Fin mai - Poudlard - Volière

Mara & Keith

Puisqu'il faut en arriver là

J'avais rongé mon frein. Je lui avais laissé du temps, de l'espace, je n'avais rien dit quand il invitait systématiquement l'un de ses amis lorsqu'on devait se voir, j'avais même fait l'effort d'être aimable avec eux quand j'avais juste envie de les envoyer voir ailleurs si un gryffon y était pas. J'étais arrivé au bout de ma patience. Clairement. Je ne voulais rien forcer parce que je savais a quel point ça avait été dur pour Mara, que ça l'était toujours d'ailleurs, mais là, il ne me laissait pas d'autre choix. Impossible d'avoir une conversation intime avec lui, il s'arrangeait toujours pour qu'il y ai une oreille ou une autre présence, j'avais serré les dents plus d'une fois mais il fallait arrêter de me prendre pour un pitiponk de trois jours. Et je crois qu'il était temps de lui rappeler que j'étais un foutu serpentard. Je n'avais jamais essayé de le tromper ou d'abuser de sa confiance et bien tant pis, il ne m'avait pas laissé le choix que de le faire. Je lui avais donc fait parvenir un message pour lui demander de s'occuper de Styx, mon pauvre hibou malade parce que j'étais coincé et inquiet. Le connaissant, il ne se poserait pas de question et irait voir l'état de mon hibou. Tout simplement parce que c'était le mien et qu'en plus, il avait l'habitude de le gâter outrageusement. Bref. J'en étais arrivé a cette extrémité, le genre de chose que je n'aurais jamais cru faire pour juste voir mon mec seul à seul. Sans parler sexe, il me manquait aussi, j'étais inquiet, ses faux sourires et son regard toujours alerte et anxieux m'angoissait, mais impossible de lui en parler parce qu'il se cachait toujours derrière quelqu'un.

Il me refusait la possibilité de réconforter, de le soutenir et ça, ce n'était juste pas possible. En plus j'avais l'impression qu'il se laissait trop avaler par la peur, je pouvais le comprendre mais ce que je refusais c'était sa fuite devant moi. On avait assez traversé d'épreuves plus ou moins violentes pour qu'il se permette de faire ça. Si je devais le coincer, je le ferais et je me fichais pas mal des conséquences. Il pouvait m'en vouloir si cela le soulageait mais certainement pas me fuir et m'opposer une façade faussement normale quand je savais pertinemment que rien n'allait. Cela avait assez duré, donc me voilà dissimulé dans l'ombre de la volière, hors de vu de la porte, ruminant dans un coin parce que je détestais devoir en arriver là et qu'il m'y avait poussé. Du coin de l'oeil, je fixai Styx dramatiquement couché sur le dos qui lançait des piaillements d'agonie. « N'en fais pas trop quand même... » ronchonnais je en croisant les bras sur ma poitrine, m'adossant au mur en secouant la tête. Mon hibou était définitivement débile.  Je scrutai un instant le bout de mes chaussures avant de relever lentement la tête lorsque j'entendis la porte grincer et la silhouette de Mara se faufiler par l'embrasure. Un sourire attendrit se dessina une seconde sur mes lèvres avant que mon regard ne s'assombrisse sous la contrariété, si ça avait été moi qui avait été malade, j'étais pratiquement sûr qu'il serait venu avec une cohorte de potes voir qu'il serait pas venu du tout....par contre mon hibou....pas de problème hein ? En quelque seconde, je fermai la porte, la scellait magiquement avant de lancer un sort de silence sur nous et d’apparaître le visage fermé.

« Ca, c'est toi qui me l'a appris, je ne pensais juste pas devoir m'en servir pour te coincer. » fis je avec un demi sourire aussi amer qu'ironique. « Comme je ne pensais pas devoir te manipuler pour juste te parler seul à seul. Y a des choses que je déteste te faire mais tu ne m'as laissé aucun choix, hyung, alors pourquoi devrais je t'en laisser un ? »

by aardbei

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Mara & Keith

Puisqu'il faut en arriver là

Je soupirai. Evidemment. Il voudrait fuir, c'était en partie pour ça que je détestais avoir dût le piéger, parce que je savais que ça le ferait stresser plus qu'il n'en fallait. Il restait a un ou deux mètres de moi, scrutant les alentours a la recherche d'une échappatoire, c'était...douloureux de le voir ainsi, vraiment, surtout avec moi. Il avait tellement peur de lui même que j'étais pratiquement sûr qu'il évitait tout le monde, c'était ridicule, le ministère assurait qu'il n'y avait plus rien a craindre, cela dit...Personne ne savait pour autant ce qu'il s'était passé ce soir là, ni pourquoi les hybrides étaient devenus soudainement fou. Sa peur était légitime mais si il se complaisait en elle, il n'arriverait pas a faire face. « On pourrait oui. » fis je en m'adossant a la porte, respectant son besoin d'espace malgré mon envie de le prendre dans mes bras tant il me semblait vulnérable, tant j'aimerais pouvoir le protéger de tout. « Mais j'aimerais que tu arrête de me sous estimer, il n'arrivera rien et même si ça devait, ne va pas croire que je ne suis pas préparé non plus. » Il savait a quel point j'avais tendance a tout prévoir, et puis, ça le rassurerait sans doute de savoir que je pouvais me défendre au besoin.

