Amara Mancini-Yaxley & Engel Turner

05 Juillet 2023, Manoir Nott

L’air est bon alors que l’un des responsables sorciers de l’orphelinat m’a accompagné pour me faire transplanner devant le manoir Nott. Je reste immobile quelques secondes, le temps que le mal de voyage passe. Il est toujours difficile d’être passager dans ce genre de trajet. Mais je commence à avoir l’habitude au vu du nombre de transplanage que j’ai déjà fait dans ma vie. On compte un minimum de 2 trajets par mois au moins depuis l’âge de 5 ans. Cela va très vite. Le surveillant me fait un sourire, me tendant un bonbon à l’orange que je prends en le remerciant avec un doux sourire. Je le déballe et le grignote, le sucre tapant dans mon système pour m’aider à retrouver un peu plus de vigueur. Ils font d’autant plus attention vue que la pleine lune était il y a deux jours et qu’elle m’a laissé affaiblie mais calme. Il tapota doucement mon épaule.

-Prend le temps qu’il faut pour être avec ta famille. La directrice a rendez-vous au Ministère pour parler de ton dossier suite à la demande de restitution de garde qui avance bien. Je suis content que tu puisses enfin sortir de chez nous louveteau... Même si ta présence nous manquera. Si tu as besoin d’un moyen de retour, tu sais où nous contacter par cheminette.

Mon sourire s’agrandit alors que je viens doucement poser ma main libre sur la sienne alors que mon regard doux se pose dans le sien.

-Merci Charles. Tu as toujours été là pour me défendre avec la directrice depuis le début et je ne vous remercierais jamais assez pour cela. Je te contacte au besoin promis. Rentre bien. Je n’oublie pas que c’est mon soir de lecture et de chansons aux petits pour le coucher.

Il rit avant de me serrer un peu l’épaule puis de me lâcher et de transplanner. Mon regard vient se poser sur la propriété devant moi. Elle est assez unique, mais comme tous les domaines de sorciers je pense. Je frissonne en me rappelant du manoir Yaxley. C’est un lieu où je n’ai pas très envie de revenir sauf pour aller visiter le tombeau familial pour déposer des fleurs à ma mère. Maman.... Les larmes me montent a cette simple pensée. Cette femme que je ne connais que de photos et de ce qu’on m’en raconte et qui a donné sa vie pour tenter de me protéger. Qui m’aimait plus que tout. Après avoir passé plus de 16 ans à croire qu’ils étaient indifférents à mon sort, je retrouve une famille, un père qui me regarde comme si j’accrochais les étoiles dans le ciel, une tante qui me couvre d’amour quand elle me voit et par lettres. Cela me ravit mais cela aussi me met parfois mal à l’aise. Je n’ai pas l’habitude de tant d’affections et d’amour. Miss Carter me dit que cela viendra petit à petit. Je ravale la boule dans ma gorge avant de commencer à avancer vers la bâtisse.  

Je jette un regard à droite et à gauche. On ne sait jamais, je suis quand même sur le territoire des maitres des flammes. Et une commence à s’être introduit sous mes protections. Je ne pense pas croiser Ivy malgré tout même si cela m’aurait fait plaisir et cela aurait pu m'aider à me faire pardonner. Je soupire légèrement à cela mais je secoue vite la tête pour chasser ce genre de pensées. Notre relation a été discrètes et cela fait peu de temps qu'elle et moi avons eu cette dispute de part ma faute. Je sais qu’elle tient à ce que nous restions dans les ombres, même pour mes tentatives de réconciliation. Elle est secrète, l'héritière de sa famille et je n’ai pris ombrage de sa demande la comprenant parfaitement. Le fait que je sois une bâtarde va déjà être affichée, il n’y a pas besoin de plus d’attention.  

J’arrive à la porte et je me regarde rapidement dans la vitre. Je porte un jean avec des baskets et une chemise noire au-dessus d’un débardeur. Pas la tenue la plus sorcière qu’il soit mais je n’ai eu le temps de faire les boutiques sorcières. Même si Holly et père semblent vouloir refaire entièrement ma garde-robe quand je serai sous leurs tutelles. La seule chose qu’il a été urgent de m’acheter fut la robe pour l’enterrement ainsi qu’une robe pour le bal. Ils voulaient que je sois sous mon meilleur jour. Mes cheveux sont attachés en queue de cheval, quelques mèches encadrant mon visage.  

