Qu'est-ce que j'avais fait de mal ? C'était une question que je m'étais souvent posée mais que je n'avais jamais réussi à lui poser. Cela faisait un mois. Un peu plus même. Et nous n'étions jamais retourné où que ce soit. Je n'avais pas non plus beaucoup forcé. Je ne savais pas trop pourquoi je me sentais gênée en sa présence alors... J'avais préféré l'éviter, un peu. Et puis j'avais semblé réellement le déranger alors... Alors j'avais d'autant plus préféré me cacher. Car c'était bien cela dont il s'agissait... Même un élève de sixième année m'en avait fait la réflexion après nous avoir vu faire demi tour dans les couloirs. J'avais prétexté l'oubli d'un document dans mon bureau mais... La réalité était seulement que je n'avais pas voulu croiser Min-Hwan de trop près. Aussi idiot que cela pouvait paraître. Et ça l'était réellement, idiot.

Mais il y avait un hic dans tout cela. Fuir était une chose, même s'il fallait admettre que la sortie avec les élèves m'avait paru très étrange et... Et il s'était tellement bien débrouillé mais... Je n'avais même pas pu lui dire. Alors était-ce cela qui m'embêtait ? Pas vraiment, ou seulement en petite partie. Non, quelque chose me dérangeait à agir de la sorte sans que je n'arrive réellement à le comprendre.

Alors que faire... J'avais mis plusieurs jours à me décider, tournant beaucoup, réfléchissant tout autant. Il fallait que... Il fallait que je sache. Qu'avais-je réellement fait de mal pour qu'il ne veuille même plus me croiser ? Et pourquoi me sentais-je aussi gênée à l'idée de le croiser, moi ? Deux questions bien trop présentes pour que je recule ce soir.
Il était minuit et demi. Je savais que ses cours se terminaient à cette heure et, attendant que tous les élèves soient descendus de la tour, j'en avais gravi les marches, un panier en main. Frappant à la porte, j'avais attendu son autorisation pour ouvrir, passant la porte dans un sourire sincère.

- Hey... Je me suis dit que tu aurais peut-être un peu faim ? Entrée en matière nulle... Ouvrant un peu plus la porte, je pénétrais dans son domaine en la refermant derrière moi. Je... J'ai des pâtisseries de Pré-Au-Lard et... Et du thé aussi... Et... Et je me demandais comment tu allais... Je... J'étais gênée, définitivement alors que je déposai le panier sur son bureau, restant à une distance correcte. Min-Hwan, est-ce que... Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Est-ce que j'ai été trop... Trop présente ? Ou trop tactile ? Enfin je comprendrais ! M'étais-je soudain lancée sans prévenir, plus passionnée. Mais il faut que je sache ! Ca me rend folle cette situation ! Alors pitié, dis moi ce que j'ai fait de mal, je te promets que je ferais des efforts et... Et j'étais trop proche. Alors j'avais encore reculé de quatre pas. Là. A plus de deux mètres, il irait bien non ?

Il avait fallu que je lui demande. On avait prévu tellement de choses et puis... Et puis rien. Je ne comprenais pas. Autant que je ne comprenais pas pourquoi ça m'énervait autant de ne pas pouvoir faire ces choses avec lui. Je n'étais pourtant pas vraiment du genre à m'accrocher, au contraire. J'avais fini par comprendre que cela ne servait à rien, alors pourquoi voulais-je tant m'accrocher ? Outre le fait que nous croiser devenait presqu'impossible alors que j'avais accepté de l'aider pour son club, j'avais cette impression de tâche non accomplie, que quelque chose me manquait. Je n'avais pas pu l'aider comme je le voulais. Sûrement cela venait-il de là. Oui. Voilà.

Alors j'étais venue. Evidemment avec un panier de nourriture et un thé. De quoi... De quoi, peut-être, débloquer la conversation ? Non ? Non. Non, ça n'avait pas fonctionné et j'avais fini par foncer les deux pieds dans le plat. Qu'avais-je fait de mal ? C'était la question principale. Parce que je pouvais faire des efforts sur certains points ! Même si chasser le naturel le faisait revenir au galop, je pouvais le faire ! Je n'aurais même qu'à demander de tips à Venus ! Sauf que ce n'était pas moi et... Et hein ? Comment ça pas moi ? Mais s'il me fuyait, c'était que c'était moi, non ?

Clignant des yeux, j'avais penché la tête comme un chiot dans l'incompréhension totale alors que je l'observai. Il était mal à l'aise... Ma présence le mettait mal à l'aise, comment donc pouvait-il dire que ce n'était "pas moi" ? Et pourquoi il parlait d'amitié reposant sur une confiance et le tout ? Enfin, oui bien sûr, mais... Mais il ne me faisait plus confiance alors ? Non, lui disait ne pas respecter sa part de marché...

- L'amitié n'est pas vraiment un marché... Avais-je tenu à articuler à voix basse. Et j'ai confiance en toi, si c'est ça qui...

