aller n'importe où les yeux fermés. J'aime ce petit frisson d'excitation à ne pas savoir où je suis et à devoir improviser. Cela semble assez paradoxal et doit même étonner les gens qui ne me connaissent pas et ne voient en moi qu'une jolie vélane superficielle. Avec mes parents, nous avons pas mal voyagé. Les vacances se faisaient chaque année dans un lieu différent, nous permettant de nous en mettre plein les yeux. Je ne sais pas si je saurais communiquer cette joie de la découverte à Miles. Si il me fera assez confiance pour ça. Ce sera à voir dans la durée de toute façon.

Mes yeux se fixent un peu sur tout, alors que j'écoute les bruits de la nature autour de nous. Il fait assez frais finalement, mais cela n'est pas désagréable. Nous sommes en été tout de même. Cependant, au fil de notre avancée, je ne peux m'empêcher de songer à ce paysage sous la neige, illuminé de quelques lumières mises par les habitants pour les fêtes de fin d'année. « Tu es déjà venu ici à Noël ? Ça doit être magnifique non ? Il neige beaucoup ? Tu as déjà vu des aurore boréales ? Et des baleines ? » Il paraît qu'on peut en voir en Norvège et j'adorerais ça. Comme les aurores boréales, même si je ne suis pas sûre qu'il y en ai en été. A vrai dire, je n'en sais rien. Miles saura sans doute bien mieux que moi.

Heureusement, le petit restaurant dont parlait Miles est encore ouvert et nous permet de prendre de quoi nous restaurer. Naturellement, je me tourne vers de la nourriture locale, mais je laisse quand même Miles commander pour moi, me cachant sous ma capuche. Les gens sont des moldus ici et je leur fait autant d'effets qu'aux sorciers. Sauf que les derniers connaissent ma magie. Pas les moldus. Clairement, je reste bien derrière Miles, un peu collée. Je respire davantage une fois dehors. C'est aussi pour ça que je ne suis pas à l'aise longtemps dans les villes. Trop de monde. Je déteste les regards insistants des hommes et ceux, méprisants, des femmes. Mon comportement doit surprendre un peu Miles. A l'école, je suis déjà réservée mais là, c'est bien pire. En même temps, nous ne nous sommes jamais retrouvés ensemble parmi des moldus. Et si il peut oublier ma nature à force de me côtoyer, ce genre d’événements risque de le lui rappeler.

Et finalement, nous arrivons aux sources. Des volutes de vapeur s'en échappent. Je m'accroupis et y trempe la main, surprise par la température. « Oh, c'est aussi chaud qu'un bain... Ça donne tellement envie. » Je lève les yeux vers lui : « Dis, pourquoi elles sont chaudes ? L'eau a des propriétés spécifiques ? » L'avantage de sortir avec un mec intelligent, c'est de pouvoir poser des questions et obtenir des vraies réponses. Je me redresse alors et commence à retirer mon pull.

ft. Miles

you and I

Elle était vive, elle vivait, elle regardait tout ce qu’il y avait autour de nous, ce qui m’arrachait toujours un sourire tant nous étions opposés dans nos comportements. Une différence rassurante qui la poussa rapidement à une nuée de question. Noël ici, car elle pensait que ça devait être beau, qu’il y avait de la neige et… « J’oublie parfois ce petit côté hyperactif chez toi… » soufflais-je avant d’embrasser sa tempe, « Je suis déjà venu en hiver ici quand j’étais enfant, mais plus vraiment depuis que je vais à Poudlard, je préfère passer mes vacances à l’école pour réviser. Je quitte que pour le 24. » expliquais-je car je n’étais pas si famille que ça, « Et oui ça neige beaucoup, parfois on ne voit même plus les routes et oui pour les aurores, on reviendra en hiver si tu veux les voir. Et pour les baleines, on pourra déjà peut-être en voir quelques-unes, il ne fait pas si chaud. », j’avais beaucoup parlé, mais il le fallait aussi. Pour lui répondre pour rien ignorer.

Rejoignant le village, j’avais trouvé le restaurant qui servait et qui nous permit de faire quelques réserve sans pour autant qu’elle ne se montre. Caché derrière sa capuche. Comprenant sans difficulté pourquoi. Je n’avais pas tardé, à quitter le village pour la conduire là où nous devions nous arrêter vraiment.

Une marche rapide, mais tranquille qui nous fit arriver sans personne pour nous déranger. Posant mon sac dans un coin, je la regardais s’approcher de l’eau pour découvrir la chaleur de cette dernière. « C’est mieux en hiver, le choc froid chaud est pas mal. » soufflais-je avant qu’elle ne pose une question qui me fit papillonner des yeux. C’était… Inattendu… « Si je ne me trompe pas l'eau provenant d'une source chaude est chauffée par une chaudière géothermale, donc chauffé par la terre. En général, la température des roches de la croûte terrestre augmente en fonction de la profondeur. C’est le gradient géothermique, plus elle pénétre en profondeur, plus elle est réchauffée par des roches chaudes. Et c’est possible car c’est une région volcanique. L'eau peut tout simplement être chauffée par contact direct avec le magma aussi. Mais la très haute température thermique qui règne dans la poche magmatique est suffisante pour permettre à l'eau d'entrer en état d'ébullition. Et donc former des geysers et si seule la vapeur d'eau sort du sol, il s'agit d'une fumerolle. Les sources tièdes sont le résultat de la rencontre d'une source froide et d'une source chaude. Elles se trouvent le plus souvent en dehors des zones volcaniques. » expliquais-je en regardant l’eau avant de relever les yeux sur elle pour remarquer son regard.

