Une sixième année qui avait finalement touché à sa fin...laissant place à la septième. Celle-ci était en quelque sorte ta dernière année de répit avant que tu ne sois finalement mise sur les bandes du mariage... L’idée même que l’on te contraigne à épouser un sang-pur te révoltait. Cette maudite femme avait littéralement transformé ton père en marionnette... Il ne réfléchissait plus par lui-même, les paroles de cette mégère étaient semblables à celle d’un évangile... Heureusement que Thomas et Clarence avait réussi à le calmer... Même si ceci était loin d’être suffisant. Ta belle-mère t’avait bien rappelé avant que tu ne partes pour Poudlard que tu devais bien profiter car une fois l’année terminée... tu allais être mariée. Autant le dire, tu n’étais pas allée à l’école avec le sourire.

Malgré tout, la présence de tes divers amis avait fini par te faire oublier ce contre-temps. Du moins... en partie. Car dès que la solitude refaisait surface, les souvenirs et le rappel à l’ordre par lettre faisaient son effet. Ainsi, tu entrepris donc d’aller te changer les idées autrement. La bibliothèque était surement ton ami, tu avais besoin de t’avancer un peu plus sur le programme en droit de la magie. Tandis que tu avançais doucement, tu t’installais en attrapant l’un des manuels et tu pus voir au dessus de l’échelle, une tête que tu connaissais bien.... Owen Borealis. Il avait été en couple avec une de tes camarades Serpentard. Pour dire vrai, tu ne te souvenais même pas du nom de cette fille... Elle était si insipide et ennuyeuse. Néanmoins, tu te rappelais bien du scandale qui avait éclaté : les accusations d’attouchements. Cette fille avait été particulièrement infame avec lui. Deux clans s’étaient divisés, ceux qui le croyaient lui et ceux qui la croyaient elle. Pour ta part... Tu avais tenté de rester neutre et de ne pas prendre parti pour les raisons suivantes... Déjà, elle était une Serpentard. Donc la logique voudrait que tu la défendes. Mais la deuxième... tu savais qu’elle était mythomane et qu’elle avait juste les boules qu’il ne veuille pas la reprendre. Alors, tu avais fait la sourde oreille et tu n’avais donné ton avis à personne. Par ailleurs, ton comportement envers Owen n’avait pas changé pour autant, tu lui souriais toujours quand tu le croisais dans les couloirs, si tu devais faire un devoir avec lui, tu le faisais sans discrimination. Il n’y était pour rien, heureusement que l’autre folle avait changé d’école.

Alors que tu le voyais en train de lire tranquillement, tu décidais finalement à t’installer à côté de lui en posant ton manuel de droit de la magie en lui gratifiant d’un grand sourire.

« Trop concentré pour que je vienne te déranger ? Ou je peux profiter de tes lumières sur certaines matières ? »

Tu te souvenais grandement qu’il était bien plus doué que toi en soins aux créatures magiques. Ainsi, tu ressortais de ton sac le fameux livre des septièmes années. Pour dire vrai, tu avais davantage envie de discuter avec lui plutôt que de parler cours mais... Il fallait bien une technique d’approche pour assurer qu’il accepte de te donner de son temps ?

« Tu as passé de bonnes vacances ? »  

Sans doutes qu’il avait davantage profité que toi. Certes, tu avais pu faire des voyages à l’étranger mais tu avais encore l’écho de la belle-mère qui n’arrêtait pas de te prendre la tête... Pinçant doucement tes lippes, tu te permis de lui faire une petite plaisanterie.  

« Tu sais que j'ai entendu les cinquièmes années geindre comme des poules en te voyant sur ton balai. Tu as pu t’entraîner pendant les vacances ? »  

Dans le fond, ça te faisait bien marrer de voir des filles en train de baver sur lui. Certes, il était beau garçon mais il était toujours mieux de voir au delà des apparences avant de commencer à se faire des idées. Tu le trouvais sympa, c’était déjà ça !

Pauvre Owen, tu venais littéralement de le déranger. Mais visiblement, il ne semblait pas plus gêné que cela. Tant mieux, il avait même l’air d’être ravi de pouvoir t’aider un peu. Faut dire que les soins aux créatures magiques... C’était pas particulièrement ta tasse de thé, tu préférais de loin les sortilèges ou le droit de la magie où tu excellais déjà. Après t’être installée et avoir ouvert ton livre, tu regardais le jeune homme avec un petit sourire, plutôt ravie de savoir qu’il avait passé de bonnes vacances. Au moins, il avait eu ce luxe ! Il te retourna toutefois la question et tu ne tardas pas à lui donner ta réponse.

