Plus qu'un miroir

Non sérieusement ? Je refermai ma malle magique en soupirant. « Damian ! Tu as fait quoi de mon livre des monstres ? Je veux bien que t'aime pas quand je laisse traîner des trucs, mais ranges quelque part où je peux les trouver ! » Mon frère était un maniaque de première. Moi un peu moins, sans être pour autant bordélique, mais disons que deux ou trois livres posés n'importe comment sur ma table de nuit ne me dérangeait pas...Mais ça devait poser problème a mon jumeau apparemment... Depuis tout petit, c'était lui qui rangeait notre chambre, lui qui faisait mon lit si je tardais a le faire et lui qui s'occupait de plier mes fringues si j'étais pas assez rapide pour le faire moi même. En même temps, un coup de baguette magique, ça ne demandait pas trente minutes de préparation. Le hic ? C'est que, parfois, comme maintenant, je ne trouvais plus mes affaires.

Vêtu de mon pyjama, j'aurais bien lu un chapitre de mon livre avant de passer une nuit de merde parce que mon cerveau refusait de s'éteindre manque de bol, je ne trouvais plus mon livre, merci mon frère. Bon, ça partait d'un bon sentiment, enfin je crois, ou du propre confort de Damian plutôt mais c'était parfois enquiquinant pour moi. Notre entrée en septième année c'était plutôt bien passée mais en même temps, c'était devenu une routine maintenant. Je me jetai sur mon lit, sur le dos, un bras replié sous ma tête en ronchonnant pour la forme. Je n'étais que très rarement en colère contre mon frère, c'était plus de l'agacement, mais de la colère jamais, plus maintenant du moins.

Un bruit vers la porte de notre dortoir me fit entrouvrir un œil et mon regard tomba sur une autre version de moi même, cheveux mouillés et serviette sur les hanches. Malgré moi, je frissonnais. « Sérieux, tu n'as pas froid ? » Non parce que tout de même l'été était partit et, a cause de Styx, je laissais une fenêtre constamment ouverte...je n'avais pas encore négocier cette habitude pour l'hiver a venir, ça risquait d'être sportif connaissant la tête de mule qui partageait mes gênes. Puis, je plissai les paupières en l'observant. « Tu aurais pas pris du poids toi ? » Néanmoins, l'étincelle de rire qui nageait dans mes iris et qu'il connaissait bien indiquait très clairement un mensonge. En terme de poids, c'était plus moi qui avait eu un problème pas lui. Je me redressai sur mes oreillers en croisant les chevilles, toujours un air amusé sur le visage.

ft. Damian

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« Je peux savoir pourquoi tu brailles au juste ? » Je sors de la salle de bain, ayant entendu la voix de mon frère gueuler quelque chose, mais sans comprendre quoi au juste. Du coup, j’ai abrégé ma douche légèrement agacé. Je hausse un sourcil à sa question, jetant un regard vers la fenêtre ouverte. « Alors, ça allait dans la salle d’eau. Franchement, tu peux pas fermer cette foutue fenêtre ? » Je marmonne, avant d’aller chercher de quoi me vêtir pour la nuit. Quelle sale manie d’ouvrir comme ça tout le temps. Je sais bien que c’est pour son hibou un peu débile mais quand même… D’ailleurs, je me demande ou se trouve Quietus. Je sais que le froid ne lui plaît pas plus que ça. Je soupire, mais je ne vais pas fermer la fenêtre pour autant, ne voulant pas pénaliser Styx pour autant. Je lève ma couette, sans succès. « Quietus ? » Sans m’en rendre compte, je siffle. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas voulu contrarier mes parents, qui ne sont pas du tout à l’aise avec le fait que je parle fourchelang. Mais pour cette dernière année, j’ai décidé de faire ce que je voulais, prenant un animal avec moi… Un serpent, forcément. Je capte un sifflement… Sous le lit de Keith. J’ai un sourire amusé, avant de découvrir l’animal enroulé paresseusement. Et un peu grincheux d’être dérangé. « Je sais pas ce qu’il a avec ton lit, mais il l’adore. Heureusement qu'il était pas dessus... Tu pourrais faire gaffe. » Je suis mi amusé, mi réprobateur, avant de récupérer Quietus pour venir le poser dans mon lit.

« Haha très drôle. » Malgré tout, je jette un regard sur moi, légèrement inquiet que cela puisse être vrai. Si Keith s’en est toujours foutu de son apparence, c’est pas trop mon cas… Et j’ai bien vu ce que ça donnait sur lui d’être trop gros. Merci, mais non. Je me saisis d’un oreiller que je lui balance sans prévenir. Je décide quand même d’enfiler mon pyjama, parce que je sens l’air froid sur ma peau nue et cela n’a pas grand-chose d’agréable. Cela ébouriffe mes cheveux encore humide et je passe une main agacée dedans pour les discipliner un peu, avant de me diriger vers la fenêtre pour jeter un regard absent vers dehors. « Y’a pas un sort pour apprendre à ton hibou à ouvrir la fenêtre sur demande ? » Ce serait vachement pratique quand même.

