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Erin Wheeler
Erin Wheeler
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I should stop
ft. Ayden Gimhae
28 Janvier 2023


Il y a des promesses faciles à tenir et d’autres que l’on se fait sans réellement y croire. Ce soir avait fait partie de la seconde catégorie. Cela faisait une semaine que j’étais restée à Poudlard, presqu’enfermée, je ne sortais de mon bureau que pour manger quelque chose une fois par jour, mon café étant directement monté par des elfes assez gentils pour ça. Ainsi, j’enchaînais les cours, les corrections et les soirées de solitudes sans même chercher à croiser âme qui vive. Pour dire, je ne m’étais même pas rendue aux entraînements de Quidditch depuis la rentrée, abandonnant lâchement mes collègues et amis.
Il y avait deux raisons à cela. La première était que je n’avais aucune envie de devoir me forcer à sourire. Les cours me suffisaient pour ça. Et la seconde était que je n’avais pas pu discuter avec Amos, il n’était donc pas au courant de ce qu’il s’était passé la semaine précédente et je refusais à ce qu’il puisse lire dans mon esprit ce qui tournait encore quoiqu’à moindre mesure, bien heureusement, le temps faisant son effet. Oh. Je n’avais pourtant pas été « seule » toute la semaine. A intervalle régulier, un jeune homme, ce jeune homme, s’était fait rappelait à mon bon souvenir. Croisé dans les couloirs, devant ma salle de classe alors que je faisais entrer les premières années, ou « simplement » par des présents dont il ne se cachait pas être le destinataire. Cela avait d’abord été des gousses de vanille. Un présent qui pouvait paraître idiot mais qui fut accueilli avec un étonnement bien rapidement effacé par une certaine gêne… Ayden ne reculait donc pas. Bien au contraire. Par trois fois je tentai de lui rendre son présent… En résulta un bouquet de fleurs sauvage dès le lendemain sur mon bureau. Evidemment. Ou pas. Et plus je tentai de ne pas le croiser, plus Ayden Gimhae se trouvait sur ma route. Pour le peu que je sortais de mon bureau… Cela allait finir par être assimilé à de la sorcellerie. Toute ironie écartée.
Alors était-ce le manque de contact sociaux ? Cette envie d’oublier ? Cette gêne qui ne disparaissait pas ? Cette présence accrue dont je n’arrivais pas à me défaire et qui commençait à me rendre chèvre à défaut de me déplaire – car il était faux et même mensonger d’imaginer que ces cadeaux ne fasse aucunement plaisir et c’était justement parce qu’ils me faisaient plaisir que cela me rendait d’autant plus folle. Apprécier les cadeaux d’un étudiant. J’étais ainsi tombé bien bas. Alors pourquoi ne pas continuer ?

Cette soirée… A vrai dire cette soirée avait été la même que la dernière la semaine précédente à la différence prêt que je n’étais rentrée chez aucun moldu, envoyant sur les roses tout ceux qui voulaient m’approcher. Non. Je n’avais envie d’aucun contact. Rien. Juste… Oublier. Et c’est ce que je fis. Plus ou moins. Disons que je pensais surtout à rentrer et à comment j’allais rentrer qu’autre chose.

Il était près de 3h00 du matin lorsqu’enfin j’arrivai aux Portes du Château. Cette fois, je n’allais pas faire de bruit. Rien. Ainsi pris-je une grande inspiration, les yeux plissés, concentrés sur mon but : ne croiser personne. J’avais encore fait n’importe quoi et le risque de me faire renvoyer se rapprochait, inexorablement. Je jouais avec un feu que je ne maîtrisais même pas quoique je puisse en penser. Enfin… Non. Je n’imaginais même pas le maîtriser, juste… Faire avec. J’admettais que ce n’était pas la meilleure chose à faire, j’admettais que c’était même la pire mais… Je ne savais pas quoi faire d’autre. Juste oublier l’espace d’une soirée. Et rentrer comme si j’étais une adolescente qui risquait de tomber sur ses parents.

Des parents qui avaient pris la forme d’un homme. Entrée dans le château, mes chaussures à la main, je m’étais stoppée devant les escaliers, le regard presqu’honteux alors que l’on m’observait. Baissant la tête alors que je me savais prise sur le fait, je tirai sur mon short, une moue indescriptible au visage.

- Vous devriez être au lit, Ayden. Prononçai-je alors en avançant vers lui, avançant droit malgré le taux d’alcoolémie dans mon sang. Vous avez pas à être là. Retournez dans votre dortoir à Serpentard.

Décidément… Ayden serait à Serpentard, c’était définitif dès lors que j’avais bu.

- J’ai testé votre Juju litchi, tentai-je de prononcer. C’était super bon. Mais je préfère la bière avec du rhum. Et…

Que voulais-je dire déjà. Me stoppant en plissant les yeux, je penchai la tête. Mince… J’avais oublié… Bon. Pas grave.

- Allez ! Monsieur Ayden ! Dans ma chambre ! Heu… Non… Dans votre chambre ! Grondai-je faussement une main sur la taille en l’observant avec intensité avant d’avancer droit devant pour… A vrai dire lui foncer dedans.

N’ayant pas réellement calculer ma trajectoire, je n’avais pas non plus calculé qu’Ayden se trouvait pile au milieu de ma route. Et quand bien même je l’aurais calculé, la moindre des choses était qu’il se pousse pour laisser passer un professeur, non ? Visiblement pas. Et je fus donc stoppée. Le nez contre son torse, je levai le visage vers lui, les yeux plissés, collée à lui sans m’en détacher.

- Vous êtes sur mon chemin. Soulignai-je comme si ça n’était pas évident. Vous sentez bon, mais vous me gênez. Allez. Dans. Ma. Chambre. Tout de suite. Ordonnai-je du mieux que je pouvais, me trompant encore d’adjectif possessif sans même que je ne me rende compte.


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Erin Wheeler
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#6071 -

I should stop

Erin Wheeler & Ayden Gimhae

La semaine qui suivit fut assez… Distrayante. Ouais, le terme amusant serait sûrement plus adapté. La pauvre professeure Wheeler pensait véritablement que tu étais un petit joueur. Ou bien que tu n’étais pas pleinement sérieux avec elle. Sans doute l’on pouvait penser que tu t’étais donné un défi que de la séduire. Mais non, pas particulièrement. Tu la trouvais véritablement digne d’intérêt. Mais visiblement, elle te pensait trop charmé par son sang pour te rendre compte de quoi que ce soit. Tu pris donc l’initiative de lui prouver que non. Avec quelques petites attentions. Ayant bien retenu qu’elle appréciait la vanille, tu t’étais procuré des gousses de vanille que tu avais pu récupérer de Madagascar. L’ayant place dans une fiole, tu l’avais déposé sur son bureau. Elle semblait chercher un moyen de te rendre ce petit présent. En guise de “punition” elle eut le droit à un bouquet de fleurs sauvages à son bureau. Certes, tu n’allais pas conter fleurette ou te montrer des plus énamourés mais au moins, tu savais faire preuve de gentillesse et d’attentions. Quand tu la croisais, il t’arrivait même de lui faire des petits clins d’œil, des petits rictus… Evidemment, assez discret pour qu’on ne puisse pas voir que ce que tu faisais… Le but n’était pas qu’elle se fasse renvoyer mais plutôt de lui démontrer qu’elle avait de l’importance même si elle s’échinait à dire le contraire.

Pensais-tu avoir été excessif ? Non. Par ailleurs, tu savais que Wheeler n’était pas sortie de la semaine mais ce soir… Elle avait décidé de se barrer en douce. Comment le savais-tu ? Non pas que tu la surveillais mais tu avais pu voir que ses appartements étaient vides donc… Le constat était assez rapide. Elle allait encore rentrer à pas d’heures. Et tu étais bien décidé à l’attendre. Et… tu ne manquas pas… Puisqu’aux alentours de trois heures du matin… Elle était revenue, oh… elle avait bien essayé d’être discrète mais toi, tu l’avais grillé et elle aussi. Elle était encore complètement torchée… Elle t’appelait par ton prénom cette fois, tiens ? Oh, tu allais pas te priver de faire pareil.

« Mauvaise maison, Erin. Mais vous allez finir par y arriver un jour. »

Arquant un sourcil alors qu’elle s’avançait droit devant toi, tu ne te décalais pas et tu la laissais divaguer complètement. Bon au moins, elle avait goûté le soju litchi. La prochaine fois, tu l’emmèneras toi-même à ce stade, elle a pas du le savourer véritablement. Dans sa chambre hein… Oui, c’était clair qu’elle allait y retourner. Un soupir s’échappant de tes lippes avant que tu attrapes les cuisses de la professeur pour les agripper et ainsi la porter, elle était semblable à un bébé koala dans tes bras. Ou bien dans une posture qui pouvait être très intéressante sexuellement parlant mais… Tu allais tenter de pas y penser.

« Vos désirs sont des orders, allons dans votre chambre. »

Evidemment, tu n’allais rien lui faire de répréhensible, fallait pas déconner… Hm, ça sentait quand même le déjà-vu mais tu n’allais pas faire de commentaire sur ce point, elle avait pris la peine de mettre un short cette fois. La laissant enfouir son visage dans ton cou, tu secouais la tête intérieurement. Si elle sentait ton odeur, tu avais un doux parfum assez boisé, du santal avec une pointe de clou de girofle.
Une fois dans ses appartements, tu la déposais dans son lit mais en l’asseyant cette fois. Te mettant accroupie pour être à sa hauteur, tu inclinais la tête avant de la dévisager longuement.

« Pourquoi vous vous infligez ça ? Vous vous sentez vraiment mieux après ? L’alcool et la baise résout pas tout, Erin. Vous le savez très bien. Vous méritez bien mieux que ça. Une femme comme vous devrait être chéri comme un trésor et pas être convoité par des vautours. »

Des paroles bien douces et qu’elle avait sûrement déjà entendu aussi mais bon… Dans son état, elle allait soit se souvenir de la moitié des choses ou bien, elle se souviendrait de tout comme la première fois…

« Vu qu’on est entre nous. Vous voulez pas me dire ce que vous voulez vraiment ? Sans chichis ? »

Après tout, ne disait-on pas qu’une personne totalement bourrée disait toujours la vérité et ce qu’elle pensait être la vérité ? Ainsi, tu allais peut être avoir le fin mot de l’histoire. Pendant ce temps là, tu commençais à l’aider à retirer sa veste. Son charme était encore présent, tu avais une bonne trique mais tu contrôlais… tu avais fini par t’y habituer, il suffisait juste de serrer les dents mentalement et ça allait le faire… Tant qu’elle te touchait pas directement et qu’elle tentait rien, tu pouvais maitriser totalement.

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I should stop
ft. Ayden Gimhae
28 Janvier 2023


Mauvaise maison… Il était où alors ? Ce n’était pas franchement ce qui m’importait et j’haussai alors les épaules avant de lui foncer dedans. Mince… Son odeur était… Secouant la tête, j’avais tenté d’être autoritaire lorsque je me sentis être soulevée du sol, m’accrochant à son cou pour ne pas tomber avant d’enfouir de manière bien trop instinctive ma tête contre lui dans un soupir de mécontentement.

- Je suis pas un koala… Grondai-je légèrement avant que son odeur ne me frappe de nouveau.

Je n’étais pas la personne la plus sensible à toutes les odeurs, souvent, d’ailleurs, disait-on que je n’avais aucun nez – me permettant sans nul doute d’apprécier plus que de raison la cuisine anglaise, je l’entendais. Mais cette odeur là avait quelque chose de… Je n’en savais rien.
Trop éloignée de la réalité pour trouver des mots à ce que m’inspirait le parfum d’Ayden, j’avais fermé les yeux pour m’en imprégner, mon rythme cardiaque s’apaisant doucement, autant par ses mouvements que par ce parfum.

Je ne relevai la tête, ouvrant des yeux fatigués, que lorsqu’enfin je fus assise sur mon lit. L’observant alors qu’il se trouvait à ma hauteur, une moue entre songe et tristesse s’afficha sur mon visage. Pourquoi est-ce que je faisais ça ? Même moi je ne savais pas répondre à cette question. Enfin… Baissant les yeux, la moue s’accentua. Non, je ne me sentais pas mieux, au contraire même lorsque le lendemain arrivait. Mais sur le coup… J’étais libre, du moins était-ce ce que je pouvais ressentir. Je me sentais légère, en dehors de cette réalité que je n’aimais plus.

- Je mérite rien du tout… Grondai-je pour toute réponse, l’air presque boudeuse alors que sa question me faisait réfléchir.

Ce que je voulais vraiment ?... Bonne question. A vrai dire… Je voulais beaucoup de choses et parmi ces beaucoup de choses… Je savais que peu étaient accessibles ou le seraient de nouveau. Ainsi, retirant ma veste, je vins me mettre en tailleur sur le lit, les yeux perdus dans le vague.

- J’en sais rien… Admis-je alors. Mais tu étais pas censé être là, toi !

L’alcool avait un avantage non négligeable, celui de briser les barrières, et le vouvoiement en était une. De toutes les manières, à quoi bon le vouvoyer ? Il m’avait vu saoule, nue, imbécile, et il recommençait… Enfin plus ou moins. Alors quoi ? Je ne ressemblais en rien à une professeur. Autant agir de la sorte… Non ?

- Pourquoi est-ce que tu es si gentil ? Soufflai-je finalement sans répondre à sa question, reposant mes yeux dans les siens, ma main venant frôler son bras. Je suis une vieille fille triste et inutile, je sais faire que les attirer dans mon lit et toi tu es intelligent, tu sens bon, tu es beau et tu es jeune… Alors arrête avec tes cadeaux et tes clins d’œil. Tu mérites pas ça.

Rien, absolument rien n’était dit pour qu’il me prenne en pitié. C’était seulement les affres de l’alcool qui ravageait mon cerveau et notamment ma capacité de décision quant aux paroles prononcées. Oui, c’était ce que je pensais. Mais cela n’attendait aucune réponse de sa part. Juste un acquiescement et un départ.

- Tu es quelqu’un de bien, même si tu joues aux imbéciles. Soufflai-je alors, sûre de moi malgré l’alcool, en attrapant sa main. Alors retourne dans la salle commune des Poufsouffle (j’allais bien finir par avoir la bonne maison), et trouves toi une fille gentille qui te fera rire et qui sera intelligente. Oh et une fille qui aime la cuisine anglaise aussi, tu as pas le droit de vivre en Angleterre et de pas l’aimer. C’est péché ! Soufflai-je en riant doucement.