Il ne voulait pas m'imposer cette situation ? Mais par Merlin, QUELLE situation ? Dans quel monde m'avait-il trahi quand il avait fait autant d'efforts depuis notre rencontre même ?

Wait.
What ?

J'étais restée muette, bouche bée même, avec l'air d'un poisson frit qu'on aurait un peu trop assaisonné avec de la ciboulette. Qu'est-ce qu'il venait de dire là ? De quels sentiments parlait-il ? J'étais précieuse et désolée ? Non lui était désolé et... Me blesser mais... Les mots me parvenaient à moitié, mon cerveau ayant largement freezé alors que je l'observai toujours, interdite. J'avais l'impression que tout cela était mal, très mal. Mais... Mais pas parce que ça l'était foncièrement, juste... Juste il...

- Mais j'ai fait quelque chose de mal pour ça ?... Avais-je fini par demander d'une petite voix.

Parce que si c'était si mal, c'est que j'avais du faire quelque chose. Et... Et c'était forcément cela. Enfin... A chaque fois cela avait été le cas. J'avais du faire quelque chose de mal pour attirer Andrew... J'avais fait quelque chose de mal pour qu'Ayden finisse dans mon lit. Même avec Elora... Elle... Enfin c'était... J'avais dû être trop proche, ou... Ou quelque chose. Mais lui, il... J'avais finalement baissé la tête. Pourquoi est-ce que le fait qu'il m'ait fuit pour ça me serrait le coeur quand j'y pensais ?

- Est-ce que... Est-ce que je peux dire quelque chose ? Avais-je demandé en m'approchant pour poser le thé près de lui, puisqu'il semblait en avoir besoin, avant de reculer à nouveau. Si... Si tu voulais une preuve que tu es quelqu'un de bien, je pense que tu l'as vraiment. Avais-je commencé. Je... Tu es le premier qui... Qui... J'avais froncé les sourcils tant il dénotait avec les autres, tant il m'obligeait à le voir à cet instant. Andrew me l'avait dit en me coinçant dans une ruelle, avais-je ri nerveusement. Et Ayden, lui, il... J'étais ivre une fois...

Et je ne m'en étais jamais vraiment rendu compte. Mais lui, lui... Il... Il m'avait fui. C'était idiot, non ? C'était contraire à tout ce que les gens faisaient... Sûrement la méthode d'Elora avait été finalement la meilleure à bien réfléchir mais... Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous ?! Clignant les yeux, j'avais secoué la tête.

- Ne t'excuse pas s'il te plait. Avais-je repris. Tu n'as rien fait qui... Qui le mérite et... Relevant les yeux vers Min-Hwan, je l'avais un instant observé. Je ne sais pas quoi dire... Avais-je admis, enfin. Je...

Mais je ne savais pas quoi dire pour quoi ? Je tentais de réfléchir, de rassembler mes pensées pour ne pas l'effrayer davantage, pour faire un choix sur la façon dont je devais agir.

- Je ne veux juste pas que... Ne me fuis pas... S'il te plait... Je... J'ai envie de... D'être avec toi... Enfin... Tu me manquais et... Et je m'embourbais, incapable de me fixer sur une idée alors que je fronçai les sourcils. J'ai pas envie que... Si je dis quelque chose de plus... Je ne veux pas que tu me fuies mais... Mais il venait de me faire peur, une peur insidieuse que je sentais revenir, s'opposant à mon idée de vieille fille à chats facile. Je ne veux pas que... Que ça se finisse mal et... Et ce n'est pas m'imposer, c'est... Si tu ressens ça, tu vas finir par me détester... Avais-je réussi à admettre, à mettre un mot sur ce qui me faisait soudain vraiment peur.

J'étais littéralement mise face à mes propres propos, face à l'idée que je m'étais faite de mon avenir, que j'avais appuyé et... Et pourquoi est-ce que cette idée me semblait complètement imbécile ? Pourquoi étais-je une aussi parfaite idiote ?... J'avais baissé légèrement les yeux. Pourquoi est-ce qu'il respectait autant ? Non, ça n'aurait pas dû être la question... Au contraire... C'était bien pour cela que je m'étais toujours sentie en sécurité avec lui. Il m'avait toujours respecté, contrairement à ce que moi j'avais pu faire. Mais alors pourquoi ? Qu'est-ce que j'avais fait qui l'avait poussé à ça, à cette conclusion de... De sentiments ?

Je l'avais protégé. J'avais fait attention à lui... Mais... Mais c'était normal, non ? Apparemment non, ce qui m'avait fait froncer les sourcils.

- Mais je ne suis pas la seule... Venus aussi elle fait attention...

Mais c'était son travail, c'était sûrement ce qu'il allait me dire de toutes façons mais... Il ne comprenait pas pourquoi. Pas plus que moi d'ailleurs. Mais alors... Qu'est-ce que je devais faire ? Je devais... Je devais lui laisser de l'espace et du temps ? Mais... Mais s'il continuait à me fuir ? Et s'il n'arrivait jamais à savoir comment agir ? Mais est-ce que moi je pouvais l'aider ? Je n'en savais rien tant mon cerveau tambourinait dans ma tête, m'empêchant de penser de manière claire.

