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ft Min-Ho Jeon & Eshani Rain

Dortoir Poufsouffle

Don't be the messenger of death, but it's guardian

Ne pouvoir compter que sur soi même. Mmmh... « Oui sans doute, mais j'aime avoir, comment dire, un objectif je crois. J'en ai toujours eu un. Pas comme un chemin tout tracé, enfin pas tout a fait disons mais presque. Quelque chose que je veux pour moi et uniquement pour moi, vivre, être libre, ça c'était ce que je voulais mais une fois obtenue, une fois que tu as ce que tu veux, que reste-t-il ? Plus que les possibilités offertes, c'est peut être de faire le mauvais choix. » Je l'écoutai tandis qu'il me citait quelques métiers en corrélation avec mes goûts. Mais une étincelle s'alluma dans mes iris lorsqu'il souligna que je pouvais toujours changer en cours de route... Oui, il avait raison en fait. « Commencer quelque part et finir ailleurs... » répétais je lentement, comme pour imprégner de ces mots.

Finalement, l'anxiété qui agitait parfois mon cœur lorsque je pensais a l'avenir s'apaisa doucement, il possédait cette magie là, propre a lui, sa façon de penser droite et claire effaçait parfaitement les doutes que je pouvais avoir me concernant, il soufflait sur le brouillard qui m'empêchait de voir assez clairement le chemin que je voulais prendre. « Je crois que j'ai besoin de voir autrement ce monde, comme les images qu'Anna me montre. Je n'en ai vu que les pires côtés jusqu'à il y a peu lorsque j'ai quitté ma terre natale. J'ai l'impression de devoir me réconcilier avec lui pour pouvoir véritablement y vivre en quelque sorte. Je crois que je ferais ça d'abord. Il me suffit juste de trouver un métier en adéquation, ça c'est plus difficile mais si j'ai un point de départ...Et lorsque j'en aurais assez, je me fixerais quelque part. » Pas trop loin de lui. « Je n'écris pas très bien mais...Je crois que c'est quelque chose que j'aimerais faire aussi.. » repris je un peu songeuse, partager ce que j'avais vu, découvert, sans que cela ne soit aussi pointu qu'un Ethnomage ou un archéomage. L'importance de ce que je ferais était minime pour moi, du moment que c'était ce que je voulais faire. Min-Ho était rationnel dans ce qu'il disait, sans doute moins sentimentaliste que moi, mais il me donnait un cadre sans le savoir, une direction pour atteindre ce qui m'épanouirait le plus. Alors je souris plus doucement, caressant délicatement ses traits des yeux. « Ca fait déjà deux points de départ tu ne penses pas ? » Mon index effleura doucement son menton, comme une caresse trop tôt avortée. « Merci. Tu m'aide a y voir plus clair. » soufflais je, d'une voix fragile mais les doutes qui pouvaient ombrer mes yeux venaient de lentement s'estomper.

Tranquillisée, je croisais mes chevilles avant de plier les genoux, balançant un peu mes mollets, armée d'une nouvelle détermination.« Je suis moins rationnelle que toi mais c'était exactement ce dont j'avais besoin je crois. » avouais je en fronçant un peu le nez. « Je me disperse trop parfois. » Puis mes lèvres se plissèrent. « Anna sera rassurée je crois de me voir envisager l'après, elle ne le disait pas mais je crois que ça l’inquiète un peu. Maintenant, je peux espérer avoir une maison, une armée de chats et de furets, des soirées entre amis même si je ne suis pas très douée pour ça et juste vivre pleinement. Six mois c'est long et en même temps si court.» Surtout si je fautais comme je l'avais fait la veille, mais je m'assurerais que cela n'arriverait plus jamais. Je voulais vivre ça. Avoir des projets et les concrétiser, et avoir son regard sur moi. Ce n'était pas si égoïste au final ? Si ? Si sans doute. « Et il y aura toujours une place pour toi, celle que tu voudras prendre et occuper, je ne veux juste pas... te voir disparaître de mon avenir. » Il en fera toujours partit cela était certain et j'aimais l'idée de grandir avec son regard sur moi, comme une ombre protectrice, mais je savais aussi qu'il aurait son propre avenir a construire et que je n'étais pas une pierre angulaire de cette construction, cela n'avait pas vraiment d'importance en réalité, je vivrais pour moi, mais je voulais le faire sous l'ombre de ses branches en quelque sorte.

by aardbei

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Don't be the messenger of death, but it's guardian

Là, voilà, j'avais une idée, juste un embryon mais serait un point de départ. Une graine plantée qui pousserait, Min-Ho m'avait aidé a la trouver et a la planter, je ne savais pas a quel point il pouvait en être conscient ni a quel point je pouvais le lui dire. J'avais toujours vécue en prison, encore maintenant c'était le cas, tant que je porterais en moi l'abomination de l'Obscurus mais la fin approchait et je ne voulais pas me retrouvée perdue, sans savoir a quoi m'accrocher. Certes sa présence était déjà un cadeau immense mais je savais aussi que vivre a travers lui était une erreur, je devais me construire moi même mais sans oublier ce qu'il était pour moi, parce que je ne le voulais pas et qu'importe ce que nous deviendrons dans le futur. Je souris avec délicatesse quand il trouva mes dispersions normales. Oui a ses yeux ça l'était certainement. « Si un jour ta vie devait être secouée si fort que tu ne sais plus qui tu es, je serais là, comme tu l'es en ce moment pour moi. » Ca c'était une promesse que je pouvais faire, du moins tant que je respirerais. Et je me battrais pour respirer encore demain et l'après demain, je le faisais depuis longtemps après tout.

