Les vacances d’été sont terminées et les cours peuvent recommencer. Quoi de mieux qu’un banquet pour bien commencer l’année ? Alors que je m’attendais à un moment festif, il semblerait que tout ne soit pas fait pour se passer comme prévu. Le repas à peine commencé qu’un brouillard épais envahit la salle avant de disparaître. Que se passe-t-il ? La blague d’un élève ? D’un professeur ? Aucune idée.

Soudain, un hurlement. Je regarde autour de moi et je crois que j’ai changé de place dans cette grande salle, je sens quelque chose de bizarre sans vraiment savoir ce que c’est. Le brouhaha reprend, la panique règne dans la salle. Il semblerait que certains esprits aient changé de corps et… Baissant la tête pour me regarder, je constate que non, je ne porte plus les mêmes vêtements et que du corps d’une femme je me sois retrouvé dans celui d’un homme. Je me tapote le dessus de la tête, j’ai effectivement des cheveux bien plus courts aussi. Pas de doute, je ne suis plus dans mon corps…

Bon… Gardons notre calme, il n’y a pas mort d’homme par contre ça va devenir compliqué de faire cours dans cette configuration et je ne me vois pas rester dans le corps de quelqu’un d’autre indéfiniment. Je vais cependant me dire que toute expérience est bonne à prendre et qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer. En tout cas, la direction et les infirmiers sont vite mis au courant de la situation et des choses sont mises en place le temps qu’un contre-sort soit trouvé. Les élèves et professeurs concernés sont recensés et on est tous invités à venir dormir dans une salle de classe transformée pour l’occasion. Bon eh bien c’est parti. En fait, plutôt que de paniquer je préfère en rire et alors que je m’approche de la fameuse salle de classe, je reconnais mon corps et je me demande qui se trouve à l’intérieur. Je ne peux m'empêcher de l'interpeller tel un beauf relou.

Hey belle blonde t’es charmante, ça te dirait une glace à la menthe.  

Je pouffe de rire me rapprochant du nouveau possesseur de mon corps.

Ca va c’est mon corps de base, j’ai le droit. Alors, à qui ai-je l’honneur ? Ça va tu ne le vis pas trop mal ?

Je vivais la situation de manière plutôt positive et j’essayais de faire preuve d’un peu d’humour en espérant que ça va détendre la personne en face de moi.

J’étais dans le corps d’un étudiant et un autre était dans le mien. J’étais assez curieuse de savoir qui était-il… Ou Elle.Comme c’était la rentrée des classes, j’avais eu quelques informations sur certains élèves  mais la plupart m’étaient encore inconnus. Il est vrai que même si je demandais au possesseur de mon corps son identité, ça n’allait probablement pas plus m'éclairer que ça. Néanmoins, cette histoire pouvait être quand même une bonne entrée en matière pour faire connaissance hors cours avec quelques élèves.

Quelle approche serait plus appropriée que celle faite avec humour ? Aucune je pense.Le but étant de décompresser un peu face à cette situation des plus impromptues. Je viens alors saluer “Ruby”... Ça fait bizarre de venir saluer son propre corps mais soit. Par chance, la personne en face de moi a été réceptive à mon humour, ce qui me fit beaucoup rire. J’adore quand les choses se déroulent ainsi ! Cette première approche fut la bonne.

La personne en face de moi commence à faire des estimations sur qui est dans le corps de qui mais malheureusement, je crois que l’on est un peu plus nombreux que ça à avoir été affecté par le sortilège.

Malheureusement, je pense que l’on est plus nombreux que ça à avoir changé de corps.  

La personne s’excuse alors avant de répondre à mes interrogation. J’ai dans mon corps une femme alors. Elle s’appelle Engel et elle est élève de 7e année chez les Poufsouffle. Elle me dit qu’elle ne vit pas trop mal ce changement de corps et qu’elle va faire attention à celui-ci tout en évitant de ternir mon image. Je lui souris.

Oh tu sais, je ne m’inquiète pas et puis on a bien conscience du sortilège qui a été lancé mais c’est très gentil de ta part. Merci.

Oui, parce qu’elle pourrait clairement n’en avoir rien à faire. Mais elle faisait attention à ce genre de chose, comme j’allais le faire avec Diego. Engel me demande ce que ça fait d’être dans le corps d’un homme avant de me montrer son propre corps sur lequel elle semblait veiller. Contrairement à elle, j’avais vite perdu de vue le mien après la transformation.

C’est assez amusant, ça change et je me sens grande ahah. Avoir des pectoraux de bonhomme aussi, je me dis que faire une journée en ville dans la peau d’un homme, ce serait quelque chose à essayer tiens.

Je me mis à rire. Etre dans la peau d’un homme c’est cool et je pense que le plus gros avantage qu’ils ont c’est de pouvoir uriner debout. Ce doit être hyper pratique en vrai ! Bref, je m’égare. Je me recentre sur la jeune fille. Celle-ci me dit que sa maison a fait pas mal de bazarre et qu’elle espère que nous allons vite retrouver nos corps, ne serait-ce que pour donner mes cours tranquillement. Effectivement, comme elle le souligne, pour faire mes exercices, c’est plus facile avec mon corps que je connais, que je maîtrise et qui est habitué à être travaillé. Elle me dit aussi que ça se ressent que j’en prends soin, elle suppose que je chante et sent que c’est maîtrisé et travaillé, ajoutant qu’elle aimerait bien m’écouter chanter quand nous aurons récupérer notre enveloppe.

