Don't disappear after making me love you

La semaine avait été terrible, à plus d’un titre. Elle avait été emprisonnée, pour des raisons injustes et j’avais beau eu retourné le problème dans tous les sens, rien n’y avait fait. Alors, lorsqu’il fut annoncé qu’ils revenaient, je l’avais attendu elle, mais rien. Même pas Mara. Ce dernier était revenu le samedi dans la journée, mais seul et… Il pouvait être aussi mal que son visage le laisser présager que j’eus besoin de réponse, de savoir où elle était. Chez elle. Il ne savait pas si elle reviendrait. Demandant son adresse, il avait fini par me la donner et moi, par quitter l’école en direction d’un endroit pour transplanter et après… Après ce fut l’enfer pour rejoindre la France et cette adresse. Je n’y avais jamais été, je n’avais aucun moyen de rejoindre facilement et il devait être un truc comme vingt heures lorsqu’enfin je pus me tenir derrière la porte de sa maison.

Toquant à la porte, ce fut sa mère qui m’ouvrit, visiblement surprise et moi… Devant me reprendre un instant pour ne pas prendre son charme en plein visage, pour ne pas me déconcentrer. « Bonjour, Bonsoir, je… Je sais pas si vous vous souvenez de moi, je suis un camarade de Jess et… Elle n’est pas revenue aujourd’hui… » soufflais-je avant de la remercier alors qu’elle me faisait rentrer, « Je suis désolé d’arriver aussi tard, je ne suis jamais venu en France et, j’ai fait au plus vite dès que Mara m’a donné votre adresse, je serais pas long, mais est-ce que je peux parler à Jess s’il vous plait… C’est important. », je n’avais jamais autant parlé, jamais senti aussi stressé.

Mais son absence avait été trop difficile, la réalisation de combien je tenais à elle aussi. Je ne pouvais tout simplement pas faire sans, je ne pouvais tout simplement pas la regarder partir, s’effacer de ma vie. « Je sais que… Je remettrais pas en question sa décision, mais je sais ce qu’elle a déjà eu à traverser et j’aimerais lui dire que cette fois elle est pas seule et qu’elle doit revenir… », qu’importe comment, elle devait simplement me croire, accepter. Je n’étais pas du genre à m’étendre et sans doute qu’il n’y avait pas moins rassurant qu’un étudiant un peu paniqué qui débarquait chez vous aussi tard chez soi. Mais je devais, tenter, encore, car je ne pouvais pas laisser traîner, je ne pouvais pas l’abandonner elle.

ft. Jess

Don't disappear after making me love you

Quand on frappe à la porte, je ne peux que m'agacer : « Laisse-moi tranquille. » Encore ma mère qui vient pour une énième fois tenter de me parler et me sortir de cette apathie dans laquelle je suis engluée, comme une mouche dans la toile d'une tisseuse. J'ai plongé dans une léthargie commode, qui au moins, m'empêche de pleurer chaque heure de chaque jour, sur ce qu'il s'est passé. Je crois que je n'ai plus de larmes de toute façon... Même si nous avons bien été traités au Ministère et que je comprends ces mesures d'isolement, le temps de tirer les choses au clair, je me suis sentie comme une criminelle... Ou comme quelque chose de dangereux que l'on garde sous contrôle. Et j'ai détesté... Malgré la présence des autres, de Victoire, toujours combative notamment, je n'ai pas su me sortir la tête de l'eau. Et l'état de Mara ne m'a pas vraiment aidé... D'ordinaire... Il est celui qui me console, qui me fait sourire. Mais pas cette fois. Et je n'ai même pas été fichue de prendre sur moi pour essayer de ramener un peu de lumière dans son regard...

Tout ce que j'ai su faire depuis ma sortie et mon retour chez moi, c'est me terrer dans ma chambre, n'en sortir que pour me doucher et manger.. Très peu. Si ma mère ne me forçait pas, je n'y songerais même pas alors que l'appétit ne me vient pas. Je suis une gourmande pourtant, et elle se coupe en pour essayer de faire ce que j'aime, mais rien n'y fait. La vie n'a plus aucune couleur. Juste des nuances de gris... Le vide dans ma poitrine est terrifiant.

Et la nuit... Je redoute de dormir, alors que les cauchemars m'assaillent. Mais je crois que je les préfère encore aux souvenirs. Celui de Miles qui me prend dans ses bras et me jure qu'il m'aime avant de m'embrasser. Un souvenir doux amer... Parce que je ne reviendrais pas à Poudlard. Je lui ai menti. J'ai dit que ça irait... Mais ça ne va pas. Pas du tout même. Alors que ça frappe de nouveau à la porte, je jette un regard noir tandis qu'elle s'ouvre. « Mam... » Mais ce n'est pas ma mère. Incrédule, je vois Miles entrer timidement. Il me paraît immense dans ma chambre d'adolescente. Elle n'a pas changé ces dernières années. Tout est en nuances de blanc et de vert pastel ou amande. Mes affaires traînent partout. Et je suis complètement négligée, avec un legging gris, des grosses chaussettes et un T-shirt informe avec une licorne défraîchie dessus. Je ne parle même pas des peluches qui peuplent mon lit. Je ressens un violent sentiment de honte à cet instant... C'est trop tard pour me cacher sous ma couette je suppose... Et en même temps, mon cœur a fait un bond violent, comme pour sortir de ma poitrine.

Derrière Miles, je peux voir ma mère, qui a un sourire énigmatique sur le visage, même si son regard demeure inquiet. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Ma voix tremble et je détourne les yeux. Je les frotte même, pour être sûre de ne pas avoir à faire à une hallucination. Parce que, ce moment, j'en ai rêvé... Qu'il vienne me chercher jusqu'ici, comme il l'a dit. Mais je ne pensais pas qu'il le ferait vraiment... Je ramène mes genoux contre ma poitrine et entoure mes jambes de mes bras, me sentant terriblement vulnérable. Je suis déjà mince, mais j'ai quand même maigri et le manque de sommeil e lit sur mon visage. Comme la culpabilité éteint mon regard. Ce regard que je refuse de lui accorder.

ft. Miles

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Je n'avais jamais eu à défendre une cause, du moins je n'avais jamais eu à venir ainsi, aussi rapidement, chez des parents. Ça devait pas se passer ainsi, mais pour elle, les normes n'avaient pas trop de sens, pas trop d'intérêt. Je m'en fichais de n'être pas un inconnu, je m'en fichais qu'il soit évident que Jess soit plus. Qu'il soit évident que j'étais prêt à beaucoup pour elle. Car je ne me lançais jamais sans certitude. Et la concernant, la certitude était grande, brûlante.

Elle ne m’avait pas demandé de repartir, au contraire même, elle m’avait conduit jusqu’à sa chambre, jusqu’à elle. Toquant alors pour m’annoncer, j’ouvris la porte sous l’impulsion de sa mère avant de lui faire face. Sur son lit, je ne fis pas attention à grand chose, à ce qui m’entourait. En fait mon attention fut presque retenue que par elle, que par son visage, ses expressions et… Qu’est-ce que je faisais là ? « T’es pas revenue… » soufflais-je alors que je tournais la tête vers sa mère et qu’en un mot, à peine murmuré, elle nous laisse. Fermant la porte pour rentrer complètement, je l’observais un peu mieux. Elle semblait éteinte, fatiguée, épuisé. Était-ce étonnant ? Non, pas le moins, pas avec ce qu’elle venait de traverser.

« Je t’ai promis beaucoup de choses ce jour là… Mais t’abandonner n’en faisait pas parti. » assurais-je en m’approchant prudemment, un pas après l’autre, jusqu’à m’accroupir devant elle, face au lit, « Je suis venu te chercher Jess, je… », tendant mes bras pour poser mes mains sur ses chevilles, j’avançais avec prudence, avec attention, pour ne pas l’effrayer, pour ne pas la faire reculer. « Je suis venu te ramener à la maison. Je suis venu pour qu’on rentre ensemble à l’école… Même si il est passé 20 heures et qu’on a pas idée d’habiter dans un endroit aussi mal indiqué ! », j’avais tenté de l’humour, maladroitement, un peu car il fallait vraiment que je trouve une façon de lui rendre sa lumière, son sourire.

Je voulais juste réussir à ramener ce que cette soirée lui avait pris, je voulais juste… Essayer, autant que possible, par tous les moyens. Car si je n’y arrivais pas, comment justifier après ? Comment expliquer que j’avais pu dire aimer cette femme pour l’abandonner l’instant d’après, pour ne pas tout faire pour elle, pour son bonheur. Je devais réussir.

