Une arrivée sous la pluie

Amos Mancini & Merindah Kareela

Voilà à peine 24 heures que Merindah était arrivée sur le sol Anglais. Pourquoi pas plus tôt ? Allez vous demander. Eh bien tout simplement, parce que les trimestres fonctionnant différemment en Australie, Merindha avait terminé deux jours plus tôt, eut tout juste le temps de faire ses bagages et avait ensuite pris son envol pour le vieux continent. De là, les galères s’étaient enchaînées. Entre la compagnie de transport ayant perdu la totalité de ses bagages, l’université Tjukurrpa qui avait omis leur signature sur une déclaration bloquant Merindah a la douane pendant près de cinq heures et enfin, le fait que sa réservation au Chaudron Baveur ait été accidentellement annulée, la jeune Australienne avait probablement eu droit à absolument tout ce qui pouvait aller de travers. En perdait-elle le sourire pour autant ? Jamais ! Elle tentait de garder la tête haute ainsi que son sang froid. Après tout, ce genre de problème n’était-il donc pas un des ingrédients des voyageurs ? De plus, elle refusait totalement d’user du nom de son père pour parvenir à ses fins. Non. Elle était une femme pleine de ressource et débrouillarde, hors de question d’appeler papa à l’aide au premier petite grain de sable dans l’engrenage. Comment apprendrait-elle à se frayer un chemin à Londres autrement ? Chaque problème avait sa solution : ses bagages étaient matériels et elle bénéficierait d’un uniforme, de plus, Poudlard devait bénéficier d’une bibliothèque où elle trouverait ses livres manquants. Pour ce qui était de la déclaration manquante, la signature de son directeur de maison serait probablement suffisante. Enfin, pour ce qui était de sa chambre d’hôtel, elle avait fini par trouver quelque chose dans une auberge de jeunesse moldue de Londres. Alors, non, elle n’avait pas passé la nuit la plus reposante au monde, mais elle avait eu un lit et un toit le temps d’une soirée. De plus, avec le décalage horaire, elle n’aurait pas pu fermer l'œil de toutes manières.

C’est donc… sans bagage qu’elle arriva à l’école de sorciers pour sa journée d’intégration. Encore vêtue de ses vêtements de la veille, elle n’avait peut-être pas une mine des plus reposées, mais elle n’avait pas laissé ses détails au hasard : ses cheveux d’or étaient coiffés et tombaient sur ses épaules en boucles soyeuses et ses vêtements, bien que très peu formels, avaient reçu un petit coup de fraîcheur grâce à un sortilège. Néanmoins… a quoi bon ? Puisque, lorsqu’elle arriva aux portes du château… une pluie torrentielle s'abattit, rendant à néant tous ses efforts.

- Ah, oui. Évidemment, ça n’aurait pas été drôle sinon, maugréa-t-elle dans sa barbe.

Néanmoins, quoi de plus naturel qu’une averse ? Elle n’allait pas non plus se laisser abattre à cause de cela ! Trempée jusqu’aux os, elle poussa la lourde porte du château et entra. Dans l’entrée, se trouvait un homme. “Crikey !*” s’exclama-t-elle dans sa tête. “Alors, lui, je ne dirais pas non de le voir trempé…”.

Néanmoins, elle fit un pas vers lui, gardant ses commentaires dans sa tête. Elle affiche un sourire solaire et joyeux.

- Bonjour monsieur, je cherche le professeur… mh, Amos Mantchini, dit-elle en écorchant malencontreusement l’italianisme du nom de famille.

