Encore un entraînement de terminé. Comme tous les samedi, l’équipe de Quidditch de Gryffondor réservait le terrain de Poudlard afin de s’y entraîner deux bonnes heures durant. Du sport, quelques rires mais c’était surtout avec beaucoup de sérieux que je tentais d’entraîner l’équipe et de la motiver afin de les préparer au mieux pour le prochain match qui nous attendait. Cette fois-ci, comble de joie, l’entraînement s’était d’ailleurs terminé avec un score de 0 blessés. C’en était presqu’un exploit. Tant mieux. On en avait même profité pour fêter cela – et notre espoir de victoire – à coup de jus de citrouille dans les vestiaires. Pas de quoi rivaliser avec les grands sportifs, mais pour les élèves et étudiants de Poudlard que nous étions, c’était déjà pas si mal.

J’avais ainsi été la dernière à quitter les vestiaires, fermant chaque porte derrière moi pour m’assurer que tout était en ordre, rôle de capitaine oblige. Nous étions responsables des locaux que nous empruntions, c’était donc, pour moi, logique de ne rien oublier et de faire un brin de ménage. En tenue de Quidditch, évidemment. Nul besoin d’abimer mes vêtements civils que j’avais enfin revêtus pour quitter les lieux. Mes cheveux de nouveau attachés dans une demie queue pour ne pas gêner ma vue, deux mèches pendant de part et d’autre de mon visage, j’étais fin prête pour retrouver ma salle commune et surtout mes livres de cours au vu du nombre de révision qu’il me restait à faire, bien souvent retardés par les entraînements. Et c’était d’ailleurs justement à cause de ce retard qui me semblait – pourtant faussement – conséquent, que mon pas se faisait si rapide. Peut être trop d’ailleurs, car au détour d’un couloir, sans que j’aie pu y faire attention, je fus heurtée par une chose ou plutôt par une personne.

Il me fallut quelques secondes pour réagir, clignant des yeux pour me faire ratterrir dans la réalité.

- Aïe… Grognai-je en massant l’épaule qui avait cogné le sorcier.

Moi qui ne m’étais pas blessée à l’entraînement, ce serait le comble si je me blessais en sortant des vestiaires… Levant enfin la tête vers « l’obstacle », je soufflai doucement. Au vu de sa tête et de son air… Je misais sur un élève. Et pas de mon année. Il ne me disait rien ou juste vaguement.

- Je sais que je ne suis pas une star du Quidditch, mais ce n’est pas la peine de tirer cette tête.

Mmh… Peut être ce genre de plaisanterie passerait-il beaucoup mieux si, au contraire de mon père, j’apprenais à le dire d’un ton enjoué et non pas aussi sérieux… Enfin. Ce ne serait pas demain la veille que j’y arriverais de toutes les manières.

- Je viens de fermer. Tu voulais quelque chose dans les vestiaires ? Demandai-je malgré tout, soucieuse autant du fait de ma pseudo responsabilité des locaux en tant que capitaine que par le fait que cet homme ne semble pas franchement hyper ravi de se trouver ici. Et si tu veux cogner quelqu’un de l’équipe, ils sont malheureusement tous partis.

Seconde plaisanterie, avec tentative de léger sourire. Bon… Ce n’était pas si mal… Pas naturel, mais pas trop effrayant. C’était déjà ça.

- … M’excuser ? Répétai-je quelque peu interdite avant de froncer légèrement les sourcils. Et pourquoi pas te faire la révérence et t’offrir un café ? Soufflai-je.

Non. Vraiment. Là c’était fort de citrouille. Il me percutait et c’était à moi de m’excuser ? Mmh. D’accord j’aurais pu AUSSI faire un peu attention. Mais je n’étais de toutes les manières pas la seule fautive. Il était donc formellement hors de question que j’émette la moindre excuse. Je tentai bien de faire une plaisanterie malgré tout mais… Elle tomba à l’eau. Evidemment. Vu la tête qu’il faisait… Je n’allais pas faire mouche. Encore moins avec mon humour.

- Tu supposes bien. Repris-je néanmoins. A moins que j’aie décidé d’enfermer quelqu’un jusqu’à la mort.

Stop. Il fallait que je cesse avec ces plaisanteries qui n’arriveraient, de toutes les manières, pas à dérider Monsieur « excuse toi ». Cela dit… Si elles n’arrivaient pas à le dérider, au moins eurent-elles le mérite de le surprendre. Pour dire. Il ne les comprenait pas. Parfait ! Il pensait donc que j’étais sérieuse. Secouant la tête de gauche à droite, je soupirai doucement. Je n’aurais qu’à remercier mon cher père de m’avoir génétiquement refilé un humour nul et incompréhensible.

- C’était une blague… Précisai-je ainsi, l’air quelque peu dépité.

Vraiment… C’était si incompréhensible que ça ou… Il n’avait réellement aucun humour… Pour mon égo, mieux valait encore que j’imagine cette deuxième solution.

- J’aimerais cela dit bien savoir pourquoi tu voudrais cogner une Poufsouffle en particulier ? M’enquis-je. Et oui. Je suis de Gryffondor. Désolée de te décevoir.

Ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait passer ses nerfs sur moi. Fort heureusement. Je savais peut être me défendre, mais il me semblait légèrement plus fort que moi. Et je n’avais pas ma batte à lui balancer entre les jambes… Autant, donc, éviter toute confrontation. Une chance, ce n’était ainsi pas réellement ce qu’il cherchait. Non. Lui cherchait son frère… Plissant les yeux, je secouai doucement la tête avant de m’arrêter net.

- Oh mais je te connais… Le reconnus-je soudain dans un élan de mémoire physionomique inespéré. Tu es le petit ami du meilleur ami de mon frère, c’est ç…

Ah. Non… J’étais en train de me tromper… Il avait parlé de cogner un Poufsouffle… Jayden et Mara étaient des Poufsouffle… Alors à moi qu’il n’ait confondu le terme cogner et hum… Disons… Non ne disons rien, cela valait mieux. Bref. A moins qu’il n’ait confondu deux termes… L’observant de haut en bas, je croisai les bras, sans réellement comprendre. Quelque chose ne tournait pas rond et mon cerveau bien trop appréciateur de logique et de compréhension tentait de résoudre cette énigme…

- Ton frère… Repris-je en fronçant les sourcils. Il te « ressemble », n’est-ce pas ?

C’était la seule solution. Deux jumeaux identiques dont l’un voulait cogner les Poufsouffle et l’autre voulait… Disons… Les… Les enfiler… Et si ce n’était pas le cas… La seconde solution serait que cet homme était un sadique. Ni plus ni moins. Il aimait et désirait frapper son petit ami. C’était aussi une possibilité à ne pas écarter mais de toutes façons, dans les deux cas…

- Désolée. Il n’y a personne ici… L’enfermement jusqu’à la mort était aussi un blague. Précisai-je au vu de la capacité humoristique de Monsieur « excuse-toi ». Mais mon frère saura peut-être où trouver Mara qui pourra te le dire. Dis-je dans un léger sourire. Et je sais où trouver Jayden si tu veux. Parce que très sincèrement… Tu vas finir par t’épuiser avant de trouver ton frère si tu dois faire tout le château.

Outre le fait de ne pas être une garce, je pouvais être serviable. Cela ne ferait que retarder mes révisions de quelques minutes, rien de bien irrattrapable. D’autant que je ne faisais que réviser les cours de l’année prochaine. L’invitant à me suivre pour terminer la fermeture des vestiaires, je repris alors.

- Au fait. Moi c’est Madison. Et toi ? M’enquis-je.

Autant savoir à qui j’avais à faire. Ce n’était pas le tout de l’emmener à mon frère en recherche du sien, je préférais connaître l’homme sadique potentiel. Question de sécurité voire de survie. Sans exagération aucune. Evidemment. Par ailleurs, j'admettais que le surnommer Monsieur « excuse-toi » risquait d'être très vite redondant.

Une blague. C’était définitivement une plaisanterie. Et il y avait fort intérêt à ce que c’en soit une. A moins qu’il ne désire un service raté à base de café sur la tête. Au moins étions nous assez loin des cuisines pour que je n’aie pas à vérifier cette possibilité. Cela resterait donc une plaisanterie. A laquelle je répondis par un regard le fusillant. Tout de même. Qu’il n’exagère pas alors qu’il était coupable. Ou il me devrait le même café.

- Drôle pour les personnes ayant un minimum de sens de l’humour. Rectifiai-je finalement sa remarque en l’observant de haut en bas.

Ce n’était visiblement pas son cas. Du moins, au moins (je l’espérais pour lui), pas en ce moment. Soit. Il préférait cogner une Poufsouffle… Ou plutôt UN Poufsouffle comme il vint me le faire remarquer. Bien. Mais ça ne m’expliquait certainement pas pourquoi. Mon cerveau eut néanmoins l’idée merveilleuse de le reconnaître légèrement. Ou non. J’avais fait un raté. Vu son regard… Ce n’était absolument pas la personne à laquelle je pensais. Mais son frère. Jumeau, donc comme il me le confirma. Bien… Au moins il souriait, même si ce n’était pas franchement un sourire des plus agréables et que sa moquerie ne m’échappait pas le moins du monde. Sale gosse.

- Il semble que j’aie compris, oui. Soufflai-je alors.

Mara. C’était sûrement lui que Monsieur « excuse toi » voulait cogner. La raison ? Mmh… Il y avait plusieurs possibilités. Des possibilités qui ne me regardaient pas vraiment. Mara était le « bro » de Jayden. Je le connaissais rapidement. Cela s’arrêtait là. De toutes les manières, je n’appréciais pas me mêler des histoires d’autrui. Tant que cela ne touchait pas mes proches… Soit. Qu’il fasse ce qu’il veut. Ça ne me regardait pas.