Effectivement ce serait plus pratique mais s’il faut, je me contenterais de celui-ci et puis ça peut être amusant. Je pars du principe que toute expérience est bonne à prendre, celle-ci en est juste une de plus. Merci pour le compliment et je te ferai une démonstration avec plaisir. D’ailleurs tutoie-moi, je n’aime pas être vouvoyée, même par mes élèves.

Et puis maintenant qu’elle était dans mon corps, j’avais plus de mal à la voir en tant qu’étudiante. En y repensant, son prénom me disait quelque chose.

Dis-moi… J’ai une petite question… Si je ne me trompe pas, tu es un loup-garou ? Est-ce que ça ne va pas poser un problème au nouveau possesseur de ton corps ? Je me demande d’ailleurs si ça peut avoir des répercussions sur le miens.

Demandais-je, deux doigts sous mon menton, l’air songeur mais pas plus inquiète que ça. Pour le moment, pas d’inquiétude à avoir, je préfère attendre sa réponse avant de potentiellement m’affoler pour rien.

Au fil de la conversation, Engel m’explique qu’elle essaye de trouver une logique concernant nos changements de corps. Je me demandais s’il pouvait y en avoir une mais je ne comprenais pas pourquoi mon esprit aurait rejoint le corps de Diego. Mais c’est vrai qu’il pourrait y avoir une logique même si elle dépasserait celle de mon esprit. Elle ajoute que mon corps est bien mais qu’elle préférerait être dans le sien, ce que je peux que comprendre. Je pense que l’on est jamais mieux ailleurs que dans notre propre corps. Elle précise que je n’ai pas à me sentir offensée, cela ne me vexait pas du tout, j’étais même d’accord avec elle. Elle ajoute même qu’elle ne me laisse pas deux semaines avant d’apparaître dans la liste des professeurs sur lesquels les élèves fantasment. J’explose de rire, ne m’attendant pas du tout à cette révélation.

Je ne sais pas si ça me rassure ou pas ahah. Mais pas d’inquiétude, je comprends parfaitement que tu ais hâte de rejoindre ton corps.

Je préfère la rassurer tout de même. Elle m’explique aussi que peu importe le corps dans lequel elle se serait retrouvée, elle en aurait pris grand soin. Je hoche la tête avec un sourire, n’en doutant pas une seconde. Certains n’auraient aucun scrupule à profiter de leur nouveau corps pour faire on ne sait quelle bêtise. Pour ma part j’étais tombée sur une bonne patte. Et je prendrais moi aussi soin de ce nouveau corps.

A ma demande, elle accepte de me tutoyer et je l’en remercie. Elle me dit cependant qu’elle n’est pas à l'abri de repasser au tutoiement et qu’elle espère que je ne l’en voudrais pas. Je hoche la tête à la négative, l'air de dire “aucun souci”.

Après ces quelques échanges -autre que nos corps- une information me vient en tête, le fait que c’est un loup-garou et je ne peux m’empêcher de lui poser quelques questions… Je n’avais pas fait attention à quel point ce pouvait être un sujet sensible. Elle me met une main devant la bouche, ce qui me surprend d’un coup. Mince, j’aurai dû y penser et faire plus attention. Flûte. Loin de moi l’idée de la mettre dans l’embarras. Elle me demande d’éviter le mot “loup-garou” lorsque l’on est en public, ajoutant tout un tas d'arguments fondés. Cela fait trop d’années que j’ai quitté ce monde pour me rendre compte des sujets à évoquer ou à éviter. Il va falloir que je me renseigne un peu plus pour ne pas faire de bourde. Elle me confirme ensuite que c’est bien elle et que c’est pour ça qu’elle surveille autant son corps, ajoutant même que c’était la pleine lune hier soir. Aïe, tout ça tombe mal. Je tire la grimace, vraiment désolée pour ma bourde.

Mince… Je suis sincèrement désolée. Tout ça tombe mal.

Elle m’explique qu’à présent son esprit est habitué aux douleurs mais ce n’est pas le cas du nouveau. Je jette un oeil à son corps d’origine. Elle s’est évanouie à peine après avoir rejoint ce nouveau corps en tentant de se déplacer. La pauvre… Ou plutôt les pauvres. Pour l’esprit qui vient de rejoindre ce corps et qui ne doit pas comprendre ce qu’il se passe. Et pour Engel, qui doit subir la douleur des transformations et tout ce qui va avec toute sa vie. Mon regard alterne entre mon enveloppe et celle d’origine d’Engel.

Engel a hâte que tout cela se termine, elle veut juste récupérer son corps, elle se sent seule, elle a l’habitude de cohabiter avec le loup qui vit en elle. Cela me fait de la peine, je les regarde tristement perdue dans mes pensées. Me tendant un gobelet… Mince j’ai marqué une absence… Je le récupère et en boit le contenu avant de le poser. Je viens serrer Engel… Et donc mon propre corps dans mes bras.

Ça va aller, tout va s’arranger. Les professeur vont tout faire pour.

Je relâche mon étreinte, posant une main chaleureuse sur son épaule, un sourire avenant sur mes lèvres.