« En gros, il y a une source d’eau qui doit être assez profonde pour remonter de l’eau chaude jusqu’ici et se mélanger à une source froide pour avoir une bonne température et souvent, vu que ça remonte par plusieurs strates de la terre, ça ramène des minéraux, donc c’est bon pour le corps, mais pas forcément à boire. », j’avais essayé de faire plus simple, au plus compréhensible alors qu’elle commençait à se changer.

ft. Jess

you and I

Je rougis un peu quand il me fait remarquer que je suis hyperactive, même si il tempère avec un baiser. J'en déduis que ce n'est pas un reproche ? « Je m'emballe vite, je sais... » je ne m'excuse pas mais c'est tout comme, alors que je baisse un peu les yeux malgré tout. Pour les relever quand il répond à toutes mes questions dans l'ordre. Je trouve ça un peu triste qu'il passe ses vacances de Noël à réviser pour ne passer que le 24 avec sa famille. Les vacances de noël sont sacrées chez nous et je sais déjà que je les passerais avec mes parents. Et peut-être Miles, si il accepte une invitation de notre part pour noël. Ou même un peu après ou un peu avant, mais mes parents l'aiment bien et si nous sommes encore ensemble ce moment là, il sera sûrement invité à un repas de fête... Pour autant, je préfère ne pas m'avancer à ce sujet, ni lui faire peur à trop m'emballer concernant notre avenir. « Alors on reviendra en hiver. » Mon regard se met à briller quand il me dit qu'on pourra peut-être voir des baleines maintenant. « C'est vrai ? Oh je veux trop voir ça. »

Mon enthousiasme retombe cependant quand nous nous retrouvons à prendre à manger, devant donc nous mélanger avec les locaux. Je me fais aussi discrète qu'une souris, laissant Miles faire, surtout qu'il est un visage connu, même si il vient occasionnellement. Depuis des années. Je revis dés que nous nous éloignons un peu et mon visage s'éclaire totalement de nouveau à la découverte des sources chaudes. Je frissonne quand même quand il évoque la température en hiver et donc la différence avec le bain dans les eaux chaudes. Rien que d'imaginer me déshabiller alors qu'il fait 3 degrés me gèle.

Et puis, je lui demande pourquoi l'eau de ces sources est chaude. Et j'avais oublié que c'était Miles et qu'il avait tendance à donner des réponses très... complètes. Si bien qu'il me perd à un moment. A graduation géométrique. Enfin un truc du genre. Et je dois avoir l'air aussi futée qu'une vache en le regardant, parce qu'il se reprend un peu tout seul et simplifie au maximum. Ah voilà, c'est déjà un peu plus compréhensible. Et donc, l'eau est chargée de minéraux, mais mieux vaut ne pas la boire. Très bien. « De toute façon, l'eau chaude ce n'est pas très bon à boire, cela ne me serait pas venue à l'esprit. » J'ai un sourire et je retire mon pull, puis le débardeur que j'avais mis en dessous. L'air frais me fait frissonner. Je dévoile ainsi un haut de bikini blanc très simple, qui indique, à mon grand désespoir, que je n'ai pas beaucoup de poitrine. Et puis, je retire mes bottes, mes chaussettes et enfin mon jean, me retrouvant ainsi en culotte. Elle est plutôt petite, blanche aussi, avec des nœuds de chaque côté de mes hanches. Je récupère mon chouchou, détachant mes cheveux pour les renouer en chignon haut afin de ne pas trop mouiller mes cheveux.

Je jette ensuite un regard à Miles, avant de croiser mes bras sous ma poitrine, soudainement un peu gênée. Si bien que je file rapidement dans l'eau, pour ainsi me soustraire à son regard. Je ne parviens pas à retenir un petit soupir de bien être quand je réussis à m'immerger jusqu'au cou. « Oh wow, c'est si bon... » Je souris et ferme les yeux quelques instants, avant de lancer, innocemment : « Tu viens ? Cela fera du bien à tes épaules et ta nuque. »

ft. Miles

you and I

« On repassera par le port en rentrant pour voir les horaires. » soufflais-je pour lui confirmer qu’on irait, qu’elle aurait ce plaisir. Prenant à manger avant de nous éloigner d’ici, je réponds à ses questions, autant possible jusqu’à réaliser que je vais sans doute un peut trop loin et que ce n’était pas la réelle question. Me reprenant alors, je modérais mes mots, les simplifiant avant qu’elle n’affirme que l’eau chaude n’était pas très bonne à boire et que cela ne lui serait pas venu à l’esprit. « Quand tu bois la tasse tu ne choisis pas. » assurais-je avant qu’elle ne se déshabille et que…

Je pouvais avoir tout le respect du monde, la voir ainsi me coupa toute réflexion alors que je caressais son corps du regard, découvrant sans doute plus que je ne l’aurais cru alors que c’était évident, mais… Elle était magnifique, c’était même un euphémisme, mais… Toussant alors, j’avais détourné les yeux pour ne pas abuser, pour ne pas faire ce que d’autres pouvaient faire en dépit de son histoire, de sa personnalité. Elle devait se sentir en sécurité, pas un objet, elle… Je ne devais pas la transformer en une chose qu’elle n’était pas dans mon esprit.

Dans un sens, je fus un peu soulagée qu’elle aille dans l’eau, qu’elle m’était moins… Enfin je pouvais me reprendre, plus facilement. Soufflant qu’elle aimait l’eau avant de m’inviter à la rejoindre, assurant que ça me ferait du bien aussi. « J’arrive… », retirant alors mon haut, puis mon pantalon et mes chaussures, j’étais sans un peu moins gêné de m’exposer, bien que je ne sois pas spécialement adepte de ce genre de tenue, en tant que joueur de Quidditch, on apprenait rapidement à dépasser ça.

