Je suis le premier né de Ruang Narkhirunkanok et Thong Thaem Boonliang. Fils d'une histoire d'amour tragique, je suis né dans un désir commun, dans une union heureuse que mes parents avaient ainsi créé. Rapidement suivi d'un frère, Jatukamramthep, appelé James, j'ai grandi heureux et entouré jusqu'à mes sept ans et ma rentrée à Mahoutokoro. Héritier d'une famille riche et prospère, je n'imaginais pas que les choses puissent changer et surtout, je n'imaginais pas que nous puissions avoir autant d'ennemis. Je le découvris un mois après ma première rentrée, lorsque je rentrai le soir dans notre demeure familiale, accompagné de notre nourrice. Mon père était là. Mon frère contre sa jambe. Et ma mère...

J'étais jeune. Je n'avais pas tout compris à l'époque, seulement que je ne la verrais plus, qu'elle n'était plus là. Ce fut ainsi mon père qui s'occupa de nous. Il nous aimait, bien sûr, mais l'amour maternel nous manquait. Plus que tout. Devenu plus froid, mon père ne savait nous apporter ce sentiment de bien être, de sérénité complète que Maman nous accordait. Notre éducation fut pour autant sans défaut. Et ma scolarité alla de paire avec ce fait...

Ma mère décédée, je pensais que rien ne pourrait aller pire, que nous avions déjà toucher le fond. Quelle idée. J'étais le fils héritier. Mon frère était le second. Nous le savions. Mais nous n'avions pas été préparé. J'avais neuf ans lorsqu'à nouveau, ma vie vacilla. Nous avions rejoins notre nourrice, celle qui nous permettait de rentrer chez nous chaque soir, aux abords du Japon. Enfin... Nous devions la rejoindre. Car ce n'était pas elle qui nous attendait mais un sorcier inconnu. Et... Plus rien.
Lorsque je me réveillai, j'étais chez moi, mon frère en pleurs. Que s'était-il passé ? Clignant des yeux, j'avais rapidement figé sur place, observant mon frère, mon père et... Qu'est-ce que ?... Je... J'avais pleuré. M'effondrant soudainement comme jamais je l'avais fait. Quelque chose n'allait pas, je le savais, je le sentais et surtout je le voyais. Enfin... Je ne voyais plus. Plus comme avant. Et j'avais eu peur. Du haut de mes neuf ans, je n'avais pas compris mais mon père oui. Il connaissait cette malédiction, celle qui m'avait frappé et qui m'avait privé d'une partie de ma vue, des couleurs. Insidieuse, il ne s'agissait pas de tuer, seulement de faire passer un message : nous n'étions pas intouchable.

Les années passèrent alors sans que rien ne se passe véritablement. J'avais appris à vivre avec ce qui m'avait été gracieusement "offerts", découvrant rapidement qu'outre la vue, l'odorat m'avait été enlevé. Une horreur pour un garçon ayant aimé les odeurs sucrées, mais une habitude à prendre qui m'enleva une certaine joie de vivre, il fallut l'admettre. Bon élève, j'avais appris quelle était ma place et surtout quelle était la place de ma famille. Une famille de sang-mêlé qui ne voulaient rien d'autre que le pouvoir, que trouver sa place au sein des plus grands. Toujours arrêté par ce plafond de verre qu'était notre sang, nous n'avions de cesse de vouloir le dépasser, de vouloir nous dépasser et cela commençait par nos entreprises, par nos imports mondiaux. L'un de mes cousins avaient déjà été envoyé en Amérique, un autre en Afrique et moi... J'étais destiné à autre chose, à un continent plus vieux qui demanderait plus d'adaptation que d'autres. L'Europe.

Un fait que je n'ignorais plus dès l'âge de 15 ans. Je ne resterais pas en Asie. Inutile, donc, de tisser de nouveaux liens, hormis peut-être pour les affaires. Mais des amis ? A quoi bon. Je n'aurais pas le temps de les voir à l'autre bout du monde. Je m'en étais pourtant fait... Mais plus ? Non. Ils resteraient mon minimum.
Je m'étais ainsi naturellement dirigé vers des études de commerce. Cela me plaisait-il ? A vrai dire... Oui. J'étais à l'aise avec les affaires, à l'aise pour gérer à la place de mon père lorsque ce dernier était en déplacement. A l'aise pour diriger et pour administrer. Une chance lorsque la vie m'y destinait. Et j'eus ainsi mon diplôme à 22 ans, avec un an d'avance, une année ayant été sautée de par mes résultats.