Je viens à frapper légèrement et je recule presque devant ce qui viendra m’ouvrir. Je fais un sourire timide au Golem avant de me présenter puis de le suivre. Je vais être introduite dans un salon où je comprends que je dois attendre. Il faudra que je pose la question à Amara de comment marche cette merveille. Je fais une note dans ma tête de lire tout ce que je peux sur les Golems pour information.

Je me mords la lèvre, nerveuse. Dans ma main occupée, se trouve un bouquet pour Amara ainsi qu'un petit sac. Il est composé de magnifiques fleurs blanches, roses et rouges. Le contenu du sac restera un mystère. Je ne sais si je fais bien mais j’ai envie de lui faire plaisir. Elle m’a soutenu, m’a aidé à retrouver ma famille. Elle est à la tête de cette dernière même. Je lui en serai éternellement reconnaissante. C’est pour cela que sa lettre demandant à me voir m’a fait plaisir. Beaucoup se préoccupent de moi. Il faut dire que mon mois de Juin a été mouvementé. Autant que celui de Mai. Mais je me remets sous les conseils de la psychomage et sous le contrôle de l’infirmier qui s’assure maintenant que je prenne mon traitement. Il a même décidé de me l’apporter personnellement. Cet homme est la douceur incarnée tout autant que madame Carter. Je suis extrêmement heureuse d’avoir enfin osé faire les démarches pour me contrôler et soigner mon mental. Je n’ai reçu que de la compassion et de la gentillesse de leur part, me montrant que je peux m’ouvrir un peu plus et baisser mon armure. Je ne le ferais pas avec tout le monde mais c’est un début pour moi. Et ce fait à pu aider les démarches administratives, mon tuteur s’appuyant sur ces faits pour demander à ce que ma garde soit donnée rapidement à mes parents. Bien sûr, les cages qui me contiendront sont en train d’être tester, mais ce n’est plus qu’une question de semaines maintenant. Si tout va bien, fin juillet, Engel Turner disparaitra pour laisser place à Engel K. Malefoy-Yaxley. J’ai insisté pour que l’initiale de mon vrai prénom soit toujours mentionnée.  

Je regarde aux alentours le décor, voyant qu’une partie avait été repensé pour Amara. Cela détonnait un peu trop du style pour que cela soit d’origine. Je me tenais droite, la tête comme toujours haute. Maintenant qu’on y prêtait attention, on voyait clairement l’image de ma mère en moi. Sauf les yeux que je tenais de mon père ainsi que son tempérament. Je reste un peu perdue sur ce que cela veut dire d’avoir enfin une famille dont j’ai désespérément rêvé plus jeune, puis dont j’ai fait mon deuil plus tard. Mais je vais faire tous les efforts du monde pour m’intégrer. Ma posture était correcte mais on peut voir que je suis encore pâle et fatiguée. La pleine lune était il y a deux nuits après tout. Et la potion Tue-loup, n’a pas forcément marché correctement du premier coup. Cela a presque était un cauchemar et une lutte entre le loup et moi, me blessant un peu jusqu’à ce qu’il se calme. Je portais encore un bandage de cela au bras gauche, la bête s’étant mordue la patte sous le stress de me laisser la place. Il ne se voyait pas avec les manches baissés. Cela n’empêchait ma bonne humeur d’être là, ni mon sourire alors que j’examine de façon curieuse les différents objets présents dans la pièce. Je me retournerai quand une voix douce m'appellera, mon sourire grandissant.

-Bonjour Amara. Comment allez-vous ?

Je fronce les sourcils la dessus avant de soupirer.

-Dois-je vous appeler par votre prénom ou par autre chose ? Le grand-mère me semble très mal venue car vous avez l'âge de mes tantes. Et ce bâtard ne méritait clairement pas de vous avoir comme femme....

Je triture un peu le bouquet sous la pensée avant de lui tendre, gardant le sac pour le moment dans ma main.

Juillet. Tout se décantait finalement petit à petit. Grâce à ses alliés, Amara avait réussi à commettre ce qu’elle n’aurait jamais cru possible : le meurtre de Corban. Mieux encore, elle s’en était tirée dans la moindre inculpation. La seule chose à faire, désormais, était simplement faire profil bas et se cantonner à cette vie de gentille sang-pur progressiste. Était-ce si compliqué ? Non, Amara avait toujours passé sa vie à masquer ses réelles intentions, et ce depuis son enfance. De plus, à la différence de sa vie de jeune fille, elle pouvait aujourd’hui compter sur bien plus de soutien : celui du clan féminin Yaxley, les Gaunt, les Carrow, et bien sûr les Nott. Si son alliance était bien plus particulière avec les Nott depuis que Theodore avait reconnu l’enfant qu’elle portrait comme le sien, et surtout, depuis qu’il avait passé cette bague d’or et de rubis autour de son annulaire, il n’en empêchait pas qu’elle se sentait au sein du clan des maîtres du feu, comme au sein de sa propre famille.

