Simple game

« Tu compte en faire un obèse ? » Un léger sourire aux lèvres, l'épaule contre la porte de la volière et bras croisés, j'avise Mara du regard, planté a coté de Styx, lequel me regarde avec un air idiot mais content. Il pouvait l'être si a chaque fois Mara lui filait a manger. Résultat, mon hibou adorait littéralement le coréen. Mon sourire s’agrandit un peu avant que je ne me décolle de la porte, pour une fois que ce n'était pas lui qui me tombait dessus au détour d'un couloir...Je n'avais jamais vraiment besoin de le chercher, il me trouvait toujours avant, les rôles étaient inversés. Je m'avançais un peu, un sourire moqueur plissant un coin de mes lèvres. « J'ai vu ton match contre Serpentard....Tu as besoin d'être consolé ? » Parce que bon, c'était une défaite. Pas cuisante contrairement a ce que l'on pourrait penser, on ne pouvait pas dire que Serpentard avait écrasé Poufsouffle. Quelque part, son équipe avait sauvé l'honneur sans problème. Et Mara volait très bien, j'avais eu du mal a le quitter des yeux alors que j'étais sensé encourager ma Maison, mais je ne ressentais aucune culpabilité. Je n'avais pas vraiment conscience de le couver des yeux mais il m'avait manqué le peu de jours où je ne l'avais pas vu. Je m'étais déjà rendu compte de la place de plus en plus importance qu'il prenait dans ma vie et depuis notre baiser, je ne pouvais pas dire que mes pensées étaient des plus chastes même si je me doutais que sur le sujet, mon imagination ne devait pas être très grande.

Styx lâcha un hululement joyeux avant de s'ébouriffer de contentement. « Je t'ai trouvé un livre de stratégie d'ailleurs en parlant de ça, j'ai pensé que ça pouvait t'intéresser, tu as déjà dû parcourir ceux de la bibliothèque en long et en large. » Bon, je le recevrais sans doute demain si Styx arrivait a voler correctement dans la salle à manger. La dernière fois, il avait heurté la chouette d'un Gryffondor ce qui m'avait valu le regard meurtrier d'un gamin de première année. Une coquille a rajoutée aux diaboliques Serpentards. Je me demandais a quel point le gamin avait pensé que je l'avais fait exprès. Mais dans le fond, je m'en fichais totalement.

Ah...J'avais envie de l'embrasser. Cette envie traversa mes iris mais je restai sage. J'avais envie de Mara dans ma vie, c'était certain. En tant qu'ami ou petit-ami ? Je crois que j'avais déjà la réponse a cette question. Je pourrais me précipiter pour lui en faire part, mais mon petit côté joueur aimait l'espèce d’excitation qui existait entre nous, des non dits, des sous entendu. Mara avait raison, c'était bel et bien un jeu et, finalement, ce jeu me plaisait bien, même si je n'y excellais peut être pas. Mon frère se foutrait certainement de moi si il le savait.

ft. Mara

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J’essayais toujours de lui laisser de l’espace, de ne pas m’imposer et de surtout pas interpréter les derniers événements. Je devais lui laisser tout le temps possible, même si ça me rendait dingue de ne pouvoir échanger que des regards avec lui depuis. J’avais cette étrange sensation de manquer peu à peu d’oxygène et d’attendre de pouvoir reprendre mon souffle avec lui. Seulement, il y avait le risque que rien n’aille plus loin, il était bien là et je ne devais pas l’oublier. Alors j’avais vécu ma vie comme à mon habitude, j’avais joué un match, sans doute avais-je été moins présent, mais ça ne s’était pas bien passé alors je devais aussi être là pour eux. D’ailleurs ce matin, j’avais été à la volière pour faire envoyer une lettre à mon père. Pour lui raconter le match et les cours aussi. Le hibou envolé, j’avais rapidement reconnu Styx et c’est sans hésitation que je sortie une friandise pour lui. Un réflexe, pourtant il m’avait dit de ne pas le faire ? Bon, il ne pourrait pas le savoir non ?

Si.

Une voix brisa le silence relatif de la volière et dans un sursaut, je me retournais sur lui. Je n’avais pas comme projet de le rendre obèse, mais juste plus mignon… « C’est moins suspect quand je le nourris lui que quand je le fais avec toi. » soufflais-je en souriant, bien trop heureux de le voir et de l’avoir que pour moi surtout. C’était une bonne surprise que j’aurais bien célébrée en glissant mes mains sur sa taille pour l’attirer contre mes lèvres, mais c’était à lui de le faire, enfin de me dire si je pouvais. Alors à la place de vivre un fantasme, il me poignarda légèrement en parlant du match. Posant une main sur mon coeur, je fis semblant d’avoir mal avant de me redresser, souriant malgré tout, « Je suis fair-play moi, même si je n’irais pas jusqu’à dire que vous avez bien joué… Cette fois on est pas tombé comme par hasard de nos balais. », soufflais-je avant de m’approcher légèrement. « Ça peut faire mal les mots tu le sais ? » ajoutais-je en m’arrêtant à un mètre de lui. Cela dit c’était mignon, « Merci. », ajoutais-je en me penchant vers lui pour finalement embrasser sa joue. Il n’y avait rien de mal à ça, ça se faisait, même entre amis, la seule différence ici c’était que je pensais à des milliers de choses bien moins chastes.