On peut être deux à la surveiller et prendre soin d’elle. Tu peux te reposer et je peux veiller à côté, en me disant les choses à savoir s’il y en a. Peut-être que ça te rassurerait ? Je ne peux pas être un deuxième esprit dans ce corps pour que tu te sentes moins seule mais je peux au moins être à tes côtés pour cette épreuve comme on est liée d’une certaine façon.

Je lui fais un clin d’oeil. Je ne sais pas si mes mots vont l'apaiser un peu mais je l’espère. Je sais que l’on va tous dormir dans cette classe mais il y a une différence entre être dans la même salle et partager du temps avec quelqu’un.

Ce changement de corps que j’essayais de prendre de manière positive, allant même jusqu’à la rigolade, n’était pas vécu de la même façon pour tout le monde. Je me sentais un peu égoïste. Personnellement je m’en sortais bien mais d’autres étaient en souffrance. J’espérais de tout coeur pouvoir venir en aide à ces personnes. Cela ne fait-il pas partie de mon rôle en tant que professeur ? Un peu. Et même si ce n'était pas le cas, ça n’avait pas d’importance, je suis prête à apporter mon soutien à quiconque en a besoin. Et dans le cas précis, Engel, la jeune femme se trouvant à l’intérieur de mon corps, an avait besoin. Si ce changement de corps avait eu lieu un autre jour, la situation aurait été bien plus tolérable pour cette jeune fille. Malheureusement, elle n’avait pas cette chance. Je montre un regard compatissant, essayant de la soutenir à travers mes paroles. Je l’avais aussi serré contre moi. Professeur ou pas, élève ou pas, cela avait peu d’importance pour moi, un peu de tendresse faisait toujours du bien. Quelques larmes coulèrent sur ses joues, je lui lançai un sourire et un regard plein de compassion. Elle me dit qu’elle espère que mon maquillage est waterproof et je ne pu m’empêcher de rire. Elle me remercia ensuite. Elle sait que les professeurs vont tout faire pour nous sortir de là, en tout cas, elle a une confiance aveugle.

Tant pis si le maquillage coule. C’est rigolo des yeux de panda, non ?

Dis-je sur le ton de l’humour pour détendre l’atmosphère.

Mais oui ! Tout va s’arranger ! Si ça se trouve, dès demain on va récupérer nos corps.

Au fond, j’espérais ne pas me tromper mais peut-être que je me plantais totalement. Malheureusement, je ne prédis pas l’avenir. En attendant, je ne peux que proposer mon aide, qu’elle accepte d’ailleurs. Elle avoue être assez fatiguée et que son amie ne va pas se réveiller tout de suite grâce aux potions qu’elle lui avait données. De plus, ça la rassurerait d’avoir quelqu’un avec qui discuter en attendant. Nous sommes donc tombées en accord. Elle rapproche un lit et vient s’asseoir dessus, m’invitant à faire de même, ce que je fais immédiatement. Me disant qu’elle a une question qui lui brûle les lèvres, je la regarde intriguée. Engel m’explique avoir grandi avec la culture moldue, elle sait donc que je suis une star là-bas, ajoutant qu’elle aime beaucoup ma voix. Elle me demande alors pour est-ce que j’ai tout arrêté pour venir enseigner ici.

Merci beaucoup pour le compliment, ça me touche. Mais détrompe-toi, je n’ai rien arrêté du tout. J’ai peut-être un chouilla ralenti mais je mène une double vie entre ici et chez les moldus. Mon emploi du temps vu avec la directrice me permet de continuer ma carrière tout en assurant les cours ici. J’ai décidé de devenir enseignante pour avoir le plaisir d’enseigner ma passion à d’autres. J’ai envie de partager mes connaissances et mon amour pour la scène. Tout simplement.

Oui, une passion que j’ai envie de transmettre à d'autres. Et quoi de mieux que mon ancienne école pour venir y enseigner. Mais je ne pouvais me résoudre à arrêter ma carrière alors avec Minerva, on est arrivé à un bon compromis qui me plait beaucoup. Je vie à 1000 km à l’heure mais ça me plait. J’ai du mal à tenir en place.

Une deuxième question vient alors. Je me mis à rire légèrement.

Aucun problème, je suis partageuse. Tant que ce n’est pas en plein milieu de la nuit comme je dors à côté. Mais au contraire, cette salle est là pour ça aussi. Tu as une passion pour le chant ? Je suppose que tu me demandes ça pour toi ? J’aimerais bien t’entendre… Quand tu auras récupéré ton corps bien sûr.

Parce qu'à l’heure actuelle, ça va être compliqué…

Quels sont tes goûts musicaux, tiens ? Tu as d’autres talents cachés.

Dès que l’on commence à parler chant, danse, musique ou tout autre art de la scène, je m’emporte facilement, adorant parler de tout ça.

Un peu d’humour pour faire cesser des larmes. L’humour est une arme miracle qui a encore une fois prouvé ses vertus avec Engel. On est toutes les deux d’accord sur le fait que les pandas sont mignons mais elle préfère quand même éviter l’option panda sur mon visage pour mon image. Je me mis à rire. En soit, pleurer peut faire du bien alors là-dessus, même si elle avait les joues noires de mascara, je n’aurai aucun problème avec ça. Les circonstances sont exceptionnelles en plus.