« Mmh et en même temps j'ai l'impression que c'est l'instant le plus long de mon existence. » Puis je haussai les sourcils a sa question, le balancement de mes jambes s'arrêtant un instant tandis que je la considérais pensivement. « Un fennec ? » ris je doucement en plaisantant avant de répondre plus sérieusement. « Un chat. Oui un chat serait parfait. Ce sont des animaux indépendants, mythiques aussi, il paraît qu'ils gardent les portes du royaume sous-terrain si on en croit les Egyptiens. Mais surtout... - mes joues rosirent un peu – ils sont très doux, joueurs aussi, tout mignons tout maladroits quand ils sont bébés pour finir par devenir des chasseurs redoutables, je tiquerais sans doute si il commence a me ramener des souris ou des oiseaux par contre, il me semble qu'ils le font parfois. »

Et alors que je pouvais enfin voir plus loin, espérer réellement quelque chose de plus plutôt que juste espérer vivre demain, j'avouais ne pas vouloir le voir disparaître de ma vie. Présente ou future, qu'importe comment mais je savais aussi qu'il ne pouvait pas me promettre quoique ce soit. Il ne le pouvait tout simplement pas et j'en étais consciente. Lui en voulais je pour ça ? Non. M'en voulais je a moi ? Non plus. Cela pouvait paraître injuste mais quelque part, le connaître était déjà un miracle en soi. Et même si demain il devait partir, je me souviendrais toujours de ce miracle et en avoir été l'écrin sera bien assez fabuleux pour rester une chance que l'on chérit toute une vie. Un peu indécise, je me mordillai la lèvre avant de me décider. Je me surélevais légèrement pour déposer un baiser timide et léger sur sa bouche. Pour le moment, je crois que je n'étais pas capable de plus mais pour moi, c'était déjà beaucoup. « Merci.  Et il sera magnifique quoiqu'il se passe. » Avec ou sans lui, même si je préférerais avec lui évidemment, je savais que dans les faits, il fallait sans doute aussi l'envisager sans lui, même si je ne le voulais pas vraiment.

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« Des petits objectifs...Comme de petites étapes, une par une...Oui, pourquoi pas ! » Tout plutôt que penser que le temps passe trop lentement...Alors que lorsque j'étais avec lui, il avançait beaucoup trop vite. Etrange non ? Mais cela me plaisait. D'ici peu je pourrais avoir tout ce que je voulais, je ne demandais pas la lune juste une vie normale en vérité, c'était bien peu d'ambition n'est ce pas ? Mais pour moi c'était déjà énorme. Alors je répondis avec un peu plus d'enthousiasme a sa question que l'animal. Son rire sonna comme une musique discrète a ma pointe d'humour et mon regard s'adoucit encore. Et au travers de ma voix, l'amour que je pouvais porter aux chats. Ils allaient et venaient sans jamais se soucier de rire, indépendants mais aussi très aimant. Pour moi c'était l'animal parfait... « Il faut que je te prévois un bol de croquettes ? » Ris je doucement alors qu'il assurait être tout cela, sauf la chasse. Je le savais déjà mais un chat m'appartiendrait alors que lui, il ne le pouvait pas. Mais je tue cette pensée, nous en étions tout les deux conscients, il n'y avait nul besoin d'y revenir.

Mais combien même, je voulais chérir chaque moment avec lui. Il me réconciliait avec moi même, il apaisait cette peur sans cesse renouvelée ici, elle se faisait presque silencieuse lorsqu'il était prêt de moi, ses mains dans mon dos ou son corps sous le mien ne me terrifiaient pas, pas plus que son regard qui naviguait entre réflexion et douceur lorsqu'il les posait sur moi et je ne pouvais que l'en remercier d'un baiser sans doute bien innocent et timide mais je fus fière de me laisser aller a cette envie sans rien n'avoir a craindre. J'allais répondre par l'affirmative a sa question, les yeux a demi fermé a sa caresse sur mon front quand j'entendis l'une de mes condisciples repousser ses couvertures. Instinctivement, même si je savais que personne ne pouvait nous entendre, je jetai un coup d'oeil anxieux a mes rideaux avant de soupirer doucement. Il était sans doute temps qu'il s'en aille. « Je crois qu'il va falloir que tu t'en aille. » fis je doucement non sans effleurer du doigt la ligne de sa mâchoire. Je crois que les moldus disaient que tout avait une fin...Mais je souris doucement. « Fais moi la surprise de ta visite lorsque tu le souhaiteras. » Je pouvais évidemment le croiser dans les couloirs mais nous serions tenu a une distance raisonnable qui s’effaçait a l'abri de mes rideaux. Il baisa une dernière fois mon front avant de se métamorphoser et de s’éclipser. Quant a moi...Et bien une nouvelle journée démarrait avec son lot de rencontre aussi. La nuit suivante, je dormis seule, serrant juste mon oreiller dans mes bras, ma potion consciencieusement prise et froissai même sans le vouloir mon parchemin de devoir de sortilège. Espérons qu'Amos ne m'en tienne pas trop rigueur... Enfin il fit bien une petite réflexion lorsque je le lui rendis le lendemain et j'en balbutiais d'excuse. Je n'aimais pas...rendre un travail baclé, juste...Et ben je m'étais endormie dessus. J'achevais cette journée là par un cours particulier de DFCM donné par Amos puisque la professeur Zaig était absente, ce fut donc avec soulagement que je retrouvais mon dortoir le soir venu... J'avais croisé Min-Ho dans la journée et lui avait trouvé un air préoccupé mais je n'étais pas venue vers lui pour lui poser la question. Il y avait sans doute des choses qu'il ne voulait pas partager et je pouvais respecter ça.