« Hm... Disons qu’elles ont été bien longues pour moi. Je me sens toujours mieux quand je suis à Poudlard. L’ambiance est claire pas la même qu’à la maison. »

Une confession ? En quelque sorte. C’était triste à dire mais ton sort était connu de la plupart des sangs purs. Tout le monde allait y passer pour les familles les plus traditionnelles ou puristes... Cette sale mégère avait vraiment réussi à manipuler ton père... Tu avais encore du mal à y croire. Comment une personne pouvait autant retourner le cerveau de quelqu’un... Surtout d’un parent qui aimait normalement son enfant...
Le regardant s’avachir, tu ne pus t’empêcher de pouffer de rire avant d’écarquiller les yeux. Pauvre de lui, il avait vraiment beaucoup trop de succès.

« En même temps... Tu n’as qu’à être moins gentil et mignon. Ça t’évitera que des petites pisseuses te courent après. »

Lui tirant légèrement la tête d’un air taquin, tu le regardais ouvrir le livre et...le refermer bien rapidement. Clignant des yeux, l’expression de ton visage vint à se décomposer en entendant ses mots... Ton beau sourire pétillant venait à devenir un peu plus fade et plus attristé. Un petit soupir s’échappait de tes lippes alors que tu posais ton coude sur la table et plaçais ton menton dans ta main.

« Même en m’enlaidissant ou tenter de paraître plus débile, ça ne change pas grand-chose... Il faut croire que ça n’inquiète pas vraiment ce genre de familles... J’essaie d’y échapper comme je peux, j’ai juste peur qu’elle m’oblige à épouser un cousin si ça continue... »

Pinçant nerveusement tes lèvres, tu te redressais légèrement en restant à côté de lui, puis tu plaçais finalement ta tête sur son épaule. Le geste n’avait rien de tendancieux et tu voulais juste avoir un peu de réconfort d’un ami avec qui tu t’entendais bien.

« J’ai pas envie, Owen... Je fais semblant d’être joyeuse devant tout le monde mais j’entends les paroles derrière moi... Ils sont tous en train de me plaindre, j’ai pas envie de paraître pitoyable devant les autres... »

Il n’y avait personne dans la bibliothèque, donc tu te permettais d’attraper son bras et soupirer un peu plus. Cherchant un soupçon de compassion dans cette semi étreinte, puis tu te ravisais finalement en te redressant. Non, il ne fallait pas abuser de sa gentillesse. Tu glissais ton pouce sur la commissure de tes yeux avant de rire faussement.

« Pardon, je voulais pas t’ennuyer avec ça... J’ai pas non plus envie que tu te mettes à me plaindre aussi... »

Être dans la merde comme il disait... Ouais, tu l’étais franchement. Mais que pouvais-tu faire ? Quelles étaient les diverses solutions te permettant de t’en sortir sans devoir être contrainte à un mariage sans amour et purement politique pour assurer la perpétuité d’une race “pure” qui n’en était pas vraiment une... Un soupir interne hurlait de s’échapper de tes lippes alors que tu t’étais permise de demander un peu de réconfort. Son bras passant derrière toi et sa tête se pressant doucement contre la tienne. Il t’apportait ce dont tu avais besoin à cet instant, tu te sentais un peu mieux, tu avais cette impression d’être soutenue sans véritablement être jugée. Un léger sourire s’étirant sur ton visage alors que tu riais nerveusement.

« Nourrir de bonbons ? Je vais finir avec le derrière d’une acromentule à ce stade. »

Petite plaisanterie pour détendre l’atmosphère assez déprimante que tu venais d’installer. Il valait mieux en rire qu’en pleurer ? Pourtant, tu te retenais de fondre en larmes. Tu prenais tellement sur toi, tu faisais toujours semblant que tout allait bien. Secouant délicatement, la tête avant de hausser les épaules, tu soupirais délicatement.

« J’ai peut être une cousine qui accepterait de me cacher mais c’est pas une véritable solution. Le plus simple serait sûrement de faire face au moment voulu, personnellement... Je ne me vois pas épouser une personne que je n’aime pas. C’est pas concevable pour moi. »

Et oui, tu avais une vision du mariage bien plus romancée et romantique qu’assurer ces traditions ridicules et arriérées qui n’avaient plus lieu d’être selon toi. Les larmes coulant sans que tu ne puisses vraiment les maîtriser, tu sentais sa main caresser tes joues humides. Il était beaucoup trop gentil... Comment cette garce avait pu lui faire ça à lui ? Il méritait clairement pas la réputation qu’elle avait dépeint de lui. Il te proposait finalement de tenter de te changer les idées. Demander ce que tu voulais ? Oh... il y avait un certain nombre de choses que tu désirais. Mais la première chose qui te vint à l’esprit... Tu pris sa main avant de te lever pour l’inciter à te suivre.