Rejoignant alors l’eau, je devais reconnaitre que ça faisait du bien, réellement, même si en venait ici, ainsi, ça marquait aussi un peu plus clairement notre différence de gabarit et combien elle était fine. « Le cadre te plait ? » soufflais-je en m’approchant pour m’adosser à la paroi qui permettait de regarder au mieux le paysage. C’était aussi plus simple d’être à côté d’elle. J’essayais d’être… En fait j’étais trop déstabilisé pour savoir réellement comment agir avec respect. Ou du moins pour comprendre que j'étais déjà respectueux.

ft. Jess

you and I

« Je ne pense pas l'eau assez profonde pour boire la tasse, à moins que tu ne t'amuses à me couler ? » Petite œillade amusée à son intention, l'imaginant tout de même mal faire ça. Puis je commence à me déshabiller pour me mettre en maillot de bain, jetant tout de même un petit coup d’œil vers Miles, un peu nerveuse de sa réaction ou de son regard sur moi. Et difficile à vraiment décrypter sa réaction alors qu'il détourne vite le regard. Je file donc ensuite rapidement dans l'eau, dissimulant mon corps en partie dénudé à la vue de mon petit ami. Elle est délicieusement chaude, un vrai bonheur et je sens mes tensions s'apaiser. Je ne sais pas si il y a de vraies vertus avec les minéraux, qui permettent également de dénouer les muscles et assurer le bien être ou si c'est purement dans mon esprit, mais ça fait du bien.

Pour autant, je ne suis pas venue pour profiter de ça toute seule et je demande vite à Miles de me rejoindre. Mon sourire ravi par ma petite baignade se fige un peu quand il se déshabille à son tour et je n'ai pas sa pudeur à détourner les yeux. Non, moi, je le dévore du regard, appréciant son torse large et ses muscles bien dessinés par la pratique de sport régulière. Mon regard se met à pétiller et mon sourire s'affine quand il rentre dans le bassin lui aussi. « Il est magnifique. » Je soupire d'aise, avant de le regarder lui et de glisser : « La vue est aussi très plaisante. »

Doucement, je viens me glisser devant lui, pour glisser mes doigts derrière sa nuque, tout simplement et le regarder dans les yeux. J'ai le cœur léger. La tête aussi, même si les mauvaises langues diraient que ça, c'est habituel. C'est un peu exagéré. Je ne suis pas stupide, mais distraite, oui. Enfin, là, je profite juste de ce petit moment avec mon copain. Il est si beau que je ne me lasse pas de l'observer, quitte à en devenir gênante. Et puis, un peu timidement, une de mes mains quitte sa nuque pour venir se poser sur son pectoral. Je sens le rouge me monter aux joues devant mon audace, mais j'ai aussi l'excitation de pouvoir enfin découvrir son corps qui monte. Je l'ai vu torse nu déjà, mais dans des conditions dramatiques... Là, je voudrais juste effacer ce souvenir teinté de sang pour les remplacer par de beaucoup plus doux... « Miles... Je peux ? » Je lui lance un regard un peu incertain, mai main toujours posée à plat, avant de commencer à descendre très lentement, suivant les déliés jusqu'à son estomac. Un petit sourire éclaire tout de même mon visage alors que je le découvre lentement. « J'ai envie de faire ça depuis... Un moment. »

ft. Miles

you and I

J’étais… Stupide sans doute de me sentir ainsi, d’oser ne rien faire, ne rien regarder, mais je ne voulais pas ajouter une pierre à l’édifice des sévices qu’elle avait déjà subi. Mais j’étais visiblement pas exactement sur la même longueur d’onde qu’elle. S’approchant de moi, elle enroulait ses bras autour de ma nuque, s’approchant encore un peu plus alors que ma respiration se fait plus discrète jusqu’à ce qu’elle ne pose sa main sur mon torse. Je ne pouvais pas être surpris du contact, je savais qu’il allait y en avoir un, simplement… Je réfléchissais beaucoup à comment agir avec elle, à être un réel soutien. Alors est-ce qu’elle pouvait ? Levant les yeux vers elle, je n’étais pas prude, pas plus que j’avais déjà été coincé à ce genre de chose. C’est juste qu’elle… Elle était différente. À plus d’un niveau. « Oui. » soufflais-je alors que sa main glissait sur moi, qu’elle souriait alors qu’elle avouait en avoir envie depuis longtemps.

« Jess… », posant mes mains sur sa taille, je restais sage, respectueux, « Je ne veux pas outrepasser ce que tu te sens de faire. », pourtant le message devait être assez clair, elle avançait, osait, mais ce n’était pas car elle faisait que j’avais le droit. Elle pouvait avoir besoin de temps, avoir besoin de comprendre aussi qu’elle n’était pas en danger, car ainsi habillé, elle pouvait se sentir vulnérable, elle pouvait ne pas avoir la capacité, ou la volonté de se laisser découvrir d’avantage. C’était un équilibre que je voulais surtout respecter et qui nécessitait aussi que je me concentre pour ne pas trop me focaliser sur le contact de ses mains sur moi pour ne pas réagir à tort.

Je devais vraiment être calme, je devais vraiment être posé. Alors, mes mains toujours en place, j’avais juste avancé le visage pour l’embrasser, pour épouser ses lèvres avec douceur, essayant de ne pas forcer l’intimité que nous étions pourtant déjà en train d’avoir. Je réfléchissais déjà beaucoup, mais d’autant plus avec elle. D’autant plus quand elle était la première à marquer ainsi mon esprit et mon coeur.

ft. Jess

you and I

Peut-être que je vais trop vite ? Que je le mets mal à l'aise ? Que nous ne sommes pas du tout sur la même longueur d'onde ? Et si Miles n'avais pas du tout envie de moi ? Cela reste toujours très compliqué de déterminer ce qui est sincère et ce qui ne l'est pas avec mon charme, mais Miles semble avoir réussi à trouver son équilibre là dedans. Ou du moins je le pensais, mais on dirait que je me trompais... Qu'est-ce qui est du domaine du surnaturel ou du réel ? Pense-t-il que le désir qu'il peut ressentir est faussé ? Ou s'interdit-il justement d'en ressentir de peur de s'embrouiller ? Je me posais beaucoup trop de questions... Cela ne pouvait rien amener de bon. Je secouai la tête, pour chasser toutes ces insécurités momentanément et juste me laisser guider par le moment présent et ce que je ressentais.

