Broken

Il ne restait qu’un peu plus d’un mois avant les vacances et pourtant, plus rien allait. J’avais de plus en plus de mal à suivre, à rester concentrer. Je récupérais moins, je perdais du poids et j’étais de plus en plus absent avec les autres. À vrai dire je ne savais même pas comment j’étais arrivé là. À en croire les discussions j’avais suivi d’autres Poufsouffle dans la grande salle pour réviser des trucs ce dimanche et le hasard voulait qu’en relevant les yeux, je vois Keith à la table des Serpentard à faire la même chose sans doute, mais c’est tout. J’avais comme oublié ma matinée. Je savais qu’on était dimanche uniquement grâce aux vêtements des autres, et aux miens. Des tenus plus civils pour un jours moins strict. Ouvrant finalement un livre devant moins, je ne le lus pas. Non à la place, j’y posais mon front pour fermer les yeux et essayer de retrouver mes esprits. J’en faisais vraiment trop ? Où essayer de résoudre mes problèmes en plus de mes études étaient de trop ?

Je n’arrivais plus à trouver la paix, je réfléchissais sans cesse, incapable de m’en remettre vraiment, incapable de me détendre. J’étais vaguement moi avec Keith, car je refusais de perdre nos rares moments ensemble avec tout ça, mais c’était tout. Je me noyais complètement… Me redressant brusquement, je regardais un camarade à côté de moi, une fiole fumante à la main et une baguette dans l’autre. Le boom qui venait de me sortir de mes réflexions c’était lui… Saisissant le tube en verre qu’il me tendit pendant qu’il nettoyait, je fus rapidement ramené à la réalité quand le verre craqua et explosa dans ma main. À première vue rien de bien grave, mais pour moi… Il y avait du verre dans ma peau et du sang qui en coulait assez abondamment.

Incapable de me concentrer sur autre chose que ça, je finis par me lever brusquement, ignorant que j’avais failli faire tomber tout le banc avec moi, avant de sortir de la salle en tremblant légèrement. J’étais… Aucun entrainement était utile quand on était incapable d’utiliser son esprit… Je devais respirer, retirer le verre et effacer le sang… Quittant le château à la première occasion je fis quelques pas dans une brume poisseuse et typique de ce mois avant de m’arrêter, loin des autres. M’appuyant sur un muret, je finis par me courber le temps de vomir et d’évacuer les images violentes qui traversaient mon esprit. Je ne voulais pas la voir et pourtant… J’étais faible. Je l’étais encore et j’étais si épuisé que je n’arrivais pas à me reprendre.

Je sus juste me trainer un peu plus loin pour m’accroupir derrière une colonne et pleurer. Je n’aimais pas craquer ici et pourtant, j’étais si épuisé que c’était impossible. Je voulais dormir, juste dormir, mais dès que je le faisais, j’avais l’impression de me condamné à l’échec, que j’allais échouer quoi que je fasse. Je devais garder le niveau, je devais juste le faire et pourtant c’était si difficile. Pourquoi c’était aussi compliqué pour moi ? Pourquoi j’avais l’impression de sombrer et pourquoi cette année était si violente ? Je voulais pouvoir faire comme les autres, ne pas tétaniser, ne pas fuir face à du sang, face à mon sang. Je voulais pouvoir me souvenir d’elle sans revoir sa mort. Je voulais juste qu’elle soit fière de moi. Je voulais juste ça… Et pourtant j’avais l’impression d’être jamais assez bien pour elle, d’être qu’une pâle copie qui en plus, n’allait pas réussir dans ses études et décevoir son père. J’étais pathétique, et c’était bien un signe de ma fatigue évidente.

ft. Keith

Broken

Ma plume grattait mon parchemin au rythme de ma lecture. Très intéressante au demeurant. Enfin pour moi, je n'étais pas sûr pour les condisciples de ma table. Après tout, le droit pouvait être soporifique mais bon, il faudrait cartonner pour récupérer du marasme qu'avait semé Kathleen dernièrement. Si on pouvait récupérer quelques points... Je ne dirais pas non. Bref, ma baguette tapota doucement le bouquin qui tourna sa page et en le faisant, j'avisais Mara qui pénétrait la pièce. Fronçant un peu les sourcils, je le suivis des yeux. Je ne savais pas ce qu'il avait en ce moment mais il était clair que ça n'allait pas fort. J'avais tenté de lui en parler mais d'un coup d'oeil, il m'avait stoppé, seulement là, j'avais l'impression qu'il fallait pas tarder a passer outre. Déjà qu'on ne se voyait pas beaucoup a cause de son emploi du temps de ministre, là j'étais en train de sérieusement penser que ça finirait par le tuer.

Je plissai un peu les paupières en le voyant poser son front sur son livre, écrivis une ligne de plus en me demandant comment le sortir dans la salle l'air de rien quand un gros boum me fit sursauter. Un peu confus, je passait la salle sous le feu des mes iris avant de repérer la fumée qui s'élevait de la table des Poufsouffle. A coté de moi, j'entendis quelques ricanements mais, honnêtement, j'étais loin de rigoler moi. Surtout quand je repérais le responsable qui se tenait a quelques centimètres de Mara.  Et encore un boum qui cette fois le toucha carrément. Non là, c'était trop ! Songeais je en le voyant déguerpir de la salle comme si il avait un dragon aux fesses. Posément, je refermais mon livre, un muscle un peu colérique dansant sur ma joue et je me levai a mon tour. Sortir me prit sans doute un peu plus de temps que la fuite de Mara puisque je le fis tranquillement, du moins en apparence, intérieurement, je bouillonnai. Évidemment, retrouver le coréen me prit aussi un peu de temps, il avait très bien réussit a se cacher et là, je n'aimais pas ça du tout. Mara ne se cachait jamais, sauf pour me rejoindre donc là non, ça ne lui ressemblait pas.

Et la purée de pois qui entourait le château de Poudlard m'aidait pas du tout. Finalement, il me sembla voir une silhouette au milieu du gris ouaté de l'extérieur. Je fronçais un peu plus les sourcils avant d'aller dans cette direction, le cœur battant d'inquiétude. J'aurais du insister quand j'avais vu qu'il y avait un problème et pas seulement me laisser endormir par son assurance. J'avais laissé coulé pour ne pas rajouter au poids qu'il portait déjà mais là, il dépassait les phénix. J'allais fondre sur lui quand un sanglot m'arrêta net. Mara ne pleurait pas. Mara ne pleurait jamais. Enfin pas comme ça, recroquevillé dans un coin et totalement replié sur lui même. Durant quelques secondes, je restai figé sur place, incertain de comment réagir. J'étais en colère mais en même temps, trop inquiet et là, c'était pire. Je l'avais vu découragé oui, un peu déprimé oui, mais je n'avais jamais vu cette espèce d'intense tristesse qu'il semblait exsuder a gros bouillons. Finalement, j'allais m'accroupir en face de lui et glissai mes paumes sur ses joues pour lever son visage vers le mien. « Mara. » Il y avait tant de douleur sur ses traits maculés de larme, tant de tristesse et de culpabilité qui se noyaient dans ses iris que mon cœur se déchira. De mes pouces j'essuyais les larmes sur ses joues avant d'attirer sa tête dans le creux de mon cou. Je n'avais rien a dire et je n'étais pas sûr que parler maintenant serait bénéfique, je ne pouvais donc qu'être là. Rien de plus, rien de moins.

ft. Mara

Broken

J’étais perdu dans mon esprit, dans ce tourbillon de pensée plus destructrice les unes que les autres, si bien que je ne le sentis pas approcher. J’avais même sursauté en sentant quelqu’un me toucher le visage. C’était lui, pourquoi il était là ? Pourquoi il me voyait comme ça ? Il ne fallait pas, il ne devait pas dépasser l’écran de fumée, pas aujourd’hui, pas comme ça. Pourtant, entendre mon prénom me brisa encore un peu plus, me paralysant alors qu’il cherchait à essuyer mes larmes avant de me prendre dans ses bras, avant de glisser ma tête dans son cou. J’étais incapable de réagir, incapable de le serrer car j’avais peur, peur du sang, peur de ce qu’il dirait. Je n’avais pas l’habitude, je n’étais jamais dans cette position pour une bonne raison, je ne voulais pas de cette pitié que je n’avais que trop vue, de ces bons sentiments qui ne faisait que me rappeler ma mère, je voulais juste fuir, disparaitre et me cacher.