« Dis moi... J’ai toujours été une vraie troll en balai. Tu penses qu’on pourrait en faire un peu ensemble ? Tu pourras te moquer de moi et on rira bien. »

Bon, tu n’étais pas si mauvaise que ça en balai... Tu arrivais à voler et tu t’en sortais de manière correcte mais dès qu’il s’agissait de faire des figures ou de devoir aller un peu plus vite, tu perdais un peu plus tes moyens. Sans doute une métaphore de ton manque d’aisance à fuir ! Tu vins même à ajouter avec un brin d’amusement tout en essuyant le reste de larmes.

« Puis on va pas se leurrer, si tu as des fans. C’est pas pour rien, tu as franchement la classe une fois sur un balai. »

Un compliment envoyé comme ça, du réchauffé sûrement pour lui. Il devait avoir l’habitude d’entendre ce genre de choses mais bon, c’était la première fois que tu lui disais ouvertement ce que tu pensais de ses prouesses en vol. Rangeant ton livre, tu caressais doucement le dos de sa main comme pour l’inciter à accepter. Bon, tu n’allais pas sortir les yeux de biches, ça n’aurait pas grand effet avec les petites rougeurs sous les yeux.  

« Après si tu te sens pas d’en faire de peur qu’on vienne t’embêter, je comprends... »

Plutôt ravie qu’il accepte de faire du balai avec toi. Le changement de sujet était drastique mais tu n’avais pas envie de te morfondre trop longtemps. A quoi bon te plaindre ? Cela n’arrangera pas les choses et ne changera pas ce qui t’attendait, n’est-ce pas ? Autant penser à autre chose et profiter de sa compagnie. Voir son petit air gêné face au compliment te fit sourire, il était vraiment adorable quand il se comportait comme ça... Bref. Il ne fallait pas que tu te dissipes... C’était clairement pas le moment de te comporter comme ses groupies. Il restait ton ami et tu écarquillais les yeux malgré tout en apprenant son pass droit.

« Comme quoi, être la petite star des Serdaigle a son petit avantage de ce que je vois. »  

Gloussant légèrement, tu le suivais en dehors de la bibliothèque gardant ta main dans la sienne. Ce contact était loin d’être désagréable, tu sentais même ce petit bondissement dans ta poitrine. Mais ceci fut assez furtif, puisqu’une fois dans le couloir... Il la relâcha. Cette réputation qu’il trainait à cause de l’une de tes anciennes camarades de maison... Un soupir s’échappait discrètement de tes lippes. Néanmoins, tu n’eus le temps de grogner intérieurement puisqu’il t’avouait avoir l’accès également au matériel de l’école quand il voulait. Eh bien... Tu venais à rire doucement.

« On te fait confiance à ce point ? Eh bien, je suis presque jalouse. »

Plaisanterie évidemment, tu savais que tu n’avais pas besoin qu’un professeur te fasse confiance à ce point. Tu n’avais jamais aimé avoir des responsabilités donc... Tu étais fascinée mais pas envieuse pour une mornille !
Pendant le chemin, tu en profitais pour lui poser des questions sur ce qu’il avait pensé du résultat du dernier match de la coupe du monde de Quidditch. Tu étais allée sur place pour ta part et tu avais adoré. Comme d’habitude, les bulgares étaient redoutables. Une fois arrivée devant le placard, tu pris le balai qu’il te tendit puis tu le suivis jusqu’au milieu du terrain. Il te questionnait sur tes difficultés.

« Je n’ai pas vraiment de soucis sur la stabilité mais c’est plutôt... Pour faire les virages, je manque d’équi... »  

Et il t’intima de ne pas bouger. Restant figée sur place, tu le regardais faire puis tu sentis la chaleur commencer à monter à tes joues. Un très léger rougissement apparu alors qu’un petit frisson te parcourait en sentant sa main dans tes cheveux. Clignant des yeux afin de reprendre tes esprits, tu pinçais tes lippes, tu replaçais ta mèche de cheveux en riant légèrement.  

