J’ai passé une agréable journée avec mon père et ma sœur jumelle. C’était cool de voir notre mère aussi même si elle a préféré ne pas nous accompagner. C’est dommage, ça aurait sympa aussi avec elle. On aurait à nouveau ressemblé à une vraie famille. D’un autre côté,  Clarisse risquait encore d’être désagréable avec elle et notre père n’aurait sûrement pas passé un aussi bon moment non plus. En fait, j’aurais été la seule à réellement être heureuse de sa présence.

La soirée venue, il est temps de se rendre dans la grande salle. Comme nous ne sommes pas obligés de porter la tenue de sorcier, j’en ai profité pour me vêtir comme moi je le souhaite. Dans mon style à moi. Une petite robe de soirée noire sans manche et juste assez longue pour aller jusqu’aux genoux et des chaussures à talons aiguille. Il est un peu plus de 19h30 lorsque j’arrive dans la grande salle. La musique résonne déjà dans toute la pièce. Je rejoins l’un des buffets et me sers un verre de punch. Normalement ma sœur devrait arriver si elle n’est pas déjà présente alors autant l’attendre avec de quoi boire.

Je regarde un peu autour de moi, à la recherche de Clarisse tout en buvant une gorgée de mon punch. Je suis plutôt tranquille jusqu’à ce qu’un crétin s’approche de moi. Qu’est-ce qu’il me veut lui encore ? Depuis le temps que je le maltraite, il n’a toujours pas compris que j’en ai rien à foutre de sa petite vie ?

- Salut Maelya, t’as personne pour t’accompagner ?
- C’est seulement pour me poser une question aussi inintéressante que tu te pointes vers moi ?
- Tu sais, ce n’est pas en continuant comme ça que tu parviendras à avoir un cavalier…
- Ca tombe bien, je n’ai pas besoin de cavalier. J’attends juste ma sœur donc contrairement à toi, quelqu’un m’accompagnera pour la soirée et je ne suis pas désespérée au point d’aller voir si mon ennemi serait libre pour passer la soirée avec moi.

Je lui tapote nonchalamment la tête en souriant fièrement en m'éloignant du buffet pour partir à la recherche de ma cavalière.

- Demande à Mimi Géniarde, elle sera sûrement heureuse de passer la soirée avec quelqu’un d’aussi irrécupérable que toi.

Je jette encore un regard dans la salle à la recherche de ma soeur mais ne la trouve toujours pas. Soit elle s'est très bien cachée dans la foule - ce serait facile vu sa taille - soit elle m'a finalement posée un lapin. J'espère que non, elle sait que je déteste qu'on me fasse ce genre de coup. Ou alors elle est malade. Mais elle m'aurait prévenue si c'était le cas...

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Je ne comprends pas. Clarisse devrait pourtant être là. Je veux bien croire qu’elle soit en retard ou qu’elle ne se sente pas bien mais elle aurait fait en sorte de me prévenir si c’était le cas. Pourtant plus je la cherche, moins j’ai l’impression qu’elle soit perdue dans la foule. Je n’ai pas envie qu’elle me pose un lapin. Ca me foutrait mal alors qu’il y a à peine deux minutes je fanfaronnais devant un crétin à ce sujet. La poisse…

Je termine mon verre en rageant intérieurement. Si ma jumelle n’est pas là, ça ne me sert à rien de rester ici. Je suis venue pour elle et au final je me retrouve seule. Je pose mon verre sur une table et m’apprête à partir lorsqu’un autre verre arrive sous mes yeux. Mon regard se lève un peu pour voir qui est en face de moi et j’hausse un sourcil en prenant le gobelet. Ma sœur est déjà repartie et sans me dire un mot ? J’espère qu’elle se sent bien.

- Et donc toi tu viens te foutre de moi parce que j’me retrouve sans personne à une soirée ?

Aussi aimable qu’une porte de grange. Je me méfie de ce gars. Et de tous les autres aussi. Après tout, voir que la peste de service se fait poser un lapin durant une soirée, c’est assez risible. Même moi je me moquerais. J’hausse à nouveau un sourcil lorsqu’il reprend la parole. Il me propose de m’aider à devenir plus puissante et battre Owen, je ne rêve pas ?