La discussion suit son cours alors que nous sommes posées sur un lit. Je la remercie pour les compliments qu’elle me fait tout en répondant à sa question sur pourquoi est-ce que j’ai décidé de devenir enseignante. Elle pensait même que j’avais arrêté ma carrière mais je lui avait dit que ce n’était pas le cas, que j'enseignais par passion et que j’avais réussi à lier ma carrière au travail d’enseignement. Elle m’explique qu’elle peut comprendre dans un sens parce que de son côté, elle aide les plus jeunes qui ont du mal à comprendre une matière. Comme elle a d’assez bonnes notes, ça ne la dérange pas. Elle ajoute cependant qu’elle ne suivra pas mon cours comme elle est en septième année. Je hoche la tête à la négative, l'air de dire “pas de souci”.

C’est super d’aider les autres comme ça et je trouve que c’est une super comparaison. Et pour mon cours, il n’y a aucun souci vraiment, tu n’as pas à te sentir désolé ou quoi ni même à te justifier d’ailleurs.

J’eus l'impression qu’elle essayait de se justifier alors qu’il ne faut pas. Je ne reprocherai jamais à un élève de ne pas suivre mon cours. Avec toutes les matières qu’ils doivent apprendre, je comprends parfaitement qu’ils ne veuillent pas ajouter d’option ou quoi que ce soit.

Elle m’a ensuite demandé s’il était possible pour une élève de se servir de l'acoustique de ma salle en dehors des cours. J’en ai déduit que c’était pour elle et je lui ai dit qu’il n’y avait pas de souci tant que ce n’était pas au milieu de la nuit. Je disais plutôt cela avec humour mais malgré tout, elle me rassura sur ce point. Elle ne sort pas en pleine nuit, même s’il lui arrive qu’elle participe à quelques soirées étudiantes. Elle ajouta qu’elle ne devrait pas dire ça à un professeur mais qu’elle suppose que de mon temps il devait il y en avoir aussi. Je rigole en acquiesçant d’un signe de tête, comprenant totalement où elle voulait en venir. Elle m’explique alors avoir une passion pour le chant, ça l’a détend. Elle chante pour les autres mais aussi pour elle et être vue autrement que comme une victime et une “étrangeté”. Je lui lance un regard plein de compassion. Cela ne doit pas être facile à vivre pour elle. Avec tout ça, elle a vraiment pris goût au chant. Je lui dit alors que j’aimerais beaucoup l’entendre, ce qui la surprend et la fait rougir aussi tout en lui faisant très plaisir. Elle danse aussi apparemment.

Si je peux te donner quelques tips, je le ferai avec plaisir. Mais quelque chose me dit que tu dois prendre plus confiance à toi. Je sais, plus facile à dire qu’à faire.

J’avais déjà hâte de voir ce qu’elle savait faire. Et je voulais aussi savoir si elle avait d’autres talents cachés et quels étaient ses goûts musicaux… Elle me fit rire encore une fois en me disant être un moulin à parole. Elle suppose que je parle de talents uniquement dans mon domaine. Pourtant non, je parlais en général mais je ne lui coupe pas la parole attendant la suite de ce qu’elle a à me dire. Elle m’en apprend alors un peu plus sur elle: l'orphelinat. Ici, elle s’est concentrée sur le Quidditch et le sport. Elle est poursuiveuse dans l’équipe de sa maison. Mais les gens comme elle sont interdits dans la ligue donc elle ne peut espérer plus. Je fronce les sourcils.

Ce n’est pas juste je trouve. J’espère qu’un jour ça changera et que tu auras ta chance toi aussi. Et pour les talents, je parlais en général pas forcément dans les arts et les spectacles.

Je lui fais un clin d'œil. J’en apprends plus sur ses goûts musicaux: électrique, aime écouter de tout. De l’opéra au hard rock en passant par la techno. Un peu de mal avec le jazz. Elle m’évoque plusieurs groupes que je connais, elle aime beaucoup aussi les chansons solos y compris venant de chanteuses de d’autres pays. Elle aime beaucoup les textes de Mylène Farmer. Je hoche la tête rapidement, étant parfaitement d’accord avec elle. A présent, c’est à mon tour d’évoquer ce que j’aime et de lui expliquer ce qui m’a poussé dans ce domaine.

Comme toi, un peu de tout. J’aime aussi énormément les comédies musicales, le fait que j’ai déjà participé à quelques-unes d’entre elles doit pas mal aider aussi. Par contre j’avoue ne pas accrocher avec l’opéra. J'aime aussi pas mal d’américaines aussi: Britney Spears, Lady Gaga, le côté quelque peu… Extravagant de ces artistes ? Ava Max aussi. J’aime surtout quand c’est énergique même si un peu de calme de temps en temps ne fait pas de mal. Ça dépend du moment. Et sinon, je me suis tournée vers tout ça…En commençant des activités extrascolaires étant petite. J’ai directement accroché et j’ai continué. Bon après il y a eu Poudlard mais j’ai continué à danser, chanter et faire du théâtre lors de stages pendant les vacances. Une fois tout ça terminé, j’ai déménagé aux USA, un peu sur un coup de tête mais ça me faisait rêver étant plus jeune et franchement, je n’ai aucun regret.J’ai enchaîné des petits boulots tout en faisant des castings et ça a payé jusqu’à me mener à où j’en suis aujourd’hui.