Pourtant une grande partie de moi avait besoin de lui, j’avais besoin de respirer et il était mon oxygène, enfin il l’était devenu. Il m’avait accepté, peu-à-peu… Alors je finis par arrêter de lutter, par l’emprisonner dans mes bras et juste craquer. Je ne pouvais pas lutter contre lui, j’en étais incapable. J’avais besoin qu’une fois encore, il me voit sans se perdre dans ce qui m’était difficile, j’avais besoin de ce nouveau miracle. Il ramena le silence dans mon esprit, l’espace d’un instant, son souffle réussissant à calmer le mien, son coeur que je sentais battre dans sa nuque apaisant le mien.. Et puis ça revint, inlassablement, dès que la douleur me rappela ce qui s’échappait de mon corps, ce qui m’avait conduit ici… Tremblant de nouveau, l’instant se mêlait au passé, des flashs brutaux m’arrachant le peu de sérénité que j’aurais pu trouver avec lui… « Le sang… Il faut arrêter le sang… Pitié… Le sang… », le suppliais-je alors. J’étais tellement exténué, épuisé, je n’arrivais plus à me battre, je perdais pied, encore et encore.

« Le sang… Fais-le… Fais-le disparaitre… Le sang… », ce n’était que des murmures, des plaintes douloureuse, « Le sang… Il faut… Elle doit… Je dois la… Je… », me reculant brutalement, j’agrandissais l’espace entre nous, ne le voyant presque plus, voyant son visage à elle à la place du sien, son visage défiguré par la mort… Est-ce que j’avais rêvé ? Est-ce que j’étais en train de rêver ? De… « C’est pas réel, c’est pas réel… C’est pas réel… », murmurais-je pour moi même alors que de nouvelles larmes coulaient le long de mes joues, baissant les yeux sur mes mains tremblantes, le carmin de mon sang m’arracha une nouvelle nausée… Je…

Je devais me calmer, je devais juste me calmer et… Me relevant, je sus faire que quelques pas avant de m’écrouler à genoux pour revomir, j’avais travailler ça, je devais me calmer, c’était juste du sang, c’était juste du sang… J’étais plus fort que ça… Je devais me reprendre, j’avais pas le droit de craquer, je devais… C’était fini, elle était parti, je ne pouvais plus rien faire, je devais juste la rendre fière, je ne devais pas m’écrouler, elle n’aurait pas voulu.. Mon esprit se brisait complètement… Ma phobie était devenu bien trop forte.

ft. Keith

Broken

Je cru l'avoir apaisé, mais ça ne dura qu'un instant. Qu'un bref instant avant qu'il ne baragouine des propos qui n'avaient absolument aucun sens. Fronçant les sourcils, je le fixai un instant. « Mara ? » J'avais perdu totalement son attention, on aurait même dit qu'il ne me voyait pas et...Le sang ?... Fébrile, je le parcouru des yeux avant de m'arrêter sur sa main qui était rouge de sang, ce dernier gouttant sur le sol après avoir glissé sur sa peau. Ah par Merlin ! « Tu es blessé... » soufflais je en comprenant de moins en moins la fixation qu'il semblait avoir sur le sang ou même le sens de ses mots. Par contre, je voyais très bien la panique dans ses yeux et ça, ça ne me plaisait absolument pas. Lui par contre, ne me voyait carrément plus, c'était l'impression que j'en avais, et la sensation de le sentir me glisser entre les doigts était dérangeante au possible, la peur de le perdre me perfora la poitrine avant qu'il ne m'échappe totalement pour aller vomir un peu plus loin.

Quelque chose n'allait pas et je ne savais pas ce que c'était. J'étais démuni et ça, c'était un sentiment que je n'avais pas l'habitude de ressentir, que je détestais même. Finalement, je l’attrapais par derrière, ceinturant sa taille d'un bras pour caler son dos contre mon torse m'asseyant au sol, l'installant entre mes jambes. « Ca suffit Mara. Fermes les yeux.» ordonnais je dans un murmure, il était parfaitement capable de me maîtriser physiquement mais étant donné qu'il ne semblait même plus avoir conscience de ma présence, j'espérais ne pas me prendre un coup par accident. De mon autre main, j'arrachais l'écharpe qui pendait a mon cou et y emballait rapidement sa paume sanguinolente, serrant juste assez pour que ça arrêtes de saigner. « Calme toi, c'est fini.. » J'aurais préféré lui lancer un sort de soin mais j'aurais été obligé de le lâcher et si je le faisais, j'avais l'amer sentiment qu'il me fuirait aussitôt. Et même si j'avais une vague idée de comment il s'était fait mal, je n'étais pas infirmière et le risque qu'il y ai des corps étrangers dans la plaie...Enfin pour le moment, le plus urgent était de le calmer. Je calai sa main blessée contre son ventre, sous la mienne afin de la cacher a son regard et de l'autre, je lui caressai le front avant de poser ma paume sur ses yeux. « Ca va aller, c'est fini. » Sous ma paume, son front était moite de sueur et contre ma poitrine, je sentais sa respiration haché et irrégulière. Tout son corps tremblait avec violence contre le mien. J'avais l'impression de tenir entre mes bras un petit lapin terrifié par un loup.

Je ne sais pas combien de temps je restais là, a lui murmurer des mots apaisants a l'oreille, ne cessant de le toucher pour le faire revenir vers moi. Quelqu'un nous aurait surpris que je ne l'aurais même pas remarqué tellement je ne faisais attention qu'a lui, tendu a l'idée qu'il ne me revienne pas totalement.

ft. Mara

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Elle s’approchait de moi, elle me touchait, elle essayait de prendre soin de moi, mais c’était à cause de ça qu’elle allait mourir. Elle aurait dû m’abandonner, ne pas s’occuper de moi et pourtant, encore une fois elle était là, elle essayait de s’occuper de moi, elle me parlait, elle me gardait contre elle et pourtant tout clochait. Ce n’était pas un souvenir, c’était un point de non retour.

J’entendais les mots sans vraiment le faire, en fait plus cette voix s’installait, plus j’avais l’impression qu’une ombre puissante prenait possession de mon esprit. Je pétais un plomb, complètement et je recommençais à me noyer dans cette même scène. Il faisait noir dans le vanne, et le peu de lumière que j’avais encore se fit effacer par la chaleur d’une main. C’est fini… Elle allait mourrir et moi aussi.

Mon esprit cherchait une issue, je voulais me calmer, rationaliser que ce n’était pas possible. Qu’elle était morte depuis longtemps, que ça ne pouvait pas se passer, mais plus je le faisais, plus son visage se mélangeait avec celui de Keith. Même le lac n’arrivait pas à m’apaiser, il se teintait éternellement de rouge, il devenait une prison. Comment j’en étais arrivé là ? Comment de simplement fatigué, je devenais l’esclave de mes peurs, de mes phobies ? Comment je pouvais être à ce point aveuglé ?

Je n’arrivais pas à bouger, je n’arrivais plus à respirer sans sentir une chaleur qui n’était pas la sienne, je devais la protéger, je devais la défendre, je devais juste… Je me débattis, avec force avant de retourner la situation en plaquant violemment cette ombre sur le sol. Bandant mon bras, j’allais frapper lorsque mon coeur se serra violemment dans ma poitrine. Sous ma main, une gorge que je ne connaissais que trop bien, sous mon bassin, son reflet que j’avais plus d’une fois épousé… Ce n’était pas une ombre, c’était Keith et ça rendit ce que je venais de faire bien plus terrible. Après Owen, je venais de m’en prendre à Keith… Lâchant subitement sa gorge, je me reculais brusquement jusqu’à tomber sur le sol, mon regard toujours terrorisé, mais cette fois-ci, par moi… J’avais complètement perdu pied, j’avais perdu la raison et je venais de m’en prendre à lui. « Je suis désolé… Excuses moi, je voulais pas… Je pensais que c’était quelqu’un d’autre… Je suis désolé Keith… Pardonnes moi… Je ne voulais pas… », je voyais quelqu’un d’autre… Je voyais juste quelqu’un d’autre…