By Aardbei

Une arrivée sous la pluie

Amos Mancini & Merindah Kareela

N’ayant pas la moindre idée que ses pensées étaient loin de lui être intimes, Merindah n’avait pas manqué de laisser son imaginaire courir face à son interlocuteur. Ce dernier s’adressa à elle, s’exprimant avec un accent particulier qu’elle ne parvint pas à identifier complètement. Il sonnait Anglais, britannique, même, mais il y avait un petit quelque chose d’autre dans l'intonation. Un petit quelque chose qui, oh, par la barbe de Merlin, était loin d’être déplaisant. Il l’avait donc salué et s’était présenté comme le professeur Mancini, alias son directeur de maison. ”Oh ! pensa-t-elle. ”Alors ça, c’est loin d’être déplaisant. Je ne dirais pas non contre une punition de sa part…”.

- Enchantée, Professeur, se contenta-t-elle de dire à voix haute en lui serrant la main. Je vous remercie pour le… séchage.

Ce dernier ne tarda pas à lui expliquer qu’il serait son guide pour la matinée de manière à l’aider à prendre ses repères. Bien évidemment, elle ne manqua à nouveau pas de commenter mentallement cette nouvelle des plus… sympathique ! ”Oh je vous en prie professeur, faites ce que vous voulez de moi, s’était-elle ainsi fait la réflexion. Il n’empêche que, outre ses plaisanteries sur le physique de son directeur, elle fut bel et bien surprise de bénéficier d’un tel accueil. Elle qui pensait qu’elle serait lâchée dans le bain directement de par son âge et le fait qu’elle soit stagiaire avant tout. Néanmoins… c’était un vrai bonus. Aaaaah, si seulement il aurait pu aller la récupérer directement dans la cou de l’école ! Il aurait été aussi trempé qu’elle et… oh, elle avait perdu le fil. De quoi parlaient-ils ? Ah oui ! Son cursus.

- C’est fort aimable à vous. En effet, je suivrai les cours d'herbologie, enfin… botanique, et potions, du moins sauf urgence de l’hôpital.

Évidemment, il valait de soi que son stage primait sur ces deux cours et que, en interne, si elle était appelée en urgence à Sainte Mangouste, elle devrait honorer ses engagements de stage avant tout.

- Mh, néanmoins, puisque vous êtes mon directeur de maison, il faut que je vous demande quelque chose. Tjukurrpa a omis la signature d’un document, ce qui m’a valu de rester bloquée quelques heures à la douane. J’y serais probablement toujours si mon père n’avait pas contacté les douanier directement. Il n’empêche que… eh bien… ils détiennent toujours mes affaires. TOUTES mes affaires.

Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure, l’air plutôt gênée de devoir déjà abuser de la gentillesse de son directeur, même si elle aurait préféré abuser de lui d’une toute manière. Merlin tous pour qu’elle n’apprenne jamais que ce dernier disposait du don de légilimencie innée.

- Je suis vraiment navrée de vous demander cela. J’imagine qu’un hibou de votre part serait largement suffisant. Si vous pouviez seulement leur confirmer que je suis étudiante guérisseuse, bien arrivée à Poudlard et… probablement pas terroriste, ce serait extrêmement généreux.

Oui parce que, papa avait beau être riche, elle s’était toujours catégoriquement refusé de vivre selon les moyens de son père et, de toute évidence, avec son salaire d’étudiante, elle n’avait pas les moyens de racheter tous ses vêtements, tous ses livres et tout son matériel de guérisseuse.

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Amos Mancini & Merindah Kareela

Les frêles épaules de Merindah se soulevèrent doucement au rythme d’une expiration profonde lorsqu’Amos Mancini affirma qu’il irait jusqu’à se déplacer avec elle pour preuve de son arrivée. Il n’y avait pas même besoin d’être legiliemens pour voir combien Merindah était soulagée. Outre cette expiration, ses iris clairs semblaient avoir été levés de leur voile d'anxiété et ses traits semblèrent bien plus détendus.

- Je vous remercie, souffla-t-elle alors.

