don't be the messenger of death, but its guardian

Cette habitude, j’avais fini par la prendre, dès lors qu’elle me l’avait autorisé, j’avais pu passer quelques nuits avec elle, d’abord à ses pieds et puis contre son ventre. Roulé en boule, elle avait fini par m’apporter un équilibre, par contre balancer le chaos de ma vie. J’avais accepté sa main tendu car au final elle était la seule qui semblait vraiment me comprendre, la seule qui semblait m’autoriser à être moi sans chercher à me changer, sans chercher à faire entendre quoi que ce soit. Elle me libérait, même si c’était dans l’ombre de la nuit, dans un secret qu’aucun de nous ne partagerait.

La découverte de la malédiction de mon frère m’avait mit un coup, me rappelant que rien n’était passé, que cette nuit continuerait à nous hanter, lui plus que moi. Il me rappelait combien j’avais échoué et combien je devais à présent l’aider, faire tout ce qu’il faudrait pour alléger le poids de mes erreurs.

Y passant souvent mes nuits, en grande partie car je ne voulais plus lui imposer mes incertitude, j’avais fini par réduire mes heures de sommeil pour enfermé dans les cachots, je ne dormais plus que par épuisement ces derniers jours et ce soir ne fit pas exception. Hésitant entre deux salles communes, je finis par la rejoindre elle, rejoignant son dortoir avant de passer derrière les rideaux de son lit pour sauter à ses pieds et remonter pour sentir sa main. Je ne m’allongeais contre elle que lorsqu’elle glissa ses doigts sur mes oreilles pour ne pas la surprendre. Mais cette nuit là fut aussi bien trop courte.

Il y eut de l’agitation peu de temps après que je me sois endormi, du mouvement qui me fit relever la tête pour chercher la raison de cette agitation et la trouver elle, troublé, sombre, entouré par un nuage noir, se déshumanisant peu-à-peu… Je savais qu’il y avait quelque chose, mais la voir ainsi fit un échos étrange, une pulsation amère, douloureuse. Son regard noir n’avait plus rien de ce que je connaissais et naturellement mon esprit commença à compiler les éléments, ce que je savais pour comprendre à quoi j’avais à faire exactement, si j’avais une chance de pouvoir faire quelque chose. Si elle pouvait être sauvé…

Mon frère était définitivement maudit, rien de ce que je pourrais ou voudrais faire ne le sauvera, je pouvais juste alléger sa peine. Mais elle ? Y avait-il quelque chose d’autre de définitif dans le monde sorcier ? Quelque chose de brutal, l’ayant fait quitté son pays, obligeant à un suivi et un encadrement particulier…

Un instant, j’avais même cru à un rêve, au fait que tout simplement mon esprit épuisé associé tout mon entourage à la mort, mais j’étais bien réveillé, conscient et face à quelque chose qui me dépassait bien trop pour mon bien… C’était réel et si l’envie de redevenir moi me traversa l’esprit, je compris instinctivement qu’un contact aurait été la condamner. Une réponse était en train de s’imposer dans mon esprit, un danger majeur, mais avec Hyun-Su, avais-je le droit de juger l’école ? Non. Comme lui, il n’y avait sans doute rien eu de volontaire, et contrairement à lui, cette distorsion ne m’avait pas prise un frère.

M’avançant doucement, n’ayant aucune idée de ce que je devais faire, je posais simplement une patte sur sa main, les oreilles baissaient, avant de reprendre avancé lorsqu’il fut évident que cette menace fantomatique ne me ferait rien, du moins pour le moment. Montant sur son ventre avec précaution, une patte après l’autre, je m’y couchais, m’enroulant sur moi-même en espérant que ma chaleur réussisse à se diffuser en elle, en espérant que… En fait je n’étais pas bien sûr de ce que je voulais faire, ni de ce qu’il fallait faire. J’étais juste… Ma présence aidait mon frère, du moins quand je n’étais pas faible pour me laisser paniquer, peut-être qu’ici… En… Fermant les yeux pour me concentrer, je réussis à user d’un informulé et sans baguette pour faire apparaitre une bouteille de jus de citrouille sur son lit. Je ne savais pas comment agir, si elle devait se faire calmer, mais un souvenir, pas agressif, mais juste un souvenir pourrait suffire, enfin ça, de la chaleur, une présence et la volonté d’y arriver cette fois.

ft. Eshani

Don't be the messenger of death, but it's guardian

Rien. Rien n'aurait pu prévoir cette nuit là. Rien sauf une normalité banale, une veille un peu trop intense, tellement que j'avais fini par voir trouble et laisser tomber. Seulement, a l'heure où le sommeil s'invite, quelque chose me titillai la pensée sans réellement s'imposer. Si cela avait été le cas, j'aurais sans doute évité les événements futurs mais la fatigue et la lassitude avait fini par effacer le souvenir de cet oubli. Comme d'habitude, j'ai fermé mes tentures. M'enfermer a l'abri des regards était devenue comme un rituel, derrière ses rideaux, je me sentais en sécurité, cachée dans un cocon. Bien sûr ce n'était qu'une impression, qu'une sensation mais elle m'apaisait toujours. Elle me rappelait la maison et le lit a baldaquin qu'Anna m'avait acheté. Je me roulais en boule au creux de mon lit, certaine que le sommeil viendrait facilement. Je ne sursautais même pas en sentant un petit poids creuser mon matelas. Min-Ho venait parfois passer une partie de la nuit avec moi, dissimulé sous la fourrure douce de son animal et je souris légèrement dans mon demi sommeil, soupirant doucement en sentant la douceur de ses oreilles sous mes doigts. Il était le seul que j'autorisais a être aussi proche de moi physiquement. Oh, il ne le faisait jamais sous forme humaine mais là, il n'y avait rien a craindre, ni rien a redouter...Combien même, je savais qu'il ne chercherait jamais a m'imposer quoique ce soit.

Le sommeil fini par m'emporter et j'y glissais sans peur. Si seulement j'avais pu regarder dans le tiroir de ma table de nuit, j'aurais su quel était cet oubli qui me titillait l'esprit, seulement...je ne l'ai pas fait et la potion doux-rêve que je prenais demeurait bien a l'abri en son sein. Une petite erreur, mais pouvait elle être petite lorsque même la plus infime pouvait tout détruire ? Au début, ce n'était que plaine aride mais quelque part réconfortante. Juste un paysage désertique recèlent une beauté que peu pouvait voir ou admirer. A quel moment cela est il devenue une terre rongée par des flammes aussi noires qu'impures, a quel moment le sol s'est il craquelé sous mes pas ? A quel moment le monde se renversa sur ses bases pour m'engloutir totalement ? Et ces cris, ces milliers de cris éructant d'une douleur atroce ? Et ces regards repoussant d'une joie morbide mêlée a un dégoût profond ?  Tout ces souvenirs enfouis si profondément en moi qu'ils auraient dût en mourir ?

En un instant, je redeviens cet enfant trop fragile qui comprend que l'on peut se réjouir de sa mort, qu'on la désire si fort que même les liens du sang s’effritent, que même Dieu nous abandonne ? La souffrance endurée dans un silence sans fin et une volonté étrange qui se brise sous le constat atroce que ce fut en vain. Toujours en vain. Qu'il n'y avait rien, plus rien a espérer ? Et la douleur terrible d'un espoir qui meurt dans un cœur depuis longtemps épuisé, éreinté. Cette injustice qui a été si cruellement vengée dans une envie morbide de mort et d'abandon. Quand l'esprit se brise si fort qu'il ne sait plus soutenir une seule once de volonté, que reste-t-il au final ?