Ca n’était malheureusement pas le cas de tout le monde. En effet, sa fille cadette, Diana, opérait un certain mécontentement très vocal depuis juin. A l’instant où Amara avait dissous son mariage avec Morgan Fawley, Diana n’avait pas saisi et s’était insurgée, ne comprenant pas que la Mancini ne voulait qu’une seule chose : la liberté de son enfant, mariée bien trop jeune. Elle ne comprenait pas non plus les fiançailles de sa mère à Theodore, accusant le coup avec difficulté. Amara avait pensé que tout cela s’appaiserait au fil des semaines, mais voilà qu’elles étaient arrivées en juillet et donc, au moment de quitter Poudlard pour rejoindre la demeure familiale. Et… cela n’avait fait qu’empirer. Complexe pour Diana de passer d’une vie à l’autre aussi abruptement, et dans le fond, comment l’en blâmer ? Les disputes n’avaient jamais été chose rare entre Amara et sa fille. Leurs tempéraments avaient toujours été opposés, Diana ressemblant en cela bien plus à son père. Mais aujourd’hui… les conflits s’enchaînaient, les uns après les autres, menant au fait que Diana quitte le manoir en claquant la porte, prétextant un entraînement de Quidditch avec des amis. Mh. Soit. Ca n’était au final pas plus mal, puisqu’Amara avait convié Engel pour le thé, de manière à pouvoir échanger en dehors des murs de l’école et s’assurer que tout allait bien pour la dernière addition à la famille. Diana avait quelques réticences sur la lycanthropie d’Engel et sa reconnaissance au sein de la famille, la décrivant comme “un danger” et “une tâche sur leur arbre” et quand Amara avait beau tenter de convaincre sa famille, Diana ne pouvait que rétorquer que sa mère n’en avait que faire des Yaxley, puisqu’elle était liée aux Nott. Une vie commune bien complexe ces derniers jours donc et Amara s’en voulait quelque peu d’imposer tout cela à Theodore qui avait troquer le calme de sa vie contre… une vie familiale extrêmement mouvementée et… bruyante. Très très bruyante quand les deux femmes argumentaient en italien.

Mais peu importait pour l’heure puisque le manoir avait retrouvé son calme. Theodore était absent, parti géré quelques créatures de Poudlard qui devaient tout de même recevoir quelques soins en dépit des vacances. Seule restait Amara et Ottavia, la petite dernière de cinq ans. Elle avait des difficultés à s’adapter à cette vie, mais c’était bien différent et bien plus… paisible. Une réaction normale d’une enfant de cinq ans, en soit. Laissant la petite dernière jouer dans sa chambre, Amara fut avertie de l’arrivée d’Engel et descendit donc au salon. Engel était là, portant un bouquet de fleurs. Comme à son habitude depuis la révélation des origines d’Engel, Amara était bien moins détâchée qu’à leur première rencontre en salle de musique où elle avait l’air eu presque impassible devant la souffrance de la jeune femme. Aujourd’hui, cette époque était révolue et Amara avait pleinement inclut Engel comme un membre de sa famille (et peut-importe que cela déplaise à Diana).

Amara était toujours aussi élégante : revêtissant une robe rouge qui révélait son ventre largement arrondit. Ses cheveux, bouclés et bruns, tombaient en une cascade parfaitement maîtrisée le long de son dos. Perchée sur ses talons hauts, elle s’approcha d’Engel et l’étreint.

- Ah,Engel, parfaitement à l’heure. Bonjour, carina mia. (ma douce).

Elle se recula un bref instant, laissant la Malefoy-Yaxley exprimer son doute et rejetant d’elle même le nom de grand-mère, ce qui fit grimacer Amara. Après tout… Bella étant elle aussi  enceinte, elle serait grand-mère officiellement et irrévocablement d’ici peu.

- Appelle-moi Amara, dit-elle en faisant sonner son habituel accent italien, avant qu’Engel lui tendit le bouquet. Amara affiche alors un sourire ravi. Oh, che belle ! Merci, tu es adorable.

Les tendant au golem, non sans une certaine méfiance elle invita Engel à la suivre pour les emmener jusqu’à la terrasse extérieure où le thé avait été servi.