Deuxième avantage de l’alcool… Je pouvais passer des larmes aux rires sans même avoir une transition nette entre les deux.

- Tu verras un jour ! Tu m'inviteras à ton mariage et tu me diras "Professeur Wheeler, vous aviez raison, je mérite vachement ma femme" ! Dis-je en souriant alors, sa main dans la mienne désirant l'encourager à faire ce que je disais.


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I should stop

Erin Wheeler & Ayden Gimhae


Elle était vraiment mignonne. Oui, même complètement torchée, elle était cute. Par contre, elle commençait sérieusement à monter au niveau des octaves. Donc autant l’emmener dans un endroit où personne ne pourrait t’entendre taper la discut’ avec elle à trois heures du matin... Ainsi, tu la portais comme ce petit koala qu’elle ne désirait pas être, jusqu’à sa chambre.
Alors que tu l’aidais à se mettre à l’aise pour pouvoir dormir de manière plus ou moins confortable, tu relevais finalement la tête alors qu’elle te tutoyait... Bon, elle était complètement pompette donc... Tu pouvais pas vraiment lui en vouloir de faire tomber quelques barrières et en somme, ça t’arrangeait bien qu’elle le fasse. Qu’elle le veuille vraiment ou non. Puis... elle te demandait pourquoi tu étais aussi gentil ? Tes sourcils se froncèrent un peu plus alors que ses paroles vinrent à te heurter de plein fouet. Elle avait visiblement laissé tomber le tact et la douceur... Eh bin, c’était à la fois plaisant mais aussi déplaisant de l’entendre être aussi crue.

« Alors, je peux te remercier pour les compliments mais par contre, j’aime pas trop le côté dénigrant te concernant. Si tu étais une vieille fille triste et inutile, je serais pas là à t’aider à retirer tes chaussures. C’est pas de la pitié que j’éprouve pour toi, Erin. »

Oui, tu étais également passée au tutoiement. Ça ne servait à rien de continuer dans les marques de respect. Puis... tu clignais un peu plus des yeux. Cette phrase faisait écho dans ta tête... “Tu es quelqu’un de bien même si tu joues les imbéciles”... Ecarquillant doucement les yeux, tu sentis une pointe dans ta poitrine... comme si l’on venait d’empoigner ton cœur. Légèrement pris de court, tu parvenais à contenir tes réactions. Wow... C’était la première fois qu’on te disait un truc pareil... Même ta petite amie avait rajouté un “mais” à cette phrase... Pas elle.  
Par contre, elle continuait à divaguer complètement... Un soupir interne hurlait de s’échapper alors que tu secouais la tête un peu plus, serrant sa main. Tu toisais la professeure.

« Tu es pas croyable... Tu en as conscience ? »

Prenant une respiration interne pour ne pas perdre ton objectif. Tu mordais tes lippes en la dévisageant un peu plus. Elle avait vraiment l’impression que tu perdais ton temps ? Qu’elle méritait rien de bien ? Mais ça te rendait ouf intérieurement de faire ce constat.

« Donc... Tu me considères comme un mec intelligent mais... Tu remets en doute mon choix de te donner de l’intention ? C’est pas un peu contradictoire ? Professeur ? »

Oui, il y avait un brin de taquinerie... Mais dans le fond, est-ce que tu avais tort ? En soi... Retourner ses propos contre elle... C’était un peu fourbe mais autant lui montrer clairement qu’elle disait n’importe quoi. Caressant le dos de sa main alors que tu souriais faiblement.  

« Si je te donne de l’attention, c’est que tu es digne d’intérêt.»

Reste à savoir comment, elle allait réagir. Puis pour en rajouter une couche, tu continuais de la regarder et tu disais avec un calme olympien.

« Et puis... Si tu étais qu’une passade ou une simple lubie, je m’ennuierais pas à essayer d’apprendre à te connaître. »

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#6120 -

I should stop
ft. Ayden Gimhae
28 Janvier 2023


Il me tutoyait ? Pourquoi me tutoyait-il ? Aucun élève n’avait le droit de me tutoyer. Et que moi je le fasse ? Mmh… C’était peut-être se moquer de la charité de l’hôpital ou je ne savais plus réellement dans quel sens. Et puis ça ne voulait rien dire ! Mes parents avaient toujours dit que j’aimais aider tous les chiens boiteux, mais ce n’était pas parce que je les aidais qu’ils redevenaient souples et capables d’utiliser tous leur membre. Non, ça n’avait rien à voir. D’ailleurs soufflai-je profondément en fronçant les sourcils

- C’est pas forcément de la pitié. C’est juste que tu es bienveillant, notai-je de toute ma sincérité alors que je lui faisais remarquer ce que je pensais de lui.

Ayden était quelqu’un de bien. A vrai dire, je n’en avais jamais douté. Il était déjà en cinquième année lorsque je l’avais eu en cours pour la première fois dans mon rôle de titulaire. Bon élève, voire très bon élève, il n’avait jamais fait le zouave et… Et c’était à peu près tout ce que je pouvais dire sur lui. A part peut être qu’il n’avait pas l’âme d’un Serdaigle, mais ça tombait bien, si je n’arrivais plus à me souvenir de sa maison, je savais pertinemment qu’il n’était pas dans la mienne.
Ma main glissée dans la mienne sans que je m’en sois réellement aperçue, alors même que cela était de mon fait, j’avais ainsi continué à parler, parler, parler et encore parler. J’en avais même oublié les conseils que j’avais tenté de lui apporter, ne retenant que l’aspect culinaire qu’il n’aimait pas… Péché, c’était définitivement péché.

- Pas croyable ? Répétai-je alors en plissant les yeux. Je pourrais faire pire, alors je suis croyable. D’autant plus que la définition de croyable c’est un truc cru, enfin cru… Cru… Pas cru cuit… Enfin… Du coup… Je suis croyable puisque tu peux me croire. Je mens jamais, tu sais.

Cela n’avait peut-être pas beaucoup de sens pour le commun des mortels, mais pour moi, ça en avait. Du moins… Je me comprenais et c’était là le plus important. Je n’étais de toutes les manières pas la Directrice de Serdaigle pour rien. La moindre phrase pouvait être analysée, même avec deux grammes d’alcool dans le sang.
Mes yeux posés dans ses iris bleu grises, je l’observai alors, le dévisageant presque autant qu’il le faisait jusqu’à ce que sa remarque ne me fasse froncer les sourcils.

- C’est…

Tentant de trouver une explication rationnelle, logique et claire à cette contradiction, je fus bien rapidement heurtée tant à mon incapacité à raisonner de manière claire qu’au fait qu’il n’y avait juste effectivement aucune logique. Et si l’alcool commençait enfin à redescendre, lentement, certes, mais sûrement, je n’étais pas encore en mesure de disserter sur une question aussi épineuse. Ainsi attrapai-je un coussin de ma main libre pour tenter de le lui jeter à la figure… Le ratant assez fortement de quelque trentaine de centimètre, me laissant bête, fixée sur lui. Et cette fois… Même la sobriété n’aurait rien pu y faire au vu de ma maladresse…

- C’était ma réponse. Grommelai-je alors.

Un mécontentement qui s’estompa alors que je sentais sa main caresser la mienne dans une douceur que je n’avais pas connu depuis un mois maintenant, voire… Non. Ne pas y penser. Pas maintenant. Fronçant les sourcils, je soupirai de nouveau.

- Tu t’arrêtes jamais… Notai-je sans même que cela soit une question alors que je ne détournai pas le regard le moins du monde.

Troisième avantage de l’alcool, quand bien même il était en baisse… J’en devenais moins gênée de tout et n’importe quoi. Au contraire, je savais rester digne… Plus ou moins. Et seulement des fois, mais cette fois en faisait partie. Et je ne pus même m’empêcher d’esquisser un très léger sourire.
A vrai dire… C’était agréable de se sentir observée et appréciée, quand bien même il ne savait de moi que… Que savait-il de moi d’ailleurs ? Que j’étais professeur ? Et ensuite ? A la limite, il pouvait savoir la couleur de mes yeux… Surtout vu comment je l’observais… Non. Il ne saurait pas. Aucun élève ne saurait. Fermant les yeux, je me laissai alors tomber en arrière, sans même lâcher la main de l’étudiant qui fut dans l’obligation d’accompagner mon mouvement en se relevant pour s’allonger sur mon lit en même temps s’il ne désirait pas se faire mal et me faire mal – car Merlin savait que j’avais malgré tout de la force, aidée de mes treize ans de Quidditch.

Silencieuse, j’observai le plafond avec un intérêt certain avant qu’enfin je n’ouvre la bouche.

- Tu as pas répondu à ma question. Notai-je alors sans même tourner la tête. Pourquoi tu es si gentil ? Pourquoi maintenant et pas avant ? Tu dis que c’est pas de la pitié, mais ça y ressemble.

C’était une constatation malheureuse mais qui me semblait pourtant réelle. C’était aussi la preuve que je n’avais pas assez bu avant de rentrer à Poudlard, mon taux d’alcoolémie tendant à me rendre une conscience que j’avais alors perdu.
Et ainsi tournai-je la tête vers lui. Il était proche. Plus proche qu’il ne l’avait été jusque-là. Et il sentait affreusement bon. Une odeur qui de nouveau m’heurta sans que je n’en comprenne réellement la raison. Cette odeur, je l’avais déjà senti, enfin… Tous les étudiants avaient du parfum. Ils en avaient toujours eu et certains en aurait d’ailleurs eu plus besoin que d’autres, mais ce parfum-là…
Silencieuse, je le dévisageai alors, sans bouger, sans parler, respirant à peine alors que chaque inspiration m’accablait. Était-ce parce que l’alcool était encore là ? Ou ce maudit parfum entêtant ? Était-ce parce que ce soir n’avait été le soir d’aucun homme alors que j’avais refusé le moindre contact ? Qu’il était malgré tout d’une gentillesse infernale à mon égard depuis plus d’une semaine ? Mais c’était court… Une seule semaine… Enfin… Cela ne m’arrêta pas. Cela aurait dû mais… Non.
A la place de toute conscience professionnelle, morale, de respect et de je ne savais quoi d’autres, mon visage s’approcha du sien, doucement, lentement alors que je ne quittais pas son regard, ce dernier concentré sur ses yeux autant que son parfum s’imposait à moi… Et ce fut ainsi jusqu’à ce que mon nez ne rencontre le sien. Le souffle profond, légèrement tremblant, j’eus comme une hésitation qui n’en était pas réellement une, seulement un arrêt, une seconde de battement avant que mes yeux ne se ferment, mes lèvres reprenant leur course lente jusqu’à se poser sur celles d’Ayden.

Je n’avais envie de rien, je ne savais pas réellement ce que je cherchais, ce que je voulais mais… Je l’avais quand même fait. Ce n’était pas un baiser d’envie, de désir mais un baiser… Disons… Différent. Sans même le toucher hormis cette main restée dans la sienne, je l’embrassai, doucement, peu chastement, certes, mais dans une douceur telle que ce manque de mouvement en était presque étrange.
Combien de temps cela dura ? Bonne question. J’en avais perdu la notion du temps… Sans dire, d’ailleurs, que je ne l’avais déjà plu depuis plusieurs heures. Mais mon cerveau finit par me rappeler à l’ordre et je cessai cet échange presque trop brusquement pour moi, relâchant sa main pour tourner de nouveau la tête vers ce plafond bien plus vide qu’il ne l’était il y a quelques minutes à peine.

- Pardon. Dis-je alors, un peu trop sobre face à cette situation. Je n’aurais pas dû faire ça.

Sûrement était-ce moins pire que de se montrer nue mais… Non. Cela restait hors de propos. Qu’est-ce que j’avais fait ?...


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Même saoule, elle arrivait quand même à essayer d’argumenter. Déjà qu’elle était pas pleinement lucide dans ce qu’elle te racontait. Tu arquais un sourcil en l’écoutant parler... Non, elle était pas croyable, qu’elle le veuille ou non. Elle te complimentait mais refusait qu’on lui rende la pareille, c’était un peu fort de café non ? Mais bon, tu allais pas tenter de la convaincre dans cet état, c’était comme essayer d’apprendre à une enfant qu’il ne faut pas mettre sa main dans la bonbonniere.
Puis, elle te fit remarquer que tu ne t’arrêtais jamais... Euh... Enfin si, tu savais t’arrêter mais effectivement, tu étais borné. Esquivant sans grand mal cette tentative de meurtre par coussin, tu la regardais d’un air à la fois faussement réprobatrice mais aussi avec un léger soupir.

« Je sais m’arrêter, là j’en ai juste pas envie. »

La toisant un peu plus du regard, tu ne la quittais pas des yeux. Et... elle vint à se laisser tomber en arrière sans te lâcher la main. Un peu surpris sur le coup, tu fus entraînée dans sa chute, te retrouvant donc allongé à côté d’elle sur son lit. Bon... ça commençait à devenir tendu. Mais tu maitrisais, tu savais que tu le pouvais.
Alors que tu dévisageais ce plafond en te disant que tu allais sûrement te reconvertir en moine taoïste tellement tu parvenais à te contrôler, elle te demandait pourquoi tant de gentillesse. Tournant la tête vers elle, tu souriais faiblement avant de hausser les épaules.

« J’ai pas de pitié. Si quelqu’un m’intéresse pas, j’y prête pas attention. Si, je prends soin de toi et que je te donne de l’importance... C’est pour une raison. C’est pas à cause de ton charme car le charme donne du désir charnel. Moi... je veux te protéger. »

Protéger de ses démons, protéger de sa propre ivresse et surtout... elle ignorait à quel point, elle a toujours été un rayon de soleil bienveillant. Elle n’avait pas conscience de l’impact qu’elle avait sur les autres. A force de se concentrer sur son sang, elle en oubliait sa personnalité.
Gardant le sourire, tu la vis s’approcher, elle semblait brumeuse. Pour ta part, tu étais serein, ou du moins... tu essayais de le laisser paraître car intérieurement... son charme avait un effet certain, elle avait provoqué une réaction naturelle au niveau de ton corps... une réaction que tu étais parvenue à cacher pour éviter de la troubler. Et finalement, elle s’approchait un peu plus... jusqu’à ce que ses lippes se pressent contre les tiennes. Une vague de chaleur te gagnant alors que tu eus l’impression de perdre toute contenance.  Ta main libre vint à se lever, venant glisser sur sa joue pour accompagner ce baiser. Celui-ci te sembla bien trop court puisqu’elle tourna la tête en s’excusant... Ta gorge serrée, s’assechant presque en une fraction de secondes. Tu relachais sa main pour finalement te placer au dessus d’elle pour qu’elle te regarde de nouveau dans les yeux.