Une fois ma douche prise, je dis bonsoir a mes condisciples avant de m'installer tranquillement sur mon lit, les yeux baissés sur un bouquin ouvert sur la couette, je finissais de me natter les cheveux, écoutant d'une oreille distraite les uns et les autres se coucher a leur tour. Prise par l'histoire, je faillis sursauter quand un mouvement fit frémir mes rideaux, j'eus a peine le temps de lever les yeux que la petite ombre devinée changea de forme. Un sourire s'épanouit aussitôt sur mon visage mais il se figea de lui même lorsque je croisais les yeux de Min-Ho. Ils étaient comme...Hantés. Fronçant un peu les sourcils, je balayai ses traits. Fatigués, pâles. Quelque chose n'allait pas. Mais plutôt que de lui poser des questions, je refermai mon livre, le repoussant un peu pour glisser sur le lit, me rapprochant de lui. En silence, je refermai mes paumes sur ses joues, plongeant dans la couleur sombre de ses iris. Il avait un regard si tourmenté qu'il me faisait mal. Dans un soupir, je déposai doucement mes lèvres sur les siennes avant de passer délicatement mes bras autour de sa nuque, le serrant simplement contre moi, attirant son visage au creux de mon cou, laissant mes doigts errer dans ses cheveux. Sans rien dire. Si il voulait me parler, il le ferait. Si il ne le voulait pas, ça m'allait aussi.

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Mon corps se coula contre le sien lorsqu'il m'entoura a son tour, plongeant au creux de ma nuque. Son corps trembla contre moi, tandis que je tentai d'apaiser les frémissements de ses épaules d'une paume caressante. Et lorsqu'une larme coula sur ma peau, je resserrai mon étreinte, laissant mes doigts glisser entre ses mèches avec une douceur que je ne pouvais pas lui refuser, pas alors qu'il frémissait de sentiment dont je ne comprenais pas la cause. Cela n'avait pas d'importance. Je le lui avais promis, que je serais là, quoiqu'il se passe. Je lui offrais le refuge qu'il pouvait être pour moi si souvent, dans un silence qui n'avait rien de dérangeant alors même qu'il pleurait, muet, égratignant mon cœur par sa propre douleur. Je ne l'avais jamais pensé sur-homme évidemment, mais je connaissais sa fierté et son arrogance, tout comme j'avais a peine caressé ce masque qu'il portait en permanence, mais ici, ce masque glissait toujours... Depuis combien de temps se retenait il ? De laisser une fissure devenir un craquement sonore ? Combien d'heure qu'il contenait cette souffrance qui glissait, enfin libre, dans chacune de ses larmes ? Je n'en savais rien. Mais pour l'instant, ce n'était pas le plus important.

Les minutes s'étiraient, peut être furent elles heure mais qu'importe sans que l'un de nous n'ouvre la bouche. Ce fut seulement lorsque sa respiration s'apaisa un peu, que la source salée de ses larmes s'assécha que je me permis de m'éloigner un peu pour le regarder. Voir ses yeux encore empreint de tant de chose non dites. « Il y a tellement de douleur. »  murmurais je doucement en effleurant la peau si fine sous son œil, les iris brillants sans doute d'inquiétude. Délicatement, je baisai sa paupière avant de soupirer doucement. « Racontes moi si tu le veux, mais si tu ne le veux pas, ça me va aussi, je me contenterais de te garder contre moi jusqu'à ce que tu puisse relever le front. »  ajoutais je avec un doux sourire. Je pouvais le tenir contre moi autant de temps qu'il le voudrait, qu'importe ce qu'il était venu chercher auprès de moi, je pouvais le lui offrir sans contrepartie aucune. Et il le savait sûrement...néanmoins, je n'aimais pas voir cette étincelle si perdue dans ses iris, lui qui savait toujours où devaient se porter ses pas. Avait il trébuché ? Vacillé si fort que cela l'avait blessé assez fort pour qu'il en pleure ?

Je le laissai rejoindre l'abri délicat de mon épaule avant de poser ma joue contre sa tempe, mes paumes dansant presque naturellement sur son dos, dans la douceur de ses cheveux, une caresse apaisante et légère. Je ne savais pas vraiment quoi faire ou dire, mais l'important était qu'il retrouve sa sérénité, alors seulement, il trouverait la solution a ce qui le faisait autant souffrir. Il saurait reprendre la main sur ces émotions un instant si fortes qu'elles devaient s'exprimer dans toute leur honnêteté et leur irrationalité. Cela m'était déjà arrivé, ce besoin irrépressible de hurler une colère, de pleurer une tristesse insondable, de fuir une douleur si atroce qu'elle déchirait jusqu'à l'âme. Mais je voulais encore voir son sourire si ténu parfois.

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Ses mèches glissaient entre mes doigts légers lorsque sa voix s'éleva, je n'eus aucune hésitation dans mes gestes, ne marquant pas sa décision de parler. Si il le faisait c'est qu'il en avait envie, c'était aussi simple. Alors j'écoutai, tout, même sa manière de chercher ses mots, comme si il avait du mal a les poser sur ce qu'il ressentait. Je savais de quelle façon il avait perdu son petit frère, mais je ne savais pas les relations qu'il pouvait entretenir avec Hyung-Su. Ma rencontre avec ce dernier avait été plaisante, normale, il m'avait paru tranquille et sociable. Ce n'était sans doute qu'une façade, mais cela n'avait pas d'importance. Mais Min-Ho...Il ne m'avait jamais réellement parlé de lui, mais là, dans ses mots, il y avait tellement de douleur, de colère et de tristesse. De déception aussi, d'impuissance, envers lui même et uniquement lui même.