Quittant l'école, enfin, j'avais rejoins mon père dans ses affaires, le suppléant, faisant mes preuves auprès de lui, auprès de nos hommes jusqu'à ce qu'il ne décide qu'il était temps. J'avais suffisamment appris, j'étais suffisamment prêt, entraîné et capable de diriger autant que d'annihiler nos obstacles.

Et je partis. J'avais alors 25 ans.

Je n'avais pas pris mon frère dans mes bras. Je n'avais pas embrassé mon père. Rien. Je n'avais, à vrai dire, même pas parlé, l'écoutant, lui, me rappeler mon rôle, mon devoir et le fait que ma mère voudrait que je la venge. Oui... La venger... Depuis mon enfance, nous n'en avions jamais reparlé. Mais sûrement avait-il estimé que moi, loin d'ici, il serait de bon ton de m'expliquer, de ne plus me cacher que ma mère avait été tuée par des moldus désireux de mettre un terme à notre entreprise. Des moldus... Baissant les yeux, je n'avais rien répondu. Etait-ce pour cela que mon père nous avait toujours empêché de nous approcher d'eux ? Je n'aurais pas la réponse à cette question et... Finalement... Je ne la désirais pas. Glissant cette information, cette haine soudaine que je ressentais, au fond de mon esprit, j'étais alors parti en portoloin, catapulté dans un pays que je ne connaissais pas, rejoignant un ami proche de mon père qui devait me former et me partager la culture anglaise. Mon devoir ? Créer une filiale de l'entreprise familiale pour s'installer en Europe, à commencer par l'Angleterre. Et pour cela, tous les moyens seraient bons.

Et tous les moyens furent bons. Si les débuts furent compliqués, la culture m'étant bien trop étrangère pour m'y habituer aussi vite que nous l'avions prévus, j'avais fini par prendre mes marques, par m'entourer d'hommes de confiance ou tout du moins je l'espérais. Et à l'aube de mes 27 ans, mon entreprise avait grandi. J'avais désormais des fonds propres et aucun besoin de demander un appui financier à mon père. J'étais indépendant. L'entreprise écran fonctionnait. J'avais de grands noms, en partie amis de mon père ou devenus mes collaborateurs, en clients, me permettant de développer alors davantage mon commerce, jusqu'au sein même de Sainte Mangouste à qui je fournissait meubles et matériels. Quant à mon trafic... il florissait. Et cela notamment dans les baguettes au coeur rare, à vrai dire, autant que dans les animaux dangereux ou les elfes de maison. D'humeur généreuse, j'avais même pris "coeur" à aider les plus faibles, à rallier des hommes à notre cause par l'argent. Le prêt sur gage fonctionnait... Du moins tant que mes emprunteurs se rappelaient que les bons comptes faisaient les bons amis.

Je suis ainsi aujourd'hui à la tête de la filiale Européenne avec la confiance de mon père. Désireux de m'intégrer au sein de la communauté sang pur, au sein des puissants, j'ai rejoint Abadone il y a peu. Une femme puissante, sans nul doute, qui pourrait me servir autant que ses propos me semblaient véridiques et qui répondaient à ce que j'avais enfoui il y avait de cela des années.
Mettant une partie de mon commerce à son service, elle m'avait apporté des liens, des clients aussi, et des emprunteurs. Un juste retour des choses lorsque je lui fournissais gardes, elfes et autres matériels. Un retour des choses que je compte aujourd'hui continuer autant que je désire faire prospérer mon entreprise. Mon prochain but ? Poudlard. N'ont-ils pas, après tout, eux aussi besoin de meubles ?

Pseudo : Elenwe

Age : 30 X.X

Comment as-tu connu le forum ? Je suis la commode au fond de la pièce, oui oui, celle sur qui vous posez vos clés en arrivant

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