Prise au piège d'un passé que je n'ai jamais réellement surmonté, il sent la faille, juste une fêlure et lorsque la détermination s'échine a repousser des images trop cruelles pour préserver un semblant d'équilibre, comment peut elle colmater cette brèche ? Alors il fonce contre, encore et encore, labourant comme il le désire la cage qui, jusque là, le gardait bien a l'abri de mon corps. Petit à petit, le verrou cède, inexorablement et a l'instant où l'éveil s'emparait de moi, il était presque déjà trop tard. La douleur est intolérable, elle me déchirait les chairs et lorsque je comprends que je suis a deux doigts de perdre un combat que je mène depuis l'enfance, je hoquetai. Je ne gémissais pas, ni ne criait malgré l'intense souffrance qui charriait mes veines. Je sentais sans les voir les ramification de mon mal ondoyer autour de moi, cherchant une liberté que je lui refusais depuis tant d'année. Des larmes amères coulèrent sur mes joues, nées d'iris aussi noir que ce qui me hantait. La ligne de ma mâchoire semblait vouloir se briser et, durant quelques secondes, je connus de nouveau ce sentiment amer...Ce murmure qui soupirait, épuisé, qu'au final, cela ne servait a rien de lutter...

Puis une présence se lova contre mon ventre. Comme un uppercut en pleine tempête, juste une petite boule de chaleur...L'image trouble d'une bouteille apparue de nul part, comme un rappel inamovible, celui d'un souvenir où il n'existait aucune douleur, juste...Un sourire et un plaisir...

Je baissai mon regard noircit de haine et de destruction sur mon ventre...Et un murmure lancinant perça les hurlements de mon esprit. Min-Ho. Sa présence naviguait autour de mon esprit et mes yeux s'agrandirent. Mon mal sembla comprendre le danger et redoubla d'effort lacérant avec violence tout ce qui pouvait se trouver sous ses griffes. Je failli hurler de douleur alors que je me redressais, refermant mes bras autour de cette présence chaleureuse capable de m'apaiser sous n'importe quelle forme. Secouée de tremblements incontrôlables, j'ai peur de lui faire mal mais...Il faut que je reprenne la main...Non je n'avais pas lutté en vain et même si il était difficile de s'en convaincre, je devais le faire, malgré l'atroce souffrance qui se diffusait dans chacun de mes muscles. Demain...Demain je ne serais pas capable de me mouvoir normalement, je le savais déjà...Et je le savais parce que je voulais avoir un demain.

Faire refluer le monstre au sein de sa cage me demanda un effort incommensurable...Me fit endurer une douleur sans commune mesure, m'arracha des sanglots étouffés par la fourrure chaude et vivante de Min-Ho et lorsqu'enfin, il ne resta plus aucune trace du nuage destructeur, je poussai un gémissement tremblant...La douleur pulsait toujours au rythme de mon cœur mais elle s'était faite plus sourde, plus...tolérable. « Je suis désolée...je suis tellement désolée... » murmurais je doucement, la voix éraillée comme si j'avais hurler si fort que mes cordes vocales ne pourraient plus jamais fonctionner correctement alors que pratiquement aucun son n'avait franchit la barrière de mes lèvres. « Tu n'as rien ? » C'était la seule chose a laquelle je pouvais penser pour l'instant, quand j'étreignais sa présence si ténue mais tellement imposante au cœur de ma nuit.

☽ • ☾

ft. Min-Ho

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Je ne sais pas combien de temps cela dura, pas combien de temps il lui fallut pour se reprendre. Elle avait fini par me prendre dans les bras, par me serrer contre elle et je n’avais pas bougé, la laissant faire ce qui pouvait l’aider même si parfois cela me comprimait les poumons. Je devais juste être là, tenir, supporter alors que cette situation se précisait lentement dans mon esprit. Elle avait besoin d’un pilier et même si ce dernier devait faire 25 centimètre de haut, c’était sans doute mieux que rien.

Le moment fut long, douloureux aussi à l’entendre ainsi sangloté, retenir une douleur évidente. Elle pleurait contre moi, je sentais chaque fibre de son corps se courber dans une danse brutale, infernale, jusqu’à ce gémissement qui me brisa le coeur. Pourquoi mon entourage semblait ainsi condamné ? Maudit ? Pourquoi la souffrance était si présente ? J’aurais bien voulu croire que c’était pour me laisser une chance d’arriver à en sauver un, mais ça serait terriblement arrogant de penser que le monde pouvait condamner des personnes pour le simple plaisir de nous voir grandir.

S’excusant alors avec souffrance, je décollais finalement ma tête de son corps pour la regarder, pour remarquer qu’il n’y avait plus la moindre trace de cette ombre menaçante autour d’elle, que ses yeux étaient redevenu humain. Quoi qu’il se soit passé, elle avait reprit le dessus… Balayant la tête négativement pour lui signifié que je n’avais rien, je me dégageais légèrement de ses bras pour y prendre appuie et essuyer son visage, un coup de tête délicat sous chaque oeil pour effacer ses larmes. Un réconfort que je n’aurais pas pu lui offrir sous une autre forme… La seule chose, le seul geste d’affection que je me permettais réellement avant de sauter sur son lit et de pousser vers elle la bouteille dans l’espoir que ça puisse lui faire du bien, à moins que…

Abaissant légèrement les oreilles, je fis apparaitre un chocolat chaud qui manqua de se renverser sur les draps et que je rattrapais en mordant la anse. J’étais stupide, c’était terrible, j’étais incapable de faire quelque chose d’utile et de penser à ne pas ruiner le moment. Manoeuvrant avec la tasse pour ne pas la faire tomber, je reculais jusqu’à lui coller dans la main, non sans m’être à moitié cramé le museau, qu’importe, une boisson chaude aidait à se rassurer et le chocolat était un anti dépresseur naturel, c’était le mieux que je puisse faire sous cette forme.

M’assurant qu’elle la tenait bien, je lâchais enfin avant de retourner contre elle, à cette place que j’avais abandonné pour essayer de lui donner ce qu’il lui faudrait pour s’en remettre. Me lova contre sa poitrine sans arrière pensée, j’essayais simplement de diffuser ma chaleur au plus prêt, contre elle, contre sa peau et contre son coeur. Je devais vraiment faire en sorte qu’elle aille mieux, même si ça impliqué de devoir voir une autre personne à qui je tenais souffrir sans que je ne puisse réellement rien y faire. Je devais être là, la soulager aussi, elle qui était comme moi, elle qui me comprenait mieux que quiconque. Quoi qu’elle soit, même cette ombre apocalyptique que beaucoup condamné, je ne lui tournerais pas le dos. Pas plus qu’à lui.

ft. Eshani

Don't be the messenger of death, but it's guardian

Mon corps était perclus de douleur. Personne ne savait réellement ce qu'était un Obscurial, ils ne vivaient jamais assez longtemps pour qu'on le sache. Il y avait des archives mais...J'étais la seule a ma connaissance encore en vie a mon âge, si proche de la guérison...Et en une nuit...j'avais failli tout briser. Les espoirs d'Anna, sa confiance, celle du ministère...Juste parce que... « J'ai oublié ma potion... » juste...Un oubli, que d'aucun pouvait faire mais pour moi, c'était presque un oubli fatal. Si Min-Ho n'avait pas été là...je ne sais pas... Et l'idée de lui avoir fait du mal me hantait. Je ne contrôlais rien dans ces moments là, lorsque je devais lutter contre moi même et dans le processus... il se dressa sur ses pattes, posa son front sur chacune de mes joues, caressant les abord de mes yeux pour effacer les traces salées de larmes emplies de douleur. Un pâle sourire ombra mes lèvres, il pouvait paraître si froid et distant parfois mais il y avait une réelle chaleur en lui, il fallait juste la chercher, la trouver et qu'il vous autorise a y accéder. J'avais cette chance et jamais elle ne fut aussi précieuse que cette nuit. « Ca va maintenant... » murmurais je dans un souffle. Ce n'était pas tout a fait vrai, j'avais encore mal et mon corps portait les stigmates de mon combat mais le pire était passé, le monstre qui sommeillait en moi grondait encore mais ce n'était que gémissements impuissants.

