J’avais hoché la tête, un sourire aux lèvres. Soit alors. Un test d’amitié. Je n’en étais pas franchement convaincue, ni même qu’il pourrait me dire bonjour en me serrant dans ses bras, mais si c’était plus facile pour lui… Sauf que non. Un contact lui avait fait fermer les yeux et je n’avais pas su ignorer, attrapant sa main dans la mienne, essayant de capter son attention de toutes les manières possibles alors qu’il arrivait à me faire sourire. Il voulait quand même visiter la ville… Je n’allais pas dire que cela me dérangeait, bien au contraire, mais je ne voulais pas qu’il force alors… il faudrait que je sois d’autant plus attentive, mais à nouveau, j’avais hoché la tête, acceptant ce qu’il accepterait.
Quant au reste… J’avais pu noter ce qu’était son plat préféré sans réussir à le prononcer…

- Il faudra que tu me l’écrives en phonétique… Soufflai-je tant la prononciation du coréen me semblait floue à l’entendre.

Et puis j’avais répondu à ses question, sur les chats d’abord, usant d’une expression qu’il ne connaissait pas. Comment lui expliquer… J’avais tenté mais… Ce n’était pas concluant, ce n’était pas l’expression exacte alors…

- Plus qu’une expression c’est… Plus un cliché. C’est… Si tu veux c’est une fille qui a renoncé à l’amour et à la cohabitation avec des êtres humains. Quelqu’un qui vit seule et recluse, en quelque sorte.

Ce qui me correspondait finalement bien. Plus qu’une dizaine de chats à adopter, vingt ans de plus, pas d’enfants et je serais la parfaite vieille fille à chats… ou la folle à chats, à choisir. Enfin. Ce n’était pas bien grave. Après tout, je m’étais fait une raison. Alors j’avais préféré reprendre sur les autres questions et notamment cette seule étoile dont je me rappelai pour les dents que je lui imaginais ce qui ne manqua pas d’amuser le futur professeur en Astronomie.

- Je serais capable de voir des dents partout si je commençais à me persuader qu’il y en a, m’amusai-je alors.

Mais nous étions enfin sortis du bus, me permettant de relâcher sa main pour m’en excuser et… Et j’avais eu raison. Il frottait sa main. Il… J’avais légèrement froncé les sourcils, me fustigeant intérieurement. J’aurais du trouver autre chose, lui faire tenir… Mon sac par exemple ? Je n’aurais jamais du lui prendre la main mais… Mais malgré tout… Il restait poli et surtout… Il m’avait protégé et cela, je n’avais que pu le remercier. Min-Hwan était un ange… Un ange particulièrement terre à terre alors que sa remarque m’arrachait un léger rire.

- Ca c’est plutôt une expression pour dire que tu es… Tu es génial. Plus que ça même.

Pour autant, il avait trouvé cela normal de me protéger et… Et non, ce n’était pas sa faute, j’avais d’ailleurs secoué la tête alors qu’il me disait de ne plus m’excuser mais…

- J’ai bien vu que ça te dérangeait. Après tout, il s’était frotté la main alors… Et puis… Les hommes ici ont une excuse. Ils n’ont même pas conscience de ce que je suis… Alors… Alors c’est à moi de faire avec, admis-je dans un sourire que je voulais rassurant.

Au détour de mes voyages j’avais vu beaucoup de choses, beaucoup d’hommes qui avaient tenté des choses, plus ou moins, certains plus respectueux que d’autres mais cela faisait finalement parti de ma malédiction quoique ma mère me renierait à m’entendre parler ainsi.

Dans tous les cas, il avait décidé d’aller dans les rues avant d’aviser pour ma proposition. Soit. Tant qu’il se sentait à l’aise et… J’avais de nouveau souri, plus lumineuse alors qu’il faisait attention à ce que je pourrais aimer.

- Ne t’en fais pas. Je suis pour tester tout ce que je ne connais pas en général. Assurai-je, malgré tout plus que ravie de pouvoir aller dans les rues de Séoul que je ne connaissais pas. Ça m’est même arrivée de commander des choses dans des restaurants sans savoir ce que je mangeais. Le seul problème étant que je serais à jamais incapable de savoir ce que j’ai déjà mangé.

En attendant, il fallait malgré tout avancer ! Sautillant légèrement sur place, plus enthousiaste que je ne l’avais alors été depuis que nous avions transplané, j’avais avancé en direction… Du hasard total, me retournant après quelques pas. J’étais définitivement dans mon élément, le sourire aux lèvres illuminant mon visage alors que je tendais la main vers Min-Hwan, lui faisant signe de me suivre.

- Puisque tu ne connais pas non plus, jouons à la roue du hasard et allons par là-bas. Désignai-je la rue choisie. Et je reste près de toi, mais pas trop. Comme ça tu…

Alors pourquoi je lui tendais la main ?...

- Pardon. Pas la main. Je… C’est idiot. Soufflai-je, les joues rouges. Mais je crois que tu as la peau trop douce pour que je n’ai pas envie de te la prendre, tentai-je de plaisanter pour toute explication… Avant de piquer une fard encore plus important. C’est pas ce que je voulais dire…. Me plaignis-je finalement.