- Si j’ai bien suivi le calendrier lunaire du bureau de Theodore, tu dois être quelque peu épuisée, je me trompe ? Oh, je t’en prie, installe toi, dit-elle en montrant l’une des chaises.

Amara Mancini-Yaxley & Engel Turner

05 Juillet 2023, Manoir Nott

Si je savais que Diana et une de mes tantes étaient réticentes à moi ? J’avais eu des doutes. Les premiers étaient arrivés quand j’ai été présentés au Clan le jour de l’enterrement. Holly disait que le Clan devait savoir pour moi, pour changer leurs idées conçus. Cela permettait de voir aussi qui restait encore sous la façon de penser de Corban. Si Darleen revenait doucement sous la coupe de sa sœur d’après ce que ma tante m’écrivait, je savais que Diana aurait plus de mal. J’étais devenue une rivale pour la reconnaissance et les bonnes notes dans nos cours alors que je ne cherchais même pas cette compétition. Elle m’avait clairement dit quand je l’avais confronté après un cours assez houleux, que perdre face à une Née-moldue ne ferait plaisir à son père. Maintenant qu’on savait d’où je venais, je me doutais que le fait de me reconnaître allait lui poser bien plus de problème. Elle perdait la face contre sa nièce bâtarde et maudite. C’était doublement dur à avaler pour elle. Et la différence de niveau de puissance était présente entre nous malgré tout.  

Je sors de mes pensées à l’entente d’un bruit de talons devenant familier et m’amenant un sourire encore plus grand aux lèvres. Je me retourne pour voir arriver Amara. Elle reste rayonnante et la robe ne cache en rien le ventre rond qui lui va bien. Je la trouve bien plus rayonnante et épanouie maintenant. Son accent chantant m’accueilli tout comme son étreinte douce et chaude. Je fais attention à ce que j’ai dans ma main, le bouquet et le sachet et je lui rends donc le geste d’un bras. Le doux surnom en italien glisse de sa langue et me fait fermer les yeux, la sensation de chaleur étrange dans ma poitrine s’installant. Cela est bizarre mais aussi immensément bénéfique pour moi. Je suis dans ma famille, quelque chose dont je n’osais plus rêver.  

Je la regarde grimacer quand je tente de l’appeler grand-mère et cela amène un léger rire de ma part. Au vu de la condition de ma tante/cousine Bella, elle le sera bientôt. Mais cela sera plus facile que cela vienne de sa petite fille plutôt que d’une ado de presque 17 ans.  Je lui tends alors le bouquet après l’avoir séparé du petit sac. Elle semble ravie à la vue de son sourire. Je rougis légèrement au compliment avant de la suivre à l’extérieure où une table nous attend avec le thé. J’en profite sur le chemin.

-Votre serviteur est... Unique... Et un peu intimidant. Je serai curieuse de savoir plus de choses sur lui et son fonctionnement. Un golem reste très rare même dans le monde magique.  

Nous arrivons donc sur la terrasse et elle parle de la pleine lune. Une légère grimaçe passe sur mon visage à l’évocation. Ma main droite vient se poser sur mon avant-bras gauche en souvenir de celle-ci et la douleur de celui-ci pulse encore un peu. Un médicomage devait passer à l’orphelinat dans la soirée quand je serai rentrée pour continuer à soigner cette blessure. Je ne sais juste pas lequel, si c’est celui du département ou s’ils ont demandé à celui de Poudlard vu qu’il s’occupera de moi pleinement ensuite. Je pose le sac sur la table avant de m’asseoir doucement. Et vu qu’elle me tutoie....

-Voulez-vous que je passe au tu aussi ? J’ai tellement pris cette habitude... Concernant mon état, oui, je suis épuisée, bien plus que je ne l’ai été depuis longtemps. Ma pleine lune n’a pas été... Paisible.  J’ai été surveillé plus étroitement et les chercheurs du département ont eu la réponse à leur question de si la potion Tue-loup marche directement à apaiser un loup quand la personne n’en a jamais pris depuis plus d’une dizaine d’années...  

Je la regarde en souriant faiblement, elle savait que j’avais une aversion sur cette potion avant. Et je n’en avais pas trop parlé dans la famille.

-J’ai pris la décision de la prendre pour m’aider à me calmer... Et cela à aider fortement Père et tante Holly dans leurs démarches de me récupérer. Elles étaient déjà difficiles. Le Ministère était bien trop réticent à me laisser de leur garde déjà à cause de nos familles. Ils avaient peur aussi d’avoir créé un monstre avec ce qu’il m’était arrivé là-bas. Le fait que je commence à prendre la potion ainsi que d’aller voir un psychomage de ma propre volonté les a fait se raviser... Il y a encore le test des cages à faire chez eux par les spécialistes mais je devrais passer ma prochaine pleine lune hors du Ministère. Sous surveillance néanmoins d’un service pour voir si je m’adapte à la potion mais les démarches ne sont plus ralenties.