Le dépassant, je passais l’embrasure de la porte avant de me retourner pour lui proposer, « Tu m’accompagnes dans le parc ? Sauf si tu as quelque chose à envoyer bien sûr. », ce qui était toujours possible, nous étions un dimanche, une journée libre, un moment idéal pour une correspondance. C’était limite mon jour préféré, mais pas pour ça, juste car je pouvais être en civil toute la journée. Aujourd’hui d’ailleurs, j’étais assez simple, un jean et un pull manche long gris basique. Il commençait à faire froid, en même temps octobre était là, les t-shirts c’était plus exactement la saison. J’avais compensé avec des boucles d’oreilles, enfin ça, à force, on s’y habituait. « Y’a un endroit sympa prêt du lac, surtout en automne, les feuilles deviennent pourpres et orange, c’est le meilleur moment de l’année. » ajoutais-je avec un sourire franc. Parler de la vie, de ce qui m’animait sans pour autant lui dire ce qui me brulait les lèvres… C’était un bon plan.

ft. Keith

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Je me tapotai la lèvre d'un doigt, amusé . « Ca dépend, tu veux sortir avec mon hibou ? Il est mignon mais il n'arrive pas a passer les fenêtre du premier coup, tu prends un risque. » plaisantais je en me remémorant ce qu'il m'avait dit sur la nourriture entre deux personnes. J'adorais le taquiner, il me renvoyait toujours la citrouille. Je n'étais pas en reste, mais il y avait une dimension dissimulée dans nos échanges et je me surprenais a aimer ce côté là de notre relation.

Mais je touchai un point sensible et sa manière de me le faire comprendre était adorable. J'eus une petite mine contrite lorsqu'il souligna la proportion des Serpentard a tricher. Là où ils étaient forts, c'est qu'ils le faisaient en restant dans les règles du jeu. Et effectivement, ça ne faisait pas jeu égal avec les Poufsouffle plutôt franc et transparent dans leur jeu. Il fit un pas vers moi et j'en fis un second, me penchant juste assez pour admirer les éclats légèrement plus dorés qui nageaient dans l'obscur de ses yeux. « Tu avais l'air un peu absent pendant le match, des soucis ? » Ma bouche s'incurva légèrement et je m'éloignai légèrement pour caresser mon hibou du bout des doigts. « Pourquoi mal ? Ce n'était pas mon but, j'ai juste pensé que ça te plairait. » repris je en haussant une épaule, cela dit, il n'était pas faux de dire que je pouvais faire mal s'en m'en rendre compte, mais il ne m'en voulait pas forcément. J'aimais beaucoup le Quidditch et disséquer les matchs me plaisait, c'était presque un réflexe. Ceci étant dit, je n'étais pas un spécialiste pour autant. Je fermai a demi les yeux lorsque je compris la destination de ses lèvres et je dus retenir l'envie terrible de tourner la tête. Pourquoi se retenir me direz vous ? Ah...Bonne question, mais j'aimais cet instant, je voulais le savourer tout simplement.

Il me dépassa avant de me proposer de l'accompagner. Je plongeai mes mains dans mes poches, peut être pour éviter de le retenir et de l'attirer contre moi. « Non rien de spécial, je venais voir Styx. » Et j'avais peut être entendu parler de la présence de Mara à la volière. Machinalement, en sortant, je jetai un œil sur la forêt que l'on voyait au loin. Effectivement, les couleurs de l'automne se faisaient de plus en plus présente. Puis, mes yeux tombèrent sur le dos de Mara, dessinant un léger sourire sur mes lèvres. Est ce que je serais capable d'aller là où il voudrait toujours aller ? Peut être bien en fait. Oui, peut être bien.

Quelques minutes plus tard, nous atteignîmes les abords du lac et l'orée de la forêt. Sous mes semelles, les feuilles sèches craquaient et un léger vent s'engouffrait dans les arbres. Oui, c'était très apaisant. J'inspirai profondément l'air ambiant. «Mara... » commençais je en le regardant. « Sortons ensemble. » finis je avec un sourire. Je ne savais pas vraiment de quoi l'avenir serait fait et puis, je n'avais que 17 ans, je ne pouvais pas affirmer qu'il était l'amour de ma vie, simplement parce que les sentiments qui m'animaient lorsque je le voyais étaient tellement différents les uns des autres qu'un seul mot usé a tord la plupart du temps ne suffisait pas, je ne pouvais pas non plus affirmer qu'il serait l'unique pour la même raison. Mais ce que je savais, c'était que je ne voulais pas rater cette chance...Pour le reste, on verra jusqu'où nous irons.

ft. Mara

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« Trop de plume. » soufflais-je en guise de réponse. J’étais content de le voir, même lorsqu’il était question de le vanner. M’avançant vers lui il en fit de même, si bien que le Quidditch était un peu secondaire, « Beaucoup de choses à gérer en ce moment… », dont une qui n’était pas vitale pour l’avenir, mais qui m’obsédait légèrement. J’étais faussement vexé par son attention, cela dit j’eus un doute sur sa compréhension lorsqu’il me demanda en quoi c’était mal, « Non c’est mignon et gentil, c’est juste marrant de faire semblant d’être vexé par un livre de stratégie. Comme si j’étais le meilleur stratège au monde. », l’embrassant sur la joue, je profitais un peu de l’instant pour essayer de le prolonger en allant se promener, avec lui, loin d’ici et vers l’un de mes endroits préférés. Je fus d’ailleurs soulagé qu’il n’ait rien à faire et d’autant plus lorsqu’il me suivit. La route se fit en silence, parfois c’était bien aussi, surtout quand le paysage était aussi beau, aussi coloré. Le orange était ma couleur préférée quand elle était dans la nature. Elle était si puissante, signe d’une fin qui engendrerait un renouveau. J’étais content qu’on puisse partager ça ensemble. Même si j’avais toujours cette envie de plus, de beaucoup plus même le concernant. Je devais me satisfaire de c.e qu’il avait à m’offrir et ce qu’il acceptait de donner