Pourtant, il ne pouvait être responsable du cœur de quelqu'un, pas comme ça. Car ce cœur possédait toujours une face cachée dont on ne savait rien. Cela valait aussi pour lui comme pour moi, c'était immuable. Pour cette femme dont il taisait le nom, comme pour son frère. « Le cœur est une mécanique étrange, un coffre qui renferme tant et tant de secret que tous les connaître nous prendrait une vie. Parfois, ils se dévoilent, par honnêteté, par franchise, et parfois, ils se cachent si profondément qu'on ne peut espérer les trouver. Par peur, par incompréhension, par mensonge ou trahison. Personne n'y échappe, pas même toi et moi. Il faut juste en avoir conscience et peut être alors sait on en interpréter les moindres frémissements. Il n'y a pas d'échec. »

Mes doigts, perdus dans ses cheveux, effleurèrent sa joue. « Rappelle toi pourquoi tu lui a accordé ne serait ce qu'une once de confiance, le peu ou le trop que tu connais d'elle. Tu ne peux protéger le cœur des autres, pas même celui de ton frère ou le tien. Il y a l'espoir et la déception, c'est comme ça mais si on ne tente pas alors l'autre restera toujours un inconnu, pour autant ce n'est ni ton fait, ni celui de personne, ce n'est...Que l'échec d'un hasard, il ne peut être celui d'un cœur ou d'une loyauté. » Cela je l'avais compris au travers de nos conversations, il l'était, immensément, envers son aîné. Dévotion, ce mot collait parfaitement. Je comprenais pourquoi il s'accusait de cet échec. Parce que dans ses songes cela l'était mais en réalité, cela n'était l'échec de personne. « Ton frère t'en veut-il ? A-t-il été déçu de toi ?» demandais je doucement tout en repoussant du bout de l'index la mèche qui barrait son front. Je crois que pour lui, c'était sans doute le plus important. Il se décevait lui même mais je crois que ce serait encore pire si dans le regard de son frère, il lisait ce même sentiment. « Où était ce ses propres espoirs qui l'ont déçu ? »

j'eus un sourire délicat et fragile. « Tu n'es pas tout puissant, Min-Ho. On peut parfois se battre jusqu'à l'épuisement tout en voyant ses efforts restés vain et je sais combien il est difficile de l'accepter... En quoi est ce un échec ? » oh que oui je le savais. Je m'étais presque effacée pour que ma famille puisse retrouver un semblant de dignité et au final, tout cela n'avait servit a rien. A rien du tout. Il y avait toujours ces regards, ses murmures, cette respectabilité que mes parents désiraient si fort tout en rejetant dans l'ombre le Djinn qu'ils avaient enfanté. Alors j'avais du me faire une raison, une raison amère et acide. Je ne pouvais rien faire. Strictement rien.

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Ses mots me surprenaient un peu. Et une étincelle intriguée passa dans mes iris. Qu'avaient ils comme relation en vérité ? Autant je pouvais sentir l'attachement qu'il avait pu avoir pour son petit frère dans sa voix, autant là...Je ne sentais qu'hésitation, comme si il était peu assuré, ce qui ne lui ressemblait pas. Et a travers ça, je compris surtout qu'il ne lui avait pas parlé. Ni de ce qu'il ressentait, ni de ce que Hyun-Su avait pu ressentir. « Il ne t'a pas dit qu'il t'en voulait n'est ce pas ? » répondis je avec douceur, en décelant la confusion dans ses iris. En vérité, il se punissait lui même pour quelque chose que, peut être, il ignorait. Il s'accusait d'un échec mais il était peut être le seul a le faire ou a le voir comme ça. Je n'avais aucune idée de ce qu'ils étaient l'un pour l'autre en vérité et j'avais l'impression que lui non plus.

Pour moi ce n'était pas un échec, tout au plus une erreur de jugement, un hasard malencontreux, même si j'ignorais les tenants et les aboutissants de ce qui le chamboulait si fort. Je n'en avais pas besoin si il ne voulait pas me les dire mais son émotion était vraie et je comprenais ce que j'avais a comprendre au travers ses mots, c'était suffisant. Et lorsqu'il précisa, je fronçais un peu les sourcils. « Oui, c'est ton devoir mais...Te l'a-t-il demandé lui même ? Es tu sûr que ce soit ce que lui attend de toi ? » demandais je en glissant ma paume sur sa joue, en une caresse légère et douce. Ce qui hantait son regard déchirait mon cœur mais il n'avait pas besoin que je le plaigne ou que je compatisse. Ce n'était pas ce qu'il était venu chercher auprès de moi. Et puis au delà de cela, il y avait aussi la colère et celle ci...Etait sans doute justifiée mais il n'y avait rien d'irréparable. A mon sens. Une erreur de jugement nous permet juste de le rectifier. Mais il avait sans doute le droit d'éprouver cette colère. La confiance qu'il accordait était fragile, comme un fil de soie sur lequel il ne faut pas tirer mais au contraire l'arrimer assez solidement pour que jamais il ne se brise. J'étais pareille mais j'accordais le droit a l'erreur, ce que lui ne se pardonnait pas.