« Alors reviens avec moi Jess… Rien n’est pareil sans toi… », un constat peut-être égoïste, qui ne reposait que sur ma propre faiblesse à vivre sans elle, mais… Que faire ? Comment réussir à dépasser tout ça ? Le vide avait été réel, intense. Elle m’avait montré combien je m’étais habitué à elle, combien j’avais pu me créer des habitudes à ses côtés et combien l’idée même de revivre sans la voir chaque jour était un supplice. Mais ça demeurait terriblement égoïste, mais… Si il n’y avait aucune raison pour elle de revenir, est-ce que je pouvais au moins essayer ça ?

ft. Jess

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Je cille à sa réponse... presque enfantine, tant elle est sincère et premier degrés. Non, je ne suis pas revenue... Je ne me sentais pas de revenir et d'affronter le regard des autres, à nouveau. Je savais comment c'était... En France, j'étais une traînée. A Poudlard... Qu'est-ce que je serais ? Un monstre ? Je n'avais pas la force de me retrouver de nouveau la cible des regards et des commérages. De voir de la défiance dans les regards. Je n'oserais même pas regarder Maddison en face. Et il demeurait la peur que ça recommence sans prévenir. On ne savait pas d'où ça venait... Beaucoup trop de choses qui me renvoyaient dans la solitude de ma chambre, rassurante. Mais sa présence à lui aussi avait ce pouvoir. « Je ne peux pas... » Revenir... Je n'en ai pas le courage. Pourtant, il insiste. Il ne m'abandonnera pas... Je me mordille les lèvres, tiraillée entre l'espoir et la peur. Entre le soulagement, de l'entendre me dire ça et me le prouver et l'angoisse.

Il approche, avec précaution. A-t-il peur que je m'enfuis ? Je n'en ai pas l'intention... Où irais-je de toute façon ? Le contact de ses mains sur mes chevilles, même à travers le tissu, m’électrise... Et je... je sens que le vide reflue doucement. Et j'ai même un léger rire, même si je sens les larmes me piquer les yeux et les embuer en même temps, alors qu'il évoque la difficulté qu'il a du avoir à trouver la maison. « Je crois surtout que tu n'es pas doué pour t'orienter en terre inconnue... » Je réplique d'une petite voix, mais avec une légère dose d'humour moi aussi. Et je sens une larme s'échapper. Et une seconde. Je les essuie un peu rageusement. Moi qui pensais ne plus en avoir... On dirait bien que je me suis sur estimer.

« Je ne peux pas revenir... » Ma voix se fêle. « Miles, tout le monde va se méfier de moi, va me regarder de travers et je... je peux pas vivre ça encore une fois... » Cette fois, je ne retiens même plus mes larmes. « J'y arriverais pas une seconde fois... » Je cache mon visage contre mes genoux, me dissimulant encore à sa vue. Qu'est-ce que je fais chez les Gryffondor quand il n'y a que la lâcheté qui guide mes choix ? Victoire, elle, a bien l'intention de reprendre sa place, quitte à casser quelques dents si on lui cherche des noises. Elle n'a pas l'intention de se laisser atteindre comme moi... Mais... Je n'y arrive pas. Je suis plus profondément traumatisée par mon expérience à Beauxbâtons que je ne le pensais... Cette fêlure n'est pas guérie. C'était comme ci quelqu'un avait rouvert la cicatrice, rendant la plaie plus béante encore.

ft. Miles

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Elle ne pouvait pas. Je comprenais, seulement, elle n’était pas seule, on pouvait le faire ensemble. Elle devait revenir, par tous les moyens. Essayant donc l’humour, elle laissa échapper un rire, un son qui réchauffait un peu mon âme et mon coeur. Un espoir que peut-être il y aurait une chance, un espoir qu’elle revienne. « J’ai jamais eu besoin de le faire… », soufflais-je à ses mots avant qu’une larme ne traverse son visage, avant qu’une larme ne brise mes espoirs.

Elle ne pouvait pas revenir, tout le monde allait se méfier, la regarder de travers, elle ne pouvait pas revivre ça, elle n’y arriverait pas une secondes fois. Pas comme ça. Et si je pouvais comprendre, je voyais pourtant une raison majeure à lui opposer. « Sauf que cette fois je suis là. », qu’elle n’était pas seule, que quelqu’un était là pour veiller, pour surveiller. « Tu n’auras pas à affronter ça seule, tu n’auras pas à revivre ça. » assurais-je en resserrant un peu mes prises.

« On sera deux, deux pour leur prouver que tu n’es pas un danger, à deux pour les remettre à leurs places si ils se pensent tellement intelligent pour prendre comme acquis cette nuit. » continuais-je, la voix solide, même si en cet instant, l’idée qu’elle puisse ne jamais s’en remettre me traversa l’esprit. Mais elle était bien Gryffondor pour une raison, et elle allait le prouver. « Affronter seul c’est difficile, mais cette fois ci, tu ne l’es pas. Cette fois il y a des gens qui croient en toi, il y a des gens vers qui te tourner quand ça sera dur. Mais tu dois les affronter, leur prouver qui tu es réellement. Leur montrer. Je peux pas être le seul à le voir car j’ai toujours été particulièrement nul pour ça… », j’avais du mal à cerner les gens ou à me mouiller pour eux. Je préférais toujours rester à distance, mais pas pour elle, pas avec elle.

Certainement pas.

« Relèves la tête Jess, car tu peux le faire. Aujourd’hui c’est différent, ça ne sera pas comme à Beauxbatons. Car je ne le permettrais pas et… Mara non plus. », même si ce dernier semblait encore à l’ouest après ce qui s’était passé, il n’en restait qu’il ne tournerait pas le dos à Jess. C’était impossible, pas pour un Poufsouffle, pas pour quelqu’un qui pourrait donner sa vie aux autres. Ce qui était son cas. Alors, elle ne serait pas seule, on serait tous là. « N’aies pas peur d’un danger qui ne sera peut-être même pas présent. », car les rumeurs venaient et partaient. Nul doute que l’agression des hybrides saurait se faire dépasser le temps voulu. Nul doute qu’il y aura plus grave un jour. Mais d’ici là, on ne pouvait pas présumer, pas prévoir ce qu’il en serait. Peut-être qu’il n’y aurait pas d’orage, peut-être qu’il n’y aurait qu’une légère tempête. Mais rien ne lui assurait un ouragan, rien ne pourrait certifier que tout irait mal. Non. Rien.

ft. Jess

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Ses paroles résonnent en moi. Il sait trouver les mots qui parviennent à me rassurer un peu... Cette fois, Miles et avec moi, je ne suis pas seule pour affronter la tempête. Et même si il ne reste que lui... Il est solide et son soutien semble indéfectible. Mais pour combien de temps ? Et si il se lasse finalement de moi ? Si il se lasse d'être un bouclier et d'encaisser les coups ? Il ne mérite clairement pas ça... Je ne parviens pas à laisser prise totalement, pas après ce que j'ai pu traverser. J'ai tellement envie de saisir cette main tendue, de repousser les ténèbres et de le laisser m'entraîner de nouveau vers la lumière, vers les sourires et la chaleur. « Pourquoi tu es si sûr de toi ? » Comment peut-il l'être surtout... Personne ne sait si cela se reproduira, il devrait plutôt tendre le dos en prévision d'un autre coup de folie, mais non... il reste à mes côtés malgré tout, malgré m'avoir vue dans un état monstrueux, alors que mon sang de vélane était plus présent que jamais, rappelant que mon charme ou ma beauté peuvent être altérés sous le coup de la colère, dévoilant un visage que j'aurais souhaité qu'il ne voit jamais...

Mais je relève un peu le menton quand il appuie sur des leviers assez grossiers, mais qui fonctionnent pourtant. Je ne veux bien sur plus être une déception pour qui que ce soit. J'ai déjà changé une fois d'école en fuyant les problèmes, incapable de les affronter davantage... Je n'ai jamais vraiment essayé non plus d'ailleurs. Est-ce que je peux encore fuir Poudlard, après si peu de temps ? Même pas une année et déjà, j'envisage de ne plus y retourner... Sous cet angle, cela pique un peu mon ego, je le reconnais. « Tu es doué avec moi... » Je souffle d'une petite voix. « J'ai peur de tout... De voir la peur chez les autres, le dégoût, l'indifférence... De faire du mal à quelqu'un. De me retrouver de nouveau complètement privée de mon corps, de mes pensées, de ressentir de nouveau cette haine insoutenable... C'était terrible... »

Je baisse de nouveau la tête, avant de soupirer en fermant les yeux... Quand je les rouvre, c'est lui que je regarde. Ma main vient se poser sur la sienne. « J'ai peur de te voir partir... » Je préfère l'éloigner que de le voir me quitter quand il aura compris que je ne suis pas si géniale que ça, ou pas aussi indispensable pour lui. Mon autre main vient effleurer mes lèvres quand je repense au baiser qu'il m'a donné. « Tu pensais tout ce que tu as dit ce matin là ? » Je sais que je n'ai pas rêvé, mais peut-être qu'après toutes ces émotions avec le manque de sommeil, ou la peur que je parte, il avait paniqué et parlé un peu trop vite...

ft. Miles

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« Car je dois l’être pour deux. » soufflais-je lorsqu’il fut question de pourquoi j’avais cette assurance. Elle ne devait pas s’écrouler, égoïstement, je ne pouvais pas lui promettre ça, je ne pouvais pas lui imposer ça. Je devais faire en sorte de réussir à l’aider, à la guider. Comme user de stratagème un peu plus flagrant était nécessaire. Je n’étais pas doux avec les gens, je l’étais avec elle, mais aujourd’hui, je ne pouvais pas entièrement la couvrir, car je ne pourrais pas physiquement la forcer à revenir.