Levant la main que je venais de serrer et qui était douloureuse, je réalisais qu’elle avait été bandé primairement par une écharpe, son écharpe. « Je voulais pas Keith, je te promets, je voulais pas m’en prendre à toi… J’étais… J’étais pas là… Je croyais que… », c’était eux… Les larmes coulèrent de nouveau sur mon visage, de fatigue, de honte… Comment accepter ce que j’étais quand j’aurais pu lui briser le nez en une seconde ? J’étais devenu dangereux pour les autres… « J’ai… J’ai une phobie du sang que j’essaie de soigner avec Miss Zaïg, mais dernièrement ça… J’arrive plus à surmonter, je revois toujours la même scène alors que j’essaie juste de dépasser ça et… Je voulais pas je te promets, juste… Je me suis sentis brutalement contraint comme attaché, comme avant et c’est devenu pire… Je… Je suis désolé Keith, je voulais pas… », il allait partir ? Il ne pouvait que partir… Personne de censé serait assez aveuglé par la douleur pour ne pas reconnaitre celui qu’il aime… J’étais décousu, choqué par ce que j’avais failli faire et… Je ne sais pas par quel miracle j’avais réussi à ne pas le blesser, si ce n’est peut-être une légère contusion sur la gorge… Il ne saignait pas… Je n’aurais pas cette nouvelle image en tête et… Pourquoi il resterait ? « Me quitte pas Keith, je peux… Je peux tout t’expliquer, je te promets, je ne suis pas violent… Je voulais vraiment pas… Je te voyais pas et je travaille pour que ça n’arrive plus. Je te promets… », j’hyperventillais, ma gorge devenait sèche à force de laisser passer l’air et ça ne suffisait pas à me calmer…

ft. Keith

Broken

Et tout se passa très vite. Sans comprendre vraiment comment, je me retrouvais couché sur le sol, a moitié étranglé et un poing tout prêt a s'écraser sur mon visage. Par réflexe, je  fermai fort les yeux en me disant que ça allait sans doute faire mal, mais pas plus que la droite de mon frère en rogne. J'avais entouré le poignet qui m'étranglait d'une main et de l'autre j'avais amortit un peu ma chute. Il me serrait la gorge assez fort pour me faire suffoquer, j'aurais sans doute pu enfoncer mes doigts dans ses yeux pour qu'il me lâche et je l'aurais sans doute fait si ça n'avait pas été lui. Et puis le coup ne vint jamais et ma trachée fut soudainement libérée. J'engloutis une énorme goulée d'air en toussant légèrement. Bon, je n'avais sans doute pas employé la bonne méthode mais au moins, il me reconnaissait maintenant alors que j'entendis mon prénom sortir de sa bouche.

J'aurais aimé répondre a ses excuses qu'il déversait avec exagération mais j'avais déjà un peu de mal a retrouver mon souffle que je me contentais de secouer la main, signe que j'allais bien et qu'il n'avait pas besoin de s'étaler comme ça. J'avais bien compris qu'il ne savait même pas sur qui il avait sauté. J'avais bien saisis qu'il avait jusqu'à occulté ma présence. Ce n'était pas moi qu'il avait attaqué, il avait attaqué une ombre, j'avais juste eu le malheur d'être là et, peut être, de l'avoir ceinturé. Il l'avait peut être pris pour une agression. « Arrête Mara, ça va j'ai compris. » arrivais je finalement a dire d'une voix un peu rauque. Si je lui en voulais ? Non. Est ce qu'il m'avait fait peur ? Oui, mais pas par sa violence, plutôt par sa détresse et si je voulais être plus précis, ce n'était pas de lui que j'avais eu peur, j'avais eu peur a cause de lui. Mais ce n'était pas franchement sa faute...Enfin je crois pas.  Je me massai la gorge en toussotant avant de relever des yeux surpris sur Mara. Il avait la phobie du sang ? Ca, je ne m'en serais jamais douté mais ça expliquait pas mal de choses, même si je n'avais pas conscience de ce qu'il y avait derrière cette peur irrationnelle. Je soupirai doucement. Là Mara était en train de paniquer pour autre chose je crois, le fait qu'il me supplie de ne pas le quitter était surprenant, choquant presque parce que je ne l'avais pas vu venir et surtout, je n'y avais pas pensé mais je pouvais sans peine mesurer a quel point il pouvait tenir a moi rien qu'en entendant la fébrilité de sa voix.

Je me redressai avant d'épousseter mon pantalon. « Ca suffit Mara. » Je n'aimais pas le voir perdre les pédales pour ce qu'il venait de se passer. Sa voix un peu trop fragile me donnait l'impression d'avoir fait un truc que je n'aurais pas dût faire. Il y avait peut être du vrai. Je le rejoignis avant de glisser mes paumes sur ses joues, il pleurait encore et cette fois, c'était a cause de moi. Je plongeais mes yeux dans les siens, y lisant toute la détresse du monde, une peur latente aussi presque terrifiante en vérité. « Je déteste ce regard là. » murmurais je avant de me pencher légèrement pour déposer un baiser sur ses lèvres tremblantes. « Arrête de paniquer, je ne vais pas te quitter pour ça. »  Encore une fois, j'essuyais ses larmes, celles là même qui coulaient a cause de moi ou plutôt de la peur de ma réaction. J'étais capable d'encaisser, plus qu'il ne semblait le penser. J'avais conscience que ce n'était pas lui ou plutôt qu'il avait été projeté ailleurs. Je ne savais pas exactement ce que créait une phobie, je n'en avais pas, mais j'avais déjà vu ses conséquences. Damian était phobique du vide et si jamais il se retrouvait en position délicate, il paniquait, comme venait de le faire Mara. Je soupirais avec soulagement avant d'enrouler mes bras autour de lui. « Tu m'as fais peur a paniquer comme ça, mais je comprends mieux. » On ne pouvait jamais totalement contrôler une phobie, je le savais, la seule inconnue pour le coup, c'était que j'ignorais qu'il l'était, j'aurais peut être agit autrement si j'avais été au courant, mais ce qui était fait était fait.  « Désolé, je n'aurais sans doute pas dût te ceinturer comme je l'ai fait, mais j'ai eu peur que tu me fuis. » et ça, je l'aurais sans doute mal prit je crois.

ft. Mara

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Même si il me disait d’arrêter, c’était difficile, difficile car j’avais peur, car je craignais qu’il me laisse et… Je n’arrivais tous simplement pas à raisonner. Il me dit à nouveau d’arrêter, se redressant pour m’approcher et glisser ses mains sur mes joues. Il n’aimait pas mon regard, mais il m’embrassa quand même… Pourquoi il ? L’incompréhension se lit sur mon visage, je ne pouvais pas arrêter de paniquer, pas après ce que j’avais fait… Il allait vraiment rester ? Ne pas m’en vouloir ? Depuis quand j’étais aussi faible ? Depuis quand j’étais aussi… Perdu ?

Enroulant ses bras autour de moi, j’eus un frisson, pas de dégout, mais… J’avais… J’avais besoin de lui. Alors lorsqu’il m’avoua avoir eu peur en me voyant paniquer comme ça, je m’accrochais un peu plus à lui, me nichant contre lui alors qu’il s’excusait d’avoir agi comme ça, mais il avait eu peur que je fuis. Il restait, il avait eu peur pour moi, il s’excusait… Fermant les yeux, je me nichais simplement contre lui, attendant que mes tremblement cesse, attendant que mon esprit s’apaise. Je ne savais pas de quoi serait fait demain, mais pour le moment, je préférais faire ce que je ne devais pas, à savoir me reposer entièrement sur lui pour sortir de cette crise. C’était mal, car si il partait, je pourrais m’écrouler, mais juste pour cette fois, je devais me concentrer sur son souffle, sur son coeur.

M’accrochant un peu plus à lui, mes larmes finirent par cesser, et peu à peu, le calme commença à m’envahir.

Je ne savais pas combien de temps ça m’avait prit, je sentais simplement ses vêtements un peu plus humide sous mes doigts, signe que le brouillard nous avez suffisamment entouré pour nous mouiller. « J’ai été enlevé avec ma mère quand j’avais dix ans… » commençais-je à souffler dans son cou. Ma voix était rauque, douloureuse encore et je refusais de bouger, gardant cette position qui m’avait enfin apaisé. « Ils en voulaient à ma mère, à sa beauté… Et j’étais une monnaie d’échange… » continuais-je en serrant un peu plus ses vêtements dans mes doigts, « Elle ne s’est pas laissé faire… Un homme me maintenait contre lui… Un couteau sous la gorge… », ma peur d’être emprisonné, maintenu prendrait du sens pour lui… « Une vélane peut devenir un monstre sous la colère… Son visage a fini par se déformer sous la colère et elle a du faire trop de bruit en hurlant, alors… », tremblant légèrement, je sentais des larmes couler à nouveau sur mon visage, « Alors ils lui ont tiré une balle en pleine tête et… Je l’ai vu mourir, j’ai vu le sang couler et son… Il y en avait partout… J’ai eu peur et j’ai pleuré et ils ont voulu me tuer… », pendant longtemps j’aurais préféré qu’ils y arrivent, « Ils ont planté un couteau dans ma nuque avant de me laisser pour mort… », ce qui était un peu arrivé, j’avais perdu ma mère. Une partie de moi…