Idiote. Définitivement idiote dès lors que je devais réfléchir à mes mouvements, à ma façon d’être et de me comporter. Il en valait pourtant bien la peine, plus que cela même tant il était gentil et attentionné avec moi… Alors c’était à moi de faire les efforts nécessaires pour qu’il soit à l’aise, à moi de faire attention à lui quand il faisait déjà attention à moi et…

- Oh ! Qu’est-ce que c’est que ça ?

Il y avait un stand, là, devant, avec des fruits qui semblaient… Glacés dans du sucre ? Une chance au moins dans ma bêtise que mon esprit savait voler d’un point à un autre dès lors que je trouvais où regarder.

- Ce sont comme des pommes d’amour ? Soufflai-je un peu perplexe.

Mais ça avait l’air bon, vraiment bon.

- Non, non, assurai-je dans un sourire, secouant la tête. C’est… C’est seulement en ce qui concerne les relations… Disons amoureuses. Une vieille fille à chat c’est juste une fille célibataire et qui n’intéresse plus grand monde vu qu’elle est entourée de bestioles à poils, traduisis-je de la manière la plus simple possible.

Et si moi j’étais ou allais devenir une folle à chats… Lui était définitivement un ange, ce qu’il réfuta, comme souvent devrais-je dire puisque cela lui paraissait normal… A croire que nous n’avions pas vraiment la même normalité mais… C’était finalement peut-être cela qui faisait que je me sentais en sécurité avec lui. Il me protégeait de manière normale, pour lui, sans me donner l’impression de faire un effort pour cela, du moins mis à part sa propension à ne pas être à l’aise avec le monde qui nous entourait. Mais ce n’était pas de mon fait, ce n’était pas parce qu’il me protégeait que cela arrivait, c’était une conséquence mais… Mais il ne me faisait pas porter la faute… Et… Et j’étais restée silencieuse, surprise même, de l’entendre autant parler, autant réfuter de nouveau le moindre de mes mots et…

- Andrew disait… J’avais secoué la tête, l’air perdu. Il disait le contraire. Du moins… Il avait besoin d’une potion pour résister alors…

Alors j’admettais ne jamais trop avoir réfléchi ainsi. J’étais une hybride, une sorte de monstre de séduction pour beaucoup. Ceux m’ayant attaqué l’avaient dit. J’étais… J’étais coupable et je n’avais jamais vraiment réfléchi plus loin. C’était finalement plus facile de me blâmer moi.

Enfin. Ce n’était pas là le plus important. Nous devions profiter de la ville et à nouveau, son attention me toucha. Mais j’étais capable d’avaler beaucoup de choses et… Ah. Oui. Peut être pas du trop pimenté.

- Alors mon estomac s’en remet entièrement à toi. Soufflai-je dans un sourire. C’est vrai que le Royaume Uni n’est pas franchement le pays du piment…

Autant dire que je n’en mangeais jamais. Pas depuis que j’avais arrêté de voyager. Et même alors, je n’avais jamais vraiment mangé épicé… Et tout cela finissait par me donner faim ! Alors, j’avais avancé, lui tendant la main… Avant de réagir à ce que j’estimais être une bêtise et… Sa main avait glissé dans la mienne, me figeant alors que je relevai les yeux sur lui. C’était… Etrange d’avoir… Bref. Secouant la tête, j’avais repris ma route, préférant me concentrer sur ce que je pouvais voir que sur la sensation de sa main dans la mienne et cela jusqu’à être attirée par un stand de fruits, un stand de « tangoulou » exactement. Des fruits glacés au sucre… Cela me donnait envie, bien évidemment et… Et mon regard s’était posé sur la main qui venait d’être lâchée. C’était… A nouveau, j’avais froncé les sourcils, attrapant ce qui m’était tendu avant d’esquisser un large sourire.

- Alors c’est le moment de te remettre à jour !

Et je devais admettre… C’était… Bon. Très bon. Vraiment bon. Et sucré, ce qui me plaisait d’autant. J’avais toujours largement préféré le sucre à tous les plats salés et cela se vit immédiatement sur mon visage, s’éclairant de satisfaction.

- Tu veux une fraise ? Proposai-je en tendant la brochette vers lui, sautillant sur place. C’est super bon ! J’aurais dû venir ici depuis très longtemps ! Comment est-ce que j’ai fait pour vivre sans ça ?!

Je n’exagérais pas. C’était VRAIMENT bon. Comme… Comme un nuage de sucre craquant sous la dent ! Et j’avais même fini par rire de ma réaction.

- Pardon. J’adore manger, admis-je. Et j’adore le sucre. Alors ces brochettes viennent de faire de moi la femme la plus heureuse du monde !

Quoiqu’il y avait peut être autre chose à manger… Plissant les yeux, j’avais observé autour de nous et… Du café. Là-bas. Il y avait un salon de thé. Alors sans réfléchir, j’avais attrapé la main de Min-Hwan pour le tirer avec moi vers la vitrine d’un salon de thé beaucoup trop mignon. C’était décidé ! Je voulais un café trop mignon. Entrant dans la boutique, le jeune professeur à ma suite, j’avais cependant fait face à un obstacle… La vendeuse ne parlait pas anglais… Ce qui m’obligea à me retourner vers le coréen, l’air désolée.