Et alors qu'il s'interrogeait, je souris délicatement, une espèce de sérénité tranquille se dégageant de mes iris, en duo avec mon inquiétude de le voir ainsi, pour ses émotions qui le ravageaient et qu'il ne savait pas maîtriser, pas comme ça et pas lorsque ça concernait son frère, il l'avait placé si haut dans le firmament que personne, pas même lui, ne pourrait se tenir a ses côtés . « Peut être, parce que si tu ne lui souhaite que la perfection, il n'y aura jamais personne a sa hauteur tu ne crois pas ? » fis je d'une voix tranquille. « Quant a cette fille, tu as le droit d'être en colère, elle t'a déçu et trahit, du moins de ce que j'ai compris. Et lorsque cette colère sera passée, tu pourras sans doute y réfléchir plus posément. Est ce si grave ? Est ce irrémédiable ? Ais je bien compris ? Ce genre de questions auront plus facilement des réponses. » Puis mon pouce effleura sa lèvre. « Mais par dessus tout, Min-Ho, je crois que tu devrais parler a ton frère. Je ne sais pas ce que vous êtes l'un pour l'autre... Mais il reste ton frère, pas une image si parfaite qu'il est impossible de l'approcher. Si cela se trouve, il n'attend qu'un geste de ta part, rien de plus, rien de moins. Est ce si difficile ? » murmurais je avec délicatesse et sans aucune critique dans ma voix, juste un conseil, qu'il suivrait ou pas. Mais j'espérais qu'il le fasse, qu'il le fasse et que cette douleur dans ses yeux disparaisse un peu.

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Je ne comprenais pas vraiment la relation qu'il avait avec son aîné. Mais je voyais au travers de ses mots la position qu'il pensait avoir. Sans doute y avait il du vrai d'ailleurs. Etre le second n'était pas facile, vraiment pas et quoiqu'il se soit passé, il le prenait pour une faiblesse de sa part, ni plus, ni moins. Et quoique je dise, je n'étais pas sûre de le faire changer d'avis...Et puis quelque part, ce n'était sans doute pas a moi de le faire. Depuis l'enfance, on avait dût lui marteler qu'il ne devait que travailler a la gloire de son frère, comme moi on n'avait cessé de me dire que je n'étais qu'une fille qui se devait d'être ce que l'on attendait d'elle. Une fille parfaite et sans tache, une épouse soumise et silencieuse puis une mère digne. J'y avais cru longtemps, parfois, encore maintenant, j'y croyais encore. Alors qui étais je pour ne serait ce que tenter de le faire changer d'état d'âme ? Personne. Il était difficile de penser autrement c'était ainsi, aussi je ne répondis rien, me contentant d'essuyer les traces de larmes sur ses joues. Même si cela me faisait mal de le voir s'en vouloir autant, je comprenais pourquoi. Si il ne pouvait ou ne voulait envisager autre chose, c'était son choix et je me devais de respecter cela. Moi j'avais accepter mon échec en tant que fille, femme, mère, mais je ne m'en étais jamais réellement voulu en vérité. Je pouvais regretter qu'il ne cherche pas un rapprochement avec son frère oui, mais cela, c'était a lui de le faire et pas a moi. Si il n'estimait pas que ce soit nécessaire alors tant pis, je n'insisterais pas là dessus, même si cela restait dommage a mon sens. Je n'avais pas forcément l'esprit de famille, j'en étais même très loin, mais, quelque part, j'aurais aimé que l'une de mes sœurs soit là pour moi, pour soigner mes blessures physiques ou morales. Cela n'était pas arrivé et je m'étais sentie extrêmement seule. Je ne voulais pas ce que ça lui arrive, surtout après la perte de son jeune frère... Mais il y avait des choses que je ne pouvais pas faire, c'était comme ça.« Tu n'es pas stupide et tout le monde peut oublier son éducation que toi, tu ne saurais pas le faire. Ne te punis pas mais, au contraire, tire en une leçon pour que ça n'arrive plus jamais. » fis je d'une voix douce, mon accent légèrement audible. « Tu es quelqu'un de fort, bien plus que beaucoup d'ailleurs, parce qu'il en faut pour supporter ce que l'on attend de toi. Tu sauras naturellement quoi faire pour palier cette erreur, même faire ce miracle dont tu te crois incapable. »

Mais je haussai les sourcils de surprise lorsqu'il évoqua une...Maladie ? Hyun-Su ne m'avait pas semblé malade mais...Qu'en savais je ? Là je comprenais mieux pourquoi il était si chamboulé. Risquait il de le perdre comme il avait pu voir mourir son benjamin ? Il voulait protéger son frère et sa position, être héritier signifiait aussi ouvrir le flanc aux attaques et si jamais la solidité de l’aîné vacillait... Cette façon de voir les choses était cruelle mais qu'importe la richesse ou la puissance, elle se retrouvait dans chaque famille désirant la reconnaissance. J'avais été vendue pour effacer une tache, une honte qui potentiellement pouvait empêcher mes frères de faire de bons mariages. Mais si cela avait été mon aîné la honte ? Oui je comprenais mieux ses sentiments maintenant, celui d'échec, celui de honte, celui de colère aussi envers lui et cette autre. J'étais un secret a moi seule, un secret qu'il partageait maintenant mais c'était un poids terriblement lourd. « Min-Ho...J'aurais été capable de tuer si quelqu'un avait découvert ce que je suis...Et je m'en serais terriblement voulu. Je crois que j'aurais été immensément reconnaissante et heureuse d'avoir quelqu'un comme toi pour me protéger de ces dangers là. Tu sauras quoi faire avec cette personne, prends juste un peu de temps pour y réfléchir, savoir ce que tu as manqué et alors agis en conséquence. »

C'était tout ce que je pouvais faire pour lui, la relation avec son frère, avec cette fille, je pouvais donner des conseils mais c'était son choix a lui de les suivre ou pas. Peut être avais je tord aussi, peut être devrais je insister mais ce n'était pas mon rôle, moi si je pouvais ne serait ce qu'un peu soulager la douleur que je lisais dans ses iris, ce serait déjà bien. Doucement, je cueillis la larme qui s'écoula de nouveau de ses yeux du bout des doigts. Si il perdait sa confiance en lui, il perdrait beaucoup. « N'oublie pas cette confiance absolue que tu as en toi, elle peut être trompée oui, mais cela ne veut pas dire qu'elle doit en être brisée. » Parce que si il s'écroulait maintenant, si fort qu'il ne puisse pas s'en relever alors il ne pourrait plus rien protéger.