L’information m’a fait l’effet d’un soulagement. Je ne peux clairement plus voir cette cage incrustée de mon sang. Si je pouvais, je la fracasserais à coups de sorts rien que pour soulager mon esprit et mon cœur de cette horreur. Peut-être quelque chose à négocier avant de m’en aller de leur tutelle ? Je pose mon regard sur elle. Elle peut voir que je semble un peu plus calme malgré l’épuisement visible. Je ne m’en cache pas, pas avec ma famille. Je sais que je peux leur faire confiance. Ils font tellement pour moi. Je ne peux pas avoir un doute sur eux. Et Amara... Elle a une place spéciale dans mon cœur. Je la défendrais envers et contre tous. La Matriarche du Clan m’a permis de rencontrer Abadone et de retrouver une famille. Elle m’a tendu la main malgré qu’elle aurait pu me rire au nez et caché la bâtarde de la famille. Au lieu de me reconnaître. Cela reste aussi un gros doigt d’honneur à mon grand-père que je sois inscrite sur l’arbre familliale, il ne faut pas le cacher.

-D’après Père, Holly, mon tuteur, les formalités devraient être finalisés avant fin juillet. La directrice de l’orphelinat allait donner son avis cette après-midi et elle était positive sur le fait que je retrouve notre famille. Même si cela lui fait un pincement au cœur de me voir partir, elle est contente que j’ai enfin un endroit que j’appelle chez moi... Avec des gens qui me soutiennent. Cela me fait bizarre encore de me dire que je ne serai plus Engel Turner à la rentrée... Mais bien Engel Kassandra Malefoy-Yaxley... Cela n’aurait pas été possible sans toi... Merci de tout cœur... Qui aurait cru cela quand je suis venue te voir la première fois ?  

Je suis sincère en disant cela. Cela ramène bien des souvenirs et bien des choses se sont passés depuis. J’ai perdu des gens importants comme j’en ai gagné. J’ai sauvé quelqu’un des flammes, j’ai combattu pendant la nuit des Hybrides et j’ai échangé les insultes et la haine avec lui avant sa mort. Je regarde le petit sac et sursaute presque avant de lui tendre.

-J’allais oublier. C’est un petit cadeau. Je l’ai vu dans une boutique à Pré-au-Lard et j’ai immédiatement pensé à lui. Ce n’est pas grand-chose mais j’avais envie de l’offrir.  

A l’intérieur du sac, bien emballé, se trouve un petit pyjama pour bébé. Il est fait de matériaux très doux, d’une couleur verte profonde avec un dessin de serpent enflammé dessus. Il va naître pendant l’été et je sais que le professeur Nott va le reconnaître. Je n’aurai jamais pensé être lié à lui ainsi. Un petit sachet de bonbons se trouvaient aussi dedans mais cela était pour Ottavia. Je ne l’oubliais pas ainsi. Je n’avais eu que peu d’échanges avec elle mais elle était la petite dernière de la famille (pour le moment) et elle ne devait être oublié. Je ne savais juste pas quoi lui offrir à part cela. Je précisais donc à Amara.

-Ne connaissait ses goûts, j’ai pris un assortiment pour Ottavia selon les conseils du vendeur. J’espère qu’elle aimera.  

Ce n'était pas dans mes habitudes, mais j'avais fait une grosse sortie "dépense de gallions" à la dernière sortie de Pré-au-Lard. Cela avait presque donné le vertige à mon côté fourmi. Mais avec 10 gallions d'argent de poche par semaine, cela était plus simple. Même Ivy avait reçu des présent un peu plus magnifiques pour tenter d'apaiser sa colère et me racheter.

Amara n’était pour l’heure pas la plus grande fan du golem. Non pas qu’elle désapprouvait, mais elle n’était simplement pas à l’aise avec ce niveau de technologie qui lui échappait totalement. Il faisait tout ce qu’un elfe de maison faisait, alors, elle ne s’en plaindrait pas. Elle faisait des efforts, puisque Theodore l’avait acquis pour elle, pour les aider.

- Ah, oui c’est un… golem, je crois que cela s’appelle. Il se nome Atlas. Le jeune fils Selwyn les a inventés et produits. Je ne serai pas apte à t’en dire plus cela dit.