- Je voulais t’éviter de parler… Soufflai-je. Mais… je crois que je peux même pas commander un macchiato vanille sans toi…

Dans quel monde... Je ne pus que baisser la tête, honteuse de... A vrai dire, je ne savais pas vraiment de quoi j'étais honteuse, mais je l'étais. Il semblait pourtant tellement convaincu que... Que c'était faux et... Et je voulais le croire ! J'aurais réellement voulu le croire aussi facilement mais... Mais il me l'avait dit, souvent et...

- Ne t'énerve pas... Soufflai-je, fronçant les sourcils. De toutes façons, il est... Il a été arrêté. Tu as dû en entendre parler. Le professeur à Azkaban. Après m'avoir vendu à ses amis mangemorts...

Autant ne pas lui faire de dessin, il n'était pas vraiment difficile de comprendre pourquoi il avait fait cela, pourquoi il m'avait "culpabiliser" alors que le souvenir des agressions me faisait trembler comme de froid. Alors pourquoi y croire encore ? Pourquoi est-ce que je n'arrivais pas à m'éloigner de cette idée ?... Peut-être parce que le suivant avait été un étudiant que j'avais fait tomber dans mes filets, peut-être parce que mon comportement n'avait fait que prouver ce qu'il me disait et...
Et je ne devais pas tomber dans ces idées. Mon esprit se tourmentait de nouveau. Ce n'était pas le moment. Vraiment pas le moment. Non. Je voulais profiter, je voulais connaître cette nouvelle ville, apprendre à connaître aussi un peu plus Min-Hwan alors... J'avais préféré me concentrer sur autre chose et notamment ces brochettes sucrées absolument merveilleuses, tant pour les fraises que pour la mandarine que je piquai au coréen.

- Des sandwiches crème fouettée fraises ?

Cela... Ca m'intéressait. Ca m'intéressait vraiment. La vanille et les fraises étaient définitivement ce que je préférais alors si en plus je trouvai un café... Je n'allais pas me faire prier ! Oui. Sauf que. Je n'étais pas dans un pays anglophone et je m'étais rapidement retrouvée en difficulté, incapable de réellement me faire comprendre alors que j'avais pourtant voulu éviter un contact social à Min-Hwan. En vain. J'avais eu besoin de lui et j'en avais réellement été désolée alors qu'il récupérait notre commande pour nous permettre de nous installer dans un endroit tranquille de l'établissement.

- Des Kyongdane ? Tentai-je de reproduire avant de grimacer, un sourire malgré tout amusé au visage. Désolée... En plus de ne pas pouvoir t'éviter de parler à quelqu'un, je détruit littéralement ta langue. Je te promets pourtant que normalement je suis bonne en langues étrangères !

J'avais un accent, certes, mais j'arrivais souvent à reproduire les sons à défaut de parler beaucoup de langues. Je me contentais déjà de l'anglais, du français et de l'espagnol... J'allais donc devoir ajouter le coréen. Il allait falloir que je cherche des livres à Poudlard ou ailleurs pour cela. Enfin. Ce n'était pas encore la question alors que j'observais la commande. Oui, je me souvenais de ça et j'avais largement hoché la tête.

- C'était bon ! Assurai-je en souriant, attrapant les baguettes pour manger une partie d'une boulette avant d'hocher de nouveau la tête. C'est super bon ! Goûte !

J'étais impulsive, vraiment, et tellement peu narreuse que j'en oubliais le reste, lui tendant mes baguettes pour le laisser goûter à son tour sans penser au reste, au fait qu'il pourrait détester ce genre de choses. Mais cela me semblait naturel, peut-être même trop.

- D'ailleurs... Repris-je en plissant les yeux. Tu ne bois jamais de café ? Je te vois toujours avec un thé mais c'est une habitude ou c'est que tu n'aimes pas le café ? Et vous avez beaucoup de cafés aussi mignon qu'ici ? Et où est-ce qu'on pourra trouver les sandwiches dont tu m'as parlé ?  Est-ce que toi tu aimes ça ? Et est-ce que tu voudrais qu'on prenne des choses à ramener à Poudlard ? Et... Je m'étais soudain tue, grimaçant. Tu comprends pourquoi certains à Poudlard ont envie de me tuer ? Soufflai-je dans un léger rire. Désolée... Quand quelque chose m'intéresse, je pose souvent trop de questions.

Et il m'intéressait. Ce qu'il aimait, ce qu'il désirait m'intéressait... Malheureusement pour lui.

- Comment est-ce que tu le sais ? Soufflai-je un peu surprise. Je parle anglais, français et espagnol. Mon allemand est assez rouillé mais je peux peut être le comprendre. Mais aucune autre langue. Admis-je pour toute explication.

En attendant, nous avions à manger. Et des choses particulièrement bonnes, je devais l'admettre, au point que je lui avais tendu une partie de ma boulette pour qu'il y goûte et... Et on ne partageait pas sa nourriture ici ?... Il m'avait fallu quelques secondes de flottement pour devenir rouge, gênée de cet écart, reprenant mon bout de boulette et la mangeant précipitamment... Un peu trop précipitamment, même alors que je m'étouffai un coup, m'obligeant à boire une gorgée de café pour faire passer le tout.

