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#3604 -




Après le chemin de traverse, files tu droit ?
Zoé & Jean-Michel Moreau


~
Le son de ses coups contre la porte de la chambre de Zoé résonne un moment avant qu'il n'ouvre cette dernière en entendant l'aval de sa locataire, sa fille. On a pas idée de rentrer dans la chambre d'un adolescent sans y être préparé psychologiquement et Jean-Michel préfère éviter les mauvaises surprises. Pénétrant les lieux et refermant derrière lui aussitôt, l'homme fait le tour de la décoration de la pièce sans trop s'y attarder, aucune surprise ni raison à contempler ce qu'il sait déjà ; des traces de savoir en veux tu en voilà.

« Zoé. Il pose sur elle un regard oscillant entre autorité et inquiétude et s'il ne savait pas se tenir se balancerait d'un pied à l'autre très certainement. Tu as déjà préparé tes affaires pour la rentrée ? Rien qu'il ne manque ? Le contraire l'étonnerait beaucoup vu les jours qu'il reste avant le départ pour Poudlard et vu l'organisation méticuleuse de son ainée si similaire à la sienne. Ce qu'il voudrait lui demander c'est surtout 'est-ce que tout va bien ?', mais il peine Merlin sait pourquoi. Il finira peut-être par lui poser la question sans s'en rendre compte.. nulle ne sait. En tout cas on s'accordera pour dire que Jean-Michel est franc et ne tourne pas autour du pot, sauf quand il s'agit de sa propre famille avec laquelle il est d'une gaucherie terrible. »

Le voilà qu'il attend donc debout alors qu'il pourrait s'installer pour mettre les choses plus à l'aise entre eux. Ses yeux bleus – et froids malgré la bienveillance derrière – ne quittent le visage de sa fille que pour observer une poignée de secondes quelques titres de livres. Est-ce qu'elle va bien, Zoé ? Si pas elle le cachera très bien, il le sait. Mais pourquoi n'irait-elle pas bien ? En raison des derniers évènements lors de leur passage au Chemin de Traverse... Il sait que sa maladresse et son échec à maitriser la situation la pèse, mais elle est têtue, comme lui, et ne se confiera pas – très certainement pas à son père en tout cas. Ce qui le blesse quelque part, mais lui non plus ne le dira pas.


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#3718 -
Après le chemin de traverse, files tu droit?





Il y a eu le chemin de traverse et l’agression de Natan. Elle a réussi à lui venir en aide mais son manque de perfection dans la réussite du sortilège lui pèse. Elle a à moitié pétrifié l’agresseur. Heureusement c’est sur les jambes que cela a réussi. Mais la suite a été aussi ridicule. Elle s’est perdue avec son frère aggravant sûrement le traumatisme de celui-ci. Et depuis, il fait des cauchemars et Zoé est très inquiète pour lui. Elle ne vit pas très bien son échec mais ne le dira pas. Elle ne compte pas se confier à ce sujet. Ses parents ne doivent pas être au courant de comment elle se sent : ils ont bien assez à gérer avec Natan. Elle passe juste plus de temps dans la bibliothèque familiale ou dans sa chambre. Elle est d’ailleurs dans sa chambre quand elle entend frapper à sa porte. Elle est plongée dans la rédaction d’un parchemin. Elle a commencé à étudier le programme d’histoire de magie des cinquièmes années. Elle veut prendre de l’avance pour tout bien maîtriser. Elle est donc en plein dans l’étude de la révolte gobeline. « Entre ». Elle lève la tête et voit son père pénétrer dans la pièce. Elle aime beaucoup son père malgré l’exigence qu’il manifeste toujours à son égard. Il est toujours là à la pousser davantage. Il va sûrement lui parler de ses BUSES d’ailleurs et de l’importance de les obtenir. Elle n’a pas besoin de lui pour le savoir. Elle se met assez de pression toute seule. Elle l’écoute lui demander si ses affaires sont prêtes et s’il lui manque quelque chose. Elle connaît son père par cœur et elle sait très bien qu’il veut lui demander autre chose. Il sait pertinemment qu’elle n’est pas du genre à se préparer au dernier moment et est quelqu’un d’organisée. Elle lui répond avec douceur : « oui tout est prêt pour la rentrée. Hâte de retourner à Poudlard pour apprendre de nouvelles choses ». Ce n’est pas qu’elle n’aime pas être à la maison mais sa soif de connaissance est telle qu’il n’y a qu’à Poudlard où elle a vraiment l’impression de pouvoir apprendre. Elle va aussi pouvoir prendre de la distance avec les cauchemars de Natan. Elle l’entend régulièrement se réveiller dans la nuit. Elle sourit à son père. « Qu’est-ce qu’il y a papa ? ». Elle ne lui parle jamais quand cela ne va pas mais il n’y a pas vraiment de malentendu entre eux. Pas comme entre Lyam et lui. Zoé le voit arriver à des kilomètres quand il a des questions à poser et autant que cela soit fait tout de suite au lieu de tourner autour du pot. Elle pourrait le regarder faire et attendre que finalement, il finisse par poser la question qui le taraude. Mais ce n’est pas le genre de Zoé. Si elle peut aider son père, elle le fait. Elle l’écoute alors en lui accordant toute son attention. Elle a posé sa plume et son parchemin.



