second day

Début d’année, reprise du Quidditch, dernière année pour briller, pour réussir à faire de cette équipe quelque chose. Je n’avais pas non plus envie d’écraser les autres, je voulais simplement que toutes ces années investies ici ne servent pas à rien et que pour une fois aussi, on ne soit pas les bons derniers, qu’on ne soit pas juste reconnu pour notre fair-play. Alors après les premiers entrainements, je décidais de prévenir. Attendant donc la fin des cours, je traversais l’école en courant pour rejoindre la salle de cours de notre directeur de maison avant qu’il ne parte. Hors de question de le louper, je devais régler ça tout de suite pour que ça ne me parasite pas de trop.

Rejoignant la salle en un temps record - pour mon égo -, je me fis entendre avant de rentrer quand je fus autoriser. « Monsieur Mancini, c’est Mara ! » soufflais-je avec entrain avant de m’avancer jusqu’à son bureau encore légèrement essoufflé. Il était toujours intéressant de le voir après une longue journée, ça donnait presque envie de quitter l’école pour avoir le droit d’y toucher. Enfin bref. Je n'étais pas là pour baver sur mon directeur, j’avais mieux à faire. Secouant légèrement la tête, je laissais tomber mon sac sur le sol avant de me pencher pour sortir une feuille, car oui, flemme d’un parchemin relou pour réfléchir à une stratégie. « J’ai déjà pu voir l’équipe tourner pendant quelques entrainements, je crois qu’on va avoir les mêmes problèmes que l’année dernière et je n'ai pas envie de quitter l’école sans qu’on soit mieux classé. » déclarais-je, conscient que ce n’était pas trop un discours de Poufsouffle, mais j’étais aussi Coréen, j’avais de l’ambition, j’avais l’habitude de réussir et l’esprit d’équipe devait aussi mener à une réussite. « Je dois louper un truc dans l’entrainement, genre c’est bien d’être une équipe soudée, mais j’ai envie qu’ils puissent gagner ! » et j'étais peut-être pas un bon capitaine, j'étais peut-être pas un bon leader, je pouvais l’entendre, mais si c’était le cas, on devait quand même trouver un moyen.

Relevant les yeux, je réalisais aussi que je n’avais peut-être pas été poli. Ok c’était mon directeur, mais je ne l’avais pas réellement vu aujourd’hui et j’arrivais comme ça sans prendre connaissance de son état. C’était malpoli. Me grattant un peu nerveusement la tête, j’étais déjà bien plus gêné qu’en arrivant et je m’inclinais légèrement par réflexe, le salut et faisant preuve d’un respect ancré dans mon sang. « Pardon, désolé, je me suis emballé ! », me redressant, j’eus un sourire gêné, « Votre journée a été bonne ? » demandais-je alors, m’intéressant réellement à la réponse. Je le respectais énormément. Il était ce que j’aimerais bien être dans le futur, quelqu’un qui semblait calme, accompli, quelqu’un ayant été sportif et ayant continué à s’y intéresser. C’était quand même une pointure pour être prof ici non ? Et même s'il pouvait être terrifiant quand il tapait du poing sur la table, j’avais confiance en lui. Alors s'il fallait en parler plus tard, on le ferait, je ne voulais pas parasiter sa fin de journée, pour être parfois épuisé après un simple entrainement, je n’imaginais pas quand il y avait plus de dix personnes à encadrer. Heureusement que la patience était une de nos qualités.

ft. Amos

second day

J’eus un sourire désolé à ces premiers mots. Je venais si souvent ? Il devait en avoir marre non à force ? Surtout que je prenais souvent les choses à coeur… « Désolé. », soufflais-je dans un premier temps avant de m’incliner avec tout le respect que j’avais pour lui. Me redressant bien rapidement, j’eus rapidement l’occasion de répondre à sa question qui en fait été la mienne à la base. À savoir comment faire avec l’équipe, comment nous faire avancer ? Sauf que j’en avais oublié une fois de plus d’être poli et c’est une nouvelle fois que je me perdis en excuse. Je devais me calme, m’emballer comme ça ce n'était pas sain et pas moi aussi. Un peu trop investi.

Pour lui je ne devais pas être inquiet pour sa journée, et donc de mon manque de politesse. En revanche, je ne devais pas non plus me blâmer pour les manques de performance. Fronçant légèrement les sourcils, j’eus un moment d’incompréhension avant qu’il n’approfondisse. Il avait déjà pu voir nos entrainements, il y avait des faiblesses sur nos poursuiveurs, il pensait qu’ils manquaient de confiance. Pas impossible, mais il y en avait des plus jeunes que d’autres et… Je n’avais pas pensé à sortir après, j’avais même complètement oublié que c’était possible, on se voyait à la maison, en cours, dans les couloirs, on était une famille, mais on ne faisait rien en équipe hors du terrain. C’était pourtant assez évident… Comment j’avais pu ne pas y penser ?! Putain il fallait vraiment que je me concentre… Quant à la communication… « On communique beaucoup, l’année dernière il y avait une crainte face à la violence de certaines équipes, on a eu beaucoup de chutes suite à des coups volontaires, je sais que c’est encore le cas cette année, c’est pour ça qu’on essaie une formation moins statique pour rendre ce genre de choses moins facile, mais c’est compliqué aussi de les rassurer, je ne peux pas promettre d’être partout… » confiais-je en baissant légèrement la tête.