Je penchai légèrement la tête sur le côté en scrutant ses traits tendus. Il était fatigué, je n'avais pas besoin de lui poser la question pour le savoir, j'avais déjà pu voir ce visage l'année dernière et j'aurais aimé ne plus jamais le revoir. Mais Mara était rongé de culpabilité alors même qu'il n'était pas en faute, je supposai que ses amis avaient dût lui rabâcher que ce n'était pas de sa faute mais cela ne serait sans doute pas suffisant pour qu'il s'apaise. Je pourrais dire pareil mais cela ne servirait a rien. « Et je n'ai pas non plus envie de voir ton faux sourire, il a tendance a m'agacer. » Parce qu'il était a mille lieux du soleil qu'il pouvait être. Ca aussi ça me manquait. « Tu ne crois pas qu'il est temps de m'en parler ? Pourquoi n'es tu pas resté un peu plus longtemps chez toi ? » Pour moi, il était encore trop tôt pour qu'il revienne. J'aurais été le voir chez lui de toute façon mais je supposai qu'avec les examens qui arrivaient... « Tu n'es pas en forme, tout le monde peut le voir et personne ne t'en aurait voulu si tu étais resté quelque jour de plus avec ton père. »

Finalement, je me redressai pour l'approcher. « Tu ne crois pas que tu as assez fuit ? Que tu m'as assez fuit ? Je sais ce qui t'effraie et je ne peux pas non plus t'assurer que ça n'arrivera plus mais je ne veux pas te voir t'enfoncer dans peur pour autant, si ça continu, bientôt tu auras peur de ta propre ombre. » repris je d'un ton plus doux alors que le brun de mes iris se réchauffait lentement. « Tu ne peux pas t'enfermer a jamais non plus. » Je tendis un doigts pour repousser une mèche de ses cheveux barrant son front.

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Mara & Keith

Puisqu'il faut en arriver là

« Cinq personnes prises par surprise qui pensaient plus a te raisonner qu'a réellement t'arrêter. Sans compter que tu étais protégé. Hyung, tu n'es pas non plus invulnérable. »  Même si j'aurais voulu qu'il le soit réellement pour ne pas qu'il ai eu a subir tout ça. Il était bien plus sensible que je ne le serais jamais et cette tragédie avait dût l'affecter profondément. Je savais très bien que je le heurtais mais je n'avais plus d'autre solution, l'attente n'avait pas suffit.

Il aurait vraiment du rester chez lui, même si je comprenais pourquoi il était revenu. Il cherchait la sécurité tout simplement, il refusait de mettre son père en danger, mais il ne comprenait pas que nous, nous nous inquiétons. J'étais resté en contact régulier avec son père durant sa semaine d'emprisonnement, j'avais cherché dans l'histoire des précédents et rien. Jamais aucun métisse n'avait péter une citrouille comme eux cette nuit là. Il suffisait d'additionner un plus un pour savoir qu'il y avait du avoir une intervention extérieure. Seulement...nous n'en savions pas plus. Toujours pas et tant que ce serait le cas, il se méfierait de lui même. Peut être que je n'aurais pas dût l'approcher, pas encore, vu comme il recula...Et ces mots...Ils vibraient de peur, non, c'était même plus que ça. Il l'avait déjà dit...Etre témoin de ses propres actions sans pouvoir rien contrôler, avoir des pensées si abjectes mais si désirables en même temps. Que ressentait on réellement a vouloir soudainement la mort des êtres qui comptaient le plus pour nous...En vérité, je ne voulais pas le savoir. J'étais quelqu'un de pragmatique, terre à terre, j'aimais me targuer d'avoir un caractère puissant mais... Aurais je été capable de supporter ce qu'il avait vécu ? Je n'en étais pas sûr. Vraiment pas. Voir ses traits se tordre de peur et de douleur a ses souvenirs, a ce qu'il avait ressentit alors que ce genre de sentiment était a mille lieux de ce qu'il était me faisait souffrir. Les mots qu'il utilisait étaient crus, directs. Ils me heurtaient violemment, même si je n'en montrais rien, a peine un tressaillement de ma mâchoire. Lui dire que ça ne m'avait rien fait serait mentir et il ne me croirait pas de toute façon, alors que je gardai le silence.