- Désolée ! Arrivai-je à reprendre tout aussi précipitamment. Je ne voulais pas... Je ne savais pas ! Je... Pardon ! Je dois apprendre ta culture je crois...

Je ne réfléchissais pas assez lorsque je me sentais bien, lorsque j'étais avec des personnes que j'appréciais vraiment. Agissant naturellement, trop naturellement, je redevenais impulsive, irréfléchie même à cet instant... Idiote que je pouvais être à le gêner ainsi.

- C'est quelque chose que je fais trop facilement quand je me sens à l'aise... Avec ma famille ou mes amis proches et... Enfin ce n'est pas qu'on est si proches mais...

Mais je me sentais définitivement à l'aise avec lui. Sûrement trop pour ce qu'il pouvait supporter, du moins était-ce que je craignais. Alors j'avais repris avec des questions, beaucoup de questions, autant pour noyer ma gêne que parce que je voulais réellement connaître les réponses. Je voulais apprendre à le connaître, apprendre tout ce que je ne savais pas ici. Ce qui me poussa à m'excuser. Peut-être comprenait-il désormais pourquoi certains peinaient à me supporter... Ce qui l'avait fait rougir ? Qu'avais-je dit pour provoquer ça ? Mais au moins avait-il répondu. Le café, la nuit. D'accord. Donc le thé la journée. Je devais le noter. Il faudrait donc faire attention aux vitrines pour les sandwiches et on ramènerait des choses si j'en avais envie mais...

- Et toi ? Tu en as envie ? Insistai-je alors dans un sourire.

Car c'était une chose que je puisse avoir envie, mais qu'en était-il de lui ?

- Qu'est ce qui te ferait plaisir, là, maintenant ?

Nous étions chez lui et il ne connaissait pas la ville alors... Alors que désirait-il faire ? Que désirait-il avoir ou ramener ? Dans tous les cas, nous pourrions aller dans un Konbini pour avoir ce que je désirais... Ce qui m'arracha un sourire ravi alors que je profitai pleinement de mon café autant que de l'ambiance du lieu.

- Et est-ce que ça va ? Soufflai-je alors. Enfin... Pour le moment, tu ne te sens pas... Oppressé ou... Ou je ne sais pas ? J'avais froncé les sourcils. En fait... Qu'est ce que... Tu n'es pas obligé de répondre, bien sûr mais... Mais je me demandais ce que tu ressentais quand il y avait trop de gens ou... Ou quand je t'ai sauté dessus la première fois ? Je sais que tu es mal à l'aise mais qu'est-ce que tu ressens ? J'avais alors rapidement secoué la tête. Ce n'est pas... Enfin ce n'est pas juste pour savoir, je... Je me dis que peut-être on pourrait trouver comment contrebalancer ce que tu ressens. Enfin moi, pas vraiment, tu me supporteras pas une journée complète. Me permis-je de plaisanter. Et je n'ai pas l'orgueil d'imaginer que je pourrais vraiment t'aider, mais...

Mais j'avais réellement envie de l'aider, envie qu'il se sente bien, n'importe où. Il ne méritait pas d'être aussi mal à l'aise, de ne pas pouvoir profiter de tout ce que le monde pouvait offrir.

- Mais... Je vais sûrement un peu trop loin. Enfin, oublie ! Repris-je dans un sourire. Ton thé est bon ? Tu l'as pris à quoi ? Je n'ai pas compris ce que tu as dit. Evidemment.

J'étais capable de beaucoup de choses... Et surtout de faire des boulettes du genre. Il allait réellement falloir que je me penche sur les habitudes culturelles des coréens si je ne voulais plus gêner le pauvre Min-Hwan... Dans tous les cas, j'avais essayé de réagir, de reprendre le cours d'une conversation normale, réellement désolée pour l'erreur que j'avais risqué de faire et... Cela ne le dérangeait pas ? Mmh. Etait-ce réellement suffisant ?... Mais... Mais était-il aussi capable de me dire ce dont il avait envie ? Non. Visiblement pas. Ce qui m'avait arraché une légère moue. Comment faire pour lui faire plaisir s'il ne savait pas ce qui pouvait lui faire plaisir... La question me semblait inextricable, à vrai dire... Alors... Alors était-ce qu'il ne se sentait pas assez à l'aise pour imaginer quelque chose pouvant lui faire plaisir ? La question m'avait inquiétée, me poussant à le lui demander directement. Je voulais comprendre, je voulais trouver comment l'aider, comment le rendre à l'aise pour qu'il puisse avoir envie de quelque chose en particulier et... J'avais fini par reculer. Je prenais trop de place, encore, j'étais sûrement trop vive là où il semblait avoir besoin de calme et je parlais beaucoup trop pour tenter de noyer le poisson mais... Hein ? Son thé ? Et...

Je l'avais regardé, un peu interdite, mon regard tombant sur le mug tendu. Il... Partageait ?

- Tu es sûr ?... Question idiote alors que j'esquissai un sourire. Merci...

Prenant délicatement son mug, j'avais goûté à son thé, une petite lippée, juste suffisamment pour avoir le goût mais pas trop pour ne pas réellement gêner alors que j'hochai largement la tête.