Cela dit, la machine magique était bien plus supportable que l’elfe de maison de Corban qu’elle avait bien volontiers laissé au manoir Yaxley. Il garderait les terres et s’occuperait du manoir jusqu’à l’arrivée de Bella. De toutes manières, il ne portrait pas Amara dans son cœur depuis qu’elle avait donné le coup de grâce à son bien aimé maître avant de le réduire au silence. Maintenant, il ne vivait plus que pour servir “la noble maîtresse Isabella”.

La Sicilienne conduisit donc ensuite Engel jusqu’à la terrasse, où le jardin avait doucement pris une tournure un peu plus adaptée aux goûts de la nouvelle maîtresse des lieux. Invitant Engel à s’installer, elle s’était enquis de l’état de cette dernière, ayant pris connaissance du calendrier lunaire. Probablement une attention qui avait donc déplu tout autant à Diana. Cela dit, la jeune Malefoy-Yaxley demanda alors à tutoyer Amara. La Sicilienne resta un instant songeuse, puisque l’étiquette aurait dû imposer qu’Engel ne la vouvoie. Mais… après tout, elle avait toujours été bien moins formelle, de part ses origines méridionales et ce n’était pas Theodore qui allait lui faire le moindre reproche là dessus. Ainsi, à sa question, elle hocha doucement la tête de manière positive pour ne pas l’interrompre sur son récit de potion tue-loup. Un récit qui, somme toute, semblait plutôt positif.

- Cela semble donc bien prometteur néanmoins. J’ai cru entendre Holly affirmer s’occuper de stocks chez elle.

Amara se souvenait de l’aversion d’Engel pour la potion, mais c’était tout de même nécessaire. Ca n’était pas impossible de comprendre pourquoi, surtout qu’Engel l’expliquait à son tour. Au final, sa prochaine pleine lune serait chez Holly, et ça, c’était tout ce qui comptait. Amara afficha alors un sourire, hochant la tête.

- Tout cela ne sera bientôt que de mauvais souvenir. Ton été chez Holly serait nettement plus paisible, j’en suis certaine. Je ne l’ai que peu vue récemment, mais elle semble être très active pour te recueillir, pas seulement d’un point de vue administratif. Mais elle semble avoir grand hâte de ton arrivée officielle.

Les bonnes nouvelles continuaient puisque Engel expliquait alors l’optimisme des administrateurs. Cela agrandit alors le sourire d’Amara qui semblait simplement et honnêtement heureuse pour la jeune Malefoy. La tournure que les choses prenaient n’étaient pas idéales, certes, puisque Jessica n’était pas en mesure de récupérer sa fille, mais en vue des circonstances, c’était probablement le meilleur dénouement qu’il soit. Engel la remercia d’ailleurs. Des remerciements qui semblaient sincères. Certes, Amara n’avait pas fait tout cela uniquement par bonté de coeur et honneur à la mémoire de Jessica. Une part d’elle avait volontairement voulu détruire tout ce que Corban avait bâti. C’était assez terrible, mais… Amara n’avait jamais été un enfant de choeur. Pour autant, Engel faisait partie de la famille de manière complète à ses yeux. Pour autant, la Sicilienne sembla sincèrement surprise par l’attention d’Engel. Elle prit ainsi le petit sachet et l’ouvrit, sortant avec un sourire conquis le petit pyjama vert.

- Oh, tu n’avais pas à te donner tant de mal. C’est néanmoins extrêmement délicat de ta part. Je suis sûre qu’il lui ira à ravir, dit-elle avec un sourire, posant une main tendre sur son ventre. Le terme est prévu pour Septembre, mais je dois admettre avoir grand hâte de le tenir dans mes bras. Nous avons décidé de le nommer Matteo, d’ailleurs.

Et la vie passée du foetus et d’Ottavia serait, tout comme celle d’Engel, bientôt un mauvais souvenir. Ils grandiraient avec Theodore, dans un manoir sain, et un foyer aimant. Une chance que ni Diana ni Bella n’avaient eu. Justement, la petite Ottavia avait elle aussi reçu une délicate attention. Amara réclama alors la présence de sa fille au golem qui s’éloigna immédiatement après que l’ordre lui ai été répété deux fois, comprenant peu l’accent prononcé de la maîtresse des lieux qui abandonna et donna l’ordre en italien.

- Je suis sincèrement heureuse que tu trouves ton bonheur dans cette nouvelle vie. C’était ta place depuis toujours, illégitime ou pas.