- Mais si... Pourquoi est-ce que c'est être instable de... J'avais froncé de nouveau les sourcils. C'est moi qui suis instable... Avais-je murmuré. C'est moi qui... Je m'étais finalement assise sur une chaise non loin de moi, soupirant, l'air réellement affligée. Je... Quand Elora m'a proposé de... Qu'on essaie toutes les deux... Je... J'ai paniqué... C'est ma meilleure amie, c'est... Elle a toujours été là pour moi même quand... Quand j'ai fait les pires bêtises et... Et je l'aime énormément mais... Mais j'ai pas réussi à... J'arrive pas à m'imaginer autrement avec elle... C'est... C'est l'amour de ma vie mais... Mais comme... Une soeur. Mais là... Là toi tu... J'avais soufflé, longuement. Il fallait que je me calme, que je trouve les mots et que je cesse de buter sur chacun d'entre eux. J'arrive pas à... Je veux pas que... De la réflexion, Erin ! Toi, quand tu me dis ça... Je... Je veux que tu deviennes un vieux à chat ! La réflexion n'était plus vraiment là... Je n'aime pas quand... Quand tu dis vouloir prendre du temps parce que... C'est long un mois... Mais maintenant, ce que je disais pouvait être pris pour un reproche, ce qui venait de m'effrayer, me faisant secouer la tête de gauche à droite. Enfin pas long pour toi ! Enfin pour moi ! Enfin... Ce que je veux dire c'est que tu me manques et... Et je sais pas pourquoi... Je... Je me sens bien avec toi et... Et même là, maintenant, même quand tu penses que tu me trompes ou... Ou je sais pas trop quoi, je me sens en sécurité. Vraiment en sécurité... J'aime te toucher et... Et ce n'est pas comme avec Andrew... Il... J'avais l'impression d'être une chose fragile avec lui pour avoir son attention. Avec toi... Je me sens utile. C'est comme si... Si j'avais une place, ou un but, oui voilà, un but... Alors... Peut-être que... Que je te trompe aussi alors ?

Je n'en savais rien, et l'admettre me faisait très peur tant je craignais que le simple fait d'émettre une idée potentielle que j'avais rejeté au loin par peur de tout risquait de le faire me détester. Parce que tous finissaient par me détester. C'était aussi en partie la raison pour laquelle je n'avais pas pu répondre à Elora réellement. Je ne voulais pas qu'elle me déteste mais... Mais là... J'avais envie de lui répondre. Je n'avais surtout pas envie qu'il fuie, je voulais qu'il reste, je voulais rester et... Et la vieille à chats était finalement peut-être pas si contre trouver un vieux à chats ?

J’avais eu raison. Min-Hwan m’avait exactement sorti la raison que j’imaginais pour Venus. Et pourtant, même s’il s’agissait de son travail… J’étais persuadée qu’elle aurait fait la même chose que moi en dehors. Mais finalement, cela ne changeait pas grand-chose aux faits : j’étais perdue. Littéralement. Et plus je parlais, plus je me perdais n’arrivant pas à structurer ma pensée le moins du monde.

- Mais non ! Avais-je malgré tout avancé brusquement. C’est… Tout le monde reste mon ami !

Evidemment, comme si les choses pouvaient changer. Je n’étais certainement pas une girouette, bien au contraire. Alors ce n’était pas la moindre proposition qui allait me faire changer d’avis. Ainsi avais-je essayé de me faire comprendre autant que de me comprendre moi. Il fallait admettre que c’était… Compliqué. Oui. Vraiment très compliqué. Je ne savais pas ce que je voulais, ce que je disais et même ce que je pensais. J’essayais pourtant, vraiment. J’essayais d’être clair et… Et un vieux chat ? Mais…

- C’est pas…

Je m’étais mordu la lèvre. D’accord là… Là j’avais fini par rire, vraiment, sincèrement. Devenir un vieux chat pour ne pas me perdre… Je… Je n’avais pas dit ça. Mais sa compréhension de ce que j’avais pu dire dans mon flot de parole était beaucoup trop dôle…
Me calmant, soupirant, j’avais secoué la tête.

- J’ai dit… J’ai dit un vieux A chat. Murmurai-je alors. Pas un vieux chat tout court… Si je suis une vieille à chat, je veux dire… C’est… C’est pour aller avec…

Et c’était encore plus ridicule quand j’expliquais mes propres mots. Pourtant, c’était une vérité. Je me sentais bien avec lui, en sécurité et j’aimais bien le toucher aussi, même si ce n’était que pour capter son attention, le rassurer ou que savais-je d’autre. Alors… finalement… Peut-être que c’était moi qui le trompais lui. Pourtant les choses étaient très différentes. C’était… Je ne comprenais pas vraiment ce qu’il se passait… J’essayais ! Mais… Mais si je comprenais ce que lui me disait, moi… Moi j’avais l’impression d’être dans un véritable flou.