Je ne le retins pas lorsqu'il quitta mes bras pour pousser vers moi une bouteille de jus de citrouille...Avant de changer d'avis, décidant qu'une tasse de chocolat serait l'idéal. Je le regardais faire, attrapant la tasse lorsqu'elle toucha ma main mais...Je la reposais doucement sur la table de nuit. J'avais froid, je me sentais terriblement seule alors même qu'il avait été ce phare qui illumine même la plus noire des tempêtes. Je payerais cette erreur, je le savais déjà mais en attendant, je me sentais aussi fragile que l'impression que les autres avaient de moi. Aussi délicate, aussi...Je ne sais pas vraiment, comme un mur de granit qui s'effrite sous les assauts du temps. « Min-Ho... » commençais je doucement en regardant les pupilles ambrés de l'animal qui me couvait des yeux « Est ce que...Est ce que tu peux retourner a ta forme humaine ? » Je ne devrais sans doute pas lui demander ça. Pas après...Mais...Qu'il soit là était déjà quelque chose dont je devais lui en être reconnaissante, avais je le droit de demander plus ? Pouvais je le faire ? Je ne voulais pas...Qu'il se sente acculé ou.... « Juste un peu et me prendre dans tes bras ? »  je voulais juste me sentir en sécurité, juste...Sentir la chaleur d'une étreinte qui n'a rien de violent, juste plus qu'une présence animale, juste une bulle dont il pourrait m'entourer.

Ce sentiment était nouveau, difficile a concevoir mais je n'avais pas d'autre choix que de le lui demander. Je voulais pleurer encore, en moi se heurtait les conséquences, les causes, la peur terrible aussi...j'avais fauté, comme j'avais juré de ne jamais le faire. J'étais soumise aux directives du Ministère et je savais que le moindre écart...un simple oubli pouvait si aisément me tuer...mais si je pensais a ça... « S'il te plait. » repris je, non comme une supplique, juste comme une demande. Je ne le forcerais a rien...Mais...J'avais peur de mourir demain et je voulais encore avoir la force de me défendre, de plaider, de...je n'étais pas très sûre de ce que je voulais, mais là, tout de suite, j'avais besoin d'être...une petite chose tremblante blottie contre un monde d'apaisement et de calme. je voulais juste qu'il m'offre ce qu'il était, juste un peu, sans contrepartie. juste me laisser un peu puiser en lui un courage, une détermination, parce que j'avais survécu cette nuit, j'avais gagné mon combat mais...Je n'étais pas sûre de l'après demain et...Je n'autorisais personne a me toucher ou...Mais lui ce n'était pas pareil. Et si j'étais incapable de mettre un mot sur cette sensation, je savais juste qu'il ne me ferait pas de mal. En aucune manière....

☽ • ☾

ft. Min-Ho

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Un oubli de potion, une erreur qui aurait pu couter cher, mais une erreur que mon frère aurait aussi pu commettre lui aussi. Si il venait à le faire, les conséquences pourraient être terrible, mais il y avait toujours des solutions, toujours un moyen de contenir une explosion dans ce monde, il suffisait de trouver quoi. Essuyant ses larmes, j’essayais vraiment de la faire aller mieux, de lui rendre un peu de joie. Ramenant un jus de citrouille devant elle avant de penser à une boisson chaude, elle saisit le chocolat pour le déposer plus loin et m’éviter d’en mettre partout. Clairement pas l’idée du siècle, mais je me sentais impuissant.

Remontant sur elle j’avais essayé de lui apporter mon soutiens jusqu’à ce qu’elle ne me demande une chose. Reprendre forme humaine ? Ne comprenant pas vraiment où elle voulait en venir, j’avais pensé un instant au besoin d’avoir une discussion entre humains, mais elle me fit comprendre que non en demandant si je pouvais la prendre dans mes bras… Ce genre de demande, je n’aurais pas cru l’avoir venant d’elle, mais elle savait qui j’étais, comment j’étais et si elle en faisait la demande, c’était bien pour une raison, surtout si elle me suppliait ainsi…

M’éloignant de quelques pas, je m’asseyais au pied de son lit pour reprendre forme humaine, pour accéder à sa demande avant de laisser prendre la mesure de ma présence. Habillé d’un simple t-shirt et d’un short, j’étais bien loin de celui qu’elle avait si souvent croisé. Posant les pieds sur le sol, je m’étais approché avec précaution, m’asseyant finalement à ses côtés avant de souffler sans encore vraiment la toucher, « Dès que c’est trop pour toi tu me le dis, d’accords ? » soufflais-je avant de finalement prendre sa main dans la mienne, en douceur, l’habituant à mon contact, me prenant pas sa demande pour argent comptant en la brusquant. Un pied devant l’autre au final. Glissant le long de son bras, je la regardais dans l’obscurité, guettant une réaction avant poser ma main dans son dos pour l’attirer avec précaution contre moi. Refermant mon deuxième bras autour d’elle, je la gardais sans force, ni contrainte, contre moi laissant son visage se nicher dans mon cou avant de glisser mes jambes contre les siennes et de tout simplement nous allonger.

Mon menton contre son front, c’était le réel premier contact que j’avais depuis longtemps, la première étreinte aussi. Une chose étrange, angoissante aussi tant j’avais dressé des murs autour de moi. Des murs qui n’avaient plus lieu d’être avec elle. « L’erreur est humaine, même lorsqu’elle peut-être dangereuse, elle reste humaine… », murmurais-je en pensant à mon frère au prix que pourrait avoir les siennes. Je n’avais pas besoin de verbaliser quoi que ce soit, pas besoin de la questionner, de chercher à savoir. Je n’étais même pas sûr que ce soit un encouragement, juste une réalité. Tout le monde avait le droit à l’erreur, c’était le propre de l’homme. Quoi qu’en soit le prix à présent. Elle avait su se reprendre, garder la main et tant qu’elle aurait besoin de moi pour ça, je serais là. Je ne pouvais pas l’abandonner.

ft. Eshani

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Je clignai un instant des yeux, tant pour en chasser les larmes restantes que pour marquer ma surprise. Un sourire fragile s’esquissa sur mes lèvres pâles, ainsi vêtu il était bien différent d’ordinaire, est ce que cela le rendait plus accessible ? Je ne savais pas vraiment, il ne m’avait jamais paru si loin de moi que cela. Lorsqu’il tend la main vers moi, je me raidis un peu, juste un infime mouvement, comme un réflexe encore ancré et qui peine à s’effacer même avec lui, mais le geste est lent, précautionneux, presque hésitant. J’ai du mal à voir les traits de son visage dans la pénombre mais est ce que cela avait de l’importance maintenant ? Sa question me fit secouer la tête. Non ça irait, ça irait parce que c’était lui, ça irait parce que je l’y avais autorisé, ça irait parce que je lui avais demandé…Mais j’appréciais qu’il s’en inquiète.