Au moins réagissait-elle un peu, relevant le visage avant de souffler que j’étais doué avec elle, « Pas toujours… » assurais-je dans un sourire alors qu’elle se confiait sur ses peurs. Sur ses craintes, dans ce qu’elle pourrait lire dans les yeux des autres. Et puis il y avait la peur que ça revienne et si je pouvais autant assurer les choses pour le reste, pour les gens, la concernant, je ne pourrais pas lui promettre grand chose, c’était hors de mes compétences. « Est-ce que tu as besoin du regard des autres pour être toi ? Car eux ne te définiront que par un seul et unique prisme, ils ne te verront jamais entièrement, ne sauront jamais complètement comment tu es. Alors il faut faire confiance à eux ou à toi ? À tes proches qui t’ont vu entièrement ? », demandais-je avec douceur alors qu’elle venait de baisser les yeux à nouveau.

Et puis elle posa sa main sur la mienne, avouant qu’elle avait peur de me voir partir, « Je ne sais pas de quoi demain sera fait, je ne sais pas si toi et moi on s’entendra pour un mois, une année, une dizaine ou tout une vie, mais je resterais à tes côtés tant qu’il y aura quelque chose entre nous. », car je ne pouvais pas non plus mentir, ni prédire les choses.

Quant à ce que j’avais dit ce matin là ? « J’ai dit que je viendrais te chercher et je suis là… Alors pourquoi le reste serait faux ? » demandais-je avant de me redresser pour m’asseoir à côté d’elle, un sourire doux sur le visage, « Je suis du genre lent, je prends mon temps et je ne me lance pas sans être sûr… Encore plus depuis cet hiver… », commençais-je, « Je t’aime. Le sentiment ne date pas de ce jour là, il remonte bien avant, mais je voulais être sûr, pour ne pas me blesser, pour ne pas te blesser. », continuais-je sur le même ton avant de glisser une main sur sa joue pour la caresser, « Je t’aime Jessalyn. », comme pour lui ancrer dans la tête, comme pour que ça se fige dans son esprit et qu’elle arrête d’en douter.

« Je peux ? » demandais-je finalement, sachant qu’au delà des mots, il y avait eu une chose, une chose faite au mauvais moment sans doute, mais qui aujourd’hui avait toute sa place. Est-ce que pour lui prouver mes mots, je pouvais l’embrasser, réellement. Comme elle le méritait, comme j’aurais du le faire bien avant, sans être dos au mur.

ft. Jess

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« Je suis désolée... » Je baisse encore un peu la tête alors que Miles doit malheureusement être fort pour nous deux et me porter à bout de bras. Je suis un poids actuellement et j'en suis désolée, mais je ne vois pas non plus comment changer cela. Pas maintenant encore... C'est trop tôt, il y a beaucoup trop d'inconnus dans ma tête. Trop de et si... Et je n'ai aucune réponse. Pourtant, Miles s'y prend assez bien, parvenant à me rassurer un peu et à me rappeler l'essentiel : il est là. Il ne me laissera pas tomber. Pas maintenant. Mais... Plus tard ? Peut-être... Il se lassera sans doute à un moment, prendra conscience qu'il n'est pas ou plus amoureux et s'éloignera. Mais en attendant, il est là et j'accuse le coup quand il me fait remarquer que je ne devrais pas vivre au travers du regard des gens, mais plutôt pour moi. Sauf que contrairement à lui, je ne sais pas vraiment ce que je vaux et je vis forcément par le prisme de leurs regards quand ils sont tous attirés par mon charme vélane. Il ne peut pas comprendre cela et je ne peux pas m'en défaire. « J'ai toujours été jugée sur mon apparence, Miles... » Je réplique faiblement, consciente que c'est un erreur, mais cela n'en demeure pas moins un fait. « Je n'ai pas confiance en moi. » C'est aussi simple que ça. Même si avec lui... Oui, je suis davantage assurée et libre d'être celle que je désire. De me montrer sous mon vrai jour, sans crainte du jugement.

Jusqu'à maintenant, cela lui a plu. Mais est-ce que ça continuera ? Je ne peux que lui avouer ma peur qu'il parte. Je... Je ne pense pas supporter un abandon, un rejet. Pas encore. Si sa réponse me rassure un peu, une vague de doute m'assaille à la fin... Tant qu'il y aura quelque chose entre nous... Est-ce que c'est possible qu'il n'y ai plus rien ? Est-ce qu'on peut passer de la tendresse, de... l'amour, à... rien ? J'aimerais lui demander de rester comme un roc près de moi, même si... même si on n'est plus ensemble à un moment donné. J'espère qu'on pourrait au moins rester amis. Mais les mots se coincent dans ma gorge et je ravale mes peurs et mes angoisses.

Je crois que j'ai besoin de réfléchir à tout cela. Plus tard. Quand je ne serais pas complètement à la dérive.

Pour le moment... je peux peut-être m'autoriser à simplement croire à ses paroles. Croire qu'il m'aime vraiment. Il est venu me chercher, c'est vrai. Il se rapproche alors et je l'observe, un peu craintive. Il avoue être prudent sur ce genre de choses, surtout après s'être fourvoyé il y a plusieurs mois, se laissant emporté par la passion, le défi, la provocation... Peu importe. Il a commis une erreur et je sais que cela l'a énormément affecté, même si je n'ai jamais douté de sa sincérité. Et puis, un sourire timide fleurit sur mes lèvres quand il me redit ces mots déjà entendus, mais pas totalement assimilés. A sa question, une étincelle moins morne éclaire mon regard : « Tu n'as pas demandé la dernière fois. » Ce n'est pas un reproche, plutôt un peu d'humour. Et c'est moi qui agrippe son visage de mes deux mains pour l'attirer jusqu'à mes lèvres et savourer comme il se doit ce second baiser. Même si pour moi, il s'agit de notre premier réel échange alors que je n'étais pas vraiment là la dernière fois. Mes mains quittent ses joues pour venir glisser derrière sa nuque. Je sens la vie revenir, le monde retrouver quelques couleurs. Je ne sais ps de quoi demain sera fait, mais j'ai envie de croire en ses paroles. J'ai envie de croire en Miles. « J'ai peut-être tort... Et je devrais être plus égoïste et refuser de t'exposer au danger, mais... Je peux pas, pas quand tu insistes. Je n'ai pas confiance en moi, mais j'ai confiance en toi. » Je souffle contre ses lèvres, fermant les yeux un instant, avant de murmurer : « Je t'aime aussi. » J'hésite un instant avant de souffler, timide : « Reste. » Cette nuit. Avec moi.

ft. Miles

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« On est tous jugé Jess… C’est l’attention qu’on y porte qui en fait quelque chose d’important, de pesant… Tu es regardé et jalousé car ton sang te rend unique et attractive, mais c’est que de la génétique, que de la jalousie… Tu aurais été tout aussi moqué si tu avais été l’inverse… » lui assurais-je en douceur. Elle n’avait pas confiance en elle, ce n’était pas étonnant, « Pourtant tu devrais… Combien d’épreuve as-tu dû traverser Jess ? Combien de fois est-un tombé et combien de fois tu as du te relever ? Tu es gentille, douceur, attentionné, rayonnante, passionnée… Quand je te vois danser, je vois pas une fille timide, je te vois toi, libéré… Alors ça prendra du temps, mais tu n’as rien à envier aux autres, au contraire… Ils ont à apprendre de toi. », ce qui serait difficile c’est de faire ce chemin, seule car on ne pouvait pas l’aider, on pouvait juste être là.

Quand à moi ? Au fait que je sois vraiment là… Je ne mentais pas, pas plus que je l’avais trompé. Lui rappelant donc que malgré le temps, j’étais bien tombé amoureux, je me remis à son niveau pour lui demander, pour espérer avoir le droit de l’embrasser à nouveau… Oui, je n’avais pas demandé la dernière fois, ce qui me fit rire, brièvement, « La dernière fois j’ai pas réfléchit… » murmurais-je avant qu’elle n’attrape mon visage pour faire se rencontrer nos lèvres.