Mais le voir s'écrouler comme ça alors que cela ne lui ressemblait que si peu me perça le cœur, je ne pouvais qu'espérer qu'il sache se relever et je l'y aiderais quoiqu'il arrive. Je fini par m’asseoir a côté de lui, l'entourant d'un bras pour l'attirer contre moi, sentant sous ma paume les sursauts de ses sanglots. Cela me faisait mal de le voir ainsi, terriblement. Il n'était pas en faute pourquoi devait il en souffrir autant ? « Ce n'était pas toi et tu le sais. Ca ne te ressemblait pas même un peu. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, ni qui est responsable mais une chose est sûre, ce n'était pas ta faute. On a dût te le dire une centaine de fois. Je comprends que tu ai peur et que tu te méfie de toi même mais Mara si tu te renferme sur toi même, quel que soit les responsables, ils auront atteint leur but. »  fis je doucement en passant mes doigts dans ses cheveux et j'eus un tressaillement lorsqu'il réclama a ne pas être seul avec moi. « Et quoi hyung ? Tu veux me quitter ? Il n'en est pas question mais tu ne peux pas continuer comme ça, bientôt tu n'oseras même plus sortir de ta chambre. Je suis sûr que tu en es conscient. »  

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Mara & Keith

Puisqu'il faut en arriver là

J'aurais dû m'en douter. Mara avait la sale manie de penser que se sacrifier pour le bien d'autrui était la meilleure chose a faire. Je ne savais pas si c'était une mentalité poufsouffle ou si il était né comme ça mais ça me donnait parfois envie de le secouer comme un troll. « Oh super ! Pourquoi tu ne t'enferme pas tout seul dans une cage pendant qu'on y est, là je te garantis, tu toucheras plus personne. » ironisais je avec un rictus avant de soupirer en me passant une main sur le visage.  Alors je lui posai une question directe, peut être un peu brutale même et son hésitation me fit grincer des dents. Parce que oui, il avait hésité, même un peu et il serait foutu de me plaquer comme un idiot par peur de me faire du mal ou estimant que c'était là le minimum qu'il devait faire pour se faire pardonner. En gros, un putain de pouffy jusqu'au fond des os.  « Je t'ai dis de ne pas y penser et c'est un peu vexant pour moi de se dire que je suis assez con pour prendre au mot ce que tu as dis a ce moment là. Ce n'était pas facile a entendre, je ne vais pas te soutenir le contraire mais si j'avais cru un instant que c'était ce que tu pensais vraiment, c'est pas ta jambe que j'aurais cassée. » Ma voix résonna froidement avant qu'une grimace ne traverse mes traits. « Et désolé pour ça. » dans la panique, j'avais clairement visé n'importe où. « J'ai paniqué. » Alors que ce n'était pas du tout mon genre... Du moins, je l'avais cru jusqu'à ce qu'il me prouve le contraire.  Je tiquai alors qu'il m'avouait dormir dans la salle commune. « Tu plaisante là non ? Demande au moins une chambre pour toi tout seul au moins, ils ne pourront pas vraiment te le refuser, ce sera toujours mieux qu'un canapé même modifié par magie. » fis je en secouant légèrement la tête. Bon sang, il allait me tuer.

Je laissai ses mèches s'écouler entre mes doigts tout le gardant presque trop précieusement contre moi, attendant qu'il se calme, si tant est que cela était possible, parce qu'être seul avec moi le stressait bien plus que je ne l'aurais songé. Sa demande me fit froncer les sourcils. C'était quoi ça encore ? Indécis, je le laissai s'échapper de mes bras et prendre une distance que je détestais. Me passant une main nerveuse dans les cheveux je commençais par secouer la tête. « C'est du chantage ça Hyung ? »  Moi ? Au club de combat ? C'était n'importe quoi, je n'étais pas fan de violence physique en plus et lui, il me demandait de.... « Ca serait plus rapide et plus simple pour moi de demander a Min-Ho de m'enseigner un ou deux informulés tu sais. » Me pinçant l'arête du nez j’enchaînais. « Je n'aurais jamais un niveau suffisant avant un moment en prime. » Ca m'arrachait de devoir le dire mais il ne reculerait pas, pas cette fois, je le savais déjà a sa façon de me regarder, mâchoire serrées et étincelle belliqueuse dans les iris. Il ne lâcherait pas l'affaire et quelque chose me disait que j'aurais beau tempêter... « Ok....Mais c'est toi qui t'en occupe. Je ne connais pas ton Hyun-Ki, il peut être présent si c'est ça qui t'inquiètes mais si tu veux que je m'y mette, alors ce sera toi. »