ft. Keith

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« Tu as fait quoi de mon livre des Monstres ? Sérieux Damian, tu veux pas mettre une flèche quand tu ranges mes affaires ? Je les retrouve jamais. » Non je n'allais pas lui demander d'arrêter de le faire parce que bon, autant l'avouer, ça m'arrangeait pas mal parfois. Finalement, je laissai tomber l'idée de bouquiner ce soir et me laissai tomber sur mon lit. « Tu sais pourquoi je la laisse ouverte. » remarquais je en la poussant néanmoins sans la verrouiller pour autant. L'air passerait moins déjà. Je le regarde regarder sous sa couette en haussant un sourcil. « Ah tiens oui...En parlant de lui, je ne l'ai pas vu en rentrant... » repris je pensivement quand je compris qu'il s’inquiétait de son serpent. Au départ, j'avais trouvé le choix de mon frère surprenant, mais au final, ça lui allait bien, même si les parents en avaient fait une jaunisse. Par contre, quand il se mit a siffler là, j'eus les poils sur ma nuque qui se hérissèrent. « Ah bordel, préviens avant de faire ça ! C'est carrément flippant ! » Qu'il soit Fourchelangue ne me gênait pas, mais l'entendre le parler était littéralement dérangeant. Cette langue était aussi glacial que l'animal qui le pratiquait. Je pensais au serpent, pas a mon frère évidemment.

Nos parents avaient pâli quand il avait fait montre de ce Talent. Moi ? Pas vraiment, si j'étais honnête avec moi même, j'avouais facilement que c'était plutôt classe. Mais le son avait le chic de me coller des frissons. Je me penchai en même temps que lui lorsqu'il regarda sous mon lit et effectivement, son familier avait encore élu domicile sous le meuble. « Mmh...Aucune idée, j'y laisse peut être plus de poussière et il aime bien ? Je sais pas, pose lui la question et rappelle lui au passage d'arrêter d'essayer de manger Styx. » Parce que bon, je voulais bien que mon hibou ai l'air particulièrement goutu mais j'aimerais éviter un bain de sang dans la chambre...Quoique Quietus était le genre de serpent qui avalait tout rond, c'était peut être plus propre. « Mmmh...Vu la taille de ton serpent, j'aurais eu du mal a le louper si il s'était foutu sous ma couette. » soulignais je en me redressant et m'adossant de nouveau aux oreillers, jambes en tailleur. Amusé, je me fendis d'une réflexion moqueuse sur le poids de mon frère et j'éclatais de rire en le voyant s'assurer discrètement qu'aucun bourrelet disgracieux n'avait élu domicile sur ses hanches. Toujours mort de rire, j’attrapais l'oreiller vengeur qu'il me balança.

« Non et quand bien même, je suis même pas sûr qu'il soit capable de l'apprendre. Il était le plus mignon de la boutique mais aussi le plus débile je crois. » repris je en balançant l'oreiller sur le lit de Damian. «  Inutile d'enfoncer le clou. » prévins je en levant une main, parce que j'entendais d'ici le je te l'avais bien dit qui n'allait pas manquer. « Ah tiens, je t'ai évité une Beuglante d'amour aujourd'hui, si tu veux me montrer de la reconnaissance, y a un parchemin de devoir de Potion sur mon bureau... » enchaînais je avec un sourire angélique du plus bel effet. Je me débrouillais bien en potion mais mon frère était meilleur. L'inverse était aussi vrai pour la Défense contre les Forces du Mal. « Sérieusement, je me demande comment tu te débrouille pour soulever autant les foules féminines. » Ca, ça m'épatait toujours. J'étais pas envieux du tout mais simplement ahuri devant la hardiesse de certaines a vouloir a tout prix l'attention de mon frère... « Tu as pas l'impression d'être harcelé parfois ? »

ft. Damian

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« Si tu les rangeais de base, tu les trouverais. » Je hausse une épaule, avant d’aller lui sortir son foutu bouquin et de le lancer sur son lit. « Et ce serait pas terrible de mettre des flèches, il y en aurait partout, on ne s’y retrouverait pas. » Ouais ouais, je sais pourquoi elle reste ouverte, mais ça n’empêche que c’est un peu chiant quand même. Surtout qu’on va arriver dans le froid de l’hiver, ça va être super. Tandis qu’on parle de son hibou, je m’inquiète de mon serpent, normal quoi, sauf qu’il n’est pas à sa place habituelle. Et que Keith ne l’a pas vu non plus. Alors heureusement, il est sous le lit de mon frère et non dans son lit. Parce que sinon, il l’aurait écrasé… Je tire la langue à mon jumeau à sa réflexion, non sans le faire à la manière d’un serpent. Je sais que mes parents ne sont pas à l’aise avec ça. Keith trouve ça juste un peu bizarre. Mais jamais mon frère ne m’a jugé, pas davantage que je l’ai fait, même si j’ai tenté de le remuer une paire de fois alors qu’il se laissait aller.

« Surtout plus de bordel à mon avis. » Je suis sûr qu’il y a du linge là-dessous. Entre autre. J’ai un éclat de rire quand il me demande de signifier à Quietus d’arrêter de lorgner sur son hibou. « Que veux-tu, ce sont les lois de la nature. Il a du sentir que ton hibou était débile. » J’aimerais quand même que mon frère fasse gaffe avant de se jeter dans son lit. On ne sait jamais. « Mouais. Essaie de faire attention quand même. Comme j’essaie de penser à ne pas fermer la fenêtre. » Pas toujours facile de vivre en cohabitation, même si ça a toujours été le cas pour nous. L’année prochaine, il se pourrait que ça change… Va savoir. On ne suivra pas les mêmes études donc… Cela risque d’être compliqué. Plus qu’un an avant qu’on soit séparés. Déjà qu’on ne suit pas toujours les mêmes cours, même si ça va pour la majorité. Au moins, lui, il sait quoi faire l’année prochaine, moi… C’est beaucoup plus incertain.