Son touché était léger, délicat même, en opposition a la douleur qui naviguait encore dans ma chair. Sa main remonta sur mon bras, je la suivis des yeux, presque fascinée parce qu’il y avait longtemps qu’on ne m’avait pas touchée sans…Brusquerie, voulue ou non, violence, sans attendre quelque chose de moi et quand elle se posa sur mon dos, j’eus un hoquet si triste que je trouvais refuge avec soulagement au creux de sa nuque. Je tremblais légèrement mais cela n’était pas dût à la peur ou au dégout, juste a la fatigue d’un corps épuisé qui s’échoue contre un autre plus solide et plus chaud. J’étais égoïste de lui demander ça, mais, cela m’avait paru si évident et naturel que je ne m’étais pas vraiment posé de question. Quand il nous allongea, je ne bougeai pas, me contentant de poser sagement une paume contre sa poitrine quand l’autre restait recroquevillée contre moi, il m’enveloppait de chaleur et les battements de son cœur rythmaient les miens, petit à petit, comme une musique dont on devait suivre le tempo. Doucement, je me détendis, acceptant cette présence si proche de moi, acceptant sans en avoir peur l’étreinte de ses bras, je sentais qu’il suffisait d’un geste de ma part pour qu’ils s’ouvrent et me laisse fuir…Mais là, je n’en avais pas envie.

Son murmure effleura alors mon oreille et je fermai les yeux, écrasée par ma faute et les conséquences que j’aurais à affronter. « Dans mon cas, elle est impardonnable… »chuchotais je a mon tour contre sa peau. « Une seule erreur et c’est la fin de tout. Je le sais pour… » Je frissonnais. « Je t’ai dit que j’avais tout perdu en un seul et même jour n’est-ce pas ? Je ne t’ai jamais dit comment. Ce jour-là j’aurais dû mourir, d’une façon ou d’une autre. A cause de moi-même ou de leur main à eux. Quand la magie devient un poison…Elle est capable de tout détruire même et surtout celui qui la porte. C’est ce qu’elle a fait ce jour-là. Il ne restait plus rien, pas même le toit d’une chaumière. Quand je t’ai dit qu’Anna m’avait trouvé a moitié morte, c’était vrai, je n’ai juste pas dit que c’était sur un tas de cadavres que j'ai moi-même empilé. » Je déglutis doucement, me nichant un peu plus étroitement contre le rempart apaisant qu’était sa chaleur, de nouveau d’étranges larmes affleurèrent à mes paupières. « Si tu n’avais pas été là ce soir…est ce que…Est-ce que tu as peur de moi ? »

☽ • ☾

ft. Min-Ho

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Pour elle, c’était impardonnable d’avoir commis cette erreur. Une seule erreur et c’était la fin… Peu à peu, elle confirmait ce que j’avais pensé et si je ne lui avais pas demandé de verbaliser, elle le fit quand même, expliquant contre ma nuque qu’elle avait déjà perdu le contrôle, que le jour où elle aurait dû mourir, elle avait fini par y céder, sa magie explosant en la malédiction que tout mage risquait de voir exploser si il se reniait.

Elle avait anéanti son village, tuant au passage tout ceux qui était là et c’était ainsi qu’on l’avait trouvé. Pouvait-elle être jugé pour ça ? Non, pas plus que mon frère pourrait l’être si il venait à tuer quelqu’un ou à le condamner, il ne serait pas plus responsable. Certes il pourrait l’avoir évité en prenant ce qu’il fallait, comme elle, mais le problème de fond, ce qui le poussait à être justement attentif, c’était quelque chose qu’ils n’auraient jamais eu à vivre, qu’ils n’avaient pas demandé. Ils ne pouvait donc pas être responsable. « Quelqu’en soit le prix, ça reste humain, la culpabilité est un poison qu’il n’est pas nécéssaire de garder. » assurais-je dans un murmure. J'étais vraiment mal placé pour en parler, mais la mienne ne couterait pas plus de vie, j'en avais déjà assez fait. Parlant alors d'éventualité, mais surtout de ce que je pouvais ressentir en sa présence, je comprenais lentement que chaque réponse pourrait la briser, que je n'étais plus si négligeable que ça.

« Non. », soufflais-je contre sa peau, mes mains bougeant légèrement dans son dos pour la rassurer, pour diffuser ma chaleur, « J’ai appris cette année qu’une malédiction n’était jamais choisi, que la peur n’aidait pas et qu’il y avait mieux à faire que condamner quelqu’un pour quelque chose qu’il n’a pas désiré… », même si la peur restait présente pour mon frère, car j’avais vu cette mort en face, qu’elle m’avait frôlé, je savais qu’elle ne m’empêcherait pas de rester à ses côtés. Je savais aussi que j’en avais peur car il avait été réel, que quelque chose en lui éveillé la douleur, des souvenir. Si il n’y avait pas cette ombre, les choses auraient été différentes. « Ce qui a tué mon frère, c’est un Loup Garou… J’aurais dû me faire mordre aussi, subir une malédiction que je ne pouvais contrôler sans aide… », c’était quelqu’un d’autre qui l’avait subit, mais je n’en dis rien, ce n’était pas mon secret cette fois, c’était celui de mon frère. « Alors non, je n’ai pas peur de toi… J’ai juste envie de te protéger, d’alléger ton quotidien pour que tu n’aies plus à le subir… », comme mon frère, une nouvelle personne à sauver, à protéger d’elle même, « Je serais là… Quoi qu’il arrive… Je suis là maintenant… », je devais lire, comprendre, savoir et aviser. Que je le fasse pour une personne ou deux, ça ne changerait pas grand chose…

« Tu veux ta potion pour dormir un peu ? Je ne partirais pas… Mais tu dois te reposer. » ajoutais-je en caressant le sommet de son visage du bout du nez, un geste affectueux que je n’avais pas su contrôler, qui me semblait naturel, nécéssaire aussi. Je n’osais pas toucher mon frère, l’approcher, par peur de faire un faux pas, mais c’était pourtant la seule réponse à avoir. Soutenir réellement la personne, quitte à faire tomber le masque. Elle avait besoin de se reposer, de juste vider son esprit. Je voyais sur mon frère les effets de chaque transformation, je savais comment il finissait, à la limite de l’épuisement, elle ne devait pas échapper à la règle.

ft. Eshani

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Elle ne savait pas si elle ressentait de la culpabilité, elle était partagé entre le soulagement de la libération et la douleur d’avoir perdu ceux qui ne le méritaient pas. Elle aimait les siens, elle était une bonne fille, une bonne soeur, mais elle leur en avait voulu d’avoir levé la main sur elle. L’image qui lui restait en tête et qui la réveillait souvent était horrible. Elle avait mit du temps à l’accepter, à accepter que c’était un accident, mais quand ça revenait, c’était difficile, horrible. Elle était humain, elle avait le droit à l’erreur, même si ça coutait la vie, même si ça avait causé la destruction. Elle ne l’avait pas fait consciemment, elle n’avait pas cherché à les tuer.

Inutile d’insister, d’appuyer sur ce fait, elle le savait sans doute déjà, elle l’avait accepter, elle devait à présent accepter ce qui s’était passé ici n’était qu’un accident. Un accident qui l’effrayait car elle craignait que je puisse avoir peur d’elle. J’aurais pu si j’avais connu la destruction et la mort par quelque chose comme elle, mais ce n’était pas le cas. Les légendes n’avaient jamais suffit à me faire peur. Ca n’a jamais aidé personne de craindre ce qui n’était pas réel et si je pouvais m’approcher que mon frère, me battre pour lui, malgré ce qui avait alourdit mon coeur, je pouvais le faire pour elle. Alors non, je n’avais pas peur, je ne la rejetterais pas. La sentant se détendre dans mes bras, je fus étonné de sentir sa main se glisser jusqu’à ma taille pour y rester. En temps normal, ça aurait pu me déranger, mais avec elle, non, au contraire, sa chaleur me faisait du bien, comme sa présence et ce malgré ce qui venait de se passer.

Je savais à présent que je pourrais lui faire confiance, quoi qu’il arrive. Lui en disant un peu plus sur le destin funeste d’Hoseok, elle soulignait que je l’aimais toujours, que ça s’entendait toujours… « C’est car je n’arrêterais jamais d’aimer mon frère… », mais de là à imaginer que je puisse un jour ressentir moins de douleur ? Non. Impossible.