Bon, si tous les professeurs de Poudlard étaient aussi sexy ET gentils, elle allait définitivement rester ici. Quitte à redoubler. Le directeur de Poudlard lui affirma de plus pouvoir s’y rendre après la visite ou, quand elle le voudrait, surprenant d’autant plus Merindah qui ne se serait jamais cru être placée à une telle priorité dans les préoccupations de son directeur.

- Vous êtes certain ? Je ne veux pas abuser de vous. Je veux dire… vous devez avoir bien plus important à voir. De plus, je pense que mes affaires ont été déjà fouillées. Elles contiennent certaines affaires d’herbologie qui sont probablement extrêmement inconnues à vos douaniers d’ici. D’où… cette autorisation spéciale que mon école a… accidentellement bafouée.

Elle laissa échapper un soupir. Elle se fichait bien que des soixantenaire mettre les mains dans ses culottes et ses soutient gorge. Ce qui l'embêtait le plus, c’était qu’on mette le bazar dans ses fioles et plantes. Elle croisa doucement les bras, suivant toujours le professeur Mancini au travers du château, commençant par la plus proche : la Grande Salle qui était… eh bien, comme son nom l’indique… grande. Le regard de Merindah se promena sur les différents sabliers de points, devinant sans la moindre difficulté leur usage.

- Oh, notre maison est presque en tête, il semble. D’ailleurs, quelle matière enseignez-vous ? s’enquit-elle tant par curiosité quant à sa nouvelle école que pour faire la conversation durant cette petite visite. Est-ce vous qui enseignez les potions et la botanique ?

By Aardbei

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La sorcière affiche alors un sourire en entendant que son directeur de maison s’organiserait de toutes manières pour pouvoir l’aider de son mieux, mais c’était une agréable surprise.

- Je ne vous importunerai pas trop, de toute façon, je doute passer beaucoup de temps au château, à part les soirées, répondit-elle non sans un certain sérieux.

En soit, Merindah était une travailleuse dans l’âme et pour cette raison, Poufsouffle était d’autant plus un bon choix. Mais si elle se focaliserait tant sur ses études, ce n’était pas pour rien. Elle le devait. Elle en avait besoin. Après avoir mis de côté toute sa vie pour prendre soin de son ex-fiancé blessé, elle s’était oubliée. Tout ça pour… être plaquée en public, devant les tabloïdes Australiens. Cependant, elle décida de chasser son ex-fiancé de son esprit. Poudlard était un nouveau départ.

Alors qu’ils visitaient la Grande Salle, Merindah s’était informée quant à ses professeurs, apprenant qu’elle ne suivrait aucun cours avec le Professeur Mancini (ce qu’elle trouva fooooort dommage), mais avec les professeurs Mackelled et Londubat. Un sourire se dessina immédiatement sur le visage de l’Australienne lorsque l’Italien prononça le mot “plante”.

- J’ai particulièrement hâte de découvrir cela. L’Europe a une variété absolument fascinante et si différente de la notre !

Bam. Elle avait presque l’air d’une d’une gamine qui trépignait d’impatience le matin de Noël à l’idée de découvrir ses cadeaux. Ses iris clairs s’étaient complètement illuminés par sa passion des plantes, mais surtout, par sa passion d’aider les gens par les plantes. Il n’y avait pas plus belle magie, à ses yeux, que celle d’être guérisseur.

Mais voilà que Mancini gagnait encore plus de points en proposant de l’emmener aux serres.

- Pour de vrai ? demanda-t-elle gaiement.

Mais ça semblait vrai puisqu’il se dirigeait déjà vers l’extérieur. Merindah lui emboîta le pas. Dehors, il pleuvait toujours. La jeune femme sortit alors sa baguette en bois bleuté et fit apparaitre un parapluie en son bout alors qua fraicheur du vent la fit frissonner. Néanmoins, elle était bien trop heureuse de découvrir les serres pour y penser. Elle en oubliait le froid et l’incomodation de ne pas avoir ses affaires. Lorsque les serres se dessinaient, elle accéléra inconsciemment le pas. Lorsqu’ils entrèrent, son regard se mit à pétiller de mille feux. Elle se dirigea naturellement vers une rangée de plantes touchant les feuilles du bout des doigts.