Et encore une fois, il voulu aller ailleurs, là où il y aurait plus de monde. Je ne supportais pas de le voir pleurer et, peut être, encore moins tremblant de peur. J'étais plus rationnel que lui un bien ou un mal, je ne savais pas vraiment.  Finalement, je me levai d'un mouvement souple avant de lui tendre une main. « Va pour la bibliothèque. De toute façon, tu en démordras pas. » J'attendis qu'il la prenne avant de l'attirer contre moi et de saisir son visage entre mes paumes, l'obligeant a croiser mon regard. « Tu ne seras jamais un monstre a mes yeux, Mara alors ôtes toi ça de la tête. Tu es naïf, parfois un peu idiot, trop enthousiaste et tu es atteins d'une sensibilité trop maladive pour ton propre bien, mais tu es très loin d'être un monstre. » J'adoucis un peu mes paroles avec un baiser avant de lui sourire légèrement, effaçant les traces restantes de ses larmes sur ses joues du pouce.

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Mara & Keith

Puisqu'il faut en arriver là

J'eus un rire amer. « C'est une façon de voir les choses... » Même si dans mon esprit ce n'était pas du tout ce que je voulais faire. Je m'inquiétais qu'il soit obligé de dormir dans la salle commune de sa maison. J'avais la solution toute trouvée mais...Il ne semblait pas d'accord alors je secouais légèrement la tête. « Si tu leur dis que tu te sentirai mieux seul, en appuyant un peu le trait, ce côté pouffy te servira tu sais. Evidemment, il se peut qu'ils viennent voir si tu ne manque de rien mais a part ça, si tu sais t'y prendre, tu l'auras cette chambre, la tranquillité et la solitude dont tu as besoin. » rétorquais je en haussant un sourcil. Quand je disais qu'il manquait d'un petit soupçon de Serpentard.  J'embrassais sa tempe. « On ne peut pas totalement comprendre c'est vrai, parce qu'on ne l'a pas vécu. Mais toi, peux tu comprendre notre peur et notre inquiétude ? Ceux qui te connaisse savent très bien ce qui peut te passer par la tête. Alors oui, on ne peut sans doute pas imaginer l'étendue de tes ressentis, mais il y a de la peur, de la culpabilité, de l'incompréhension, voir un soupçon de colère, ça je le vois très bien. » Il ne pouvait pas accepter ces actes, ni ces mots de cette nuit là, ça le rongeait.

Cela dit, je ne m'attendis pas vraiment a la suite. Me battre ? Enfin apprendre a le repousser ? Avec un inconnu au bataillon ? Et vu comme il le disait.... C'était du chantage ni plus ni moins, ce qui me laissa un instant comme deux ronds de citrouille. Pour le coup, son côté serpentard ressortait pas comme je le voulais.  « Peut être ? Tu arrive a me sortir ça sans sourciller en prime ? » Mince, je crois que j'avais envie d'en rire, même si la situation ne s'y prêtait pas mais alors vraiment pas. Surpris, je soufflais : « J'ai une mauvaise influence sur toi je crois. »  Surtout lorsqu'il affirma que ce serait ça ou rien. C'était le monde a l'envers là non ? Surpris par cette obstination soudaine, je le fixais un instant sans rien dire alors qu'il affirmait que ce serait tout aussi longtemps si je passai par Min-Ho. Bon sang ! Ca ne me plaisait pas, ça ne me plaisait pas du tout. Mais il avait été clair, c'était ça ou je pouvais faire une croix sur la moindre rencontre en tête a tête. Et ça me faisait mal de le penser mais l'idée de le voir uniquement entouré d'autres, de devoir taire certaines choses, de me contenter de regard alors que j'avais assez bataillé pour avoir le droit d'être avec lui, m'était insupportable.  « Aaah.... » soupirais « Vraiment une mauvaise influence sur toi. D'accord, ça va, tu as gagné, ça m'agace mais tu ne me laisse pas le choix apparemment. » En même temps, je n'arrivais pas a lire la terreur dans ses yeux sans en souffrir, alors avais je d'autres options ? Évidemment pas.