- C'est bon ! Approuvai-je presque surprise. Je n'avais jamais bu du giseng mais c'est vraiment bon ! Mais cela n'empêchait pas une chose. Et tu n'es pas obligé de faire des efforts comme ça. Soufflai-je dans un sourire réellement attendri par ce geste. Ce n'est pas ton habitude de partager alors... Alors ne t'oblige pas à le faire. D'autant plus que nous sommes chez toi ici. C'est à moi de m'adapter ! Décrétai-je dans un nouveau sourire sincère.

Et si j'avais pensé que ma dernière question "changement de sujet" avait fonctionné... Je fus rapidement surprise de l'inverse. Min-Hwan avait repris parole et... Je lui donnais du courage ? Comment ? Pourquoi ? Mais je n'avais pas vraiment eu l'occasion de comprendre, il avait continué. Et j'étais restée silencieuse, soudain beaucoup plus sérieuse, le regard figé sur lui, attentive à ses mots qui... Je n'avais pu m'empêcher de froncer les sourcils, de paraître réellement touchée par ce que j'entendais. Plus transparente que beaucoup de personnes, ce que j'entendais me touchait réellement. Il avait été malmené, tant chez les moldus que chez les sorciers et... Et il n'avait plus voulu causer de tort à ses parents.
Mais penser à ce genre de choses quand je lui avais sauté dessus ? Mon regard m'avait sûrement trahi : je ne m'y étais réellement pas attendu tant ce genre de choses m'était complètement inconnu. Quant à la suite... J'avais mis quelques instants pour réfléchir. Je ne pouvais pas me permettre d'être impulsive, pas face à lui, pas maintenant mais... Que dire ?...

- Je ne suis pas psychologue, prévins-je pour commencer. Et Venus est sûrement vraiment meilleure que moi là-dedans même si je voulais essayer. J'étais bien trop émotionnelle pour être bonne psychologue, mais ce n'était pas là ce que je voulais. Alors, si tu veux bien, je vais te dire ce que moi je pense. Enfin... Pas sur ce que tu as vécu. Enfin si mais... Mais tu es tombé sur des êtres humains qui n'ont d'humains que le nom. Soufflai-je plus doucement dans une regard encourageant. Tu n'es pas... Différent. Enfin... Tout le monde l'est surtout. Et c'est ça qui est bien. Tu es toi. Et je te promets que je me suis jamais demandé si tu allais me décevoir. En fait... En fait je voulais juste t'accueillir comme il se doit et te montrer qu'on était accueillant et ouverts aux nouveaux arrivants parce que... Enfin je sais que ça peut être effrayant d'arriver sans connaître personne. Et... Et aujourd'hui, je suis convaincue que tu n'es pas quelqu'un qui déçoit, ou qui me décevra. Tu es entier et... Enfin... Tu es quelqu'un de bien, tu es attentionné, attentif, tu fais même trop d'efforts pour t'adapter. Soufflai-je dans un léger rire. C'est normal que tu aies peur et... Et je suis vraiment désolée de ne pas avoir pris cette possibilité en compte. J'aurais dû... Je suis trop impulsive. Enfin je l'avais été sur certains points. Aujourd'hui... Certaines choses avaient changé. Mais ce que je peux t'assurer c'est que tu as beaucoup de choses à apporter aux autres. Enfin... Tu es intelligent, très intelligent, tu es passionné et d'ailleurs tu es passionnant quand tu parles des étoiles, et c'est quelqu'un qui n'y connaît rien qui te le dit ! A nouveau, j'avais légèrement ri. Tu es gentil, tu es attentionné et... On se sent en sécurité avec toi. Même si tu as peur des gens, même si tu ne te sens pas à l'aise, moi je me sens en sécurité, où qu'on soit et... Et même si j'ai eu peur là-bas, je me sentais pas seule. Et je suis sûre qu'il y a autres choses ! Je suis que moi, je peux pas tout voir, mais c'est parce que je sais que tu es toi, que je peux te faire confiance et que tu es un très bon professeur que je veux encore plus te connaître. Alors...

J'avais souri, sincèrement, tendrement presque en me penchant vers lui pour attraper sa main, pour appuyer ce que j'étais en train de dire et capter complètement son regard.

- Je suis pas sûre de pouvoir réellement aider ou... Enfin je suis que moi, justement, mais... Mais si ça peut aider... Si tu es avec moi, où qu'on soit, je te promets qu'il ne t'arrivera rien. Personne ne s'en prendra jamais à toi. Enfin... Je les en empêcherais et... Et on t'apprendra à combattre les sales enfoirés. Et si tu veux que je transforme ceux qui s'en sont pris à toi en cochonnet, je peux le faire ! Plaisantai-je même. Je suis sûre que Marcus m'aidera à trouver les sorts ! Ou on demandera à Elora de les balancer de son balai pendant un cours de vol ! Ou... Ou à Hailey de les enfermer dans une malle à épouvantard ! A nouveau j'avais ri. Mais tu n'es pas seul pour combattre tout ça et... Et moi je suis là, toujours. D'accord ?