Et si les paroles de Miles pouvaient sonner comme un refus, son baiser ensuite, se voulait plutôt rassurant au contraire. Je me pressais contre lui, sensible au baiser. Si les premiers échangés entre nous lors du début de notre relation étaient doux et avaient un goût de miel, ils avaient désormais une toute autre saveur, qui éveillaient mon corps, sans que je ne puisse vraiment le réprimer. « Je sais que je veux te toucher. Et que tu me touches... » Tout simplement. Pouvoir balader librement mes mains sur sa plastique athlétique, découvrir les déliés de ses muscles, chaque parcelle de sa peau chaude et réconfortante. « Je sais que ce n'est pas facile avec le charme qui peut fausser tes sens... Mais je croyais que... je t'attirais au delà de ça... » Ma voix se met à devenir un peu hésitante alors que je me rends compte que j'ai pu me tromper. Mais... Enfin, il ne resterait pas avec moi s'il n'y avait aucune attirance physique n'est-ce pas ? « Toi, tu m'attires... Beaucoup. » Je me mordille la lèvre, baissant le regard, sentant le rouge me monter aux joues de gêne.

Même si c'est assez facile de discuter avec lui, de façon très cartésienne, là, on aborde un sujet beaucoup plus sensible et intime. Et c'est pourtant en parlant de tout ce qui peut nous freiner qu'on peut avancer. Il sait par quoi je suis passé et il s'efforce de me guérir. Et je sais aussi qu'il a eu des moments d'égarement et qu'il a besoin de savoir qu'il est resté quelqu'un de bien. « Il n'y a rien que tu feras auquel je ne consentirais pas... Je sais qu'avec toi, je peux parler et dire quand ça va... ou pas. Alors faisons-nous confiance. » Je souris davantage et viens embrasser la ligne de sa mâchoire, un peu maladroitement, peu habituée à ces démonstrations affectives et intimes.

ft. Miles

you and I

Contre moi, mes mains sagement posé sur elle, j’avais senti ma gorge n’assécher. Je ne voulais pas abuser d’elle, pas outrepasser, mais elle voulait me toucher et que je la touche. Mon coeur venait de s’emballer de lui-même avant qu’elle ne ramène mon esprit, qu’elle me réveille, elle parlait de son charme, mais surtout du fait qu’elle pensait que je pouvais l’attirer au-delà de ça et… « Jess, j’ai… J’ai jamais dit que c’était pas le cas… » soufflais-je avant qu’elle n’avoue que je l’attirais beaucoup. « Tu m’attires… Ton charme… Il n’est plus assez fort pour étouffer ce que tu me fais ressentir. Ce que tu dégages toi. », même si c’était parfois difficile de ne pas se faire aspirer, il ne pouvait pas la supplanter elle. Il n’avait pas ce pouvoir, il ne l’aurait jamais. « Tu n’as jamais été qu’un charme à mes yeux Jess… » assurais-je en embrassant son front.

Mais il n’y avait rien que je puisse faire qu’elle ne pourrait pas accepter. Elle me faisait confiance et… Nous devions nous faire confiance… Fermant un instant les yeux à la sensation de ses lèvres glissant sur ma peau, je finis par l’attirer un peu plus à moi, la faisant s’asseoir sur mes cuisses pour la guider un peu plus prêt encore jusqu’à faire s’épouser nos bassins, jusqu’à ce que la sensation de chaleur, de son corps à cet endroit ne broie mon esprit. Elle était toujours une tentation, d’autant plus réelle qu’elle me réclamait moins de retenu. « Je ne doute pas de toi. », mais de moi, d’autant que les choses étaient plus intenses avec elle, qu’il était plus difficile de ne pas vouloir passer plus de temps en sa compagnie.

Elle me rendait moins sérieux, moins froid, j’en avais conscience, peut-être car elle nécessitait d’être rassuré et protégé. Mais je ne pouvais pas non plus me faire une confiance aveugle, surtout quand mon corps avait déjà su s’éveiller lourdement à son contact. Un peu comme ce qui était lentement entrain de revenir à cet instant et qui me faisait fermer les yeux pour essayer de me tenir, de ne pas m’enflammer. À tort. « Et j’ai de plus en plus de mal à… Être insensible à toi. » avouais-je alors que mes mains glissaient de ses hanches à la chute de ses reins, au rebondit de ses fesses. « Je ne veux toujours pas faire de toi n’importe qui. Je t’aime trop pour ça. » avouais-je, peu enclin aux déclarations en temps normal, mais ne pouvant nier la vérité qui me maintenait un peu en retrait et qui pouvait la blesser en cet instant. Pourtant mes lèvres avaient bien glissé dans son cou pour embrasser la peau de ce dernier. Elle nécessitait beaucoup de choses que j’avais peur de négliger. Sans doute pensais-je d’ailleurs trop, ne laissant pas assez de place au naturel. Mais elle avait trop subi pour qu’on puisse à nouveau la négliger. L'oublier.