« C’est trop tard pour avoir des regrets, Erin. »

Tes phalanges glissaient sur sa gorge puis sa joue pour venir reprendre possession de ses lèvres. Cette fois et contrairement à elle, tu forçais la barrière de ses lippes, lui offrant une valse langoureuse. Ton bassin a une hauteur suffisante pour lui éviter de sentir cette rigidité bien présente. Tu dévorais ses lèvres, ta main quittant sa joue pour glisser dans ses cheveux puis tu interrompais le baiser avant de murmurer à quelques centimètres de ses lippes.

« Moi, je ne m’excuse pas de l’avoir volé, celui-là. Déteste moi si tu le désires, traite moi d’imbécile ou dis moi que c’est ton charme qui me rend si désireux... Je te répondrais que le charme d’une vélane ne fait pas tomber amoureux. »

Amoureux ? L’étais-tu vraiment ? A vrai dire, tu ne le savais pas... Ta vision de l’amour était si biaisé... Mais il fallait des mots pour que cela la percute, la trouble et lui permette de se rendre compte qu’elle n’était pas esclave de son sang. Te redressant, tu ajoutais en replaçant ton pantalon de pyjama.

« Si tu n’étais qu’une lubie, tu aurais déjà été retourné et baisé. Tu vaux mieux que ça et j’ai pas assez de patience pour uniquement courir après un cul que j’ai envie de prendre. Donc... arrête de penser que je m’intéresse à toi pour seulement te sauter. »

De toute façon... elle était tellement bourrée qu’elle ne se souviendrait pas de tout ce que tu avais dis. Du moins c’était ce que tu pensais. Alors que tu te levais du lit, tu souriais avec un brin d’amusement en rétorquant.  

« De toute façon, peu importe ce que je te dirais, tu ne t’en souviendras pas demain. Mais je te le répète pour qu’inconsciemment tu le saches. Tu m’as cerné, Erin. Je m’arrêterais pas. Car quand je veux quelque chose... je me donne les moyens de l’obtenir, peu importe la difficulté et le temps que ça me prendra. »

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- Me protéger ? Soufflai-je sans trop comprendre.

Me protéger de quoi ? J’étais adulte, je devais savoir me protéger seule et pourtant… Sa phrase résonnait en moins violemment, mon esprit ébranlé par des mois passés difficiles. Des agressions, une rupture difficile, un abandon… Mmh… Je n’avais pas vraiment passé les meilleurs mois de ma vie… Certes mais… Était-ce une raison pour vouloir me protéger ? Et puis… Si la deuxième agression n’avait pas pu être cachée à Poudlard, la première, elle, avait été tue pour ne pas inquiéter outre mesure alors… Pourquoi ? Pourquoi est-ce que cela me rassurait de ne pas me sentir seule et abandonnée ? Pourquoi ses mots étaient ils plus puissants que ceux d’Amos en qui j’avais pourtant une entière confiance ? Que ceux d’Elora, ou même de ma propre sœur ? De mon frère ou de mes parents ? A vrai dire… La réponse à cette question était, cette fois, on ne pouvait plus facile. Ayden était une personne que je voyais comme neutre, quand bien même mon sang le rendait sûrement moins lucide, il n’avait rien à gagner à se comporter de la sorte. Rien du tout…

Et ce qui devait arriver, ou plutôt ne devait surtout pas arriver, arriva. Comme attirée par une personnalité, un physique aussi, que je ne connaissais pas, par ses mots, par son parfum entêtant et par une douceur qui m’étonnait autant qu’elle me troublait malgré le manque certain de tact dans les mots… Je l’embrassai. Ni plus ni moins. Mes lèvres contre les siennes, je sentis sa main se poser sur ma joue, entraînant cette sensation de chaleur caractéristique de quelque chose que je refusais d’admettre.
Quittant ses lèvres dans un sentiment de frustration certain, je m’excusai alors rapidement de ce qui n’aurait jamais dû être au vu de nos propres positions. J’étais professeur, il était étudiant. C’était une erreur. Une erreur regrettable qui se devait d’être oubliée et regrettée…

« Trop tard ». Ce fut ses mots alors qu’il venait de se glisser au-dessus de moi, ses yeux bleus plongés dans mes iris noisettes qui l’observaient entre surprise et envie de retrouver ce que je venais de quitter il y a quelques courts instants seulement. Et comme s’il avait compris mon souhait imprononcé, ses lèvres reprirent possession des miennes dans une langueur qui me fit perdre toute contenance. Mes mains, doucement, vinrent agripper son haut, comme pour ne pas qu’il s’éloigne, comme pour que ce baiser ne s’arrête pas. Frissonnant alors que ses doigts s’insinuer dans mes cheveux, une moue indescriptible figea mon visage lorsque ses lèvres, à nouveau, quittèrent les miennes de quelques millimètres. Fixé sur son visage, la lucidité ayant totalement quitté mon esprit laissant place à une ébriété qui n’en était plus réellement une, je l’observai, écoutant ce qu’il me disait avant que mes yeux ne s’arrondissent à ses mots.

Figée, il pu sans difficulté se redresser, me laissant pantoise le temps de quelques instants qui me parurent affreusement longs avant, qu’enfin, je ne fasse de même, me remettant debout dans un mouvement qui indiquait bien que l’alcool m’avait enfin, doucement, rendu une part de ma lucidité, si ce n’était au moins de ma mobilité.

- Tu ne devrais pas. Dis-je presque brusquement en m’approchant de lui. Je… Je peux entendre que tu aies envie de « me sauter », comme tu dis. Soufflai-je en posant ma main sur son torse. Mais pas le reste.

Mmh… Peut être la lucidité n’était, en fin de compte, pas réellement revenue alors que je levai mon visage vers le sien dans un désir contenu de reprendre ce qui s’était arrêté.

- C’est interdit. On a pas le droit et… Il faut que tu arrêtes. Que tu retournes dans ton dortoir… Soufflai-je presque contre ses lèvres, sans même l’avoir réellement quitté des yeux. Va-t-en…


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Aveuglée par ses principes, par son entêtement et surtout par cette détestation d’elle-même, elle n’avait pas conscience de tout, elle se mettait de belles œillères. C’était son droit, c’était normal aussi. Après avoir subi tant de déceptions, tant de souffrances, elle ne voulait plus ressentir ces émotions si douloureuses. Ça te rappelait qu’elle avait un vécu plus conséquent que le tien. Ouais... elle avait dix ans de plus que toi, elle avait eu plus d’occasions d’être blessée, d’être déçue, d’avoir peur... Elle avait pas confiance en elle, tu en avais une bien trop conséquente. Tu pouvais bien lui en donner un peu, non ?
Par contre, tu n’avais pas anticipé qu’elle veuille t’embrasser. Ou que son corps réponde à la place de sa raison. Une “erreur” qui te galvanisait plutôt bien... Pour le coup, tu n’eus aucun remord à reprendre possession de ses lèvres, de goûter de nouveau la douceur de ses lippes, caresser la délicatesse de ses cheveux, effleurer la volupté de sa peau. Mais toute bonne chose avait une fin. Au fond de toi, tu luttais. Tu mourrais d’envie de t’unir à elle, de sentir sa chaleur englober ta rigidité, de l’entendre t’appeler, te supplier de l’achever... Un fantasme d’étudiant ? Une lubie passagère ? Non. Si c’était le cas, tu aurais déjà profité la première nuit et tu n’y serais pas revenue. Alors pourquoi tu te retenais ? Pourquoi tu ne parvenais pas à prendre ce que tu désirais tant ? Par respect... par désir de ne pas lui faire du mal et surtout... elle n’en avait pas envie mentalement. Elle te disait “non”. Même si son corps te scandait qu’il te désirait, tant que tu n’avais pas son consentement, tu étais incapable de passer pleinement à l’acte... Ou du moins... concrétiser réellement.

T’étant reculé afin de reprendre contenance... Tu prenais une grande inspiration interne alors qu’elle s’approchait... posant sa main sur ton torse, elle était si proche... tu sentais tes barrières céder à mesure que son souffle brûlant effleurait tes lèvres. Le dos de tes phalanges venant caresser sa joue, descendant jusqu’à sa poitrine sans s’y attarder, ta main empoignant délicatement sa hanche, tu murmurais contre ses lippes.

« Non. »

Ta conscience t’ordonnait de partir, tu aurais du le faire. Mais le refus était si évident, si tentant... tu la faisais donc reculer jusqu’à son lit, la poussant délicatement sur son lit. Tu ôtais ton haut, la laissant observer ce torse qui s’était musclé avec les entrainements intenses de Quidditch, puis tu repris d’assaut ses lèvres, comme envoûté par celles-ci avant de susurrer.

« Je ne te sauterais pas. Par contre... »

Rien ne t’empêchait de la porter jusqu’au comble de l’extase n’est-ce pas ? Ainsi... tu mordillais délicatement sa lippe inférieur, ta main libre glissant dangereusement jusqu’à ce short beaucoup trop court.

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Non. Ce fut sa réponse. Une réponse qui, à défaut de m’étonner, m’arracha un soupir autant de mécontentement que de soulagement. Au fond, avais-je réellement envie de le voir partir ? Si ma conscience, ma rationalité et mes valeurs me hurlaient que oui, il n’en était rien. Troublée par ce sentiment dont il avait parlé et qu’il n’avait pas le droit de ressentir, si tant était que ce fut le cas, par cette gentillesse et ces attentions qu’il m’offrait sans avoir rien cherché d’autre jusque-là, j’avais eu envie d’en savoir plus, d’en découvrir plus. Et ce baiser, ces baisers, ne m’avaient pas suffi. Entraînée par mon ébriété, par ma solitude et par son comportement, je m’étais complètement laissée dépassée par les évènements, regrettant tout en refusant d’arrêter ce qui était une erreur grave.

Et ainsi, je le laissai me repousser sur le lit, l’observant ôter ce haut sans même réagir à ce que cela signifiait. Non. Il en était fini de toute lucidité, de ma rationalité pourtant connue. J’observai l’étudiant d’un regard avide, perdue dans des limbes de désir pour une personne dont je n’aurais jamais du vouloir autre chose que des notes correctes à ses examens. Ce n’était ni de l’amour ni même de l’amitié, seulement un sentiment de sécurité, d’apaisement et de tentation interdite. Un mélange troublant, une aperception que je me refusais d’admettre d’un bout à l’autre, préférant me concentrer sur ce qui ne devait pas être fait sans avoir même l’idée de m’y opposer.

Il était beau. C’était un fait que personne ne pouvait nier, quel que soit son état de conscience. Mais la beauté suffisait-elle à me faire oublier la réalité ? Hé bien… Visiblement oui. Un frisson parcouru ma chaire de haut en bas de mon corps lorsque mes mains rencontrèrent son torse, délicatement. Ses lèvres reprenant possession des miennes dans une avidité à laquelle je répondis aisément, je me surpris à esquisser un sourire presque amusé. « Je ne te sauterais pas », avait-il dit… Je n’y croyais pas. Et si je savais pertinemment au fond de moi que c’était la pire chose qui pouvait arriver… Je n’étais plus en état de le refuser. Il ne se contiendrait pas. C’était une chose évidente pour moi.



Mon taux d’alcoolémie, entraîné par cet hédonisme autant que par la fatigue qui, à cette heure là de la nuit était bien trop importante, s’était révélé bas. Trop bas pour que ma conscience ne reprenne pas le dessus. Ou presque. Le souffle court, le regard posé sur Ayden alors que je venais de m’échapper de sa douceur, me décalant plus loin de lui sur le lit, j’eus un moment d’absence. Un simple moment qui me convainquit que mes pensées, mes envies étaient la meilleure chose à faire, paradoxalement à toute réalité. Et ainsi, laissant une dernière fois ma conscience éloignée de ma personne, je tirai doucement l’étudiant jusque dans le lit, l’obligeant à se coucher près de moi pour prendre place dans des bras qu’il m’avait offert sans même réellement le faire. Tremblante, ma jambe venant se glisser entre les siennes alors que ma tête se posait sur son torse. Je soufflai. Profondément. De bienêtre. De plaisir. D’épuisement.

- Reste là pour la nuit… Lui murmurai-je si bas que je doutai même qu’il l’ait entendu.

Me rendais-je compte de ce que je lui demandais ? En un sens… J’étais consciente de ce que je faisais mais… Grisée par le moment, je devais avouer ne plus réellement faire attention à cette réalité qui était la nôtre. Et le réveil allait être dur… Très dur.


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C’était peut-être une connerie, tu risquais sans doute de te faire renvoyer ou la professeure allait peut-être porter plainte pour agression une fois qu’elle aura retrouvé sa lucidité, mais... tu avais lutté, aussi fort que tu avais pu, c’était devenu trop pour toi. Donc... tu avais fait céder cette barrière. À tes risques et périls. Il était trop tard pour faire demi-tour et puis... tu avais fini par écouter ton corps. Celui-ci te scandait de la faire vibrer, de la transporter, mais aussi de l’aider à oublier.



Bien entendu, tu n’allais pas aller plus loin. Même si ton corps était bouillant, plus que prêt et surtout bien désireux... Il était hors de question que tu lui imposes cela. Alors qu’elle se reculait et se soustrayant à toi, tu te relevais en la laissant mettre de la distance entre toi et elle. Celle-ci ne dura pas bien longtemps puisqu’elle vint à t’attirer contre elle dans son lit, tes sourcils se fronçant alors que tu te laissais entraîné contre elle. Sa demande fut entendue, caressant ses cheveux, tu soupirais doucement. Aucun son ne pouvait t’échapper après tout.
Ainsi, tu la laissais s’endormir contre toi et... Pendant la nuit, tu la plaçais autrement, ton bassin placé sur ses fesses. Oui, tu dormais en grande cuillère avec elle. Ton visage au-dessus de sa nuque, ta respiration encore chaude... La pauvre allait dormir contre ta rigidité, mais elle semblait bien trop épuisée pour s’en rendre vraiment compte.

Succombant au sommeil également, tes bras l’entourant chastement pour le coup... Aucune main déplacée, elle allait rapidement s’en rendre compte le lendemain matin... Car pour ta part, tu n’étais pas un matinal... au contraire, tu étais de ceux qui avaient énormément de mal à se réveiller le matin... Ainsi, il y avait de fortes chances qu’elle se réveille la première... Mais tu étais bien contre elle, appréciant son parfum... elle était si douce, si plaisante. Si ça ne tenait qu’à toi, tu dormirais ici tout le temps... sa chaleur te confortait.  