Leur apprendre à ne plus avoir peur des coups pourrait aider, mais les risques de blessures graves en tombant d’un balai ça… On pouvait se jeter pour les récupérer au plus vite, mais tout de même… « J’ai même économisé pour acheter un Nimbus 3000 histoires de pouvoir agir plus rapidement. », j’étais vif d’esprit, mais les balais ne suivaient pas toujours…

M’approchant lorsqu’il m’invita à le faire, je m’assis alors qu’il faisait apparaitre un chocolat chaud. C’était gentil et en temps normal j’aurais refusé, car trop riche pour mon régime alimentaire, mais il était sympa et mon directeur, on ne refusait pas une main tendue par un homme comme lui. Hochant la tête pour le remercier, je jouais avec la tasse tandis qu’il reprenait en soulignant la pression que je me mettais. Il pensait que je devais lever le pied car ça ne changerait rien. Souriant, je dis en rigolant, « Vous n’avez pas un père Coréen et Avocat vous. L’échec ce n’est pas dans mon ADN. », mais il avait raison, seulement, je devais maintenir un niveau élevé tant que je n’aurais pas décidé de mon avenir. « Je ne veux simplement pas être le capitaine qui n’aura jamais réussi à faire gagner son équipe. Je suis bon perdant, mais là, si on fait un sport c’est qu’on est un minimum compétitif, ma pression n’aidera pas, mais j’ai beaucoup de choses à gérer cette année et mes études ça va, ça dépend juste de mes révisions et mon assiduité et ça c’est bon, mais je n'ai pas de vision sur nos résultats sportifs, je ne peux pas réviser sur ça. », me pinçant les lèvres, j’étais vraiment plus tendu que l’année dernière. Mais en vrai, entre Auror, les Créatures Magiques, mes entrainements avec Miss Zaig qui étaient un peu musclés, la présidence du club de combat, la direction de l’équipe et Keith que j’essayais désespérément de mettre dans mon lit, j’avais beaucoup de combats. Le pire était que je m’étais tiré dans le pied avec cette option à la con en divination… Quelle idée d’avoir voulu faire des blagues en faisant genre que je voyais l’avenir. Et encore, j’oubliais le programme Moldus que je suivais aussi pour ne pas faire honte à mon père.

« Vous pensez vraiment qu’une sortie ça pourrait les rassurer ? » demandais-je en jouant toujours avec ma tasse, « Cela dit vous êtes prof, moi je suis juste hyperactif, je n'y connais rien en pédagogie ! » ajoutais-je dans un rire.

ft. Amos

second day

J’avouais que je ne connaissais pas très bien l’éducation Italienne, j’avais peut-être - à tort - l’image d’une éducation plus libertine. Du moins tant qu’il n’y avait pas le mort traditionaliste. Je ne savais pas vraiment si il était sang pur ou non, donc je ne pouvais pas savoir si c’était comme pour les moldus avec une éducation ultra religieuse. Après tout le Vatican était à Rome non ? Dans tout il connaissait les attentes d’un parent vis-à-vis de son enfant, mais il n’était pas pour l’idée de s’épuiser pour ça. Je crois que la différence était surtout dans le fait que j’étais moi-même réellement Coréen et qu’avec tout le recul du monde je n’avais jamais pu prendre mes études à la légère.

Il n’en restait que j’étais préoccupé par l’équipe et j’étais là pour qu’il m’aide, enfin qu’il me donne des axes, car je n’attendais pas non plus des solutions magiques. Sortir était une idée, mais ça fonctionnait ça ? J’avouais ne pas avoir son expérience, ni sa pédagogie, mais pour lui, ça s’apprenant. Il fallait juste qu’on soit une équipe hors match, qu’on aille boire quelque chose ensemble, à l’extérieur ou au sein de l’école. Hochant la tête, je ne pouvais qu’être d’accord, on faisait bien des sorties d’entreprise, pourquoi ne pas faire ça ici. « Je vais leur proposer au prochain entrainement, du moins de sortir hors de Poudlard, il fait encore assez bon. Ça pourrait aussi être cool d’organiser des choses durant les vacances, des sorties dans Londres pour ceux qui veulent bien. Y’a plein de truc cool à faire à plusieurs, comme des Escape Game, en plusieurs ça nous feraient travailler notre esprit d’équipe ! » assurais-je subitement bien trop excité à cette idée. Me brancher sur des activités à Londres c’était une auto mauvaise idée, il fallait que j’organise mes pensées, mais je devais surtout proposer, quoi qu’avant, il faudrait qu’on fasse des choses ici, sinon la saison serait trop avancée. Il devait bien y avoir d’autre chose que boire, je finirais bien par trouver.