Je lui souris. Je reprends ce regard plein de compassion.

Tu sais, j’ai trouvé très jolies les raisons pour lesquelles tu chantes. Si tu mets autant de cœur dans tes chansons alors elles ne peuvent être que jolies. Tu comptes essayer d’aller plus loin ? Oh, d’ailleurs tu m’as dit être en septième année, que comptes-tu faire après avoir obtenu ton diplôme ? Qu'est-ce qui te plait ?

Plus je discutais avec Engel, plus je la trouvais adorable et agréable. Elle était bavarde et c’était très plaisant, surtout au vu des circonstances de la soirée, ça faisait du bien de discuter. Pour elle, ça devait sûrement la distraire un peu, laissant quelque peu de côté ses inquiétudes et moi, ça m'occupe. Parce que franchement, en dormant à plusieurs dans cette salle de classe, je ne suis pas sûre de réussir à trouver le sommeil alors autant s’occuper d’une manière agréable. Elle me dit beaucoup s’excuser, ce que j’ai déjà pu constater effectivement et être très bavarde, ce que j’ai pu voir également. Cela faisait son charme ! Je me mis à rire à ce propos.

On parle alors du chant et elle m’explique que ça a été une porte de sortie pour elle. Lorsqu’elle était sous tutelle du ministère, on lui a appris à avoir peur de ce qu’elle était, ils ont essayé de la détruire. Mon sourire s’efface laissant place à l’effroi. Comment est-ce qu’on peut faire subir ça à quelqu’un. J’ai beau cherché dans ma tête toutes les raisons possibles et aucune n’est assez légitime pour tolérer ces méfaits.

C’est inadmissible, ce genre de chose ne devrait pas arriver.

Dis-je quelque peu en colère, fronçant les sourcils. Après ce qu’elle avait vécu, je la trouvais extrêmement courageuse. La discussion continue. Elle me parle du quidditch et du fait qu’elle ne peut pas se professionnaliser. Vestige des Lois Ombrages… Peu osent élever la voix à ce propos, j’acquiesce d’un hochement de tête, pleine de compassion. Les discriminations… Encore et toujours. Ici ou chez les moldus, c’est un travail de longue haleine qu’il faut faire mais j’ai espoir qu’un jour les choses changent et que plus personne ne subisse d’injustice.

Reprenant la conversation sur les talents cachés, elle me demande si la cuisine ça compte avant de me dire qu’elle est très critique sur elle-même et de ce fait, elle a du mal à se rendre vraiment compte de si elle a des talents ou non. Peut-être qu’avec le temps elle apprendra à être moins exigeante envers elle-même.

Tu y arriveras j’en suis sûre. Et bien sûr que la cuisine ça compte ! La nourriture c’est hyper important !

Parlant musique et goût musicaux, je lui explique comment ma carrière a commencé. Elle soulève les risques que j’ai pris et elle trouve ça très beau et même inspirant pour les autres. Je lui souris.

Merci beaucoup. Si je peux inspirer certains, c’est un vrai honneur pour moi.

Je lui avais dit que j’avais trouvé ses raisons pour commencer le chant très jolies mais elle m’explique que ce n’est qu’une partie des raisons. Je la regarde l’air interrogateur, voulant à présent en savoir plus. La première fois qu’elle a chanté, c’est quand on l’a enfermée dans une cage pour la pleine lune. Je la regarde horrifiée. Elle avait peur, les gens autour d’elle étaient horribles et elle s’est servie du chant comme d’un échappatoire et pour se donner du courage. Elle a continué aussi pour oublier la douleur et calmer son loup puis elle a continué à chaque instant de sa vie lorsqu’elle avait un coup de mou, pour pallier la solitude. C’est devenu une partie d’elle. Elle met ses sentiments et son coeur dedans.

Je sais que je n’y pouvais pas grand-chose mais je suis tellement désolée que tu aies vécu tout ça. Mais tu peux être fière de toi, tu as réussi à surmonter toutes ces épreuves alors que d’autres à ta place auraient tout abandonné.

Je prends sa main doucement, lui souriant. C’était une battante, je la voyais ainsi. J’espère que l’avenir sera plus clément avec elle, elle le mérite. En parlant avenir, je lui avais demandé ce qu’elle voulait faire une fois le diplôme en poche. Elle a un projet, celui de devenir avocate. Je la regarde très intriguée, ne perdant pas une miette de ses paroles. Elle veut changer les lois sur les créatures magiques, pouvoir défendre les siens et tous ceux qui sont rejetés injustement. Elle veut aussi défendre les personnes harcelées. Elle évoque les nés-moldus… Faisant partie de cette catégorie, je vois tout à fait à quoi elle fait allusion. Elle parle aussi des enfants des familles sangs-purs qui ne sont pas épargnés. Il y a beaucoup de personnes à défendre et à protéger. Mais malheureusement, comme elle le dit si bien, personne “n’a les couilles” de le faire. Je soupire.