ft. Jess

you and I

Un sourire plus lumineux car soulagé éclaire mon visage quand il me confirme que je l'attire et surtout que cela n'a rien à voir avec mon charme surnaturel. Je sais que papa ne fait plus vraiment attention à celui de maman, justement parce qu'il est réellement amoureux d'elle, comme si ce sentiment agissait comme un puissant contre sort. Est-ce que c'est le cas de Miles ? Est-ce qu'il commence enfin à ne plus ressentir cette attirance factice, pour juste ressentir de l'amour pour moi ? Pour juste aimer la fille que je suis ? Voilà une nouvelle qui a toutes les raisons de me réjouir. Je ferme les yeux sous la douceur de son baiser et la conviction de son affirmation. Cela me fait du bien de l'entendre et me redonne confiance en moi alors que je suis dans une dynamique de séduction maladroite avec lui. J'ai envie qu'il ai envie de moi, envie de lui plaire, même envie de jouer un peu à ce jeu aussi vieux que le monde. Juste lui plaire et faire ce que tous les couples normaux font. Mais nous ne sommes pas tout à fait un couple normal.  

Il finit pourtant par céder un peu en m'attirant davantage contre lui. Je m'installe sur ses cuisses, me collant contre son corps musclé alors qu'il m'assure ne pas douter de moi. Je fronce un peu les sourcils, comprenant que sa retenue vient plutôt de ses propres inquiétudes. « Alors ne doute pas de toi non plus. » Parce que finalement, le cœur du problème est peut-être là non ? J'ai la surprise de sentir doucement que finalement, il n'est pas si insensible qu'il en a l'air. Si Miles contrôle très bien ses gestes ou son regard, on dirait qu'il ne contrôle pas totalement son corps. Je ne dis rien, pour ne pas le mettre dans l'embarras, mais je suis quand même rassurée aussi sur ce point.

Et je sens mes doigts accrochés derrière sa nuque se crisper quand il glisse le long de mon dos pour venir caresser mes fesses. Pas de peur ou de nervosité, mais de surprise et de... plaisir. Ma féminité s'éveille et commence à pulser lentement dans mon intimité, me rappelant, si j'avais des doutes, que cet homme me fait complètement tourner la tête. « Il n'y a aucun risque que tu fasses ça... Parce que tu es quelqu'un de bien, de respectueux et que tu es attentif au moindre changement chez moi... peut-être trop... Je suis désolée de t'imposer ça. » Il se doit de gérer mon passé compliqué en plus de ses égarements et il n'arrive jamais vraiment à se détendre à cause de ça, craignant sans cesse de me blesser. Mais je ne lui ferais pas part de mes envies, ni ne lui montrerais, si je n'étais pas prête à assumer ensuite. Ce serait cruel, indécent... Ce n'était pas moi.

Je rejette ma tête en arrière et ferme les yeux quand il parcourt mon cou de baisers. Il l'a déjà fait, mais c'était souvent un baiser unique, un effleurement, une marque de tendresse. Là... C'est plus appuyé et c'est délicieux, alors que mes doigts remontent dans ses cheveux pour les agripper doucement. Mon autre main parcourt les déliés de ses muscles, jusqu'au bas de son ventre, avant de montrer une hésitation.

ft. Miles

you and I

Ne pas douter de moi ? Une belle utopie tant j’ai l’impression d’avoir été marqué au fer rouge par une autre, par ce qu’elle m’avait fait devenir. Alors si, je ne pouvais que douter de moi en cet instant, douter de comment je pourrais la faire se sentir, douter de comment je pourrais lui donner confiance et ne reproduire aucun schéma. Elle ne méritait pas qu’on lui porte ce genre de préjudice, elle ne méritait pas qu’on l’oublie. Alors oui, ne pas douter de moi était une chose, mais pour la protéger, c’était nécéssaire.

Pour autant la faire douter d’elle ? Non.

L’attirant alors à moi, en douceur, je l’avais fait s’asseoir sur mes genoux, avouant mes difficultés à rester insensible à elle et mon désir de la préserver. Ce que je ne devais pas faire, j’étais quelqu’un de bien, de respectueux, d’attentif, peut-être trop et elle était désolée de me l’imposer. « Tu ne m’imposes rien… » assurais-je avant de l’embrasser, de glisser un peu plus mes mains sur elle et de dérober mes lèvres dans son cou. Des gestes naturels auxquels s’ajoutaient ses propres mouvements, la caresse de ses doigts dans mes cheveux, sur mon torse et… Je m’étais raidi, brusquement raidi lorsque sa main descendit, lorsqu’elle s’arrêta sur mon bas-ventre. La chaleur venait de monter et soyons honnêtes sur une chose, mon corps s’était fait bien moins patient que moi.

« On est… On est dehors. », soufflais-je en posant mon front sur son épaule, mes doigts s’étant légèrement crispé dans sa peau. Oui, on était dehors et à ce contact, mon esprit avait voulu de plus, sans que je ne puisse lui donner, « C’est pas raisonnable. » ajoutais-je en trouvant enfin ses lèvres pour lui ravir avec un peu plus de passion. Oui, pas au bon endroit et pas franchement de contrôle sur mon corps sur ce que je voulais ou non faire et… Non vraiment, il fallait rester sage et chaste, à ma place pour ne pas aller trop loin, pas ici, pas comme ça.