by aardbei

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La question laisse fleurir un sourire timide sur mes lèvres.  « Parce que tu n'abandonne rien. »  Et c'était le cas, il pouvait se laisser un instant surprendre mais il restait déterminé, peut être pas toujours pour la bonne cause ou les bonnes raisons, mais il n'abandonnerait pas avoir d'avoir atteint son objectif, même si il doutait pour le moment. Une fois la tempête passée, il  reprendrait sa route, avec plus de volonté, je l'espérais. Même pour moi, il n'abandonnerait pas ce en quoi il croyait, bonnes ou mauvaises. N’était ce pas un gage de confiance ? Il ne m'avait jamais mentit, que ce soit pour m'épargner ou non. Je ne savais pas comment il pouvait être avec son frère, mais c'était comme ça qu'il était avec moi.

Il le serait encore plus si son frère était malade. Là, j'entrevoyais un peu mieux la situation. Même quelque part, elle n'avait sans doute rien a voir avec la mienne, j'y voyais tout de même une certaine similitude. Et mes iris se noyèrent de non-dit, de mots qui resteront toujours muets mais qui n'en demeuraient pas moins vrais. « Oui je le sais. »  Même si il ne pouvait pas tout me donner de lui, cela il me l'accorderait, je n'en avais jamais douté, songeais je en fermant a demi les yeux sous son baiser. Je ne pouvais pas totalement panser ses plaies, parce qu'elles étaient trop profondes ou peut être que je n'avais pas les bons mots aussi. Je ne  pouvais que doucement y appliquer un baume suffisant pour qu'il puisse les guérir lui même. Lui ou Hyung-Su, je restais persuadée qu'ils devaient parler mais je le laissais faire a son rythme, il n'accepterait sans doute pas plus de ma part.

Et le murmure qu'il laissa échapper alors que j'essuyais doucement une énième larme sur sa joue me pinça le cœur si fort. Voilà exactement pourquoi il devait lui parler. Si Hyung-Su ne croyait pas en lui alors... Ils n'étaient plus que tout les deux et je n'avais pas eu la sensation en rencontrant l’aîné qu'il soit froid, distant et rigide, mais peut être n'était il pas le même lorsque les portes étaient fermées, je n'en savais rien. Je glissai doucement mes doigts entre les siens.« Peut être mais vas-tu abandonner pour autant ? Même si tu sais pas quoi faire pour l'instant, tu finiras par trouver le bon chemin. »  Ca je n'en doutais pas, Min-Ho était capable de totalement disparaître si c'était pour son frère, alors tant qu'il pouvait tout lui donner... Même si je n'aimais pas cette idée, elle faisait partie de lui, ancrée si profondément que je doutais qu'un jour elle n'en soit extirpée. J'aurais aimé le voir vivre pour lui, mais c'était peut être un vœu pieux. Alors tant pis, tant que je pouvais le voir vivre. « La vie serait ennuyante si c'était le cas. Parfois il n'y a que le temps pour en apporter, sois patient, tu auras celles qui te torturent maintenant. »  Finalement, je me détachai de lui, le temps de dégager mon lit avant de m'y allonger, le buste légèrement surélevé et de lui tendre les bras, ce que je ressentais pour lui imprimé dans la courbe discrète de ma bouche. « Reposes toi un peu, demain ça se sera éclaircit. »  

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Non, il n'abandonnerait pas. Je le savais et tant qu'il le savait lui aussi, c'était suffisant pour le moment. Je m'éloignai un peu de lui, juste un instant, le temps de m'allonger pour l'inviter de nouveau contre moi, l'accueillant délicatement en refermant mes bras autour de lui, lui offrant sans peine le refuge de ma nuque et la caresse lente et légère de mes doigts dans ses cheveux. Un doux sourire ombra un instant mes lèvres a son merci. Il n'avait pas besoin de le dire, vraiment pas. J'aurais sans doute aimé qu'il s'endorme, un peu apaisé mais il en décida autrement lorsque sa voix s'éleva. « Mmmh...Oui, sauf que hier soir je me suis endormie sur mon devoir de sortilège. Littéralement. J'ai du roulé dessus une paire de fois et je n'ai pas eu le temps de le recopier. Je crois qu'Amos a légèrement pincé les lèvres lorsque je le lui ai rendu. D'habitude, je ne bouge pas beaucoup la nuit mais ça m'apprendra a ne pas ranger mes affaires avant d'éteindre la lumière. » répondis je avec un sourire dans la voix. Je comprenais qu'il avait besoin de s'occuper l'esprit avec autre chose. Et si il devait s'endormir au beaucoup milieu de la conversation, alors tant mieux.