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J’étais fatiguée. Tant émotionnellement que physiquement. Luttant contre ce que je désirais, j’avais fini par céder à des pulsions aussi inavouables que dangereuses. Qu’allait-il se passer après ? Une fois que la ligne rouge aurait été passée ? Je ne me posais pas la question refusant de voir la réalité telle qu’elle était : morne et triste. A la place, je préférai me laisse tomber entre des bras interdits mais qui me firent le bien dont j’avais besoin en cette soirée. Et ainsi m’étais-je laissée faire, laissée transporter dans une jouissance qu’il m’avait offert pour mon plus grand plaisir.

Un instant, l’on aurait pu alors croire que j’avais retrouvé mes esprits alors que je l’observai quelque peu hébétée mais… Non. Ce n’était pas le cas. Au contraire. Au lieu de nous arrêter là, au lieu de le faire partir et de retrouver une vie stable et saine, je m’embourbai davantage, l’entraînant dans mon lit. Oh. Non. Il ne se passa rien de plus. J’étais trop fatiguée et bien trop peu lucide pour réussir à lui accorder plus que ce qu’il n’avait déjà fait… Mais… Ce fut une autre chose qui vint alors s’imposer à moi et à mes envies. Une chose plus chaste, plus tendre et pourtant presque plus interdite.

Là, contre lui, la tête posée sur sa peau que je caressai distraitement, je m’endormis, plus paisiblement que je ne l’avais fait depuis quelques semaines. Et sans même que j’eus utilisé la potion de Merindah… Aucun cauchemar ne vint gâcher ma nuit, l’épuisement, sûrement, ayant fait son effet pour cela.

Les rideaux ne filtraient déjà plus le soleil lorsque je me réveillais le lendemain. Quel jour étions-nous ? … Dimanche. Oui… Je le savais. Quant à l’heure ?... C’était une bonne question. L’endroit ? Il me fallut de longues minutes pour que mon esprit ne s’ancre dans l’instant présent… Poudlard. J’étais à Poudlard, dans mes appartements. Soupirant d’aise, je me figeais alors rapidement. J’étais effectivement à Poudlard et… Merlin… Qu’est-ce que j’avais fait ?... Les images de la nuit me revenaient en tête. Presque toutes… Du moins… Celles dans cette chambre… Le retour à Poudlard étant devenu un flou artistique dans ma mémoire. Et pire que cela… Je sentais, dans ma nuque, le souffle chaud de celui qui avait… Il avait…

Incapable de bouger, un déferlement d’émotions vint m’assaillir de toute part. De la honte, tout d’abord, d’avoir osé faire subir cela à un étudiant, de la colère aussi, contre moi-même, de la peur alors que je risquais maintenant ma place à Poudlard, mon rêve d’enseignement et un petit quelque chose que je reléguais à une place bien moins importante, un apaisement, un soulagement même… Il ne s’était rien passé de « plus », nous n’avions pas été jusqu’à un point de non-retour quoique le point atteint soit déjà bien trop éloigné de ce que j’avais le droit de faire… Il n’avait rien fait, il avait… résisté ? La question n’eut pas réellement le temps d’être posée. Je fus soudain frappée par ma nudité, collée contre. Une nudité qui m’obligea à m’extraire du lit brusquement, comme piquée par un tisonnier, bousculant le pauvre étudiant au passage.

Cachée par les draps qui recouvraient alors mon corps, j’observai Ayden, perturbée par son torse nu autant que par sa décontraction. Par Merlin… Dans quels problèmes m’étais-je mise… Pourquoi diable avais-je à ce point eu besoin de boire ?!

- Je…

Je ne savais même pas quoi lui dire. Enfin si. Une chose. Une seule chose s’imposait à moi.

- Je suis désolée… Tu n’aurais jamais dû… On aurait jamais dû…

Au vu de ce qu’il s’était passé… Le tutoiement n’était visiblement plus une option… Les joues rouges de honte autant que d’inquiétude, je détournai alors le regard, ne sachant plus comment me comporter… Que devais-je faire maintenant ? Me dénoncer et démissionner ?...


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Franchir la barrière, succomber à l’interdit. Beaucoup de personnes disent que c’est une erreur qu’il vaut mieux rester dans les rangs pour mieux s’adapter. Mais toi... tu n’avais jamais été très doué pour respecter les règles. La preuve actuelle, tu étais en train d’avoir un véritable crush sur ton ancienne prof d’Histoire de la Magie. A l’époque... tu aurais pas songé une seule seconde que tu te serais retrouvé dans sa chambre à lui faire connaître un moment d’extase. Embrumé et aveuglé par l’amour factice que tu portais à la meilleure amie. Et pourtant... tu venais de t’endormir dans ses bras. Un coup du destin assez drôle non ?
Mais... pendant cette nuit de sommeil, tu étais comme... apaisé. Pas troublé, pas un rêve désagréable, juste tranquille... Cette chaleur contre toi, le cœur bien calme... même si la tension était toujours présente en bas, tu l’ignorais. Pour la première fois de ta vie assurément.

Par ailleurs, le réveil ne fut pas le plus... doux ? Alors que tu étais encore dans les bras de Morphée. Tu eus un réveil en fanfare. Fronçant les sourcils alors que tes yeux demeuraient encore clos, tu ouvris un œil en baillant légèrement, mettant ta main devant la bouche. Ouais... tu étais clairement pas matinal... Et pourtant, elle avait bondi si vite du lit que ça t’avait un peu secoué. Arquant un sourcil alors que tu la dévisageais longuement, tu restais allongé quelques secondes, le temps de prendre conscience de là où tu étais, de la situation mais aussi que ton esprit s’extirpe vraiment du sommeil.

« Pourquoi t’excuser de quelque chose que tu as aimé ? »

Ouais... tu étais cru. Mais clairement, la façon dont elle avait réagi hier... elle avait adoré chaque seconde, tu n’étais pas dupe, tu connaissais beaucoup trop le corps d’une femme et des hommes d’ailleurs. Te redressant difficilement, tu craquais ta nuque en lui faisant un petit sourire presque amusé.

« Bon, je m’attends à me faire renvoyer pour agression sur prof ? »

Une pointe d’humour ? Non, tu étais sérieux. Il faut dire que ce que tu avais fait... c’était comparable à une agression, elle était en droit de demander ton renvoi. En plus... tu étais adulte donc... tu pouvais même risquer de la prison en y pensant. Enfin... Ton père pourrait jouer pour qu’elle soit incriminée à ta place mais... c’était pas vraiment ce que tu voulais.

« Ou alors... On peut simplement faire comme si de rien était ? Tu étais saoule, j’en ai un peu profité. C’est ma faute à moi, pas la tienne. »

Endosser la responsabilité ? Pourquoi pas. En un sens, tu n’avais rien à perdre. Après tout, tu avais déjà mauvaise réputation à Poudlard, donc... tu t’en foutais un peu. Pour ta part, tu avais kiffé. Mais si elle était si troublée que ça et qu’elle voulait que ça s’arrête. Tu n’étais personne pour la contraindre et puis sincèrement tu détestais ça... Tu étais pas ce genre de salopards à faire du mal aux femmes.

« C’était si nul que ça ? »

Oui bon... Là, tu étais vraiment en train de la taquiner.

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Pourquoi m’excuser ? Mais… Enfin c’était… Il avait… J’avais… Ah par Merlin ! Il fallait que je me ressaisisse pour ne pas paraître ni idiote, ni quoique ce soit d’autre. Ainsi pris-je quelques minutes pour tenter désespérément de reprendre toute contenance. Soufflant profondément, je fermai les yeux avant de les rouvrir, posant mon regard noisette sur Ayden. Bien… Nous avions… Fais des choses… Des choses qui n’auraient pas lieu d’être et… J’avais aimé. Certes je ne pouvais pas le nier. Et même si je l’avais voulu, je ne savais, de toutes les manières, pas mentir alors… Soit… Il fallait maintenant que… Quoi ?

Clignant des yeux, je l’observai sans rien comprendre. Pourquoi parlait-il de se faire renvoyer ? Immédiatement, mon visage se mua en plus inquiet. Pas pour moi, mais bien pour lui, pauvre étudiant qu’il était. Par Merlin ! J’étais la seule coupable !

- Non ! M’exclamai-je brusquement en me rasseyant sur le lit. Bien sûr que non ! C’est ma faute et… Et on ne fera pas comme si de rien n’était… Soupirai-je en grimaçant, détournant les yeux. C’est moi qui devrais me faire renvoyé pour t’avoir poussé à faire ce genre de choses… Je suis désolée… Même si… Enfin… Non bien sûr c’était pas nul, loin de là ! C’était… Enfin… C’était… Disons… Hum… C’était…

C’était une chose dont il ne valait mieux plus parler. A défaut de faire comme si de rien n’était, chose dont j’étais incapable, clairement, mieux valait trouver une autre parade, quelque chose à faire… Pour me faire pardonner. Encore. Cela allait devenir une habitude dangereuse.

- Je suis sincèrement désolée Ayden… C’est ma faute… Je… Je suis absolument désolée de ce que je t’ai obligé à faire.

Le fait qu’il ne l’était pas et qu’il l’avait fait de son plein gré ? Hé bien… Cela ne me passa pas par la tête. Je me sentais coupable, horriblement coupable face à une personne que je jugeais bon et trop gentil pour mériter ce genre de traitement par une vélane saoule et irresponsable.

- Je… Heu… Enfin si tu veux me dénoncer tu peux, je comprendrais d’accord ? Dis-je sincère, l’observant alors en fronçant les sourcils le temps de chercher une solution.

Et quelle meilleure solution de pardon que ce que lui-même avait proposé la dernière fois ? Sans que je n’en comprenne le sens… ça me semblait plutôt une bonne idée, sans aucun sens, comme la dernière fois… Enfin… C’était ce que je pensais. Ce qui n’était peut-être pas très rationnel mais… Je n’avais que ça sous la main alors… ça risquait certainement de le faire rire, tant pis…

- Si… Si jamais… Enfin… Si tu ne veux pas porter plainte ou… Enfin j’irais voir le Professeur Mancini, je te le promets… Enfin même si ma parole n’a pas vraiment d’importance mais… Enfin… Si tu ne veux pas porter plainte… Je peux te proposer un verre dans mon bureau ? Après tes cours ?... Secouant la tête de gauche, la couette serrée contre moi, toujours cachée, je fronçai néanmoins les sourcils. Enfin… Non oublie. Me fustigeai-je. C’est une idée franchement idiote… Déjà la première fois ce n’était pas une bonne idée et j’aurais dû refuser. Alors… C’est… Enfin je comprendrais que tu aies envie de porter plainte… C’est… ça serait normal. Soufflai-je doucement la mine basse.

Bien alors... Je n'avais plus qu'à faire mes bagages et trouver un autre emploi...


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Erin Wheeler
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Erin Wheeler & Ayden Gimhae

La pauvre. En lui posant cette simple question, tu venais de la prendre au dépourvu et la mettre affreusement mal à l’aise. Bon, il était clair que c’était mignon de la voir essayer de trouver une solution qui comblerait tout le monde. Par ailleurs, tu savais au plus profond de toi que si ça se savait ? C’était soit elle soit toi qui risquait quelque chose. A moins que... En y réfléchissant bien dans le règlement, il était écrit “relation élève-professeur interdite sous peine de renvoi immédiat” mais là... Tu n’étais pas un élève mais un étudiant donc... La règle ne s’appliquait pas à toi. Pratique non ? Ouais... Tu jouais sur les mots pour légitimer la chose mais tu t’en foutais, la direction aurait dû être un peu plus clair quand ils ont fait leur règlement. Ou peut être qu’ils n’avaient pas envisagé ouvrir une aile universitaire... Tant pis pour eux !

« Obligé ? A quel moment ? Tu ne m’as pas mis la tête entre les cuisses, j’y suis allé de mon plein gré. »

Oui bon... Niveau douceur et volupté de tes mots, cela n’avait jamais été ton fort. Mais au moins, elle devait entendre qu’elle n’avait rien forcé du tout. Puis voilà qu’elle te disait qu’elle comprendrait d’être dénoncé... Mais puis quoi encore... Elle était encore saoule ? Ou juste beaucoup trop gentille pour se rendre compte que tu étais le seul coupable dans cette histoire...

« Te dénoncer ? Mais pourquoi faire ? ‘Fin, ça n’a aucun sens. Moi aussi, j’ai kiffé ce que je t’ai fait hier, je l’aurais pas fait sinon et je serais pas resté dormir aussi. »

Par contre... Sa proposition ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. Un sourire s’étirait sur tes lippes alors que tu acquiesçais d’un petit hochement de tête. Ouais, pourquoi pas. Cela te permettrait aussi de faire plus amplement connaissance avec elle, même si actuellement... tu savais le goût qu’elle avait. Ce qui t’amusait un peu plus d’ailleurs.

« Non, non. Ça me va. Je viendrais à ton bureau deux/trois fois par semaine pour qu’on discute un peu tous les deux. Je serais discret, pas d’inquiétude. »

Par contre, tu voyais l’heure et tu fis une grimace en constatant que si tu allais pas vite à la salle commune, tu risquais de te faire rabattre les oreilles par le responsable des dortoirs, même si habituellement, tu l’avais dans la poche. Ainsi, tu te levais avant de lui voler un petit baiser sur la joue.

« Bon, je file avant que mon absence se remarque. Je viens te voir mardi après les cours. »

Sur ces bonnes paroles... Tu quittais la pièce aussi rapidement que possible. Te faisant bien discret pour que l’on évite de te cramer, tu étais à l’écoute de l’air... personne. Parfait. Après avoir pris ces précautions, tu pus retourner à ta salle commune sans accord, le responsable des dortoirs étant encore en train de roupiller. Ouf.

Evidemment, les deux jours se passèrent sans accroc et sa complexité. Tu avais toujours autant de temps devant toi mais... tu ne t’étais pas fait prié pour laisser encore une petite attention dans le bureau de la professeure d’histoire de la magie. Cette fois, c’était plus basique... des cookies à la vanille. Elle aimait ça non ?
Le lendemain et donc jour de rendez-vous, après tes cours... tu allais discrètement jusqu’au bureau de la professeure, l’air de rien comme si tu avais rien à te reprocher. Ce qui n’était pas vraiment le cas... M’enfin, tu toquais à la porte avant d’entrer à l’intérieur.

« Bonjour Erin, ça a été ta journée ? »

Le tutoiement était naturel après tout ça non ? Retourner au vouvoiement, ce serait régressé et clairement... T’en avais pas du tout envie. Donc... tu faisais ça naturellement... comme si de rien était, comme si c’était normal de tutoyer un professeur et qui plus est... une directrice de maison. M’enfin, si tu devais te faire corriger, tu pourrais tendre les fesses par amusement.