Cela dit, quand il fait des blagues de ce type, je me dis qu’il ne me manquera pas. Il se prend un oreiller en riposte, avant que je ne commente encore les compétences de son hibou. Je souris à son commentaire et récupère l’oreiller, avant qu’il ne m’apprenne qu’il m’a évité une déclaration gênante. « Ma reconnaissance ? » Je siffle, moqueur. « Elle se serait ridiculisée surtout. Cela aurait pu être amusant. » D’accord, le malaise aurait été là, mais c’est surtout cette fille qui aurait été le point de mire des regards. « Va falloir trouver autre chose pour me soudoyer. » Je hausse une épaule à sa question. « Je sais pas. Le charme. On n’est pas égal sur ce point on dirait. » J’ai jamais vu mon frère s’intéresser à une fille. Sans doute qu’il y en a qui se sont approchées de lui, mais il a du les éconduire rapidement. Plus que moi. « Sérieusement Keith, ça te turlupine pas ? De jamais avoir eu de copine ? On est en dernière année quand même et y’a plein de jolies filles qui sont intéressées. » Je ricane à sa question : « Pas vraiment. Ca flatte mon ego, tu le sais bien. »

ft. Keith

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Je lui jetai un coup d'oeil en coin. « Ils étaient rangés en bordel sur ma table de nuit... » grommelais je « J'y peux rien si c'était pas au millimètre prêt. » Non parce que je me demandais si mon frère ne s'approchait pas de l'obsession avec son rangement. Cela dit, je n'avais jamais cherché a lui faire modifier ce trait, une partie parce que ça m'arrangeait et l'autre parce que ben..C'était mon frère point. « Tu exagère un peu quand même, je suis moins obsédé que toi mais je range quand même...non il est plus juste de dire que tu es plus rapide que moi a dégainer ta baguette monsieur le Président du Clud de Duel » me moquais je avec un sourire en coin qui ressemblait, tout à coup, terriblement au sien.

Je roulai des yeux au ciel alors qu'il se moquait de moi. J'y pouvais rien si ça façon de siffler serpentine me collait des frissons de malade. Ca ne me gênait pas du tout qu'il possède un don reconnu comme être celui du Seigneur des Ténèbres, mais ça ne voulait pas dire que j'adorais qu'il me susurre dans l'oreille en fourchelangue. Et lui, ça le faisait marrer. C'était sans doute de bonne guerre. Damian était un garçon doué dans beaucoup de chose, il pouvait se permettre d'être arrogant. Même avec moi. Mais il avait quand même un petit côté mignon a courir après son serpent qui...Adorait particulièrement envahir mon côté de la chambre. « Ca a même pas le temps de traîner avec toi...C'est pour ça que tout le monde adore partager une chambre avec toi et oublie ton sale caractère. » répliquais je en haussant un sourcil de connivence. Il en était assez conscient mais de toute façon, j'avais ma place automatiquement. « Débile mais pas comestible. » assénais avec assurance. Oui bon, après, si Styx était pas trop con, il éviterait de lui même le serpent. « Ok, ok. » capitulais je alors qu'il s'inquiétait que je puisse, sans le vouloir, faire du mal a son familier. « Mais se serait bien qu'il s'annonce quand il s'enfile quelque part, la dernière fois, il m'a grimpé le long de la jambe pendant la nuit, c'est perturbant. » Parce que c'était froid, que je dormais et que, d'habitude, le reptile restait plutôt du coté de mon frère quand il était là. J'étais peut être plus chaud...Mouais.

Mon familier en prit encore pour son grade et j'en étais a sérieusement penser a trouver une potion ou un sort pour élever l'intelligence du volatile. Bon, après, il était encore jeune, ça pouvait excuser un peu son manque de jugeotte... Et en parlant de potion, je fis une petite tentative de marchandage qui se solda par un échec. Mon jumeau était dur en affaire et surtout, plus cruel que moi parfois...Comme maintenant. Cela dit, je ne pris même pas la peine de prendre la défense de la fille. En fait, elle m'avait tapé sur le système aussi et déchirer sa belle lettre d'amour devant ses yeux...On ne pouvait pas dire que ce n'était pas cruel et humiliant. « T'es dur en affaires... » marmonnais je en louchant sur mes devoirs...j'allais devoir m'y coller. « Tant pis, mais j'espère qu'elle a compris la leçon, sinon la prochaine fois, je fais le coursier et je la laisse s'enfoncer toute seule. De toute façon, tu perds rien, elle avait une voix de crécelle, déchirer sa foutue missive était plus que charitable...Le sort de Silence un peu moins, mais j'en pouvais plus. » D'ailleurs comment il se démerdait pour provoquer ce genre de réaction ? C'était un mystère pour moi et je lâchai un « Tsss » quand il m'opposa son charme.