Un flou qui pourtant s’effaçait devant moi alors que je fronçai les sourcils. Désolé ? Mais… Mais de quoi ? Et…

- Arrête ! M’étais-je interposé dans ses excuses.

Me levant enfin je m’étais approchée de lui et… Et je m’étais arrêtée. Ok. Non… C’était pas… Qu’est-ce que je voulais faire au juste ?...

- S’il te plait, ne… Ne t’excuse pas pour ça. Je veux pas… Enfin tu n’as rien fait. Vraiment rien fait. Et… Et…

Les idées fusaient et repartaient. Il ne voulait pas me perdre ? Il disait la vérité ? Et s’il se trompait, si c’était parce que j’étais une hybride ? Non. C’était idiot. Ce n’était pas des sentiments que je faisais naître chez les hommes. Alors quoi ? Il disait la vérité et après ? Comment devais-je agir ? Il était hors de question que je perde son amitié. Non. Non, je ne voulais pas. Mais si je n’avais eu aucune crainte avec Elora, avec lui… Et puis je n’avais pas envie de lui dire que… Alors si je n’en avais pas envie c’était que… Cerveau embourbé qui n’allait pas au bout de mes pensées ! Pourquoi était-ce toujours la même question qui revenait « sois mon vieux à chat ». Mais c’était idiot ! Ça n’existait même pas ! Mais il fallait quand même que je dise quelque chose. Finir une phrase par « et » c’était même pas une fin de phrase et… Et voilà, pas une fin de phrase, ce que je disais.

Sauf que dire quelque chose, c’était à nouveau risquer de m’embourber. Et il ne comprenait pas tout. Ce que je n’allais pas reprocher, je m’exprimais particulièrement mal ce soir…

- Min-Hwan ! Avais-je alors soudain décrété, les joues rougies. Je veux… Que-tu-deviennes-un-vieux-à-chat-pour-être-avec-une-vieille-à-chat !

Et puisqu’il fallait ajouter au tout… Pourquoi ne pas l’embrasser ? Oui. Pourquoi ? Je pouvais poser la question, car c’était littéralement ce que je venais de faire. Impulsive au possible, je venais de me pencher et de l’embrasser. Juste le temps de quelques secondes avant que je recule, les joues rouges et… Et le thé ! Attrapant le thé, j’avais plongé mon nez dedans, me retournant pour lui faire dos et boire. C’était bien boire.

Je n'étais pas particulièrement convaincue que ce que j'avais fait soit la meilleure idée du siècle. Ni ce que j'avais dit à vrai dire... Ni même le fait que je sois là... En fait, rien n'était une bonne idée. Mais certainement pas ça. Certainement pas le fait de l'embrasser alors que je tentai de noyer ma bêtise dans le thé que je lui avais piqué.

Est-ce que je devais partir maintenant ? Non. Non, il venait de parler et... Et il pensait que... Mais... Mais j'étais si peu claire que ça ? Oui. Oui, j'étais très peu claire. Je me perdais dans mes propres explications, dans mes propres pensées. Mais aussi ! Pourquoi avait-il des "sentiments" ? Je n'avais rien qui pourrait lui plaire alors pourquoi ? Ce n'était pas... C'était pas logique.
Mais ce qu'il disait était logique, avec ce que j'avais dit en tout cas. Parce que je n'étais pas logique.

- Tu... Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Murmurai-je en me retournant, la tête baissée. Je ne veux pas sortir avec quelqu'un. Non, mauvaise façon de commencer. Enfin non. Je ne veux pas... Je ne veux pas que ça recommence. Admis-je, consciente du pourquoi être une vieille à chats n'était pas dérangeant. Mais... Tu... Tu ne me feras pas de mal, hein ?... C'était une question idiote. Je ne veux pas être une vieille à chats... Je... Ca me manque les... Les câlins. A nouveau, réflexion idiote. Une réflexion que j'allais pourtant continuer... Je veux t'en faire... Des... Des câlins...

Soufflant pour me donner du courage, je m'étais de nouveau approchée de lui pour m'arrêter bien plus proche, l'observant sans vraiment plus savoir quoi faire.

- Désolée... Je... Je n'aurais pas dû t'embrasser...

Car il semblait... Il ne bougeait plus. Je devais lui avoir fait peur. Je devais vraiment lui avoir fait peur... Et... Et je ne voulais pas lui faire peur. Je n'étais pas... Je ne réfléchissais pas et je commençais à avoir les larmes aux yeux, le stress montant davantage alors que l'idée de l'avoir blessé me blessait moi.

- Je suis désolée et... Et je... Mais... Mais être un vieux à chats c'est pas... Ce n'était pas ce qu'il croyait. Mais si je le dis... Mais c'était la vérité. Et il avait des sentiments, il l'avait dit. Mais moi, était-ce des sentiments ou... Qu'avais-je repoussé aussi fort que j'avais mis cette envie de contact sur l'amitié ?... C'était... Tu... Si je te le dis... Tu... J'avais... J'avais des sentiments pour... Pour Andrew mais c'est pas pareil... Je... Je me sens bien... Je veux... Je veux rester en sécurité. Je veux pas...