- Essaie de le faire quand mon frère est loin, dans ce cas. Lui indiquai-je presque nonchalamment. Il a une tendance à aimer sauver la veuve et l’orphelin. Ajoute le fait que leur « bromance » n’est plus à prouver, il risquerait de s’interposer et je m’en voudrais de te casser le nez si tu le frappais lui par inadvertance.

J’admettais que ces mots pouvaient sonner particulièrement faux venant d’une sorcière dépassant à peine le mètre soixante (de 0,5 cm s’il vous plait) et aussi musclée qu’une brindille… Mais malgré tout. Je monterais sur une échelle casser le nez à la moindre personne s’en prenant à mon frère, bien trop gentil pour son propre bien.

En parlant de mon frère, je lui avais ainsi proposé de le rejoindre afin d’en apprendre plus sur la position de Mara et peut être, ensuite, de son frère, Keith, donc. Bien. Je connaissais le nom du frère mais pas le nom de mon interlocuteur. Une première. D’autant qu’il ne désirait plus le chercher s’il s’agissait de le trouver avec Mara… Soit. S’il préférait attendre ce soir. Qu’il fasse. Encore une fois, je n’allais certainement pas chercher à le convaincre.

- Ca doit être d’une praticité à toute épreuve de ne pas supporter Mara. Soufflai-je à mi-voix.

Je n’attendais pas de réponse. C’était d’ailleurs bien plus une remarque personnelle qu’une véritable note que je lui adressais.
L’invitant à me suivre pour que je puisse terminer la fermeture des vestiaires, j’en vins néanmoins, enfin, à lui demander son nom, non sans me présenter au préalable par pure politesse. Puisqu’il n’était pas Keith, qui était-il ? Damian. Oh. Bien. Plus sympa que Monsieur « excuse toi », c’était un fait. Mais alors que je verrouillais la dernière porte, sa voix me fit arquer un sourcil. Ah. Souhait-il faire la conversation ? Mmh. Bien, j’allais… Faire un effort. D’accord… De toutes les manières, il semblait avoir besoin d’être déridé, véritablement. Et si je n’allais certainement pas réussir puisqu’il était aussi hermétique à mon humour que les écailles d’une sirène à l’eau… J’entrepris de lui répondre.

- Batteur. Et Capitaine de l’équipe. Je suppose que c’est inutile de te retourner la question…

Je connaissais chaque membre de chaque équipe et lui ne faisait partie d’aucune équipe. Pas même celle des cheerleaders… Quoique cela serait presque amusant à imaginer.

- A moins que tu ne te caches sous le costume de mascotte de ta maison ? Lui soufflai-je dans un léger sourire moqueur.

Oh oui… Très amusant à imaginer… Dommage qu’il ne soit pas un Poufsouffle, le costume de blaireau lui aurait été comme un gant, j’en étais presque convaincue. Enfin. Puisqu’il n’aimait pas mon humour… Soufflant, j’haussai doucement les épaules avant de lui faire un signe de tête. Allez Madison… Un peu de sociabilité… ça ne pouvait pas faire de mal et je n’aimais définitivement sa tête de six pieds de longs.

- Suis moi. Et promis on part à la recherche de personne. De toutes façons, si tu avais le temps de chercher Keith et que tu préfères attendre ce soir finalement, tu as le temps pour me suivre.

Oh, il allait pouvoir croire que je cherchais finalement Mara mais il n’en fut rien. Je m’arrêtai non pas devant la maison des Poufsouffle (que j’avais soigneusement évité, notons ma capacité de réflexion et surtout mon manque d’envie d’observer une bagarre potentielle), mais devant les cuisines. Miles avait raison… A force de faire ça alors que c’était censé être un secret… On allait avoir des problèmes.

- Attend moi là.

Un ordre que je lui lançai avant de disparaître dans l’entrebâillement de la porte de la cuisine, revenant quelques courts instants plus tard avec deux cafés (chauds, évidemment). Tendant le premier à Monsieur « excuse toi », ce surnom allant finalement peut être rester encore un peu, je soufflai.

- Et avec un sucre. Lui indiquai-je dans une révérence exagérée avant de me redresser. Et je ne fais pas ça parce que JE t’ai foncé dedans. Tu es aussi fautif que moi. Si ce n’est plus. A cette heure-là, on a pas idée de venir dans les vestiaires. Je le fais juste parce que… J’ai toujours pensé qu’un bon café aidait à être de meilleure humeur. Et tu sembles réellement en avoir besoin.

Je n’allais pas lui demander ni comment, ni pourquoi. Juste… Je faisais preuve… Disons de gentillesse. Et d’une grande sociabilité. D’ailleurs Damian pouvait-il, sans le savoir, se féliciter. J’avais parlé. Et bien parlé. Sûrement ne prononcerais-je ensuite plus un mot de la soirée : il allait vide ma tolérance parole avec d’autres personnes.

- Donc. Soufflai-je finalement. A ta santé.

Ah ça, pour ne pas avoir le même humour… C’était visiblement le cas. Enfin… Tout le monde, après tout, ne pouvait pas avoir l’humour des Walker et heureusement, pour dire toute la vérité. Dans le cas contraire… Le monde serait affreusement malaisant. Et il serait pourtant moins visiblement vexant car c’était bien une bourde que je venais de faire au vu de son faciès… Bien… En plus de ne pas le faire rire, je réussissais à l’agacer. Deux points pour moi, quoique pour l’humour… Je continuerais à dire qu’il n’en avait pas. Dans tout les cas, j’osai la demande de ne pas aller frapper Mara si Jay était dans les parages. Connaissant mon frère, cela ne pourrait que mal tourner. Et ce n’était même pas une plaisanterie.

- Un Poufsouffle, oui. Acquiesçai-je alors. Et un vrai de vrai.

Ça… On ne pouvait certainement pas plus Poufsouffle que mon frère. Là où j’étais un fidèle mélange entre une Serdaigle et une Gryffondor, le Choixpeau n’avait sans doute eu aucun doute sur sa maison à lui.

Le sorcier sembla néanmoins sceptique quant à ma menace. Je pouvais aisément le comprendre. Je n’étais ni grande ni foncièrement musclée et même pas effrayante, d’ailleurs. Mais mieux valait qu’il se méfie. J’étais certainement bien plus « dangereuse » et même plus hargneuse que l’on pouvait le penser. En attendant, j’admettais une chose, cela ne devait pas être très pratique de ne pas supporter le petit ami de son frère… Une réflexion que je m’étais fait à tue-tête et à laquelle il répondit de manière… Disons… Particulièrement fataliste. « C’est comme ça ». Non. Ce n’était pas comme ça. Enfin, les choses pouvaient toujours changer si on en avait envie. S’il me disait cela, c’est donc qu’il n’en avait pas réellement envie ou qu’il ne l’envisageait pas tout du moins. Enfin… Ce n’était pas mes affaires, bien loin de là.
Mes affaires, elles, se limitaient à la fermeture des vestiaires et, dans une moindre limite, faire la conversation. Ainsi cette dernière se dirigea-t-elle vers un sujet que j’appréciais particulièrement à savoir le Quidditch. Sport dont il n’était visiblement pas afficionado, comme il me le confirma.

- Qu’est-ce que tu n’aimes pas dedans ? M’enquis-je avec quelque peu de surprise.

J’admettais que je ne rencontrais que très peu de personne n’aimant pas ce sport. A raison, je suppose, puisque le pratiquant moi-même et étant issu d’une famille de fan absolu de vol sur balai. En attendant, j’eus la confirmation qu’il n’avait effectivement strictement rien à voir avec la Quidditch, pas même la mascotte de son équipe, sa réponse m’arrachant un léger rire. Bon. D’accord. Il avait peut-être un tout petit peu d’humour, soit. Admettons-le.

Ce fut peut-être cette pointe d’humour qui me permit de forcer ma sociabilité en lui proposant de me suivre jusqu’aux cuisines dans lesquelles je m’engouffrai pour en ressortir avec deux tasses de café fumant, expliquant que le café soignait bien des maux dont la mauvaise humeur dont il semblait victime et tout cela dans une révérence moqueuse et exagérée.

- Oh crois moi, j’en suis un. Lui soufflai-je malgré tout dans un léger sourire. Un cas complètement désespéré. Mais oui. Je crois que ça fonctionne… Si on veut que ça fonctionne, je suppose. Mais quand ça va pas, c’est toujours mieux que de ne rien faire, non ?

En tout cas, c’est ce que moi je faisais. Quand je me sentais triste, en colère, frustrée ou toute autre situation autre que la neutralité, il suffisait de chercher près de tout endroit servant du café pour me trouver. J’y serais forcément. Et avec un livre la grande majorité du temps. Mais je n’avais malheureusement aucun livre à proposer à Damian alors… Le café serait pour aujourd’hui mon seul remède.

- Evidemment que c’en est pas. Il est hors de question que je m’exc…

Le Serpentard me coupa en s’excusant, visiblement plus conciliant que je ne pouvais l’être sur ce coup. Plissant les yeux, je penchai doucement la tête dans une légère moue.

- Mmh… Bien alors… Je m’excuse aussi. Et vraiment cette fois.

Il était hors de question qu’il soit le seul à s’excuser, après tout. Que personne ne dise que j’étais une mauvaise tête. Ce qui était pourtant… Plus ou moins le cas, je l’admettais. Plongeant mes lèvres dans le café, je laissai échapper un soupir d’aise à ce goût que j’appréciais tant, détournant mon regard du visage du sorcier, quelque peu frustrée, pour le coup et paradoxalement, de ne pas avoir été la première à m’excuser. Saleté de Serpentard qui touchait la part de fierté mal placée chez moi. Non mais.