- Donc...tu n’es vraiment pas là pour te foutre de moi.

Je bois une gorgée du punch et reprends la parole.

- Et qu’est-ce qui te fais croire que j’ai besoin d’aide pour battre Owen ?

Peut-être le fait que depuis le début de l’année, je n’ai pas réussi à vaincre une seule fois le Serdaigle… J’espère pouvoir le faire sur les points mais ça, je ne le saurai que plus tard. Et soyons réaliste, avec les points que j’ai perdu, les retenues que j’ai déjà eues et le fait que lui, il soit un élève modèle, j’ai très peu de chance d’y parvenir. Enfin le problème reste le même face à William. Et face à n’importe qui d’autre d’ailleurs. Je suis trop fière pour admettre que j’ai besoin d’un coup de main.

Je bois encore un peu de punch tout en discutant quelque minutes avec William. Il a des arguments assez convaincants. Bon en fait « battre Owen » est déjà un très bon argument et si même en dehors de ça je peux devenir plus puissante, c’est aussi un bon moyen de me convaincre. Je repense toutefois à un détail qui a son importance.

- Au fait, tu veux sûrement un truc en échange de l’aide apportée. Du coup ça serait quoi ? Fais attention à ce que tu dis, selon ce que tu souhaites en retour, je vais plutôt me débrouiller toute seule pour devenir une sorcière puissante.

Je me méfie. Selon ce qu’il souhaite en échange, je refuse tout net. Je suis née pour accomplir de grandes choses et non pour vendre mon corps, ma décence ou ma fierté contre de la puissance.

Quelques minutes passent encore pendant que je passe plus de temps que prévu avec William. J’observe quelques élèves qui dansent et soupire en les voyant se tortiller comme des attardés. Ils donnent l’impression d’être ivres. J’espère qu’ils le sont réellement. Avec un peu de chance ils se feront prendre sur le fait, se feront punir et perdront des points en plus.

Ce n’est que vers 21h qu’un cri se fait entendre. Nick quasi sans tête qui fait son entrée en hurlant. Ben voyons, il a quoi lui encore ? Et voilà qu’il nous baragouine une histoire sans queue ni tête.  C’est franchement n’importe quoi. Je soupire lorsque les directeurs de maison nous demande de nous rassembler. Ils nous comptent tous et certains élèves de Serdaigle semblent inquiets à propose d’un camarade absent. Si ça se trouve, il n’a juste pas voulu venir. Je ne vois vraiment pas l’intérêt de se faire du souci pour les délires d’un mort.

- C’est pas vrai… Il suffit qu’un fantôme idiot qui n’a quasi plus sa tête se mette à hurler des conneries et ils se mettent déjà sur le pied de guerre….

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C’est louche. Tout le monde est au courant que mon cercle d’amis est très restreint, pour ne pas dire carrément inexistant. Tout le monde sait que les relations sociales ne font pas partie de mes qualités. Et j’ai même rembarré un crétin qui ne cesse de me poursuivre comme un toutou. Mais cette fois c’est un autre qui est venu et il ne se moquerait pas de moi alors qu’on vient de me poser un lapin ? Que ma propre sœur vient de se barrer de la fête sans rien dire ? Impossible. C’est l’occasion rêvée par n’importe qui pour se foutre de ma gueule.

Et lui, il voudrait en plus m’aider ? Il y a forcément quelque chose que je dois fournir en contrepartie. C’est obligé. C’est toujours le cas. Encore plus lorsqu’on propose son aide à quelqu’un qui ne fait pas partie de ses amis. Mon égo m’oblige à nier les faits mais il a malheureusement raison sur un point. Owen est en train de mener la danse avec ses points, et de loin. Parti comme c’est, je suis bonne pour être son esclave durant une journée entière. Les résultats seront annoncés demain et je n’ai aucun moyen de rattraper le score. Pas en quelques heures. Il faudrait qu’il perde beaucoup de points mais même ça c’est impossible. Il n’en perdra pas un seul.