Je m'étais mise à trembler, légèrement. Si je lui disais, si j'admettais qu'il me plaisait, est-ce qu'il me trahirait ? Est-ce qu'il me vendrait à je ne savais quelle personne ? Est-ce que... Est-ce que j'aurais des problèmes ? Cette idée s'imposait à moi alors que je tentai désespérément de me reprendre, de ne pas lui imposer ça. Il n'était pas eux. Il... Il me l'avait déjà prouvé. Je le savais alors pourquoi j'avais peur ?

- Etre un vieux à chats c'est... C'est être avec moi. Avais-je fini par murmurer, la peur me tordant l'estomac. Mais... Mais tu n'as pas encore ton diplome et... Et j'ai peur que... Je ne veux pas que ça recommence... S'il te plait...

Parce que je n'étais toujours pas sûre de moi. Mais pas parce que je n'étais pas sûre que je l'appréciais vraiment. Seulement parce que j'avais peur de ce que quelque chose comme ça pourrait amener : tout sauf du bonheur.

Est-ce que c’était partagé ? Je n’avais pas réellement répondu à cette question, me concentrant sur moi, sur ma peur, sur le fait que je ne voulais pas que les choses recommencent. J’étais… J’étais égoïste et inconséquente. Encore une fois. Je ne devais pas… Il ne fallait pas que les choses… Non, non, non et non… Il était étudiant, je n’avais pas le droit et… Et il l’avait oublié et…

Il fallait que je me calme. Il fallait vraiment que je me calme alors que je m’étais mise à trembler, que mes paroles s’emmêlaient d’autant, que l’envie de pleurer prenait le dessus sur mon contrôle. J’avais peur, oui, mais c’était irrationnel. Je ne devais pas l’oublier. Complètement. Irrationnel. Et… Et après sa thèse. Rien avant. Rien. Il n’y aurait jamais rien avant. Mais qu’est-ce qu’il y aurait après ? Peu importait. Pas avant. Mais il s’excusait et… Il n’avait rien à s’excuser ! S’il y avait quelque chose, si j’avais provoqué ça chez lui c’était seulement parce que j’étais… Enfin c’était ma faute. Encore une fois.

- Je sais… Avais-je fini par articuler, séchant les larmes qui s’étaient échappées. C’est pas… J’avais soufflé. Du calme. Je devais me calmer.

J’avais pris quelques instants, fermant les yeux, respirant doucement, comptant, et recomptant jusqu’à ce que je sente ma voix un peu plus stable. J’avais alors rouvert les yeux, observant le jeune professeur en fronçant les sourcils.

- C’est ma faute… Enfin… J’avais secoué la tête. Je sais que… Que tu ne me feras pas de mal. Avais-je fini par reprendre. Mais… Mais c’est moi qui… A nouveau, je fronçai les sourcils pour me rasseoir, un peu plus près de lui.

Min-Hwan prenait les choses au premier degré. Je le savais. Alors… Alors je devais expliquer, je devais trouver les mots pour expliquer ma pensée et cesser de me perdre moi-même dans un flot de parole qui ne voulait rien dire.

- Je sais que tu ne me feras pas de mal, repris-je à nouveau. Mais… Mais j’ai quand même… Une… Une appréhension – car je ne voulais pas l’effrayer en parlant de peur quand bien même il avait trop du le comprendre. Je… La première fois que je suis tombée… Enfin que j’ai eu des sentiments pour quelqu’un, c’était Andrews, il y a deux ans et… Et il a fini par… C’est à cause de lui si… J’ai croisé des mangemorts, tentai-je d’expliquer factuellement. Et… Et après ça je me sentais pas bien et je ne voulais pas… Enfin… Si, je voulais sinon… Enfin sinon il y aurait pas eu Ayden, et… Et il était étudiant ici et… Et je l’ai… Il n’allait pas bien, il était… Il était… J’ai joué avec sa fragilité et… Les mots de Matthew Gimhae me revenaient bien trop facilement en tête. Je l’ai détourné de son avenir et… Et maintenant il était mort. Et je ne veux pas refaire ça, je… J’ai trop fait de mal déjà… Avais-je repris, baissant la tête, honteuse, plus qu’honteuse.

Au moins allait-il pouvoir reculer. Je l’avais embrassé, d’accord mais… Mais c’était tout et… Et rien ne se passerait. Rien du tout.

- Je ne veux pas que tout ça recommence… Avais-je alors soufflé. Et… Et les chats, eux, ne font pas ça. Une explication à ma décision initiale… Et… Et de toutes façons… Tu as le droit de dénoncer aussi ce que j’ai fait. Enfin… Les rares personnes au courant de ce que j’avais pu faire avec Ayden avait eu ce choix. Je n’avais supplié personne de me couvrir. Je ne le pouvais pas. Pas quand j’avais fauté, pas quand j’étais coupable. Alors… Tu vois, avais-je malgré tout repris dans un rire désolé. Ne dis plus jamais que tu n’es pas un bon professeur… Je suis la preuve de ce qu’est une mauvaise professeur. Alors… Alors ce n’est pas toi qui… Je… Je suis juste désolée de… Que quelqu’un comme toi soit attiré par moi.