Je ne relevai les yeux que lorsqu’il se lamenta du manque de whisky, me donnant… Une très mauvaise idée. Mais une idée quand même.

- J’approuve et je sais où en trouver. Lui soufflai-je à mi-voix dans un léger sourire alors que je profitai, malgré tout, de mon café neutre en alcool, le nez dans ma tasse. Mais tu n’oseras peut être pas me suivre en sachant que c’est pas forcément très… Autorisé.

J’admettais jouer de la provocation de fierté à cet instant. Les Serpentard avaient une réputation, allait-il la tenir ? Il avait intérêt car j’irais, de toutes les manières, me dirigeant jusqu’au bureau de mon père, absent ce jour heureusement. Oh Merlin… Il me tuerait s’il l’apprenait.

- Alohomora. Soufflai-je sur l’un des placards fermé à clé avant d’en sortir une bouteille de whisky pur feu que je présentai dans un léger sourire mutin. Ce sera notre petit secret, n’est-ce pas ? Soufflai-je en versant un peu de whisky dans chacune des tasses.

Rangeant la bouteille et refermant convenablement le placard comme si personne n’était passé, ayant été particulièrement attentive à la position même de la bouteille (et tant pis pour son niveau), je vins m’asseoir sur le bureau du Haut-Juge en observant Damian.

- Comment ça se fait que tu as besoin de whisky dans un café déjà réconfortant ? Demandai-je alors. Enfin… Si ce n’est pas indiscret… Grimaçant, je secouai la tête de gauche à droite. Désolée. Je ne suis pas forcément du genre à l’aise pour faire la conversation. D’ailleurs… On peut boire en silence si tu préfères.

Cette proposition pouvait paraître bizarre pour quiconque ne me connaissait pas mais pour être honnête, cela ne me dérangeait pas. Je préférais d’ailleurs ça aux discussions sans intérêt comme la pluie, le beau temps et les cours de potions.

Ah. Le vol… Effectivement, aimer le vol était un condition certaine pour aimer ou participer au Quidditch… Disons que c’était un peu la base de ce sport. Alors avec le vertige qu’il disait avoir, j’admettais que cela pouvait être difficile à concevoir…

- Oh. Réagis-je. Je suppose donc que la tour d’Astronomie n’est pas non plus ton lieu préféré à Poudlard.

Cela pouvait paraître être une plaisanterie, certes, mais en un sens… C’était aussi une potentielle vérité que je venais simplement d’exprimer. Rien de moins.

- Je suppose qu’à force d’être là-haut, on fait plus vraiment attention au vide sous nos pieds… Me mis-je à réfléchir. Tes cours de vol devaient être un véritable plaisir.

Cette fois, il s’agissait effectivement d’une légère plaisanterie. Histoire de ne pas perdre la main. Lui aussi, d’ailleurs, fit preuve d’un humour que je n’aurais pas cru possible jusque-là. A croire qu’il y avait quelque chose d’autre qu’une couche désagréable et sévère dans ce corps. Première surprise au vu de cette rencontre.

Cela joua, je devais l’admettre, dans ma proposition. Il avait visiblement besoin d’être détendu, et quoi de mieux qu’un café pour cela ? Le guidant jusqu’aux cuisines d’où je ressortais munie de deux tasses fumantes, je lui fis part de ma croyance avant de souffler.

- Effet placebo. Répondis-je sans que cela ne soit réellement demandé. Je sais. Alors je te conseille de croire en ce que je te dis et ça fonctionnera. Lui intimai-je en fronçant faussement les sourcils.

Croire qu’il allait le faire était présomptueux, mais quoiqu’il puisse en être, Monsieur avait son café et l’impensable se produisit même, prouvant donc la force et le pouvoir de cette boisson. Il s’excusa, me coupant allègrement dans ma réflexion piquante quant au fait que je n’allais pas m’excuser pour une chose que je n’avais pas provoqué. Prise de cours, cela me força, paradoxalement, à m’excuser à mon tour. Torts partagés. Là. Frustrée qu’il m’ait coupé l’herbe sous le pied, je plongeai mon nez dans ma tasse, le fusillant bientôt du regard.

- Le fait d’être aimable doit être bien plus dur pour toi que celui de m’excuser, rassure-toi. Piquai-je alors tout aussi narquoisement.

Et l’alcool risquait d’être effectivement nécessaire pour supporter cette tête de pioche – quoique j’admette qu’il puisse m’amuser un tant soit peu. Ainsi répondis-je à sa remarque sûrement innocente. Je savais où trouver du whisky. Et il allait devoir me suivre de nouveau pour ce faire. Allait-il oser braver l’interdit ? Cela vint le faire rire, presque moqueur, j’allais d’ailleurs finir par me vexer… Ou non, à vrai dire, une chance que bien des choses me passent par-dessus la jambe.

- Je vais faire comme si j’avais pas remarqué ton attaque directe contre ma fierté mal placée. Notai-je en lui faisant signe. Je note quand même que les provocations ne fonctionnent pas avec toi, j’utiliserais le charme la prochaine fois alors.

Haussant les épaules, nous prîmes ainsi la direction du bureau de mon père où son sourire s’effaça. Ah. Peut être prenait-il conscience de ce que je voulais dire pas « pas vraiment autorisé ». C’était presque drôle, à vrai dire, de voir ça. Ouvrant la boîte de Pandore pour en sortir notre but que je lui servis, j’esquissai un sourire amusé.

- Je connais toutes les cachettes du Haut-Juge Walker. Commençai-je comme s’il s’agissait d’un secret, les yeux plissés, penchée vers lui et la voix basse. Je sais tout de lui, où il habite, ce qu’il aime, que c’est un cuisiner horrible et qu’il a le don de maîtriser l’eau comme son fils.

Et certainement pas comme sa fille, me mentis-je à moi-même avant de me redresser, préférant oublier cette pensée tout en gardant l’air effectivement tout à fait sereine.

- Je suppose que comme je suis Madison Walker, sa fille en fait, c’est normal de savoir tout ça et surtout que mon père étant un adorateur de whisky pur feu, il en garde toujours une bouteille avec lui. Pour le reste, il suffisait d’observer son bureau pour comprendre que le seul placard fermé à clé et sans clé était le bon. Expliquai-je finalement en haussant les épaules.

Cela avait l’air facile et à vrai dire… Cela l’était pour quiconque avait un minimum de logique et connaissait mon père. Une chance que ce dernier fût bien trop secret pour se faire des amis à tout va qui aurait pu lui prendre son whisky. Cela nous permettait au moins d’avoir de quoi remonter le moral de ce Damian sans que le café ne soit son seul salut. Pourquoi, d’ailleurs, avait-il besoin d’un alcool aussi fort pour ce faire ? Qu’avait-il bien pu se passer dans sa vie pour que cela soit si terrible ?

- Mh-mh. Dis-je en secouant la tête de gauche à droite. Je suis pas franchement quelqu’un qui fait attention aux « on dit ». La vie des autres m’intéresse pas vraiment. J’ai bien assez avec la mienne. Mais vas-y, pour une fois que je serais au courant des rumeurs qui courent ici, je suis toute ouïe. Lui soufflai-je en prenant une gorgée de ce qui était devenu un Irish Coffee un peu trop fort à mon goût mais suffisamment buvable pour que je ne grimace pas.

Un frère gay – oui, bon, ça je l’avais donc deviné – et un beau-père… Dont le qualificatif qui me venait en tête n’était réellement pas assez poli pour que je puisse même le penser réellement.

- Désolée pour ta copine. Dis-je malgré tout, un air réellement compatissant au visage. Son père est visiblement un… Enfin un tout ce que tu veux tant que ça n’est pas un compliment.

Etais-je désolée pour son frère ? Evidemment que non. En quoi était-ce un problème d’avoir un frère gay ? Ça, ça m’échappait, mais je n’allais certainement pas faire de remarque sur ce fait. Chacun avait son opinion et je pouvais admettre qu’avec une opinion contraire à la mienne il puisse être difficile d’accepter une telle chose.

- Il y a aucun moyen qu’elle s’échappe de ces fiançailles ?

Il était tout aussi inutile de fustiger les Sangs-Purs car même sans connaître la famille de Damian ou son patronyme, je savais une chose : il n’y avait en grande majorité que les Sangs-Purs pour forcer leurs enfants à se marier. Dans tous les cas, je n’étais personne pour juger de cette façon de faire, ou tout du moins pour le faire ouvertement. Cela ne changerait rien aux faits qui m’étaient présentés par le Serpentard.

- J’espère au moins que tu imagines pas que tu n’es vraiment pas assez bien pour elle. Soufflai-je malgré tout. Personne devrait penser ça. Ou  sauf son père peut-être… Pas assez bien pour sa fille.

C’était même plutôt elle que je plaignais, finalement… Être séparée de son petit ami pour être mariée de force ? La pauvre… J’avais finalement beaucoup de chance dans la vie. Même sans ma mère, au moins mon père ne nous forcerait jamais à rien. Au contraire, même, sur certains sujets.

- Pour ce qui est de ton frère… Soufflai-je comme pour indiquer que j’avais bien entendu. Je vais pas te dire désolée mais…

Tendant la main, je vins lui tapoter le bras. Là. Voilà. Un signe d’encouragement. C’était bien tout ce que je pouvais lui offrir, à vrai dire. Ca et cet Irish Coffee dérobé au Professeur de Droit du Collège.

