ft. Ayden Gimhae
Une journée père-fils
Le regard fuyant de son fils, le sentiment de honte qui semblait s’installer sur son visage… Hyo-Jin connaissait parfaitement ce dernier. Ayant lui-même passé une enfance plutôt agitée en terme de dynamique familiale, il s’était souvent senti comme le mouton noir de la famille. Ayant toujours été différent, il avait toujours eu l’impression de ne pas être à sa place, de déranger et d’être une honte pour les Gimhae. Jusqu’à l’adolescence, période dans laquelle il avait commencé à forger ses propres opinions au gré de ses expériences. Puis lorsqu’il était devenu un homme, il avait assumé qui il était, s’affirmant sans difficulté et acceptant d’être renié par la même occasion. Toutefois, le cas de Ayden était bien différent… Son fils était rongé par le désarroi. Désarroi créé par leur culture, l’importance d’être un élément positif pour la famille. Désarroi créé par son empathie, à l’idée de blesser sa famille par sa propre détresse. Désarroi créé par la gêne de déranger, l’envie de ne pas être un poids pour les siens. Même si le père comprenait ses intentions, il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour ce dernier, parce qu’il l’aimait et désirait lui enseigner une chose, l’unité. Alors qu’il exprimait avoir tenté de le dissimuler, l’homme ne pouvait alors s’empêcher de lui sourire avec amusement,
-Ho… Ta mère à véhiculer beaucoup de mot et d’idée… Mais rien que ton vieux père ne peut pas contenir.
Oui, Mary avait présenté beaucoup de scénarios en lien avec cette femme qui avait blessé son bébé… Beaucoup de propos venimeux, à la limite du meurtre… Rien qu’un massage ne pouvait apaiser ou diminuer. Et lors de moment de colère plus grand? Rien que ses mains ou baisers n’avaient pu échapper. Après tout, ils n’avaient pas eu quatre enfants sans raison! La passion restait un élément des plus présents chez le couple et elle était toujours présente avec les années passées. Un mariage heureux, réussi… Élément que Hyo-Jin souhaitait à ses enfants dans l’avenir.
Ayden s’ouvrait alors sur ses émotions, sur son ressenti et son relationnel. Son fils n’était du type bavard au quotidien et c’est avec une attention particulière que le père de famille écoutait son fils. Même si les mots entendus et l’observation des émotions de son enfant lui faisaient mal, Hyo-Jin l’écoutait en dissimulant toute souffrance. Parce que basculer dans la sympathie au lieu de l’empathie pourrait ralentir son fils, qui ne voulait jamais déranger ses parents. Il restait donc fort, à l’écoute et patient. Écoutant les raisons de la rupture avec une certaine frustration, alors qu’il se disait qu’il n’aurait pas dû retenir Mary, à bien y penser. Et face à tant d’incompréhension et le bascule dans la voix de son fils, l’homme d’affaires se redressait pour venir poser un genou au sol devant le sorcier. Attrapant les mains de ce dernier dans les siennes, il posait son regard dans le sien avec une certaine fermeté, mais énormément de tendresse, alors qu’il répondait aussitôt,
-Tu n’as rien fait de mal, Ayden. Tu lui as tout donné de ton être et tu n’as pas agi comme un con. Nous avons tous une façon différente d’exprimer notre amour et si elle ne l’a pas compris à travers tes gestes… C’est sa perception qui doit être travaillée. Tu n’avais pas à avouer tes sentiments plus tôt si tu n’étais pas prêt et elle aurait dû avoir plus de respect pour ton rythme de cheminement dans votre relation. Tu as été victime de jalousie malsaine, provenant d’une femme possessive. Il n’y a rien à comprendre mon fils, tu n’as commis aucun tort dans cette histoire.
Avec une certaine force, Hyo-Jin se redressait alors pour le serrer fortement contre lui. Le serrant dans ses bras de façon protectrice, avenante, alors qu’il ajoutait dans un murmure,
-Tu n’as mérité aucun des traitements qu’elle t’a offerts. Je suis désolé, mon fils, que ce soit l’image de l’amour qu’elle t’ait offerte.
Il continuait alors de le serrer contre lui avec plus de douceur, le relâchant lorsque le sorcier semblait quémander plus d’espace. Retournant à sa place, Hyo-Jin venait chercher sa tasse de café d’une main, alors qu’il coupait une pomme pour en déposer la moitié dans l’assiette de son fils. Il profitait du fois que son fils entame son repas pour répondre alors à sa question, d’un ton doux et rassurant,
-J’ai eu plusieurs expériences avant ta mère et elle ne m’a jamais reproché mon passé, pas une seule fois. Le passé contribue à la création de notre personnalité, de notre maturité. Il vient forger notre être et définir qui nous sommes. Peut-être ne serais-je pas le même père sans certaines de mes expériences? Tout comme je n’ai jamais reproché à ta mère son passé. Nous nous acceptons pour qui nous sommes, dans notre entièreté. Que cela soit pour notre passé, notre présent ou le futur que nous désirons.
Prenant une petite pause, il prenait une gorgée de café et rajoutait alors,
-Voilà comment fonctionne un couple harmonieux. Avec de la confiance, communication, du respect et une acceptation des limites de l’être aimé. Il faut accepter son partenaire pour qui il est, il ne faut pas chercher à le changer. Mais cela, Ayden, tu le comprends et l’applique déjà. Je suis désolé que tu n’aies pas reçu le même traitement en retour.