« Les cookies t’ont plu ? »

Autre fait important, tu avais beau être un gros feignant... tu savais divinement bien cuisiner, un don que tu avais hérité de ta mère qui était un véritable cordon bleu. Par ailleurs tes songes étaient focalisés sur la brune qui n’était peut être pas aussi détendue que toi.

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ft. Ayden Gimhae
28 Janvier 2023


Oh par Merlin ! Mes joues se teintèrent de rouge à l’instant même où Ayden trouva de bon ton de parler de sa tête entre mes cuisses. Clignant des yeux, je secouai la tête de gauche à droite pour tenter, non pas d’oublier ce que j’avais apprécié, mais bien de reprendre contenance et maîtrise de moi. Il n’était pas permis d’avoir aussi peu de douceur ! Reprenant sur ma compréhension, malgré tout, de l’affaire, quant au fait qu’il serait logique que je sois dénoncée, je me heurtais, à nouveau, à une incompréhension. Il avait aimé ça… Oui enfin c’était… Il…

Rah ! C’en devenait presque rageant, fatiguant de tenter de garder toutes mes capacités tant sa façon d’être me perturbait. Pourquoi se comportait-il avec moi de la sorte ? Certes je n’avais plus rien d’une professeur, que je le veuille ou non, mais je restais plus âgée et… Il se comportait comme si j’étais quelqu’un de « normal », ce qui était le cas, évidemment, jamais je ne m’étais cru supérieur à qui que ce soit mais… Seigneur… J’en avais mal à la tête. Au point qu’une idée imbécile me vint à l’esprit, idée que le jeune homme s’empressa de tourner à sa sauce. Deux trois fois par semaine ? Mais… Ce n’était pas ce que j’avais dit ! J’allais d’ailleurs le lui faire remarquer, la bouche ouverte, prête à parler lors qu’il m’indiqua devoir y aller. Un baiser sur la joue qui me laissa ébaubie et il quitta les lieux sans demander son reste.

Non mais… Qu’est-ce qu’il venait de se passer ? Réellement ? Il était parti comme un coup de vent et… C’était tout ? « Je viens te voir mardi après les cours » ? Seulement ? Enfin… Je ne m’attendais à rien, et puis pas à tous les deux trois jours en plus, mais… Vraiment ?
Hé bien oui. Vraiment. Et je restai ainsi, perturbée, pendant deux jours, sans rien comprendre ou en comprenant peut être un peu trop, je ne savais pas vraiment comment le prendre. Une chance. Amos était bien peu présent ces derniers temps, il me fut donc impossible de le voir ou de le croiser et donc je pus penser sans trop songer aux risques que cela amènerait. Et fort heureusement… Les cookies du lundi ne passèrent certainement pas inaperçu alors qu’ils avaient même été aperçus par l’un de mes élèves pris en rendez-vous… Un élève qui en apprécia le goût et que mon mensonge « oh c’est de la part de ma sœur » ne dérangea pas malgré la fausseté du ton que j’employai, fort heureusement.

Et ainsi, mardi arriva, trop vite aussi bien que trop lentement. Il était dix huit heure trente lorsqu’enfin mes derniers élèves, en cours de rattrapage, quittèrent ma salle, me laissant la possibilité de souffler… Jusqu’à ce que l’on frappe à la porte. Toujours plongée dans mon cours, des copies posées sur mon bureau que j’observai avec une intensité grave, me demandant si j’allais y trouver une guerre de géant en 2020 ou si quelqu’un avait osé m’écrire que Merlin avait fondé Poudlard, j’avouai avoir quelque peu oublier la visite attendue d’Ayden.

- Entrez… Soufflai-je alors, toujours concentrée avant que la voix de l’étudiant ne me fasse sursauter. Oh… Heu… Ayden. Dis-je en clignant des yeux, me rappelant bien trop rapidement pour mon cœur, encore stressé de ce qu’il s’était passé, de la raison de sa venue. Ou… Oui et la tienn… vôtre, la vôtre ?

J’essayais de maintenir cet espace professoral qui était censé m’entourer mais… Merlin que cette anicroche n’annonçait rien de bon… D’autant que le jeune homme ne semblait pas avoir la moindre envie de me vouvoyer de nouveau… Ce qui pouvait se comprendre, évidemment mais… Tout de même !
Me tordant les mains alors que je faisais immédiatement venir un café – seule boisson certainement capable de soulager mon stress à cet instant, j’invitais le jeune Gimhae à s’installer face à moi, de l’autre côté du bureau, créant ainsi un meuble de séparation qui ne serait pas de trop entre nous.

- Je… Heu… Oui… Répondis-je alors. L’un de mes élèves en a même goûté, je crois que ça l’a détendu, tant mieux au vu de ce que j’avais à lui dire… Soufflai-je, toujours plus détendue lorsque je parlais de ce qui faisait ma vie à savoir mon travail de professeur et de Directrice de Maison. C’est toi qui les a cuisin… VOUS. Merlin ! Rageai-je ouvertement.

Je n’allais pas y arriver. Pas du tout. Etait-ce définitif ? Absolument pas. J’étais aussi gentille que je pouvais être têtue et ma tasse de café désormais en main alors qu’une cafetière entière était apparue, habitude des cuisines je l’accordais, je buvais beaucoup trop de ce nectar noir, je soufflai, prenant une très, très longue gorgée afin de calmer mes nerfs.

- Je suppose que si je demande l’arrêt de ces cadeaux tu n’écouteras pas ? Vous ! Vous n’écouterez pas… Me corrigeai-je alors en plissant les yeux avant de soupirer, reposant ma tasse. Je ne vais pas y arriver, me blâmai-je. Promets-moi de toujours me vouvoyer si nous ne sommes pas absolument seuls. Soufflai-je alors en secouant la tête, l’air presque dépité. Enfin… Oui… Tes cookies étaient très bons je te remercie et je vois que tu as vite compris que j’adorais la vanille… D’ailleurs…

Sortant la boîte de l’un de mes tiroirs, je la poussai vers le jeune homme, tentant de garder cette distance de bureau entre nous, quitte à ne pas bouger du fond de ma chaise.

- Il en reste, tu en veux ? Comment s’est passé ces deux derniers jours alors, repris-je. Pas de frasque dans les couloirs en plein milieu de la nuit ?

Oh. Une plaisanterie. Ce n’était pas signe de détente, mais au moins signe que… Que rien du tout. Je faisais juste un effort comme il fallait le faire dans cette situation.


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Erin Wheeler & Ayden Gimhae

Pour toi, ces deux jours ne furent pas particulièrement perturbants. A l’évidence, la professeure d’histoire de la magie avait un peu plus de choses à se reprocher que toi. Pour ta part, tu avais simplement continué d’avoir ce même comportement avec elle. Tes petites attentions n’ayant pas changé alors que tu te rendais dans son bureau. En la voyant... Tu constatais qu’elle avait un air beaucoup moins... jouasse ? Comme si elle était dépitée d’avance. Arquant un sourcil, tu la voyais encore en train de se dépatouiller à essayer de te vouvoyer. C’était assez amusant. De ton côté, tu allais continuer de la tutoyer. Cette distance ne te plaisait pas. Et même si l’on disait que le vouvoiement était une forme de respect, c’était aussi une manière de créer une barrière entre deux personnes.

« Plutôt tranquille. Mais visiblement, tes derniers devoirs te dépriment d’avance. Les élèves manquent jamais d’imagination pour te pondre des conneries plus grosses qu’eux. »

Oh que oui... Tu le savais bien, puisque tu avais longtemps fait parti de ces étudiants. Quoi que... tu faisais souvent ça à l’oral mais tes copies restaient assez appréciables, du moins... C’était ce dont tu te souvenais. Peut être à tort. La septième année avait été bien plus sérieuse car tu voulais avoir les meilleures notes pour te diriger vers la magie élémentaire...
La voyant se servir beaucoup trop de café, tu haussais un sourcil en la regardant faire puis... Elle te répondit sur les cookies. Un sourire naissant sur ton visage alors que tu acquiesçais d’un hochement de tête.

« Oui, c’est moi qui les ai fait. J’ai hérité des talents de cuisinière de ma mère. S’ils t’ont plus, tant mieux. Mais oui, j’ai bien compris que tu adorais la vanille. »

En même temps... Après avoir goûté un Irish coffee avec du sirop de vanille, trouvant ça beaucoup trop sucré pour toi, tu te disais que si elle était capable de mettre ça dans sa boisson, c’était qu’elle était capable d’en mettre un peu partout.
Par ailleurs, elle te demandait de faire attention à ne pas la tutoyer en public. Prenant un air un peu désabusé sur le coup, tu soupirais longuement.

« Je sais que je peux paraître très con quand je m’y mets, mais je ne le suis pas à ce point. Je vais pas te tutoyer devant tout le monde, ce serait un coup à ce que ça laisse sous entendre qu’on est proches. »

La voyant tendre la boite, tu secouais la tête pour refuser gentiment ces gâteaux puis... la question qui suivit te fit sourire. Haussant les épaules avec calme, tu fis mine de réfléchir avant d’ajouter en toute franchise comme à chaque fois.

« Pour le moment, personne n’a vraiment eu l’occasion de sortir. Les sorties sont à éviter en début de semaine, le concierge fait souvent des rondes. Les meilleurs moments pour sortir en douce, c’est le mercredi et le jeudi. Vendredi soir, c’est à éviter, c’est le moment où il y a le plus de risque de se faire gauler. »

Etais-tu en train de lui donner des bâtons pour pouvoir punir des élèves ? Non. A l’évidence, si elle le faisait... ce serait se trahir elle-même dans ses sorties nocturnes, ce qui pourrait entacher sa réputation de professeur respectable et surtout, pourrait lui valoir des blames au niveau de sa direction.

« Tu sais, je vais rien dire. Personne n’en saura jamais rien. Tu n’as pas besoin d’être autant sur la défensive ou la réserve. »

Autant qu’elle l’entende de vive voix maintenant qu’elle était sobre. Surtout qu’à un moment donné, cette façon de se montrer distante... tu sentais qu’elle n’avait pas véritablement envie de le faire, qu’elle jouait une sorte de rôle. Ou du moins, c’était le sentiment que tu avais.

« Je sais, tu vas encore me sortir le blabla du “je suis étudiante, on devrait pas, etc...” Mais à un moment donné, si tu veux t’éviter d’être constamment tendu quand je viens te voir, il faut que tu acceptes les choses. Après si tu désires que je ne t’approche plus, tu ferais mieux de le dire aussi. »

Après tout, tu n’étais pas un harceleur. Si elle te disait sérieusement d’arrêter et le fait qu’elle ne désirait plus te revoir, tu l’écouterais. A contre cœur, mais tu le ferais.

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28 Janvier 2023


Bien… Alors… Donc lui me tutoyait… Et moi je… N’étais pas franchement à l’aise. J’essayai pourtant de faire la conversation. Difficilement, certes, mais je tentais. Ayden réussit même à me faire esquisser un sourire amusé. Oui… Les élèves savaient écrire des choses ignobles… Et il ne pouvait pas se doutait à quel point… A moins que… Fronçant les sourcils, je m’étais mis à chercher un exemple lorsqu’il m’indiqua avoir fait les cookies, me faisant m’arrêter pour l’observer, un peu surprise.

- Oh… Je n’imaginais pas que tu savais faire ça… Soufflai-je quelque peu impressionnée. Je ne sais pas franchement cuisiner pour ma part. Avouai-je. Enfin… Un minimum mais… Pas ce genre de choses, loin de là.

Non définitivement, je n’arriverais pas à le tutoyer pas après tout ça. Cela en devenait plus qu’impossible mais avant tout… Il me sembla important de lui rappeler de ne jamais ô grand jamais me tutoyer devant qui que ce puisse être… Provoquant une réaction à laquelle je ne m’attendais pas. Clignant des yeux, je secouai soudainement la tête de gauche à droite.

- Tu ne parais pas « très con » ! Rectifiai-je cette fois sûre de moi et clairement. Arrête de dire ce genre de choses. Je sais que tu ne l’es pas. Je… Et à nouveau, le malaise réapparut. Je veux seulement me rassurer.

J’admettais qu’il était très difficile de me rassurer ou que je me rassure moi-même d’ailleurs, mais je tentais, malgré tout, de garder comme un contrôle sur ma vie là où l’impression de ne plus rien gérer était présente à chaque instant et encore plus depuis quelques jours et ce que nous avions… Fait.

J’osai malgré tout une légère plaisanterie, tentant de faire un effort pour être plus calme, plus en confiance – peine perdue. Mais au moins Ayden y répondit-il, m’arrachant un soupir et une grimace. Mmh…

- Je suppose que je dois en prendre bonne note… Dis-je, honteuse, à mi-voix.

Relevant la tête, presque surprise de sa nouvelle prise de parole, j’observai alors l’étudiant. Son direct était définitivement… Spécial. Fronçant les sourcils, je détournai le regard. J’avais l’impression d’être une adolescente ne sachant pas où se mettre face à un garçon plus âgé et plus réfléchi qu’elle-même.

- Je te remercie… Répondis-je néanmoins. Vraiment je te remercie de ne rien dire. Ce boulot c’est… C’est ma passion et si ça se savait…

Hé bien je donnerais bien peu cher de cette passion, c’était un fait. Si cela venait à se savoir, il ne me resterait plus qu’à trouver une nouvelle passion. Et je n’en avais aucune envie. Pour autant, avais-je envie qu’il n’approche plus ? Observant ma tasse de café dont je repris une longue gorgée, je mis cette fois quelques instants à répondre.

- Ce n’est pas que je ne le veux plus ou que je suis tendue… Enfin si. Bon, d’accord, je suis peut-être un peu tendue.

A ces mots, un léger rire vint traverser la barrière de mes lèvres alors que je secouai la tête, soupirant profondément.

- Tu es quelqu’un d’intelligent, de gentil et d’agréable. Soufflai-je au jeune homme. Et…

Alors que j’allais dire que je ne regrettais rien, mes joues se teintèrent de rouge, m’obligeant à secouer la tête de gauche à droite pour me ramener à la raison.