J'étais pas franchement convaincue de ce que je disais, de ce que j'avançais là mais... Mais ça me semblait réellement important de le lui dire. Il n'était pas seul et c'était injuste, tout était injuste, et ça m'énervait d'ailleurs en un sens mais... C'était pas le plus important. Il devait surtout apprendre quelle était sa valeur. Et il en avait. Beaucoup.

- On a qu’à dire que tu ne l’es pas assez et que je le suis beaucoup trop. Plaisantai-je alors avant de continuer.

Oui. Il était intelligent, passionné et même passionnant, cela… Ca se voyait comme le nez au milieu de la figure, quant aux élèves…

- Ne les prend pas en compte. La moitié ne comprend même pas la signification de leur propre maison et l’autre moitié se pense plus compétents que nous dans nos propres matières.

Encore une fois, c’était une plaisanterie… Mais une plaisanterie teintée d’une certaine vérité, il fallait l’admettre. Alors clairement, leur vision ne devait en rien jouer dans la balance. D’ailleurs, aucune vision ne le devrait mais… S’il en fallait une alors je devais le lui dire : je me sentais en sécurité avec lui. J’avais confiance en lui, une preuve que c’était quelqu’un de bien si l’on taisait le fait que je faisais beaucoup trop confiance beaucoup trop vite.
Ainsi lui avais-je promis de le protéger, de lui apprendre à se défendre et même de le venger… Ou pas. Soit. Mais je n’eus qu’un « ok » … Ok, qu’est-ce que ça voulait dire ? Il était d’accord ou j’étais à nouveau en train de le gêner ? Mais qu’est-ce qui l’avait gêné ? Mes mots ? Ma… Mince ! Ma main. Retirant précipitamment mes mains de la sienne, j’avais toussoté, de nouveau gêné. S’il nous fallait une preuve de mon manque de réflexion, nous l’avions.

- Est-ce que j’ai dit quelque chose de mal ? Avais-je malgré tout demandé, inquiète tant je ne voulais pas le blesser.

Mais il avait la tête basse et… Hein ?
J’avais cligné les yeux, un peu surprise. Ça valait pour moi ? Mais… Ce n’était pas pareil, pas du tout pareil ! Déjà, lui, il avait vécu des choses horribles sans aucune raison. Ensuite, cela durait depuis qu’il était enfant. Et il avait tout quitté pour arriver dans un pays horrible aux gens qui lui sautaient dessus sans raison alors… Alors ce n’était vraiment pas pareil.

- La différence tient au fait que tu es un sor… humain, car mieux valait éviter les termes étranges chez les Moldus quoique cela reste la vérité, et que je n’en suis même pas une entièrement. Soufflai-je à mi-voix. Certains humains ne comprendraient même pas que tu m’adresses la parole. A ces mots, j’avais esquissé un sourire, comme si cela ne m’atteignait pas. J’ai eu une enfance joyeuse. Avant Poudlard, ma mère nous faisait l’école à la maison. J’ai jamais été… Harcelée ou autre. Je ne cherchais pas non plus le contact, j’ai toujours préféré lire que sortir. Pour ne pas dire que j’avais peur de ce que j’étais, une chose que ma mère n’avait jamais compris. Mais tout le monde a toujours été… Disons à défaut d’être adorables, au moins respectueux… Alors… Ce n’est pas vraiment la même chose. Soufflai-je.

Et j’avais l’impression de trouver des excuses, comme si rien ne sonnait véritablement bien. Pourtant, j’en étais convaincue… Presque. Presque car lui n’avait pas agi comme les autres. Lui qui était un homme, qui aurait dû… Enfin… Qu’aurait-il dû faire, finalement ? Je finissais par en douter moi-même alors que nous terminions boissons et boulettes dont j’avais oublié le nom.

- Alors… Vu qu’on ne connait pas la ville ni toi ni moi… Et vu que tu es en sécurité avec moi… Suis moi !

J’avais esquissé un sourire, me retenant de reprendre sa main dans la mienne pour avancer, pour l’attendre et nous retrouver de nouveau dans la rue. Choisissant de nouveau une rue au hasard, je lui avais adressé un sourire rassurant et… Etais-je trop loin de lui ? Ou pas assez ? Oh. Par là ! Un bruit m’avait attiré, autant qu’une petite foule d’ailleurs et un instant j’avais hésité. Cela serait peut-être trop pour lui mais… Mais autant lui prouver que je disais vrai, qu’il ne lui arriverait rien. Alors, après une énième hésitation, encore, j’avais cette fois repris sa main, la serrant dans la mienne, tentant de paraître rassurante.

- Tu me dis si c’est trop. Avais-je soufflé. On s’en ira tout de suite.

L’attirant bien plus doucement qu’avant, nous avions rejoint cette petite foule qui s’attroupait autour d’une chanteuse plutôt douée, il fallait l’admettre. Mais si mon regard était attiré par la jeune femme, si mon sourire indiquait combien j’étais attentive à ce qu’elle faisait et combien cela me plaisait, ma main, elle, tentait de s’imposait à Min-Hwan, comme pour lui souffler muettement que j’étais là, que j’étais vraiment là même si quelque chose avait mon attention du moment.

- Tu aimes la musique ? Avais-je alors demandé, me penchant un peu vers lui pour le laisser m’entendre.

Voilà une question que je ne lui avais pas encore posé.