« J’ai peur du sang, j’ai peur d’être maintenu et… Tu ne pouvais pas le deviner car je n’en parle pas… » murmurais-je sans bouger de là, sans le lâcher et sans oser le regarder. J’avais peur d’y lire une expression qui ferait trop mal, bien trop mal dans ses yeux et pourtant… Il était le seul en qui j’avais confiance pour ça… Je voulais croire qu’il m’accepterait car ça serait peut-être moins difficile comme ça… Je comprenais peut-être qu’être en couple pouvait signifier bien plus, signifier d’être franc et honnête… Mais j’étais trop mal pour en être pleinement conscient.

ft. Keith

Broken

Je ne crois pas avoir jamais vu Mara aussi vulnérable, mais le fait était qu'en l'instant là, il l'était. Je n'avais jamais vu ce degrés de détresse chez quelqu'un et je ne l'aurais sans doute pas imaginer chez quelqu'un d'aussi solaire que lui. Que faire d'autre sinon, le garder contre moi en attendant que ses larmes se tarissent d'elles même, ou qu'il n'en ai plus. Il nicha son visage au creux de mon épaule, se lovant au plus prêt de moi alors que je l'enveloppais d'une étreinte tranquille, caressant ses cheveux d'un mouvement hypnotique jusqu'à ce que le tremblement de ses épaules se calme, petit à petit.

L'entendre soudainement parler failli me faire sursauter mais je le laissai faire, sans avoir aucune idée de ce qu'il  allait me dire mais a la lumière de son récit, je comprenais mieux certaine de ses réactions, comme le fait qu'il pouvait sursauter ou me repousser lorsque j'avais le malheur d'effleurer sa nuque ou pas plus tard que tout a l'heure alors que j'avais chercher a le maîtriser, même sans violence, il avait mal réagit. Il avait réellement vécu un enfer. Je ne pouvais même pas imaginer ce que cela faisait de voir sa mère mourir sous ses yeux, d'avoir servit d'appât pour l'attirer dans un piège qui s'avérera mortel mais j'eus mal pour lui. C'était peut être pour cela qu'il souriait toujours comme si tout allait bien, comme si il pouvait être assez fort pour tout supporter. Mais ça ne marchait pas comme ça et chacun avait ses propres limites, ne pas les connaître pouvait s'avérer dangereux. « Je vois. » finis je par dire en lui baisant la tempe, « La prochaine fois, j'éviterais de te ceinturer sans prévenir et je me demande a quel point ce serait pertinent de me promener avec deux ou trois boites de pansements dans les poches au cas où. »  je souris légèrement avant de resserrer mon étreinte, juste un peu, autour de lui. « Merci de m'avoir parlé de tout ça, Mara, ça doit être lourd a porter tout seul. » J'imaginais qu'il ne parlait pas de ça a tout va malgré sa capacité a faire un discours sur la couleur d'un botruc pendant une heure.

Finalement, je l'écartai un peu pour pouvoir le regarder, pour m'assurer que ça allait mieux et je soupirai un peu en voyant les cernes qui ombrait ses yeux et son teint plus pâle que d'habitude. « Je vais te raccompagner a ton dortoir, tu as besoin de dormir, tu es épuisé,  mais avant on va faire un crochet a l'infirmerie pour nettoyer ta blessure. » et j'espérais bien que l'infirmière l'obligerait a se reposer sous sa surveillance parce que quelque chose me disait qu'il n'irait pas dormir bien gentiment comme je venais de le lui demander.

ft. Mara

Broken

Je ne savais pas ce que j’aurais fait si il m’avait prit en pitié, si il m’avait traité comme une victime. Je ne pouvais pas fuir pour le moment, je pouvais juste rester là, contre lui, à attendre, à espérer qu’il ne me consume pas. Je voulais vraiment qu’il ne me brise pas, je voulais vraiment pouvoir me reposer sur lui et ses premiers mots me laissèrent respirer à nouveau. Il éviterait de le faire la prochaine fois, du moins pas sans me prévenir et il voulait se promener avec des pansements… Enfouissant un peu plus ma tête dans ses vêtements, je sentais mon coeur se serrer, comme si c’était douloureux de sentir ce poids quitter mon corps. Il me remercia alors de lui en avoir parler, soulignant juste que ça devait être lourd à porter seul. J’étais pas seul, enfin pas vraiment, mais j’avais personne d’autre que mon père vers qui aller quand j’allais mal, quand ça me pesait, quand ça revenait en boucle dans ma tête… Ça voulait dire qu’il voulait être là ?

Le sentant s’écarter un peu, j’étais frappé par le froid que provoquait la distance entre nos deux corps. Relevant le visage, je devais reconnaitre que croiser son regard fut douloureux, ses yeux parlaient beaucoup plus et je n’osais pas imaginer ce que disait les miens. Il voulait ma raccompagner aux dortoirs, j’avais en effet besoin de dormir, mais ça serait impossible, je le savais d’avance… Tout comme aller à l’infirmerie… Je ne voulais pas prendre le risque de m’y faire enfermer le temps que ça aille mieux… Refusant d’un signe de tête, je posais une main sur son torse comme pour le retenir d’essayer, « Ça ira… J’ai juste besoin de Ted… » soufflais-je d’une voix plus blanche de d’habitude. « C’est un ami, il est dans l’équipe et en dernière année de médicomage… », précisais-je pour justifier qu’il fallait le voir lui. Ted connaissait ma phobie, il ignorait le pourquoi, mais il avait déjà du me soigner et il avait respecté quand je lui avais demandé de ne pas poser de question.

« J’ai juste besoin de… », de quoi ? De réussir à dormir ? Réellement, sans réfléchir ou faire des cauchemars ? J’avais besoin de savoir ce que je voulais faire, d’avoir enfin une idée de mon chemin pour arrêter de me perdre en route. J’avais juste besoin de ça… Mais mon esprit était trop embrouillé pour que je puisse l’exprimer réellement, « Ça va aller… » assurais-je sans pour autant sourire, « J’ai juste besoin de rester là… », ajoutais-je dans un murmure alors que je m’approchais à nouveau pour me coller à lui, pour poser mon front sur son épaule et attendre que sa chaleur me berce à nouveau. J’avais besoin de retrouver entièrement mon calme. « C’est bientôt les vacances… Ça ira mieux… », mais comme Maïwenn l’avait souligner, il y avait peu de chance que je tienne jusque là. Je le réalisais lentement. En attendant je restais là, contre lui, contre son torse. Je ne devais vraiment pas, mais c’était bien plus simple de le laisser faire, de le laisser me calmer d’une manière bien plus efficace que les autres.

ft. Keith

Broken

Ted ? C'était qui ça ? Songeais je alors qu'il me disait avoir besoin de lui. Sur le coup, je ne sus pas vraiment comment le prendre mais il continua. Un médicomage en dernière année. Mouais. Mais ce n'était clairement pas le moment de me montrer possessif, il n'avait pas besoin de ça. Je soupirai légèrement, déçu de moi même sur le coup. Je préférerais l'envoyer a l'infirmerie quand même, mais je ne pouvais pas le faire contre sa volonté non plus. Il n'allait pas bien et je savais qu'il en niait l'importance. La preuve encore maintenant, n'importe qui se serait écroulé après une crise de panique mais il refusait de lâcher du lest. J'avais envie de le forcer a s'allonger et dormir au moins une semaine, mais il ne me laisserait pas faire...Devrais je songer a prendre des moyens détournés ? J'allais franchement l'envisager, en attendant...

Me penchant, je frottai légèrement son nez du mien. « Tu n'es pas raisonnable Mara. » Non vraiment pas, songeais je en le laissant se nicher contre moi et se gorger de ma chaleur autant qu'il le voulait. Puis, j'émis un sifflement bref mais mélodieux, auquel répondit un hululement quelques secondes plus tard. Sans lâcher Mara, j'agitais ma baguette, faisant apparaître un petit parchemin qui se para d'une demande simple et d'une indication que je notai avec ma baguette. Je restai succinct mais ça n'enlevait rien a l'urgence de la situation.  Styx se posa sur mon épaule, vacilla sur ses pattes avant de se stabiliser, content de lui même. Bon, il était idiot mais il faisait des efforts on va dire. Je lui glissai le parchemin soigneusement plié dans le bec. « Va livrer ça a Ted...Attends, c'est quoi déjà ? Ah oui ! Lupin, Teddy Lupin. » Je ne voyais que lui collant avec le diminutif Ted, faisant du Quidditch et en médicomagie, sans compter que le nom Lupin, ça ne pouvait pas totalement s'ignorer. Le hibou s'envola vers sa destination et moi, je reportais mon attention sur Mara. « Styx est parti chercher ton ami. Mais franchement Mara, tu ne peux pas continuer comme ça. » soupirais je en lui caressant doucement le dos pour qu'il se reprenne.