- Je comprend que tu aies besoin d'alcool. Finis-je au moins par admettre. Alors pour ces circonstances atténuantes, je te permet même de retirer tes excuses de tout à l'heure. Désolée de t'avoir bousculé alors que t'avais pas besoin de ça.

Difficile de dire si je plaisantais ou si j'étais sérieuse. A vrai dire, même moi j'avais quelques doutes. D'un côté, je tentai au moins de le faire sourire, de l'autre... Il n'avait vraiment pas besoin d'être bousculé dans pareil moment alors...

Voilà donc l’explication de son vertige. Cela pouvait se comprendre. Je n’aurais sans doute pas été mieux que lui dans un cas similaire. Mais tout de même… Voler apportait une telle sensation de liberté… C’était dommage de rater ce sentiment à cause d’une lamentable erreur de son frère. Esquissant un sourire presque désolée, je ne me doutais pas qu’il ait dû recourir à bon nombre de stratagèmes pour éviter de devoir s’élever dans les airs… ça non.

- Et tu n’as jamais pensé à réessayer de manière… Disons… Pas directe ? Enfin… Sans voir le sol directement, par exemple ?

Il venait de m’expliquer que c’était le vide réel qui l’effrayait. Avec un sol et des barrières, il avait l’air de s’en sortir. Alors pourquoi ne pas faire en sorte qu’il ait cette impression même sur un balai ? Mmh. J’allais peut-être un peu trop loin dans mes réflexions à vrai dire. Soit. Ce n’était pas vraiment mon problème. Je le plaignais, mais je ne pouvais définitivement rien y faire. On ne refaisait pas le passé.

- Au moins, toi, tu n’as pas un frère et un père qui adorent l’élément dont tu as peur. Soufflai-je dans un effort de réciprocité.

Lui avait peur du vide, moi de l’eau. Mieux valait donc pas nous mettre tous les deux en haut d’une cascade, ce serait le décès assuré. Malgré tout amusée par cette pensée, je préférai ne pas la lui partager. Il avait besoin de se détendre avant cela. Et quoi de mieux qu’un café pour ce faire ? Ainsi le menai-je jusqu’aux cuisines. Il n’était pas particulièrement convaincu de l’effet détente du café, soit. Qu’il essaie au moins, c’était ma seule demande. Même si j’étais convaincue qu’il n’admettrait jamais que j’ai raison. Trop fier. C’était ce qui ressortait de son comportement. Trop fier, et trop acerbe, ce dont je lui fis la remarque bien détournée. Remarque qui provoqua son rire qu’il avait agréable mais ce n’était certainement pas le plus important.
Oh. Alors il savait être aimable ? Première nouvelle. Grande nouvelle, d’ailleurs, qui me fit hausser un sourcil, quittant ma tasse pour sourire, toujours aussi légèrement.

- Ne me tente pas. Je serais capable de faire la gentille rien que pour voir ce que ça donne quand tu es aimable. Répondis-je sans trop y croire.

Ce n’était pas forcément le fait qu’il puisse être aimable dont je doutais, quoiqu’à vrai dire… Un peu quand même. Mais bien le fait de pouvoir « faire la gentille ». Si je n’étais certainement pas une mauvaise personne, j’étais peut-être un peu trop indépendante et directe pour que l’on puisse me donner le qualification de « gentille fille ».

Alors plutôt que d’espérer que je change, peut être l’alcool l’aiderait-il, lui, à changer… Et à se détendre puisqu’il le réclamait. Défi lancé, il l’accepta mais pas pour les provocations. Soit. Qu’est-ce que cela donnerait avec du charme ? Je me posai moi-même la question en l’observant du coin de l’œil.

- Aimable, avec de l’humour et curieux donc. Soulignai-je. Et moi qui t’imaginais déjà acariâtre, désagréable et trop commun pour aimer la nouveauté… Je te montrerais mon charme fou lorsque tu auras ajouté le qualificatif « intelligent » à ta liste.

Une plaisanterie masquant à peine mon sarcasme alors que j’ouvrais enfin la porte du bureau de mon père pour y trouver la tant attendue bouteille de whisky. Evidemment, Damian s’inquiéta. Le contraire, à vrai dire, m’aurait presqu’inquiété. Mais tant mieux, après tout, je m’en amusai sincèrement, jouant le rôle de la petite comploteuse jusqu’à lui dévoiler le pot aux roses. Erskin Walker était mon père. Autant dire que je connaissais pas mal de ses cachettes.

- Mon père aime boire son whisky, pas faire des marques pour noter le niveau. Soufflai-je dans un sourire qui se voulait rassurant. Et au pire je lui ferais les yeux doux. Il est assez faible face à ça.

Nous n’en avions pas pris assez pour qu’il le remarque, du moins c’était ce que je pensais. L’on verrait bien après tout. Je n’allais certainement pas couper son whisky à l’eau, quoique cela lui ferait peut-être du bien de se purger un peu de cet alcool… Pas qu’il était alcoolique, non, mais tout de même… D’autant que j’étais absolument convaincue qu’il ne ferait pas état d’e cinq centimètres de whisky manquant mais du whisky à l’eau… Il retournerait ciel et terre pour trouver le ou la coupable. Définitivement.

Mais nous n’étions pas là pour nous inquiéter de cela. Nous étions là pour que Monsieur Damian puisse me prouver que le café seul n’était pas assez fort pour lui. Mais pourquoi ? Impossible de le savoir, je n’étais pas au fait des rumeurs. Ça ne m’intéressait pas.

- Aucune histoire ne m’affecte. Précisai-je en haussant les épaules. Je ne suis pas vraiment le genre de fille à aimer parler des ragots devant un thé citron et un petit gâteau à la cerise chez Madame Pieddodu.

Mmh. Sûrement mon image de la « fille ordinaire » était-elle un peu dépassée voire carrément fausse mais… ça ne changeait rien au fait : je n’étais pas de ce genre. Bien au contraire. Je préférais de loin une bièraubeurre après un match gagné. Ou un café seule avec un bon livre. Ça m’allait aussi parfaitement. En tout cas, tout sauf boire quelque chose pour discuter de la vie des autres.
Heureusement, le Serpentard me renseigna sur ce que je ne savais pas : tout. Et… J’en fus réellement désolée pour lui. Ce qui lui arrivait n’était pas vraiment… Sympa, dirons-nous. Sans parler de son frère soit, mais pour le reste…
Aucun moyen qu’elle y échappe… C’était donc vraiment ça le sort des femmes Sangs-Pur ? Ça ne m’étonnait qu’à moitié… Il n’y avait qu’à voir mes grands-parents pour le comprendre… Et fort heureusement, je n’avais pas à les supporter trop souvent tant ils nous détestaient. Alors je comprenais. Je comprenais qu’il soit totalement impuissant et je comprenais que sa fierté puisse avoir été entachée. Personne n’avait le droit de subir ça. Mais il disait ne pas le penser. Tant mieux. Il n’y avait rien de pire qu’une estime de soi entachée.

- La joie des Sangs Pur. Ironisai-je. Tu n’imagines pas combien je peux connaître la haine qu’on peut porter à une famille et à un nom.

Les Carrow étaient les meilleurs spécialistes du dénigrement de nom, quand bien même c’était parce que nous n’étions pas des Sang Pur. Et je savais que ce n’était pas agréable. Bien au contraire.

- Tu veux que je demande à mon père de le remettre en prison ? Avec son armée de juges et son propre poste, il pourrait peut-être faire quelque chose ?

Je ne connaissais pas grand-chose au droit pour ne jamais m’y être particulièrement intéressé. Mais je pourrais toujours le demander à papa… Un homme qui agissait de la sorte ne devrait pas avoir le droit d’exercer une autorité parentale… Je ne comprenais définitivement pas cette façons de faire.

- Fais attention quand même. S’il est capable de faire ça…

Il était capable de tout. De toutes les manières, les gens de sa trempe étaient capables de tout. Et s’ils pouvaient sortir de prison ?... Un instant, je me posai la question de mon grand-père. Lui, sortirait-il de prison un jour ? Mmh. Je ne l’espérais définitivement pas… Mais ce n’était pour le moment pas la question. La question était que je comprenais le désarroi et le besoin d’alcool de mon comparse du jour. Ainsi, prouvant que je n’étais pas qu’une impertinente qui refusait de s’excuser sauf lorsqu’elle était mise au pied du mur, je fis preuve de ma compréhension naturelle, et cela même si la partie concernant son frère ne me semblait pas être si problématique que ça.

Riant doucement à sa remarque, je secouai la tête de gauche à droite en levant les yeux au ciel, buvant une gorgée de cet Irish Coffee improvisé.

- Donc tu préfères changer « intelligent » en « charmeur » ? Tu sais que ça ne fonctionnera pas. Plaisantai-je, un sourire au coin des lèvres. Je préfère de loin les garçons réfléchis et agréables.

Oh. Je ne dirais pas qu’il n’était pas agréable, du moins à l’œil. Au contraire. Mais pour le reste… Il commençait tout juste à être supportable.

- Alors que dirais-tu d’aller finir ce café alcoolisé dans un endroit moins risqué et toujours accompagné de la « charmante fille » du professeur ? Lui soufflai-je en me décollant du bureau. Tu m’expliqueras comment tu as pu faire pour trouver une copine qui te supporte et qui…

Qui rien… Ce n’était peut-être pas la meilleure idée du siècle de plaisanter sur ce sujet au vu de ce qu’il venait de me raconter. Merlin… Soupirant profondément, je secouai la tête.