Me redressant, je lui tendis la main, ses mots perçant mon cœur comme autant de lame. Alors non, il ne serait jamais un monstre. C'était peut être réducteur ou insultant mais il n'en aurait jamais l'étoffe, non il était bien d'autre chose et chacune d'entre elles faisait que je l'aimais. C'était aussi simple que ça. Et si mon baiser se voulait rassurant, serein malgré le manque que j'avais de lui, le sien goûtait ce qu'il n'arrivait pas a dire, l'importance de ce qu'il était a mes yeux et ce que j'étais aux siens. Devoir le laisser partir de mes bras a ce moment là fut difficile mais je devais le laisser faire. Finalement, nous nous retrouvâmes a la bibliothèque, dans un coin tranquille, comme il me l'avait promis. Assis en face de lui, je culpabilisais un peu en le voyant sortir les médicaments qu'il avait prévu pour Styx. Alors certes, mon hibou n'en avait finalement pas eu besoin mais... « De quoi ? » demandais je alors qu'il s'excusait soudainement. Encore devrais je dire.

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Mara & Keith

Puisqu'il faut en arriver là

Ah qu'il était têtu lorsqu'il s'y mettait ! A croire que pour ça, c'était moi qui avait déteint. « Peut être mais vivre dans la salle commune n'est pas l'idéal non plus. » En plus, les examens se profilaient, mais ça j'évitais de le lui rappeler, il était assez angoissé comme ça, inutile d'en rajouter. Mais il fallait qu'il arrête de croire qu'on ne pouvait pas deviner ce qu'il ressentait. Peut être pas en goûter l'intensité, nous n'avions pas été a sa place, mais il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir ce qui le tourmentait. Mara ne savait pas cacher ce qu'il ressentait, si ce n'était pas inscrit sur sa figure,  ça flamboyait dans ses yeux.  C'était pour ça que je cédais a ses exigences, pour peut être un peu, éclaircir ses prunelles et les débarrasser d'un soucis supplémentaire qui n'en était pas vraiment un. Si il n'y avait que ça pour le rassurer, tant pis, je m'y plierais, même si ça ne me plaisait pas vraiment.  Si c'était le prix a payer pour revoir son sourire...

Finalement, je lui cédais sur tout ou presque, y compris l'emmener dans un endroit plus peuplé si c'était ce qu'il voulait, mais sans l'assurer a travers mes lèvres que je serais là quoiqu'il arrive et que ça, ce n'était pas négociable. Je soupirais doucement lorsqu'il m'offrait le sel des siennes. J'aurais voulu prolonger ce moment et pourtant, je ne fis rien pour le retenir lorsqu'il m'échappa, pressé sans doute de rejoindre une place plus bondée.

Je ne compris pas tout de suite de quoi il s'excusait mais il eu tôt fait de préciser sa pensée a ma demande. Je secouai un peu la tête avec un demi sourire. « Ne t'excuse pas pour ce que tu es, hyung, ce n'est pas forcément un mal d'être comme tu es et puis je ne t'aurais pas aimé autrement. Quant a devoir te piéger... » un soupir me traversa : «  J'étais inquiet surtout et tu prenais un malin plaisir a m'éviter, je sais pourquoi tu l'as fais mais tu me manquais et c'était difficile de t'en parler avec ta manie d'emmener un pote avec toi a chaque fois qu'on se voyait. J'étais pas loin de l'overdose de blaireaux. » Bon même si Nick brouillait un peu la donne, aussi conscient que moi que ça n'allait pas mais sa présence a lui m'était plus supportable que celle des autres. Je m'appuyais au dossier de ma chaise alors qu'il continuait, pianotant la table entre nous d'un index songeur. Je connaissais son passé et j'avais déjà deviné qu'il était passé par des périodes difficiles même si il disait que non. L'image qu'il avait de lui même était affligeante lorsqu'on y songeait. Il était capable de se dire salope sans sourciller. Je ne savais pas si c'était parce qu'il le pensait réellement ou si c'était parce qu'on le lui avait fait penser.  Je n'aimais pas qu'il pense comme ça, je le lui avais déjà dit. Mais au delà de ça, je ne pouvais que me rendre compte que je n'avais pas réussit a le rassurer.  « L'aurais tu seulement voulu, a cette époque, aurais tu seulement voulu qu'on te dise le contraire ? Peut être que d'une certaine façon ça t'arrangeait aussi hyung. Ce n'est pas vraiment une critique te méprend pas juste...C'était peut être plus facile pour toi de le penser a ce moment là. Certains ont peut être voulu autre chose de toi mais les as-tu laissé faire ? » demandais je d'une voix douce, un peu précautionneuse. « Il fut un temps où j'aurais fait n'importe quoi pour me dissocier de mon frère, être tout le contraire de ce qu'il était, prendre du poids était une manière de le faire, on ne nous confondait plus comme ça. Je crois surtout qu'il faut du temps pour savoir ce que l'on veut et encore plus pour savoir qui on est. Je ne dis pas que ce n'est pas blessant voir honteux, parfois, quand je regarde derrière moi, je ne suis pas très fier, je peux même m'en vouloir. » Quand au reste, oui, il avait clairement su où frapper pour faire le plus de mal possible mais c'était une arme a double tranchant pour quelqu'un comme lui. Je me penchais en avant, venant glisser mes doigts entre les siens posés sur la table, jouant avec le medikit pour hibou. « Alors oui, tu as parfaitement su frapper chacune des faiblesses des personnes présentes autour de toi cette nuit là et ce sera sans doute très dur de t'en remettre, peut être que sur le moment tu l'as vraiment voulu aussi, on ne peut pas être parfait et gentil tout le temps, même si tu as tendance a croire le contraire, on reste humain. Je ne sais pas ce qui vous a tous frappé ce soir là, Jess a déblatéré sur le fait que tout le monde était jaloux de sa beauté, toi sur le fait que tout le monde voulait...Enfin tu vois... Victoire a seulement foncé sur tout ce qui bougeait mais ça lui ressemble déjà de base. Alors oui, peut être que tout ça existait déjà en vous et que, quoique qu'il vous soit arrivé, ça n'a fait qu'amplifier ces sentiments là mais je persiste a dire que ce n'était pas naturel. » je n'étais pas sûr d'avoir été très clair pour le coup, je n'étais pas fait pour les grands discours intimistes d'une certaine façon, j'avais plus tendance a dire ce que je pensais et être sûr de ce que je disais. Là non. Pas avec lui.