Sa question lui attira un coup d'oeil insondable. Je pouvais comprendre qu'il se la pose cela dit. Sur ce point, on était très différent. Je n'avais jamais vraiment ressentit le besoin de charmer, draguer ou autre. « Alors quand je vois ce que tu t'attire parfois, non pas vraiment. » commençais je avec un demi sourire amusé tout en repensant a ma conversation avec un certain Blaireau. « Et qui sait, peut être que les filles, c'est pas mon truc ? » J'avais glissé une pointe de moquerie dans ma voix, juste assez pour vaciller entre plaisanterie et sérieux. Puis je soupirai légèrement. « Honnêtement, une fille qui me courre après, cherche sans cesse mon attention, me tape sur les nerfs parce que j'ai oublié son anniversaire, souviens toi d'Amber hein, ou parce que j'ai dix minutes de retard a un rendez vous...Ca vend pas du rêve, je te le laisse généreusement. Et au pire, j'ai la meilleure copine du monde. » terminais je en agitant ma main droite, un sourire clairement moqueur sur les lèvres. « Elle est parfaite, elle parle pas, pleure pas, hurle pas, te fais aucun reproche, est toujours disponible et ne vas pas emmerder mon frère pour découvrir ce qu'il veut a Noël. Tu devrais essayer. »

Je finis par ricaner a la suite. « Ouais et il va finir par crever le plafond a ce rythme. J'ai cru entendre Mère dire qu'elle en avait marre que ta copine change tout le temps, a ta place, je ferais gaffe, en tant qu'ainé, t'es pas a l'abri qu'elle te cherche une future femme. Si mes souvenirs sont bon, elle avait même un ou deux noms en tête. » repris je avec un air angélique. J'adorais taquiner mon frère sur le sujet mais j'étais plus ou moins a la même enseigne en fait... On avait déployé des trésors d'ingéniosité pour esquiver tout rendez vous arrangés, mais je savais que ça allait s'agraver. Je ne comprenais pas mes parents pour le coup, eux s'étaient rencontrés naturellement, pourquoi ne pas nous laisser faire hein ?

ft. Damian

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Je hausse une épaule alors que j’entends Keith râler sur ma maniaquerie. Ce n’est pas la première fois et ce ne sera sûrement pas la dernière. Quoique… Il viendra bien un jour où on ne vivra plus ensemble, où chacun ira faire sa vie. Cela me fait bizarre de penser ainsi. Je chasse d’ailleurs tout ça de mon esprit en secouant brièvement la tête. « Fous toi de moi va. » J’en suis fier de ce rôle au sein du club de duel. C’est une réussite pour moi. Keith a ses points forts et j’ai les miens. Parler fourchelangue est un atout, même si cela ne m’est pas vraiment utile. Et que l’ombre de quelques ancêtres aux motivations obscures plane sur moi depuis cette découverte. « Quel sale caractère ? Je suis adorable. » Bon, adorable, c’est peut-être un peu exagéré. Mais je ne suis pas si chiant que ça en vrai. Faut juste pas m’emmerder, ni me déplaire. En général, avec les autres membres de la maison, ça se passe assez bien.

Finalement, je retrouve Quietus sous le lit de mon frère, qui ne se prive pas de pester sur la tendance de mon familier de s’infiltrer n’importe où en silence. « Et comment tu veux qu’il s’annonce ? En te sifflant des mots doux à l’oreille ? » Je réponds avec une pointe de sarcasme. Au moins, on s’accorde sur le fait que Styx n’est pas très intelligent. Peut-être que c’est juste parce qu’il est jeune. J’espère, parce que sinon, ce truc sera juste mignon et complètement inutile. Si Keith essaie de m’acheter pour lui faire son devoir, je ne me laisse pas avoir. En plus, il sait très bien que je lui ferais si il demande gentiment. Il est bien le seul à qui je peux rendre ce genre de service gratuitement. Enfin gratuitement… C’est de bonne guerre, alors qu’il m’aide dans les matières où je suis moins efficace que lui.

Je me montre assez désinvolte, voire méprisant, vis-à-vis de ma groupie qu’il a éconduit à a place. Je ris quand même quand il me raconte qu’il lui a lancé un sort de silence pour avoir la paix. Du coup, ça dérive forcément sur nos vies personnelles, alors qu’il m’interroge sur mon ressenti face à ça. Je ne cesse de m’interroger sur le fait qu’il n’ai jamais eu de copine. Mon frère serait-il un grand romantique qui attend la bonne avant de se lancer ? Cela dit, mon sourire détendu se fige quand il me rétorque que les filles ne sont peut-être pas son truc. « Allons bon, tu préfères finir vieux garçon grincheux avec ton hibou débile ? T’attends quoi ? Le coup de foudre ? » Je me suis fait narquois. Il précise quand même un peu sa pensée, en listant tous les points négatifs. « Non mais si tu vois ça comme ça, c’est sûr… Mais y’a quand même plein de bons côtés. Elles ne sont pas toutes chiantes déjà. Et quand elles le deviennent, ben tu la largues et voilà. » J’ai une grimace quand il fait des sous entendus graveleux. « Ah bordel, Keith, t’es crade. » Je soupire. « Finalement, c’est pas moi le cynique. »