Je laissai passer de longues minutes avant de le détacher un peu de moi, non sans lui avoir embrasser doucement le front. « Reprends toi un peu, ton ami ne va pas tarder... » lui murmurais je en regrettant pour le coup de devoir garder notre relation discrète, parce qu'autant le dire, je n'avais pas envie de le lâcher, pas quand il était dans cet état là. Il restait a espérer que ce Lupin sache prendre soin de lui et si il pouvait arriver a le faire dormir trois jours d'affilé se serait encore mieux. « Tu es sûr que ça ira avec lui ? » J'aurais mille fois préféré prendre soin de lui moi même, mais ce n'était pas possible. Pas encore du moins. « Il faut vraiment que tu te repose Mara. Si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour moi avant que je n'emploie les grands moyens pour que t'y obliger. » le prévins je en repoussant une mèche de son front d'un mouvement tendre qui contrastait un peu avec la détermination qui nageait dans ma voix, la détermination et sans doute la frustration de ne rien pouvoir faire ouvertement pour le moment.

ft. Mara & Ted

Broken

« Non mais tu sais, la… putain, Ted, attention. » Le jeune homme tique alors que son ami, s’interrompt brutalement. Il tourne la tête dans la direction qu’il regarde, avant de se prendre un truc en plein dans la tempe. Surpris, il recule, alors qu’il rattrape machinalement le projectile, un peu sonné. Un… Hibou ? « Mais c’est quoi ce truc ? » « Un hibou. » Il lance un regard assassin à son ami, du genre « oui merci, j’avais bien vu ». Il baisse le regard sur le petit animal tout ébouriffé. « C’est une tentative d’assassinat non ? » Il a un sourire, mais se masse la tempe tout de même. Le volatile n’est pas bien gros, mais quand même. Il regarde autour de lui, avant de voir le parchemin, tombé au sol sous le choc. Il pose le hibou sur son épaule, le temps de lire le message. Bref, concis… Et le visage amusé de Ted change d’expression, devenant plus soucieux. « Y’a un problème ? » « Ouais, enfin, rien que je ne puisse pas gérer. Je dois y aller on se voit plus tard. » Il s’échappe alors, se mettant à courir vers le lieu indiqué. Qu’est-ce que Mara a fait au juste ? Tout n’est pas détaillé dans le message. Juste qu’il saigne et a besoin d’aide. Il pourrait aller à l’infirmerie aussi, mais il n’est rien que l’infirmière fasse que Ted ne saurait faire. Il est en dernière année après tout.

Il finit par trouver les deux étudiants. « Mara, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Il englobe la scène d’un regard rapide, tout en s’accroupissant. Il jette un œil au garçon qui se trouve avec le Poufsouffle. Sans doute qu’il saura mieux lui raconter que Mara qui n’a pas l’air d’aller bien du tout. « Montre-moi ta main. » Il s’empare doucement de son poignet. Ted arbore souvent une expression malicieuse et candide, mais quand il travaille ou prend soin de quelqu’un, c’est bien différent et un air grave s’affiche sur ses traits juvéniles, alors qu’une ride de concentration se dessine sur son front. Il retire lentement l’écharpe. « Respire calmement, ça va aller. » Il jette un regard au brun qui l’accompagne. « Enchanté. Faudrait que tu apprennes à ton hibou à viser, je me le suis pris en pleine tête. Il va bien. » Il arbore un léger sourire, parlant tranquillement. « Faites pas attention à moi. Si tu peux changer les idées à Mara, c’est encore mieux. » Cela facilitera la tâche de Ted, qui est en train de vérifier qu’il ne reste pas de bris de verre dans la blessure, avant de lancer un Sortilège de pansage, refermant la plaie rapidement. Il murmure un « Aguamenti » afin de rincer la main de Mara et en retirer toute trace de sang. « C’est fini. »

ft. Mara & Keith

Broken

Je me fichais de savoir si j’étais raisonnable, je ne voulais juste pas. Je voulais juste lui, sa chaleur, l’irradiation qu’il pouvait y avoir dans mon corps et le calme relatif que cela m’apportait. Il finit par me dire qu’il avait envoyé son hiboux chercher Ted avant de me repousser légèrement. Le froid me frappa avec violence alors qu’instinctivement je le cherchais pour retrouver ma place. Me reprendre ? Je n’arrivais plus à réfléchir correctement, j’étais simplement guidé par le besoin de m’apaiser, quelque soit le prix. J’oubliais, j’oubliais réellement ce que ce besoin pourrait couter… Mon cerveau était trop épuisé.

« Il sait… Pour la phobie du sang… Il sait… Mais il sait pas pour 엄마… Il sait juste pour le sang… » soufflais-je quand il me demanda si j’étais sûr. Et puis il dit comme elle, il voulait que je me repose, et si je refusais de le faire pour moi, je devais le faire pour lui, avant qu’il ne m’y oblige… Une obligation, encore, mais je n’étais pas en état de comprendre, de lutter et puis venant de lui… J’acceptais plus facilement ses mots, « Ca ira… Ne t’inquiètes pas, je gère… », mais c’était plus difficile à croire, j’étais trop… Épuisé, bloqué dans une position, les yeux clos, frigorifié par l’absence de Keith.

Je n’avais plus de notion du temps, je sus simplement qu’à un moment, la voix de Ted s’éleva du silence et que je dus me forcer à ouvrir les yeux, « Une fiole a explosé… » murmurais-je en ignorant tout ce qui avait suivi. Je lui tendis simplement le bras, fixant ma main qui se dévoilait peu-à-peu et avec elle le sang qui s’y cachait. La douche froide fut immédiate, je me raidis, mon coeur battant à nouveau alors que ma respiration saccadé. Je n’arrivais plus à penser à autre chose qu’à ce que je voyais, qu’à ce qu’il faisait. Je n’aimais pas ce que je voyais, je n’aimais pas la destruction qui grondait dans mon coeur.

Pourtant il réussit à s’en sortir, à retirer le verre, à refermer la blessure et puis surtout, il fit disparaitre le sang, ce qui eut presque aussitôt l’effet de canaliser mon esprit. Mon front bascula sur Keith, comme si mes muscles ne voulaient plus me tenir, comme si j’avais besoin d’un bâton de vieillesse pour avancer, « Je l’avais dit qu’il fallait appeler Ted… », murmurais-je avant de bouger légèrement, comme si j’avais l’espoir vain de pouvoir me relever, marcher sur mes pieds, « Je dois retourner réviser… » ajoutais-je, toujours un peu absent. Je ne voyais pas vraiment ce qu’il y avait devant moi, mais je sus me remettre sur pied, par je ne sais quel miracle. Incohérent et chancelant, c’est contre ma volonté que mes jambes se dérobèrent à nouveau sous mon poids et je que je finis par me retrouvé assis par terre. Je ne sentais même plus la douleur, le choc n’avait fait que raisonner. « Je dois réviser… » soufflais-je à nouveau, la voix très clairement blanche, comme mon visage. J’avais froid, la chaleur de Keith me manquait, mais quelque chose m’empêchait d’y aller. Sans doute un reste de conscience…

ft. Keith & Ted

Broken

Il n'allait vraiment pas bien. Alors tant pis, je le soutenais d'un bras en attendant que son ami arrive. On verra plus tard si des questions se posaient. Au moins, ce Lupin savait pour sa phobie mais pas pour nous, enfin je supposai que c'était ce qu'il avait dit. « Ca ira. » affirmais je, tant pis, qu'importe ce que pensera son ami, abdiquais je alors que Mara vacillait sur ses jambes. « Tu gères rien du tout... » murmurais je a moi même avant que son ami ne déboule, inquiet. Ah maintenant que je le voyais, je me souvenais l'avoir déjà croisé sur le terrain de Quidditch. Quand il demande ce qu'il s'est passé, je laisse Mara répondre, après tout j'avais assisté a l'incident de loin donc pour les détails on repasserait hein.