« Merci... J’ai du avoir de la poussière quand on est allés chercher les balais... »  

Le voir aussi près de toi. C’était quoi son parfum ? Il sentait vraiment bon ou c’était dans ta tête ? Non, il fallait que tu chasses cette idée de la tête. Secouant mentalement la tête, tu venais finalement à retirer ta robe de sorcière. Bon, tu étais en jupe mais cela n’allait pas vraiment poser problème Te reculant légèrement, tu enfourchais le balai afin de lui montrer que tu étais stable, te levant de quelques centimètres.  

« Tu vois, je ne suis pas si nulle. C’est juste que... si tu dois par exemple me poursuivre, je vais peut être perdre mes moyens. »  

Et pas uniquement parce que tu seras légèrement destabilisée. Mais... tu te souvenais d’une chute assez violente. Madame Bibine avait dû t’emmener à l’infirmerie. D’ailleurs, tu allais en profiter pour lui rappeler cela.  

« Tu te souviens quand Macklagen m’a balancé un cognard l’année dernière ? J’ai été incapable de l'esquiver, je me suis mangée l’un des anneaux et je suis tombée dans le sable. C’était pas glorieux. »  

Eh oui... Tu avais fini avec un bras et deux côtes cassées. L’une des raisons pour laquelle, tu n’étais pas éligible dans l’équipe de Serpentard, tu manquais un peu de réflexe... Te penchant légèrement, tu replaçais le col de sa chemise en lui souriant tendrement.

« Quand je te vois les éviter avec une telle facilité, je vois tout de suite qu’il y a un fossé entre nous. »  

Et pas uniquement en matière de Quidditch... Tu savais qu’il était méfiant désormais et tu avais déjà songé mentalement à lui avouer l’affection que tu commençais à avoir pour lui. Mais non, il valait mieux éviter... Il n’était pas encore prêt pour ça, tu le savais...Et puis, ta vie était assez problématique actuellement, autant ne pas lui imposer cela, n’est-ce pas ?

Evidemment à l’époque où tu t’étais blessée. Madame Pommefraiche t’avait prévenue qu’Owen était venu te voir pendant que tu dormais. Cela t’avait fait plaisir et le fait qu’il n’en ait jamais reparlé avant, en disait long sur sa précédente relation avec ta camarade de maison... Cette fille était d’une jalousie assez virulente, presque étouffante. N’étant pas belliqueuse sur les bords, tu avais préféré ne pas approcher Owen quand l’autre harpie risquait de te sauter dessus. Mais maintenant qu’elle n’était plus avec lui... Tu allais pouvoir profiter éhontément de lui autant que tu le désires. Enfin... Tout en restant dans le respectable, tu aurais du mal à gérer un refus de sa part. Donc bon, pour le moment... tu restais relativement discrète.
Finalement, tu vins à lui montrer ce que tu savais faire. Il t’annonçait qu’il savait ce que tu allais faire avec lui. Arquant un sourcil d’un air intrigué, tu reposais tes pieds au sol en gardant le balai entre tes jambes puis... tu tournais la tête en le suivant du regard. Haussant les sourcils en le voyant enfourcher le balai derrière toi, tu sentis son torse contre ton dos, son bras sous ton ventre et son menton sur ton épaule. Oh bordel... Heureusement qu’il ne pouvait pas voir ton visage car il aurait pu voir la pivoine que tu étais devenue. Il te demandait si tu avais confiance... En lui oui mais en toi-même à cet instant ? Pas vraiment.

« Bien sûr...Hm... Je te laisse faire alors. Tu sembles avoir ton idée en tête... »  

Riant nerveusement, tu maintenais le manche de ton balai comme il te disait de le faire. Acquiesçant en suivant ses directives. Tu avais un peu peur malgré tout... Néanmoins cette crainte était en train de se dissiper à mesure qu’il maitrisait le vol... Il savait ce qu’il faisait et son aisance était très rassurante. De toute évidence, il y allait crescendo. Il gagnait finalement en vitesse et finalement... Il t’offrit dix belles minutes de vol. Tu avais cette douce impression d’être semblable à un oiseau. Tu n’aurais cru vivre une expérience aussi revigorante et exaltante à la fois.
Alors qu’il ralentissait un peu pour un vol beaucoup plus doux, tu clignais des yeux en gloussant légèrement.

« Intense mais vraiment génial... »

La respiration doucement haletante alors que tu sentais ton cœur tambouriner ta poitrine. Le souffle brûlant, tu sentais tes jambes tremblantes mais tu parvenais à contenir le tout. Puis il évoquait la chute libre qu’il avait effectué... Intérieurement, tu eus l’impression que ton cœur allait s’arracher de ta poitrine.