C’était toujours aussi fort, toujours aussi libérateur, je devais le reconnaître. Je l’aimais, mon coeur ne pouvait pas me trahir, pas à ce point. Glissant une main sur sa mâchoire puis ses cheveux, je me laissais mourir contre elle, jusqu’à ce quelle le brise. Elle avait sans doute tort, elle me mettait peut-être en danger mais elle ne pouvait pas résisté. Si elle n’avait pas confiance en elle, elle avait confiance en moi et… Elle m’aimait. Souriant, je me figeais légèrement à la suite. Rester ?

« Je veux pas que tes parents pensent que j’ai de mauvaises intentions Jess… », car j’étais quand même chez elle, même si je ne la toucherais pas ainsi, je restais chez elle, avec elle… Ça pouvait être mal vu. Vraiment. « Je peux passer un moment avec toi, mais je devrais rentrer… Maintenant que je sais où tu habites, je pourrais re transplaner demain si tu veux… Mais… J’ai embrassé leur fille sur un lit d’hôpital limite, je suis déjà pas doué avec les êtres humains alors là… J’ai vraiment pas envie de me foirer avec tes parents… Surtout pas les tiens… », je voulais qu’ils me fassent confiance pour prendre soin d’elle, je voulais pouvoir la voir, autant de fois que je voulais. Embrassant son front, je caressais sa peau avant de reprendre, « Je compte passer du temps avec toi, à l’école et en dehors… Je veux te voir sourire, je veux que tu continues à réchauffer mon coeur… Mais pour venir te kidnapper pendant les vacances, je dois éviter de me faire haïr par ton père ou ta mère… », ils ne me connaissaient pas après tout, je ne pourrais pas leur en vouloir…

ft. Jess

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Je le regarde timidement, alors qu'il me fait une avalanche de compliments. Alors qu'il me décrit comme il me voit. Et j'aimerais beaucoup réussir à me voir également par ce prisme flatteur. Mais je dois reconnaître que cela fait son petit effet et qu'il me met un peu de baume au cœur. Il n'est peut-être pas objectif, parce qu'il est déjà très attaché à moi mais... tant pis, je prends cette vision flatteuse de ma personne. Et quand il me demande l'autorisation de m'embrasser, je plaisante, mais je ne résiste pas longtemps à l'envie de le faire moi-même cette fois. La dernière fois, je n'étais pas vraiment en pleine possession de mes moyens, traumatisée par cette sorte de possession. Si cela me fait encore énormément peur, cela ne s'est pas encore reproduit et... il est bel et bien là, venu du Royaume-Uni pour me ramener, comme il me l'avait promis. Depuis le temps, je devrais savoir que ses paroles ne sont pas des paroles en l'air. Jamais. Miles n'est pas quelqu'un qui parle pour ne rien dire, ni un charmeur, il dit ce qu'il pense, sans artifices, alors si je dois faire confiance à quelqu'un,c 'est bien lui n'est-ce pas ? Je savoure ce baiser, moins surprenant que le premier, mais dont je me délecte bien plus alors que mon esprit est davantage là que la dernière fois. Et maintenant que j'y ai goûté, je ne veux plus m'en priver. Et encore moins de sa présence. Alors je lui demande tout naturellement de rester. Non je lui ordonne plutôt, mais il ne semble pas de cet avis.

Mes parents...

C'est ça qui l'inquiète. Je l'écoute, comprenant son point de vue bien sûr mais... « Ils vont pas te haïr... » Je murmure, avant de m'écarter de lui. « Je vais me rafraîchir un peu. Tu m'attends ? » Parce que je suis dans un état déplorable et que j'ai honte de me montrer comme ça devant lui. Déjà qu'il m'a vu sous un jour peu flatteur... Je soupire en pensant à l'image que j'ai pu lui renvoyer, alors que mon sang vélane a transpiré sur mon visage sous le coup de la colère. Je vais farfouiller dans mon armoire pour déterrer une tenue de nuit propre et quitte la chambre quelques minutes. Je descends rejoindre ma mère dans la cuisine. « Maman ? Tu crois que tu peux nous faire un truc à manger à Miles et moi ? » Je vois le regard surpris de ma mère en demandant à manger alors que je n'ai presque rien avalé depuis mon retour. « Oui, bien sûr. Évidemment. Nous avons déjà mangé mais je vais me débrouiller. » Elle me jette un regard curieux et je peux même voir un léger sourire en coin, en plus du soulagement. « Miles peut rester cette nuit ? » Son sourire s'accentue, avant qu'elle tergiverse un peu : « Je ne sais pas, il faut voir si ton père est d'accord. » Je hoche la tête, avant d'aller dans le bureau où travaille mon père, frappant à la porte pour simplement entrer et venir faire un câlin à mon père, surpris de me voir sortir de ma chambre sans doute. « Jess ? » « Miles peut rester avec moi cette nuit ? S'il te plaît... On sera sages. » Je vois bien qu'il hésite, avant de soupirer : « Intérêt. » Il a alors une caresse sur ma joue. « Je suis content de revoir ton sourire. » Je l'embrasse sur la joue, informe ma mère et file enfin dans la salle de bain, me lavant rapidement et tressant mes cheveux humides, avant de revenir dans ma chambre. « J'espère ne pas avoir été trop longue. » Je porte un short et un T shirt très simple et viens m'asseoir en tailleur sur le lit. « Désolée pour le bordel, je ne pensais pas avoir de la visite, encore moins la tienne. » Je rougis un peu, avant de reprendre en le regardant droit dans les yeux : « Tu peux rester. Mes parents sont d'accord. » Plus de raison de refuser, à moins qu'il ne désire pas passer la nuit avec moi, bien sûr. On frappe à la porte sur ces entrefaites et ma mère entre, avec un panaché de petits fours de toutes sortes à picorer ainsi que de la boisson. Elle pose le plateau sur le bout du lit. « Voilà. Si vous avez encore faim, n'hésitez pas. Surtout toi Miles. » Elle lui adresse un sourire amusé, avant de nous laisser. « Tu vois, ils ne vont pas te manger. »

ft. Miles

Don't disappear after making me love you

« Après Beauxbâton j’ai pas envie qu’ils voient un nouveau garçon blesser leur fille, je veux qu’ils puissent me faire confiance et respecter que je suis encore un inconnu. » assurais-je tant j’avais envie que les choses se passent bien. Je voulais avoir le droit de passer du temps avec elle, ici ou à l’école, mais je voulais surtout prendre le temps. Quoi qu’elle en dise elle avait un passif, on avait assez joué avec elle et ça continué encore aujourd’hui alors qu’elle avait subit une situation difficile. Traumatique. Hochant donc la tête lorsqu’elle souffla vouloir se rafraichir, j’ajoutais, « Oui bien sûr. », la regardant partir, j’avais lutté contre l’envie de promener mon regard sur ce qui se trouvait ici, dans sa chambre, ne voulant pas abuser de la situation.

Lui donner aucune raison de fuir, aucune raison de ne pas revenir avec moi à Poudlard. Alors j’étais resté assis, pensant aux cartes que je pourrais abattre au besoin pour la convaincre, pour qu’elle ne puisse pas refuser. Finalement ça m’avait assez occupé pour que je ne vois pas le temps passer, me faisant presque surprendre alors qu’elle revenait. « Non, rassures-toi. » soufflais-je dans un sourire alors qu’elle s’excusait pour l’état de sa chambre, affirmant qu’elle ne s’attendait pas à avoir de la visite, surtout moi, « Je t’avais prévenu pourtant. Je te laisserais pas tomber. » réaffirmais-je dans un sourire avant qu’il se fige légèrement lorsqu’elle m’informa que je pouvais rester, ses parents étant d’accord. « T’es sûr ? Mais… J’ai… J’allais dire que j’avais rien prit, mais la magie… », mais après ?

« Mais… Si je reste, je veux pas que… Je veux pas que ce soit un au revoir ok ? », car je ne savais pas comment l’exprimer, je ne savais pas comment lui faire comprendre sans faire de chantage car c’était loin d’être ma volonté, ni ma façon de faire. Je voulais juste pas la perdre, pas que ce soit un artefact, pas une illusion avant la fin et… Tournant la tête vers la porte, je vis sa mère rentrer, des choses dans les mains. Me levant alors, je m’avançais pour l’aider sans pour autant y arriver car elle avait déjà tout posé, nous invitant à manger et à réclamer si jamais c’était pas assez. Surtout moi. Ouvrant un peu plus les yeux je secouais légèrement la tête avant de corriger, « Non, non, ne vous inquiétez pas pour moi madame Brennan ! », mais elle était déjà repartie et la pression de faire face à un parent avec.