Personne n’avait jamais voulu le protéger ? J’avais été un peu surprise, je l’admettais. Après tout, il avait au moins ses parents, non ? En quoi agissais-je différemment d’autres ? Enfin… Ce que je faisais là n’était que du bon sens, de l’humanité et de la bienveillance. Oui, voilà, ce n’était que ça qui me poussait à me donner envie de l’aider…

- Alors… Je suppose qu’il faut une première fois à tout et que je serais la première d’une longue liste ! Décrétai-je dans un sourire rassurant.

Ce n’était pas normal que personne ne l’ait fait avant moi. Alors ça ne resterait certainement pas ainsi longtemps ! Et puis bientôt, il aurait Elora qui protégeait tout le monde, et puis il y avait Venus… Elle était sa psychomage mais je savais qu’on pouvait avoir confiance en elle aussi. Et puis tous les professeurs de Poudlard seraient là pour lui… Bon, plus ou moins, certains me faisaient encore un peu peur en un sens. Mais nous étions soudés, cela, je n’en doutais pas.

Pour autant, il y avait une différence entre lui et moi, une différence qui tenait à notre sang. Même né-moldu, il restait un sorcier humain. Moi… J’étais autre chose. Une chose qui, d’ailleurs, le mettait mal à l’aise.

- C’est parce qu’ils ne te connaissent pas et ne t’ont jamais vu parler des étoiles. Assurai-je alors.

Car ne pas comprendre pourquoi il enseignait… C’était refuser de voir combien il pouvait aimer ces loupiotes dans le ciel, définitivement.
Pourtant, avait-il repris, je souffrais des mêmes choses. Était-ce réellement les mêmes choses et… Et j’avais baissé la tête. La trahison était-elle douloureuse ? Oui. Je ne pouvais pas vraiment le nier. J’avais peur de faire confiance. J’avais peur des hommes. J’avais commencé à avoir peur de beaucoup de choses après ce qu’avait fait Andrew. Quant à Ayden… Il n’avait en un sens fait que me prouver le pouvoir que je pouvais avoir, sans même le vouloir, sans être responsable de rien tant je l’étais moi. Et il m’avait aussi prouvé combien je pouvais être une mauvaise personne alors… Alors ce n’était pas vraiment la même chose. Moi, j’étais coupable de certaines choses. Lui n’avait été que victime.

- L’important c’est de s’en sortir à un moment, non ? Avais-je préféré rétorquer.

Me battre contre ne servirait à rien. Je n’en avais même pas envie. Mais je pouvais au moins dire cette vérité. Et l’on s’en sortait. En ayant des amis pour lui, ou en devenant une vieille fille à chats pour moi. Dans un sens comme dans l’autre, le mieux était de ne plus être trahis, ou de ne plus être harcelé. Non ?

Nous avions finalement terminé ce « goûter » improvisé pour quitter les lieux, pour aller un peu au hasard des rues puisque nous ne connaissions rien. Qu’il me fasse confiance. C’était un peu ça l’idée. Une idée farfelue qui m’avait mené jusqu’à un groupe de moldus entourant une chanteuse. Sa main dans la mienne comme pour appuyer mes dires, je lui avais donné la consigne de me dire si cela n’allait pas. Nous partirions dès lors qu’il ne se sentirait pas bien, même quelques secondes après. Pour autant, je n’avais pu qu’admettre que la musique était agréable, que la voix de la jeune femme l’était tout autant alors que mon sourire s’élargissait et… Et aimait-il la musique, lui ?
Il n’en écoutait pas, préférant le calme. Cela lui ressemblait bien, finalement. Et puis les étoiles étaient silencieuses, là où l’Histoire faisait en général grand bruit.

- Au moins le calme permet sûrement plus de concentration, approuvai-je en hochant la tête, sérieusement.

Il y avait des points positifs et négatifs à la musique, définitivement et je comprenais ceux qui n’en écoutaient pas, mais moi…

- Chez mes parents, il y a toujours de la musique. Expliquai-je. Alors… Je suppose que grandir là-dedans m’a fait aimer ça. Mon père n’en écoute jamais et râle tout le temps contre ce « bruit », mais ma mère ne sait pas faire sans. Elle jouait même de la guitare plus jeune même si j’ai du mal à l’imaginer en faire, admis-je dans un rire, mes yeux fixés sur la chanteuse. Mais j’aime beaucoup ça. La musique me détend souvent…

Pour preuve, j’étais réellement sereine, au point de ne même pas me rendre compte que je parlais peut-être un peu trop, et c’était forcément dû à la musique, non ? Enfin… j’avais au moins fini par tourner les yeux vers Min-Hwan et… Et j’avais rapidement froncé les sourcils. Il était crispé. Mais pourquoi ne me disait-il rien ?
Me retournant complètement vers lui, j’avais glissé ma deuxième main dans la sienne, tentant d’attirer toute son attention.

- Min-Hwan ? Ça va ?

Evidemment que non ça n’allait pas… Quelle question.

- Suis-moi.

Il n’avait, de toutes les manières, pas vraiment le choix alors que je l’attirai plus loin, ne lâchant qu’une seule de ses mains, dans un petit parc où il semblait y avoir moins de moldus, sur un banc un peu à l’écart.