Caressant son visage du bout du nez, je lui proposais de la laisser dormir non sans l’avoir rassurer sur ma présence à ses côtés. Un silence suivi mes mots, puis une de ses mains glissa sur mon visage, un contact de plus, inattendu, mais doux, un geste contre lequel je m’appuyais naturellement, fermant les yeux en l’entendant me dire qu’elle ne voulait pas me perdre, qu’elle me remerciait d’être là. Pouvais-je lui dire qu’il en était de même pour moi ? Que je ne voulais pas qu’elle s’éloigne ? Que je voulais qu’elle reste avec moi ? Je n’étais pas certain d’avoir le droit, pas certain qu’il faille. Je savais simplement que je le ressentais. Glissant simplement mes mains dans son dos, l’attirant un peu plus à moi en douceur, je lui répondais silencieusement, d’une façon moins dangereuse.

Elle ne voulait pas encore dormir, elle ne le pourrait pas, pas avec la douleur, « Je ne m’inquiètes pas que tu puisses te rendormir et revivre ça, simplement que tu sois trop fatigué pour tenir demain… », bien loin d’une crainte pour moi, pour ma vie. Je voulais simplement qu’elle se repose, comme je le voulais pour mon frère. Hyun-Su. Mais c’était d’Hoseok qu’elle voulait que je parle, enfin si je le voulais, car elle me laissait le choix. Elle voulait simplement que je parle, ma voix l’apaisait. « Hoseok était… Un soleil, un vrai, une lumière capable de réchauffer n’importe quelle journée avec son sourire… » commençais-je en glissant une jambe entre les siennes, m’accrochant inconsciemment davantage à elle pour m’ancrer à la réalité, pour ne pas me noyer dans mes pensées. Je devais rester là, attentif à elle.

« Il s’émerveillait de tout, adorait la vie, la nature… Il s’intéressait à toi, directement, apprenant comment te faire plaisir car c’était ainsi qu’il était, tourné vers les autres. Il ne savait pas encore ce qu’on pouvait attendre de lui, c’était juste un enfant, un garçon innocent… » posant mon menton sur son front, je reprenais, « On dormait souvent ensemble, on était les cadet, on avait pas la même pression que Hyun-Su, alors on était souvent ensemble, à la maison ou à l’école… Il adorait les étoiles… Il aurait pu t’en raconter des choses, même si il aurait passé son temps à être en mouvement, il aurait pu t’expliquer bien des choses sur le monde, sur l’extérieur… » et je n’avais pas su lui donner de l’attention ce soir là, je n’avais pas eu le temps, j’étais trop occupé et… Et je ne saurais jamais ce qu’il avait à me dire. Ma voix c’était un peu nouée, pas pour le meilleur, pas de la bonne façon. Si je voulais continuer à la rassurer, je devais continuer à l’apaiser. Mais sujet difficile, même si elle méritait qu’on lui donne. Elle m’avait fait confiance, elle m’avait dit la vérité, elle m’avait parlé.

ft. Eshani

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Elle savait, une raison de plus pour croire qu’il ne pourrait pas disparaitre, qu’il resterait quelque part en moi, quoi qu’il se passe. Mais elle, elle devait se reposer, elle devait au moins essayer de le faire pour moins souffrir demain, mais elle le repoussait, elle tiendrait. Je ne pouvais pas la forcer, juste répondre à ses demandes, juste faire ce qu’il fallait pour l’aider à se détendre, pour l’aider à se reposer.

Je n’avais plus parlé de lui, du moins comme ça, depuis sa mort, depuis qu’il n’était plus possible de le voir rayonner. C’était douloureux, mais nécéssaire, dans un sens. Je lui redonnais un visage plus doux, moins vide. Baissant le visage lorsqu’elle glissa les mains sur mes joues, elle collait son front au mieux, laissant nos nez se toucher, s’épouser presque, alors que nos lèvres n’était plus très loin. Il était magnifique à mes yeux, ça suffisait à le garder vivant dans un sens. Suffisant à lui laisser cette place que je refusais qu’il perde… Elle aussi aurait aimé que sa famille parle d’elle de cette façon, qu’elle vive à travers les mots d’un autre… Mais le faire, dans un sens, c’était ne plus l’avoir, souffrir d’une absence impossible à remplacer, impossible à oublier. Elle était plus confuse car sa famille était bien différente, mais avoir une telle image d’un mort… C’était accepté qu’à son départ, il avait laissé un trou béant que rien ne pourrait jamais effacer. Ni les mots, ni l’amour, car l’amour ne suffisait pas à garder les gens en vie… Sinon, Hoseok aurait été éternel, sinon Hyun-Su n’aurait jamais eu à vivre ça.

En très peu de temps il y eut deux phrases, une annonce et une question, les deux me provoquèrent une réaction douloureuse. J’en venais à craindre sa visite au ministère, en grande partie car je savais ce qu’il en était de ce qu’elle gardait en elle, je savais comment on traitait le problème en temps normal. Pouvait-elle être en danger ? Elle ne fit rien pour me rassurer. Elle me demandait ce que je dirais à son sujet si elle ne devait pas revenir tout de suite ? Tout de suite ou jamais ? J’avouais que le manque de précision avait serré mon coeur, mon souffle se choquant un peu plus violemment contre ses lèvres si proche des miennes, « Tu… Est-ce qu’un jamais est possible ? », demandais-je avant de me recentrer sur sa question, avant de lui répondre, car je ne voulais pas laisser cette dernière en suspends, pas quand au final, je n’avais pas eu le temps de dire tout ça à mon frère. Je n’avais jamais pu réellement lui combien il m’avait aidé, combien sa présence avait compté pour moi.

« Que j’ai eu la chance de rencontrer une fille venu de nulle par en décembre, qu’elle était pourtant déjà là, mais que deux ombres ne pouvaient jamais se croiser sans la lumière du jours… Que cette fille me faisait enfin me sentir normal, pas comme un étranger, mais comme quelqu’un pouvant être à ma place ici. », mais je ne voulais pas qu’elle parte, plus maintenant, pas qu’à présent, elle pouvait tout entendre, tout comprendre, « Je dirais que c’était la première personne avec qui je me sentais en sécurité, la première vers qui j’allais par envie et pas simplement car j’avais besoin, quelqu’un sur qui je pouvais enfin me reposer et à qui j’avais envie de me confier car c’était la seule à comprendre, la seule à m’accepter. Je dirais que j’avais eu cette chance et que je ne voudrais pas avoir à la perdre, pas alors qu’elle venait de prendre une place que je ne donnais pas en générale. », la voix qui se nouait dans ma gorge me força à relever le visage, embrassant son front, « Alors s’il te plait revient, s’il te faut une raison de plus, si il te faut quelque chose de plus que le fait d’être en vie, fait le pour moi. », parce que partir maintenant, ça serait injuste, un coup de poignard en plus dans mon coeur ayant déjà bien du mal à battre pour une autre raison que l’honneur et la raison. De tout ce qu’elle avait pu me dire ce soir, la seule chose que je ne pourrais pas accepter, c’était sa disparition. Elle m’avait fait tenir, elle me prouvait bien qu’une malédiction ne généré pas que de la peur, qu’il pouvait y avoir autre chose.

ft. Eshani

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Y avait-il un risque qu’elle ne revienne jamais ? Un risque que ce soit un adieu ? Une question stupide qui n’aurait pas dû changer la suite de ma réponse, qui n’aurait pas dû avoir de l’importance et pourtant, elle aussi j’allais devoir lui dire adieu ? Tirer un trait sur son existence ? Oui. Elle était dangereuse, la tuer pourrait sauver des centaines de vie et si c’était cruel, elle pouvait comprendre, et je ne pouvais pas aller contre non plus. Mais ça restait injuste, un sort qu’elle n’avait pas réclamé, ni mérité.