Le nouveau venu prit rapidement les choses en main et je sentis Mara se raidir contre moi alors que Ted retirait l'écharpe dont j'avais enveloppé la main en urgence, en réponse, je raffermis ma prise sur sa taille. « Il ne sait pas très bien atterrir oui. Styx, viens là. » répondis je en rappelant le hibou qui semblait avoir trouvé sa place sur l'épaule du Poufsouffle et qui rechigna a rejoindre la mienne, s'attirant un coup d'oeil impérieux auquel il fini par céder. Ma mâchoire se crispa lorsque Teddy enchaîna. Détourner l'attention de Mara ne serait pas le plus difficile...Et je n'hésitai pas, attirant son visage contre mon épaule pour qu'il détourne les yeux. « Ca va, c'est bientôt fini, tiens encore un peu. »  Attentif, j'observais les gestes de son ami et laissa un soupir de soulagement me traverser lorsqu'il annonça que c'était bon. Effectivement, il était efficace, je ne pouvais pas dire le contraire, chose dont se vanta Mara. « Oui, je vois ça. »  Maintenant Mara devait vraiment se reposer...Sauf qu'il avait manifestement une autre idée en tête. Une étincelle de colère s'alluma dans mes iris. J'avais envie de le secouer sérieusement. Je l'aidai malgré tout a se mettre debout, mais jura aussi sec alors qu'il se mit a vaciller, le rattrapant d'un bras, un peu maladroitement, jusqu'à accompagner son mouvement tandis qu'il se laissait choir au sol, frissonnant.

Encore une fois il parla de révision. « Bon, ça suffit les conneries. » sifflais je avant de relever les yeux sur Teddy. « Il a besoin de se reposer. Ca fait des jours qu'il passe son temps a étudier et a s’entraîner, il est en train de s'épuiser. Si il n'était pas aussi fatigué, il n'aurait pas eu ce foutu accident. » Un muscle contrarié sauta sur ma joue tandis que j'enveloppai le coréen d'un bras, frottant doucement son dos de la paume. « Il dit que tu es en dernière année de Médicomagie, tu n'as pas moyen de le faire dormir une semaine minimum ? Il ne tiendra jamais si il continu comme ça. »  J'étais peut être un peu brusque dans ma manière de parler mais je m'en fichais sur le moment. L'état de Mara m'inquiétait assez comme ça et son attitude bornée me donnait envie de le frapper. « On m'avait pas dit que les blaireaux étaient têtu comme des gnomes. » grommelais je pourri d'inquiétude.

ft. Mara & Ted

Broken

Une fiole qui a explosé. Un accident stupide. Qui n’aurait pas eu de conséquences si Mara n’avait pas été si sensible au sang. Ted ne peut s’empêcher de noter combien il est pâle et ce n’est pas à cause de l’hémorragie qui est loin d’être massive. Le garçon avec lui semble prendre bien soin de lui. Très bien, au moins, il fait ce que Teddy lui demande, c’est tout ce qui importe et il ne faut que quelques minutes pour que tout cela ne soit qu’un vilain souvenir. Il a un sourire quand Mara commente son intervention, faussement modeste. « Ravi de pouvoir aider. » Par contre, son regard se voile quand Mara décide que tout va bien et qu’il va retourner réviser. Perplexe, Ted s’écarte un peu, se relevant et passant une main dans ses cheveux. Sans surprise, Mara se lève… et s’effondre aussi vite, accompagné par Keith. OK…

Keith prend le futur médicomage à témoin, expliquant les conneries de Mara. Il a l’air vraiment inquiet. Il s’accroupit à nouveau, posant une main sur le visage de l’autre Poufsouffle, alors que Keith continue de rager à côté. Il s’offusque quand même à la dernière phrase. « Hey. Un peu de respect. » Il soupire. « Il est en état de choc. » Jamais Ted ne l’a vu comme ça. Pourtant il l’a déjà vu se blesser et saigner, ça arrive au Quidditch. Mais là… C’est un tout autre niveau. Je retire ma cape et la passe sur les épaules de Mara. « Faut le ramener à l’intérieur. Il faut du repos en effet. » Il passe un bras de Mara sur son épaule, invitant Keith à faire de même de l’autre côté. « OK. Mara, maintenant, tu vas m’écouter. Ton cerveau est pas en état de réviser ni faire quoique ce soit là. T’es complètement con ou quoi ? T’as toujours pas saisi que t’es moins productif quand tu es crevé et que c’est pas du temps perdu ? Faut vraiment que je t’apprenne ça, moi ? Que je joue l’adulte responsable ? Tu vas me forcer à endosser ce rôle ? » Il a un ton mi grave, mi léger pour faire passer la pilule. « Alors déjà, tu vas te servir de ton formidable cerveau pour marcher, parce que tu pèses un troll mort là. On avisera après. »

ft. Mara & Keith

Broken

Tout devenait lentement un mirage, j’entendais sans comprendre, je savais juste qu’il m’avait ramené à lui et qu’un instant, mon esprit s’apaisa. J’avais eu raison, Ted était le meilleur, il ne me prendrait pas en traitre, il savait gérer sans en faire tout un plat… Il me connaissait après tout. Il savait que je n’étais pas fragile, que c’était juste une phobie et que je m’en remettais. Alors je devais reprendre ce que j’avais commencé avant de venir ici. Sauf que j’étais bien plus atteint que je ne l’aurais voulu et je finis par sombrer tout simplement.

Juste un contre coup, je voulais me le dire, mais la chaleur de Keith me court-circuita un instant. J’avais besoin de lui, mais de là à l’invoquer… Revenant légèrement à la discussion, je ne savais pas ce que je faisais encore là, ni pourquoi ils en faisaient tout un plat. J’étais crevé, non épuisé, mais si je ne tenais pas maintenant, je ne pourrais plus rien faire, ça serait la preuve que rien n’avançait, que je resterais toujours coincé dans cette situation. « Ça va… J’ai juste froid… » murmurais-je quand Ted s’avança sur mon état. J’étais juste vraiment, vraiment plus fatigué et j’avais juste vraiment aucune idée de comment soulager mon emploi du temps. Je serais plus lucide demain.

Me sentant décoller, j’eus la nausée faute de comprendre exactement ce qui se passait. Je sentais mon corps se décomposer, j’entendais Ted parler, me dire que je devais l’écouter, que je n’étais pas en état, que je devais me reposer si je voulais être productif… Je savais que ça avait du sens, mais il n’avait pas à prendre ce rôle, il n’avait pas à se… « Je… Je vais vomir… » soufflais-je avant de me débattre vaguement pour me défaire d’eux et faire quelques pas avant de m’écrouler et de… Enfin on connaissait la suite, ça allait faire trois fois en moins d’une heure…

La terre tournait de plus en plus vite autour de moi au point que je ne pouvais plus relever les yeux, « J’ai dit que ça allait, je suis juste… Moins bien que prévu… Mais arrêtes de… Je vais bien… Ca va passer… », assurais-je sans pour autant réussir à me relever… J’étais… Mes jambes n’y arrivaient pas cette fois et ce simple constat, ce simple aveux de faiblesse m’arracha un nouveau sanglot, « Je dois réviser… Je peux pas prendre de retard… Je peux décevoir personne… » murmurais-je faute d’avoir assez d’énergie pour parler plus fort. Je tremblais de nouveau, j’en voulais à mon esprit d’être aussi faible, je m’en voulais de sombre, je devais faire mieux, surtout devant eux deux. Keith en avait assez vu et Ted n’avait pas à me couvrir… Je devais me reprendre. Je… J’en pouvais plus surtout…

ft. Keith & Ted

Broken

Je me contentai de serrer les mâchoires pour retenir ma réplique alors que Teddy s'insurgeait. Non s'en prendre a lui serait débile, il n'était pas là pour m'irriter ou autre chose et je pouvais voir qu'il était parfaitement capable de s'occuper de Mara. Juste...Je n'aimais pas me sentir aussi...Impuissant. Mara avait besoin de moi et je n'étais pas foutu de lui apporter l'aide dont il avait besoin. Après, avec le recul, je devais convenir que ce n'était pas moi ou quelqu'un d'autre et que toute aide était bonne a prendre mais quand même ce sentiment était désagréable au possible. Et puis Teddy et moi avions le même objectif aussi hochais je la tête a ses propos, glissant un bras autour de Mara et prenant le sien autour de ma nuque. Préférant rester sourd a ce qu'il pouvait murmurer comme un tas d'inepties. J'étais assez en colère...Après lui, après les autres qui n'avaient rien vu, après moi aussi. Donc je ne pouvais qu'être d'accord avec ce que Lupin lui disait.