A vrai dire, outre la peur de me faire trahir, outre la peur que tout recommence encore, que je sois renvoyée ou que savais-je d’autre, j’avais peur de lui faire du mal, comme j’en avais fait à Ayden Gimhae. J’avais peur que tout ça soit seulement à cause de mon hybridation peut-être, après tout, pourquoi Ayden me répétait-il qu’il ne voyait pas la vélane en moi si ce n’était finalement vraiment pas le cas ? Pourquoi Andrew devait-il prendre des potions ? Il devait y avoir un rapport. Il y en avait toujours eu un.

J’avais sursauté à son contact, levant la tête pour l’observer, surprise. Avoir des sentiments pour une professeur sans être capable de regarder un élève en face…

- Les élèves sont parfois plus effrayants que les professeurs… Avais-je tenté de plaisanter avant d’esquisser, malgré tout, un léger sourire. C’est toi qui dépasses tes peurs seul, je ne fais pas grand-chose… Repris-je à mi-voix en serrant sa main alors qu’il la retirait, me faisant légèrement froncer les sourcils.

Il avait connu Ayden ? A Mahoutokoro, oui et… Et j’avais rapidement baissé les yeux. Ce discours… Il… Il n’était pas celui que m’avait tenu Matthew. Absolument pas et… Oui… Enfin, oui… Ayden était quelqu’un sachant ce qu’il voulait, cela… C’était certain. Plus que certain même et… Oui, il n’aimait pas le refus, bien sûr, mais… Se considérait-il vraiment comme supérieur ? Au-dessus des lois peut-être mais… Mais rien… Les mots de Min-Hwan avaient bien trop de sens pour que je ne baisse pas encore davantage la tête, honteuse alors qu’il… Qu’il me faisait part de faits dont j’ignorais tout. Il voulait simplement quelque chose mais… Mais il disait tout le temps ne rien vouloir et…

- Il avait parlé d’enfants et de famille avec moi…

Et je m’en souvenais pour ne pas avoir été vraiment au courant de ce qu’il avait dit à sa famille. C’était son propre frère qui me l’avait appris, qui avait imaginé que c’était moi qui lui avais mis cette idée en tête.

- C’est pas… Logique. Tentai-je de remettre mes idées en ordre.

Pourquoi un garçon qui ne voulait qu’une chose voulait-il se projeter ? A moins que cela ne soit pour… Je m’étais vraiment faite avoir aussi avec lui ?... J’étais… Encore tombée dans un piège ? Le piège de quelqu’un dont la morale était à nouveau discutable ? Mais…

Mais moi je voulais seulement rendre tout le monde heureux et… J’avais de nouveau levé la tête alors qu’il me remerciait. J’étais fragile… Je l’étais encore… Et j’avais envie de pleurer. Mais je pleurais trop facilement, c’était un fait car ce qu’il me disait… A vrai dire j’avais l’impression qu’un poids venait de s’ôter de mes épaules, comme si… Comme si j’avais besoin d’entendre ça.

- Ne dis pas que tu n’es pas la bonne personne ou… Avais-je fini par souffler, reprenant sa main dans la mienne alors que mon regard se fixait enfin sur lui. Je… Tu viens d’expliquer pourquoi je me sentais bien avec toi… Et… Et pourquoi je ne me posais pas de questions…

Il cherchait toujours à me rassurer, quand il sentait que quelque chose n’allait pas, il tentait de me rassurer, il tentait toujours de comprendre les choses pour que je me sente bien et cela… Il l’avait fait dès lors qu’il avait accepté de m’approcher. Alors… Dire que j’étais rassurée était certainement… faux, ou du moins certainement trop… précoce mais… Mais je me sentais… Etrangement bien. Un bien qui m’avait fait légèrement sourire malgré mes yeux rougis.

- Après ta thèse… Je… On va travailler ta thèse et… Et après on… On avisera. Soufflai-je finalement. Mais… Je… Ok. Il fallait peut-être le lui dire, le lui admettre… Tu me plais. Avais-je fini par murmurer.

Pour une entrée en la matière, ce n’était pas… Génial. Mais c’était au moins honnête.

Il avait... Min-Hwan avait raison. Il avait reculé dès que sa famille s'en était mêlée. Dès que son frère s'était opposé, il avait fini par reculer, cherchant à peine à se battre alors... Alors pourquoi avait-il dis qu'il... Qu'il voulait une famille. Etait-ce seulement parce qu'il savait que j'en voulais ? Que cela me ferait croire en sa bonne foi ou... Ou était-il seulement... Capricieux ? Car c'était là le terme qu'il avait employé et... Et cela lui correspondait mais... Mais j'avais préféré mettre tout cela de côté, me concentrant sur une chose : le fait qu'il veuille m'aider, le fait qu'il le fasse malgré tout, même si c'était en plus parler d'une chose qui devrait m'être, malgré tout, reprochée, il trouvait des mots pour... Enfin... Pour me faire réfléchir à vrai dire. Et c'était peut-être, non, sûrement en cela que je me sentais bien avec lui.
Min-Hwan était factuel pour ce que je ne l'étais pas. Il était droit pour ce que je courbais facilement et même s'il avait peur... Il analysait les choses là où je ne faisais que les subir, sans chercher à... Me culpabiliser. Oui, voilà. Alors... Alors oui. Il était définitivement une bonne personne.