Nous y étions enfin, mon endroit préféré en cette période, ça me rendait heureux. En fait c’était le fait d’être ici avec lui qui me rendait heureux et lorsqu’il dit mon prénom, lorsque nos regards se croisèrent, je sus que ce lieu aurait une portée toute nouvelle pour moi. Je voulus lui demander si il rigolait, si il était sûr, mais en réalité, je savais que ça serait inutile. Il savait, il ne disait rien au hasard. C’était vrai. Difficile de dire ce qui se passait exactement dans mon cerveau, je savais simplement qu’un poids venait de s’envoler, que mon coeur venait de s’emballer et que mon sourire se fit bien plus large que je l’aurais cru. C’était un oui. Et ce oui n’enlevait rien, absolument rien à ce que je ressentais. J’avais pu douter, croire que pour une fois je voulais juste chasser, mais non, je le voulais juste lui.

Rebroussant chemin, je le rejoins pour glisser une main sur sa taille et l’attirer contre moi avant que la deuxième ne rejoigne sa nuque pour guider ses lèvres vers les miennes. Pour l’embrasser, enfin, pleinement, comme j’en avais envie depuis des semaines. Je ne m’inquiétais plus des conséquences, je profitais juste de ses lèvres, de sa douceur, de son parfum enivrant qui contaminait mes poumons à chaque souffle. Les brèves accalmies étaient là uniquement pour ça d’ailleurs, pour respirer, pour ne pas suffoquer et prolonger à l’infinie ce premier réel baiser. Le premier en tant que couple. Celui qui avait de l’importance, celui qui venait sceller tout.

Je ne faisais aucune illusion sur la suite car le futur n’était pas si facile à lire, je profitais juste de ça, de cette chaleur qui traversait nos vêtements, qui irradiait ma peau et pulsait dans mes veines. S'il avait trouvé le premier baiser agréable ou passionné, je lui donnais ici et aujourd’hui la vraie définition de la passion. Il méritait le meilleur que je puisse faire. Pourtant, au-delà de vouloir l’embrasser à l’infinie, j’avais aussi envie de l’observer, de m’imprégner de chaque détail, de chaque fragment de lui. Alors à contrecoeur et après une infinité de minutes à lui donner mon âme, je reculai mes lèvres, de quelques centimètres, juste assez pour observer son visage, juste pour m’approprier son souvenir. Je ne devais pas en mener large, je savais que mes joues étaient rouges, je savais que mes yeux brillaient. Je savais aussi que j’avais un sourire tellement sincère et grand que je devais lui apparaitre comme le livre le plus ouvert de l’univers. « Je ne sais pas qui t’a appris à ménager ton suspense, mais il va falloir que je lui parle. » soufflais-je dans un rire avant de passer mes bras autour de sa nuque pour l’attirer à nouveau et retrouver ses lips. Je n'avais strictement rien d’intelligent à dire, alors j’allais me contenter de parler avec mes lèvres.

ft. Keith

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Je m'attendais a une réaction enthousiaste, oui, mais pas a l'explosion de passion qu'il m'offrait. Je clignais des yeux devant la lueur presque insupportable de son sourire alors qu'il me fondait dessus. Mon propre sourire s'élargit, sans même que je ne m'en rende compte, mes bras s'ouvraient déjà. Je n'étais sûr de rien mais je crois qu'en l'instant, c'était bien le dernier de mes soucis tandis qu'il écrase mon sourire sous le sien. Son bras autour de ma taille, sa main crochetée sur ma nuque et sa faim...Immense...Délicieusement intense. Il ne découvrait plus ma bouche, il l'assiégeait et j'étais terriblement prêt a me laisser vaincre. Je glissai mes paumes sur ses joues, chaudes, si chaudes, comme ce qui explosait dans ma poitrine. Il me dévorait littéralement, n'ayant de compassion que quelques bouffées d'air aspirées précipitamment, juste ce qu'il fallait pour replonger encore et encore dans la voracité et l'envie. Mes doigts se crispèrent sur ses cheveux, ce n'était pas assez. Vraiment pas assez. Une urgence atroce dévorait mes reins, assez pour en devenir terrifiant.

« Alors pa.... » Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'il repart à la conquête de mes lèvres, les marquant encore et encore de son empreinte. Me laissant le souvenir de ses yeux étincelants derrière l'écran noir de mes paupières. A bout de souffle, le cœur au bord de l'arrêt, je finis par m'arracher a sa bouche, presque a contre envie. Mes mains toujours emmêlées a ses cheveux, je posai mon front sur le sien. Il n'était qu'a peine plus petit que moi et j'aimais ça. « Si tu pouvais éviter de me tuer tout de suite, ce serait bien. » murmurais je dans un sourire, mes lèvres brûlantes des siennes. Mon pouce effleura sa lèvre inférieure, sans doute aussi rougie et enflée que la mienne. « Garde en pour plus tard, je ne vais pas disparaître. » Non ça ne risquait pas. Un clapotis dans l'eau me fit tourner les yeux une seconde et je plissai légèrement les lèvres, amusé. « Mmmh...Je crois qu'une sirène nous a vu... » Le lac avait son propre peuple et, contrairement a ce qu'en faisait les contes moldus, les sirènes étaient loin d'être belles et accueillantes.