by aardbei

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Mara & Keith

Puisqu'il faut en arriver là

Je fronçais légèrement les sourcils alors qu'il m'expliquait un peu plus ce qu'avait été ses relations avant. A ses mots, je me demandais si moi aussi je lui en demandais parfois trop. Je n'en avais pas l'impression mais...Contrairement a mon frère, je n'avais jamais eut de relation donc je n'avais pas tellement de comparaison en fait, évidemment, comparer ma relation avec Mara avec celles que mon frère avait pu avoir serait plutôt mal venues et pas du tout représentatif.  « Est ce...Est ce que tu ressens ça avec moi ? »  Peut être faisais je des erreurs, sans aucun doute même et, jusqu'à présent, il m'en avait toujours parlé, ma possessivité en était un bon exemple, même si j'étais assez rationnel pour savoir où étaient les limites évidemment, je savais qu'elle était un peu trop exigeante par exemple. Je me passais une main nerveuse dans les cheveux. « J'ai envie de te dire que tu n'as connu que des imbéciles mais ce serait réducteur et pas forcément vrai. Satisfaire ses propres envies n'est pas un mal en soi, enfin je ne pense pas, mais encore faut il savoir exactement ce qu'elles sont. Sexe, attention, tendresse, amour ou compréhension, quand on sait exactement ce que l'on veut de l'autre alors seulement on peut le lui faire comprendre. C'est facile a dire mais pas vraiment facile a vivre je dirais. »  J'eus un sourire amusé lorsqu'il remit le sujet de mon frère sur le tapis.

« Il y a deux ans, je t'aurais sans doute envoyé paître et je n'aurais pas été tendre en le faisant. Indélicat, je ne sais pas, peut être et je crois me rappeler que je t'ai demandé pourquoi tu me préférais soudainement après avoir couru après mon frère autant de temps. »  répondis je avec amusement tout en caressant ses doigts du pouce, d'un geste devenu machinal lorsque je tenais sa main. « Mon frère et moi étions terriblement fusionnels enfant, il paraît que ça arrive souvent aux jumeaux, j'en sais rien comme je ne saurais pas dire ce qui m'a poussé a vouloir me démarquer a un moment donné. Damian a toujours été très sûr de lui, peut être plus que moi a l'époque, il ne comprenait pas pourquoi je le repoussais aussi violemment, ni pourquoi je refusais catégoriquement de lui ressembler. Je crois qu'il y avait de la jalousie de ma part, de l'envie aussi, il était difficile d'exister dans son ombre a l'époque ce qui m'a poussé a faire n'importe quoi. Je crois que j'aurais été jusqu'à me défigurer pour ne plus le voir dans le premier miroir venu, j'en étais venu a le détester autant que je l'aimais. Et puis un jour, je me suis rendu compte que c'était stupide, alors oui, nous sommes une copie conforme physiquement mais il n'a jamais été moi et je n'ai jamais été lui. M'en rendre compte m'a prit pas loin de trois ans. Je ne peux pas si les blessures que tu cache ou si ce ressentiment qui erre dans ton cœur est bon ou mauvais, si c'est de ta faute ou de celle des autres. Je peux juste dire que c'est presque un passage obligé et qu'il n'y a pas a t'en vouloir pour ça. La seule chose que tu peux faire est t'interroger toi même....Et là je me fais l'effet d'un vieux machin avec une longue barbe foutrement ennuyant. »  finis je avec ironie.