Alors... Alors d'abord sa thèse. Cette fois, les choses seront fait dans l'ordre et... Et cela me permettrait de réfléchir, pour une fois. Et à lui aussi qui semblait si mal à l'aise, ce qui se confirma d'ailleurs alors que je l'observai... Ouvertement paniquer.

- Min-Hwan... Avais-je murmuré sans grande réussite alors qu'il verbalisait sa panique.

Il avait effectivement commencé cette discussion, quoique, c'était moi qui étais venue mais... Mais malgré tout, qu'est-ce que cela changeait ? Il avait le droit de paniquer. Il l'avait dit, il ne savait pas alors... Alors c'était normal. Je me souvenais encore de mon incapacité à savoir quoi faire et quoi dire lorsque j'avait été face à Andrew la première fois, lorsqu'il avait voulu que l'on sorte ensemble, lorsqu'il avait deviné qu'il me plaisait.

- Min-Hwan. Répétai-je en attrapant son bras pour capter son regard. Juste... Avant qu'on parle du club... Si... Enfin ne te sens obligé de rien. Je veux dire... Même si ta thèse est passée, si tu... Si tu n'es pas à l'aise, je ne t'approcherais pas. Ou plus. Enfin... Il ne se passera rien. Sauf si tu le décides. Parce que si je n'étais pas vraiment - du tout - à l'aise à cet instant... Je maîtrisais mieux, beaucoup mieux ce genre de choses. Alors... Alors dis moi, qui s'est inscrit au club ? Soufflai-je dans un sourire rassurant, relâchant son bras pour mieux m'approcher de lui. D'ailleurs, j'avais une idée par rapport à ça ! De l'enthousiasme, de la chaleur, c'est ce que j'avais tenté de reprendre alors que je m'installais au bureau. Oh ! Non ! Attends !

Et sans attendre, je m'étais relevée, quittant la tour pour mieux revenir cinq minutes plus tard, à bout de souffle mais cette fois deux tasses de thé à la main.

- Tu veux pas demander ton déménagement au même étage que moi ? Avais-je articulé, déposant une tasse devant lui. J'ai bu ce qui t'étais prévu... M'excusai-je en explication. Mais maintenant on peut parler ! Alors, qui s'est inscrit ? Que je te donne les conseils pour les mater ! Ou pas. Je n'avais aucun conseil, seulement l'information de qui était perturbateur ou non. Et c'était finalement déjà ça.

Il n’était obligé de rien, c’était ce que j’avais voulu assurer, le rassurer aussi, en un sens. Je n’allais pas… Enfin… Je l’avais déjà fait, certes, mais je n’allais pas lui sauter dessus et… Et il n’aurait qu’à me dire stop. Enfin… Il était libre. Il serait toujours libre de choisir si je pouvais l’approcher ou pas. Mais ce n’était visiblement pas ce qu’il voulait. Du moins… Pas face à des sentiments qui ne disparaitrait pas alors que je lui offrais un léger sourire.

- On verra en temps voulu, assurai-je alors.

En attendant, il nous fallait revenir à ce qu’il connaissait, à ce qui n’allait pas lui faire peur… Et à ce qui n’allait pas m’effrayer non plus par la même occasion. Sauf que non. J’avais oublié une chose… Une chose qu’il fallait absolument que je répare et qui me força à quitter le bureau en quatrième vitesse pour revenir tout aussi vite… Mais épuisée. Pourquoi était-ce si haut par tous les mages ?! Son refus de déménager s’entendait cela dit alors que j’hochai la tête.

- J’admet que j’ai souvent envie de verrouiller mon bureau. Plaisantai-je. Mais je ne sais pas si c’est parce que je suis celle qui fait le moins peur entre le Professeur Nott et Hailey au même étage ou si c’est seulement parce qu’il y a toujours la cheminée allumée et du café chez moi.

Cela dit, au moins, je n’avais pas les élèves se bécotant. C’était déjà ça. Je crois que je les aurais trop rapidement séparés à leur goût. Quoiqu’au vu de la disposition de mon bureau, cela serait étrange… Ils fuyaient davantage la salle d’Histoire de la Magie qu’autre chose de toutes façons.

J’avais fin, cependant, par secouer la tête, un sourire aux lèvres, le souffle retrouvé après cette ascension de l’Everest.

- Ce n’est pas pareil. Je voulais te l’offrir. Si tu finis par en faire un, c’est que je ne t’en aurais pas offert. Alors il fallait que j’aille en chercher pour te l’offrir et… Je me perdais. Et voilà.