Pourtant mes gestes trahissaient toutes mes pensées, la gardant contre moi alors que mes mains remontées sur sa taille, sur ses flancs, dans son dos. Un moment d’égarement qu’il fut d’autant plus difficile à éteindre, à faire taire et qui me força à juste la prendre dans mes bras. « On doit profiter de la source. », pour autant je ne la lâchais pas, je la gardais là, ici, ainsi contre moi, mes poumons s’emplissant de son odeur, de sa chaleur. J’étais perdu, ainsi, contre elle, c’était impossible de lutter.

ft. Jess

you and I

Mon corps se tend tandis qu'il réagit aux gestes de Miles. Je le sens sur la défensive et pas très à l'aise. Je ne devrais peut-être pas me montrer aussi entreprenante mais... toutes les fibres de mon être le réclament. Et le lieu est parfait. Il est tellement beau que ça me serre le cœur. Et pouvoir enfin le toucher et en profiter... Cela n'a pas de prix et me fait tourner un peu la têt,e je l'admets. J'avais eu envie de ma première fois, je n'ai pas été contrainte, je ne peux pas mentir là dessus mais... Cette fois, c'est différent, alors que j'ai envie de m'offrir totalement à lui. Qu'il prenne tout de moi. Et que je puisse prendre de lui aussi. Sans vraiment réfléchir, ma main glisse le long de ses pectoraux et de ses abdominaux..., pour se stopper en bas du ventre. Je sens Miles se raidir, ses baisers s'interrompant le long de mon cou. Il me rappelle alors où nous sommes et je lui jette un regard un peu confus, me demandant quelques instants pourquoi il me dit ça. Je ne ressens pas du tout la morsure du froid, la majorité de mon corps étant immergé dans l'eau délicieusement chaude. Et le reste et bien... je crois qu'avec ou sans source, je n'aurais pas ressenti le froid, tellement mon être brûle de l'intérieur en cet instant. Il ajoute alors que ce n'est pas raisonnable, tout en m'embrassant, adoucissant quelque peu son... rejet. Parce que c'en est un. Je sens que cela lui coûte quand même, mais la raison demeure toujours plus forte chez Miles, qui ne semble pas d'humeur taquine et aventureuse, à tenter ça... dehors. Au risque d'être surpris.

Je pique un fard en me rendant compte que je viens de lui grimper dessus effectivement dans un lieu public, avec risques qu'on nous voit. Il va me prendre pour qui au juste ? Une dévergondée ? Il ne me repousse pourtant pas réellement... J'ai un petit rire un peu tendu quand il conclue qu'on doit profiter de la source. Comment peut-il penser à ça quand je suis littéralement en feu ? Doucement, et avec un effort surhumain, je m'écarte de lui, pour le regarder. J'ai l'impression qu'on peut lire clairement dans mon expression combien je suis frustrée en cet instant. Mais ça doit être dans ma tête. « Alors il faut que tu me lâches... Parce que je n'arrive à penser à rien d'autre. » J'ai une petite grimace. C'est presque... douloureux. D'avoir tant envie de lui, mais de ne pas pouvoir éteindre cet incendie naissant. « Il n'y a pas de douche froide à côté des sources pour se remettre l'esprit en place ? » Je demande en plaisantant un peu mais en vérité, je suis un peu déçue de cet acte avortée...

Qu'est-ce qu'il va se passer après ? La tension dans l'air est palpable. Si on rentre... Est-ce qu'il va m'éviter en se disant que je veux quelque chose qu'il n'est pas encore prêt à me donner. Ou qu'il n'en a pas vraiment envie. Ou bien au contraire, est-ce qu'il a vraiment envie de moi, mais qu'il est trop rationnel pour se laisser aller dans cet espace public... « Et si... on rentrait ? » Est-ce que c'est une note d'espoir dans ma voix alors que je l'observe, à la recherche d'un indice concernant la suite ?

ft. Miles

you and I

Ne pas douter de moi ? Une belle utopie tant j’ai l’impression d’avoir été marqué au fer rouge par une autre, par ce qu’e Pas dehors, pas comme ça, pas… Mais oui, difficile de retrouver la raison quand je la gardais contre moi, quand ma raison vacillé, comme la sienne. Elle n’arrivait plus à penser à autre chose. Et… Une douche froide aurait sans doute était pour le mieux mais… La tête contre son épaule, j’essayais de me reprendre, j’essayais de faire redescendre la pression, j’essayais vraiment, mais lorsqu’elle émit l’idée de rentrer… Me décollant, je la regardais, une ombre dans les yeux. Si on rentrait, on… Est-ce qu’elle… Tendant le bras, je soufflais un léger accio pour attirer à nous nos affaires, les rattrapant alors que je m’étais mit debout, une main dans son dos pour la tenir.

Est-ce que je… En fait le changement de position n’avait fait qu’appuyer une vérité. Je la désirais, réellement. Trop pour mon propre bien alors que mon désir pour elle se faisait à présent omniprésent dans mon esprit. Transplanant alors dans la chambre j’avais laissé tombé les affaires sur le sol avant de poser un genou sur le lit pour l’y déposer, ignorant complètement que l’humidité de nos vêtements pouvait porter préjudice à ce dernier. Non. Je l’avais simplement allongé, mon bras droit plié sur le matelas pour soutenir mon corps au dessus du sien, pour ne pas entièrement l’épouser, pour ne pas lui imposer ce qui m’échappait.

Pourtant j’avais une main sur sa cuisse, je la caressais sans même m’en rendre compte, pas plus que je m’étais rendu compte que je venais de retrouver ses lèvres. L’embrassant avec un peu plus de passion avant de poser mon front contre le sien. « Je… Je suis désolé… », murmurais-je alors… « Je… J’aurais voulu avoir plus de contrôle sur mon corps… Et exprimer les choses autrement… », ne pas me laisser noyer et submerger par quelque chose que j’aurais voulu plus tendre, plus doux que ça. Que la brutalité du désir qui pouvait m’animer et qui trahissait quelque part, combien j’avais changé, combien je n’étais plus capable de la même retenu qu’avant. Je ne savais plus être à l’écoute, plus être ce garçon discret, même dans sa passion et je m’en voulais que ce soit avec elle.