« Non, mais… Les parents c’est toujours stressant, je suis pas un grand social. » et puis elle, elle était spéciale, à plus d’un titre, je ne voulais pas me merder. « Je suis content de te revoir sourire Jess… » confiais-je toutefois, constatant qu’il y avait une progression, qu’elle se réveillait, qu’elle reprenait. Je voulais croire que je l’ai retrouvé, même si c’était fragile, je voulais croire que je pouvais réellement l’aider, que je pouvais réellement lui apporter quelque chose et la faire sortir la tête de l’eau.

ft. Jess

Don't disappear after making me love you

« Ils ont déjà vu que tu étais quelqu'un de bien et fiable. » Je ne comprends pas trop ses inquiétudes. Certes, mes parents ont découvert, en même temps que moi, que Miles était amoureux de moi et tenait à moi, mais il s'est montré rassurant et protecteur, correct en tous points pendant tout ce temps. Cela fait tout de même plusieurs mois que nous nous connaissons et il aura fallu que je sombre pour qu'il se dévoile, das la tourmente, par peur de me perdre. Ce qui me fait lui demander si ce qu'il a dit ce jour là... il le pense encore. Il me rassure bien vite à ce sujet d'ailleurs, heureusement et petit à petit, sa présence chasse les lourds nuages qui encombraient mon horizon depuis une semaine. Petit à petit, je me mets à croire que je peux reprendre le cours de ma vie malgré tout cela... Que ça va être difficile, mais que je vais pouvoir compter sur son soutien entier et indéfectible. Cela me redonne un peu de courage... Et je décide de me rendre un peu plus présentable pour lui, lui demandant de m'attendre et avec la ferme intention qu'il reste ici cette nuit. Sans aucune arrière pensée... Juste le besoin d'avoir sa présence pour chasser les ténèbres. Juste ça.

Alors je demande tout simplement à mes parents, qui n'y voient aucun inconvénient. Sans doute que mon père compte sur l'intimidation de dormir chez les parents de sa copine pour que Miles se tienne tranquille. Ce n'est pas comme ci il était obsédé. Il n'a jamais eu aucun geste déplacé envers moi. Le pire qu'il ai fait, c'est m'embrasser. Jamais ses mains ne se sont promenées de façon indécente sur mon corps et je doute que cela change en une nuit... Ce n'est pas le désir pur qui nous lie, c'est bien plus profond et complexe que cela même si... Oui, il me plaît énormément physiquement aussi bien sûr et que je rêve de le revoir torse nu... Et je me dis que ce corps... il est à moi. Cette pensée me fait rougir et me rend heureuse en même temps. Et la douche que je prend se termine par de l'eau plus froide pour me remettre un peu les idées en place.

Quand je reviens dans la chambre, je le retrouve, un peu étrange dans ce milieu si familier et si... féminin. « C'est vrai, mais... tu aurais pu réfléchir à tout ça et te dire que je n'en valais pas la peine finalement... » Il m'avait dit tout ça sous le coup e l'émotion, mais à distance des événements, il aurait pu se rendre compte qu'il est aussi bien sans moi pour lui compliquer la vie. Je lui apprends alors qu'il peut rester, ce qui semble le prendre au dépourvu. « Rien qu'on ne saura solutionner je pense. » C'est une protestation bien faible. Par contre quand il parle d'au revoir, mon cœur se serre. Je n'y avais même pas songé. « Non. J'irais avec toi à Poudlard. » A-t-il si peur que cela que j'abandonne le combat ? Mais il s'est donné tant de mal que je ne peux pas juste rester dans mon coin à pleurer sur mon sort finalement... Même s'il n'y a que lui qui croit en moi, ça me suffit.

Maman arrive alors et nous dépose à manger et je souris un peu quand Miles se lève pour essayer de l'aider, aide qu'elle esquive aisément et gracieusement. Elle me lance un regard complice, avant de s'éclipser, consciente que sa présence peut gêner Miles. Elle reste vélane, en plus d'être ma mère. C'est mignon de le voir emprunté avec ma mère. Mais je sais qu'elle fait beaucoup d'effet aux gens. « Je comprends, je serais sans doute stressée avec les tiens... Et c'est vrai qu'ils sont méfiants maintenant. Ils m'ont vu si mal que je ne peux pas leur en vouloir. Mais... Ils étaient là quand je me suis réveillée, ils étaient là quand tu as fait tout ce que tu pouvais pour me raccrocher à la réalité... Tu n'as rien fait qui leur donne raison de se méfier de toi. » Au contraire même. Je le regarde quand sa phrase fait écho à celle de mon père. « Papa m'a dit la même chose... je crois que c'est aussi pour ça qu'ils ont accepté... » Je baisse les yeux, un peu timidement... Puis je m'allonge à plat ventre sur le lit, relevant mes jambes et croisant mes chevilles pour venir picorer un petit four que je savoure, la nourriture n'ayant plus un goût de cendre dans ma bouche. « Goûte, maman les fait trop bien. »

ft. Miles

Don't disappear after making me love you

« Je mets du temps à me décider sur l’humain, sur mes relations avec les autres car je n’apprécie moi-même pas m’investir pour rien. J’ai déjà réfléchit et je n’aurais rien promit sous le simple coup de l’émotion Jess… C’est peut-être pas vraiment ce que tu veux entendre, mais mon cerveau parle toujours au moins en même temps que mon coeur… », ce qui me rendait moins impulsif que d’autres et peut-être moins passionné, mais au moins je savais, je ne me trompais pas… Ou rarement.

Quant à rester ici… Avec la magie il n’y aurait rien, en effet, mais, j’avais surtout peur de la perdre. Réalité qu’elle chassa en affirmant qu’elle irait avec moi à Poudlard, qu’elle reviendrait. Impossible de ne pas voir le soulagement sur mon visage, dans ma posture. Elle reviendrait, elle reviendrait avec moi… J’avais réussi… J’avais juste réussi… « Merci… » soufflais-je, un poids en moins sur le coeur avant que sa mère n’arrive, me faisant me lever pour essayer de l’aider, pour ne pas abuser de sa gentillesse, ce qu’elle refusa avant de disparaitre. J’étais pas à l’aise avec les parents, surtout une vélane, mais c’était surtout le fait que je ne voulais pas leur donner des raisons de penser que je pourrais la blesser.

Elle comprenait mon stresse, elle le serait aussi avec les miens. Les siens étaient méfiants à présent, mais ils m’avaient vu avec elle, ils m’avaient vu la ramener sur terre. Je n’avais rien fait dont ils puissent se méfier. « J’espère que je vais pas leur en donner maintenant alors. » soufflais-je dans un léger sourire avant de souligner le sien, le fait que j’étais heureux de le revoir sur son visage. Son père avait dit la même chose, ce qui pouvait expliquer qu’ils aient acceptés, « En même temps ils ont raison de se battre pour lui… », car elle brillait avec, car elle avait un véritable pouvoir avec lui.

S’installant alors sur son lit, elle m’invitait à manger, soulignant que c’était une réussite de sa mère. Riant dans un soupir, je m’approchais pour m’asseoir sur le bord du lit et goûter. Elle ne mentait pas, c’était bon, « Aucune idée de ce qu’il y a dedans, mais je confirme, elle les fait bien. », quoi que c’était surtout en grande partie car je mangeais avec elle, car je la retrouvais, qu’elle revenait à elle, qu’elle reprenait vie. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir la perte de poids, pour ne pas remarqué que son teint était plus pâle. Elle avait subit et le fait de se remettre, « Tu me montreras le coin demain ? Avant d’aller à Poudlard ? » et oui, c’était sans doute gros, mais je savais qu’elle aimait la nature, qu’elle aimait bouger, alors avant de retrouver les murs de l’école, je voulais qu’elle prenne l’air, qu’elle respire à nouveau. Je voulais qu’elle rayonne et l’aider à ce qu’elle y arrive. Alors sortir, marcher dans la nature ou où elle voudrait m’irait tant qu’elle se sentait libre, en confiance. Je voulais qu’elle soit heureuse.

ft. Jess

Don't disappear after making me love you

En fait... C'est plutôt réconfortant cette façon qu'il a de soigneusement tout peser avant de prendre une décision. Et c'est aussi pour cela que je me sens si bien avec lui. Miles est équilibré et réfléchi, c'est une épaule solide sur laquelle me reposer et il semblerait que ce soit exactement ce dont j'ai besoin si j'en juge par mon besoin de l'avoir avec moi et ma recherche constante de sa compagnie. Il m'a manqué pendant mon séjour au Ministère... Je n'étais pas seule, entourée de personnes bienveillantes et de confiance, surtout de Mara, mais il n'était plus que l'ombre de lui-même... Plus vraiment cette personne sur laquelle je peux compter et prendre appui pour me redresser quand je suis tombée. Cela m'a fait bizarre de le voir dans cet état. J'espère qu'il va s'en remettre, entouré de ses amis et de ses proches. Et peut-être de moi, maintenant que j'ai l'impression de ne plus être en train de tomber sans jamais voir le fond. Je l'ai vu et avec l'aide de Miles, je pense pouvoir prendre appui et remonter... « C'est exactement ce que j'ai besoin d'entendre. » Je le rassure à ce sujet, avant de lui demander de rester avec moi cette nuit. Une suggestion qui le met mal à l'aise d'abord, de peur que mes parents y voient là une conduite déplacée. Je suis plus surprise qu'il pense que cela puisse être un adieu. Non, ce n'en est pas un... Mais je vais avoir besoin de sa force pour ne pas flancher.