- Désolée. Grimaçai-je. C’était pas ce que je voulais dire… Me pinçant la lèvre inférieure, je repris alors. Je voulais juste t’inviter à discuter ailleurs. De la pluie et du beau temps si tu préfères. Ou du dernier livre sur les nouveaux maléfices de Mortimèdre qui est sortit il y a un mois.

Bon. Je doutais qu’il puisse discuter de ce livre. Peu de gens avaient ce genre de lecture. Peu de personnes s’intéressaient aux nouveautés en termes de sortilèges ou du moins… Ils ne s’ennuyaient pas avec ce genre de lecture. Alors nous allions nous contenter de la pluie et du beau temps, je supposai.

- Il fait froid, non ? Commençai-je ainsi de manière tellement insipide que j’en grimacerais.

Haussant les épaules, j’admettais qu’il n’avait pas tort. Ne pas aimer voler n’était pas handicapant. Nous avions bien d’autre moyen de transport pour éviter le balai. Mais malgré tout… Cela me semblait impossible de se passer de voler. Amoureuse des airs et de la sensation de liberté, je n’arrivais pas à m’enlever de la tête qu’il ratait une chose absolument magnifique en ne réfléchissant pas à un moyen de vaincre sa phobie. Enfin. Définitivement. Ce n’était pas mon problème mais le sien. D’ailleurs, mon problème, à moi, aurait presque sonné comme idiot si je me mettais à insister pour qu’il vole. Après tout, je n’étais certainement pas prête à accepter de plonger dans le lac noir. Autant, donc, rester logique et équitable envers toutes les peurs du monde.

- Non. Je les laisse aller de baigner dans le lac et jouer avec leur don et ils me laissent tranquille avec mon café dans le patio. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ironisai-je en sachant combien Jay apprécierait que sa sœur l’accompagne dans ces moments-là.

Ni Jay, ni papa ni personne d’autre ne s’en prendrait, de toutes les manières, à moi alors que tous connaissaient ma crainte. J’étais même convaincue que cela ne leur traverserait, même, jamais l’esprit. Bien au contraire. Ils étaient trop avenants et trop attentifs pour cela, quand bien même mon père semblait plus bourru que tous les autres sorciers.

Les apparences pouvaient être trompeuses, c’était un fait, et l’idée que j’avais pu me faire de Damian étaient, visiblement, potentiellement fausse. Enfin… Plus ou moins. Cela restait encore à prouver. Lui, aimable ? Je demandais effective à voir, le piquant sur cette qualité. Arquant un sourcil, je réfléchis alors quelques instants. Non. Cela ne me demandait aucun effort pour être gentille. En temps normal.

- « Cela dépend avec qui. » Répétai-je en écho à ses propres paroles, un léger sourire aux lèvres, amusé.

J’étais bien loin d’avoir mauvais caractère. Conciliante, j’étais même plutôt le contraire, il fallait l’admettre… Du moins jusqu’à une certaine limite de respect, d’amabilité et d’intelligence. Restait à savoir si cet inconnu était capable de tous ces qualificatifs pour « mériter » ma gentillesse. Listant les « qualités » que je pouvais remarquer, quoique dans une ironie certaine alors qu’il était invraisemblable de pouvoir qualifier une personne sans la connaître, je fis preuve d’un certain sarcasme concernant mon charme absolu, lui offrant une condition d’intelligence à celui-ci. Et… J’admis que sa réaction m’amusa. Certes. Il ne doutait, visiblement, pas de lui. Une chance que ses chevilles passent encore la porte du bureau de mon père dans lequel nous nous étions rendus le temps de créer nos Irish Coffee revisités pauvrement.

- Tu as tout compris. Soufflai-je. C’est l’avantage d’être la seule fille de la famille et que mon père nous ait élevé seul.

Une demi plaisanterie, à vrai dire. Papa n’était pas difficile à convaincre lorsqu’il s’agissait de nous faire plaisir. Une récompense pour être des enfants on ne pouvait plus sage, c’était un fait. Je n’avais pas réellement de souvenir de crises ou autres colères, expliquant certainement la confiance que notre père plaçait en nous ainsi que les libertés relatives auxquelles nous avions droit. Ainsi, ma vie ayant eu beau être marquée par des événements difficiles, j’estimais avoir beaucoup de chance. Une chance que n’avait pas ou plus Damian, comme il semblait alors me l’indiquer.

Evidemment, je n’étais pas au courant de sa vie. Peu désireuse de suivre les rumeurs de Poudlard, je ne m’intéressais pas à d’autres vies que celle de mes proches comme je lui en fis la remarque dans une image de fille « normale » légèrement arrêté.

- Un truc typiquement féminin ? Répétai-je en haussant un sourcil. C’est que je dois être une fille un peu spéciale alors.

Pas d’orgueil ni de fleurs à me jeter, c’était, de toutes les manières, le cas sans que cela ne soit réellement un compliment à mon sens. Mais après tout, j’étais très bien comme ça alors pourquoi changer ? Au moins ne me laissa-t-il pas sans comprendre, venant m’expliquer les « quelques » problèmes auxquels il pouvait faire face.
Ah. Oui. Effectivement. Impossible de trouver un point positif à son histoire, si ce n’était que je mettais celle de son frère de côté, n’y voyant, personnellement, pas d’inconvénient. Mais cette façon de traiter quelqu’un… Elle… Cela me révoltait. Ce traitement qui leur était réservé, autant à cette fille fiancée à un autre, qu’à lui qui se voyait être insulté… Je ne pouvais pas que leur témoigner ma compassion. Au moins comprenais-je, en partie, les tenants et les aboutissants de ce qu’était une famille Sang Pure. Cela m’aidait à ne pas juger de cette façon de faire, quoique je ne puisse décemment pas l’accepter personnellement.

- Les Carrow. Répondis-je. Mes grands-parents sont… Je grimaçai avant même de donner leur nom, tant pour la réputation de mon grand père que parce qu’ils étaient loin, très loin, des grands parents adorables et gâteaux que certains pouvaient avoir. Amycus et Danielle Carrow. Alors je comprends. Enfin… Non. Je ne comprends pas. Admis-je. Mais je sais ce que ça peut être. Ma cousine vient d’être fiancée à un sang pur pendant que ma grand-mère, aimante et douce femme qu’elle est, nous rappelle que nous ne sommes que des bâtards.

Inutile de masquer le dépit et le dégoût que je pouvais avoir au rappel des mots que pouvaient prononcer Danielle Carrow à notre propos. Inutile, aussi, de s’attarder sur ce fait. Ils n’en valaient pas la peine. Ce qui pourrait valoir la peine, par contre, serait de renvoyer Corban Yaxley en prison. Cela ne ferait de mal à personne, effectivement. Je ne pouvais qu’approuver ce que disait le Serpentard, allant même jusqu’à éprouver une légère inquiétude quant à ce que pouvait faire ce fou de sang pur. Une inquiétude relative, certes, mais logique au vu de ce qu’il me racontait.
Haussant néanmoins les épaules, je soufflai alors.

- En soi, ça ne m’importe pas du tout. Admis-je, transparente. Mais j’aime trop la justice pour ne pas avoir d’avis sur ce genre de choses. Et puis tu dois me prouver ton intelligence, alors j’aimerais que tu ne meures pas demain de la main de ce Corban Yaxley. C’est tout.

Les Sangs-Purs ne m’importait pas le moins du monde. Leur vie était de toutes les manières écrites et la grande majorité d’entre eux refusait de se débattre contre les règles. Alors à quoi bon m’inquiéter pour eux ou chercher à la raisonner ? Ce serait se battre contre du vent et je n’en avais ni le temps, ni l’envie. Pour autant, je ne pouvais pas rester entièrement de marbre face à ce genre de choses, malgré tout. Je n’étais pas faite de glace.

Arquant un sourcil alors qu’il me qualifiait de « charmante fille » du Professeur dont nous empruntions le bureau, je tentai une nouvelle plaisanterie pour laquelle sa réponse m’amusa.

- Oh. Les deux… Je serais effectivement surprise. Répondis-je. Ce serait bien la première fois que je vois ça.

Fait réel, malheureusement. Les charmeurs étaient bien trop peu souvent assez intelligents pour retenir mon attention, et les intelligents… N’existaient pas assez, à mon sens, quoique cela soit peut-être un peu trop orgueilleux à penser. Mais soit.
Cela, au moins, eu le mérite de m’encourager à lui proposer de quitter cet endroit effectivement légèrement risqué… Non sans une plaisanterie ratée. Bien évidemment. Tentant de me rattraper comme je pouvais – mal, je grimaçais alors qu’il me demandait de finir ma phrase.

- C’est pas important. Soufflai-je, refusant de terminer cette plaisanterie mal placée. Je doute que tu aies envie de blaguer sur ce genre de choses maintenant.

Certainement pas avec ce qu’il vivait… Si je le recroisais d’ici quelques mois, là, peut être que je pourrais. Mais maintenant… Je n’étais pas assez sans cœur pour me le permettre. Et puis, puisqu’il se disait « facile » à supporter, autant que j’essaie d’être de bonne compagnie pour le vérifier. Et cela commençait par ne pas appuyer là où cela pouvait faire mal. Non. Plutôt tenter de parler de la pluie ou du beau temps, des arbres fruitiers ou même du dernier livre de maléfices sortis. Lâchant une information banale sur le temps qu’il faisait – à savoir pas très chaud, je me stoppai au bout de quelques pas, sa cape soudainement sur mes épaules pour l’observer sans comprendre. En plus de son geste sortit de nulle part pour une phrase qui se voulait terriblement innocente, il semblait avoir de l’intérêt pour le seul sujet qui m’intéressait et dont je n’avais aucun espoir.