- Oh… je n’avais jamais vu de si vieilles mandragores ! souffla-t-elle avec un respect des plus immense. Chez nous, il fait beaucoup trop chaud. Elles meurent naturellement après deux ans, trois, dans les régions les plus au sud.

Elle continuait d’observer cette plante qui devait sembler si normale pour Poudlard mais si incroyable pour elle. Réalisant qu’elle en avait complètement perdu le fil de la visite, elle se redressa, affichant un regard d’excuses.

- Oh je… je suis navrée. Me lancer sur le sujet des plantes c’est,,, une grave erreur, dit-elle avant de laisser échapper un petit rire. Je vous promets que mon fanatisme pour les potions est un peu moins démesuré.

By Aardbei

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La jeune blonde tourna son visage en direction de son professeur, les joues ayant prit une teinte délicatement rosée en réalisant avec un brin de honte l’ampleur de son appréciation soudaine pour les mandragores. Néanmoins, en gentleman qu’il semblait être, il la rassura immédiatement.

- Je m’assurerai d’embêter le professeur Londubat alors et de vous laisser en paix, dit-elle, le regard pétillant de malice et de taquinerie.

Il lui répondit que tout irait bien tant que ça ne changerait pas son sérieux. Merindah secoua doucement la tête de manière négative. Il était difficile de lui ôter sa passion ou son sérieux. Alors que l’Italien continuait de lui montrer le château, se tournant cette fois-ci en direction des cachots.

- Oui et non. En théorie, je devrais déjà être diplômée, mais suite à quelques problèmes personnels je n’ai pas pu me concentrer autant que je le voulais sur mes études. J’aurais pu terminer en juin dernier, ma thèse était suffisante pour être acceptée mais… les résultats n’étaient pas à la hauteur, du moins à mes yeux et j’avais besoin de prendre l’air et voir autre chose. J’ai décidé de faire une année supplémentaire en internat de medicomagie pour développer mes connaissances et découvrir quelque chose d’autre.

Elle affiche un léger sourire alors que son esprit se tourna quelques secondes vers son fiancé. Du moins… son ex-fiancé, pour qui elle avait tout donné, avant d’être abandonnée de la pire des manières.

- … Si vous avez un certain goût pour la presse à sensation ou les magazine de Quidditch vous devez savoir de quoi je parle.

Néanmoins, elle préféra stopper le sujet là. Le directeur de maison devait déjà être au courant de la notoriété de son étudiante. Ainsi, elle préféra largement se concentrer sur la visite du château qui touchait à sa fin. Voilà qu’ils étaient arrivés à la salle commune des Poufsouffle, là où elle y verrait de nombreux de ses camarades. Elle découvrit les dortoirs et fut informée du couvre-feu, ce qui la fit beaucoup rire… puisqu’elle pensait qu’il plaisantait. Elle n’avait pas eu de couvre-feu depuis ses 18 ans et avait vécu depuis avec son ex-fiancé dans leur petit appartement. Mais Merindah ne ferait aucune histoire et s’y plierait sans le moindre problème. Après tout, l’université, ici, était aussi un collège et elle comprenait parfaitement.

- Bien-sûr, je comprends tout à fait, c’est bien normal.

Mais, après cette visite plaisante, il fallut à nouveau affronter la pluie. Même si Merindah eut quelques nouvelles pensées impures quant à son professeur lorsque quelques gouttes de pluie vint s’écraser sur sa chemise blanche, ce dernier s’abrita bien vite. Dommage ! Néanmoins, le reste ne fut pas pour lui déplaire. Elle qui n’avait vu que King’s Cross pu voir découvrir Londres pour finalement pouvoir récupérer ses précieuses valises.

By Aardbei