Les oubliators étaient un métier important, Blake pouvait le concevoir dans certaines mesures… Mais une situation était survenue cette semaine, créant un claquement de langue agacé chez cette dernière. Un meurtre de moldu, par un sorcier qui n’avait fait attention et avait commis le tout devant un témoin. Témoin qui cria sur tous les toits que la magie existait et se fit pratiquement ignorer par ses congénères, ne le considérant pas autrement que comme en psychose. Le sorcier subit les conséquences de ses actes, évidemment… Mais le problème de Blake dans cette situation était dans le fait que le ministère de la magie avait mobilisé des oubliators pour effacer la mémoire de ce pauvre témoin. Pourquoi perdre de l’argent? Pourquoi faire payer les contribuables, alors qu’un sort d’Avada Kedavra aurait été moins couteux et plus efficace? L’approche du ministère de la magie lorsqu’il était question des moldus lui échappait, comme s’ils essayaient de les protéger? Pourtant, n’était-ce pas les humains qui détruisaient leurs planètes peu à peu? Développait des armes dans le seul intérêt d’effrayer leurs congénères? Ils étaient barbares et sans honneur. Aussi rusé que des chimpanzés et l’intelligence qui leur avait été donnée n’avaient été qu’un beau cadeau empoisonné.

Dans son manoir, la sorcière enfermait quelques souvenirs dans des fioles à l’aide d’un sortilège. De quoi l’immuniser pour tout acte en lien avec les manges morts ou son affiliation à Abadone aux yeux du ministère. Blake devait se protéger après tout ! En plus d’être dans les généraux d’Abadone, elle avait participé à de nombreuses rencontres ou manifestation des manges morts. Elle dissimulait ses souvenirs, ses actions en lien avec les ténèbres et une fois que son esprit semblait aussi clair et doux qu’un voile en suède, elle transplanait hors de chez elle. Habillée d’un costume noir des plus propres et féminin à la fois, cette dernière replaçait ses cheveux d’une main habile, tout en laissant ses talons claquer sur le sol de pierre du ministère. Autour de son cou se trouvait une passe de visiteur avec inscrit dessus ‘’ Journal de l’Aube Écarlate ‘’. Oui, elle avait traversé toutes les étapes, dans les règles de l’art pour obtenir cette interview. Allant jusqu’à obtenir une permission pour rencontrer l’un des oubliators qui avait été présent, dans l’intérêt de rédiger un article pour son journal pourtant controversé. Peut-être que le ministère avait accepté pour faire bonne image ? Pour apaiser des rébellions naissantes chez les sorciers ? Simplement pour jeter un œil sur ses activités ? Blake avait de nombreuses hypothèses, mais c’est avec une confiance insolente qu’elle marchait jusqu’au bureau de Magnus Sorensen.

Cognant à la porte de bois, pile à l’heure du rendez-vous, elle attendait d’avoir l’autorisation pour entrer. Lorsque ce fut le cas, c’est d’un mouvement élégant que Blake ouvrait la porte et la refermait derrière elle. Tournant son regard vers le sorcier qui lui faisait face, elle soufflait alors d’un ton doux, mais ferme à la fois,

-Bonjour Monsieur Sorensen, je vous remercie de me recevoir aujourd’hui.

Elle attendait patiemment qu’on lui désigne une place, sur laquelle elle prenait rapidement place. Croisant une jambe sur l’autre, la sorcière déposait son sac contenant ses effets personnels sur ses cuisses, alors qu’elle soufflait d’un ton amusé,

-Les bureaux du ministère sont plus grands que dans mes souvenirs… Je me présente, je suis Blake Nott, Directrice du journal de l’Aube Écarlate. Ce n’est pas un secret pour vous, j’aimerais m’entretenir quant à l’évènement qui est survenu au court de la semaine dernière. La communauté des sorciers se questionne et cherche des réponses dans la façon que l’évènement a été géré. Consentez-vous toujours à cette interview ?

La brune lui adressait un sourire professionnel, mais à la fois confiant. Elle restait après tout une femme avec un certain âge et expérience. Oui, Blake avait confiance qu’elle pourrait le dévorer tout cru si elle le désirait réellement… Mais elle était présente pour le travail et n’était point sur son territoire, autant jouer cette partie avec courtoisie.