Cela dit mon regard s'assombrit un peu lorsqu'il évoqua sa mère. « Et il a eu raison, hyung. Alors oui, ce n'était pas pour que tu puisse en user sur tes amis, mais ça ne change rien au fait que c'était nécessaire. »  Mes yeux tombèrent une seconde sur son oreille, devenue vierge du présent que je lui avais fait. « Je ne me suis jamais inquiété que quelqu'un te batte comme plâtre et je préfère ne pas avoir a m'en inquiéter, quant a l'hybridation... Laisses moi rire, elle est possible par un processus naturel alors pourquoi ne le serait elle pas ? Il me semble que tu n'es pas une expérience sortie en labo là, comme tes films moldus peuvent en faire. »  fis je avec un poil de sarcasme, mon coté pragmatique m'empêchait réellement d'être...comment dire...élitiste. Je me basais bien plus sur les faits que sur les on-dits, déformation presque professionnelle devrais je dire mais en l’occurrence, c'était d'une logique imparable. Et mes iris s'adoucirent lorsqu'il se plaignit que la gentillesse était bien trop rare. « Tu sais Hyung, je ne suis pas quelqu'un de gentil. »  Enfin pas trop, ils étaient pas beaucoup a voir mon côté tranquille, je savais parfaitement mordre quand c'était nécessaire et était bien trop cynique pour être réellement gentil. De nous deux, c'était lui le gentil et j'aimais cette partie de lui. Elle me reposait terriblement.

Je haussais un sourcil alors qu'il me lâchait pour venir s'installer a coté de moi avant de jeter des coups d'oeil aux alentours quand il me perchait sur ses genoux. Ce n'était pas la crainte d'être surpris mais plutôt la peur d'être interrompu qui me rendait un peu fébrile. J'aurais sans doute tué le premier qui aurait osé briser l'étreinte de ses bras autour de moi, songeais je avant de glisser une main dans ses cheveux et une autre autour de lui tandis qu'il se nichait dans mon cou, me serrant presque désespérément contre lui. Je frémis doucement a son murmure. « Je sais, comme je sais que ce que tu m'as infligé n'est rien comparé a ce que tu es en train de t'infliger toi même, seulement...N'essaie pas de tout faire toi même ou de prétendre que tout va bien. Je peux me plier a beaucoup de ce que tu exige de moi mais pas sans contre partie. »  répondis je tendrement avant de lever son visage vers le mien, un sourire mêlant amour et malice errant sur mon visage. « Après tout, je reste un serpentard. »  chuchotais je contre ses lèvres que j'adorais butiner, encore plus après en avoir été si longtemps privé.

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Mara & Keith

Puisqu'il faut en arriver là

Sa comparaison me fait un peu sourire. « Remarque, tu serais le seul trophée sur ma commode. »  Parce qu'on ne pouvait pas vraiment dire que je les collectionnais. En vérité, je ne comprenais juste pas vraiment le raisonnement derrière le fait de vouloir faire de quelqu'un un prix a gagner. Mara était capable de montrer partout que j'étais son petit-ami, mais c'était plus de la fierté de sa part plutôt que le désir de m'exhiber. Je savais encore faire la différence. Cela dit la suite assombrit sans doute un peu mon regard.  « Oh je ne serais pas contre t'enfermer dans ma chambre pour être sûr que tu ne sois qu'a moi mais il paraît que je suis doué de raison. »  plaisantais je un peu avant de secouer légèrement la tête et de reprendre un peu plus sérieusement : « Tu ne m'as jamais donné de raison de ne pas te faire confiance non plus, quand a tes ex...Mmmh...je ne sais pas si je dois être envieux, faire rapetisser leur machin ou juste les remercier de ne pas avoir su te retenir. Peut être un peu des trois...Enfin surtout le second... »  Je finis par hausser une épaule : « Je ne ressens ni l'envie, ni le besoin de te changer...Contrairement a quelqu'un qui était prêt a le faire tout seul pour que ma famille n'ai rien a dire. »  finis je avec un léger sourire avant qu'il n'aborde le sujet de mon frère.