Finalement, je me séparais de lui, doucement, sans a-coup et a regret sans doute mais même si l'idée de rester ici, uniquement plongé dans le monde qu'il voulait m'offrir, nous avions tout le temps possible. « Tu es redoutable quand tu veux quelque chose...Ou quelqu'un en l’occurrence. » repris je avec un demi sourire, laissant le bout de mes doigts redessiner le contour de son oreille, glisser sur l'argent de sa boucle pour finalement s'enrouler autour de sa main.

ft. Mara

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Sentir ses mains sur mon corps était grisant, bien plus que le baiser, ça me donnait envie de le repousser dans ses derniers retranchements alors qu’il vient seulement de céder. Mauvaise idée, surtout si je veux en avoir plus. Alors à la place je m’y noie, encore et toujours jusqu’à ce que l’air ne soit vraiment plus qu’une option. Nos lèvres s’éloignent, et je prends la mesure de son état. Ses mains sont dans mes cheveux, son front sur les miens. Je sais qu’il est essoufflé aux rythme erratique de sa respiration, de son souffle frappant le mien. Éviter de le tuer ? « Pourtant ça serait une belle mort… » soufflais-je en réponse. Mon corps était trop sensible, l’attente avait rendu tout ça si particulier, que le simple contact de son pouce sur ma lèvre m’arracha un frisson.

« Je crois que j’en aurais assez pour des journées entières. » ce qui n’était techniquement pas faux quand on connaissait mon passé. J’en avais tellement eu besoin que je ne pouvais pas m’en lasser, pas aussi vite, pas comme ça. Tournant la tête vers le lac, je souris à cette idée, si il y avait bien une créature qui pouvait nous voir sans nous porter préjudice, c’était bien elles. « Et ça va même pas lui faire une belle jambe. », soufflais-je en reportant mon attention sur lui, sûr qu’il me permettrait de faire à présent. J’étais plus que redoutable, mais c’était la première fois que j’avais voulu quelqu’un. La première fois que j’avais dû me battre et que changer d’option n’était pas possible. « C’est que le jeu en valait la chandelle. » je souriais toujours et ma main serrait doucement ses doigts. L’attirant à ma suite, je subis un peu trop violemment la différence de température entre son corps et le monde, ce qui me força à presser légèrement le pas jusqu’à un arbre. À ses pieds, on pouvait voir les heures que j’avais pu y passer et en face de nous, la vue ne laissait que très peu de place au doute. Tout était beau en cette saison.

M’asseyant je pressais ses doigts pour l’inviter à faire de même et pour aussi profiter de sa chaleur. « La discrétion ? » demandais-je simplement en le regardant, « Pour ne pas te mettre dans l’embarras dans genre quelques heures en pleine salle commune par exemple. » soufflais-je dans un rire. Car oui, c’était génial, mais il fallait être clair à présent, clair sur les désirs de l’autre, surtout si on voulait que ça tienne, « Je profite d’un éclair de lucidité pour savoir ce que tu veux que je fasse ou non pour que toute se passe bien. » glissant une main sur sa taille, j’ajoutais en me penchant sur ses lèvres, « Car je ne suis pas certain d’avoir beaucoup la tête à ça dans deux minutes. ». Je voulais profiter de cette première fois, de cette journée qui ne reviendra pas. Je voulais la ressentir cette folie, celle qui animait le coeur des gens. Je voulais juste être sûr avant de profiter innocemment.

ft. Keith

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« Belle mais un peu trop rapide. » répondis je en souriant avec amusement. Oui je comptais vivre encore longtemps tout de même. C'était bizarre de se penser en couple,s ans doute parce que c'était tout nouveau pour moi. Je ne savais pas réellement comment faire, ni comment me comporter, peut être fallait il juste se laisser porter et c'est que je comptais faire. On verra, juste se laisser porter était peut être juste la solution non ? Je peine a reprendre mon souffle tant la passion dont il m'avait abreuvé coulait encore dans mes veines, charriant quelque chose de sulfureux et brûlant en même temps. « Tu es sûr ? » plaisantais je alors qu'il m'affirmait en avoir assez pour la journée. Pour ma part, je n'en étais pas totalement sûr et l'idée m'amusait vraiment, je devais bien l'avouer. Mara restait fidèle a lui même, mordant l'existence a pleine dent et se livrant sans frein a ses propres passions. Je remarquai du coin de l'oeil un témoin aquatique ce qui m'attira une remarque humoristique, provoquant un léger rire de ma part. Plongeant dans les ténèbres de ses iris, j'avouais sans peine mon abdication devant son obstination. Il s'était insinué avec force mais aussi douceur. Il semblait que son sourire n'était pas prêt de s'éteindre et il était magnifique.

Il m’entraîna a sa suite, m'incitant a m’asseoir a côté de lui, ma main étroitement enchaînée a la sienne. Je fronçai légèrement les sourcils a sa question. L'idée ne me plaisait pas spécialement parce que, a mon sens, je n'avais rien a cacher. Cela dit, je devais prendre en considération mon frère et en second mes parents. Bien que l'avis de ses derniers n'entrait pas vraiment en ligne de compte. Mais je tenais a ne pas blesser mon frère. Il me faudrait prendre des précautions le concernant. Damian était ce que j'avais de plus précieux au monde après tout et, honnêtement, je ne savais pas comment il prendrait les choses...Si Mara avait été une fille, Damian aurait sans doute été content mais le fait que je sorte avec un garçon pouvait franchement le heurter. Je soupirai légèrement avant de plaquer ma paume sur les lèvres qu'il avançait déjà sur les miennes, un sourire dansant sur ma bouche mais une lueur plus sérieuse dans les yeux. « Si tu m'embrasses, je n'arriverais jamais a répondre. Sois sage. » fis je en faisant glisser ma main sur sa joue avant de reprendre avec plus de sérieux. « La discrétion, oui. Je suis désolé de devoir t'imposer ça, mais je pense que c'est pour le mieux, le temps que j'arrive a faire accepter la situation a mon frère. Je ne suis pas sûr de sa réaction pour le coup et je préfère ne pas le mettre devant le fait accomplit...Même si techniquement, c'est un peu raté. » Parce qu'on sortait déjà ensemble, ce n'était pas comme si j'allais demander son avis a Damian avant de le faire...Et si je ne l'avais pas fait jusqu'à présent d'ailleurs, c'était bien parce que je craignais qu'il ne s'y oppose d'autant plus qu'il ne semblait pas vraiment porter Mara dans son cœur. Je ne savais pas ce qu'il s'était passé entre eux exactement mais ça ne s'était pas bien passé.