Maman nous ramène de quoi manger sur ces entrefaites, nous interrompant brièvement, mais filant tout aussi vite, autant pour ne pas nous déranger, je pense, que parce qu'elle ne veut pas mettre Miles mal à l'aise. Aussi gentille et maternelle soit-elle, son charme est encore plus puissant que le mien et elle en a parfaitement conscience. Une fois encore, je le rassure sur leurs sentiments à son égard. Je dirais que pour le moment, ils ont un avis plutôt positif, l'ayant vu avec moi. Miles est toujours extrêmement respectueux après tout. Je secoue négativement la tête, sûre de moi quand il espère qu'il ne va pas leur donner de raisons de ne pas l'aimer maintenant. Aucun risque. J'ai tout de même un moment de flottement quand il ajoute être heureux de voir mon sourire. Comme papa. Ces paroles résonnent énormément en moi. « Comme tu te bats ? » J'ai l'impression que c'est surtout grâce à lui.

Je m'installe alors pour manger, l'invitant à faire de même, picorant les petits fours tranquillement. Légumes, viandes, fromage, charcuterie... Il y a un peu de tout. Je relève les yeux vers lui à sa demande. Il n'a pas oublié. Et il a tellement peur que je change d'avis qu'il m'appâte, je le vois bien, mais cela ne me dérange pas. [color=#990000]« Oui, bien sûr. » Je me fais plus songeuse... Je ne suis pas sortie depuis plus d'une semaine. Entre l'enfermement et mon retour ici à rester cloîtrée dans ma chambre. Je n'ai pas pris un seul bol d'air. « Je crois que ça me fera du bien. » Je continue de manger, savourant juste sa présence... Avant de me décider à bouger pour m'approcher de lui et venir m'asseoir devant lui pour le regarder bien en face, nouant les mains derrière sa nuque : « Je suis contente que tu sois venue me chercher... De savoir que... je compte vraiment pour toi. »

ft. Miles

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Je n’étais pas impulsif, pas irréfléchi, si j’avais décidé ça, c’était car ma raison était pour, car je savais qu’elle était le bon choix, cela dit je pouvais comprendre que ce n’était pas ce qu’elle voudrait entendre. Mais elle n’était pas un coup de tête, pas quand j’avais pu voir les choses dans leur ensemble. Pourtant c’était ce qu’elle voulait entendre et ce simple fait suffit à me rassurer. Je ne la blesserais pas au travers d’un esprit trop rationnel, pas comme ça. Attendant que ça mère parte, j’avais reconnu le bien qu’il y avait à voir son sourire, au fait qu’elle devait se battre pour lui, comme nous. Comme moi ? « Si je me battais pas pour lui quel droit aurais-je à rester ici ? À tes côtés ? », ce qui me semblait logique, réellement.

M’installant pour manger, j’appréciais ce que sa mère avait fait, mais surtout je voulais la faire penser à autre chose et ça passait par proposer une sortie, demain, pour découvrir le coin, du moins c’était l’excuse. Je voulais juste l’aider, faire ce qu’il fallait et ce fut un soulagement lorsqu’elle accepta. « Super. » soufflais-je alors qu’elle affirma que ça lui ferait du bien. Oui. Sortir, prendre l’air, voir l’extérieur et le monde ne pouvait que lui faire du bien, que lui rappeler qu’elle n’était pas ce genre de fille, pas capable de rester enfermer entre quatre murs.

Et puis elle se mit en mouvement, se levant pour s’asseoir devant moi pour me regarder, puis pour glisser ses mains autour de ma nuque. Elle était contente que je sois venu la chercher, contente de savoir que je comptais vraiment pour elle, « J’aurais pas pu te laisser partir… », pas après avoir prit une éternité pour réaliser qu’elle était ma réponse, la plus belle de toute. Glissant mes mains sur ses hanches, je la soulevais sans difficulté, mais avec douceur avant de l’asseoir sur mes genoux pour placer mes mains un peu plus chastement sur son corps. Une sur le milieu de son dos et l’autre sur sa joue que je caressais un instant avant d’unir nos lèvres autant par besoin que pour exprimer tout ce que je ne saurais dire.

J’étais bien incapable de lui rendre justice, réellement, mais maintenant que je pouvais, avec tout le respect du monde, j’avais le droit de l’aimer, même au travers de chaste baiser, de caresses innocente entre nos lèvres. « Je ne suis pas vraiment doué, mais ne doute pas de ça… », car ça reviendrait à douter de sa place, de ce que je ferais pour qu’elle se sente bien, pour qu’elle aille mieux. Embrassant finalement son front, je l’attirais en douceur contre moi, juste dans une étreinte, un câlin innocent que j’espérais assez fort pour lui redonner confiance, envie de se battre et d’avancer. Pourtant j’étais vraiment loin d’être la bonne personne pour ça, j’étais trop pragmatique, les choses m’emmerdaient souvent, mais j’apprenais à son contacte combien on pouvait changer pour quelqu’un, pour son bonheur, pour son amour.

ft. Jess

Don't disappear after making me love you

Un grand sourire fleurit sur mes lèvres à la réponse de Miles. Évidemment qu'il a tous les droits de rester avec moi. J'ai envie qu'il reste avec moi en vérité, je n'ai pas demandé à mes parents et fait le forcing auprès d'un Miles réticent pour rien. Il s'inquiète pour rien, mes parents étant soulagés de me voir plus vivante. La première fois depuis une bonne semaine. Le changement est assez radical, mais sa présence est un baume sur mes plaies encore à vif, sur mes craintes et mes angoisses. Je me demande si il saura chasser mes cauchemars, ceux qui me réveillent au milieu de la nuit, le cœur affolé, un cri étouffé au fond de la gorge. Nous nous installons pour manger sur le pouce, ma mère nous ayant confectionné quelques petits fours et canapés pour caler nos estomacs. Miles me tente alors en me proposant d'aller nous promener demain avant de retourner à Poudlard, ce que j'accepte avec plaisir. Juste passer du temps avec lui dans un environnement pur et neutre, me fait énormément plaisir. J'ai d'énormes appréhensions de retourner à l'école et il ne doit pas être dupe...

Ressentant le brusque besoin de me rapprocher de lui, je ne réfléchis pas vraiment et n'écoute que mon instinct, venant l'enlacer délicatement et approcher mon visage du sien pour l'observer attentivement et lui avouer mon soulagement qu'il soit là. Mon cœur se gonfle de joie quand il ajoute qu'il n'aurait pas pu me laisser partir... Chaque geste, chaque mot, vient corroborer le fait qu'il m'aime. J'ai une petite moue de surprise quand il se saisit de mes hanches pour me faire asseoir sur ses genoux, plus confortablement. Et j'ai un soupir quand il s'empare de mes lèvres dans un baiser doux et langoureux que je lui rends sans me faire prier. Je crois que je ne me lasserais jamais de ces baisers. J'y prends vraiment goût et j'en veux de plus en plus. « Attention, je pourrais bien devenir complètement accroc. »

Je dis cela sur le ton de la plaisanterie, mais... C'est une réalité. Je secoue alors doucement la tête, amusée, quand il me demande de ne pas douter de ses sentiments. « Je ne doute pas. » Je caresse sa joue pour appuyer son propos. Même si j'ai été trahie par le premier garçon dont je suis tombée amoureuse, à absolument aucun moment, Miles ne m'a donné de raisons de penser qu'il puisse être à mettre dans le même panier. Bien au contraire... Il a toujours été respectueux. Et il l'est encore une fois alors qu'il me prend simplement dans ses bras en une étreinte chaste et réconfortante. D'ailleurs, je me demande à quel point il prend autant de précautions avec moi, parce que c'est sa nature, ou parce qu'il connaît mes traumatismes et craint de les réveiller... « Miles... Est-ce que tu fais particulièrement attention avec moi suite à ce qu'il m'est arrivé ou c'est ta façon de faire ? » Je parcours tranquillement son corps du bout des doigts, un peu joueuse et surtout très songeuse.

ft. Miles

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La prenant sur moi, je l’attirais un peu plus contre mon corps, avec précaution avant de l’embrasser. Elle me prévenait du fait qu’elle pourrait devenir accro et à vrai dire, si je ne l’avais jamais connu, j’aurais pu croire cela impossible et pourtant, j’eus un doute. Un doute sur le fait qu’elle puisse un jour ne pas en générer. Qu’elle puisse un jour être secondaire au point de ne pas provoquer cela chez quelqu’un. Ce n’était pas le cas. C’était même impossible. « Il y a des drogues plus dangereuses. » assurais-je alors dans un sourire timide.