Alors qu’avais-je à faire si ce n’est lui dire ce que je n’aurais jamais eu le temps de lui dire à lui. Les mots qu’il aurait dû entendre et ceux qu’elle devait entendre. Une vérité, douloureuse tant cela faisait écho à mon passé et à ce futur que je refusais de vivre à nouveau. Je ne voulais pas perdre Hyun-Su, je ne voulais pas la perdre non plus. Sans elle, je ne pourrais plus tenir, pas quand elle était devenu si important, un équilibre dont je ne pouvais me passer. Elle était mon reflet, elle m’entendait, comme je l’écoutais.

Ses pleures se firent plus intense lorsque le silence nous enveloppa, mais ils semblaient moins douloureux, moins fataliste. Elle devait revenir, si elle avait encore besoin d’une raison, d’un sens, elle devait revenir pour moi. Se battre pour sa vie et m’aider à en faire de même pour moi. Elle devait revenir. Enfouissant son visage dans mon cou, ses mains saisissaient à nouveau mon t-shirt, s’y accrochant alors qu’elle murmurait que je la rendais belle. Pourtant c’était ce qu’elle était, belle, unique, forte, bien plus que moi sans doute. Elle voulait vivre, elle l’avait toujours, alors elle ferait ce qu’il faut pour y arriver, elle accepterait tout pour me revenir. À ses mots, mon coeur se serra, sans que je ne le comprenne vraiment, sans que je n’en ai vraiment le droit. Mais impossible, je n’avais pas le droit de ressentir quoi que ce soit pour elle, même si ce soir, égoïstement, j’avais fini par y céder. Juste une fois, pour moi et car c’était aussi pour elle. Car elle devait vivre. « D’accords… », soufflais-je simplement contre son crâne, mon nez s’enfouissant dans ses cheveux.

M’enivrant de son odeur, je m’emplissais de cette douceur, de ce calme qu’elle m’apportait à nouveau, jusqu’à ce qu’elle ne brise le silence, s’amusant de l’état de mon t-shirt, elle s’excusait alors, « Ça sèche… » murmurais-je la voix encore noué que j’essayais pourtant de rendre plus douce… Embrassant à nouveau son crâne, je lui redemandais, en douceur, « Tu es sûre de ne pas vouloir te reposer un peu ? », car demain serait difficile, elle aurait à faire face et la fatigue pouvait briser même l’esprit le plus solide. Je voulais qu’elle ait toutes les armes, que rien ne fasse douter qui que ce soit de ses intentions… Je voulais la protéger, tout simplement. « J’ai servi de mouchoir, je ne suis plus à ça près… Je peux faire un bon oreiller je crois. », de l’humour, encore un peu douloureux, mais c’était le mieux que je puisse faire, le plus de légèreté que je pouvais apporter.

ft. Eshani

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Quand avais-je prit autant d’importance pour elle ? La réponse était assez simple, « Quand tu en as pris autant pour moi… » murmurais-je dans un sourire, dans une caresse vaporeuse qui trahissait au combien je n’aurais su le dire, simplement le constater aujourd’hui. Elle était ce que j’aurais du m’interdire, ce que je n’avais plus le droit d’avoir. Pourtant elle n’était pas à remettre en cause et au contraire même.

Elle devait dormir à présent, se reposer, ce qu’elle accepta de faire avant de parler une langue dont j’ignorais tout. Je n’en comprenais pas le sens, mais dans ses mots, dans ses gestes, je devinais une douceur dont je n’aurais de cesse de m’abreuver jusqu’au levé du soleil, jusqu’à ce que le jour ne se lève et qu’avec lui, son visage encore meurtri par la douleur et les pleures se révèle lentement dans mes bras. J’allais doublement à l’encontre du règlement, mais était-ce grave quand ma présence signifiait que l’école avait été préservé ? Qu’elle aussi avait eu un jour de plus, quelques heures de gagné avant de devoir affronter son destin. Si je n’en avais rien à faire de me faire épingler, d’être convoqué et sanctionné, ce n’était pas son cas, pas à présent que je sais, pas quand ma présence pourrait jouer contre elle, contre sa défense, contre sa liberté.

Pouvait-on laisser un monstre en liberté si celui-ci ne respecté pas les lois ? Le règlement ? Non, j’en doutais… Pas quand les sorciers et les hommes oubliaient qu’ils pouvaient être eux-même des monstres. Alors doucement, mes doigts caressèrent la délicatesse de ses épaules, la guidant lentement vers un réveil sans accros, d’une seconde nuit sans cauchemar malgré l’absence de potion. J’avais pris un risque en soit, un risque inconsidéré. Je n’avais pas conscience des limites, ni de la nécessité d’un traitement la concernant et je n’avais pas insisté pour celui-ci.

Dessinant des arabesque sur son crâne, je me noyais autant dans son odeur que dans ma volonté de la faire revenir à moi, en douceur, « Il fait jour… », murmurais-je alors, aussi bien pour ne pas être trop violent que pour ne pas réveiller les autres. Une voix masculine dans une dortoir, ça serait très simple à remarquer. « Je dois changer de forme avant que les autres se réveillent… Sinon tu auras des ennuis. » continuais-je, mes lèvres ayant fini leurs routes sur son front, sur sa tempe pour y déposer des baisers que je n’aurais pas du vouloir lui donner. Elle, comme bien d’autres, m’étaient interdite, enfin pas en tant que femme officielle. Qui plus est son sang serait toujours inférieur au mieux, sa malédiction en prime pour enfoncer le clou de l’interdit. Je n’avais pas le droit et pourtant…

Rien chez elle me poussait à partir. « Si ce n’était pas aussi dangereux pour toi, je ne bougerais pas, mais je ne veux donner aucune raison à personne de te maintenir loin d’ici, de moi… » continuais-je en la sentant revenir doucement contre moi. Elle devait s’éveiller et se protéger. Je ne voulais simplement pas que la différence de température entre mon corps et celui du fennec ne provoque une souffrance et une douleur inconsciente. Elle devait être prévenu, pas forcé à accepter ce fait.

ft. Eshani

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Elle avait fini par se réveiller, par revenir à elle avant de souligner que je serais puni, « Rien n’interdit à un animal de venir dormir avec toi. » murmurais-je avant qu’elle ne s’inquiète du fait que je puisse sortir sans problème. « Oui, il y a des portes pour les petits animaux et j’y passe. », ajoutais-je en silence avant qu’elle n’assure que personne n’irait voir derrière ses rideaux sous risque qu’elle ne hurle. Elle l’avait déjà fait. Regardant ce qu’il en était derrière le rideau, j’avais reprit forme animal alors qu’elle m’assurait qu’elles étaient dans la salle de bain. Bonne chose. Même si je naviguais assez entre les maisons pour que je ne retienne l’attention de personne.

S’approchant de moi, elle posait son front sur mon crâne, assurant qu’elle ne savait pas quand elle serait convoqué, mais elle ne serait pas seule, je ne devais pas m’inquiéter. Elle m’avait promis de revenir, alors elle le ferait. Appuyant mon chanfrein sur son visage, je m’y frottais comme un animal qui cherchait à marquer quelque chose à son odeur. Ce qui était peut-être cas avant que je ne recule, léchant rapidement sa main avant de désigner ce qu’il y avait sur sa table de nuit, poussant la bouteille de jus sur le lit pour l’inviter à boire pour reprendre un peu d’énergie. Sautant alors du lit, je retrouvais le sol, puis les couloirs pour rejoindre mon propre dortoir, très clairement fatigué par cette nuit qui n’en avait pas été une.