Et puis je souris d'un air mutin. « Et puis y a un petit quelque chose d'excitant dans le secret non ? » Même si c'était bien la première fois que j'expérimentais ce genre de relation. En vérité, que ce soit avec un homme ou une femme, je ne voyais pas vraiment de différence, la seule serait sans doute dans le regard des gens, mais pour le moment, je m'en fichais pas mal alors que je tire doucement sur son menton vers moi, hypnotisé par sa bouche.

ft. Mara

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Ce n’était quand même pas de ma faute si il était si… Beau, agréable à regarder et que ses lèvres m’appelaient sans cesse. Souriant doucement, j’inclinais légèrement la tête lorsqu’il s’excusa à nouveau de la discrétion qu’il nous imposerait. Il voulait que son frère accepte, pas lui imposer. Souriant un peu plus franchement lorsqu’il associa cette réalité à quelque chose d’excitant. Je ne pouvais pas nier que le champ des possibles était grand. Il n’était vraiment pas au bout de ses peines. « Si quelque chose me dérangeait, je n’aurais pas mis autant d’énergie à te faire tomber dans mes bras… » soufflais-je alors qu’il attirait mon visage à lui, « J’ai hâte de te faire découvrir combien je suis imaginatif dans le domaine… » murmurais-je contre ses lèvres avant de l’embrasser. Ce n'était pas censé me rendre aussi fiévreux et pourtant, l’idée de vivre cette passion intensément sans la révéler à tous me faisait particulièrement bouillonner…

Trop sans doute…

Ne quittant pas ses lèvres, j’avais pivoté vers lui jusqu’à le chevaucher. Assis sur ses cuisses, j’étais à présent plus haut, plus grand que lui, assez pour qu’il doive tendre le cou pour répondre à mes lèvres. C’était vraiment un très très mauvais plan de me laisser continuer, de perdre encore et encore mon souffle contre le sien. Ça me rendait fébrile et fiévreux, le genre de chose que je ne pouvais pas me permettre avec lui. C’était un bébé dans ce monde, enfin même dans le monde en général, je ne pouvais pas le noyer sous ma passion. Bon bassin avait déjà naturellement commencé à onduler sur lui tandis qu’une autre main s’était accrochée avec force à son haut. Je devais reprendre le contrôle… Alors je lui rendis ses lèvres, me forçant à lever le visage vers la cime des arbres pour faire redescendre la tension. Lâchant son pull, je posais simplement une main sur son torse tandis que l’autre caressait sa joue, « Pardon… Tu me fais un peu trop d’effet… » avouais-je sans honte. Si je n’avais pas été jusqu’à perdre le contrôle total de mon corps, je savais aussi reconnaitre quand mon sang changeait lentement de destination…

Lui laisser le temps d’accepter d’autre chose serait une autre forme de torture… Prenant une grande inspiration, je baissais de nouveau les yeux, posant mon front sur le sien, l’embrassant plus chastement sur le visage. « Faut pas me laisser faire comme ça, t’as aucune conscience de ce que tu peux provoquer… » ajoutais-je en éloignant légèrement mon visage, souriant, toujours, j’aurais sans doute du reprendre ma place, mais je n’étais pas si sage que ça. Je me découvrais peut-être un peu possessif, au point que le toucher ou garder un contact avec lui devenait vital. Ça allait être si long… Je n’avais pas pris ça en compte non plus… C’était une bonne chose non ? D’oublier tout ça et de ne penser qu’à lui, qu’au fait d’être ensemble sans calculer ça. Ça voulait bien dire que j’étais différent avec lui, vraiment. Caressant sa joue du revers de la main, je me penchais un peu plus doucement vers lui, l’embrassant à nouveau, lui volant son souffle, mais en essayant de me contenir un peu plus. Il m’avait déjà fait changer, si j’en avais envie, je préférais mille fois ce moment, cet apprentissage de l’autre.

ft. Keith

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C'est vrai que cacher mes relations n'était pas quelque chose d'habituel pour moi. Mais là, je n'avais pas le choix, pourtant j'aimerais en parler avec Damian, j'aimerais vraiment. Tant pis, cela prendra le temps que ça prendra, je ne voulais pas précipiter les choses avec mon jumeau, je devais prendre le temps de préparer le terrain comme on dit. Ce serait déjà bien si Mara arrivait a s'entendre avec lui déjà, ouais, ce serait pas mal. Mais toutes ses pensées s'envolent tandis que je l'attire sur mes lèvres, invitation qu'il s'empresse de prendre, de ne pas laisser filer et je souris un peu contre sa bouche alors qu'il me promet des instants aussi sulfureux que secrets. J'avais hâte de découvrir ce qu'il voulait m'offrir, vraiment alors qu'il écarte mes lèvres d'une langue joueuse et avide. J'étais novice a ce genre de chose mais j'aimais a dire que j'apprenais vite et Mara était un sacré bon professeur dans ce domaine.