- C’est justement ça qui est bizarre. On n’est pas amis, on n’est même pas proches et tu ne demandes rien en échange. J’ai de quoi trouver ça louche. Mais bon pour les points, c’est trop tard, on reçoit les résultats demain et je ne pourrai pas rattraper autant de points en quelques heures.

Je me demande vraiment ce qu’il a en tête. Même s’il est plutôt loyal avec les personnes de sa maison et qu’il semble préférer ceux avec de l’ambition comme moi, je trouve quand même étonnant qu’il veuille me côtoyer. Ou alors il a juste pitié de ma situation actuelle. J’espère pour lui que non parce que je refuse d’attirer la pitié de qui que ce soit. Néanmoins je trouve un avantage à sa présence. Je peux critiquer les autres pendant de longues minutes jusqu’à ce que Nick se pointe en panique. Il est chiant ce fantôme. Tout ça pour un élève qui manque à l’appel et qui est sûrement juste parti rôder.

- Serdaigle ou une autre maison, c’est pareil. Pas la peine de paniquer pour un clampin qui a dû simplement rentrer en salle commune ou qui est parti se promener on ne sait où. Ca ne vaut vraiment pas la peine de faire autant de remue-ménage.

Apparemment c’est le bordel aussi dans les autres maisons. Tout le monde accuse presque tout le monde. La majorité accuse Serpentard. Bande de jaloux.

- Et si l’autre apprenait à garder sa baguette dans le pantalon, il n’y aurait pas de problème non plus.

Entre celles qui écartent facilement les cuisses et ceux qui trempent leur biscuit dans tous les trous qui sont sur leur passage, Poudlard devient plus une maison close qu’une école. Le seul avantage à tout ça, c’est que ça créée des dramas partout et j’admets que je me régale toujours à les voir se disputer pour une broutille.

- Je ne fais pas la nounou non plus !

J’imagine qu’on va devoir enquêter et fouiller les lieux. Ca me saoule déjà cette histoire.

- Bon, j’imagine qu’on va devoir retrouver le paumé de service et son pseudo agresseur ?

Le ton de ma voix indique très clairement à quel point cette histoire m’emmerde. Je n’en ai rien à faire de cette soit-disant agression. Je n’y crois même pas un seul instant. Et même si c’était le cas, qu’est-ce que ça peut nous faire ? Un élève blessé est généralement amené à l’infirmerie et s’il y a vraiment un coupable derrière tout ça, c’est aux professeurs de se démerder.

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Son aide pour battre Owen arrive un peu tard. Du moins pour cette fois. Les résultats seront annoncés demain et j’ai beaucoup de points à rattraper. Je ne connais pas le chiffre exact mais ça reste trop. William devra donc m’aider pour les prochains résultats ou alors pour n’importe quoi d’autre. Ca dépendra du défi qu’on se lancera avec Owen.

Puis il y a l’interruption faite par un fantôme qui n’a plus toute sa tête. Dans tous les sens du terme d’ailleurs. Et ce crétin fout le bordel dans toutes les maisons maintenant. Et allez que ça s’accuse de tous les côtés. William ne veut clairement pas jouer la nounou et moi non plus. Au moins nous sommes d’accord sur ce point. Néanmoins une autre hypothèse me vient en tête et je ne me gêne pas pour en faire part au Serpentard.

Il  me fait une petite remarque à laquelle je ris puis il s’en va au buffet prendre quelques trucs avant de revenir vers moi. On s’éloigne ensuite un peu du groupe tout en restant du côté de notre maison et on s’installe sur le sol.  Allez, séance commérages. C’est tellement mieux que de devoir enquêter ou écouter les plaintes des faibles.

- C’est pas un pari ça, c’est plutôt une évidence. S’ils ne nous demandent pas de retrouver le coupable, ils voudront clairement qu’on retourne dans nos dortoirs. Et s’ils nous envoient enquêter, ils voudront qu’on soit prudent et que s’il y a un danger, on les appelle. Bref, une réaction classique dans tous les cas.

Je prends quelques chips et les grignote tout en regardant les autres. Il y en a encore qui se chamaillent entre eux. Ils sont pitoyables.