En attendant, il allait falloir voir qui avait décidé de venir au club d’astronomie. Contre qui allais-je devoir lui donner des conseils de matage ? Oui. Bon. Certes, il ne serait certainement pas convaincant en étant sévère ou autoritaire, mais tout de même.

- Mmh… Plissai-je les yeux. J’ai un doute sur lui… Pas tant sur le fait qu’il n’en est pas capable mais… Mais je te parierais ce que tu veux qu’il ne veut venir que pour quitter le château. Cela dit, si tu arrives à l’intéresser, je te promets que… Tu pourras me demander n’importe quoi ! Car cet élève était définitivement difficile à capter. Et je suis sûre que tu y arriveras. Repris-je néanmoins rapidement, craignant de lui faire peur.

Et le pire était peut-être que j’étais persuadée qu’il pourrait captiver cet élève un peu trop turbulant. Min-Hwan était passionné. Sa matière était vivante et il allait le leur montrer alors… Il n’y avait rien pour l’en empêcher. Il réussirait à tous les capter.

- D’ailleurs… Enfin non pas d’ailleurs mais… Mais je me demandais si tu accepterais quand même de venir manger avec moi. Enfin… Si… Si on peut se revoir un peu comme avant je veux dire… Car cela faisant tout de même un mois. Un piquenique. Que je n’aurais pas préparé, je te le promets, ça t’évitera de tomber malade. Ça te dirait ? Je connais un coin accessible à balais pour éviter le regard curieux des élèves et ça restera autour du lac noir. Et… Et tu n’auras qu’à me dire ce que tu préfères pour manger. Si ça te plait, du moins… Vraiment juste si ça te plait. Car je ne voulais certainement pas le forcer à la moindre chose.

- Je suis sûre que tu aurais pu avec Hailey, assurai-je dans un sourire. C’est une personne vraiment gentille, je te le promets.

Mais certainement un peu plus froide que moi, quoique ce n’était pas franchement difficile, tout Poudlard devait être plus froid que moi. Je l’avais d’ailleurs prouvé, certainement, en descendant et remontant les marches pour lui apporter le thé que je lui avais piqué. Mais le faire ici… A nouveau, je secouai la tête de gauche à droite.

- Non, non, répétai-je. Si je l’avais fait, je t’aurais offert ton propre thé, ça n’aurait pas compté. Là, je t’offre un thé qui n’est pas à toi, donc c’est un vrai cadeau.

Bon, un vrai plus ou moins, il ne venait que des cuisines, pas de quoi fouetter un chat. Mais c’était déjà cela de pris.
Quant au fait de le voir devenir autoritaire… Non, clairement, il ne le serait jamais. A la place, j’étais sûre d’une chose. A défaut de recadrer ses élèves, il saurait les intéresser. Min-Hwan était passionnant lorsqu’il parlait d’étoiles et cela même face à moi, qui n’y connaissais rien d’autre que le fait que cela brillait dans le ciel – j’admettais avoir oublier la plupart de mes cours de Collège.

Mais il y avait autre chose. A vrai dire, si j’étais venu le voir à la base, c’était pour une chose : il me manquait. Cela avait été difficile à admettre, mais Min-Hwan me manquait vraiment. Alors… Maintenant que les choses avaient été mises au clair et même si nous n’étions pas réellement plus avancés que cela au vu de ses études et du reste… Acceptait-il que l’on se retrouve à nouveau tous les deux, comme nous avions déjà pu le faire ? J’avais même proposé un piquenique, tentant de penser à tout jusqu’au fait de ne pas être vus des élèves, tant je connaissais leur propension à la rumeur et à l’énervement. Au moins, nous nous retrouverions au calme et… A Londres ?

J’avais cligné des yeux, surprise. Il voulait réellement aller à Londres ? Une capitale surpeuplée, pour être entouré de moldus et de sorciers en tout genre ? Il m’avait fallu quelques instants pour réagir alors qu’il parlait de visiter la ville. Mon visage s’illuminant d’un large sourire alors que j’hochai la tête.

- Avec plaisir ! m’exclamai-je. Je suis née à Londres ! Je connais la ville sur le bout des doigts !

Une chose, pourtant, m’inquiétait malgré tout alors que je l’observai avec attention sans perdre mon sourire tant cette idée m’avait fait plaisir.

- Mais tu es sûr que ça ira ? demandai-je alors. Enfin… Le piquenique, c’était pour que tu ne sois pas envahi de monde. Londres est peuplé. Je ne veux pas que… Enfin je ne veux pas que tu te sentes mal.

C’était la dernière chose que je voulais pour lui. Je voulais que l’on sorte, oui, que l’on passe du temps ensemble, oui, mais certainement pas au détriment de son bienêtre.

- Enfin je trouverais des coins moins peuplés, c’est promis, assurai-je malgré tout. Mais tu es sûr, hein ? Et il faudra que tu me dises si tu veux visiter des choses en particulier aussi, comme ça je créerais un parcours rien que pour toi !

Et cela serait en évitant le plus possible la foule, assurément.