Et la journée fut loin d’être terminée. J’avais été convoqué par le professeur de sorcellerie, j’avais du lui faire face, savoir ce qu’il voulait, mais surtout entendre. Ce que je savais. Difficile de vraiment se concentrer jusqu’à ce qu’il n’affirme qu’il ne dirait rien, qu’il nous faisait confiance. Il fallait simplement… Ouais, bon, j’allais éviter d’y penser et j’allais simplement attendre de la retrouver, un peu plus tard dans la journée, quand il nous fut possible de parler, qu’être de nouveau à deux, hors du flot des autres, « Tu… As un cours ? » demandais-je en venant à sa hauteur, le visage marqué par la fatigue… Au moins j’avais pu essayer ma potion sur moi, ce n’était pas forcément un mal. « La tour d’Astronomie ça te dirait ? », pour y faire quoi ? Je n’en savais rien, mais après cette nuit, le coup de pression qu’Amos venait de nous faire, j’avais besoin de calme, de souffler et je voulais confirmer qu’elle allait bien. Qu’elle n’avait pas à souffrir de tout ça. J’avais rajouté une ligne et surtout une problématique sans doute, « Pour parler de ce qu’il a pu dire ou sous entendre… », car ce n’était pas quelque chose qu’un autre aurait dû dire à notre place, car peut-être que dans le fond aussi, il avait soufflé une réalité que je refusais d’accepter tant cela impliqué qu’on soit loin de tout ce que mon éducation m’avait offert. Une liberté que j’aurais voulu pouvoir assumer, consumer, mais quelque chose qui serait lourd, trop sans doute… Je m’en fichais des sanctions, des menaces, de ce qui pourrait se passer car je ferais tout pour qu’elle ne flanche plus, pour qu’elle ne soit plus en danger. Je voulais simplement qu’elle n’ait pas peur de moi, de ces intentions silencieuse que je refusais de lui attacher.

ft. Eshani

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Le chemin avait eu au moins le mérite de me vider un peu la tête, quoi que rapidement, ses mots eurent raison de ce vide. Elle était désolé pour ce qui avait été dit, elle ne voulait pas que je sois impliqué. Elle aurait pu assumer seule, mais l’homme n’avait laissé aucune chance. « Il a fait ce qu’il devait faire et grâce à lui, tu n’as pas à quitter l’école. » assurais-je dans un sourire doux avant d’aller à la rambarde pour m’y glisser et retrouver l’ivresse du vide. Sa guérison était imminentes, mais je ne devais pas subir les conséquences par sa faute. « Je ne subis rien. », je n’avais eu aucune sanction, bien au contraire. Je devais juste faire attention à elle et respecter une règle étrangement réaliste.

Je n’étais pas le seul à m’en inquiéter, car elle s’excusait de ses sous entendus, l’homme semblait pouvoir lire en elle et elle n’avait pas pu lui cacher mon importance. Elle aurait sans doute préféré qu’il n’en parle pas et… Elle s’excusa pour l’insulte ? Fronçant les sourcils en me tournant vers elle, le balayait son visage avant de regarder à nouveau le vide et répondre un peu douloureusement, « Une insulte ? Pas vraiment… En fait vraiment pas… Plus une réalité. », soufflais-je en me pinçant les lèvres, « Mais entre ce que j’aimerais pouvoir t’avouer ou ressentir librement à ton égard et ce que mon statut m’obligera toujours à faire il y a une différence. », c’était si évident à dire et pourtant terriblement douloureux. Car peut-être que pour la première fois depuis le début de ma vie, je trouvais réellement quelque chose d’injuste dans mon existence. Elle ne méritait pas d’être une femme dans l’ombre, mais ma famille ne méritait pas que je lui tourne le dos.

« J’ai juste pas le droit d’être injuste avec toi non plus. », car il était évident que ça ne serait pas responsable, pas respectueux. L’homme avait vu juste, bien trop juste. Après hier soir, lorsque je pus la calmer, la tenir contre moi, j’avais… Elle avait compris, elle avait toutes les raisons de le faire. Ce n’était que l’aboutissement à des semaines d’évolution, de progression vers l’autre jusqu’à atteindre ce jour. « Mais ne t’excuses pas pour ce qu’il a pu dire, c’est juste… Que ce qu’il a dit… Je veux pas que tu penses que je veux profiter de quoi que ce soit. Ce que je peux ressentir n’a pas lieu d’être et je n’aurais pas de mauvaises intention à ton sujet. Promis… », je n’abuserais pas de sa confiance, « Si j’ai demandé à venir souvent dans ton dortoir, c’est simplement car je suis bien avec toi, je n’essaie pas de te forcer à faire ou a devenir quoi que ce soit. », je ne voulais pas que ce qu’il avait sous entendu la mette mal à l’aise, la force à reculer. Elle devait me croire. Je savais vivre en étouffant ma volonté. Je savais vivre en suivant la volonté des autres. Ça serait juste douloureux.

ft. Eshani

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Je ne sais pas à quoi je m’étais attendu au juste, pas à quelle réaction j’aurais pu prétendre, mais l’entendre me dire qu’elle savait et que c’était suffisant m’ébranla partiellement. Elle ne réagissait pas comme d’autres et je ne savais pas pourquoi ça m’étonnait. Peut-être que j’avais fini par voir ça comme une normalité, que j’avais fini penser qu’ici, personne ne respectait les obligations de sang, à commencer par Adelaï et Keith… Quoi qu’Aurora me semblait déjà plus raisonnable. Alors oui pourquoi c’était injuste ? Dans un sens je savais que ça l’était car elle ne méritait pas que la moitié de toute chose, mais ne pas lui laisser le choix le serait en effet plus.

Elle était libre de penser, même si elles n’étaient pas autorisés, elle ne pouvait pas non plus les partager, juste les laissait vivre. Elle n’était pas désolé, je n’avais pas à l’être. Je n’avais simplement pas le droit de lui demander d’y renoncer, ce dont je serais incapable. Egoïstement sans doute. Mais je ne pouvais pas lui demander de m’effacer de sa vie. J’avais plus de retenu c’était tout. « Je crois que lorsqu’on a le droit à la liberté, c’est une pensée courante. Vivre et ne pas reculer. », une autre façon de dire qu’elle préférait les remords aux regrets.

Elle m’avait déjà autorisé à venir la voir quand je le voulais, quand j’en avais envie, si elle se sentait mal, elle me le dirait, mais ce n’était pas le cas. Comme je n’avais pas peur d’avoir des sentiments pour elle, pas peur d’avoir cette sensation bien connue qui revenait pulser dans mes veines, c’était plus que je n’en avais pas le droit. Elle n’était pas contrainte à des pensées, non, à des actions. Elle avait juste des envies. Tournant la tête à ses mots, j’étais pas bien sûr de ce qu’elle voulait exactement me dire, mais j’avais saisi l’idée.

Elle ne se pensait pas si avide et moi je ne me pensais pas si égoïste à désirer rester ici, à ses côtés. « Je n’ai jamais été mal à l’aise avec toi… T’es bien la seule avec qui c’est arrivée ici… », murmurais-je en repensant à tout. Je n’avais jamais été un garçon sage, dans la retenu, du moins en privé, en publique j’avais toujours été parfait, sans ombre, sans accroc malgré la débauche dans laquelle j’avais pu tomber. Ici… Il n’y avait jamais vraiment eu de différence, j’étais simplement étouffé dans mon devoir, incapable de dissocier quoi que ce soit. Elle, elle n’était pas à l’aise avec les contacts physique, elle n’avait connu que la douleur et la souffrance. Le monde était brusque, mais je ne l’avais jamais été, j’avait toujours fait attention, j’avais toujours été précautionneux et elle avait beaucoup aimé. « C’est que personne ici n’a la véritable valeur des gestes… », soufflais-je simplement, « Mais ce n’est pas censé faire mal ou être brutal… », mais ça elle le savait.