Et il a le chic pour aborder des sujets de merde ce soir lui. Je me tends quand il parle de mon futur. « Ouais, ben je lui souhaite bien du courage pour jouer les entremetteuses. Mère ne doit pas encore savoir à quel point je peux être têtu et odieux si ça ne me plait pas. » Je le jauge, un poil moqueur : « Au pire, déjà que tu vas marcher dans ses pas, alors tu peux bien épouser une jolie fille. Faudra juste qu’elle accepte de te partager avec ta fidèle main droite. » Mais mon sourire n’est que de façade alors que mon humeur s’est assombrie. « J’ose penser que les parents nous laisseront choisir. Tant que cela coïncide avec leurs envies de grandeur, ça devrait aller non ? »

ft. Keith

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A-do-ra-ble...Moui, quand on avait la chance de lui plaire j'avais envie de dire. J'étais parfois un peu brusque mais mon frère était carrément d'un autre niveau parfois. Enfin, pour moi, il n'avait aucun défaut a mon sens, mais j'étais de partit prit sans aucun doute. Il restait mon jumeau. Un simple sourire amusé lui répondit. Il n'avait pas besoin que je lui dise quoique ce soit et surtout, il serait capable de se vexer si je lui sortais un gouzi-gouzi infantilisant a souhait.

Puis je haussai un sourcil devant son sarcasme concernant son serpent : « Ben oui, franchement, on ne va pas se mentir, le Fourchelangue c'est flippant, le sifflement d'un serpent, ça va, pas de soucis. Au moins, il annonce sa présence c'est tout. » Et je risquais moins de lui rouler dessus, c'était tout bénef. Au moins, je n'avais pas ce problème avec Styx, celui ci ratait la fenêtre une fois sur deux donc j'entendais toujours un gros plaf. Je savais qu'il était là. D'ailleurs, ça tournait au comique...ou a la tragédie, je ne savais plus si mon hibou était hilarant ou pathétique. Mais bon, je l'aimais bien comme ça finalement, au moins, les parents savaient toujours quand j'envoyais un courrier. En parlant de courrier, je jette un œil sur mes devoirs de potions. Bon en fait, j'exagère, je n'ai pas tellement besoin d'aide, juste une bonne flemmite on va dire. Si j'en avais vraiment eu besoin, j'aurais demandé, tout simplement et ça, mon frère le savait, donc refusé ne portait aucune conséquence, je dormirais juste un peu plus tard. Si je dormais évidemment...

J'avais un autre soucis en tête mais ce n'était pas encore très clair dans mes pensées alors, je profitai que la discussion virait relation pour un peu tester la température...Et je dois dire que je m'attendais a pas mal de chose mais pas ça...Surpris, je fixai un instant mon frère, la bouche presque ouverte...Alors pour lui, ne pas être très fille, ça voulait dire être vieux garçon...Apparemment, l'option la plus logique n'était pas arrivée a son cerveau. « Mais voyons, tu sais très bien que tu es l'homme de ma vie, je finirais vieux garçon avec un hibou ET un frère grincheux... » Sauf que dans les faits non...Je le savais. Il le savait aussi. A un moment nous devrions vivre séparé, chose qui n'était jamais arrivé. Même nos chambres a la maison communiquait par une porte de côté. Vivre chacun de son côté...Même si c'était inévitable... Je ne sais pas si j'arriverais a m'y faire en fait et, autant l'avouer, je préférais ne pas y penser. Alors je préfère rire quand il me traite de cradingue. Bon j'exagérais mais il avait raison dans un sens, c'était moi le cynique.

Et finalement, je plombe un peu l'ambiance, mais il n'est pas faux de dire que je m’inquiètes un peu des dérives de nos parents. Leur quête de gloire éperdue pour faire oublier qu'un membre de notre illustre famille dort a Azkaban me fait parfois peur, même si je peux la comprendre. Je soupirai a mon tour, croisant les bras derrière ma tête, en appui sur la tête de lit, le regard perdu dans le dais aux couleurs vertes et or. Damian et moi ne nous laisserions pas faire, ça c'était une certitude et je ne perdais pas vraiment l'espoir de le faire comprendre a nos parents. On était plus au siècle dernier, les mariages de convenance n'avaient plus vraiment le vent dans l'aile de dragon. « Ca l'empêche pas d'espérer. Cela dit, je ne pense pas qu'ils nous forcerait réellement, juste je m'inquiètes de l'entendre un peu trop en parler ces derniers temps vu qu'on ne lui a pas sortie une fiancée du choixpeaux pendant 6 ans. Ca va faire trente ans depuis la Guerre, je sais que papa a pas mal morflé étant petit et que ça laisse des traces mais, franchement, les Mangemorts, c'est du passé, c'est plus qu'une tache a peine perceptible sur notre nom. » Le problème étant que l'histoire était tenace. Vraiment tenace. Et certain voyait des signes là où il n'y en avait pas. C'est pas parce qu'on était a Serpentard qu'on allait finir dans un cachot pour mauvaise conduite ou je ne sais quoi. Je n'aimais pas cette étiquette. «  J'ai cru que Père allait tomber dans les citrouilles quand tu t'es mis a parler Fourchelangue, je suis sûr qu'il s'est imaginé plein de choses, c'est tellement débile comme logique. T'es serpentard, t'es obligatoirement un connard de premier, tu parle Serpent ? Wow, tu finiras par monter une armée pour renverser le Magistère....Aucune logique. » je plissai les paupières avec un amusement naissant en le regardant. « Alors que je suis sûr que tu rêve d'avoir un élevage de mignons petits basilics. »