Déjà un point que Blake ne pouvait pas critiquer… Les manières du sorcier étaient impeccables jusqu’à présent. Passant de par son code vestimentaire à ses discours fluides. La pression d’une interview n’était donc pas assez pour le déstabiliser jusqu’à présent, tant mieux! Parce que si Blake était de nature féministe depuis le départ d’Amadeus, elle ne souhaitait pas pour autant la chute de ses compères masculins. Sur ce point, elle n’était pas extrémiste, elle désirait simplement ne pas être victime de leurs influences. Les mots quant au ministère la firent toutefois sourire… Elle avait un consentement et pouvait procéder! Mais depuis quand l’administration ne faisait pas perdre de temps aux communs de mortels? Les formulaires, les délais de traitement, les prises de décisions… Tout se faisait avec une lenteur qui offrait la possibilité de changer une vingtaine de fois de besoin en cours après qu’une demande ait été complétée! Sans parler du jeu de pelleter dans la cour d’autrui des situations qui ne rentrait pas forcément dans les cadres de référence de certains départements… Mais bon! Les lacunes dans ce système froid et sans considération n’étaient pas sujet d’ordre en cette journée.

-Effectivement, j’aimerais vous parlez de cette affaire, puisque vous avez été l’un des éléments clés si je ne me trompe pas. Depuis combien d'année travaillez-vous pour le ministère comme Oubliator?

Parce que même elle pouvait se tromper après tout! La pureté de son sang ne l’épargnait pas de possibles erreurs. Elle décidait donc de débuter par le commencement… Comment les choses s’étaient’elles déroulées? Quelle était la séquence des évènements? Le temps de traitement des informations et le délai que le ministère avait pris avant d’intervenir concrètement. Même si Blake avait obtenu une partie des informations, un article de journal se devait d’avoir toutes les informations possibles quant à un évènement. Cela validerait par la même occasion si le ministère falsifiait leurs données pour rendre leurs comptes plus élogieux sur papier. Souriante, la brune reprenait d’un ton presque amical,

-Pourriez-vous me faire un état de la situation? À savoir, la séquence des évènements, le temps de traitement des informations… Me parler de votre propre intervention par la suite.

Elle prenait une courte pause, avant d’ajouter paisiblement, en plein contrôle de ses émotions et de ses idées,

-Quand avez-vous reçu les informations pour faire votre travail? Combien de temps vous a-t-on accordé pour traiter la situation et intervenir sur le terrain?

Parce que le ministère devait bien avoir des délais dépendant de l’évaluation de la priorité des situations problématiques! Une plume sortait alors du sac sur ses cuisses pour s’envoler doucement aux côtés de la journaliste. Sortant un petit calepin en cuir noir, la sorcière déposait ce dernier sur le bureau, à vu, puis ordonnait d’un ton doux,

-Note, ce que Monsieur Sørensen nous offrira.

Huit années à travailler pour le ministère de la magie, il n’était donc pas nouveau, ni encore niais de leurs pratiques ou lacunes. Hum, il serait difficile de lui arracher facilement les vers du nez ou de l’amener à divulguer des informations croustillantes. Toutefois, ce n’était pas un problème. Parce que si le journal de l’Aube Écarlate était controversé et à l’opposition du ministère de la magie, Blake n’avait jamais approuvé les fausses rumeurs et en fidèle journaliste, ne voulait que la vérité et rien que la vérité. Ho, oui, parfois elle maniait les mots avec une certaine habilité… Mais elle n’avait jamais créé de fausses rumeurs ou inventé des éléments seulement pour brouiller l’image du ministère aux yeux des sorciers.

Puis le récit était entamé, exposant les faits, les séquences des évènements. Blake se retenait de toute grimace, alors qu’elle entendait les actions du sorcier… Ho, elle connaissait déjà l’histoire de façon générale, mais elle ne pouvait se résoudre à comprendre les actions de ce dernier. Pourquoi perdre son temps avec des moldus? Race inférieure qui n’était qu’une nuisance au développement des sorciers jusqu’à présent. Dans une utopie, les sorciers n’auraient pas à se cacher et les moldus pourraient devenir une forme d’elfe de maison? Non. Même dans ce rôle ils échoueraient lamentablement. Parce que la vérité était qu’ils étaient une honte à leur propre espèce, se faisant la guerre entre eux, détruisant leurs planètes au gré de leur débilité intellectuelle. Et au lieu de travailler en collaboration au développement de leurs technologies pour avoir un monde meilleur, ils développaient des armes pour mieux se faire la guerre. Pitoyable. Que la priorité d’intervention sur le témoin ait été classée en moins élevée était donc logique, vu le statut social de la victime. Réfléchissant en silence, pendant que sa plume notait tous les mots avec précision, la brune devait se rendre à l’évidence d’une chose… Le ministère avait agi adéquatement et avec rapidité sur cette affaire. L’Oubliator qu’ils lui avaient offert en interview s’était montré des plus précis, fluide et compétent… Elle devait admettre être impressionnée pour une fois! Toutefois, elle n’en démontrait rien, alors qu’elle se contentait de sourire aimablement en écoutant. Sourire qui devenait un petit rire sincère lorsqu’il lui proposait un café ou un thé. Elle ne se souvenait pas du goût des boissons au ministère, n’y venant que très rarement, mais décidait de prendre une chance, alors qu’elle soufflait d’un ton doux et charismatique,