- Tu n’avais pas besoin pour la cape… Soufflai-je, légèrement gênée par ce geste sortit de nulle part, en reprenant ma marche. Mais bien sûr que je l’ai lu. Ça fait six mois que j’attends ce livre et surtout les résultats de son expérience sur le maléfice cuisant. Dans son dernier ouvrage, il voulait prouver que la douleur et le gonflement du visage n’étaient pas immédiatement reliés, que c’était deux effets bien distincts. J’ai tenté à plusieurs reprises de décomposer le sort mais sans pouvoir le lancer sur quelqu’un ça n’a pas été très concluant… Alors j’attendais la sortie du livre pour y lire les résultats et comme je le pensais, les deux sont liés. Impossible de les décomposer. Mais je suis sûre qu’en y travaillant, on pourrait le concentrer sur une autre partie du corps et pas seulement le visage.

Mmh… Moi qui disais ne pas être loquace… Voilà bien la preuve que cela dépendait des sujets. Au moins, j’allais difficilement pouvoir masquer mon syndrome de « l’intello ». Pas que cela me dérange. Je ne travaillais pas pour rien, après tout. Mais j’admettais que passer d’une proposition de discussion sur la météo à un monologue sur le maléfice cuisant n’était peut être pas la meilleure chose à faire lorsque l’on rencontrait quelqu’un.

- Enfin… Repris-je en secouant la tête. Si tu ne l’as pas lu, je te le conseille.

- Pas de ce que je me souvienne, à vrai dire…

C’était une réponse convenable. Le fait était que Jayden, Amond et mon père ne s’étaient pas immédiatement rendu compte du problème. Pire. Il me semblait, dans mes souvenirs les plus lointains, que tous étaient au courant que je portais ce maudit don, souvenirs que je préférais imaginer comme des fantasmes plutôt que de risquer de me confronter à ma famille entière de toutes les manières.

- Mon frère est bien trop Poufsouffle pour vouloir m’emmerder avec une peur. Admis-je finalement.

Et c’était, là, peut être la réponse la plus juste que je pouvais donner à sa question. Jayden était beaucoup trop gentil pour avoir ce genre d’idées. C’était un bien pour beaucoup de choses, certes, et j’aimais mon frère plus que tout au monde mais… Merlin que j’aurais aimé le secouer des fois… Enfin. Là n’était pas la question de toutes les manières.
Non, la question se portait plutôt désormais sur notre présence dans le bureau et la façon dont je pourrais gérer cela avec mon père. Facile, avais-je répondu. Les yeux doux fonctionnaient toujours. Et dans un rire, je dus bien admettre que je pouvais comprendre Damian sur ce coup…

- Il est impressionnant, mais crois-moi, il est plus impressionnant qu’il ne mord. Du moins tant qu’on ne l’empêche pas de boire son café le matin. Plaisantai-je.

Evidemment, mon avis était biaisé. J’étais la fille de mon père, dans tous les sens du terme. Aussi mal léchée que lui une fois sur deux, et avec une propension assez énorme aux réponses monosyllabiques. Je le connaissais parfaitement, je connaissais ses réactions, ce qu’il aimait et… Non. Définitivement, il n’était qu’un nounours dans un corps d’ours brun d’Amérique. Rien de bien effrayant, donc.

- Possible ? Seulement ? Répondis-je alors que je faisais état d’un manque cruel de connaissance en termes de ragots.

Une plaisanterie, bien sûr, car spéciale n’était pas le mot que j’emploierais moi-même pour me décrire. Enfin… Peut être pas dans le sens positif du terme tout du moins. Mais le Serpentard eu au moins « l’extrême gentillesse » de palier à mes manques, venant me confier sa vie… Mmh… Disons… Compliquée à défaut d’être plus catégorique sur le connard qui servait de père à sa copine… Ex-copine, du coup.
Mais c’est bien sur mes paroles que l’étudiant vint tiquer, me faisant arquer un sourcil alors que j’hochai la tête. Je n’étais ni fière ni peu fière de ce fait… C’était la réalité et je n’allais pas chercher outre, à vrai dire. Nous étions des bâtards. Que le mot soit dur ou non, que notre famille proche ne le soit pas ou non, chez les Carrow, nous en étions. Et d’autant plus lorsque j’osais tenir tête à celle qui était ma « grand-mère », d’ailleurs.

- Choqué ? Plaisantai-je dans un très léger sourire. Si tu veux l’histoire résumée… Mon grand père est Amycus Carrow et ma grand-mère biologique une, je cite ma grand-mère, « catin de sang impur ». Nous sommes donc des « bâtards » qui n’auraient jamais dû naître et vivre.

Oh, si j’étais convaincue d’une chose… C’était bien qu’elle se débarrasserait de nous si elle en avait la moindre occasion. Nous faisions taches sur son arbre généalogique, une tache indélébile qui ne faisait que s’étendre à mesure des générations.

- J’espère que tu ne vas pas t’enfuir suite à cette glorieuse révélation. Soufflai-je finalement dans un léger sourire entendu.

Qu’il le fasse ou non… Cela le regardait. Je me moquais de cacher ce fait alors même que j’étais convaincue que le dire à d’autres rendrait ma grand-mère folle. Alors que cette vérité sur la famille d’une inconnue le fasse fuir… C’était bien le cadet de mes soucis.
Pour autant, il ne le choisit pas. Pour un Sang Pur, il n’était pas si guindé. Un qualificatif supplémentaire pour lui. Mmh. Il commençait à les collectionner, je devais l’admettre.

- Je n’aime pas me contenter de l’instant présent. Répondis-je simplement.

Mais que cela signifiait-il alors ? Était-ce parce qu’il allait devoir devenir intelligent avant de me le prouver ou était-ce parce qu’il était possible de me prouver cette intelligence de manière plus linéaire ? Dans un cas comme dans l’autre, ce sera dommage pour lui puisque je doutais fortement qu’une occasion comme aujourd’hui se représente et si je me doutais fortement qu’il n’en avait pas, non plus, grand-chose à faire… Je ne ferais malgré tout qu’arrêter ma pensée sur tous les compliments SAUF intelligent.

- Fais attention, tes chevilles risqueraient de ne plus passer la porte du bureau. Ce serait dommage d’être coincé ici, non ? Repris-je à sa suite dans un sourire avant de lui proposer de quitter cet endroit, savait-on jamais si ses chevilles finissaient réellement par enfler.

Chassez le naturel, il revient au galop… N’était-ce pas une expression intéressante dans mon cas ? Alors que je tentais de faire preuve d’un humour moins décevant que celui familial, l’échec vint frapper à ma porte. J’avais tenté une plaisanterie bien mal choisie sur son ex petite amie… M’arrêtant de justesse pour ne pas m’enfoncer davantage. Un arrêt que semblait me « reprocher » le sorcier… Mmh. Non. Qu’il aime ou non ne changerait, de toutes les manières, rien.

- Hé bien je préfère que tu ne m’aimes pas et que ça m’évite de te blesser inutilement. Avais-je ainsi répondu en haussant les épaules.

Je n’étais pas foncièrement mauvaise, ni foncièrement bonne, d’ailleurs. Mais je tenais à la justice, à l’équité et à ne pas être gratuitement méchante. Les blagues de mauvais goût comme celle que je venais d’éviter en faisait ainsi partie.

Au moins ne m’en tint-il pas réellement rigueur, sa cape finissant sur mes épaules, me stoppant quelques instants, surprise de cette prévenance inattendue. Enfin… C’était… gentil, malgré tout. Par chance, au moins, je n’eus pas réellement le temps de m’attarder sur ce geste, une conversation plus intéressante nous attendait alors.
C’est ainsi que je lui fis un résumé rapide de mes pensées sur ce livre, mes expériences, mes doutes et mes révélations quant à ce sujet ô combien passionnant.

- Je n’ai trouvé personne. Admis-je en haussant les épaules. J’ai demandé à une petite dizaine de potentiels cobaye à Gryffondor et personne n’a voulu. A croire que la hardiesse de la maison se perd, m’amusai-je malgré tout. Et vu que je refuse de forcer qui que ce soit… J’ai dû me résoudre à me débrouiller toute seule. Ce qui, j’admets, est un peu compliqué.

Mais… Si cette question pouvait paraître peu engageante puisque pouvant passer pour une simple curiosité, la mienne fut attirée par l’intérêt que je pouvais ressentir dans la voix de Damian. Haussant un sourcil, la tête légèrement tournée vers lui alors que nous avancions dans le château, j’hochai cette dernière.

- J’aime étudier les sortilèges, les maléfices et toutes les sortes de sorts possibles en fait. Je trouve ça passionnant d’arriver à faire toujours plus. C’est comme si tout était possible et qu’on était pas encore au courant de la moitié.

Mais à vrai dire, plus que l’intérêt que je pouvais ressentir, sa réponse m’arracha un sourire sincère. Il avait lu ce livre ? Réellement ? Enfin… Sans rire ? Sans rire. Car il avait même un avis sur l’ouvrage, avis que je ne pouvais qu’approuver dans quelques hochements de tête.

- Tout le monde a des partis pris, défendis-je ainsi. C’est grâce aux partis pris qu’on peut s’éloigner de nos postulats de base. Ce n’est pas parce que tu te concentres sur une théorie que tu veux prouver que tu vas pour autant réussir, non ?

Après tout, j’étais bien partie du postulat que le sortilège pouvait être scindé en deux avant que les expériences la lecture ne me prouve que non. N’était-ce pas là la preuve de ce que j’avançais ?