Mais c’était qu’une part du problème, je devais rationaliser l’autre part. Sortant de mon sac une autre liasse de papier, je me levais pour les poser sur le bureau à côté de lui, « Je gère l’équipe, mais y’a aussi où j’aimerais bien avoir votre avis. », je devais être épuisant à suivre, mais il n'avait aucune idée de ce que ça faisait d’être dans mon cerveau. C’était bien pire. « La composition des équipes de Gryffondor, Serpentard et Serdaigle n’ont pas trop changé depuis l’année dernière, j’avais déjà noté leurs forces et leurs faiblesses, leurs pratiques en jeu, les stratégies communes, j’ai fait de même avec nous. Ce qui m’inquiète toujours c’est Serpentard, ils jouent hors des règles, mais c’est pas non plus des fautes. L’année dernière, il y a eu 4 chutes durant nos matchs après collision avec cognard. Dont une de ma part. », ce qui restait un souvenir douloureux, mais pas impossibles à vivre, « Avec votre expérience, vous avez une stratégie d’esquive des cognards ? Actuellement on utilise des vrilles, ça nous permet d’éviter sans perdre notre direction ni de vitesse, malheureusement c’est des esquives au millimètre. », ce qui n’était pas non plus hyper safe. « Là c’est vraiment de la stratégie pure et je ne suis pas super bon, genre je m’énerve vite sur eux. », les Serpentards. Quand ils n’en faisaient qu’à leur tête. Cela dit je devais en demander trop, « Vous pouvez me dire quand vous en avez marre, je m’épuise aussi facilement moi-même. » concluais-je dans un sourire toujours face à son bureau. Je ne regardais pas ce qu’il pouvait y avoir si ce n’est mes notes.

ft. Amos

second day

Bon c’était décidé, j’allais organiser une réunion pour nous rassembler, j’avais déjà des idées et il ne manquait plus qu’à avoir l’avis des autres. Cela dit, ce n’était pas le seul problème alors bien rapidement, je sortis ce que j’avais étudié, lui montrant mes notes et m’enflammant légèrement, j’étais un peu désolé pour lui et je voulais être sûr de ne pas m’imposer trop. Ne me répondant pas de suite, du moins sur la question, il me conseilla d’avoir davantage confiance en moi, m’assurant que cela m’apporterait de meilleur résultat. J’avouais ne pas avoir l’impression d’en manquer, mais peut-être étais-je trop réservé avec les profs ? Ou sur des qualités que je ne maitrisais pas vraiment, comme la gérance de l’équipe au vu des résultats. Il m’assura que je ne le dérangeais pas, appuyant sur le fait qu’il était directeur et qu’il était là pour nous aider. Souriant légèrement, je concédais à moitié avant de rectifier un truc, « J’espère quand même qu’on ne vient pas vous voir à la première difficulté. » sinon, entre les problèmes de cours et de coeur, le pauvre n’aurait vraiment plus de temps de vivre.

Quoi qu’il en soit, parlons Quidditch et ce qu’on pouvait faire. Il fallait apprendre à anticiper. On avait de bons batteurs - merci -, mais il fallait les faire s’entrainer avec les poursuiveurs pour sans doute gagner en agressivité. Être un peu plus brutal dans ce qu’on faisait, comme l’ennemie en soi. « Ca risque pas de faire peur ? Je veux dire d’être plus musclé pour les imiter ? », non pas que je pensais qu’il avait tort, mais je craignais qu’en jouant comme ça entre nous, on puisse faire peur à nos joueurs en perdant la sécurité de l’équipe. « Parce que ça va impliquer une pression constante, un harassement pendant l’entrainement pour les pousser à commettre des erreurs par fatigue. Je n'ai rien contre ça personnellement, mais pour beaucoup, je les vois pas gérer ça. », mais si on restait éternellement gentil, ça n’irait pas non plus… Un vrai casse-tête, pour moi, car en réalité, il suffisait juste que j’arrête de les surprotéger pour les laisser apprendre de la même façon que moi. Notre directeur avait raison. « Vous ne voudriez pas nous rejoindre une fois en entrainement, je suis sûr que ça ferait plaisir à l’équipe et on aurait une véritable résistance en face de nous. » proposais-je alors en jouant sans doute sur le côté : vous avez dit que vous étiez là.

ft. Amos