Hmm Le système est imparfait, c’est la triste réalité… Mais tu es là et tu vas à ton échelle essayer de changer tout ça. C’est un très beau projet et je te souhaite qu’il aboutisse. En tant que… Née moldus, je comprends… J’ai subi du harcèlement quand je suis arrivée mais… je ne me laissais pas vraiment faire. Autant je pouvais être très douce mais aussi impulsive et je ne me laissais pas faire et… C’est toujours le cas aujourd’hui. C’est peut-être pour ça qu’on me laisse tranquille et ici, c’est peut-être mon statut de professeur aussi qui aide pas mal, qui sait ? Après, ce n’est pas quelque chose que l’on crie sur tous les toits. Mais beaucoup ont besoin de quelqu’un comme toi, quelqu’un qui va ouvrir sa bouche pour eux et qui va sûrement faire changer les choses. En tout cas, tu as tout mon soutien. Je pense que ça peut marcher.

Je lui fais un clin d'œil, croyant beaucoup en elle.

Une louve… Une bête féroce à crocs acérés… Voilà comment était vu Engel, oubliant la douce jeune fille qui se trouvait dans ce cœur. oui certains de ses semblables ont fait du mal mais c’est comme partout ! Il y a de bons et de mauvais sorciers, de bons et de mauvais humains. Je trouve ça triste qu’ils soient vus uniquement comme des bêtes à abattre, alors qu’il y a tellement à apprendre d'eux ! Elle a été une sorte de bête de foir et je ne peux m’empêcher de lui lancer un regard plein de tristesse… Elle a beaucoup de squelette dans son placard… Aie… Mais si on l’avait aidé, cela se serait sûrement passé autrement, non ? Avec des si on refait le monde…

Si au lieu de vous torturer, on vous avait aidé, les choses se seraient peut-être mieux passées. C’est de l’aide dont vous avez besoin, pas de la maltraitance. J’espère qu’un jour ça changera; Il y a des mauvais loups et des bons tout comme il y a de bons et de mauvais sorciers, pareil chez les moldus.

Dis-je à voix basse, connaissant la délicatesse du sujet. Mais on passe rapidement à autre chose, ce qui n’est pas plus mal. Parler de choses plus positives, c’est bien aussi ! Elle retient qu’elle peut m’avoir par mon estomac et je me mis à rire. C’est vrai… Elle m’explique cuisiner beaucoup mais surtout de la viande saignante pour correspondre à ses goûts sauvages. J’acquiesce d’un signe de tête pour lui dire que je comprenais totalement où elle voulait en venir. Elle précise tout de même qu’elle ne dévore personne me demandant finalement si les making out ça comptait parce que certains adoraient le fait qu’elle leur dévore le cou entre autre chose. J’éclate de rire avant de mettre ma main devant ma bouche lorsque je vois quelques personnes nous regarder et se demander qu’est-ce qu’il se passe. Je leur fais signe avec les mains que ce n’est rien puis je me reconcentre sur Engel.

Je ne suis pas sûre que ça compte ahah.

Elle ne semble pas avoir de tabou et moi non plus à vrai dire alors ce sujet ne me gène pas, même si je suis professeur et élève. Elle est assez grande et puis appelons un chat un chat. Au moins je sais qu’elle est à l’aise avec moi et c’est plutôt cool. On parle ensuite de ma carrière et elle me donne l’idée d’aller donner des tips à la chorale, ajoutant que la personne qui s’en occupe a eu un accident. J’écarquille les yeux.

Rien de trop grave j’espère ! Je lui souhaite un bon rétablissement en tout cas.

Dis-je inquiète. J’avais envie d’en savoir plus mais la curiosité est un vilain défaut. Je suppose que si je dois savoir ce qu’il s’est passé, ça viendra en temps voulu. Engel m’explique pourquoi elle a commencé à chanter et voyant mon expression triste sur mon visage, elle pose sa main sur la mienne pour la serrer comme pour me réconforter. Elle m’explique qu’elle a plusieurs fois eu envie de tout abandonner, se disant que sa vie était sacrifiable mais sa vision a maintenant changée et elle veut se battre pour ceux qu’elle aime. Elle me remercie d’être désolée pour elle et je lui souris.

C’est normal voyons. Je ne te connaissais pas avant mais si je peux faire quoi que ce soit pour t’aider ou même passer du bon temps, n’hésite pas, je le ferai avec plaisir !

J’espère que la vision sur les loups changera un jour. Je suis de tout cœur avec son projet même si le chemin pour atteindre son objectif sera semé d’embuche, j’espère de tout coeur qu’elle y arrivera. J’en apprends encore davantage sur elle. Elle a été considérée comme une née-moldue pendant six années et maintenant c’est une bâtarde de deux familles sang-pure qui sont associées aux mages noirs. Arf… J’espère qu’elle et sa famille arriveront à changer cette vision malgré les actes de son grand-père. En tout cas, elle me remercie pour mon soutien, elle est de plus en plus entourée et ça me rassure, il y a des gens qui se réveillent, elle n’est plus seule.

C’est normal ! Tout le monde devrait réagir comme ça ! Personne ne devrait être jugé par son origine. On ne choisit pas d’où l'on vient mais on choisit qui on veut être.

C’est peut-être un discours très pacifiste et utopique, néanmoins c’est ma façon de penser. Engel reprend la parole et je suis toute ouïe même si je ne m’attends pas à la bombe qu’elle me sort. Elle me dit que si elle avait été à Poudlard en même temps que moi, elle aurait sûrement tenté de flirter avec moi. Je me mis à rire. Elle me demande ensuite dans quelle maison j’étais, m’imaginant bien porter du jaune et du noir. Elle me rassure en me disant qu’elle ne tentera pas de me draguer lorsque l’on aura retrouvé nos corps respectifs. Malgré tout, je pourrais être une figure avec laquelle elle pourra être à l’aise. Je lui souris.