J’étais mal habile, mais je ne voulais pas qu’elle doute de moi, de mon affection pour elle, pour ce que je pourrais faire pour la ramener. Sans doute avais-je encore beaucoup à apprendre, mais ça, c’était une certitude, depuis longtemps. Elle n’en doutait pas non plus, ses gestes appuyant en douceur la véracité de ses mots. Elle ne doutait pas de ce que je pouvais dire et c’était peut-être le plus rassurant au vu de son passé. Elle ne méritait pas d’être trompé à nouveau, d’être manipuler, par qui que ce soit, encore moins pour assouvir quelques bas instincts.

Est-ce que je faisais attention à elle suite à ce qui lui était arrivé ou étais-je comme ça ? Posant mon regard sur le chemin de ses doigts, il me fallut un instant pour savoir exactement ce qu’il en était avant de briser à nouveau le silence, « Un peu des deux je crois… », car l’un sans l’autre n’avait pas grand intérêt, pas vraiment de sens, « Je n’ai jamais été très… Physique on va dire. J’ai eu des petites amies avant, je savais être tendre, mais j’ai jamais été le plus communicatif, je n’ai jamais collé l’autre, jamais abusé de sa présence ou pressé pour du sexe par exemple… Ça a toujours eu du sens, toujours eu une raison d’être… Enfin sauf quand j’ai… Quand je me suis perdu et que j’ai fait l’erreur de… Ça n’a eu aucun sens, aucun intérêt, c’était… Pas moi… » secouant légèrement les yeux, je croisais à nouveau son regard, pensant à ce qui la concernait elle, « Et avec toi… Je ne voulais pas avoir de l’affection pour autre chose que toi. Je ne voulais pas me tromper, car si je le faisais, je te tromperais aussi et tu ne le méritais pas. D’autant plus avec ce que tu as vécu. Alors je fais un peu plus attention à mes gestes avec toi, même si ironiquement, j’ai jamais été aussi proche de quelqu’un si rapidement… Aussi bien mentalement que physiquement… Ça fait que quatre mois qu’on se connait… C’est rien… », c’est peu, trop peut-être pour quelqu’un comme moi et pourtant… « C’est la première fois que quelqu’un s’impose comme une évidence. » concluais-je en reposant mon regard sur ses doigts, sur ce qui me rendait si mal à l’aise il fut un temps mais qui avec elle n’était rien d’autre qu’un doux tracé sur mes muscles.

ft. Jess

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Mon sourire se fait plus malicieux quand il assure qu’il y a des drogues plus dangereuses. D’aucun diraient que n’importe quelle addiction l’est… Mais je suis bien prête à plonger complètement avec lui. J’avais cru être amoureuse avant, mais je me rends compte que je me suis laissée aveuglée par de beaux discours et charmée par un physique avantageux. Pauvre petite vélane méprisée par les filles, devant se méfier des hommes et de leurs envies biaisées par mon don… Il aura suffi qu’un garçon populaire et beau gosse approche pour que je saute à pieds joints dans son piège et ne découvre le pot aux roses que bien trop tard, malheureusement. Je peux avouer sans exagérer que Miles a grandement contribué à la reconstruction, ramassant patiemment les miettes de mon estime et les rassemblant pour me rappeler qui je suis.

Ou me l’apprendre.

Je me laisse aller contre lui, en sécurité, l’âme apaisée, le coeur battant de nouveau alors que l’espoir refleurit et que j’ai l’impression qu’il peut vraiment empêcher ce mal étrange de se saisir de nouveau de moi, ou du moins, protéger les autres et même me protéger si cela advient encore. Le simple fait d’avoir la certitude qu’il sera encore là malgré ça… J’ai juste envie de pleurer de joie, mais aussi de rire de soulagement. Des émotions violentes et contradictoires, qui risquent de me faire passer pour folle.

Un peu plus en confiance, je lui demande alors très sincèrement si il est dans sa nature d’être aussi prévenant ou si il l’est particulièrement car c’est moi. La réponse ne me surprend pas vraiment et vient simplement confirmer ce dont je me doutais déjà. Au moins, je sais qu’il ne me pressera pas pour coucher avec moi. Est-ce que j’en ai envie ? Oui… Pas de façon pressante cependant, juste, je sais que cela viendra et je serais heureuse de le découvrir sous cette facette que je ne connais pas encore. De pouvoir caresser ce corps musclé dont j’ai déjà deviné les esquisses… Je soupire, essayant de chasser ces pensées un peu trop intimes qui me font rougir devant leur indécence. Surtout quand Miles me fait remarquer que je suis la première personne dont il est le plus proche aussi rapidement. “J’ai l’impression que cela fait beaucoup plus longtemps…” Je murmure pour appuyer ses propos. Quelques mois seulement, mais il a prit une telle importance et je suis si à l’aise avec lui qu’il pourrait bien être dans ma vie depuis toujours. Il est une évidence. Et sa conclusion résonne en moi alors que je relève les yeux vers lui.

C’est finalement très naturellement que je débarrasse les plats vides d’un coup de baguette et que je me blottis juste contre Miles pour la nuit, continuant de discuter tranquillement de tout, de nous, sans aucune honte. C’est là que je me rends compte de combien je suis épuisée de ces nuits trop courtes, avec cette peur de m’endormir et de me réveiller dépossédée de ma propre volonté… Et si cela arrive encore ? Alors qu’il est là, vulnérable ? “J’ai peur de dormir et de ne plus être moi…” Je souffle contre lui, crispant mes doigts sur son T shirt.

ft. Miles

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Le temps passait de façon unique avec elle. Il faut dire que nous parlions, beaucoup, nous échangions, nous passions du temps ensemble et j’avais appris avec le temps que rien n’avait la même saveur, la même portée quand la compagnie était agréable. « Le fait de se voir tous jours aide pas à avoir une vision clair du temps qui passe… » assurais-je alors, dans le calme. C’était la première fois que j’avais une telle évidence, que mes propres convictions se faisaient balayer par sa présence. Elle m’avait apprit à être quelqu’un, apprit à me relever. Bien évidemment qu’elle était une évidence.

Débarrassant le lit d’un coup de baguette avant de revenir à moi, se lovant contre moi pour continuer à parler, de tout et de rien. La nuit s’installa lentement, et les heures furent enchainé avant qu’elle n’avoue avoir peur de dormir et de ne plus être elle… Difficile de la rationaliser sur un problème qu’elle avait déjà vécu. Elle s’était réveillée sans avoir le contrôle de son corps, sans pouvoir y faire quoi que ce soit…

« La peur n’exclue pas le danger… » assurais-je alors, avec douceur, ma main caressant son dos pour la rassurer, pour la guider, lentement vers ses songes. « Craindre un accident ne va faire qu’en provoquer un… Pas le même, mais un quand même… », continuant, je la gardais contre moi, la berçant davantage alors que je reprenais, « Tu ne vas faire que t’épuiser, là ou si ça revient, on avisera, on agira le moment voulu… Mais sans réponse, attendre ne fera que te blesser… Sans qu’on puisse rien y faire car tu t’endormiras toujours… », elle ne pourrait pas lutter, pas aller contre. La fatigue et le sommeil étaient bien trop nécessaire à notre corps pour notre survie.

« On affrontera tout, on dépassera tout. Tu ne dois pas anticiper… », même si cela ne m’allait pas non plus, que l’idée d’être face à une réalité inconnue me dérangeait. Je savais qu’à moi seul je n’aurais aucune réponse, aucun poids, sauf celui de la rassurer, de la soulager. Je devais me placer là et accepter que je puisse échouer à la protéger, mais refusant que cela puisse arriver à la rassurer. Deux étapes différentes sans doute, mais bien réelle, coexistant pour son bien, pour le mien. « J’ai jamais été très… Je ne vis pas au jour le jour, mais tu m’as appris à le faire, tu m’as apprit la bienveillance, alors soit bienveillante avec toi… N’aies pas peur de toi, ni de demain… », qu’elle s’applique à elle même ce qu’elle recommandait aux autres, même si parfois, ça pouvait être compliqué, même si parfois, ça pouvait être frustrant.