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#3811 -




Après le chemin de traverse, files tu droit ?
Zoé & Jean-Michel Moreau


~
Jean-Michel hoche la tête en entendant la réponse de son aînée. Elle a aussi hâte que lui jadis quand il était étudiant de retourner à l'école, Poudlard la concernant - Beauxbâtons autrefois pour lui, pour apprendre toujours davantage de choses. Collectionner le savoir, c'est s'épanouir non dans le luxe (même si cela est fort agréable), mais dans la sagesse et les connaissances d'un monde complexe en constante évolution. L'appréhender, l'amadouer, le maitriser avec doigté. Rusé aussi. Se battre pour, tout autant. Le père de famille se retrouve psychologiquement sans mal en elle et c'est sans compter sur son physique qui, si elle est de sexe féminin, porte la signature de ses grands yeux bleus savants et de sa couleur de cheveux châtains tirant vers le blond en été pour supplicier les admirateurs comme les admiratrices, faire envier, faire jalouser à la tire.

Ce qu'il apprécie chez Zoé ? C'est que comme lui elle ne tourne pas autour du pot - même si lui peine quand cela concerne ses proches pour une raison qu'il a lui-même du mal à comprendre. Peut-être à force de ratés s'est-il senti coupable au point de vouloir leur faire du bien sans trop s'impliquer de peur qu'on ne le lui reproche x ou y chose... comme avec François-Xavier qu'il a laissé être le parrain de Zoé... qu'il a été suffisamment bête pour la laisser entre ses mains pour qu'elle souffle à son papa les difficultés du frère... qu'il a été encore plus con de lui faire confiance, surtout, et qu'il a failli la perdre au final... avant le kaboom de toutes ses erreurs en pleine célébration. Le trauma pour ses enfants. Et les cris qui fusent quand ce n'est pas le sang. Mais revenons au moment présent ; sa fille l'interroge et Jean-Michel après un claquement de langue discret fonce s'installer aussi droit comme un i, statue de marbre, sur le lit de sa fille.

« Comment te sens-tu ? »

La bombe est lâchée et il sent son cœur aussi soulagé que s'emballer. Elle pourrait faire mine de ne pas comprendre ou de l'envoyer sur les roses... ou lui mentir... elle le fera... il le sait... elle le mettra à l'aise comme il l'aurait fait. Elle lui ressemble beaucoup trop. Ses yeux sont fixes et plein de gravité et d'inquiétude pour sa fille qui ne pourra que comprendre de quoi il en retourne... non les buses, non, les échos des vacances... la question se veut assez ouverte aussi, mais Jean-Michel veut l'entendre et surtout lire dans ses yeux ce silence qui vaut mille mots.


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Après le chemin de traverse, files tu droit?