« Oh bah dans le pire des cas... Tu me réanimeras si je tombe dans les pommes ? »

Riant légèrement, tu te maintenais au balai en le laissant faire. Bon clairement, tu avais du mal à garder les yeux ouverts mais tu étais entre de bonnes mains, n’est-ce pas ? Ainsi, tu faisais l’effort de bien regarder. Même si tu ne pus résister de fermer les yeux à la dernière seconde.  Mais l’évidence arriva, Owen était en total contrôle donc tu ne te transformas guère en crêpe. A quelques centimètres du sol, tu mordais tes lèvres en soupirant de soulagement.

« J’ai cru que mon cœur allait me sortir de la poitrine... »

Un autre petit rire nerveux s’échappait de tes lippes alors que tes pieds se posaient de nouveau au sol, tu attendis qu’il soit également debout puis tu laissais ton dos se presser un peu plus contre son torse. Soufflant de soulagement avant de tourner la tête vers lui.

« Je sais pas comment tu fais pour garder un calme olympien... j’ai peut être une forme de vertige pour réagir comme ça... »

Il pouvait sûrement sentir ta respiration excessivement rapide. Bon, ce n’était pas à sortir du contexte mais l’expérience fut excessivement intense pour toi. Il allait peut être se moquer gentiment mais pour toi, il s’agissait d’un sacré effort...

Le cœur battant encore la chamade, tu te remettais doucement de tes émotions. Il était impensable de réussir à faire ce piqué par toi-même. Il était véritablement un niveau bien au-dessus du tien. Tu ne t’étais pas privée de lui en parler directement avec ce petit sourire et cette respiration légèrement haletante. Mais... sa grimace te fit un peu perdre ton sourire, étrangement... Tu avais l’impression d’avoir dit une bêtise. Puis... quand il te fit cet aveu. Ton cœur loupa un battement. Quoi ?... Mais qu’est-ce que... et les mots tombèrent “j’ai voulu en finir”... L’expression de ton visage se décomposait quand tu entendis ça... Et tu n’avais pas remarqué ? Tu n’avais pas vu à quel point sa détresse fut immense à cette époque ? Tu étais tellement focalisée sur tes propres problèmes que tu n’avais pas vus les signaux démontrant qu’il était sur le point de faire une connerie ? Pinçant nerveusement tes lippes, tu baissais les yeux et tu ne savais pas quoi dire...
Tes pieds vinrent à toucher le sol et tu le sentais te maintenir. Il avait donc ressenti le malaise et le vertige qui t’ont envahi après cette révélation ? Peut-être... Relevant faiblement la tête en ayant les yeux légèrement brillants, preuve que tu contenais ces petites larmes d’émotions qui hurlaient de s’échapper. Tu soufflais légèrement avant de rire nerveusement.

« D’accord... Je te remercie de t’être confié à moi... Je suis vraiment désolé de ne pas avoir vu à quel point, tu étais à bout... Je serais plus hâtive, je te le promets. Je suis contente que tu ne sois pas allée au bout... Je... Je t’aurais pleuré, tu sais... »

Même si ces mots n’allaient pas véritablement le rassurer, ils étaient sincères. Tu n’étais pas particulièrement douée pour démontrer que tu étais affligée par ce que tu venais d’entendre, mais ton langage corporel était assez clair sur ce point...
La caresse sur le haut de ta tête ainsi que le baiser sur ton front, tu serrais doucement sa main en le laissant t’escorter en dehors du terrain. Peut-être que tu serrais un peu trop sa malheureuse main, mais tu étais beaucoup plus choquée que tu ne le laissais paraître. Plus jamais ça... Plus jamais tu ne le laisserais penser qu’il ne manquera à personne.

« En un seul morceau de préférence. »

Avais-tu ajouté en riant légèrement pour tenter de remettre un peu de plaisanterie dans la conversation. Pendant le trajet, tu serrais toujours sa main... Du moins jusqu’à ce qu’il y ait des personnes qui approchaient et qui risquaient de te voir. Ainsi... Tu relâchais sa main à contrecœur pour respecter son désir de ne plus être calomnié par des rumeurs. Tu avais beau être jeune... tu trouvais toujours que les commérages et ceux qui les propageaient, faisaient effroyablement pitié... Tu te faisais la promesse intérieure de le protéger de tout ça. Et surtout... Tu allais t'assurer de lui changer continuellement les idées comme il avait tenté de le faire pour toi. Ton désir était de prendre soin de lui et il semblerait que ce désir fût mutuel. Mais ça... Owen avait toujours eu le cœur sur la main.