Je le laisse faire tandis qu'il grimpe sur mes genoux, mes bras trouvant naturellement leur place autour de sa taille, ployant la nuque pour m'offrir un peu mieux a lui. Il est fin et il trouve si bien sa place contre moi que s'en est presque terrifiant. Il m'attire au cœur de sa passion, nourrissant l'espèce de faim qui prenait naissance dans mes reins, une faim qui m'était aussi connue qu'inconnue, qui aurait pu me faire peur aussi tant que je n'arrivais pas a la maîtriser mais ce n'est pas le cas, bien au contraire, j'ai terriblement envie d'y plonger alors que ce n'est ni l'endroit, ni l'instant. Il me faut un moment pour comprendre que mes mains ont glissé jusqu'à la courbe ferme de ses fesses, qu'elles accompagnent leur oscillation contre moi et quand il lève la tête, je suis assoiffé, essoufflé, un peu perdu peut être et ça doit se voir dans la lueur trouble de mes iris. Et je dois dire que commencer a me sentir a l'étroit dans mon pantalon ne m'aide pas a reprendre contenance. Je pique un fard. Chose qui ne m'arrive jamais, sauf avec lui je crois avant de lâcher un rire un peu gêné. « Difficile de t'arrêter. » répondis je avec une lueur rieuse au fond des yeux. Mais autant le dire, je ne pensais pas être vraiment prêt pour autre chose que des baisers pour le moment, je nageais en terrain étranger la dessus et je ne voulais absolument pas griller les étapes a cause d'un désir un peu trop indomptable. Que ce soit le mien ou le sien et Mara semblait le comprendre instinctivement. Je lâchai un long soupir avant de glisser mon nez au creux de son cou, remontant sagement mes mains sur sa taille, l'englobant dans mes bras. Il sentait la forêt, la menthe aussi et autre chose que je n'arrivais pas a définir mais l'ensemble était juste parfait. « Merci. Je ne suis pas...Comment dire...Doué ou..Enfin je sais pas comment on dit, pour ce genre de choses. Je vais mettre ta patience a rude épreuve je crois. » Parce que j'avais bien compris que lui était plus du genre « rapide », il me l'avait avoué lui même. Attendre pour plonger dans un lit avec quelqu'un n'était pas son truc, même si avec moi il voulait prendre son temps. J'avais bien conscience de tout ça et, quelque part, je m'en voulais un peu de lui imposer cette attente. C'était peut être de l'égoïsme... « C'est égoïste de ma part non ? »

J'avais du mal a parler sexe, tout simplement parce que je ne connaissais pas. Que je ne m'étais jamais posé la question. Comme tout le monde, je connaissais le principe mais je brisais déjà tous les codes en sortant avec un garçon. Là, les livres ne servaient plus a rien et, pour une fois, j'avais un peu honte de mes lacunes. Mais j'étais comme ça, je ne pouvais pas vraiment changer. C'était peut être aussi pour ça que mes oreilles me brûlaient littéralement.

ft. Mara

Simple game

J'étais déjà rouge, mais je crois que je frôlais littéralement l'autocombustion a mesure qu'il parlait. Parce que mon cerveau ne pouvait s'empêcher de mettre des images sur ces mots, histoire je comprenne totalement ce qu'il me disait. J'oscillais entre l'embarrassement et le désir. Ces images volaient dans mon esprit avec une précision presque indécente et, honnêtement, ça pouvait être terrifiant, mais aussi...intriguant, je devais bien l'avouer. J'étais a l'aise avec mon corps d'ordinaire, mais là, ces réactions sortaient des sentiers battus. Je ne me demandais pas si c'était normal ou non, cela n'avait pas vraiment d'importance, juste que je ne savais pas vraiment comment le gérer, c'était plus ça...Et les multiples baisers qu'il semait partout sur mon visage aussi rouge qu'une pivoine ne m'aidait pas vraiment pour le coup.

Évidemment que j'avais envie de découvrir tout cela, mais je savais aussi qu'il ne fallait pas se presser. Aller trop vite serait parfois gâcher quelque chose. En vérité, ça prendra le temps que ça prendra je suppose et je préférais me sentir a l'aise. Je crus que de la fumée allait sortir de mes oreilles lorsqu'il mentionna mon pantalon. « Par Merlin, sauve un peu ma dignité tu veux ? » Mais il y avait du rire dans ma voix. Alors oui, j'étais gêné au delà du possible parce qu'autant le dire, Mara disait les choses telle qu'elles étaient. Il n'était pas vulgaire mais il appelait un niffleur, un niffleur alors forcément...Parler sexe avec lui, c'était... Déstabilisant étant donné qu'il ne ressentait aucune honte a cela, il n'avait pas de raison de l'être d'ailleurs, c'était juste moi, ma timidité et ma naïveté qui n'y étions pas habitués. Finalement, il retrouva le chemin de mes lèvres sur une promesse qui déclencha un frisson étrange sur ma nuque.