Son père est là face à elle à lui demander si tout est prêt pour la rentrée. Sa question n’est qu’une question bateau cachant celle qu’il veut réellement lui poser. Elle connait son père par cœur et sa difficulté parfois avec ses enfants. Il est maladroit mais elle sait qu’il les aime profondément. Elle a conscience de sa maladresse et le regarde avec une certaine tendresse. Il a dû mal à dire les choses directement et cela crée des malentendus surtout avec Lyam. Elle lui simplifie donc la tâche en lui demandant ce qu’il veut. Ce qu’il souhaite c’est savoir comment elle va. Une grande question dont Zoé comprend parfaitement le sens. Il doit s’inquiéter pour elle après l’agression de Natan sur le chemin de traverse. Mais Zoé ne compte pas lui dire à quel point cela la met à mal. Elle ne partage pas ce qu’elle ressent. Tout comme lui d’ailleurs. Elle a un sourire rassurant « Je vais bien papa. Je suis contente de retourner à Poudlard et je suis pressée de réussir mes BUSES. Je compte monter mes notes cette année pour me garder le maximum de portes ouvertes en attendant que je sache ce que je veux faire ». Son discours pourrait paraître rassurant. Il est parfaitement posé et clair. Elle ne peut pas lui dire à quel point, elle se remet en question. A quel point, elle s’est sentit faible et fragile. A quel point ne pas avoir réussi entièrement son sort est un échec pour elle. La situation aurait pu dégénérée car elle n’a pas maîtrisé ses sortilèges. Le professeur Mancini serait déçu de son échec. Elle qui est si bonne dans son cours n’a pas réussi à le mettre en pratique dans la réalité. Elle doit tout faire pour s’améliorer et changer cela.


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Après le chemin de traverse, files tu droit ?
Zoé & Jean-Michel Moreau


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'Je vais bien papa' sonne comme le 'Je vais bien, ne t'en fais pas.' d'Olivier Adam, sauf que Jean-Michel s'en fait et qu'il est loin d'être dupe. Faire face à Zoé, c'est comme se regarder dans un miroir, c'est la fierté qui se dispute avec la peur. Et cela fait peine à voir. Cela chagrine et cela rend hideux. Il connait bien. Et alors qu'il est à présent assis sur son lit, droit comme une statue qu'on aurait oublié dans un recoin et qu'il serait impossible de déménager seul, les questions se bousculent dans la tête de Jean-Michel. Pour vous résumer l'affaire comme la scène sous son cuir chevelu de façon jeune, cela ressemble à un 'Putain Ou est-ce que j'ai merdé ?'. Partout, Jean-Mi. Partout.

Jean-Michel reste donc sans bouger comme stupefixé avec pour seul partie vivante ses yeux qui se font ronds puis se rétrécissent en fonction des mots de sa fille. Oui. Oui. Les BUSES, c'est très important ça. SONT très importantes. Il veut d'ailleurs qu'elle en ait un maximum pour que, comme elle le dit si bien, elle puisse avoir un large éventail de possibilité pour le futur qu'elle aura choisi. Cependant, il ne peut s'empêcher de ne pas aller cette fois dans son sens même si une partie de lui capitulerait volontiers pour se fondre dans le sujet étude - bien plus facile à son gout !

« Zoé. Son ton est ferme et étrangement plus vibrant que son ton autoritaire. Similaire, mais différent. Pronfond. Sensible. Dur. Il tranche. Il répète lentement sans la quitter des yeux. Il dévore son regard. Le scrute. Le dépouille. Le décortique. C'est un regard dont un légilimens n'a pas besoin, mais qui fait craindre qu'il puisse tout voir, tout entendre, tout dire. Comment te sens-tu ? » Mal. Il le sait. Il veut l'entendre simplement. Dire quelque chose. Il ne sait pas quoi. Puis parler des BUSEs.


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Après le chemin de traverse, files tu droit?