Puis, assez rapidement, la porte vitrée s’ouvrit de nouveau sur la petite Ottavia. Du haut de ses 5 ans, elle ressemblait bien plus à une mini Amara qu’à quoi que ce soit de Corban. La petite fille, polie et joyeuse, s’approcha, saluant d’une petite courbette Engel. Amara tendit alors le paquet à Ottavia pour qu’elle sorte elle même ses friandises, indiquant qu’elles lui avaient été offertes par Engel. Le visage de la petite fille s’illumina alors de joie tendis qu’elle ouvrit le sachet.

- Merci ! lança-t-elle extrêmement joyeusement à Engel.  Mes préférés ! T’en veux ? proposa-t-elle ainsi de partager avec un naturel visiblement extrêmement ouvert et généreux.

Amara Mancini-Yaxley & Engel Turner

05 Juillet 2023, Manoir Nott

Je fais un léger sourire compatissant. Amara n’avait dû grandir que dans le monde magique. Ayant grandi entre les deux mondes, j’ai l’habitude de voir ce que les technologies peuvent donner, cela devait être nouveau pour elle. Mais elle semblait s’adapter malgré tout donc nous donnerons une note pour l’effort ! J’écoute néanmoins son explication et j’hoche doucement la tête à cela.

-Il faudra que je fasse un tour dans sa boutique alors. Je suis curieuse, cela reste un de mes défauts. Et cela reste un savant mélange de technologie. Merci de m’avoir renseigné.

Cela restait effectivement plus docile qu’un elfe de maison. Je repense à celui de Corban qui n’était guère hospitalier. Après, j’avais de bons rapports avec ceux de l’école. Et mon père m’avait signalé qu’il m’assignerait Broly, son propre elfe assistant quand je porterais son nom quand j’en aurais besoin. Le petit être au corps bodybuildé s’était attaché à moi apparemment. Je l’accompagne donc sur la terrasse. Mon regard se promena sur le paysage et, comme dans la maison, je trouvais une touche de l’italienne dedans. Elle mettait son cœur dans ce domaine et il devenait petit à petit plus représentatif d’elle. Nous parlâmes de la pleine lune et je me doute qu’elle ne doit évoquer le sujet devant ma chère tante/cousine sans que celle-ci n’est du venin à cracher sur moi. Je vais devoir remettre les points sur les i et les barres sur les t à la rentrée.  

Je lui explique alors ma démarche. Après tout, j’avais cette aversion mais je le faisais pour être plus en contrôle de moi-même et ne plus retourner dans les cages du Ministère. Cela allait clairement me changer. Elle évoqua le stock de ma tante et cela me fit sourire avant de souffler.

-Nous en avons discuté oui. Le nouvel infirmier en chef de Poudlard, Mr Meyer, a d’ailleurs dit qu’il les lui fournirait quand je ne suis à l’école. Il a voulu participer au débat avec le Ministère pour qu’on trouve une solution pour mon bien-être tout comme ils sont en train de voir pour m’installer un endroit pour passer mes pleines lunes à l’école. C’est un homme sympathique et qui semble mettre un point d’honneur à ce que ses patients soient heureux et que leurs bien êtres soient respectés. J’échange beaucoup avec lui.  

Quand Amara indiqua qu’Holly se préparait à me recevoir, c’était presque un euphémisme. J’avais ma tante régulièrement pas courrier quand elle ne venait pas me rendre visite. Je savais très bien son programme. J’hésite un peu en même temps que je lui réponds

-Des mauvais souvenirs oui.... Dont je compte effacer les effets néfastes sur moi... Miss Carter assure mon suivi maintenant... Elle m’a prévenu qu’avec mon passif... Le chemin serait long. Je... J’ai hâte de me retrouver chez Holly tout en appréhendant un peu... J’ai peur de tout foirer... On dit qu’il faut plus de temps aux enfants qui sont restés longtemps dans le système pour arriver à trouver leur place au sein d’une famille...  

J’avais cette peur mais je savais aussi qu’elle était rationnelle et que cela devra se passer. Les séances de psychomages chez Vénus sont fréquentes et elles continueront sûrement à la nouvelle année scolaire, le temps que je finisse de guérir. Cela devenait obligatoire, surtout quand on voyait mes réactions parfois. Je préférais ne pas penser à cela. Je reviens donc sur le sujet d’Holly

-Je sais qu’elle a prévu néanmoins de me faire faire quelques sorties. Ne serait-ce que pour renouveler ma garde-robe et rajouter un peu plus de touche sorcière dedans. Tout comme elle conçoit que j’ai grandi avec un côté moldu. Elle veut tenter d’intégrer quelques pièces au Manoir pour que je ne sois pas dépaysée. Je lui ai dit que cela n’était pas forcément nécessaire mais elle insiste donc nous irons les choisir ensemble. Cela nous permettra de nous découvrir. Elle me dit qu’elle ne pourra jamais remplacer maman mais qu’elle tentera de m’aimer aussi fort qu’elle l’aurait fait.