Je suis très flattée. Peut-être aurais-je accepté.

Je lui fais un clin d'œil avant de reprendre la parole.

Bien joué ! J’étais chez Poufsouffle. Et aucun souci, si t’as besoin d’une remontant ou de passer du temps ou même juste de chanter avec quelqu’un, je suis ta femme !

J’ai commencé à discuter avec cette jeune fille que depuis ce soit mais je l’apprécie beaucoup.

Cette vision que j’ai… Cette phrase résonne dans ma tête. Suis-je si en avance que cela sur mon temps ? J’ai dû mal à le croire et pourtant, j’en ai bien l’impression. Les lois de Dolores Ombrage et ses idées ont causé du tort à bien trop de monde… La première chose qu’on a dit à Engel lors son réveil c’est qu’il aurait mieux valu qu’elle meurt. C’est violent… Mais la mort est parfois plus douce que ce que la vie nous réserve. Alors qu'elle se met à rire, mon regard est triste. Elle arrive à relativiser là-dessus, elle est très forte. Je ne suis pas concernée par son histoire et pourtant, elle me prend aux tripes comme si je la vivais. Non… Je ne peux pas dire ça, malgré toute la compassion dont je peux faire preuve, je n’ai jamais été à sa place, je n'ai jamais vécu ses malheurs. En tout cas, elle est d’accord avec moi, il serait mieux de les aider et de chercher à les comprendre plutôt que de les torturer. J’acquiesce d'un signe de tête. Je suis heureuse pour elle qu’elle soit enfin dans un environnement stable et j’espère que ses semblables auront cette même chance qu’elle. Elle parle de se battre pour que les choses changent et j’acquiesce d’un nouvel hochement de tête pour lui montrer que je suis de son côté.

La conversation a ensuite pris un tournant plus joyeux. Elle constate que son sujet de conversation ne me met pas mal à l’aise. J’estime être plutôt ouverte d’esprit. Le milieu artistique aide pas mal à ce niveau là. Il ne faut pas avoir peur du ridicule et on a tendance à vouloir briser les tabous. Elle me dit que les infirmières en ont pâtis et Meyer aussi. Je ne peux m’empêcher de rire. Le pauvre… Bouarf, ça doit le changer un peu. Il faut le dérider un peu ce bon monsieur ! Elle a aussi eu une discussion à ce sujet avec le professeur Avery. Je la regarde l’air désolé.

Oups… Bouarf, ça leur fait pas de mal de côtoyer des personnes sans filtre de temps en temps.

Dis-je sur le ton de l’humour. Elle me parle ensuite de la professeur de musique, me détaillant un peu plus les conséquences de son accident: elle est dans le coma. Personne ne sait quand est-ce qu’elle va se réveiller ni même si cela arrivera un jour. Son enfant est né pendant l’été. Aïe… Il grandit sans sa mère… Cela me fait mal au coeur… Cette femme a beaucoup aidé Engel, elle l’a accueillis à bras ouverts dans sa famille. Cela me fait mal de voir une personne aussi bienveillante dans un coma où on ne sait pas si elle s’en sortira.

J’espère de tout coeur que ça va s’arranger… Pour ce petit bout… Pour son compagnon… Toi… Et sa famille et… Pour tous ceux qui l’aiment…

Je ne la connais pas plus que ça encore, je l’ai peut-être croisée mais sans plus. J’espère qu’elle reviendra parmi nous, elle a l’air d’être une bonne patte. La conversation prend un autre tournant. On est toutes les deux d’accord pour dire qu’il ne faut pas juger quelqu’un pour ses origines ou sa famille. Arrêter de voir les défauts ou les combattre et booster les qualités, c’est ça qu’il faut !Elle a vécu cela et maintenant elle veut se battre pour un monde meilleur. Elle ne hait pas en retour, elle veut apprendre aux autres à aimer la différence, c’est ainsi

Utopique… Je n’en suis pas si sûre. Cela prendra du temps mais un jour les gens ouvriront les yeux.

Tout cela ne se règlera pas en quelques jours mais avec les années, peut-être même les siècles, les gens changeront leur vision. Quand on regarde l’Histoire des moldus par exemple, bon aujourd’hui tout n’est pas parfait mais si on compare à plusieurs siècles auparavant, on a fait une belle progression.

Les sujets graves, laissent place à des sujets plus légers. Elle me dit ouvertement que si j’avais été étudiante en même temps qu’elle, elle m’aurait dragué. Je ne pu m’empêcher de lui dire que j’aurai peut-être accepté. Elle me dit que c’est dommage que nous soyons de deux temps différents. J’acquiesce d’un signe de tête, l’air déçu. Elle a aussi bien grillé mes caractéristiques en raccord avec les Poufsouffle. Elle ajoute que certains ne comprennent pas que gentils et loyaux ne veut pas dire bonnes poires sans caractère. Je me mis à rire.

Totalement. Et franchement, je ne vois pas comment ils peuvent être les vainqueurs d'une course de millions de spermatozoïdes.