Ne jamais confier ce qu’elle ressent. Ne pas inquiéter ses parents alors qu’ils ont largement assez à faire avec ses frères et sa sœur. Elle est l’aînée et donc doit être un modèle fort. C’est ainsi depuis qu’elle est devenue grande sœur. Elle protège sa famille et ne cherche pas à l’être. Toujours donner une image rassurante à ses parents même si son père la connaît par cœur. Alors, elle ne peut pas lui dire à quel point elle va mal, à quel point elle se remet en question. Zoé cherche la perfection en tout temps et son échec pour défendre son frère, elle n’arrive pas à le digérer. Elle a répété encore et encore le sortilège depuis l’agression pour le maîtriser à la perfection. Mais elle ne l’a pas échoué depuis. Elle le maitrise quand elle n’est pas en situation de stress. Elle a même hésité à aller se balader toute seule en plein milieu de la nuit en ville histoire d’avoir une opportunité de se faire agresser et de pouvoir tester sa capacité de réflexion. Elle s’est raisonnée. Une idée stupide et dangereuse. Elle s’entraînera à Poudlard même si elle ne sait pas encore comment. Elle travaillera plus dur pour devenir plus forte. Pas uniquement en sortilège mais dans toutes les matières. Elle a un nouvel objectif : obtenir des optimaux partout. Enfin sauf en botanique mais c’est une matière à part. Elle ne peut pas obtenir la meilleure note en manquant de tuer les plantes à chaque fois.

Elle est donc face à son père qui s’est assis sur son lit. Elle a tenté un discours rassurant pour qu’il sorte de sa chambre ou en tout cas arrête de lui demander comment elle va. Elle sait se montrer rassurante mais cette fois son père ne semble pas dupe. Il réitère la même question. Elle ne compte toujours pas y répondre. Pourtant, elle a tenté la diversion avec le sujet des BUSES. Le terrain favori de son père. Il a toujours été très exigeant à ce sujet tenant à ce qu’elle ait les meilleures notes possibles. Une pression facilement acceptable par Zoé car elle partage les exigences paternelles. Elle est parfois même plus exigeante que lui envers elle-même. Elle est perfectionniste jusqu’au bout des ongles. Elle se doute qu’il va sûrement lui mettre une couche sur l’importance des BUSES. Zoé en a parfaitement consciente et partage son point de vue. Une année charnière. Alors, normalement, ce sujet aurait dû suffire à détourner son attention. Il lui aurait mis une couche de l’importance de cette année puis serait sortit de sa chambre. Mais non, il insiste à lui demander comment elle va. Il ne veut pas lui dire immédiatement là où il veut en venir au lieu de lui poser une question. Il doit pourtant savoir qu’elle ne veut pas y répondre. Il pourrait lui parler du chemin de traverse, lui mettre une couche d’elle a fait ce qu’elle a pu et c’est le principal. Mais non, il semble vouloir qu’elle parle de ce qu’elle ressent.

Elle le regarde en tentant d’être la plus rassurante possible. « Papa, forcément ce qui s’est passé avec Natan m’a remué. Mais pour qui est ce que ce ne serait pas remuant ? Je suis donc le processus classique de quelqu’un qui a vécu un tel événement. Mais ce n’est que passager. Ce n’est pas le plus important pour cette année. A la fin de l’année scolaire, je vais passer mes BUSES et je dois me concentrer exclusivement dessus. C’est la première phase d’examen importante que je passe et je dois absolument réussir. Je ne peux pas être moyenne mais je dois obtenir d’excellents résultats. Alors, tu n’es pas d’accord qu’il vaut mieux que je concentre mon énergie à ce sujet ? J’ai commencé les révisions du programme de sortilège. Est-ce que tu veux m’aider en m’interrogeant ? ». Elle espère que cette fois ce sera suffisant. Elle a reconnu pour Natan mais n’a pas dû exprimer l’ensemble de son mal-être. Être remué cela peut arriver à tout le monde après un tel épisode et pourtant cela ne devrait pas trop inquiéter son père. Zoé a dit tout cela d’un ton calme. Elle espère qu’il mordra à l’hameçon en enchaînant sur les BUSES.


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Après le chemin de traverse, files tu droit ?
Zoé & Jean-Michel Moreau


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Elle est aussi têtue butée que lui. Et il aura beau insister encore et encore elle ne mettra pas ses sentiments à nu devant lui, comme s'il fallait qu'elle soit parfaitement raisonnable et exagérément mature pour son âge quand elle lui fait face. Peut-être l'a t'il poussé à être ainsi avec ses commentaires, ses exigences, cette pression constante, cet handicap social qu'il a envers ses enfants et tous les choix qui ont résulté d'évènements marquants. Elle changera peut-être avec le temps. Peut-être. En tout cas Jean-Michel espère en son sein qu'elle se confiera à un autre pour se soulager et ôter ce poids qu'il devine sur ses épaules.