- Hé, tu crois que c’est quoi ou qui, qui aurait agressé la soit-disant victime ?

Si tant est qu’il y en ait réellement une. J’y croirai seulement lorsque je verrai l’élève en question ou l’agresseur. S’il y en a bien un alors j’en serai heureuse. Ca mettrait un peu d’ambiance dans cette école de trouillards. Je grignote encore quelques chips et bois une gorgée de ma boisson.

- T’as l’air d’être aussi ravi que moi de te retrouver au milieu de tous ces imbéciles qui flippent pour rien. D’ailleurs je suis surprise que tu n’aies pas de cavalière. T’es plutôt bien apprécié dans l’école, que ce soit par les profs ou les élèves. Comment se fait-il que personne ne t’aie demandé pour t’accompagner ?

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William doit avoir raison. Cet imbécile s’est seulement piégé tout seul. À moins de vouloir faire passer un message quelconque, un agresseur aurait éliminé l’élève. En plus il s’en serait aussi pris à d’autres idiots qui traînent dans les couloirs du château ou dans la salle commune. Il n’y aurait pas eu une seule et unique victime. Ou alors il faisait l’andouille avec un autre, ça a mal tourné et même si c’est par accident, l’autre a fui comme un lâche.

On grignote tout en continuant notre commérage mais aussi on laissant un peu ma curiosité prendre le dessus. Une question plutôt simple sur la raison de sa présence en solitaire. Alors lui aussi, ça lui fait chier de se pointer avec quelqu’un ? Enfin techniquement moi je suis venue pour passer la soirée avec ma sœur mais même si elle s’est barrée, j’ai quand même refusé de passer la soirée avec l’autre gugusse.

- Ca m’arrive très souvent de l’être pourtant. Je le suis juste très peu avec les personnes parce que je préfère m’intéresser à ce qui m’est vraiment utile. Du coup je suis généralement plus curieuse quand ça concerne les sorts, les potions, etc. En gros tout ce qui peut me permettre d’atteindre mes objectifs.

Je regarde encore un peu la salle et les membres qui y sont présents puis je fixe William quand il prend la parole. Apparemment deux crétins se sont tirés avec Kathleen. Je ne suis qu’à moitié surprise. Elle est la pro pour perdre des points et finir en heure de colle alors une fois de plus ou de moins, on n’est plus à ça près. Je trouve juste bizarre qu’elle se balade avec…. Ouais non en fait je ne vais rien dire. Je me balade bien avec un Serdaigle même si c’est mon rival.

Un truc attire l’attention des professeurs mais aussi des élèves. Une pièce roule jusqu’aux pieds d’un professeur et même si depuis ma position je ne peux pas voir d’où elle est tombée, ni la tronche qu’elle a mais à voir l’expression sur le visage de l’adulte, c’est mauvais signe.

- Une pièce ensorcelée ?

Qu’est-ce que ça fout ici ? Enfin peu importe, apparemment c’est une élève de Serdaigle qui l’avait. Pas si purs les piafs. En tout cas, ça a l’air de vraiment inquiéter les profs. William et moi avions raison en disant qu’ils nous renverraient sûrement dans nos dortoirs. C’est exactement ce qu’ils font.

- C’était couru d’avance….

Je soupire en me relevant et termine ma boisson et mon grignotage. J’imagine qu’ils veulent enquêter tous seuls et nous « protéger » contre une menace. C’est un peu débile puisqu’elle pourrait très bien se cacher parmi nous.

- Rentrons et faisons-nous attaquer par un agresseur dissimulé parmi les jeunes, youhou.

Je ne suis pas franchement motivée pour retourner au dortoir mais puisqu’il n’y a pas le choix… Et s’il y a bien un agresseur caché parmi nous, il peut attaquer n’importe qui, je m’en fiche. S’il tente de s’en prendre à moi, je lui ferai regretter amèrement son geste. Ca pourrait être marrant en fait. Okay maintenant j’ai envie de me faire agresser juste pour pouvoir coller une bonne rouste à la personne… Fais chier.

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