ft. Damian

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« Tu sais que ça me donne juste envie à moi de venir te susurrer des trucs à l’oreille dans la nuit ? » Puisque le sifflement du serpent semble plus agréable que ce que je raconte en Fourchelangue. Il ne l’aurait pas volé. J’ignore complètement quel son cela peut bien produire sur les autres, puisque je ne m’entends absolument pas. Je n’ai qu’une vague idée des quelques trucs que j’ai pu lire là-dessus. Enfin, bref, heureusement Quietus va bien et mon lourdaud de frère ne s’est pas jeté dessus sans faire gaffe, c’est déjà ça. J’aurais été super énervé et inquiet. J’ignore complètement si un serpent peut supporter la pression d’un poids humain tiens. Et pas envie de tester pour avoir une réponse à ma question de toute façon.

En revanche, je ne sais pas à quoi joue Keith, mais je tique quand on parle de nos conquêtes, enfin plutôt des miennes et que je m’interroge sur sa propre vie amoureuse à défaut d’’être sexuelle. Je ne suis pas bien sûr de comprendre sa réponse… Qu’il n’ai pas trouvé chaussure à son pied soit. Si mon frère préfère tomber sur la bonne ma foi, grand bien lui fasse, même si je trouve ça vraiment dommage de louper ces occasions de s’amuser un peu et prendre du bon temps. Je ricane à sa réponse. « Alors, tu sais que tu es le premier dans mon cœur, mais je ne compte pas finir ma vie avec toi, sans offense. » Je me fends quand même d’un sourire plus large. « Non mais, si je suis déjà grincheux maintenant, imagine une fois vieux comment ce sera PIRE. » Je ne suis pas si grincheux, je suis incisif, c’est différent. Enfin, cela ne m’avance pas vraiment sur les histoires de cœur ou de cul de Keith, dommage. C’est quand même fou qu’aucune fille ne lui ai tapé dans l’œil durant ces années. Il y a quand même du choix. Et des vraiment mignonnes.

Par contre, me rappeler qu’il faudra peut-être que je me plie aux exigences des parents pour épouser une Sang Pure bien sous tout rapport et convenable à leurs yeux me fait perdre de ma bonne humeur. Je ne sais pas si les parents vont vraiment nous imposer ce genre de mariage arrangé. Ils ont toujours été assez permissifs avec nous, aimants, sans aucun doute, mais aussi avides de redorer le nom de notre maison et d’essayer d’effacer la tâche de notre aïeul, qui est pourtant toujours bien vivant et à Azkaban. Personnellement, je trouve cette démarche très hypocrite, mais ambitionner d’élever notre nom ne me déplaît pas forcément. Me sacrifier pour ça, davantage. Même si Keith pourrait aussi jouer son rôle là dedans. Après tout, c’est lui qui suit les traces de notre mère, pas moi. « Une tâche sur notre nom… Ouais. » Je réponds, songeur. Est-ce que c’est vraiment du passé ? Je doute que toutes les idées de Voldemort soient mortes avec lui. Il y avait déjà des sorciers adeptes de la pureté du sang et de la suprématie de la magie avant lui… Il y en aura après lui. Il faut juste savoir se placer du côté des vainqueurs. « Je ne suis pas sûr qu’elle aurait été ravie que je lui sorte une fiancée à 15 ans. » J’ai un rictus. Et si j’aime bien les filles, de là à faire ma vie avec l’une d’entre elles… Non.

Je soupire aux paroles de mon frère. « Ouais, et c’est frustrant de ne pas pouvoir utiliser ce don avec eux. Enfin, c’était frustrant. » Parce que j’ai décidé de m’en moquer complètement à partir de maintenant. « Oh, mais je suis un connard de première. » Je ne me leurre pas, je n’ai pas forcément une réputation de camarade enjoué et sympathique. Quand on m’agace je le fais remarquer avec mépris. Donc à partir de là… Même si je sais être charmant aussi, surtout avec ceux de ma maison. « Oh, arrête, ce serait trop bien ça ! C’est grave stylé. Tu sais quoi m’offrir pour mon anniversaire. »

ft. Keith

Plus qu'un miroir

Je plissai les paupières. Non. Il n'oserait pas. Si ? Si, il en était parfaitement capable. Je haussai un sourcil. « Si tu veux pas te prendre mon oreiller en pleine citrouille, je te le déconseille. » J'imaginais le truc et je ne pus retenir un frisson d'horreur. Alors je ne savais pas a quel point il ne se rendait pas compte du truc en fait. Le fourchelangue...Non, franchement non, même pour susurrer des mots d'amour, cette langue devait être pétrifiante. Ah. Ah. Enfin je peux comprendre qu'il d’inquiètes pour Quietus cela dit, le serpent avait la sale manie de se glisser n'importe où sans prévenir mais sortit de ça, l'animal était tranquille et je l'aimais bien, quand il ne tentait pas de bouffer mon hibou évidemment.