- Enfin… C’est évidemment agréable de discuter avec toi. Et ça serait mentir de dire que je ne le voudrais plus. Mais…

Il y avait un problème à tout cela. Un gros problème et lui-même l’avait relevé. Il était étudiant. Et même si j’appréciais effectivement les conversations que je pouvais avoir avec lui, même s’il avait par plusieurs fois réussi à me faire rire quand je n’avais plus vraiment le cœur à ça, même s’il faisait preuve de l’attention et de la tendresse dont j’avais besoin… C’était… Impossible et pire que ça…

- Si… Si je dois être entièrement honnête… J’apprécie les moments passés avec toi mais… Je sors d’une relation compliquée qui m’a emmené quelques… Disons quelques désagréments – ou plutôt deux agressions et une rupture difficile que je préférais alors taire – alors je n’ai pas envie de faire de toi une béquille… Qui plus est étudiante, que tu refuses de l’accepter ou non. Enfin… Imagine si… Enfin que…

Fronçant les sourcils, je me rendais doucement compte de la bêtise que j’étais en train de dire. Il ne s’agissait là que de boire un verre avec un étudiant, rien de plus… Je l’avais déjà fait, enfin… Quand les étudiants en avaient besoin. Et s’il y avait eu quelque chose avant… Même si je ne pouvais pas faire comme s’il ne s’était rien passé… J’étais déjà en train d’imaginer une relation qui n’existerait jamais par simple peur… C’en devenait ridicule.

- Excuse-moi. Repris-je en passant ma main sur mon visage. Je sais que je ne devrais pas réagir comme ça et… Enfin pardon. Bien sûr que je peux boire des cafés avec toi si tu en as envie.

Après tout, ça n’entraînerait strictement rien d’autre qu’un café, une discussion et un soulagement pour moi que je me devais d’admettre. Il était rafraichissant, c’était un fait que je ne pouvais décemment pas nier.

- Mais à défaut de faire comme si rien ne s’était passé… On peut au moins ne plus jamais parler de ces deux derniers week end ? J’avoue que quand j’y repense… J’ai envie de me cacher dans un trou de botruc. Et pas seulement pour…

Pour cette chose dont je devais arrêter de penser qui me faisait virer rouge. Reprenant ma tasse de café que je terminai beaucoup trop vite pour la quantité de boisson, je soufflai alors.

- Tu en veux ? Demandai-je malgré tout à Ayden en lui tendant le broc. Tu vas vite découvrir que la professeur d’Histoire cache un horrible secret. Soufflai-je cette fois dans un sourire. Elle est addict au café. Je crois que je suis celle qui vide le plus les réserves du château… Ils vont finir par me le retirer de ma fiche de paie. Plaisantai-je alors, non sans me servir une nouvelle tasse de café.


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Bon visiblement, tu venais de la surprendre à savoir cuisiner. Ça te semblait pourtant pas “sorcier” de savoir le faire. Néanmoins, tu haussais les épaules comme s’il s’agissait d’une évidence. Puis tu t’étais permis de faire une remarque sur le fait que tu pouvais faire le con. Elle n’avait pas trop apprécié, disant qu’elle savait pertinemment que tu ne l’étais pas. Enfin, elle indiquait qu’elle essayait de se rassurer... La suite fut assez concrète puisque tu lui disais qu’elle devait arrêter de se prendre la tête et qu’elle pouvait te faire confiance. Ouais... C’était un peu facile de dire ça, tu le savais bien. Mais vraiment, tu savais pas quoi dire de plus pour parvenir à la détendre. Elle te remerciait de ne pas la dénoncer et après avoir bu une autre gorgée de café, elle avouait finalement qu’elle était bel et bien tendue. Non, sans déconner ? Franchement, ça se voyait à peine. Pensais-tu ironiquement alors que tu pris un air mi-blasé mi-soupirant. Voilà qu’elle se mettait à rire jaune... Bon, il valait mieux que tu sois clair avec elle avant que cela ne devienne trop désagréable. Ce fut pour cette raison que tu lui indiquais que tu étais prêt à arrêter de venir la déranger si c’était ce qui la rendait mal à l’aise.
Pour dire vrai, la suite de la conversation vint à t’intriguer. Elle te complimentait... disant que tu étais intelligent, gentil, agréable et que... ta présence lui était plaisante. Tu t’attendais à un “mais” et il vint bien plus rapidement que tu ne l’espérais. Elle fut enfin pleinement honnête, indiquant qu’elle ressortait d’une relation assez compliquée. Ah... tu compris où elle voulait en venir.

« Tu as peur de la relation pansement. J’en ai entendu parler de ce type de relations, je comprends. »

Tu avais assurément bien moins de tact et beaucoup plus de franchise. Mais le fond de sa pensée était désormais bien plus clair. Elle s’excusait en ajoutant qu’elle n’était pas contre boire des cafés avec toi mais qu’en contre-partie, il ne fallait plus parler des précédents weekends.

« Si c’est là, ta seule condition. J’y vois pas d’inconvénient. Le passé appartient au passé, il faut savoir avancer pour mieux aviser. J’en parlerais plus. »

Même si le souvenir de ses doux gémissements et de son extase te faisait bien sourire intérieurement. Il fallait bien faire des concessions dans la vie nan ? Donc bon, tu étais prêt à faire ce léger sacrifice. Finalement, elle te proposait du café. Un pouffement de rire s’échappant de tes lippes avant que tu n’acquiesces.

« Je veux bien, oui. Et je peux pas vraiment te juger, si j’ai pas un café le matin, je suis un mort-vivant toute la journée. Je suis pas du tout matinal. J’ai même tendance à être ronchon. Avant Ornela me surnommait grincheux, elle était vraiment...»

A cet instant, tu te rendis compte que tu parlais de ton petite amie et occasionnellement de ton ancienne meilleure amie... Un léger pincement au cœur suivit... Ton regard vint à se fermer doucement, avant que tu ne releves les yeux en retrouvant ce petit sourire.

« Laisse tomber, c’était un surnom de merde. Ma mère me surnomme aussi le dragon. Car je tapais souvent des pieds assez forts quand je descendais des escaliers ou quand je marchais jusqu’à ma tasse. »

Prenant la tasse qui t’était offerte, tu bus une gorgée à ton tour. Raconter des anecdotes te faisait un peu sourire et oublier que tu avais parlé d’une ancienne relation. Tu eus l’idée de parler d’une autre anecdote plus sympathique.

« Pour moi, le meilleur café que j’ai goûté... C’était en Ethiopie et en Colombie... Le café Arabica est juste excellent là-bas. Je suis beaucoup moins fan du Robusta... c’est plus amer et la torréfaction brune, c’est pas trop mon truc... Je préfère l’ambré ou la blonde à la rigueur. Et toi ? »

Parler café... Il y avait forcément des sujets bien plus intéressants mais... au moins, vous aviez un point commun sur la boisson essentielle à votre survie. Pour ta part... tu savais qu’une journée sans café était synonyme d'une journée foutue et pas du tout productive.

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28 Janvier 2023


Pourquoi diable était-il à ce point sans aucun tact ? Enfin… J’admettais en un sens que c’était un bien. Il disait les choses que je ne disais pas, comprenant aisément où je voulais en venir mais… Si je n’avais pas dit ça… C’était bien pour une raison. Enfin… Penser relation avec un étudiant… J’avais perdu l’esprit et l’entendre le dire ne faisait que l’approuver davantage. J’étais devenue folle. Quoiqu’il n’ait pas non plus tort… En fin de compte, c’était peut-être ce paradoxe qui allait me rendre folle plus que le reste. Et parce qu’il me semblait idiot de penser à ce genre de choses alors qu’il ne s’agissait que de discuter… J’acceptai. Comme pour faire un pied de nez à mon esprit qui se tordait dans tous les sens. Soit. Ce n’était que quelques cafés et rien d’autres. Alors pourquoi me monter la citrouille au nez ?

Ainsi, café ce serait et la moindre des choses était peut être de lui en proposer un. Chose que je fis, me permettant même une révélation bien connue de tous mes collègues. Mon addiction au café n’était en effet pas une chose que je pouvais cacher même si je le désirais. Ainsi, mon mug chat sorcier en main, j’arrivais tous les matins en salle des professeurs, sans réussir à prononcer un bonjour avant que mon café ne me soit servi et bu. C’était un fait immuable dont personne ne faisait état, certain me présentant même la cafetière à mon arrivée afin de faciliter l’émergence de mon cerveau.
Mais là où la conversation se voulait légère, portant sur une boisson miraculeuse pour tous les deux au vi de ce qu’il me raconter, je vis son regard s’obscurcir. Fronçant les sourcils, légèrement, je l’observai alors, penchant doucement la tête sur le côté dans un effort de compréhension. Je n’étais pas légilimens et sûrement, d’ailleurs, ne le serais-je jamais. Pour autant… Je savais décrypter les émotions et celle-ci était liée à ce prénom, Ornela.
Mais Ayden préféra visiblement ne pas s’y attarder, quand bien même il avait là attiré mon attention sans s’expliquer. Passant au surnom que lui donnait sa mère, j’esquissai alors un sourire amusé, secouant la tête de gauche à droite.

- Une chance pour mes collègues, même embrumée, je suis discrète.

Surtout le matin d’ailleurs, trop fatiguée pour répondre mais trop gentille pour ne pas le faire, je préférais encore raser les murs et que l’on ne me remarque pas. Cela m’évitait bien des interactions avec la population de Poudlard.

- D’ailleurs, si jamais… Passe un matin devant la salle des professeurs à 7h30 avant les cours, je te ferais goûter notre café. Bien meilleur que le vôtre, pauvres élèves. Plaisantai-je.

Il fallait dire que nous avions notre propre café, et ce dernier était généralement choisi par les plus aventureux et les plus fins gourmets de caféine que nous avions dans nos rangs. Loin de celui servi pour les élèves. Cela aurait coûté beaucoup trop cher à la direction.

Réfléchissant alors au meilleur café goûté j’hochai la tête. Si je n’étais jamais allée en Ethiopie, le café Colombien lui, je le connaissais bien.

- Je ne bois du robusta que lorsque je suis trop fatiguée pour survivre sans caféine. Mais j’approuve le café colombien. Je n’ai jamais été déçue, surtout lorsqu’il vient du Triangle du Café, c’est d’ailleurs lui qu’on utilise en salle des professeurs en général… Mais j’approuve le robusta malgré tout. Un expresso italien bu sur une plage de Sicile… Si tu ne l’as jamais fait, je te le conseille.

Cette conversation était plaisante, comme toutes les conversation tournant autour de cette boisson mais… Une chose, néanmoins, me tourmentait… Enfin… Tout du moins me perturbait. Ce regard qu’il avait eu…

- Est-ce que je peux te poser une question indiscrète ? Soufflai-je alors doucement, hésitant le temps de quelques instants. Ornela… C’est une personne importante pour toi ? Enfin… Grimaçant face à mon manque de tact, je soupirai alors. J’ai vu ton regard et…

Et je n’aimais pas voir ce genre de regard, chez quiconque, que cela soit léger ou non. Je n’aimais jamais voir un visage s’obscurcir et lorsque je le voyais, je désirais aider. C’était plus fort que moi et bien handicapant lorsque cela me poussait à poser ce genre de questions.

- Si tu n’as pas envie tu peux me dire d’aller me faire voir hein ! Dis-je avant de froncer les sourcils contre moi-même. Enfin… Non, ne dis pas ça, je risquerais de t’enlever des points.

Cette fois il s’agissait bien là d’une plaisanterie, une réelle, sans effort de fait, ou seulement pour faire passer la pilule de ma question.


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En y réfléchissant... C’était vrai qu’elle demeurait assurément la plus discrète des professeurs. Non pas que tu en voyais souvent revenir complètement torchée mais... Disons que tu avais déjà eu l’occasion de voir le concierge danser la java en ayant un peu trop abusé du Whisky purefeu ou encore l’ancien professeur de Sortilège qui avait aussi tendance à un peu trop abusé de la vodka. M’enfin... Si tu balançais tous les dossiers maintenant... Il n’y aurait plus grand-chose à lui raconter à l’avenir non ? Donc autant garder ça pour toi, pour le moment en tout cas...

« Ils ont pas tous les mêmes réflexes que toi, visiblement tu es la plus discrète d’entre eux. »

Evidemment, elle t’avait grillé la première fois donc... C’était pas elle qui avait manqué de discrétion. C’était plutôt toi qui t’étais un peu trop habitué aux emplois du temps des autres profs, et qui avait fini par prendre tes aises...
La proposition de goûter au café des profs te fit hausser un sourcil et un grand sourire s’étirait sur tes lippes alors que tu acquiesçais d’un petit hochement de tête.

« Je dis pas non, car dernièrement... ils nous servent vraiment du jus de chaussette. Et encore, je suis sûr que ça aurait meilleur goût que ça. Je suis obligée d’en boire au moins trois le matin pour espérer survivre. »

Ecoutant également son avis sur le robusta, tu finissais par arquer tes sourcils. Oh ? Vraiment. Tu n’avais pas vu les choses sous cet angle mais pourquoi pas. Puis l’idée de découvrir l’expresso italien, ce n’était pas tant déplaisant que ça.

« Je ne suis qu’aller à Rome pendant mes voyages, mais je verrais pour tester également la Sicile. Il parait que les paysages y sont vraiment cools. »

Alors que ton sourire était bien présent. Celui-ci vint à s’amoindrir à la seconde où elle vint à te questionner sur l’identité d’Ornela... Ton regard s’assombrissait un peu plus et l’envie de soupirer demeurait bien présent... Mais tu restais calme. Non pas que la rage intérieure t’envahissait mais... elle n’y était pour rien.

« Non, je vais pas t’envoyer promener pour avoir posé une question. C’est moi qui ai gaffé tout seul. »

Un constat véridique alors que tu passais une main dans tes cheveux blonds, puis... tu détournais le regard, pinçant tes lèvres quelques secondes. Tu faisais souvent le mec détaché de la situation, le je m’en foutiste imprévisible mais dans le fond, tu avais été lourdement blessé par cette désillusion.

« Ornela Martins, c’était ma meilleure amie. Enfin... elle était devenue plus que ça en début d’année, on s’était avoué nos sentiments. Mais au final... Je me suis rendu compte qu’elle m’aimait pas vraiment pour ce que j’étais. Elle voulait juste que je lui cours après et que je fasse tout pour me faire pardonner mon passé... C’était une relation toxique, j’ai donc mis fin... C’était ma meilleure amie depuis que je suis entré dans l’école... »

Ouais... Tu venais de balancer à la prof que tu avais perdu une amie que tu avais depuis plus de huit ans. Tout ça parce que ta soit-disant meilleure amie s’était faite une fausse image de toi.
Souriant faiblement, tu la dévisageais longuement avant de souffler.