Le père pousse un soupir et ferme les yeux un instant. Il capitule devant sa réponse et son raisonnement pour le moins cohérent même si pour lui ce n'est que façade.

« Très bien Zoé. Très bien. Et je suis bien entendu d'accord. Il ne faudrait pas que ce qui est arrivé dernièrement nuise à tes études. Ce serait fâcheux pour ton avenir si tu te laissais aller à ressasser ce que tu aurais pu faire mieux cette journée là. Ce qui est fait et fait. Laissons le passé là ou il est. Il est cruellement gauche. Il pense a bien. Il veut qu'elle oublie ce qui s'est passé, mais ses mots sonnent pourtant différemment comme une pression en plus, comme un rappel à l'ordre. Le maladroit. Et il s'enfonce à présent qu'il écarte le sujet pour se pencher sur les BUSEs. Je n'ai pas besoin de t'interroger, je sais que tu sais. Que c'est MOCHE cette phrase et Jean-Michel grimace avant de poursuive en faisant mine de chasser une mouche qui lui tournerait autour. Je gage que tu obtiendras la note maximale dans la majorité de tes cours. Pourquoi pas tout, d'ailleurs. Tu penses que tu perceras cette année en botanique ? Parce qu'il sait qu'elle bêche dans cette matière... »


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Après le chemin de traverse, files tu droit?



Être parfaitement rationnelle et logique pour qu’il arrête de lui poser ses questions qui la dérangent tellement. Elle ne veut pas lui dire comment elle se sent et ne lui dira pas d’ailleurs. Elle ne peut pas rajouter des préoccupations à ses parents alors que son frère continue de faire des cauchemars. Elle est en partie responsable de ceux-ci et elle doit donc soulager au maximum ses parents. Elle refuse d’être un poids supplémentaire pour eux. Elle sait comment s’y prendre avec son père pour qu’il arrête de lui poser des questions auxquelles elle ne veut pas répondre. Et d’ailleurs cela fonctionne très bien. Elle arrive à remettre le sujet de ses études sur le tapis. Un sujet bien plus tranquille. Il lui mettra forcément une pression mais elle a l’habitude et cela ne lui pèse pas. Elle se met une pression toute seule et partage totalement son avis sur l’importance des études et des les réussir. Il ne suffit pas d’être moyenne mais toujours viser l’excellence. Il l’y pousse depuis son enfance et elle suit parfaitement ce chemin. Il lui sert les phrases bateaux sur le passé et le fait de ne pas ruminer. Il joue son rôle de père en somme. Elle écoute d’une oreille. « J’ai bien compris et cela ne nuira pas à mes études ». Elle est un peu déçue quand il refuse de l’interroger. Elle avait surtout envie de lui montrer ses compétences. Mais elle ne le montre pas et ne le dira pas. Elle décide de le prendre comme une marque de confiance. Il n’a pas besoin de vérifier car il sait qu’elle maîtrise son sujet. Surtout les sortilèges qui sont une des matières dans laquelle elle excelle.

Il partage son avis de viser la note maximale dans quasiment toutes les matières. Il soulève le sujet de la botanique avec justesse. C’est la matière dans laquelle elle est la plus en difficulté. Elle maitrise sur le plan théorique mais la pratique est une catastrophe. « Je suis effectivement capable d’obtenir la note maximale dans la majorité des matières. Mais en botanique j’ai un doute. C’est mon point faible car je n’ai pas la main verte de base. Mais je vais chercher à monter mes notes en obtenant au moins un Effort Exceptionnel. Cela me permettrait de poursuivre cette matière l’année prochaine et ne pas me fermer le cursus de Médicomagie et Potions. Je pense que c’est le plus important que je ne me ferme aucun cursus même si je n’obtiens pas la note maximale dans cette matière. » Son ton est calme et posé. Elle sait parfaitement ce qu’elle veut pour pouvoir suivre le cursus qu’elle désirera quand elle aura choisi. Ne jamais se fermer aucune porte et même s’en ouvrir d’autres. Elle a bien l’intention d’obtenir des cours supplémentaires cette année notamment en intégrant les cours avancés de sortilège. Mais cela, elle n’en touche pas un seul mot à son père. Elle a choisi ses options sans l’en informer. Elle considère qu’elle est libre de choisir ce qu’elle veut étudier surtout qu’elle a l’accord de sa directrice de maison.