Comme je m’en voulais de ne peut-être pas comprendre que c’était justement car c’était elle que mon corps était aussi libre. « Et… Je voulais pas rentrer comme ça… Mais… J’arrive pas à me calmer… » ajoutais-je alors que mes lèvres retrouvaient les siennes dans un mélange étrange d’amour, de douceur et de nécessité. Une dualité qui se ressentait aussi dans mon corps alors que lentement je m’affaissais, mon corps épousant un peu plus dangereusement le sien, ma main remontant jusqu’au tissu de son maillot pour se glisser avec précaution sous ce dernier afin d’effleurer un peu plus ses hanches, sa peau. J’étais désolé d’avoir juste dérapé comme ça. « Je t’aime Jess… » assurais-je alors, embrassant son front, cherchant à nouveau à m’apaiser, comme à m’excuser de glisser ainsi.

ft. Jess

you and I

C'est difficile de le sentir se décoller de moi, de ne plus sentir sa chaleur, de devoir faire taire le brasier qui s'est éveillé en moi. Je pense qu'une bonne marche devrait apaiser nos corps et nos esprits pour qu'on puisse se poser en rentrant et... et quoi ? Faire comme si de rien n'était ? J'ai l'impression que maintenant, il suffira d'un regard, un effleurement, pour que cela reprenne, avec autant de vivacité, et peut-être même davantage à cause de la frustration. Cela risque d'être compliqué si on désire prendre notre temps et... j'arrête de réfléchir quand il se relève et que je fais de même, imitant son mouvement tandis qu'il a sa main dans mon dos. Mon esprit un peu embrumé comprend qu'on ne va pas vraiment rentrer comme je le pensais tandis qu'il attire nos affaires à lui. Parce qu'on pourrait simplement aller se sécher, se rhabiller et repartir... Je fais des yeux ronds quand je sens contre moi la force de son désir pour moi. Je n'ai pas le temps de savoir quoi faire de cette information que nous transplanons. Désarçonnée, je me raccroche à lui, un peu étourdie. Il n'a plus prononcé un mot. Cela ne lui ressemble pas vraiment d'imposer comme ça ses choix et ses envies... Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?

Je me retrouve renversée sur le lit, surprise de sa proximité. Je suis confuse, mais pas que... Je dois avouer que cette façon qu'il a de prendre le contrôle et de décider me plaît beaucoup, révélant une facette moins rationnelle de lui. Inédite. Son baiser me fait chavirer, le contact de sa paume sur ma cuisse m’électrise. « Ne t'excuse pas... » Je viens enlacer sa nuque pour le rapprocher de moi. « Ça va... je... J'avais peur que tu ne me désires pas... Ou que tu te retiennes... Je veux pas de gêne entre nous... Jamais. »

Je pince un peu les lèvres quand il essaie de s'expliquer. « Je ne t'ai pas beaucoup aidé non plus... Et si c'est moins visible... Je te veux. » Partout autour de moi, en moi... Mon corps s'arque contre le sien alors qu'il se rapproche, que sa main glisse sous la tissu de ma culotte. Je fonds complètement à sa déclaration, alors qu'une de mes mains épouse la forme de son dos, glissant le long de sa colonne pour venir se poser sur sa fesses, un peu timidement, sans doute maladroitement. « Mais si tu ne veux pas que ce soit comme ça... On peut arrêter... » Mon souffle est plus haché, plus court et je me demande encore comment je pourrais me remettre d'un arrêt maintenant quand tout mon être l'appelle. « Pour moi, peu importe... Avec toi, ce sera forcément le bon moment... »

ft. Miles

you and I

Je perdais le fil, réellement et elle ne faisait rien pour m’aider à le retrouver. D’autant que sa seule peur était que je ne la désire pas. Que je me retienne, alors qu’elle ne voulait pas de gêne entre nous. Pourtant je me retenais, je luttais en cet instant par peur de ce que mes sentiments profonds pourraient trahir. Par peur d’aller trop vite, trop loin. Je n’arrivais à rien et selon elle, elle ne m’avait pas beaucoup aidé, car elle ne le pouvait pas, elle me voulait…

Elle me voulait…

Et son corps m’en fit une démonstration en se tendant pour moi, contre moi. C’était… Impossible, bien plus encore lorsqu’elle glissa ses mains sur moi, sur mon corps, sur mes fesses. Ne pas vouloir, arrêter… Impossible avec cette voix, impossible avec cette tension. D’autant que oui, ce n’était pas tant une question de moment, mais de personne et avec elle ça serait toujours la bonne chose. Le bon moment. Il n’y aurait jamais de mauvaise décision tant qu’on le voulait, elle et moi. « Je veux que tu te sentes toujours prête à dire non, à refuser ou à stopper si tu ne vas pas bien… », je voulais surtout qu’elle se sente bien, en sécurité. Qu’elle ne fasse rien qu’elle puisse regretter.

« Et n’ai jamais peur que je ne puisse pas te désirer… », murmurais-je contre sa peau, descendant lentement sur sa clavicule pour glisser entre sa poitrine et embrasser son ventre. Mes mains s’accrochèrent lentement aux lanières de son bas, tirant dessus avec douceur pour l’en libérer avant que mes lèvres n’embrassent ses cuisses, que naturellement je la laisse accepter ce que je venais de faire, en douceur. Jusqu’à ce que je ne glisse un peu plus entre ses cuisses, cherchant à lui offrir ce que les mots ne pouvaient porter. Je n’avais pas forcément de doute, ni cherché la compétition, je voulais juste que ce soit agréable. Je voulais juste la remettre en confiance, la remettre au centre de toute chose et ce même si mes propres tensions pouvaient être douloureuses.

Je ne voulais pas qu’elle doute et je ne voulais pas lui laisser entrevoir la suite, notre couple, comme un plaisir masculin, un plaisir dicté par le mien.

