La musica per addolcire i cuori

La fatigue se faisait de moins en moins présente. Il fallait bien l’avouer, Amara avait fait des progrès exponentiels et avait repris le contrôle de sa vie. Du moins… une bonne partie. S’en était tel que, durant la dernière semaine de juin, elle était parvenue à faire un petit tour à Poudlard. Rien de bien élaboré, une petite visite plutôt rapide.Durant sa visite, elle avait croisé quelques visages familiers, certains plus appréciés que d’autres. Parmi eux, le jeune Hyun-Ki, dont elle ne parvenait toujours pas à prononcer le prénom d’ailleurs. Pour autant, le garçon était entré dans l’estime d’Amara deux ans plus tôt. En dépit de son refus d'intégrer la chorale, il disposait d’un fort fort potentiel. Elle avait tenté de le prendre sous son aile, comprenant ses rêves de carrière musicale. Ils avaient passé un nombre incalculable d’heures, en salle de musique, à répéter, travailler sur différentes chansons. Il fallait bien l’admettre, leurs voix et styles pourtant si différents avaient fini par bien s’accorder en produisant un mélange inattendu mais remarquable. Pendant sa période à l’hôpital, Amara avait été incroyablement touchée que le jeune étudiant fasse le trajet jusqu’en Italie pour venir à son chevet. Il avait clairement bien mieux à faire de ses samedi que de venir une patiente dans le coma, non ? Et pourtant… elle ignorait combien de fois il était venu. Elle se souvenait seulement des chansons, leurs chansons jouées, comme un rêve lointain et sa famille l’avait informée des efforts du jeune homme.

Elle avait d’ailleurs fini par apprendre son mariage. Rien de choquant aux yeux d’Amara, puisqu’elle le savait appartenir à une famille de sang-pur et que, dans leur milieu, ça n’était en rien anormal d’être marié jeune. Preuve était qu’elle avait été contrainte au mariage du haut de ses 16 ans. Néanmoins… elle avait loupé tout l’épisode sur le fait qu’il s’était marié de manière moldu, avec un jeune sang-mêlé. Et peut-être vaudrait-il mieux garder ces détails le plus tard possible… Certes, Amara se faisait bien moins extrêmes, mais le monde moldu lui restait infâme. Il fallait le dire, faire l'expérience de leur médecine avait d’autant plus vacciné la matriarche qui ne s’amuserait probablement pas de ce jeu de mot. Toujours était-il que Hyun-Ki était son élève favori et que, son élève favori l’avait touchée en plein cœur. Alors, quand elle l’avait croisée à Poudlard, elle l’avait invité chez elle, le weekend suivant en lui confiant un portoloin qui le mènerait jusque devant les grilles de sa propriété.

Et le fameux weekend était arrivé. Un weekend ensoleillé, du moins, en Ombrie. Avec son soleil et ses 28 degrés, l’été battait son plein ici. Il y faisait bon vivre, tout particulièrement chez les Mancini-Nott. Leur demeure se trouvait au sommet d’une colline qui dominait un immense vignoble. Des vignes à perte de vue, une demeure grande, élégante, typique des bâtisses d’ici avec ses murs de pierre blanche, ses tuiles oranges et ses colonnes. Entre oliviers, bougainvilliers, et cyprès centenaires, l’endroit respirait l’Italie. C’était probablement l’endroit cliché où on aurait pu imaginer Amara vivre. Elle devait bien l’admettre, le jour où Theodore lui avait offert cette demeure, il avait tapé dans le mille. Mais dans tout cela, c’était l’endroit parfait pour la musique et recevoir. Amara savait qu’une entrevue avec Hyun-Ki serait bien plus agréable ici qu’à Poudlard. Ici, les seules oreilles indiscrètes demeuraient Ottavia et Matteo. Peut-être Theodore, mais il était bien trop accaparé dans son travail. Quand on sonna à la porte, c’est Atlas, le golem des lieux qui accueillit Hyun-Ki. Il mena donc Hyun-Ki jusqu’au salon principal. Une immense pièce élégante où un large piano de choix trônait au milieu, non loin d’une luxueuse harpe. Amara ne tarda pas à le rejoindre. Aussi élégante que d’habitude, maquillée, les cheveux parés, vêtue d’une longue robe échancrée qui laissait deviner ses courbes féminines. Elle reprenait doucement le poids qu’elle avait perdu et sa peau retrouvait son teint hâlé au fil des journées passées à prendre l’air.

- Uin-Ki ! salua-t-elle avec chaleur, son accent détruisant les sonorités du prénom du garçon. Elle avait pourtant tenté d’apprendre à le prononcer, mais… c’était ce qui était sorti de mieux. C’est un plaisir de vous revoir. Je vous remercie d’avoir fait le trajet jusqu’ici. Vous êtes arrivé sans encombre j’espère ?