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Après le chemin de traverse, files tu droit ?
Zoé & Jean-Michel Moreau


~
Sa fille est intelligente, Jean-Michel le sait très bien. Elle est brillante et lui ressemble (si c'est vrai). Il ne fait aucun doute qu'elle mettra tout en œuvre pour atteindre ses objectifs quitte à collectionner les nuits blanches comme lui le fait pour son travail au Ministère qu'il poursuit à son domicile. Il l'imagine déjà sans mal dans son dortoir à la nuit tombée et plutôt que de s'inquiéter horriblement, comme son épouse, éprouve davantage de la fierté à son égard. Comme moi, quand j'étais aux études, sonnent ses pensées. Et puis, quand on veut on peut, se dit-il aussi. Il pourrait le lui sortir le dicton, mais il le trouve trop 'bateau' et 'mou' en cet instant alors qu'il la regarde et l'écoute répondre.

Mais je vais chercher à monter mes notes en obtenant au moins un Effort Exceptionnel. Comme un aveu de faiblesse. Comme. Et Jean-Michel a envie de la booster plus encore. Toujours plus loin, toujours plus fort. Et le voilà sortant un dicton tout autre que celui qui lui est venu à l'esprit plus tôt ;

« Quand on cherche on trouve, Zoé. Alors n'essaye pas de chercher cet optimal, fait le, sa voix sonne dure et ferme, comme de l'acier, comme toujours, il y a pourtant derrière celle-ci une envie de la booster, une envie de l'encourager et pour lui, cette phrase, c'est comme des millions de supporters qui hurlent derrière. Comme un défi à relever aussi, il est son plus grand fan. »

Le père de famille se lève du lit sans quitter sa fille des yeux. Il fouille dans sa mémoire ; a t-il autre chose à dire ? Il ne pense pas. Zoé a 'effacé' l'inquiétude ou plutôt lui a fait comprendre qu'elle comptait bien se relever de cet épisode, qu'elle en ressortirait plus forte (et qu'il pouvait se gratter pour qu'elle devienne sentimentale devant lui). Elle le doit. Elle le veut. Elle le fera. Il a confiance en elle et en sa force mentale. Elle est aussi solide que lui, après tout. Quant au sujet des BUSEs, encore une fois il ne s'en fait pas. Il n'a jamais eu à s'en faire de ce côté là avec elle... ce n'est pas demain la veille qu'il se fera des cheveux gris la concernant. Par contre le jour où elle abordera le sujet 'relationship & more if there's chemistry' encore que, le fera t-elle seulement ? On parle de Jean-Michel, quand même. D'un père et de sa fille. Quel père voudrait discuter de ça si ce n'est de la mettre en garde contre la barbarie des hommes ? Et d'un coup Jean-Michel bug devant sa fille, bien droit, statue de nouveau, doit-il aborder le sujet des hommes ? Non. Il secoue gravement la tête et se dirige vers la porte. Pas maintenant. Elle est trop jeune. (lol)

« Nous allons bientôt manger, termine ce que tu es entrain de faire et rejoins nous, glisse t-il en jetant un rapide coup d'œil au parchemin au dessus duquel sa fille était penchée quand il a fait irruption dans sa chambre. Cela sonne comme un ordre, cela en est un, mais un gentil, le genre que les parents donnent et de toute façon, toujours plus agréable que le fait de crier 'ZOÉ ! ON MANGE !', le genre qui tape vite sur les nerfs tant de la personne qui s'époumone que de celle qui en est le destinataire. Il la regarde encore une fois, hoche la tête pour lui-même, satisfait d'avoir fait le tour des choses qui l'ont mené là, puis quitte la pièce. Rideau sur Jean-Michel père. »


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