Il y avait moins de passion de ce baiser mais il en devenait beaucoup plus sensuel et je dûs me faire violence pour ne pas franchir des limites que je n'étais encore pas sûr de pouvoir violer sans le regretter. Je savais que c'était l'évolution logique des choses, je n'étais pas idiot a ce point, je savais aussi que ma peau aimait son toucher, que mes lèvres brûlaient des siennes mais je savais aussi le temps était nécessaire, pour moi du moins, je ne voulais pas brûler les étapes tout simplement. Mais c'était une résolution difficile a tenir lorsqu'il agissait comme ça, vraiment très difficile... « Tu m'aide pas là... » finis je par murmurer en profitant d'un regrettable instant de répit. « Enfin tu aides pas mon pantalon serait plus juste. » Puis je souris légèrement, je posai un index sur son front, le repoussant légèrement avec douceur pour échapper au piège de sa bouche bien trop attractive. « Arrête de me tenter. » Mon doigt glissa le long de sa joue. « Je préfère prendre mon temps pour ça si tu veux bien. Je ne suis jamais sortit avec personne, tu viens de me prendre beaucoup de première fois en un instant et j'ai vraiment envie de tout découvrir avec toi mais...A mon rythme. Je crois que ce sera la seule chose que je t'imposerais vraiment. » repris je avec un léger sourire d'excuse. Mais c'était vrai, je ne voulais pas aller trop vite au risque de regretter certaines étapes.

ft. Mara

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« C’est normal, voire même très flatteur pour moi… » soufflais-je contre son visage. Il n’avait pas à avoir honte de son corps, de ses réactions, pas quand on était que tous les deux et qu’il n’y pouvait y avoir qu’une raison à ça. Que je lui plaisais vraiment. De toute façon les choses évolueraient bien assez vite comme ça, pas besoin de se presser. Du moins dans ma tête car lui semblait bien moins disposé à le comprendre. J’étais sage, vraiment, comparé à ce que je pouvais faire, mais je ne l’aidais pas et surtout pas avec ce qu’il se tramait dans son pantalon. Un sourire aux lèvres, je me laissais repousser assez pour ne plus pouvoir le toucher. Je devais donc arrêter, il voulait prendre son temps, il n’était jamais sorti avec quelqu’un et j’avais déjà poussé beaucoup de portes en peu de temps. Il voulait avancer à son rythme et c’était vraiment mignon. « Tu pourrais me supplier de faire quelque chose maintenant que je t’embrasserais juste. » soufflais-je, mon sourire aux lèvres.

« Je n’attends vraiment rien de rapide avec toi, ça m’amuse juste de ressentir tout ça à travers toi. Et ça me rassure aussi, car t’a beaucoup de réactions qu’on ne peut pas simuler alors je sais que ce moment est réel, comme toi dans ma vie, c’est réel. », et ce que je commençais à ressentir aussi. Réel et nouveau. « Mais rassures toi, j’ai fait que te parler de là suite pour que le moment venu, tu ne sois pas gêné, mais je ne ferais rien que tu ne veuille pas. », caressant sa nuque, je m’avançais à nouveau juste pour embrasser son front avant d’y poser le mieux. L’incendie avait beau pulser dans mes veines, j’étais apaisé, bien trop. « Alors arrête de croire que tu m’imposes quelque chose… Je veux vivre tout ça avec toi. », il n’avait pas à penser à mal, ou qu’il me contraignait. J’étais assez grand pour ça.

Et puis en plus, il ne pourrait vraiment rien se passer ici, je n'étais pas venu à la volière dans l’idée de me faire quelqu’un derrière. « Cela dit je t’ai juste embrassé et grimpé dessus, y’avait quoi comme autre première fois ? » demandais-je en reculant légèrement ma tête. Il avait dit beaucoup, ça voulait forcément dire plus de deux, sinon il aurait dit deux. J’avais peut-être pas bien conscience de son degré d’innocence cela dit, ce qui pourrait le rendre encore plus mignon. Alors ça devait quand même un peu se lire sur mon visage que j’avais besoin de précision sans que ce soit un jeu. Je voulais juste savoir, je connaitre un peu plus. Et je lui faisais quand même assez confiance car je venais de me reculer en me tenant simplement à ses épaules, le reste était tenu par lui, si il me lâchait… J’avais intérêt à avoir des réflexes pour ne pas me déloger de ses jambes. J’étais bien là, sa chaleur me réchauffait le coeur. J’étais vraiment en train de tomber amoureux de lui, je n’avais plus la moindre excuse concernant ça.

ft. Keith

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L'envie de tester sa résistance pointa le bout de son nez dans mon esprit, mais je la repoussai fermement. Non, vraiment, ce serait un peu trop ingérable et je ne faisais rien sans être sûr d'en supporter les conséquences. En l'occurrence, là, j'avais besoin de temps, de m'habituer a tout ça, de me débarrasser de cette foutue rougeur qui s'étalait sur mes joues et de cette foutue bosse dans mon pantalon. Ce serait un bon début. Je voulais prendre les choses comme elles venaient mais a mon rythme et mon rythme n'était pas rapide, mais j'étais ainsi, j'avais besoin d'être sur de savoir dans quoi je m'embarquais pour ne jamais avoir de regrets sur mes propres choix. C'était un argument recevable non ? « Vraiment ? » répondis je tout de même avec un demi sourire matois. Mais je préférais aussi me contenter de l'avoir contre moi. C'était tout nouveau pour moi, ce contact et cette envie, ce besoin. Je l'avais déjà sentit mais pas a ce degrés d'importance.

Mon sourire vacilla un peu lorsqu'il parla de ma sincérité dans mes actions. Non, je n'étais pas sincère, du moins pas vraiment. Je savais mentir et tricher sans sourciller. Bien entendu, pas sans bien en mesurer les conséquences. « Je ne suis pas aussi sincère que toi, Mara. Je sais parfaitement mentir et simuler. » Je ne voulais pas qu'il se voile la face non plus en faisant de moi ce que je n'étais pas. J'adoucis mes paroles d'un regard plus doux. « Cela dit, je ne serais pas comme ça avec toi parce que tu ne le mérite pas et puis, comment répondre a ta propre sincérité par des mensonges hein ? » repoussant de l'index une mèche de ses cheveux sombres qui s'était faufilé sur son front, je soupirais de contentement. Etais je rassuré ? Oui sans aucun doute. « D'accord. » fis je alors qu'il m'assurait que tout ce que je voulais lui allait bien. Il me prenait en considération, moi et mon propre ressentit. Mis a part mon frère, personne ne le faisait réellement avec moi, c'était...Bien. Vraiment bien.