Mara avait oublié de prendre soin de lui, tout simplement et ce malgré ce que je lui disais. C'était suffisant pour moi, avec ou sans consentement, j'allais faire remonter ce problème. Là, c'était plus que je ne pouvais en supporter, trop alors qu'il nous échappait pour aller vomir. Sur ses talons, je lui soutins le front tout en tapotant doucement son dos. « Tu dis des conneries. » sifflais je alors qu'il pensait me faire croire que tout allait bien. Mais oui ! J'allais croire ça alors qu'il n'était même pas capable de tenir debout, qu'il était si pâle que je m'attendais qu'il tourne de l'oeil a tout moment. De nouveau, Teddy et moi le soutinrent en le forçant a avancer. « Ca suffit Mara. Si je t'entend encore parler de révision ou autre, je te jure que je vais voir Miss Zaïg. » rugis je alors qu'il continuait dans son délire.

De force, nous le traînions jusque devant l'entrée du dortoir des Poufsouffle. Je ne pouvais pas aller plus loin, alors je le confiais a Teddy. « Prends soin de lui, s'il te plaît... » Je détestais demander ça a un autre, mais je n'avais pas le choix. « Envoie moi un hibou quand...Enfin pour me tenir au courant. » Je laissai Teddy récupérer le poids de Mara avant de reculer légèrement. « Rowle, Keith Rowle, envoie moi un hibou. » Ma mâchoire était de deux doigts d'exploser tant je la serrai. Je détestais laisser Mara comme ça, ne pas savoir, devoir l'abandonner a d'autre, ne pas pouvoir être là...Mais je n'avais pas le choix. Vraiment pas. Je ne pouvais pas aller plus loin. Et ce fut plus fort que moi, du bout des doigts, je débarrassais le front moite de Mara d'une mèche de cheveux avant de me détourner sèchement, plongeant mes mains dans mes poches autant pour m'empêcher d'en faire trop que pour échapper au regard que Lupin risquait de me jeter. Maintenant, il ne me restait plus qu'a attendre...Je n'avais jamais autant haït cette attente.

ft. Mara & Ted

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Ted serre les dents alors que Mara se débat mollement. Mais c’est pas possible d’être aussi buté, si ? Il est non violent en règle générale, mais face à tant d’entêtement, il a un peu envie de l’assommer et de l’embarquer sans perdre davantage de temps. Il jette un regard à Keith, qui s’agace également. Ted ne peut qu’observer son camarade vomir sans rien faire. Enfin si il pourrait, mais est-ce que cela en vaut le coup ? « Mais, t’es envoûté pour être aussi con ou ça se passe comment ? » Il se pose vraiment la question là. Keith a moins de patience. Il opine du chef quand le Serpentard lui assène qu’il dit des conneries. « Il existe un sort pour qu’il se taise. » Il réplique avec légèreté, se joignant à Keith pour relever le Poufsouffle au sol. « Et tu préviens si tu dois vomir de nouveau. » Il a un regard curieux vers l’autre garçon quand il évoque la prof de DFCM. Ca y est, il a perdu patience.

Finalement, on porte plus qu’on ne soutient Mara qui est aussi faible qu’un chaton. C’est malin. Comment on peut se mettre dans ses états pareils au juste ? Devant la porte de la salle commune des Poufsouffle, Keith soit les abandonner, à contrecœur. « Oui, bien sûr. Même si je cacherais pas que j’ai envie de l’étouffer là. » Il a un léger sourire alors que son regard s’illumine face à l’inquiétude sincère de Keith… Il ignorait qu’ils étaient si… amis. Juste amis ? « Compte sur moi. » Il se tend un peu quand même à l’évocation de son nom de famille… On va dire que Ted a une excellente connaissance des noms des partisans de Voldemort et que Rowle… Ca lui parle. Mais les enfants n’ont pas à subir le poids du passé de leurs parents. Ou aïeux. « Détends-toi, Rowle, Keith Rowle… » Il reprend les termes du Serpentard. « Il va se reposer. Contre son gré si ça ne rentre pas dans sa petite caboche que c’est absolument nécessaire. » Et le geste tendre de Keith ne lui échappe pas. Ce n’est pas un geste qu’on fait entre simples amis ça…

Il taquinera Mara plus tard là-dessus, en attendant, il le traîne jusqu’à son dortoir et l’aide à s’asseoir et s’allonger sur son lit. « Bon, maintenant, on arrête les conneries, Mara. Tu ne tiens même pas debout. Tu as besoin de repos. Vraiment. Et je ne plaisante pas. Soit tu fais ce que je te dis. Soit… Je m’arrangerais pour que tu m’obéisses quand même. Compris ? »

ft. Mara & Keith

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Ils ne pouvaient pas concevoir que juste, j’étais pas comme eux, que je ne pouvais pas, physiquement, faire ce qu’ils me demandaient ? À croire que je ne sortais pas avec l’un et que l’autre ne me connaissait pas depuis mon arrivée à Poudlard… Keith me menaça à nouveau, prévenir Zaïg ? Elle était au courant non ? Qu’est-ce qu’elle pouvait faire de plus… Me priver d’entrainement ? C’était déjà fait de toute façon… Elle ne pourrait pas faire plus, et je devais m’entrainer quoi qu’il arrive… « Je peux pas… » murmurais-je simplement avant de les entendre parler, encore.

Keith voulu partir, ou il le fit, en réalité je voyais tellement flou que je n’étais sûr de rien, je me sentais juste terriblement seul d’un coup, comme si ça chaleur maintenait encore le peu de conscience, de cohérence en moi, « Il doit revenir… », murmurais-je alors que je me sentais de nouveau transporter jusqu’à mon lit où je fus forcer de m’allonger. Ma perception du temps semblait si… Saccadé. Je n’arrivais plus à suivre. Pas pleinement du moins. Ted m’ordonna d’arrêter, soulignant des évidences dont j’aurais pu faire le constat moi-même, mais que je refusais. Je ne voulais pas me reposer, je ne voulais pas faire ça car je ne pouvais pas perdre de temps… « Non… » soufflais-je en me redressant, nauséeux, pas bien, mais en tenant. Je devais juste lire, c’était pas violent lire non ?! Cherchant de la main le livre que je devais avoir sur la table de nuit, j’en fis tomber la moitié sans jamais y arriver, « Je vais réviser… Encore un peu et après je vais dormir, je… Je dois juste réviser… », je ne pouvais pas à ce point continuer à me planter, surtout durant cette année. Je devais réussir partout, ne pas céder à la pression, même si mon corps était au bout, mon mentale devait tenir. C’était de mon cerveau que j’avais besoin, sinon j’allais les décevoir, tous, j’allais encore une fois perdre, échouer à une tache simple.

Essayant de me relever, je sentais mes jambes vaciller lourdement avant que je ne sois obliger de demander de l’aide, « Tu peux… J’ai juste besoin de boire et je resterais là… J’ai pas à vous obéir… » soufflais-je au garçon alors que je me frottais les yeux pour essayer de retrouver la vue, en vain. J’étais même pas capable de savoir comment, mais j’avais fini par m’écrouler dans le lit, mon dos refusant de me porter plus longtemps. Pourquoi mon corps… Pourquoi je craquais maintenant, pourquoi son image était à ce point impossible à dépasser, pourquoi ils voulaient tous que je me plis à leur volonté. Pourquoi encore une fois, je devais rester immobile pour le bien des autres, c’était si difficile à comprendre ? Ils n’avaient jamais été fatigué avant des vacances ? Ils n’avaient jamais eu un emploi du temps chargé ?! « Laisses moi tranquille… Je vais bien… » répétais-je alors. Est-ce que c’était pour moi, ou la réalité ? Je voulais simplement… Je ne sais même plus ce que je voulais…

ft. Keith & Ted & Amos

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« Tu le verras quand tu iras mieux. » C’est bizarre quand même… L’idée que le Serpentard ne soit pas qu’un ami pour Mara lui trotte dans la tête, mais ce ne sont pas ses affaires. Et la priorité, c’est de s’occuper de Mara. Parce que sa coupure, ce n’est rien en comparaison de son état mental et physique catastrophiques. Cela alarme le futur médicomage. Peut-être que le jeune Poufsouffle va regretter d’avoir fait appel à son aîné, mais tant pis. Ted souffle avec impatience. Mara l’agace à cet instant, en voulant absolument faire quelque chose dont il est totalement incapable. « Tu vas dormir et tu réviseras après. Qu’est-ce que ça peut faire d’inverser hein ? » Sauf que dormir, ce n’est pas dans son programme, ou alors très peu. Et maintenant, il est complètement à bout cet idiot.