Je posais ma joue contre son crâne, emmêlant inconsciemment mes jambes aux siennes. « Tu es sûr ? Alors d'accord. » Mais même si il ne pouvait pas, ce n'était pas très grave en soi, je savais qu'il risquait d'avoir la tête un peu ailleurs et que même si il n'en parlait plus, il ruminerait sans doute encore, conservant en lui toute ces questions qui semblaient encore le torturer. « J'ai reçu une lettre d'Anna aussi, elle est au Sri Lanka en ce moment, il paraît qu'il y a des descendants des plus anciens sorciers reconnus mais elle a dût mal a entrer en relation avec eux, alors en attendant, elle visite beaucoup, elle m'a acheté un mini bouddha de Dambulla. J'ai beaucoup trop de bibelots dans ma chambre, je ne sais pas où je vais le mettre. » repris je en enroulant une de ses mèches autour de mon index. « Je me suis un peu intéressée au Bouddhisme lorsque j'ai dus faire de la méditation, mais j'avoue que c'est un concept un peu trop ésotérique pour moi. » avouais je en pinçant un peu les lèvres, ma voix charriant sans peine ma frustration et ma douceur de ce moment a nous. « Et j'ai fini par mon cours supplémentaire de DCFM. Je dois avoir un patronus parfaitement formé pour le prochain. » C'était difficile lorsque l'on n'avait pas tant de merveilleux souvenirs que ça n'est ce pas...Quoique maintenant...Peut être me suffirait il de penser a lui... « Ils ne veulent pas tenter un épouvantard non plus, je les comprends un peu, je n'aimerais sans doute pas voir sa forme. » Parce que si il reflétait ma plus grande peur... Je soupirai doucement non ce n'était clairement pas souhaitable.

Puis je me mordillai un peu la lèvre, un peu hésitante. « J'ai rencontré ton frère aussi. » soufflais je en ne sachant pas vraiment comment il allait le prendre. Bien que je sois restée discrète le concernant, j'espérais juste qu'il ne s'en inquiètes pas trop. « J'ai croisé un chat blessé et en voulant l’attraper je lui suis rentré dedans. Il a été gentil. » Du moins, nous avions eu une conversation plaisante et un chat sauvé.   

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Je souris plus largement a la mention des étagères. « Oh bonne idée ! Je ferais ça. » Ma chambre était simple, pas spartiate mais très simple en vérité. Je n'avais jamais eu besoin de choses superflues, les petits bibelots que m'offrait Anna était sans doute la seule touche personnelle...Ca et mon tapis de prière. Mon univers personnel avait toujours été elle depuis deux ans, maintenant Min-Ho y naviguait mais je n'en avais pas fait mon ancre, parce que je ne le pouvais pas, pas vraiment. Il pouvait parfaitement m'être arraché du jour au lendemain, alors même si je pouvais laisser éclore et vivre ce qui fleurissait dans mon cœur, je savais aussi qu'en arracher les racines serait facile et terriblement douloureux. Je lui avais conter la dernière lettre d'Anna, ce genre de détail qui avait émaillé ma journée, c'était sans doute ce qu'il avait besoin d'entendre pour ne pas penser au plus important, je suivis par mes cours et je haussai un sourcil a sa question. « Mmmh...je ne crois pas mais sa forme reste très indistincte. Je ne sais pas si je saurais le parfaire. » Ce sort se basait sur les sentiments de joie et de plénitude... Et si... Doucement, je baissai les yeux sur son visage niché dans mon cou...peut être. « Ma plus grande peur c'est moi même...Je ne pense pas qu'ils soient prêt a voir un Obscurus apparaître subitement, même si ce n'est qu'un simple Epouvantar. » murmurais je doucement, démontrant encore une fois a quel point je pouvais me connaître moi même, être consciente de mes faiblesses comme de mes forces.

Puis j'hésitais. Je ne savais pas si en parler maintenant était une bonne idée. Mais en même temps, je ne pouvais pas le lui cacher. Je ne voulais pas qu'il soit surpris si jamais Hyun-Su parlait de moi. J'en doutais mais je préférais...Prévenir. Et sa réaction ne se fit pas attendre. La mèche enroulée autour de mon index changea de couleur avant qu'il ne se redresse pour me regarder. Sa question était légitime et elle ne me gêna pas.« Mmh... Au début je n'ai pas fait attention, mais sa ressemblance avec toi m'a surprise donc j'ai fini par lui poser la question. » répondis je un peu songeuse, repassant dans mon esprit la conversation que j'avais eu avec son aîné. « Il m'a juste demandé comment je te connaissais. Je ne voyais pas l'intérêt de mentir, on nous a déjà vu discuter ensemble ou a une même table de révision. Donc je lui ai juste dit qu'on parlait de temps en temps et qu'il t'arrivait de me donner quelque conseil pour mes devoirs. Ensuite, nous avons parlé d'autre chose. » Ce qui était vrai. « Je n'aime pas parler dans le dos des gens de toute façon mais je m'en suis tenue a cela. » Puis une lueur d'inquiétude traversa mon regard. « Cela t'inquiètes ? » C'était évident et j'espérais franchement ne pas avoir fait d'impair. Il ne me semblait pas, en y songeant.

Je passai une paume légère sur sa joue, me mordillant les lèvres. « Est ce que...J'ai mal fait ? » J'avais été prudente, mais peut être pas assez. Je n'en savais rien, lui seul pouvait me le dire, mais surtout, je craignais que son frère ne lui en tienne rigueur. Je savais les vertus qu'ils portaient au sang, au standing. Je n'étais rien comparé a eux, je n'avais pas de nom fabuleux et aucun sang assez pur pour pouvoir m'en vanter. Je m'en fichais la plupart du temps, mais pas quand cela le concernait, est ce que...j'allais déjà le perdre ?

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Un souvenir vraiment doux. J'en partageais avec lui, j'en partageais avec Anna. Et j'affichai une légère surprise lorsqu'il parla de sa propre peur. Moi, j'avais peur de moi même, de ce que je pouvais devenir, alors même que je ne savais même pas a quoi je pouvais ressembler...Ma conscience s'évanouissant du moins, dans mes souvenirs, ou alors peut être que c'était quelque chose dont je ne voulais pas me rappeler. « Je ne savais pas. »  murmurais je légèrement pensive. Ainsi les peurs peuvent changer...Quant était il de moi depuis que j'avais quitté ma terre natale ? Je n'avais pas vraiment envie de le savoir en vérité.