« Voilà pourquoi ça m’a touché quand tu me voyais comme un élève “innocent” parce que personne à Poudlard me voit comme ça... »

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28 Janvier 2023


Je n’aimais pas me faire remarquer. C’était peut-être cela qui m’avait d’ailleurs le plus gêné dans le fait d’avoir été vue saoule. Sans compter ce dont je ne devais plus parler ni penser, tout du moins. Certains de mes collègues en aurait ri, se disant humain après tout mais… Pas moi. Je n’étais pas de ce genre. Bien au contraire.
Enfin… Au moins mon manque de discrétion avait-il permis aujourd’hui d’amener une discussion malgré tout plus agréable sur une chose que nous partagions visiblement : notre amour pour le café. Et tout y passa, commençant même par une invitation à boire le café des professeurs, un honneur si l’on considérait qu’aucun élève n’y avait généralement accès et cela pour une bonne raison : nous ne voulions pas de révolution du café lorsque l’on savait effectivement que les cuisines avaient une tendance au jus de chaussette bien prononcé. D’ailleurs la remarque de l’étudiant m’arracha un rire plus serein.

- Est-ce que je passerais pour un monstre si je te disais que nous sommes parfaitement au courant de ce qu’ils vous servent et que nous gardons, du coup, notre café pour nous ? Plaisantai-je. Ou alors il s’agit là seulement d’une récompense pour vous supporter tous les jours…

La réflexion était fausse et mon sourire le prouvait, mais cela restait malgré tout une possibilité certaine, comme un cadeau que nous faisait la directrice… Et si l’un de nous ne faisait plus le travail… Peut-être même nous l’enlèverait-elle ! Oh par Merlin quelle idée des plus sordides… Secouant la tête de gauche à droite, je lui soufflai finalement l’idée d’un espresso sur une plage de Sicile.

- Oh oui. Les paysages sont magnifiques, la météo y est en général clémente et… Enfin je te laisserais tester par toi-même. Ce n’est pas si loin et pourtant les plages siciliennes sont l’un de mes endroits préférés dans le monde.

Sûrement aurais-je du continuer sur cette lancée mais… Non. Ce ne fut pas le cas. A la place, je préférai m’inquiéter de ce qui avait pu obscurcir son regard quelques instants auparavant. Comme dans l’optique que cela n’arrive plus, j’avais désiré savoir. Regrettant presqu’immédiatement d’avoir fait ce choix alors que le sourire que son visage affichait s’étiola, en même temps que la lumière de son regard.
L’air désolé, il m’assura qu’il ne m’enverrait pas promener. Cela… Ne me rassura pas, à vrai dire. Au vu de ses yeux qui quittèrent les miens, je n’eus pas franchement de mal à comprendre que la situation était compliquée. Trop compliquée pour que cela fut une bonne chose que de lui demander. Mais Ayden s’exécuta ; répondant à ma question de manière claire et étonnamment honnête au vu du sujet et de ma position de professeur. Ce genre de choses… Bien peu d’élèves osaient en discuter avec leur professeur. Alors même que ces derniers étaient bien loin d’être exempt des mêmes sentiments et des mêmes états d’âme.
Mais ainsi, je l’écoutai, alors que mon visage laissait transparaître toutes les émotions que je pouvais ressentir. J’étais à la fois fâchée, en colère même contre une personne qui osait faire cela, dépitée face à la nature humaine qui me renvoyait à ma propre histoire, et terriblement désolée pour ce qui lui était arrivé. Et ce fut pire lorsqu’il m’expliqua la raison qui avait fait que ma remarque pourtant innocente et dépourvue de toute fausseté l’avait touché.

L’observant le temps de quelques secondes, je me levai alors, lui indiquant de me suivre, ma tasse en main – que je n’oubliais évidemment jamais.

- Suis moi. Soufflai-je à mi-voix en l’entraînant jusque mes appartements et plus particulièrement mon petit salon.

Ce dernier avait été aménagé par mes soins pour rendre l’endroit plus confortable lorsque j’y étais – à savoir, désormais, tout le temps. Une toute petite pièce dans laquelle était rangé un nombre de livre plutôt impressionnant. Vestige de mon appartement londonien que j’avais du quitter lorsque… Hum. Bref.
Sortant un livre de son étagère, j’invitai Ayden à s’installer à côté de moi sur le canapé tandis que, baguette pointée vers la cheminée, j’allumai un feu dans l’espoir de réchauffer un peu cette pièce froide qui me faisait toujours quelque peu frissonner, expliquant d’ailleurs la présence du plaid sur le dossier. Enfin… La cheminée allumée, j’ouvris mon vieil album photo à la recherche de…

- Ah. Voilà. Je ne sais pas si c’est bien vu de te montrer ça mais… Garrett Sanford. C’était mon meilleur ami de la première à la sixième année. Très bon élève, à Serdaigle, gentil et très courtois. Jusqu’à ce que je comprenne en sixième année qu’il n’avait envie que d’une chose. Soupirant en observant la tête de celui qui avait effectivement été mon meilleur ami, je fermai le livre doucement avant de lever les yeux vers Ayden. Enfin… Ce que je veux dire c’est que même si ce n’est pas la même situation… Je comprends. Je sais ce que ça fait. Mais il y a une chose qu’il faut surtout se dire, qu’il ne faut jamais oublier… Personne n’a à se faire pardonner son passé. Jamais.

C’était un fait certain pour moi. Le passé était une chose, le présent en était une autre bien plus importante. Tout le monde avait le droit à la rédemption, au pardon immédiat à la condition que le présent ne soit pas comme le passé. Enfin… Un mangemort, même, après tout, pouvait être réhabilité et être quelqu’un de bien, non ?... Un instant, mon regard se posa sur la lettre anonyme reçue une semaine avant et que je n’avais toujours pas rangée, laissée sur la table du salon, avant que je ne secoue la tête. Non. Inutile de penser à ça maintenant.

- Quant au fait d’avoir été touché… C’est ce que je pense. Tu n’es pas un monstre ou… A vrai dire j’écoute tellement peu les ragots étudiants que je ne sais même pas ce que les autres pensent de toi. Mais ce que moi je vois, par contre, c’est un jeune homme intelligent, attentif, dévoué et particulièrement têtu. Un homme digne de confiance et qui mérite qu’on sache combien c’est quelqu’un de bien. Soufflai-je doucement en souriant, parfaitement sincère dans mes mots. Alors ne laisse personne te dire quoique ce soit. Quitte à ce que je te répète qu’ils se trompent et que seule moi est la vérité absolue. Plaisantai-je alors. Quant à ta meilleure amie… Mmh… Je dirais qu’il vaut mieux se dire qu’une relation toxique ne vaut jamais la peine d’être vécue parce qu’il y a beaucoup mieux qui t’attend ailleurs et peut être même là où tu ne t’y attends pas.

C’était là des phrases qui pouvaient paraître bateau, bien sûr. Et j’en étais parfaitement consciente. Cela restait néanmoins des phrases que j’approuvais, des idées dont j’étais sûre et que je disais de manière sincère à cet homme qui en avait sûrement, je l’espérais, bien besoin.


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Ah ouai ? Rien que ça ? Une récompense pour vous supporter ? Tu prenais un air faussement intrigué, arquant un sourcil avec une forme de désaprobation dans le regard. Haussant finalement les épaules avec un petit sourire amusé et le regard qui en disait long sur le fond de ta pensée.

« Oh parce que tu penses que certains professeurs sont des cadeaux ? Tu connais suffisament tes collègues pour savoir que certains ne sont vraiment pas des enfants de chœur. Donc bon, on nous double punie dans ce cas, c’est pas juste ! »

Une fausse indignation, évidemment. Il manquerait plus que tu sois véritablement sérieux dans tes propos. De toute façon, ils ne pouvaient pas se permettre de servir du café trop fort à des jeunes gens... La caféine risquerait de briser les quelques neurones qui restaient à certains d’eux. Ce serait la porte ouverte à la catastrophe. M’enfin, tu te gardais bien de faire cette remarque pour éviter de critiquer complètement l’école. Il y avait vraiment des cas quand même.
Prenant en compte les détails que te donnaient la professeure sur son expérience en Sicile, l’envie d’y aller se faisait un peu plus présente dans ton esprit, tu allais véritablement y songer.

Par ailleurs... Quand elle vint à te questionner sur ton ex-meilleure amie... Ouais, le sourire s’était un peu estompé. Faut dire que la potion avait encore du mal à passer, même si tu faisais l’étalage d’une véritable désinvolture.  
Par ailleurs pendant ton récit, tu pouvais voir le visage très expressif d’Erin. Elle semblait véritablement intéressée, cela te perturbait un peu. Il faut dire que ce genre de questions... C’était généralement bateau, on la posait plus par politesse ou courtoisie que pour prêter véritablement attention à la réponse. Visiblement, c’était pas son cas à elle. Elle t’avait prêté une oreille très attentive et... elle te demanda de la suivre. Haussant un sourcil peu surprise, tu pris ta tasse également et... tu la suivis sagement. Ne sachant pas du tout où elle voulait t’emmener. Que fut ta surprise quand elle t’emmenait dans ses appartements. Ah ? Etrange. Mais tu ne disais rien, elle s’installait sur le canapé en t’invitant à faire de même. Tu t’exécutais alors qu’elle allumait un feu et... ouvrit le vieil album. Tes iris se posèrent sur ce cher Garrett Sanford et l’histoire qui s’en suivit... te donnait un sentiment de déjà-vu. Ah... visiblement, tu aurais été ce con là non ? Sauf que toi, tu pensais vraiment être amoureux d’Ornela. C’était des sentiments factices, de la poudre aux yeux... Une image trop belle d’une fille qui finalement s’intéressait plus à toi... pour ta réputation de gars inaccessible que pour la personne que tu étais vraiment.

« C’est pas si différent. J’étais ton ancien meilleur ami sauf que... bah foncièrement, le sexe... Je m’en foutais. C’était juste son cœur que je voulais. Et elle... elle voulait juste que je sois à ses pieds. Tu as été plus intègre qu’elle. »

Prenant une gorgée du café qu’elle t’avait servi plus tôt, tu avais pris le soin d’écouter la suite de ses propos... La vision qu’elle avait de toi était... bien trop belle pour dire vrai. C’était la première fois qu’on te voyait comme un mec dévoué et intelligent, hormis ta famille évidemment... Un gloussement franchissant la barrière de tes lippes quand elle évoquait le fait qu’elle était la seule à avoir la vérité absolue... Peut être qu’au final... à ses yeux, c’était la vision qu’elle avait de toi... c’était peut être que son regard à elle qui allait t’importer... Du moins, la façon dont elle avait dit tout ça... Tu sentais ton cœur battre, se serrer de ce pincement significatif...  

« Ailleurs, j’en sais rien. Peut être que mon petit bonheur se trouve juste sous mon nez, tu penses pas ? »

Un petit jeu de mots assez clair dans le fond. Tu le sentais... à mesure que les conversations s’étaient enchainées avec elle, tu sentais que tu développais de l’affection pour elle. Elle qui pensait être juste un objet de désir, elle était tellement plus... une femme intelligente, compatissante, altruiste et ayant une sagesse véritable.
Sans même te questionner, tu vins finalement à lui prendre la main et tu lui offris un joli sourire taquin. Ainsi, ce rictus pouvait la prévenir de ce qui allait suivre.

« Par contre... Ce serait bien que tu suives également tes propres conseils. Parce que bon... le “fais ce que je dis, pas ce que je fais”... c’est vite fait cramé, tu sais ? »

Caressant le dos de sa main avec ton pouce alors que tu gloussais de rire, tu savais qu’elle allait tout de suite partir au quart de tour et te dire que ce n’était pas cool que tu lui renvoies ses propres conseils à la figure mais... Est-ce que tu avais tort dans le fond ? Non, tu pensais pas. Elle méritait d’être heureuse, tous les compliments qu’elle t’avait donné... Elle les avait également. Il était juste plus compliqué pour elle de les accepter car elle était trop humble et complexée. Ce Mackelled... Tu avais vraiment l’impression qu’il l’avait brisé.

« Dis moi, Erin. Qu’est-ce qui pourrait te soulager vraiment ? Qu’est-ce qui t’apportait un vrai bien-être ? Si tu me dis “vacances en Sicile”, je peux claquer des doigts et on a une réservation pour le weekend prochain. Mais plus concrètement, tu as besoin de quoi ? »

Malgré ce qu’elle pouvait penser, tu ne déconnais pas vraiment sur les vacances en Sicile. Ce serait même pas une grosse dépense pour toi... Faut dire que tu avais su investir comme il faut ton argent et que les locations de certains de tes demeures te rapportaient gros... Mais ce qui t’intéressait vraiment, c’était de savoir ce dont elle avait réellement besoin. Mais allait-elle accepter de te l’avouer ? De t’en parler à toi ? Simple étudiant que tu étais ? Puisqu’elle semblait obligée de te réduire à ça. Même si ça te faisait pas spécialement plaisir, tu l'avais bien remarqué.

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- Il y a une différence fondamentale entre les élèves et leur professeur. Commençai-je, un léger sourire au coin des lèvres. Cette différence tient en le fait que nous avons le droit de nous plaindre de vous mais qu’a contrario, vous n’avez pas le choix et aucun droit de le faire.

C’était évidemment faux. Tout élève avait le droit de râler, tout comme nous pouvions le faire, quoique cela ne m’arrive pas tous les jours comparé à certains… Enfin. Dans tous les cas, ni les uns ni les autres ne pouvions faire autrement que de nous accepter, c’était donc inutile de se mettre martel en tête, d’un côté comme de l’autre, quoique je puisse admettre qu’un mauvais café le matin m’aurait tout autant mise de mauvaise humeur… C’était d’ailleurs peut être pour cela que les cours du matin étaient les plus pénibles…

Laissant la conversation dériver sur les magnifiques plages siciliennes, faisant renaître en moi l’envie de quitter le pays pour un week-end, envie que je reléguai loin dans mon esprit, l’angoisse de ne pas savoir ce que j’y trouverais se faisant bien plus nette depuis ma dernière agression, j’eus alors la mauvaise idée de poser une question. Simple, certes, et pourtant visiblement douloureuse pour le jeune homme. Et parce que cette étincelle qui avait disparu de ses yeux, me semblait-il, me semblait importante à ranimer, je l’emmenai jusqu’à mes appartements pour lui présenter un vieux livre que je n'avais pas ouvert depuis des années. Lui présentant le jeune garçon qui avait été mon « meilleur ami » pendant les années collège, j’esquissai alors un sourire, secouant négativement la tête alors qu’il venait à faire les comparaisons.