Et peut-être que oui, dans un sens, cela me permettait de me rappeler que pour elle, je n’étais pas un monstre, je n’étais pas un garçon criblé de défaut. Je l’aimais, c’était une différence majeure, une différence évidente alors que mes lèvres et ma langue apprenaient à la connaitre, apprenaient de ses réactions et de ses souffles. Elle n’était pas un instrument, juste celle dont la mélodie pourrait me ramener à celui que j’étais.  

ft. Jess

you and I

« Oui. » Ma voix est un souffle. Mes peurs sont balayées par le désir qui coule dans mes veines. J'ai vécu une mauvaise expérience et ma vie a été un enfer ensuite, mais Miles est différent. Cela fait plusieurs mois que nous nous fréquentons. Je doute qu'il ai voulu juste coucher avec moi et pris autant son mal en patience. A Beauxbâtons, les choses étaient allées très vite. Trop. J'étais en demande d'attention, d'amour, complètement aveuglée par ce que je pensais être de l'amour alors. Mais c'est tellement minuscule, dérisoire comparé à ce que je ressens pour l'homme qui est avec moi aujourd'hui, qui me supporte depuis le début de l'année, qui m'a vu sous ma forme la moins flatteuse, qui m'a vu perdre totalement la tête au point de faire du mal à mes proches... Et malgré tout ça, il est resté. Pire, il est venu me rechercher, m'a ramené parmi les autres, en me soutenant encore et encore... Alors comment pourrais-je réellement douter encore de lui aujourd'hui ? Ce n'est pas comme ci ma première fois n'avait pas été consentie... C'est l'après qui a été traumatisant. Le geste en lui même était... correct. Enfin, j'ai passé un moment assez agréable.

Mais rien de comparable à ce qu'il se passe maintenant.

« Je pense pas avoir envie de stopper... » Pas quand nous en sommes là, quand j'ai juste envie de le sentir contre moi, en moi. Je frissonne sous la caresse douce de ses lèvres qui parcourent mon corps encore humide des eaux de la source. Et malgré moi j'ai une pensée idiote et un petit rire : « Attention, il paraît qu'il ne faut pas ingérer cette eau... » Oui c'est stupide, mais je ne suis pas capable d'aligner deux pensées cohérentes quand je n'ai conscience que de ses lèvres sur moi. Et je cesse totalement de penser quand il me retire ma culotte. Je lève ma bassin machinalement pour l'aider, avant de sentir mon souffle se couper quand il approche de l'intérieur de mes cuises et que je sens ses lèvres à un endroit inexploré par ses soins jusque là.

Je relève la tête pour observer la masse de ses cheveux noirs, tandis qu'il œuvre et que j'oscille entre plaisir et... douleur. Comme si c'était trop intense pour être vraiment supportable. « C'est... C'est trop... » Mes doigts chiffonnent le dessus de lit, alors que je me tortille, envahie par des sensations que je n'ai jamais ressenti. C'est inédit pour moi, cette montée lente mais puissante. Comme une vague qui grossit pour mieux tout engloutir. Mon cœur s'accélère et je me demande si je vais supporter d'aller jusqu'au bout de ça. Ma main vient agripper ses cheveux. « Doucement, je... ça fait presque mal... » Je ne sais pas trop comment l'exprimer. Peut-être que lui, il sait davantage que moi. J'ai confiance mais je ne sais pas vraiment ce qu'il m'arrive, ni comment gérer ça.

ft. Miles

you and I

Je préférais prendre des pincettes, lui ouvrir toutes les portes que la laisser imaginer un monde dans lequel elle ne serait pas plus libre. Libre de dire non, de repousser. Descendant mes lèvres sur son corps, sur sa peau, je secouais légèrement la tête lorsqu’elle rappela qu’il ne fallait pas boire cette eau. « Je peux me stopper si tu as peur que je sois malade… », seulement la conversation finie par sombrer peu à peu, glissant vers ce que je faisais, par ses réactions, par la tension dans ses muscles.

Je l’apprenais, lentement, jusqu’à l’entendre signaler que c’était trop une première fois sans que je ne cesse. Ce n’était pas une demande clair, du moins pas jusqu’à ce qu’elle ne me demande d’y aller doucement car ça faisait presque mal. Ralentissant alors, j’avais prit quelques secondes pour faire le point. Presque, trop… Ce n’était pas de la douleur. En fait c’était peut-être ce qui pouvait lui arriver de mieux, « C’est normal… Fais moi confiance… » avais-je murmurer en douceur, reprenant conscient que si elle réagissait comme ça, c’était qu’elle ne connaissait pas, qu’elle découvrait et que peut-être cette première fois serait dévastatrice.

« Ne retient rien… » lui conseillais-je alors, lui permettant d’accuser le coup entièrement, ce qui finit par arriver. Je pouvais douter, mais je pourrais au moins faire ça pour elle. Je pourrais au moins lui offrir ça. Je pourrais au moins lui donner ce qu’elle méritait et qui faisait que lentement je ralentissais, la laissant imploser avant d’embrasser son ventre en caressant ses hanches pour la guider, pour l’apaiser avant de revenir à son cou, l’embrassant avant de remonter à son front pour le couvrir aussi d’attention.

Appuyé sur un coude, ma main caressait en douceur son flanc, sa peau. « Ça va ? » demandais-je finalement, mes mouvements ne s’imposant pas trop à elle pour éviter de la surcharger, pour éviter qu’elle ne sature à un moment critique. Le temps que je n'avais pas pu lui donner avant au vu de la situation, elle pourrait le prendre maintenant. Et... Dans un sens, elle pourrait vouloir s'arrêter ce qui serait accepté. Et qui justifiai que je sois ainsi en attente. Non pas d'une suite, mais de son état.

ft. Jess