Sa prochaine question me surpris et après un instant d'hésitation, je me mis a rire. « Je sais pas ? Mon premier baiser ? Le premier homme qui me courre après ? La première fois où je me dis que, peut être, je ne suis pas si insensible a ce qui m'entoure ? Ou encore peut être la première fois que je découvre assez de place dans ma vie pour quelqu'un d'autre que mon frère ? Ma première relation ? La première fois où j'ai du mal a dormir a cause d'autre chose que mes études ou mon frère ? Y en a beaucoup tu sais. » citais je tranquillement en veillant a bien verrouiller mes bras autour de sa taille. Si je le lâchai il allait basculer et ce n'était pas ce dont j'avais envie. Non, il était bien là, sur moi, comme si c'était sa juste place. Très étrange comme sensation.

ft. Mara

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Mon sourire fut ma réponse, j’attendrais vraiment car j’avais l’impression que ça finirait par me bruler les veines et me consumer. J’étais bien avec lui, mais il semblait ne pas partager une chose. Il ne se pensait pas aussi sincère que moi, il savait mentir et simuler. Peut-être, mais je doutais sérieusement que ce soit le cas-là. Chose qu’il me confirmait d’ailleurs à moitié. Il ne me mentirait pas, car je ne le méritais pas. « Je… Je parlais d’une sincérité physique là… Je suis heureux de savoir que tu ne me mentiras pas, mais… J’ai aucun doute sur ce qu’il se passe réellement dans ton corps… » précisais-je donc avec un sourire amusé. Il ignorait encore beaucoup de choses, c’était mignon.

Dans tous les cas il devait accepter qu’il n’était pas un poids, même si il y aurait du chemin, je serais là. Il finit par le concéder, mais je supposais que le chemin serait encore long jusque-là. Me précisant alors quelles étaient ses premières fois avec moi, il m’arracha un rire. Cette liste était étrangement pleine, mais j’aimais ça. Avoir toutes ses places importantes, même si certaines d’entre elles me perturbaient plus que d’autres, « Et pourquoi je t’empêche de dormir ? » demandais-je d’une voix volontairement mutine. Non car j’avais personnellement beaucoup de réponses dont certaines réussirait à pulser dans mon corps pour quelques heures encore. « Tu feras attention demain matin cela-dit… Te lève pas trop vite et évites les face à face avec ton frère. », soufflais-je amusé et sans détails complémentaires, il comprendrait bien assez tôt.

Me rapprochant de nouveau de lui, je retrouvais ses lèvres doucement, sereinement, j’avais l’impression d’avoir fait ça toute ma vie. Ou de vouloir le faire toute cette dernière. « Merci. » soufflais-je finalement, mon front de nouveau sur le sien tandis que mes doigts glissaient sur son visage pour en apprendre les détails. Ce mot pouvait paraitre terriblement à côté, pourtant il faisait battre mon coeur d’une façon jusque-là inconnu. Il me donnait une chance que je n’avais jamais connue.

ft. Keith

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« Ah. » Non j'étais assez rouge comme ça bon sang ! Mais effectivement difficile de mentir a ce sujet. « Tu n'as vraiment aucune compassion pour moi hein... » repris je avec un demi sourire amusé quoiqu'un peu timide sans doute. Ca se voyait que je n'étais pas forcément très a l'aise avec un tel sujet. Mais au moins, il acceptait de s'adapter a mon rythme, c'était pas mal, je n'allais certainement pas m'en plaindre n'est ce pas ?

Par contre, il avait l'air d'avoir très bien compris comment me taquiner alors que je parlais du nombre de première fois dont il était responsable. Je ne sais pas vraiment comment il le prenait, mais il ne pu s'empêcher de pointer mes nuits blanches du bout du doigts. Alors la raison était tout de même moins basique que ce qu'il pensait. J'étais plus un cérébral qu'autre chose alors je ris un peu en secouant la tête. « J'aimerais que ton cerveau remonte là. » plaisantais je même si c'était...mmmh...Flatteur ? Je n'étais pas très sûr de la bonne utilisation de ce mot en fait. « Je réfléchis beaucoup la nuit tout simplement donc ça a tendance a m'empêcher de dormir et tu m'as posé un cas de conscience dès le départ donc forcément que j'y ai pensé, sinon tu ne serais pas sur mes genoux. » repris je en passant une main légère dans ses cheveux tout le en le gardant en sécurité de mon autre bras passé autour de lui.

Finalement, je me trouvais plutôt a l'aise avec ces simples gestes. Une caresse sur une joue, un jeu innocent dans des cheveux, juste une présence au creux de mon coude, ou même le poids d'une main sur mon épaule. Je n'étais pas très tactile d'ordinaire et si je touchais quelqu'un avec affection, c'était mon frère ou mes parents. Mais je découvrais ça avec Mara et j'étais surpris que cela me vienne aussi naturellement en fait. Il redessina mes traits du bout des doigts, me faisant plonger dans ses yeux. Je souris a son merci, franchement, il n'y avait pas de quoi...Mais quelque part, je comprenais, moi aussi j'étais reconnaissant de l'avoir dans ma vie finalement.

Nous passâmes encore du temps ensemble avant que le soleil ne nous rappelle qu'il était temps de rentrer... Sur un regret mais aussi un sourire.

ft. Mara