Prêt à le soutenir alors qu’il essaie de se lever, il abandonne finalement. Boire… « C’est vrai, tu n’as pas besoin de nous obéir. Tu pourrais juste écouter les conseils de personnes qui se soucient de toi et veulent que tu arrives à réussir ton année sans bousiller ta santé. Mais c’est peut-être un peu trop te demander alors que ton super cerveau semble complètement grillé. » Il soupire bruyamment… Une idée germe dans son esprit. Ce n’est pas très loyale, mais si cela peut calmer Mara… « Je vais te chercher à boire. Essaie de rester allongé, je n’ai pas envie de te ramasser par terre. » Il n’en a pas pour longtemps. Il se dirige vers son propre dortoir rapidement, afin de récupérer une potion de sommeil. Le jeune homme s’entraîne souvent, il a quelques fioles dans ses affaires. Sans scrupules, il verse le breuvage dans la boisson de Mara, et revient vers le Poufsouffle, le visage grave. « Tiens. » Mara n’est sans doute pas en état de se méfier. Ou ne pense pas Ted capable de le droguer à son insu. Peu importe. Il récupère le verre et le pose sur la table de chevet. Il ne faut guère de temps pour que Mara sombre malgré lui. Trop épuisé nerveusement et physiquement pour résister bien longtemps à la magie. « Désolé Mara… » Il murmure, avant de glisser la couverture sur l’adolescent… Et de prendre une décision qui pourrait être lourde de conséquences.

Déterminé, il se dirige vers le bureau du directeur des Poufsouffle. Il est trop inquiet pour Mara. Il n’écoute pas ses amis. Alors peut-être qu’un adulte responsable saura lui faire entendre raison ou le forcer à le faire. Le cœur battant, Ted frappe à la porte d’Amos Mancini, espérant qu’il est là et qu’il aura bien quelques minutes à lui accorder.

ft. Mara, Keith & Amos

Broken

Il est bien là, heureusement. Soulagé de pouvoir s’en remettre à un adulte… Enfin, un adulte encore plus adulte quoi. Parfois, il a encore des difficultés à se considérer comme tel. Mais là, la situation le dépasse et il n’a jamais eu la fierté assez mal placée pour ne pas demander de l’aide. Surtout quand c’est la santé de Mara qui est en jeu. Amos ne tergiverse pas et semble comprendre aussitôt que la situation est urgente. Le directeur de la maison Poufsouffle est bienveillant et à l’écoute, c’est rassurant. Il semble perspicace également. Un peu surpris de le voir se lever et lui demander de le mener au problème, Ted ne proteste pas et se dépêche de précéder son directeur de maison.

Ce qu’il s’est passé ? Il essaie de faire le tri dans ses pensées pour être le plus concis et précis possible et donner une bonne idée à Amos. « J’ai été appelé à l’aide parce que Mara s’était blessé à la main avec une fiole en verre et saignait. Il a un problème avec la vue du sang. Alors j’ai refermé la plaie. Sauf qu’en fait, c’était plus un symptôme. Il est complètement épuisé. Il refuse de se reposer. Il titubait de fatigue. Je crois qu’il est surmené. Je ne connais pas les détails, ni son emploi du temps. J’ai été appelé pour le soigner rapidement… Mais j’ai sous estimé son état. » Il soupire alors qu’ils traversent les couloirs vers la salle commune. « Il était avec un autre élève. Un Serpentard. Keith Rowle. Il en sait sans doute davantage, ils ont l’air très amis. » Il fait attention de ne pas donner son avis sur cette proximité qu’il pense au-delà de l’amitié. Mais ce ne sont pas ses oignons.

Ils finissent par pénétrer dans les dortoirs, jusqu’à la chambre de Mara, qui dort profondément. Ted se mord la lèvre. Mara n’est pas prêt de se réveiller avec la potion de sommeil qu’il lui a donné. « Professeur… Je euh… Il refusait de se reposer alors je lui ai donné un… hum… petit coup de pouce. » Il s’éclaircit la gorge. Pourquoi est-ce qu’il a l’impression d’avoir fait une connerie et d’avoir 10 ans alors qu’il en a 24 ? C’est vraiment chiant.

ft. Mara, Keith & Amos

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Le directeur de Pousfouffle ne perd pas vraiment de temps en mots inutiles, ni à tergiverser. Ted aimerait bien se dire que c’est parce qu’il a fait un exposé très clair, mais ce serait peut-être un peu présomptueux. Sans poser davantage de questions, Amos demande au jeune homme d’aller chercher… Keith Rowle. Ah… Euh, comment il va le retrouver au juste ? Génial, il avait bien envie de passer les prochaines minutes à courir après un Serpentard. Sauf qu’avant d’aller rejoindre Mara à l’infirmerie, il faut l’y amener… Et cela risque d’être difficile alors qu’il est complètement dans les vapes. La faute à Teddy qui a au moins le bon goût de se montrer un peu embarrassé en l’avouant à Amos.

Au lieu d’une rebuffade, il a la surprise de la main d’Amos sur son épaule. Son regard aux couleurs changeantes se plante dans celui du professeur qui ne lui en veut pas d’avoir… drogué l’asiatique. « D’accord. » Il tourne les talons pour s’exécuter, avant de marquer un temps d’arrêt et de sourire à Amos : « Merci. » De ne pas avoir râlé. De ne pas lui retirer de points pour être venu en aide à un camarade un peu malgré lui. Son sourire se fait plus lumineux alors que son regard pétille soudain et que le soulagement rallume l’enthousiasme chez le jeune homme qui file alors en dehors des dortoirs et de la salle commune des Poufsouffle pour retrouver Keith. Sans doute que le Serpentard ne s’attendait pas à avoir des nouvelles aussi rapidement.

Ted met un moment pour le retrouver, interrogeant les élèves aux couleurs vertes et argent qu’il croise. Fort heureusement, Rowle a eu le bon réflexe de ne pas se terrer dans sa salle commune. Là ça aurait été plus compliqué. Il a aussi la chance de tombe sur le bon jumeau sans même s’en douter. « Keith ? » Le visage inquiet se tourne vers lui. « Mr Mancini est intervenu et l’a emmené à l’infirmerie… Je… Je savais plus quoi faire, il voulait pas se reposer, alors je lui ai donné une potion de sommeil. Mais y’a un problème. Il ne va pas bien. Il va ptet m’en vouloir à mort mais je ne me voyais pas le laisser comme ça. » Il s‘est mis à parler très vite tout en accompagnant Keith vers l’infirmerie. « C’est possible que Mr Mancini te demande ce qu’il s’est passé… »

ft. Mara, Keith & Amos

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Entendre mon prénom me fit tourner la tête et mon regard tomba sur Teddy. Déjà ? Je fronçais malgré moi les sourcils, inquiet et je me fis la réflexion que j'avais bien fait de ne pas retourner tout de suite dans la grande salle. Teddy ne me connaissait pas, il y aurait eu une chance sur deux qu'il aborde Damian a ma place. Quoique je ne savais pas où traînait mon jumeau là tout de suite, mais sait on jamais. Je me passai une main sur le visage alors que le Poufsouffle m'expliquait ce qu'il avait dût faire pour que Mara accepte de sombrer enfin. « Tu n'as pas a t'en vouloir, je ne suis pas sûr qu'une autre méthode aurait fonctionné. » Mais je n'étais pas tranquille d'entendre qu'il n'allait pas bien malgré le sommeil alors que je lui emboîtais le pas vers l'infirmerie. Me faire convoquer n'avait pas été dans mes projets immédiats mais je ne pouvais pas refuser. Et une partie de moi voulait savoir ce qu'il se passait. Juste être là. « J'aurais été plus radical. » avouais je en le suivant, les mains plongées au fond de mes poches.

Quelques minutes plus tard, je passais la porte de l'infirmerie, mon regard fouillant l'endroit pour trouver le lit où était allongé Mara, mais la première chose que je vis fut le Professeur Mancini. Bon on pouvait difficilement le rater en même temps, mais presque aussitôt, mes yeux glissèrent sur la silhouette qui gisait sur le lit auprès duquel il était. Un muscle joua sur ma joue en voyant la pâleur de Mara, il se confondait presque avec les draps. C'est un regard assombrit qui se releva sur le professeur de Sortilèges tandis que j'inspirai brièvement, repoussant le mélange d'inquiétude et de colère qui pouvait nager dans mon esprit pour présenter un visage neutre...Enfin pas tout à fait parce que je n'étais jamais assez maître de moi quand Mara était concerné. « Vous m'avez demandé Professeur Mancini ? »

Je fis quelques pas vers lui, serrant les poings au fond de mes poches pour retenir mon envie de poser une main sur celle du coréen et m'assurer qu'il irait mieux. «En quoi puis-je vous aider ? »

ft. Mara & Ted