Une manière très fine de dire qu’ils sont idiots…
Utilisant l’expression “être sa femme”, elle me dit que celle qu’elle a dans son coeur pourrait être jalouse même si cela ne la dérangerait pas de m’appeler ainsi. Je me mis à rire. Et d’autant plus quand elle me dit que les mecs se demanderont quel sortilège elle a utilisé sur moi.

Oh tu exagères !

M’enquis-je de dire, toujours hilare. Elle me dit qu’elle prendra mon invitation aux mots et qu’elle viendra me voir un soir avec quelque chose à grignoter. Je passe ma langue sur mes lèvres, l’air de dire “miam”. Elle ajoute que l’on pourra aussi parler musique et chant.

Ahah, j’adore ton plan ! Je signe ou ?

Je ris encore avant de doucement me calmer. Je vois son regard se tourner vers le lit puis son bâillement. Elle est crevée. Je lui souris chaleureusement.

Tu devrais aller te reposer un peu. Je veillerai sur ton corps le temps que tu dormes un peu alors ne t’inquiète pas. Si vraiment je ne tiens plus, je te réveillerai mais les nuits blanches ne me font pas peur.

Je viens caresser son dos chaleureusement pour la rassurer et l’inciter à se reposer un peu.

Engel est une jeune femme très charmante et agréable à discuter. J’adore son côté sans tabou. Elle me parle des conversations qu’elle a eu avec un professeur et les infirmières au sujet de ses relations intimes par exemple. Pas de filtre… Un peu comme moi en fait. Je suis d’accord avec elle qu’il vaut mieux parler de ces sujets-là que d’en faire un tabou. Il y a tellement de choses que parfois on aurait aimé savoir plus tôt, plus vite pour se sentir mieux. C’est un sujet assez important je trouve alors je suis contente qu’elle ai pu avoir un dialogue avec des personnes plus ou moins ouvertes sur le sujet. En tout cas suffisamment ouvertes pour en parler avec elle et la rassurer. Elle m’évoque aussi le fait que ses parents savent qu’elle joue sur les deux bords et qu’ils ne la rejettent pas. Je hoche la tête, trouvant cela très bien. Certains parents sont malheureusement moins ouverts… Au moins là-dessus elle est plutôt bien tombée.

De ce sujet, on a bifurqué sur celui des maisons de Poudlard et notamment la nôtre, comme j’étais dans la même qu’elle est aujourd’hui. C’est vrai que Poufsouffle est vue comme la maison fourre-tout et c’est dommage parce qu’elle a du potentiel, plus qu’il n’y paraît ! On est toutes les deux d’accords: certaines personnes sont très limitées…

Bref, j’ai droit après à un nouveau compliment. Je la regarde comme surprise. ce point ? Ca va faire beaucoup !

A ce point, tu me flattes beaucoup trop ! Je vais finir par rougir ! Mais quand je vois ton apparence, toi aussi t’es franchement pas mal !

Dis-je en rigolant. Je ne m’attendais pas à autant de compliments ! Ça me touche et franchement, plutôt canon la nana alors ça me plaît d’autant plus ! Plus le temps passe et plus on rigole et franchement ça fait du bien, on en oublierait presque nos changements de corps. Quand on parle de se voir pour se détendre tout en profitant d’une collation, je ne peux m'empêcher de lui témoigner mon approbation pour ce projet. Elle me fait rire en me disant qu’elle n’a encore jamais fait de contrat mais que je devrais faire attention car elle pourrait être le diable incarné. Elle me dit que son plan est bien peu par rapport à la gentillesse dont je fais preuve envers elle. Je secoue la tête à la négative. Je ne fais rien de spécial et rien de plus qu’elle. Elle se sent bien avec moi et…

C’est réciproque. T’es une crème. Je ne fais rien de plus que toi tu sais, tu ne me dois absolument rien et je suis heureuse que le feeling passe bien entre nous..

Je lui souris. La sentant commencer à fatiguer; je lui propose d’aller s’allonger et de tenter de dormir un peu tout en lui disant que je veillerai sur elle et la personne qui possède son corps. Elle me remercie, me disant de la réveiller si je ne tiens plus. J’acquiesce d’un signe de tête. Elle me remercie pour la discussion et je lui souris chaleureusement. Elle ajoute qu’elle a hâte d’avoir notre prochaine rencontre mais dans nos corps respectifs.

Ce fut un plaisir ! Et j’ai hâte aussi.

Je conclus par un clin d'œil. Je la laisse rejoindre son lit de camp et je veille sur les deux demoiselles. La nuit est longue, j’arrive à tenir, allant me lever pour marcher un peu puis prendre quelque chose à boire avant de me rassoir. Vers les coups de 4h30, je commence à somnoler légèrement et je me dis qu’il serait plus prudent que je dorme un peu. Il ne s’est rien passé mais cela serait dommage qu’un problème surgisse d’un coup. Alors doucement, je viens me poser à côté de Engel, caressant doucement son bras pour la réveiller.

Engel… Je suis désolée de t’embêter dans ton sommeil mais je ne tiens plus du tout… Est-ce que tu veux bien m’accorder un petit somme… ? Si tu as le moindre souci, tu me réveilles par contre !

Je baille et me frotte les yeux. Je ne dormirai pas très longtemps mais juste assez pour tenir cette nouvelle journée qui arrive. Si c’est bon pour elle, j’irai prendre sa place et dormir les quelques heures restant. S’il y a le moindre problème, je serai aux aguets !