-Votre franchise est rafraichissante, Monsieur Sørensen. J’admire ce trait de caractère. Je vais tenter ma chance avec un café. Je vous remercie.

Compétent et poli en plus! La Sorcière le laissait s’exécuter patiemment, avant de demander paisiblement et d’un ton sans pression,

-Sørensen… Vous devez être de sang-mêlé? À moins que vous ne soyez une famille de sang pure étrangère?

Blake connaissait énormément d’information sur le monde des sorciers… Que cela soit de simple élément à de sombres secrets. Elle connaissait ainsi la grande majorité des familles de sang pur, les Nott ayant toujours préservé une bonne réputation dans cet univers superficiel. En tant que mère et chef de famille, elle s’était assuré de préserver une bonne image en s’impliquant, tout en restant à l’écart des éléments nuisibles. Tout cela pour sa famille, pour sa fille… Le visage d’Amadeus lui revenant en mémoire, cet homme qui l’avait abandonné dans la maternité… De la haine et de l’amour régnant en son être à la fois, douce mélancolie. Oui, participer tout en se tenant à l’écart, comme lors de cette soirée au manoir Gaunt pour le Nouvel An, alors que Bill Gaunt s’étalait au sol de toute sa grandeur insolente. Blake s’était retenu de tout commentaire à ce moment, même si son sourire quant à son appréciation avait été assez éloquent.

-Quelles sont vos origines? Pourquoi être devenu Oubliator?

Alors qu’elle apportait la tasse de café près de ses lèvres, sa question était des plus sincères. Oui, elle pouvait se montrer odieuse avec les moldus…Mais elle avait toujours su se montrer des plus agréables face aux sorciers le méritant, c'est-à-dire, se montrant compétent. Blake était après tout une femme de savoir et connaissance, aimant apprendre quotidiennement. Le pouvoir était après tout, le savoir.

Blake s’attendait à beaucoup de choses… Au discours d’un chevalier blanc? À un homme qui passerait sur ses origines et retournerait directement sur le sujet de l’entrevue.  À une rigidité intellectuelle et au refus du partage de connaissance… Mais non, voilà qu’il jouait le jeu et répondait à ses interrogations. Et c’est d’une oreille sans jugement qu’elle écoutait les mots de ce dernier. Sang-mêlé d’origine Norvégienne, intéressant! Blake retenait toute réaction, se contentant de conserver un sourire charmant… Mais elle n’avait passé par-dessus une partie des explications de ses raisons pour faire le métier d’Oubliator. Il connaissait la douleur de la connaissance. Le savoir d’élément inconcevable, intolérable pour l’esprit. Et voilà qu’elle avait envie d’appuyer sur ce petit point sensible pour en apprendre plus. Mais chaque chose en son temps… Avec un peu d’amusement, Blake reposait sa tasse de café au goût effectivement infâme et soufflait,

-Je me demande parfois qui créer réellement le chaos dont nous sommes victimes. L’humanité qui détruit ou les Sorciers qui empoisonnent notre communauté.