Damian et moi.... Avec le recul, j'arrive enfin plus facilement a mettre des mots sur ce qui nous a séparé. Enfin surtout moi en fait. Damian n'a jamais eu de problème vis à vis de notre gémellité.  Peut être qu'a l'époque je me sentais inférieur, je n'en sais trop rien, mais c'était surtout pour lui faire comprendre qu'on avait tous, a plus ou moins grave degrés fait n'importe quoi en se cherchant.  « Non, tu préfère te pencher sur les autres et c'est le plus facile. Tu as peur de découvrir quoi en te penchant sur toi hum ? » v J'étais assez bien placé pour savoir que se regarder bien en face était parfois.... Honteux ? Douloureux ? Peut être un peu des deux. C'était aussi pour ça que je ne voulais pas cacher Mara, que je sois gay ou pas n'était pas la question mais je n'avais pas a cacher ce qu'il était pour moi, sinon d'ici quelque années, je me regarderais sans doute avec pitié dans un miroir et ça,  il n'en était pas question.  Puis je penchais un peu la tête, un demi sourire aux lèvres. « Vraiment ? Pourtant là dessus, Damian et moi nous ressemblons. Je peux être accessible si la personne éveille mon intérêt mais un vrai connard si ce n'est pas le cas. Je peux être hypocrite mais c'est fatiguant au quotidien et je fais déjà assez d'effort pour les études.  Par contre, je confirme, ce n'est pas moi qui me tartinait la citrouille avec la fa-bu-leuse pâte Adieubouton de Raffie Jouvence. »  ironisais je un peu, parce que voir mon frère la tronche barbouillée de ce truc infâme avait été l'un de mes pires fou rire...Même si entre nous, la dite crème était très efficace.  

Néanmoins, pour en revenir au sujet principal, j'étais d'accord avec le père de Mara. Même encore maintenant, vingt ans après la Guerre, les hybrides n'étaient que moyennement acceptés. Certain l'était par peur du quand dira-t-on, pour la bonne image, d'autre parce que ceux qui les côtoyaient n'en avait strictement rien a faire de l'état de leur sang, mais pour beaucoup....Et bien, disons que le racisme était encore bien présent. Moins étalé. Mes parents préféraient ignoré les hybrides par exemple. Ils ne les haïssaient pas mais...c'était mieux si on pouvait éviter de leur parler ou de nous mêler a eux. Enfin ce genre d'hypocrisie. « En terme de merveilleuse famille de sang pur élevé au potiron ? Pas beaucoup. Seulement beaucoup ne cherche pas non plus a changer leur manière de voir. Personnellement, je suis terre à terre et je n'ai jamais vu de sang pur plus puissant qu'un sang mêlé ou d'hybride plus débile qu'un autre.  Mais les traditions ont la vie dure. »   Et j'avais été élevé comme ça, mais d'une certaine façon, nos parents avaient aussi cultivé notre libre arbitre. Une arme a double tranchant comme qui dirait. Donc me qualifier de gentil... J'eus un petit rire quand il précisa. « Le gentil c'est toi. » fis je en me penchant pour lui donner une petite pichenette sur le front. Quoiqu'il puisse penser, il était fondamentalement gentil, c'était aussi ce qui me faisait dire qu'il y avait eu une intervention extérieure a leur pétage de plombs.

Je me laissai faire lorsqu'il me hissa sur ses genoux. Parce que j'avais aussi besoin de ça, le voir ou lui parler était une chose, mais la distance qu'il mettait entre nous me privait de sa tendresse et ça... Vérifiant rapidement que personne ne pouvait nous interrompre, je le serrais contre moi, soupirant a l'étreinte de ses bras autour de ma taille, discernant sans qu'il n'ai vraiment besoin de le dire ce qu'il taisait dans sa façon de nicher son visage au creux de mon cou ou la force qu'il pouvait mettre dans ses bras autour de moi.  Si moi je me contentais de baisers légers pour éviter de trop me tenter, lui n'eut absolument aucun égard et s'en était que plus grisant. Ca faisait trop longtemps que je n'avais pas effleuré le velours de sa bouche.  Un frisson me parcourut les reins et mon corps n'en avait absolument rien a faire que nous soyons dans une bibliothèque pour le coup. La frustration avait du bon, certes, mais là.... j'eus un soupir déçu lorsqu'il s'éloigna un peu pour glisser des mots sur mes lèvres... une étincelle amusée traversa mes iris, luisant au travers de mes paupières mi-closes. « Qui te dis que ce n'est pas exactement ce que je suis en train de faire ? »  susurrais je a mon tour en laissant s'épanouir une fleur ardente de désir au cœur de mes prunelles. Ce qui était sans doute une très mauvaise idée si je devais le contenir pour je ne sais encore combien de temps.  Et, franchement, je pouvais me targuer d'avoir un bon contrôle sur moi même mais il avait vraiment le chic pour le faire voler en éclat avec juste une petite phrase.v « Hyung, faut vraiment éviter de me dire des trucs comme ça maintenant. »  marmonnais je en laissant mon front tomber sur son épaule, qu'il ne valait mieux pas que je me lève tout de suite. Vraiment pas.

by aardbei

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