« Alors dors… Je vais pas bouger. », et j’empêcherais le pire, je l’empêcherais de se blesser, de blesser les autres et d’abandonner le combat. C’était maintenant, maintenant qu’elle devait se reprendre, se battre. Et elle en était capable, elle était forte, bien plus que je ne le serais, bien plus que les gens qui l’avaient jugé.

ft. Jess

Don't disappear after making me love you

« Peut-être mais cela le rend beaucoup plus agréable… » Chaque journée passée avec lui est précieuse dans mon esprit. Il a rendu mon quotidien plus lumineux, alors que je me suis surprise à voir ma vie rythmée par des tranches de vie en sa compagnie. Le petit déjeuner ensemble, le déjeuner, les rendez-vous après les cours, à réviser, à discuter, à juste se laisser porter par le moment… Bien que dans ce cas, il ai fallu que je le force un peu à lâcher prise et à savoir perdre son temps utilement. Et chaque minute sans lui me rappelle simplement qu’il me manque alors que mon esprit s’égare trop souvent à songer à lui. A nous. Alors que j’en sois amoureuse ne m’étonne pas. C’est le cas depuis un moment, même si je n’ai pas su poser des mots dessus et qu’il aura fallu cette nuit de cauchemar pour qu’il ose se livrer, avant moi. Et les évènements de cette nuit ne cessent encore de me hanter… A l’approche du coucher, les angoisses reviennent, malgré sa présence dans ma chambre, malgré mon corps dans ses bras. J’ai peur. Peur de dormir. Peur de me réveiller prisonnière de mon corps. Sans avoir vécu cela, Miles ne peut pas vraiment comprendre… Pour quelqu’un si habitué à tout contrôler, je suis certaine qu’il l’aurait très mal vécu.

« Je sais, mais je ne peux pas m’en empêcher… » je ne peux pas rationaliser ce type de peur, tout simplement. Je sens sa main dans mon dos, qui se veut apaisante, qui se déplace en un mouvement hypnotique. Ses paroles sont pleines de sagesse, mais malgré tout, l’angoisse est là, me nouant les entrailles, alors que je me recroqueville davantage contre lui. « Je… je vais essayer… » je souffle, d’une voix bien trop faible et un peu tremblante. J’essaie d’être courageuse, de me dire que cet incident ne se reproduira plus, mais en ignorant pourquoi c’est arrivé et comment, il est difficile de ne pas avoir l’impression d’être sur un fil et de pouvoir tomber à tout moment, ballotée par un ventre capricieux. Et j’ai peur de tomber. Même si je sais que Miles sera là et me rattrapera. Je l’ai cependant déjà blessé, je ne me pardonnerais pas de recommencer. Voilà pourquoi en cet instant, je suis aussi satisfaite et rassurée d’être contre lui, qu’inquiète que cela se déclenche et que je lui fasse de nouveau du mal…

Je ferme pourtant les yeux, mes doigts crispés sur le tissu de son T shirt alors qu’il m’enjoint de m’endormir. Et petit à petit mes musclés se détendent, ma respiration se fait plus lente et je finis par me laisser gagner par le sommeil, que je repousse moins que d’ordinaire. Pourtant, cela ne suffit pas à assurer un sommeil sans rêves. Et les miens sont loin d’être reposants… Je m’agite, de nouveau avec cette impression d’être prisonnière de mon propre corps, je gémis… avant de laisser échapper un cri quand je sens une main sur moi, me réveillant, déboussolée, tremblante et des sanglots qui menacent de m’étouffer au fond de la gorge, comprimant ma poitrine avec force.

ft. Miles

Don't disappear after making me love you

Lutter contre des peurs invisible était toujours difficile, il fallait beaucoup de force pour les rationaliser, bien plus encore pour dépasser cette étape. Mais le manque de sommeil pouvait les alimenter, les faire gagner en importance, en puissance, il ne fallait vraiment pas négliger ça. Alors si mes mots ne pouvaient aider, je n’avais pas d’autre choix que la guider, qu’essayer d’être un rempart contre ses peurs, une présence pour lui assurer que quoi qu’il arrive, elle ne traverserait pas ça seule.

Réussissant à l’endormir, j’étais resté un long moment immobile, attentif aussi à ses respirations à ses réactions. À vrai dire, j’avais attendu qu’elle tombe en sommeil paradoxal avant de céder. Presque deux heures à l’observer avant de sombrer à mon tour lorsqu’elle sembla ne pas souffrir des ces pensées. Je ne pouvais humainement pas surveiller tout son sommeil, tous les cycles qui la replongerait toujours dans cette phase unique durant laquelle on dormait. Je ne pouvais pas tenir, pas sans répercussion. Mais si elle était restée calme durant le début de la nuit, elle finit par s’agiter au point de me réveiller. Elle gémissait, non elle cria alors que j’essayais de la réveiller en douceur.

Si elle était revenue parmi nous, c’était tout sauf en douceur. Elle tremblait, semblait vouloir pleurer et étouffer. « Jess… C’est moi, Miles Lewis. Nous sommes dans ta chambre, en France. Je suis venu hier pour te convaincre de revenir. Tu as demandé à ce que je reste. » avais-je soufflé en gardant une distance raisonnable, le temps qu’elle visualise, qu’elle revienne. C’était d’ailleurs pour ça que je lui donnais des faits, pour la faire raccrocher avec la réalité. J’étais là pour une raison, elle devait la suivre, retrouver ses repères. « Miles. » rappelais-je à nouveau avant de tendre une main vers elle avec précaution, « Nous sommes chez toi. Je suis Miles. », gardant le même calme, je posais une main sur elle, « Je suis là, tout va bien Jess. », même si je ne pouvais en réalité pas vraiment l’affirmer, je devais lui faire comprendre qu’elle était en sécurité. D’une façon ou d’une autre.

« Tout vas bien se passer… » continuais-je en m’approchant, avec précaution pour finalement la prendre dans mes bras et poser sa tête contre mon torse, non loin de mon coeur. « Respires avec moi… Doucement. », ma main sur son épaule faisait de lent mouvement, du haut vers le bas pour la faire se caler à moi, sur moi. J’étais là. Je serais toujours là.

ft. Jess

Don't disappear after making me love you

Il faut un peu de temps avant que les paroles rassurantes et pleines de bon sens ne se frayent un chemin jusqu'à mon cerveau encore embrumé et terrifié par ce cauchemar récurrent et bien trop réel. Ce n'est pas la première fois que mes peurs viennent ainsi me réveiller en pleine nuit. J'en ai eu de ces terreurs nocturnes quand j'étais harcelée à l'école. Les cauchemars n'avaient pas la même teneur, mais ils me mettaient dans le même état. J'ai pensé pouvoir laisser mes démons derrière moi en changeant d'école, d'amis, d'entourage... de tout, mais je me suis trompé et le fait que je sois différente m'a été renvoyé e plein visage, comme une gifle violente... Je hoche pourtant la tête alors que je m'accroche à lui, que mes ongles s'enfoncent même dans sa peau, comme pour m'ancrer davantage. « Je suis désolée... » J'enfouis mon visage contre son torse, encore tremblante de cet horrible cauchemar qui me colle encore à la peau. Ma respiration est saccadée mais s'apaise tout doucement, au fur et à mesure que je reprends mes esprits, aidée par la voix apaisante de Miles, mais aussi par sa présence rassurante. Et ma respiration finit par retrouver un rythme normal, pourtant je ne le lâche pas pour autant. Au moins... j'étais encore moi, et ce n'était là qu'un mauvais rêve. Je finis tout de même par le relâcher et m'écarter un peu, essuyant les larmes de terreur qui ont lissé un sillon humide sur mes joues, pour baisser les yeux, penaude.

C'est d'une toute petite voix, que je finis par rompre le silence : « Au moins, cette fois, je ne suis pas seule pour revenir... » Je ne dirais pas que le réveil est agréable, pas quand c'est arrivé en hurlant, mais reprendre pied l'est. Finalement, je préfère largement la réalité aux rêves. Miles est là, avec moi, bien tangible et ça vaut tout l'or du monde. « Pardon de t'avoir réveillé. Ça va maintenant... » Combien de temps pour que je me calme ? Je l'ignore... Mais je me sens mieux, assez pour me recoucher vraiment, l'invitant à faire de même pour venir me blottir contre lui,, ma tête sur son torse, me laissant bercer par le rythme lent et puissant de son cœur. Et cette fois, c'est un sommeil bien plus paisible qui s'empare de moi et me permet de me reposer jusqu'au lendemain matin.

C'est très naturellement, que je l'invite à venir déjeuner, alors que maman a déjà tout préparé et que papa est parti de bonne heure. Ma mère me semble d'humeur un peu taquine, même si elle n'impose pas sa présence trop longtemps à Miles. Et je tiens ma promesse. Une fois rassasiée, douchée, c'est avec lui que je retourne à Poudlard, lui tenant fermement la main, le cœur battant la chamade de stress, mais une certaine résolution visible au creux de mes iris malgré tout.

ft. Miles