Cela revenait au débat de l’œuf ou la poule… Qui était réellement les fautifs? Qui était négligent? La notion de bien ou de mal ne s’appliquait pas dans ce contexte, car tout était toujours une question de perception. Ce qui était bon pour certains ne l’était pas pour d’autres. Tout comme certaines choses portaient préjudice à certains, mais pas à d'autres. C’était un monde de neutralité, dirigé par des pulsions, des besoins et des envies… Il fallait seulement considérer que les envies d’un n’était pas nécessaire les besoins d’autrui. Qui avait donc les vraies réponses? Qui détenait réellement les vérités et le jugement adéquat? Encore une autre question sans réponse et effectivement, Blake n’étaient pas présentes pour débattre, mais pour le travail. Elle lui adressait un sourire doux, innocent, avant de rajouter en changeant l’une des pages de son carnet de notes, la plume venant se positionner au-dessus de cette dernière,

-Non, vos raisons ne sont pas nécessaires à la rédaction de mon article. J’aime seulement en apprendre plus sur les sorciers. Je crois qu’il est important de connaître sa communauté pour en être le porte-parole.

Parce que voilà ce qu’était son journal, la gazette de l’Aube Écarlate. Un journal créé pour partager la voix du peuple, remettre en question les interventions des dirigeants, offrir du pouvoir au petit peuple, faire en sorte que l’information soit circulaire et partagée. Retournant son attention sur son carnet vide, elle demandait à sa plume de recommencer à noter, alors qu’elle demandait d’un ton doux,

- Vous avez mentionné que le bureau de désinformation à travaillé en collaboration avec la police Moldu pour altérer la vérité, comment se passe cette collaboration sur une base quotidienne? Qui dirige les opérations réellement, les Moldus ou nos intervenants?

Parce que les risques étaient grands si c’était les Moldus qui étaient responsables principalement des opérations… À voir si des sorciers n’avaient pas infiltré les rangs pour assurer un certain contrôle et une maîtrise des missions sur le terrain des policiers. Parce que oui, il ne fallait pas négliger l’incompétence des hommes…

-Je m’interroge aussi sur les coûts qu’ont engendrés cette situation et les interventions mises en place pour intervenir. Combien de gallions ont été dépensés par le ministère en salaire, matériel et effectif pour gérer cette situation qui dura du Dimanche 22h13 au Mardi 8h34?

Il était important de savoir où était placé l’argent… Parce que c’était après tout les gallions des sorciers qui payaient les salaires des fonctionnaires et du ministère.

C’était donc les sorciers qui avaient le choix de priorité s’ils recevaient des demandes des moldus. Bien, déjà une bonne chose, parce que les chimpanzés n’étaient pas en mesure de juger adéquatement d’une situation incluant de la magie. Toutefois, Blake n’obtenait pas plus d’information que sa connaissance personnelle n’ait déjà dommage… Souriante, elle écoutait paisiblement l’aspect qui l’intéressait un peu plus… Le nombre de Gallion dépensé pour une intervention de ce type. Mais encore une fois, elle n’en ressortait pas réellement plus d’information, alors que sa plume continuait de noter chacun des mots du sorcier. Il était prudent, ses mots étaient choisis judicieusement, bien  à lui et pour ce ministère qui devait les protéger.

Prenant le temps de réfléchir, une question lui venait toutefois rapidement en tête. Pourquoi user d’autant de moyen pour effacer la présence de la magie? Pourquoi payer plusieurs fonctionnaires pour évaluer le degré de menace, les dirigeant pour coordonner les opérations, les oubliators eux-mêmes et les juges pour évaluer la sanction du fautif par la suite. C’était beaucoup de personne impliquée pour un si petit incident, beaucoup de gallion dépensés pour trois sortilèges qui auraient pu être simplement lancés. Elle ne remettait aucune des professions en doute, ni leur importance… Seulement, elle se demandait pourquoi faire autant d’effort, dépenser autant de gallion pour trois fautifs. Bon… Pour un agresseur et deux victimes. Ses mots étaient alors posés d’un air des plus doux, alors qu’elle demandait avec des traits plutôt innocents sur son visage,

-Nous sommes d’accord que beaucoup de personnes ont été sollicitées pour un léger incident. Ceux qui ont évalué la demande, le risque, les agents envoyés sur les lieux, les interventions, le temps des sorciers, le juge… Tous les métiers ont leurs sens et je ne remets aucunement en question votre intervention. Pourriez-vous me dire en moyenne, combien de fois par semaine vous devez procéder en tant qu’Oubliator?

Elle le laissait répondre, puis relançait, toujours avec un grand calme et sans une once de jugement dans la voix,

-Économiquement parlant et en terme de gain de temps, selon vous, que pourrait-il être mit en place pour réduire les coûts des interventions du ministère de la magie sur les contribuables? Ou sinon, comment cette intervention aurait pu être géré autrement.