Cela dit, il passe a côté du sous entendu que je lui fais. Ou fait semblant de passer a côté. Bizarrement et, en tout honnêteté, je ne m'étais jamais posé la question de mon orientation sexuelle, contrairement a lui qui exploitait parfaitement sa capacité a séduire. Personnellement, ça ne me gênait pas, il faisait bien ce qu'il voulait même si parfois, je pouvais pester a cause du ras le bol qui me prenait quand je me faisais harponner pour un tas de filles désireuses d'être la reine de mon jumeau. J'avais la même tête que lui pas celle d'un pigeon. En plus, je n'en profitais même pas, j'en avais même jamais eu l'idée. C'était peut être déjà un signe, je ne savais pas vraiment. Mais le fait qu'il préférait m'imaginer vieux garçon plutôt que gay était un bon indicateur de la température. Elle était plutôt glaciale. Je n'insistais pas trop là dessus, laissant mon frère se faire sa propre idée...Totalement erronée. Quoique que finir seul ne me faisait pas peur, je l'aurais toujours lui.  Je posai mes deux mains croisées sur mon cœur, une mine faussement blessée a mort. « Arg...Mon petit cœur ne peut pas en supporter plus... » Avant que je ne ris. « Ne plus vivre avec toi risque de me faire très bizarre quand j'y réfléchis, même grincheux. » avouais je un peu pensif, parce que même pratiquement toujours collés ensemble ne voulait pas dire que nous ferions notre vie ensemble et..l'idée était dérangeante a plus d'un titre. Si la solitude ne me gênait généralement pas, je savais déjà que son absence a lui  ne risquait pas de me faire comprendre réellement la signification du mot solitude. Et je ne sais pas si j'aimais cette sensation.

L'ambiance prit un peu de plomb dans l'aile alors que je ne plaisantais qu'a moitié sur l'avenir un peu trop tracé qu'avaient prit nos parents pour nous. Je ne les comprenais pas toujours. Vouloir retrouver la gloire d'antan, pourquoi pas, mais honnêtement, si on pouvait le faire sans reproduire les erreurs du passé, ce serait bien. Personnellement, je m'en fichais pas mal, j'avais le nom que j'avais, qu'il soit attaché a un traître et un meurtrier était dérangeant oui, mais ça ne m'empêchait pas de dormir la nuit. Cependant, en observant les traits de mon frère, une mauvaise intuition me titilla le cœur. Damian avait toujours été plus attiré que moi par cette partie de notre histoire. Je ne savais pas si cela lui plaisait, si cela le rendait curieux ou autre. Comme lui je m'étais intéressé a la magie noire pour savoir de quoi on devait avoir peur, mais je n'avais pas été touché par l'espèce de fascination que semblait posséder cette magie. Je ne pouvais pas en dire autant pour mon jumeau. « Bah tu te rattrape avec moi et Quietus... » Et Amara, ce que je gardai pour moi. Même si j'étais au courant je m'abstenais de donner mon avis là dessus. Après tout, si ça pouvait aider mon frère, c'était tant mieux non ? Par contre, la suite amena un large sourire sur mes lèvres. Oui, mon frère pouvait être un connard de première, mais je n'étais pas forcément en reste si on dépassait les limites. Sauf que les miennes étaient bien plus souples que celles de mon frère. « On pourrait en douter au vu de ta popularité et j'adore ce petit côté piquant de ta personnalité. » Puis je plaisantais sur son avenir, que j'imaginais avec un mignon petit nid d'amour de Basilics. Dans les faits, j'espère que ça n'arriverait jamais, surtout que ces créatures étaient tout ce qu'il y avait de dangereux au possible. « Je vais de ce pas faire couver un œuf par un crapaud, ça me paraît pas mal...Mais...Plus sérieusement, tu ne t'es toujours pas décidé pour plus tard ? » Je n'étais pas forcément inquiet pour lui, quoiqu'il décide de faire, il le ferait bien de toute façon. Mis a part le vol, Damian était bon partout, il n'avait juste pas encore trouvé son métier idéal même si j'espérais que cela viendrait bientôt, je n'aimais pas le voir aussi indécis là dessus. Moi j'avais toujours su très tôt, même si mon frère se foutait souvent de moi en me comparant avec notre mère. Mais j'aimais réellement le droit et l'ambiance des tribunaux...J'aimais surtout la façon magistrale qu'avaint les avocats de distordre les lois en toute impunité. C'était fascinant. « Enfin, tu as le temps je suppose et vu tes notes, je crois que tu pourras faire n'importe quoi, mais j'aimerais bien me vanter d'un jumeau au métier prestigieux quand même. » repris je avec un sourire moqueur au coin des lèvres...tant qu'il me sortait pas la carrière Mage noir, ça m'allait...

ft. Damian

Plus qu'un miroir

Je me contente d’un sourire narquois face à sa menace qui ne me fait ni chaud ni froid d’ailleurs. Franchement, j’ai très envie de mettre ma menace à exécution, juste pour emmerder mon frère et je suis sûr qu’il le sait bien… Mais qu’importe, le sujet dérive doucement, vers notre vie privée. Enfin l’absence de vie privée de mon frère quand la mienne est plutôt bien remplie. Viendra bien le moment où il faudra nous séparer, on ne va pas faire notre vie ensemble, mais je doute que nous vivions loin l’un de l’autre à terme et rien ne pourra vraiment nous séparer. Pas même une vie de famille. Il faudra que nos familles respectives composent avec. Le lien entre frères et fort. Entre jumeaux, il est indestructible. Même si Keith demeure un mystère pour moi, en ne suivant pas du tout le même chemin que moi. Il pourrait pourtant, il est beau gosse et plus abordable que moi. Il ne devrait qu’avoir à claquer des doigts pour qu’une nuée de filles viennent tenter leur chance. Mais si il y en a eu, elles se sont faites refouler. Il ne manifeste aucun intérêt pour elles. Incompréhensible. « On n’y est pas encore de toute façon. » Je balaie le sujet de notre séparation à venir d’un revers de la main désinvolte, inutile de se triturer le cerveau à cause de ça.