- Pourquoi tu m’as pas dit si ça n’allait pas ? Car son visage ne pouvait pas vraiment me détromper. Si tu te sens mal on rentre, on va quelque part sans personne. Rappelai-je alors, vraiment inquiète alors que je glissai ma main sur son bras. Excuse-moi… J’aurais dû imaginer que trop de gens comme ça…

Je n’aurais pas dû le pousser à me suivre. Lui reprocher, quand bien même le mot n’était pas exact, de ne rien m’avoir dit était hypocrite. C’était moi qui l’avais poussé à s’approcher d’autant de gens. J’étais la seule coupable.

- Normalement, je fais des câlins à mes proches quand ils ne vont pas bien pour les rassurer, admis-je en pensant à Elora ou Venus ou même à mon frère. Mais là… Je ne sais pas trop quoi faire… Tu… Tu veux que j’aille te chercher un verre d’eau ? Ou… Un café ? Non, un thé ? Ou tu veux rentrer peut-être ? Tout ce que tu voudras… Parce que je m’en voulais vraiment.

C'était bon ? Comment est-ce que ça pouvait être bon alors qu'il semblait si crispé ? Non ce n'était pas parce qu'il n'était pas crispé, c'était parce qu'il venait de faire une chose qu'il n'avait jamais fait auparavant ; un fait qui m'avait arraché un sourire mi-désolé, mi-fier. S'il avait réussi quelque chose... C'était... C'était une bonne chose alors, non ? Et puis il n'avait rien dit car en plus d'être plus simple, j'avais eu l'air heureuse... Une pointe de culpabilité venait de piquer mon coeur avant qu'elle ne soit remplacée par... A vrai dire je n'en savais trop rien. De la reconnaissance peut-être ? Rares avaient été les personnes ayant fait preuve d'autant d'efforts pour moi...

Mais il devait apprendre pour continuer à progresser... C'était vrai mais... Mais peut-être que j'avais été un peu trop fort, non ? J'aurais pu trouver quelque chose d'autre, avec moins de monde, moins proches... Mais il avait voulu me faire plaisir et... Et pourquoi est-ce qu'il était aussi gentil avec moi ?... Sa gentillesse, ses efforts me touchaient, vraiment. Min-Hwan était attentif et attentionné, mais pourquoi ?... Moi, je n'avais fait que vouloir l'aider, que profiter aussi de son savoir tant il pouvait être intéressant quand il parlait des étoiles. Qu'avais-je, moi, à lui apporter ? La musique ? Il n'aimait pas vraiment cela et à part pianoter, je ne savais pas faire grand chose... Alors l'aider à approcher les autres ? Mais si c'était pour le stresser... Mais s'il disait le contraire, enfin qu'il n'était pas si angoissé au point de ne pas le tenir... Mais... Mais je devais arrêter. Je réfléchissais beaucoup trop alors que Min-Hwan me proposait d'y retourner avant de rentrer. Un instant, je l'avais observé. Accepter ou non ?... J'avais fini par hocher la tête/

- Tu me promets que tu me le diras, hein ? Insistai-je avant de me relever, un sourire rassurant et enthousiaste aux lèvres.

Je ne devais pas douter. Je devais lui faire confiance. Min-Hwan se connaissait bien plus que je ne le connaissais. Il devait savoir où étaient ses limites et moi... Je n'étais que là pour l'aider, que pour l'accompagner dans ce cas. Me penchant, j'avais alors récupéré sa main pour l'attirer avec moi, un peu plus loin que je nous avais conduit tout à l'heure, j'étais malgré tout restée attentive à ce qui nous entourait, le faisant bouger dans des endroits un peu moins peuplé dès lors que la foule commençait à s'attrouper et cela jusqu'à ce que quatre chansons soient finies. Applaudissant avec le plus grand des enthousiasmes tant j'étais ravie d'avoir pu écouter la jeune moldue, j'avais fini par me retourner vers le professeur d'Astronomie.

- Viens !

L'attirant à ma suite, j'avais repéré rapidement une ruelle, fendant la foule tout aussi vite pour lui éviter davantage d'angoisse avant de transplaner directement à Pré-Au-Lard dès lors que nous fûmes hors de vision des moldus. Le relâchant dès lors, j'avais levé les yeux vers le ciel, un sourire serein aux lèvres avant de me retourner vers lui.

- Merci... Secouant la tête, j'avais rapidement repris. Merci pour les efforts que tu fais, juste pour... Pour qu'on fasse quelque chose que j'aime et pour que je me sente bien... Personne n'en avait jamais fait autant... Et en... En me respectant autant et... Et merci, vraiment... Murmurai-je. Désolée d'avoir dû t'obliger à arrêter un peu trop vite notre tour des lieux... Mais... Mais on retournera en Amérique du Sud pour terminer de vérifier les lieux. Moi aussi je dois faire des efforts. Ce n'est pas juste sinon. Assurai-je. Mais vraiment, merci... Ca a été une soirée... Enfin j'ai adoré.

Mon sourire s'était davantage agrandi alors que je reculai d'un pas, lui rendant un tant soit peu sa liberté et son air que je lui avais un peu trop pris ces dernières heures.