- Oh. Oui. Répondis-je dans la foulée. J’ai adoré ces études. Le descriptif qu’il a fait du sort Protego Diabolica… J’ai trouvé ça passionnant. Même si j’admet que je suis un peu perplexe sur la façon de le lancer. Je veux dire… Grimaçant, je soufflai alors en poussant la porte du hall d’entrée. Ne te moque pas de mes essais je te préviens. Signalai-je en premier lieu. J’ai tenté de le faire en utilisant les elfes de maison de Poudlard qui ont gentiment accepté de m’aider. A un premier groupe, je leur ai dit qu’ils faisaient partis de « mon » groupe, qu’ils étaient alliés. A l’autre, ils étaient « contre nous ». Et ça a fonctionné, ceux qui pensaient être mes alliés ont pu passer, les autres non. Mais il n’y avait même pas de pensée profonde, pas de conviction, rien. Alors que l’étude dit qu’il faut une conviction de la part du lanceur et du sorcier passant dans les flammes… C’est incompréhensible.

Et voilà une chose qui m’agaçait. Je n’arrivais pas à résoudre cette énigme qui, pourtant, ne correspondait pas exactement aux livres que j’avais pu lire à ce sujet.

- J’ai tenté de compléter les Etudes de Raphael Flocks avec l’Anthologie des Maléfices et Sortilèges de Cobweb mais ça a été pire. Le premier dit qu’il faut la conviction, le second dit qu’il faut penser détenir la vérité…

Je ne m’en rendais pas réellement compte, mais l’intérêt que je pouvais avoir pour cette conversation avait finalement grimpé en flèche et… Mmh… Peut être n’aurais-je finalement pas besoin de cinquante ans pour le penser intelligent. Lire ce genre d’ouvrage était déjà rare, alors pouvoir en discuter était… Inespéré, à vrai dire. Surtout qu’il s’agissait d’œuvres poussées et rigoureuses sur des sujets complexes et limités. Un bonheur, pour moi, c’était sans dire.

- Et donc… Avais-je finalement repris. Tu t’intéresses aux sortilèges ? C’est…

Surprenant ? Contraire à tout ce que je pouvais imaginer ? Intéressant ? Tout cela à la fois, à vrai dire. Surtout s’il avait assez de connaissances pour que nous puissions entretenir une conversation moins stérile que ce froid qui me prenait finalement réellement alors que j’attrapai les pans de la cape du sorcier pour m’emmitoufler légèrement dedans.

Mmh. Pas tort. Le fait d’être sa fille aidait, c’était un fait certain. Mon père n’avait pas cette réputation d’homme effrayant pour rien et je ne pouvais aller contre cela. Déjà que j’allais finir par ruiner sa réputation à parler de la sorte… Cela ne me dérangeait pas, mais tout de même. Mieux valait que j’évite de saper son autorité, n’est-ce pas ?

- Serais-je donc en compagnie de quelqu’un qui ne juge donc pas un livre à sa seule couverture ? Plaisantai-je en retour.

Il avait néanmoins raison. Je n’étais pas spéciale. Juste… Moi. Disons-le. Une jeune femme tranquille, sans rêve de véritable grandeur et qui ne suivait strictement rien aux ragots. Ragot qu’il vint me faire rattraper en me contant une bien triste vie, du moins sous certains aspects puisque la moitié d’entre eux ne me paraissait pas si « affreux » qu’il pouvait le semble. Me concentrant ainsi sur l’aspect qui, lui, me dérangeait, j’avais fini par lui faire une propre confidence sur la condition bâtarde, dans tous les sens du terme, de ma famille.

- Après, sinon ce n’est pas amusant.

Mais que cela soit avant ou après, ma grand-mère restait une cracmole, une chose, une catin d’après cette chère et tendre Danielle. Hochant la tête afin de répondre par la positive à la question de Damian, j’esquissai malgré tout un léger sourire, preuve que je n’étais en rien touchée par cette situation. La haine de ma « grand-mère » autant que de mon « grand-père » ne m’atteignait pas. Je savais ce que nous valions. C’était le plus important.

Esquissant un sourire à sa réponse, je me mis même à rire alors qu’il répondait directement à mon attaque sur ses chevilles qui, sûrement le soir, ne devait plus passer par la porte. Au moins cela suffit-il à nous faire changer de discussion. Quittant le bureau de mon père, j’osai même une plaisanterie… Bien entendu avortée du fait de sa composition. Non. Je ne voulais pas le blesser. Je n’aimais pas ce genre de choses alors… Non. Définitivement non.

- Oh je n’en doute pas. Répondis-je malgré tout.

Il fallait l’avoir pour parler de ce qui n’allait pas dans sa vie avec autant de détachement. Inutile de dire, donc, qu’il l’avait. C’était une évidence dont je ne doutais presque pas. De toutes les manières, il me semblait que tous les Sangs Purs avaient tout intérêt à avoir ce « cuir dur ». Tout semblait tellement plus difficile dans leur vie… Secouant la tête en levant les yeux au ciel, j’esquissai malgré tout un sourire jusqu’à ce que la cape atterrisse sur mes épaules. Au moins n’eus-je pas le temps de démontrer ma surprise trop longtemps, un autre sujet nous embarqua tout deux : les Sortilèges.

- Parce que tu penses que les Serpentard auraient accepté, eux ? Vous êtes trop fiers pour risquer quoique ce soit, même ce qui pourrait faire avancer la magie. Répliquai-je en plissant les yeux.

Dans tous les cas… Il était d’accord avec moi, avec ce que je pensais des sortilèges et de la magie. Soit. Tant mieux, en un sens, le débat pourrait être ne pas se fermer s’il y connaissait quelque chose. Et… C’était effectivement le cas. Tout du moins, il lisait. Ce qui était déjà plus que la majorité des sorciers. Qui plus est, j’admettais qu’il semblait avoir une certaine réflexion. Assez pour que je lui fasse part de mes expériences ? Peut-être. J’allais, de toutes façons, le voir rapidement.

Lui faisant promettre de ne pas se moquer sur ma façon de faire, j’en vins à lui expliquer ma toute dernière expérience concernant le sort Protego Diabolica ainsi que les biais et les limites que j’avais pu trouver. Limite pour lesquelles Damian eut une explication plutôt réfléchie, me faisant froncer les sourcils sous la réflexion.

- Effectivement… Réfléchis-je. Leur habitude doit brouiller leur jugement… Ça serait logique…

J’aurais dû y penser ! Pourquoi n’y avais-je pas pensé ? Merlin ! Voilà que je me fustigeais intérieurement, hochant la tête à son idée. Effectivement, tester ce sort sur des sorciers dont l’esprit n’était pas embringué dans une obéissance forcée serait bien plus efficace.

- Il faudrait que je trouve quelque chose qui ne fasse que persuader la moitié des cobayes… Soufflai-je lorsqu’il parla de persuasion.

Mais quel sujet pourrait donc être sujet à assez discordance pour que je puisse avoir un avis établi seulement suivi d’une partie des testeurs… Mmh… Cela ne pourrait définitivement pas être une simple question, si les elfes avaient été trahis par leur obéissance naturelle, ce ne serait pas le cas des sorciers dont la simple idée d’obéir aveuglément risquerait de fausser le tout dans ce cas.

Dans tous les cas, il me fallait avouer une chose. La discussion était intéressante. Bien plus que je n’avais pu l’imaginer. Et effectivement… Je n’aurais pas réellement imaginé qu’il puisse s’intéresser à ce genre de choses. D’ailleurs, je n’aurais pas pu imaginer qu’il s’intéresse à la moindre choses, je l’admettais.

- Surprenant. Terminai-je ma phrase pour répondre à sa question. Et je dirais que tu as la tête d’un petit con quand tu es aussi agréable que tout à l’heure.

Une plaisanterie comme le témoignait mon sourire amusé au coin des lèvres. Et une erreur comme il me l’indiqua alors. Un doctorat en Malédictions et Maléfices ? C’était ambitieux et, je l’admettais, intéressant. A plus d’un titre.

- Tu pourras peut-être m’aider alors. Répondis-je avant de secouer la tête. Non. Pas joueuse professionnelle. Je n’ai pas le talent pour et j’aime ça en passe-temps, pas en métier. C’est trop incertain et je n’ai pas franchement envie de prendre une retraite à 35 ans, soufflai-je. Non, je pense partir sur la même chose. C’est ce que je préfère, et là où j’ai les meilleurs notes donc… D’abord un Bachelor puis un Master Médicomagie, et enfin le Doctorat Malédictions et Maléfices. Sauf si je me prends de passion pour la médicomagie, mais j’en doute.

Dans tous les cas, je ne voulais pas passer par la Sécurité Magique. Je ne m’en sentais pas capable, pas suffisamment à l’aise avec la loi et la défense pour gérer ce genre de cursus.

- Dis-moi, terminai-je finalement dans un léger sourire entendu. Est-ce qu’il serait trop présomptueux de te proposer un de ces jours de participer à un de mes tests ? Je ne te proposerais pas d’être testé à l’endoloris, plaisantai-je, mais peut être de trouver de nouvelles façons d’exploiter certains sorts. On réfléchit peut-être mieux à deux…

Je n’avais pas pour habitude de travailler avec d’autres, peu entourée de personnes partageant mon amour des sortilèges, j’admettais avoir envie de « profiter » de cette rencontre fortuite dans ce domaine bien particulier. Cela pourrait potentiellement être profitable pour nous deux et… Après tout, il avait son intelligence et son charme à me prouver, cela ne se faisait pas en une heure, quoique la première partie puisse être, malgré tout, cochée, certes.