« C’est vrai. Et c’est plutôt cool. » Si j’ai regretté de ne pas pouvoir exploiter ce don inné, je pense être arrivé à un âge où je peux bien faire fi des craintes de mes parents et laisser libre cours à mes envie. En vrai, le principal, c’est que mon frère l’accepte. Cela aurait été bien plus difficile de lire l’inquiétude ou la désapprobation dans ses yeux. Il n’y que son avis qui m’importe. Mes parents… j’ai beau les aimer et les respecter, j’éprouve quand même un peu d’amertume à les voir tenter de se hisser au sommet en ne voulant pas faire de vagues et en tentant de cacher sous le tapis les membres déshonorables de la famille. Cela fait partie de notre histoire, tout simplement et cette hypocrisie me débecte profondément. Comme cette manie de vouloir nous marier à des Sang-Pures, toujours dans ce soucis de nous élever. Même si Mère n’est pas encore trop insistante et se contente de la jouer innocente. Cela risque de devenir plus pesant dans les années à venir. Je hausse les épaules quand il rebondit sur mes paroles concernant ma personnalité. « Faut croire que ça plaît à la majorité écoute. »

Mon regard s’illumine peut-être un peu quand il est question de m’offrir un basilic. Je ne sais pas si mon frère a lancé ça au hasard, mais je trouve l’idée grave cool. Même si difficile à réaliser, malheureusement. « Peut-être en éleveur de basilic du coup, non ? » Je réponds avec une pointe de malice. Mais je soupire vite. « Non… j’hésite pas mal. J’adore les potions et les sortilèges. Peut-être poisonologue ou spécialiste en maléfice ? Ou bien tireur de baguette magique ? » J’ai une grimace. « J’aurais peut-être du prendre droit magique pour le coup. » J’ai un rire quand il conclue. « C’est assez prestigieux pour toi ? Vante-toi déjà de ta propre carrière va. » Je lui assène une petite bourrade amicale, plus détendu.

ft. Keith

Plus qu'un miroir

Un coin de ma bouche s'étira quand il alla dans mon sens. Ouais, j'étais sans doute l'un des seuls de la famille a pas avoir envie de prendre mes jambes a mon cou quand il se mettait a faire usage de son don. De toute façon, je pouvais comprendre le blocage de nos parents concernant le fourchelangue mais qu'est ce que ça changeait au fond ? Damian n'était pas le seul au monde a posséder ce pouvoir et juste parce qu'une espèce de psychopathe l'avait, les autres allaient virer malade mental ? N'importe quoi. Enfin bref, autant ne pas penser a ça, nos parents devront s'y faire et puis c'était tout.

Mon sourire s'élargit lorsqu'on évoqua son adorable personnalité piquante. Mais en fait, Damian était plutôt populaire et, bien que tranché, son caractère s'accordait avec pas mal de monde, il ne fallait juste pas trop le chatouiller. Pas de quoi en faire une citrouille écrasée. « Ou que la majorité a peur d'une pique bien placée. » répliquais je en haussant un sourcil amusé. Je lâchai un rire lorsque l'idée d'élever des basilics semblait lui plaire. « Oui alors, si c'est le cas, je te souhaite bien du courage, paraît que c'est indomptable ces machins là et je suis pas sûr que Qietus apprécie la compagnie de cousins qui font trois fois sa taille. » Cela dit, ce serait une première si un tel élevage voyait le jour, nul doute que là, j'aurais un frère au métier prestigieux...Enfin plus probablement j'aurais un frère mort surtout.

Je me grattai pensivement la tempe a la liste des métiers qui pouvaient l'intéresser. Il hésitait encore, moi je trouvais l'idée du poisonologue plutôt classe et le coup des maléfices, j'imaginais déjà la tête de nos parents. Mais après, si c'était ce qui bottait mon frère, ça m'allait très bien personnellement. Par contre, je secouai légèrement la tête a l'idée du droit. « Mouais, enfin si le droit t'avait jamais intéressé, ce serait déjà fait. C'est pas trop ton truc ça je crois... Par contre poisonologue, ça claque pas mal, maléfice aussi remarque, faudra juste que j'arrête de t'emmerder avant de me prendre un mauvais sort si t'es mal luné. » fis je avec humour avant de reprendre. « T'es doué en botanique, plus que moi ça c'est sûr, quand a la magie noire, tu as fait pas mal de recherche là dessus. Je suis sûr que tu trouveras. » Ouais pour ça je pouvais lui faire confiance alors que je riais a sa bourrade. Au moins, son humeur était redevenue légère... Je le poussai légèrement vers son lit après lui avoir savonné la tête comme tout bon frère se doit de le faire. « Vas te coucher, je vais finir ce foutu devoir et faire pareil. »

ft. Damian