Maintenant quoi décider ? Pouvais-je simplement lui imposer ça, quoi qu’elle ait pu dire ? « C’est égoïste, mais je n’arrive pas à penser à un demain sans toi. J’ai autant besoin de toi que tu pourrais en avoir besoin de moi. », alors est-ce que je voulais le verbaliser ? Non, pas pour le moment… Avançant ma main vers la sienne, je frôlais sa peau avant d’ouvrir mes doigts, l’invitant finalement à accepter ou non ma présence. Je ne pousserais pas, je n’avais rien à réellement offrir si ce n’est ça, une douceur sous couvert d’un secret.

ft. Eshani

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Est-ce que ça avait seulement le droit d’être aussi évident ? Est-ce que j’avais seulement le droit de me sentir aussi bien ? Oui, car elle était dans la même aisance, refusant de s’interroger sur des sujets inutiles, d’attendre des questions n’ayant pas d’importance. Je devais simplement rester avec elle si c’était ce que je voulais, ou la quitter si c’était nécéssaire. Aussi simplement que ça ? Ce n’était pas terriblement injuste ? Peut-être, à bien des niveaux, ça serait injuste, mais en même, n’était-ce pas nécéssaire ? Je ne pouvais que la remerciait de simplifier les choses, d’accepter mon éducation sans forcer les choses, sans vouloir me faire entendre raison sur quoi que ce soit. Je n’avais pas à avoir de cas de conscience, pas quand je n’étais pas un monstre, pas hors de mes droits.

Les relations n’étaient pas censé faire mal, comme le contact des autres. Je les évitais par éducation, elle par violence. « Oui. », murmurais-je, refusant de pouvoir aller contre sa réalité, contre son monde. Elle en avait assez souffert pour qu’on fasse l’effort de l’accepter, de la comprendre. Mais au delà de ça, je refusais en réalité de lui tourner le dos, d’imaginer avancer sans elle. Sans prononcer les mots, je les laissais entendre. J’avais autant besoin d’elle qu’elle de moi. Approchant ma main, je frôlais la sienne avant d’ouvrir mes doigts, l’invitant à la prendre si elle le voulait, ne forçant pas dans le cas contraire. Mais elle accepta, glissant ses phalanges entre les miennes avant que je ne la capture en douceur. Un pacte silencieux et égoïste, car elle l’était sans doute aussi.

Avide, égoïste, loin de l’image d’une gentille fille qu’elle pensait être. « Tu aies gentille… Bien plus pures que des dizaines de filles ici… », la pureté n’était pas la même pour tout le monde, c’était une évidence. Mais elle, elle savait où s’arrêter, quelles limites ne pas franchir. Elle n’était pas une autre, elle acceptait tout ce qu’elle était. Étirant lentement mes lèvres lorsqu’elle demanda si j’acceptais de lui apprendre à voler dans six mois, « Oui. », c’était évident, j’étais déjà là pour l’aider au quotidien, pour lui apprendre ce qu’elle souhaitait, lui apprendre à voler ne serait qu’une formalité, à plus d’un titre. « Et le temps que tu aies ton permis de transplanage, je pourrais t’emmener voir le monde. », une autre promesse qui n’engageait rien, si ce n’est ma volonté de la voir sourire et de l’entendre rire plus souvent.

Elle avait ôté un poids en acceptant, en ne cherchant à ne pas nommer la situation. Elle m’avait libéré, me laissant accepter aussi que j’avais ce droit sous couvert de la discrétion. « Mais d’ici là ça ira mieux… Tu ne seras plus seule les nuits difficiles… Je t’apprendrais à me contacter sans ta baguette. », a envoyer des messages de secours au besoin, à me prévenir quand c’était trop dur. Je devais être là pour mon frère, je ne pouvais pas être à ses côtés chaque nuit, mais je pouvais au moins l’entendre, savoir quand elle aurait besoin de moi. Un sourire doux sur le visage, un regard tendre et mon pouce qui caressait simplement la peau de ses doigts. C’était suffisant pour le moment, pour me laisser réapprendre à accepter ce qui m’avait tant blessé par le passé. Juste une pause. Juste un naturel évident. Elle m’avait libéré d’un poids. Sa malédiction avait brisé les chaines de la mienne…

ft. Eshani

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Je ne savais pas exactement ce qu’il y avait dans six mois, je savais simplement qu’elle serait libéré et qu’elle pourrait vivre entièrement. Ce n’était pas une question d’attente, de sexe, d’envie d’outre passer les limites car sur ce point, étrangement, il n’y avait aucune urgence. Je n’attendais pas ça d’elle, bien au contraire, l’idée d’y céder avec elle me faisait craindre de la perdre, qu’elle ne se rappelle des souvenirs douloureux qui l’éloigne de moi. Alors je pouvais simplement lui promettre que passé ce jour, lorsqu’elle serait libre, je l’aiderais à voir le monde différemment, à commencer par le balais, par une sensation plus puissante qu’aujourd’hui et puis, après le monde, bien plus largement.

Pour l’heure elle devait se déplacer comme une moldu, passer du temps dans les transport sans voir ce monde qu’elle désirait tant. Elle voudrait voir la Thaïlande, pour ces temples et puis Hawaï pour ses plages, car elle n’en avait pas chez elle, et qu’ici… Non ici ce n’était clairement pas ça. « Non, je ne suis resté qu’en Corée, au Japon, en Angleterre et en Écosse, je n’avais pas de nécessité d’aller ailleurs et mes parents n’avaient pas besoin que j’aille ailleurs. », j’en avais vu autant qu’elle, simplement j’avais le droit de le faire. Alors je n’avais pas vraiment de préférence, je n’en connaissait pas assez, je n’avais pas de comparatif au delà de la beauté de mon propre pays. « J’ai pas vu assez de monde pour savoir ce que je préfère… », assurais-je avant de la nuit, de comment elle pourrait m’appeler si jamais ça l’allait pas.

Je pouvais lui apprendre à m’appeler. « Oui, en utilisant les même principes que lorsque je fais apparaitre des bouteilles. », elle aimerait, mais elle n’en aurait sans doute plus besoin. Elle avait été ensorcelé avec un sort d’Alarme pour ne pas oublié, le genre de sort hyper bruyant qui ne risquait pas de lui faire peur justement ? « Tu dois pas éviter le stresse ? Une alarme aussi violente, c’est pas… Violent ? », quoi qu’il en soit, quelque soit son état, je pouvais quand même venir quand elle allait bien. « Ok… », pas besoin de lui rappeler que je ne serais pas un danger. Certes ça serait mentir que de dire qu’elle n’était pas magnifique, que dans d’autre situation, je n’aurais pas accepté d’y perdre mon âme, mais pas avec elle. Elle ne pouvait avoir ce que je pouvais réellement lui offrir, elle serait toujours dans l’ombre, à une place fort peu enviable dans un sens. Mais elle n’y serait pas simplement pour combler un besoin charnelle, bien au contraire, elle apportait tout ce que je ne trouverais pas ailleurs et dans un sens, établir ce genre de relation me changeait de ce que j’avais vécu.

Besoin de ne céder à aucune pulsion pour être important. Elle l’était déjà. Bien plus que n’importe qui avant elle.

« Amos est bien plus perspicace que les autres personnes ici… », soufflais-je tout simplement, conscient qu’il devait avoir l’habitude, savoir que les élèves ne restaient pas souvent à leurs places, « Tu veux que je vienne ce soir ? », demandais-je toutefois, sachant que j’avais besoin de dormir, que je ne pourrais pas tenir plus longtemps et que la pleine lune était bien trop proche pour que je me permette un nuit blanche de plus.

ft. Eshani