Puis je brisai l'instant, sans réellement le vouloir mais par soucis d'honnêteté, c'était sans doute mieux de le lui dire. Ne serait ce que pour éviter qu'il se fasse prendre par surprise. Cela dit, je n'attendais pas a sa réaction. Je n'avais rien dit de compromettant, j'avais même changé assez rapidement de sujet parce que je n'étais pas très a l'aise a ce moment là mais...je fronçai un peu les sourcils. Comment pouvait il savoir ? Juste avec quelques mots ? Voir Min-Ho si inquiet ne me tranquillisait pas vraiment. Etait ce si grave ? Angoissée, je me mordillais la lèvre, une lueur confuse dansant dans mes iris avant que je ne comprenne ce qu'il voulait dire. Un léger rouge me monta aux joues mais... « Peut être qu'il ne t'a rien dit a cause de ça ? Je veux dire, mieux vaut qu'il croit que...tu...Enfin que nous...Mmmh... N'avons pas d'autres relations. Ca ne me gêne pas si c'est ce qu'il croit, si c'est plus simple pour toi comme ça, ça ne me gêne vraiment pas. »  Je m'en fichais, si ça pouvait tranquilliser assez Hyun-Su pour qu'il ne me perçoive pas comme un danger que je n'étais de toute façon pas.  

Puis je souris délicatement lorsqu'il s'empressa de me dire qu'il n'était pas avec moi pour mon apparence. Comment l'aurait il pu d'ailleurs ? Je faisais absolument tout pour me camoufler, pour être presque invisible. Je ne me pensais ni belle, ni magnifique, ni laide, ni dégoutante. C'était un sentiment étrange ou peut être que je n'y avais jamais vraiment prêté attention. On attendait pas de moi que je sois jolie, juste que je connaisse ma place. Si nous ne nous étions pas croiser dans cette salle d'attente, jamais il ne m'aurait remarqué ni même parlé. L'inverse aurait été aussi vraie, je me demandais si par moment le  hasard ne jouait pas aux osselets avec nos vies mais qu'importe, que ce soit le hasard ou une intervention divine, le fait était que... « Je ne l'ai jamais pensé et je ne le penserais pas dans le futur non plus. »  lui assurais je en serrant doucement ses doigts autour des miens avant de reprendre. « Je ne peux pas faire autrement, je sais ce qui t'importe et...Je ne voulais pas ajouter a ton fardeau, je voulais juste que tu ne sois pas surpris si par hasard ton frère prononce mon prénom. Il y a peu de chance mais juste au cas où... Si il le fait alors dis juste...Que...Tu t'amuses. Si cela suffit a le rassurer, ce n'est pas si grave. »  Lui assurais je de nouveau, je me fichais pas mal de ma réputation, je n'en avais aucune, bonne ou mauvaise m'importait peu en vérité, je savais ce qu'il en était en réalité, c'était bien suffisant pour moi.

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Un sourire un peu timide fleurit a ses premiers mots. « Contrairement a toi, je n'ai rien a perdre, Min-Ho, je me fiche qu'elle soit bonne ou mauvaise, ça n'a pas d'importance tant que toi, tu sais ce qu'il en est. Donc si tu peux t'en servir, fais le. » Au pire on dira qu'il s'amuse avec une pauvre fille un peu perdue, ce n'était pas la mer a boire pour moi. Cela dit, il y avait sans doute d'autre raison pour lesquelles il refusait de prendre de raccourcis.

Penchant légèrement la tête, je finis par abdiquer. « D'accord. » Si Hyun-Su ne demandait rien, il n'en parlerait pas, ni ne confirmerait ou n'infirmerait. Ca pouvait aller aussi comme ça. « Je le sais, je ne suis pas une menace, toi et moi le savons, mais pas ton frère. Si penser ainsi peut le rassurer lui vis a vis de toi alors n'hésites pas. » Puis le doute vint de nouveau hanter son regard. Il semblait si perdu parfois, tellement loin de l'homme qu'il pouvait être devant les autres que je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter pour lui. C'était comme ça mais peut être que le lui laisser voir était une mauvaise idée. Il n'avait pas a s'inquiéter pour moi en plus du reste. Quoiqu'il arrive, j'avais assez de force en moi pour y faire face. « Le doute offre parfois d'autre perspectives, Min-Ho. Il oblige a penser autrement, ce n'est parfois pas un mal. Je n'ai pas de chemin tout tracé a t'offrir, toi seul sait comment avancer mais quoiqu'il se passe, ne t'en fais pas pour moi, d'accord ? »

Mon regard s'adoucit lorsqu'il s'excusa. Je n'en avais pas besoin. Je savais ce que j'avais accepté en le voulant lui ne serait ce qu'un peu. « Ne t'excuses pas, tu n'as pas a le faire, ce sont mes propres choix et je suis déjà heureuse de pouvoir en faire. » Oui il devait être épuisé, éreinté même. Ses pensées partaient dans tous les sens et il n'y trouvait aucune direction valable, pour le moment du moins. Je savais qu'il finirait par retrouver un équilibre, que ce soit moi qui le lui apporte ou non. « Alors reposes toi, tu y verras plus clair par la suite. Pour l'instant, il y a trop de choses qui se bousculent en même temps dans tes songes, souviens toi de ce que tu m'as conseillé, de prendre les choses une par une. L'une après l'autre. » fis je avant de l'attirer vers moi, contre moi. «  Et pour le moment, je suis secondaire, concentre toi sur l'essentiel. » murmurais je contre ses cheveux, l'essentiel, la santé de son frère et sa protection tout simplement.

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