Elle connaissait déjà les réponses, mais désirait entre son opinion, l’opinion du ministère puisqu’il le représentait. Avait-elle quelque chose contre Magnus personnellement? Non, aucunement! Pour dire vrai, elle trouvait le sang-mêlé plutôt charmant et compétent. Tout comme elle n’avait rien contre le ministère de la magie à proprement parler, elle trouvait simplement que la gestion n’était pas optimale et que sa mission pourrait un peu plus représenter ses membres, les sorciers.

Impossible de fournir une moyenne unique… Effectivement et cela, elle le comprenait. Mais oui, elle avait espéré avoir quelques chiffres à livrer dans son article. Chiffre qu’elle obtenait! Décidément, Magnus avait réponse à de nombreuses questions et pouvait se mériter une prime pour sa compétence. La fréquence qu’il offrait semblait raisonnable, réaliste et elle notait cette dernière sur son calepin paisiblement. Les chiffres étaient toujours une nécessité lorsqu’un article était rédigé, parce que Blake refusait d’écrire sur une base non factuelle. Non, elle n’inventerait jamais des évènements pour rendre un article plus intéressant. Elle préférait rédiger les faits, relater ce qu’on lui racontait dans les mots prononcés… Elle avait toujours rédigé très neutrement, même si son journal avait comme objectif de dévoiler la vérité sur des incidents du ministère ou mettre en valeur le pouvoir de la communauté. Rééquilibrer le pouvoir du sang et des sorciers… Des intentions qui étaient nobles et qu’elle laissait entre les mains du peuple par les mots qu’elle écrivait.

La brune offrait alors un sourire sincère lorsque l’Oubliator admettait que le ministère avait des failles… Enfin, qu’il y avait encore place à l’amélioration sur le plan organisationnel. Ho? Il n’était pas aveuglé par ce concept de justice qui était propre aux fonctionnaires? Très intéressant, voir rafraichissant!

-Chaque organisme ou service a toujours place à l’amélioration. Certains sont seulement plus rigides aux changements.

Comme le ministère, comme elle… Souvent très rigide dans ses pensées et étroite dans son acceptation de leur situation. Mais cela était une discussion pour une autre fois et c’est avec une certaine hypocrisie qu’elle souriait sagement à son interlocuteur. Parce que tout était toujours une question d’apparence, toujours bien paraître pour exister en ce monde superficiel. Voilà comment elle avait été éduquée, son sang poussant toujours de l’avant l’importance de la réputation familiale, des richesses et de ses membres. En parlant de richesse, Magnus apportait un point intéressant. Les interventions des Oubliators pourraient avoir un impact positif, si le travail était fait rapidement et efficacement. Hm, cela ferait du sens, mais la brune avait besoin de chiffre pour en mesurer réellement l’ampleur. Elle en était à un point de l’entrevue qu’elle avait besoin de statistique, ce que l’homme ne pouvait lui fournir de par son rôle. Attrapant doucement la plume, elle déposait cette dernière dans son sac, refermait alors doucement son calepin de note et offrait un sourire des plus chaleureux au sorcier,

-Vous avez un métier qui semble des plus difficiles au quotidien et votre éloquence fut des plus revigorante. Je vous remercie pour cet entrevu, Monsieur Sørensen et sachez que vos mots ne seront en aucun cas déformés. Si le ministère critique ouvertement mon journal, je n’en ressors que la vérité. Pour compléter mon article, j’irais chercher audience auprès de l’un de vos collègues dans le domaine des finances.

Elle soupirait doucement, tout en observant le bureau. Détendue, elle venait chercher la tasse de thé d’une main, puis sirotait cette dernière en soufflant avec un certain amusement,

-J’espère ne pas vous avoir créé trop de retard sur votre rédaction.

Prenant une seconde gorgée du café, elle vidait la tasse, puis la déposait sur le bureau en se redressant. Souriante, elle inclinait alors respectueusement la tête en marchant vers la porte,

-Je vous souhaite de passer une bonne journée et au plaisir de discuter de nouveau.

Un article ne pouvait se rédiger en une seule entrevue ou journée. Non, il fallait faire un gros travail d’enquêteur! Regrouper les informations, fouiner, creuser… Toujours en quête de la vérité et des réalités dissimulées. Mais en ressortant du bureau de Magnus, la sorcière ressentait un certain sentiment de satisfaction. Il s’était avéré plus qu’utile, voire compétent, ce qui facilitait grandement son travail.