Cela m’amène une boule dans la gorge alors que je viens discrètement essuyer une larme. Parler de Jessica, de maman, est toujours douloureux pour moi. Je hais ce monstre pour m’avoir arraché à elle et lui avoir ôter la vie. Je finirais par lui tendre le petit sachet et elle le regardera de manière surprise. Cela me fit rougir. Je voulais montrer que je faisais partie de cette famille aussi et que je prenais soin de ses membres. Néanmoins, le sourire conquis d’Amara était magnifique à voir. Je souris en retour avant de secouer la tête.

-Je trouvais cela normale. Un cadeau de bienvenue pour lui. Matteo est un très beau prénom et j’ai hâte de le rencontrer. Son prénom ira très bien avec son nom. Plein de chaleur et de flammes.

Je grimaçais quand elle eut du mal à commander au Golem. Pas si intuitif que cela le cerbère. Mais je trouve l'italien qui coule de sa bouche magnifique avant de commenter en attendant qu’Ottavia arrive.

-Tu as l’air très heureuse et épanouie ici... Je suis contente que le professeur Nott prenne soin de toi. Je sais qu’il en fera de même avec Matteo tout comme je me doute qu’il le fait pour Ottavia. J’aime beaucoup ses cours. Il est un vraiment passionné et est très juste. Il ne fait aucun favoritisme. Et il tente d’aider ceux avec des difficultés. Il me fait rattraper avec la théorie ce que je ne peux faire en pratique à cause de ma malédiction... Il m’avait même proposé un exercice pratique personnalisé. Je le tiens en haute estime.  

Je ne connais pas l’autre professeur Nott à part visuellement et il me parait excentrique. La Matriache Nott est assez connue néanmoins pour son journal. Quant aux jumelles... Je restais sur la pointe des pieds avec les deux.

-J’espère pouvoir trouver mon bonheur. J’apprends. Et j’ai toujours la crainte du loup en moi mais je fais le nécessaire pour cela.  

Je vois arrivée assez rapidement la petite merveille qui ressemble tellement à sa mère et je réponds à sa courbette avec un petit salut à mon tour. Ottavia était un véritable rayon de soleil et cela me faisait du bien de la voir si innocente. Il n’avait pu l’enlaidir comme il avait fait avec Diana et c’était une bonne chose. Une enfant comme elle ne méritait pas que quelqu’un comme Corban tente de la contrôler et de la brimer. Mais sa nature était douce et je ris doucement à sa proposition avant de doucement lui faire signe de venir vers moi. J’étais à l’aise avec les enfants, m’étant occupée des plus jeune à l’orphelinat. Amara pu voir dans la manière dont je pris sa fille pour la mettre avec moi sur mes genoux pour pouvoir partager avec elle ses bonbons.

-De rien, je ne pouvais pas venir sans rien pour toi. C’est vraiment tes préférés ? J’ai bien fait de suivre les conseils du vendeur alors. Et je veux bien gouter mais tu vas devoir m’expliquer ce que c’est, je ne mange généralement pas de sucreries. Donc je ne connais pas tous ces bonbons. Et c’est très gentil de partager avec moi. Tu es vraiment une petite fille douce et polie.

Je disais vrai sur les sucreries, je n’avais pas les moyens de m’en payer généralement et je goutais celles qu’on me partageait pour oublier le nom rapidement, croyant que je ne pourrais jamais me les offrir régulièrement. Je ris doucement en prenant celles que l’enfant me partage avec joie, la berçant doucement contre moi quand elle m’explique une sucrerie. Cela m’apaise et me remplit de joie de pouvoir passer ce moment-là en famille. Mes nerfs se détendent d’autant plus et la douceur. Je n’en oublie pas pour autant Amara mais je donne l’attention qu’Ottavia mérite, jetant des coups d’oeil sur la matriarche pour m’assurer qu’elle ne se sente délaissée. Alors qu’elle me présente une enième friandise, ma gorge s’active et je me mets doucement à fredonner, voulant apporter un peu plus de sérénité à l’enfant ainsi. Je ne me rendais même pas compte que je le faisais. Je n’avais pas la voix aussi claire que mon ainée, mais ce n'était clairement pas désagréable à entendre, bien au contraire.