- Penses-tu que je t’aurais comparé à ce genre de personne ? Soufflai-je doucement. Non. J’imaginais plutôt ton amie à sa place. Quelqu’un désirant une chose que personne ne devrait réclamer. Ce n’est pas exactement pareil, je te l’accorde mais… Enfin… Je sais ce que c’est de perdre quelqu’un de cher pour des raisons aussi difficiles. Je sais ce que c’est d’être ami avec une personne qui ne veut qu’une chose que l’on n’a pas. Et dans tout cas, cette chose était le pardon pour ton passé.

J’enchainai alors sur ce que je pensais de lui, de manière sincère, honnête et totalement transparente. Il s’agissait là de compliments, de qualités que je pouvais lui trouver pour le peu que j’avais vu de lui. Des qualités dont j’étais certaine de les avoir noté en lui. Que les autres le remarquent, ou non, cela ne devrait pas être un problème car il était quelqu’un de bien. Et ce qu’il avait vécu, à défaut de ne pas le blesser, devrait lui accorder une chose : il y avait certainement bien mieux ailleurs.
Esquissant un sourire à sa remarque, j’hochai doucement la tête de haut en bas.

- Peut être. Tu ne pourras pas le savoir sans le forcer un peu. Dis-je alors sans même comprendre son jeu de mot. C’est bateau mais… Il n’y a que toi pour être heureux, trouver ce qui te rend heureux, et l’utiliser.

Après tout, que cela soit en amour, en amitié ou même en passion, l’être humain restait égoïste : nous faisions les choses parce qu’ils nous rendaient heureux. Sans cela… A quoi bon les faire ? Cela ne signifiait que le fait que la chose ne nous allait plus et qu’il fallait donc passer à autre chose.

Là où je fus néanmoins surprise fut le geste qui suivi mes paroles. Ma main dans la sienne. Les joues devenant légèrement rouges là où elles n’auraient pas du alors qu’il s’agissait d’un geste amical, je ne la retirai pas. Après tout… Peut être en avait-il besoin pour… Enfin pour se réconforter… Je supposais cela, tout du moins… Et j’admettais que ses mains douces étaient, qui plus est, assez agréable alors…
Plissant les yeux, j’accueillis sa remarque dans un froncement de sourcils suivi d’un rire qui, sans doute, devait être significatif.

- Tu ne connais pas l’adage de tout bon enseignant : « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais » et ça concerne tout, des révisions aux devoirs en passant, certainement, par la vie privée. Et je sais encore ce que je fais, je te rassure.

Pour autant… Si les caresses gracieusement offerte à ma main avaient une légère tendance à me faire oublier sa position d’étudiant, si j’admettais apprécier la conversation autant que les taquineries dont il faisait preuve… Voilà une chose à laquelle je ne m’étais pas préparée. Restée muette face à ses questions, je l’observai silencieusement, sans réellement savoir quoi dire.

- Ce qui pourrait me soulager ?... Répétai-je.

J’étais, à vrai dire, autant surprise que dans une incapacité totale à répondre. Je ne savais pas ce qui pouvait me soulager, je ne connaissais pas de remède miracle, quand bien même je le souhaitais ardemment.

- Les vacances en Sicile seraient effectivement plus que bienvenue, mais à cette époque de l’année, il fait bien trop froid pour profiter des plages. Tentai-je de plaisanter avant de soupirer. Je ne sais pas trop quoi répondre à cette question. Admis-je alors. J’ai… Enfin je dois gérer quelques… Disons… Problèmes avant de pouvoir bouger, de pouvoir faire quelque chose de concret.

Appelons un chat, un chat. Il s’agissait là de gérer les traumatismes qui avaient été causés par tous ces événements passés. Cela n’allait certainement pas se faire en un mois et je l’entendais mais… Cela me privait effectivement de ce que j’aimais le plus en ce monde : ma liberté, celle qui me faisait voyager, qui me faisait rêver et qui me donnait envie d’aller toujours plus loin.

- Je me doute que tu as envie de m’aider mais tout va bien, Ayden. Tentai-je de mentir alors que mes traits ne faisaient que démontrer la vérité lorsque je pensais à tout ce qui n’allait pas. Tu as tes propres ennuis à gérer, et je suis une adulte responsable. Soufflai-je doucement en me tournant davantage vers lui pour poser ma seconde main sur la sienne, doucement. Alors ne t’en fais pas, même si je t’en suis réellement reconnaissante. Esquissant un sourire que je voulais plus amusé, je me mis doucement à rire. Je vais finir par croire que tu es un ange tombé du ciel pour me remettre sur le droit chemin, plaisantai-je alors avant de soupirer. Mais toi alors… La question est réciproque. De quoi aurais-tu besoin pour soulager ton cœur de ce qu’il t’est arrivé cette année ? Demandai-je finalement.

Après tout… Je n’étais visiblement pas la seule à avoir des démons.


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De la compassion, c’était ce qu’elle éprouvait pour toi. Pourquoi n’avais-tu pas songé une seconde à ce qu’elle puisse éprouver de la pitié pour toi ? Tout dans son comportement, dans ses gestes et son regard... laissait transparaître qu’elle n’avait pas une once de ressentiment ou même de méchanceté. C’était... rafraichissant. Elle ne te jugeait pas, elle ne remettait pas en question ton passé ou elle n’avait pas cherché à avoir le fin mot sur ces rumeurs. Elle te voyait comme nulle autre te percevait... Pour dire vrai, ça te troublait sincèrement. Même si tu ne laissais rien transparaître sur ton propre visage, tes iris trahissaient la surprise dans ton regard... Comment faisait elle pour avoir une âme aussi pure ? Et surtout... comment quelqu’un avait pu osé vouloir la blesser?

« C’était vraiment un con, ton ex-meilleur ami... Casser une amitié juste pour une histoire de cul, c’est juste dégueulasse.»

Mais en un sens, c’était pas un peu ce qu’il s’était passé avec Ornela ? En quelque sorte... elle n’avait pas tort. Même si c’était différent dans la continuité et les faits complets... il y avait des similitudes non négligeables.
Elle te disait de trouver ce qui pouvait te rendre heureux. Hm... Est-ce que tu le savais véritablement ? Faudrait-il que tu aies un but pour cela. Malheureusement pour elle, elle ignorait totalement que ta vie était toute tracée. Les études supérieures... tout ça... ce n’était même pas nécessaire pour toi en y réfléchissant bien. Tu te donnais juste un peu plus de temps pour ne pas rentrer dans le monde des “adultes”, un monde où tu ne pouvais pas véritablement t’amuser et t’épanouir pleinement... Du moins, c’était ce que tu croyais.

Un petit pouffement de rire vint finalement à franchir la barrière de tes lèvres alors qu’elle te donnait ce fameux adage. Arquant un sourcil toujours aussi réprobateur, tu secouais la tête. Autant ne pas lutter pour le moment. Ce serait inutile, elle aurait toujours “raison” en un sens. Elle restait plus vieille que toi, plus expérimentée, si on suivait la logique implacable du coup.

« Hm, ça t’arrange bien, ouais. »

Avais-tu simplement répondu en continuant de te marrer intérieurement. Finalement... Tu décidais de lui demander un peu plus d’honnêteté de sa part, qu’elle te confie ce qui lui ferait véritablement plaisir. Parce que là... Tu sentais que quelque chose n’allait pas, tu sentais que son vécu l’empêchait d’avancer. Au point de lui dire de vider entièrement son sac ? Tu ne pouvais pas te le permettre, elle serait en droit de t’envoyer sur les citrouilles. Donc à la place, tu lui posais cette question bateau pour qu’elle puisse y réfléchir pleinement.
Au début, elle opta pour la plaisanterie. Mais voyant que tu la toisais avec sérieux, elle expliquait qu’elle avait d’autres choses à gérer avant de pouvoir partir en voyage. La dévisageant longuement, tu attendais sa réponse, priant pour qu’elle te donne du concret et... a la place, elle te renvoyait le cognard. Un soupir s’échappant de tes lippes alors que tu secouais la tête.

« Je veux bien te le dire. Mais à condition que tu sois toi aussi honnête avec moi. Là... Je sais que tu restes vague et que tu as pas envie de te confier. Je vais pas te juger, Erin. »

Même si tu répétais à le dire, il fallait que ça rentre dans son crâne à elle. Toutefois, tu pris sa main pour la serrer doucement, un contact supplémentaire afin de pouvoir totalement capter son attention. Elle ne pourra pas t’ignorer si tu la regardes droit dans les yeux.

« Je remets pas en question que t’es une adulte responsable. Par contre, je sais que tu me mens sur certains points. C’est pour me protéger moi ? Ou te protéger toi-même ? En fonction de ta réponse, je saurais à quoi m’en tenir. »

Et oui... En fonction de ce qu’elle allait te dire, tu allais insister ou bien t’arrêter. Le but restait avant tout de la soulager d’un poids, pas de lui donner le sentiment désagréable d’avoir l’estomac tordu par le stress et l’angoisse. Du moins, tel était ton but premier. Si elle n'était pas prête, autant ne pas forcer.

(c) a m i t y
Erin Wheeler
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I should stop
ft. Ayden Gimhae
28 Janvier 2023


Esquissant un sourire, je baissai doucement la tête, amusée par la remarque sans tact du jeune homme. Décidemment… Au moins était-il entièrement franc, je ne pouvais certainement pas lui enlever. Mais c’était bien une chose que jamais je n’aurais osé dire de la sorte à qui que ce soit.

- Ou juste humain. Soupirai-je malgré tout.

Après tout, mis à part Ayden qui n’avait pas… Enfin mis à part… Bref. Lui avait fait preuve d’une certaine retenue mais en règle générale et depuis que je sortais, j’admettais ne pas avoir eu d’exemple me prouvant que les sorciers ou les moldus pouvaient être différents face à moi.

Quant au fait que ne rien faire mais demander le contraire m’arrangeait ? Hé bien oui. C’était le cas. Cela m’arrangeait en un sens. Pas que je n’acceptais pas les compliments qu’il m’avait fait jusque là mais… Ma voix intérieure me disait de ne pas réellement y faire attention. Une habitude, certainement. Et une mauvaise, que j’avais alors.
Mais il me posa une question et une seule qui me fit tout simplement… Planter. Je ne savais pas quoi répondre. Ce qui pourrait me soulager… A l’instant T, rien. Rien ne pouvait me soulager. Alors que je tentais de remettre ma peine et ma peur au second plan, par cette question, Ayden semblait la ramener sur le devant de la scène me prouvant simplement qu’il fallait que je la gère, que j’apprenne à faire avec à défaut de l’oublier, pour me soulager, pour retrouver la vie que j’aimais et donc pour voyager.
Et c’est parce que je ne savais pas quoi répondre, parce que cette question me perturbait à devoir y réfléchir que je préférai lui renvoyer le souaffle. Chose qui ne lui plut évidemment pas. Bien sûr qu’il n’allait pas me juger ! Depuis le début Ayden faisait tout sauf me juger et pourtant Merlin seul sait qu’il en aurait eu l’occasion. Il aurait pu même me faire renvoyer et… Non. Il n’en avait rien fait. Je savais, intérieurement, que je pouvais lui faire entièrement confiance. Mais…

Mais quoi ? A vrai dire, je ne trouvais même pas de suite à cette question. Me protéger ? Mais de quoi ? De quoi de plus ? Il me semblait avoir déjà bien assez vécu pour ne plus chercher à réellement me protéger. La preuve en étant ces sorties moldues sans sécurité aucune. Et si la peur me prenait, l’alcool me faisait alors oublier. Un cercle vicieux qui me convenait sans qu’il ne soit sain et je le savais pertinemment.

- Tu veux vraiment savoir ?...

Pourquoi avais-je besoin de le dire ? Pourquoi avais-je besoin de parler ? Certains auraient certainement dit que j’étais seulement humaine. Une humaine sociable et extravertie qui se retrouvait soudain seule et qui avait donc un besoin d’extériorisé. Moi… Je trouvais que j’étais seulement faible de ne pas réussir à tout garder pour moi. J’avais déjà bien assez fait souffrir mes parents ou encore mon frère et ma sœur pour continuer comme ça mais… Cette main qui tenait la mienne, ce regard qu’il m’obligeait à soutenir me poussait à avoir cette envie irréversible. Et à cet instant, de nouveau, comme quelques jours auparavant, son odeur me frappa. Cette odeur rassurante qui l’entourait alors et qui me donnait envie de… Secouant la tête, je me dégageai de ses mains pour attraper la lettre anonyme laissée sur ma table basse et la lui donner.
Lui laissant le temps de lire, je me réinstallai à côté de lui, la mine basse, bien plus sombre que jusque lors.

- J’ai reçu ça il y a une semaine. Finis-je par lâcher. Et comme si la boîte de Pandore qu’était mon esprit s’ouvrait, je repris immédiatement. Je… Tout le monde sait que j’ai été victime d’une agression de toutes façons. Raciste. Pour la deuxième fois. Et parce que je sortais avec… Enfin avec un sang pur. Soufflai-je me retenant de dire les mots « anciens mangemorts ». Et… Et il a été tellement froid à l’hôpital. J’ai mis ça sur le dos du choc mais cette lettre… Et… Et il m’a quitté juste après, comme s’il en avait eu marre de ces agressions. Alors que je n’avais strictement jamais rien demandé. J’ai pas demandé à ce que ses « amis » m’attaquent et me gravent le bras d’insulte sur l’abomination que je suis à Cuba ! J’ai pas demandé à ce que cet inconnu me taillade à la Tête de Sanglier ! Je n’ai jamais rien demandé à personne ! Je… Je veux juste être heureuse, avoir un mari, des enfants comme tout le monde et me sentir humaine, pas comme un bout de viande… Et pas comme une abomination dans un monde de sorcier qui peut se faire tuer dès qu’elle passe une porte parce qu’elle est ce qu’elle est et avec quelqu’un…

Et le pire était que je finissais par le croire. Je n’arrivais plus à aller seule à Pré-Au-Lard. Grâce à Amos, je pouvais au moins y aller accompagnée ou pour rejoindre des personnes connues. Mais seule… Cela m’était totalement impossible. Et d’ailleurs même accompagnée… Ayden avait eu l’agréable surprise de me voir paniquer pour un simple claquement de portes alors…

- Pardon… Finis-je par souffler alors que les larmes dévalaient mes yeux sans vouloir s’arrêter. J’ai l’air idiote et peu professionnelle sur ce coup…


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Erin Wheeler
You're the only reason that I'm not afraid to fly and it's crazy that someone could change me. Now no matter what it is I have to do, I'm not afraid to try and you need to know that you're the reason why. That it's alright.

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