Détournant le regard dans un sourire presque gêné, je devais admettre que ses « piques » charmantes pouvaient avoir un léger effet, quand bien même je le réfuterais s’il venait à me le demander, arguant toujours que l’intelligence était plus importante que les jolis mots qu’ils semblait savoir particulièrement bien manier et cela presque malgré mes révélations. Oh. Ce n’étais pas une chose importante. Pas pour nous. Mais pour les Sangs-Purs dont il fait partie ? A vrai dire, au vu de ce que je peux voir de ces derniers par ma propre famille, je n’aurais même pas été surpris de le voir fuir, dégouté.

- Mon père est assez résilient sur sa cause. Soufflai-je pour toute réponse. Et nous nous entendons avec Elegius, notre oncle. Ça facilite beaucoup les choses. Mes grands parents sont les seuls réellement malheureux de la situation.

Je n’appréciais pas non plus mon cousin, pour être tout à fait honnête, trop représentatif de ce qui ne fonctionnait pas chez les Sangs Purs, mais au moins n’était-il pas aussi insultant que Danielle. Enfin. Damian n’avait pas tort. C’était une chose particulièrement courante chez eux. C’était donc presqu’une chance que nous ayons été élevés dans l’amour d’un foyer du fait de cette bâtardise. Je devrais, d’ailleurs, même en être reconnaissante. Pas de mari à choisir. Pas d’héritage impossible. Pas de réputation improbable. Trois points qui me faisaient apprécier ma situation, sans nul doute.

Enfin. Il y avait trop à dire de chaque côté pour que nous nous attardions réellement sur cette discussion. Pire. Nous n’étions pas non plus dans l’endroit le plus agréable pour cela. Le bureau de mon père était, après tout, à son image : austère. Et cela malgré la présence du whisky. Proposant de bouger, nous quittâmes ainsi le lieu pour avancer… Je ne savais même pas où, mais pour avancer. A vrai dire, je ne fis rapidement plus attention à notre destination. Notre conversation avait bien trop dévié pour que je m’en soucie.

- Oh, c’est vrai. Ironisai-je à ses propos. Il ne faudrait pas abîmer ton magnifique visage et ce corps gracieux et agréable.

Bon. Soyons sérieux un instant. Damian était bel homme, évidemment. De là à le lui dire ? Evidemment que non. Je préférais user d’ironie alors qu’il se plaisait dans l’arrogance. Je notai néanmoins le fait qu’il ne serait pas forcément contre… Cela pourrait peut-être tourner à mon avantage. Voire notre avantage à tous les deux puisqu’il semblait être tout aussi intéressé que moi par ces matières. Preuve m’en fut donnée : il tenta de trouver une explication à mon problème épineux. Et une explication logique et plausible, ce qui soulevait, alors, d’autres explications, comme toujours.

- Faut-il encore trouver un discours où l’on peut croire aux deux aspects. La moindre hésitation de notre part peut faire basculer toute une opinion.

Pouvais-je être assez convaincante et presque menteuse pour cela ? Je n’en étais malheureusement pas convaincue… mais il allait falloir que j’essaie, bien évidemment. Déjà que la conviction serait très faible comme le soulevait le sorcier… Merlin, c’était donc réellement inextricable ? Fallait-il avoir des opinions trop tranchées pour réussir à prouver ce sort ? Et dans ce cas… Cela ne ferait que prouver la conviction, pas la simple décision… Le serpent se mordait ainsi la queue. Drôle de réflexion face à un Serpentard d’ailleurs mais… Soit.

J’étais en attendant surprise de l’intérêt qu’il pouvait avoir envers les Sortilèges, l’imaginant davantage comme un petit con que comme une personne digne d’intérêt par son intelligence et sa réflexion. Arquant un sourcil à sa question, j’haussai doucement les épaules.

- Si. Comme tout le monde. Mais moi je suis toujours agréable malgré tout. Un vrai petit ange. Mentis-je éhontément dans un sourire qui ne trompait personne.

J’étais loin d’être un petit ange lorsque j’étais de mauvaise humeur. Cela dit, je prenais toujours le partie de rester polie et disons… Au moins assez agréable pour que personne n’ait envie de me balancer un livre à la tête. Ce qui était, à mon sens, amplement suffisant. Pour le reste, mieux valait ne pas trop se frotter à moi. C’était d’ailleurs pour cela qu’on me laissait, en général, tranquille avec mes livres. Eux au moins ne risquaient aucune réflexion.
Au moins, lui, s’était-il détendu, venant jusqu’à me faire part de son idée d’étude, presque semblable à la mienne alors que je réfutais la thèse d’être un jour professionnelle de Quidditch.

- Tu n’as pas tort… Je vais peut-être y réfléchir du coup… Soufflai-je dans un léger rire avant de reprendre. Non. En vrai je t’assure que je m’ennuierais ferme. L’argent est une chose, mais j’ai besoin de plus pour me sentir bien.

De réflexion, d’études, de recherches… De tout ce qui pouvait faire fonctionner mon cerveau, à vrai dire. Et ce n’était certainement pas pour rien que je voulais avoir un doctorat : je voulais chercher autant que découvrir. D’ailleurs… Oh et puis puisque nous appréciions visiblement la même chose, pourquoi pas ?

J’en vins ainsi à lui proposer de participer à mes recherches. Pas même en tant que cobaye, quoique je me jurais intérieurement de tester le sortilège de Gonflement sur lui, rien que pour lui prouver que ses chevilles n’étaient plus à la bonne taille, mais bien en tant que « testeur », « chercheur », à mes côtés. Plissant les yeux à son droit de véto, j’esquissai un léger sourire.

- Bien. Moi qui imaginais déjà pouvoir te faire subir les pires outrages. Plaisantai-je avant de lui serrer la main. Deal. Ce qui veut dire que l’on va être amené à se revoir… Alors autant savoir tout de suite. Où est-ce que tu préfères travailler ? Bibliothèque ? Parc ? Il commence à faire beau en plus… Oh, ou à Pré-au-Lard ? Je crois savoir que certains travaillent aux Trois Balais.

Je n’avais pas pour habitude de sortir et de travailler entourée mais je pouvais, après tout, m’adapter à mon binôme de recherche une fois sur deux – car il était hors de question que je fasse toute l’adaptation.

Plissant les yeux, je ne fus néanmoins pas surprise de le voir approuver mes propos pourtant particulièrement sarcastiques. Il semblait définitivement capable d’humour. Du moins je l’espérais. L’observant de la tête aux pieds, je lui rendis un sourire amusé du coin des lèvres avant que la conversation ne devienne plus sérieuse.

Pour tout sortilège, pour toute étude autant que pour toute création, il était essentiel d’user d’expériences et de tests sur utilisateurs et « victimes ». Il en valait de la bonne compréhension autant que de la bonne construction des sortilèges. Pour cela, chaque élément devait être pris en compte et calculé afin que tout puisse s’expliquer et se prouver. Malheureusement, il semblait effectivement qu’une chose m’avait échappé, rendant mon expérience comme nulle et non avenue. Mais comment convaincre les gens, comment les amener à croire en l’une ou l’autre des propositions sans fausser le jeu ? Là était toute la question. D’autant plus que j’admettais facilement que je n’étais pas une oratrice née, ne me facilitant donc pas la tâche.

- Tu serais peut-être plus efficace que moi pour convaincre les autres. Lui soufflai-je alors dans un léger sourire.

Après tout, il semblait plus à l’aise que moi dans la discussion, quand bien même il avait été de mauvaise humeur au début de cette dernière, il me semblait de moins en moins désagréable au fur et à mesure des minutes s’écoulant.

Continuant ainsi à discuter, j’admettais aisément apprécier ce contact qui ne m’empêchait pas d’user de sarcasme et de piques à son encontre sans qu’il ne se braque inutilement comme beaucoup pourraient le faire face à un humour piquant et sarcastiques.

- Effectivement. Répondis-je. Je n’aime pas m’ennuyer ou perdre mon temps. Et toi alors ? Procrastinateur ou actif ?

Si je n’étais pas réellement du genre particulièrement curieuse avec l’humanité entière, la conversation se déroulait « trop » bien pour que je ne me permette pas de poser des questions directes quant à sa personnalité quelque peu… Différente de ce que j’avais pu imaginer, donc.

Enfin, il acceptait de faire équipe avec moi afin de m’épauler dans toutes ces recherches ô combien intéressantes mais prenantes. Evidemment, je ne manquai pas de plaisanter sur les outrages que j’avais pu imaginer lui faire subir. Outrage dont il se doutait. Arquant un sourcil, je le toisai alors.

- Ah oui ? Et quel genre d’outrage tu imaginais donc ? Demandai-je alors avec amusement avant de m’enquérir du lieu qui serait le plus propice à nos recherches désormais communes.

Il préférait donc le parc pour la pratique et les Trois Balais pour la théorie. C’était faisable. Peu habituel pour moi de travailler entourée de gens de la sorte mais faisable. Il faudrait simplement que je change mes habitudes… Certainement bien loin des siennes, donc.

- Ça dépend. Répondis-je. Pour la pratique… Tout est bon à prendre. Je le fais dans les couloirs ou dans le parc. Ça dépend qui est « victime », quel est le sort, comment je dois l’utiliser. Pour la théorie… Vu que j’étais seule, je le faisais surtout en salle commune ou à la bibliothèque. Mais je m’adapte facilement. Je ne suis pas trop difficile. Tant que j’ai du café à profusion. Précisai-je comme s’il s’agissait là de la seule chose qui m’importait réellement ce qui était, en un sens… Vrai. D’ailleurs… Ta boisson préférée ? Pour accepter de t’associer à moi, je me dois au moins de t’offrir ça. Lui soufflai-je doucement.