Le laisser passer ne servit pas à grand chose, il avait visiblement jeté son dévolu sur moi, s’arrêtant à mon niveau pour m’observer, ce que je n’aimais pas. Je n’avais pas confiance en lui, il y avait un danger latent, quelque chose dans son aura. Mais là où je l’aurais cru capable de reprendre sa route, il fit le contraire, se présentant sous un visage humain alors qu’il exprimait sa surprise à me voir ici, me mettant en garde sur les prédateurs que je pourrais croiser et dont il estimait ne pas faire partie… Réelle menace ou trait d’esprit ? Je remerciais le hasard de ne pas nous avoir fait nous croiser plus loin, là où il y aurait pu avoir du danger pour mon frère.
Les cachots étaient grand, notre maison s’y trouvant même, mais pas assez sans doute pour me cacher de lui à cet instant. Reprenant finalement forme humain non sans avoir vérifier une dernière fois qu’il n’y aurait pas d’autres perturbations, je me tins face à lui, le visage neutre, portant le masque de ma famille, me seul à avoir devant lui.
« Il n’y a aucuns prédateurs en mesure de m’inquiéter si ils demeurent de simples animaux. », soufflais-je simplement, sachant que l’histoire serait différente avec un Animagus ayant la volonté de me tuer. L’instinct était facile à prédire, il ne répondait qu’à une succession de volonté, d’ordre, souvent primaires. Ce n’était pas le cas des Animagus dont l’humanité transpirait. Ainsi donc ferais-je l’erreur de croire qu’il pourrait ne représenter aucun danger ? Non. Je savais au contraire que quelque soit sa forme et ses mots, Thomas Gaunt n’était pas le genre d’homme que nous pouvions compter comme allié.
« Je doute qu’un seul Animagus en dehors de sa maison soit une réelle surprise. », soulignais-je ne me justifiant pas pour l’heure, pas sans savoir ce qu’il cherchait. Le faire si vite pourrait révéler que j’avais quelque chose à cacher, pourrait coûter à mon frère et je ne pouvais me le permettre. Je devais déjà le jauger, savoir ce qu’il me voulait.
« Tu t'ennuies ? », car nous n’avions jamais échangé que l’essentiel, et nous n’avions jamais forcé la moindre rencontre, surtout sous cette forme. Je le tenais en respect, à distance. Je ne cherchais pas sa présence, en grande partie car en plus d’être à éviter selon beaucoup, il n’avait rien à apporter à ma famille. En fait la seule chose qu’il avait eue à faire, c’était de faire en sorte que on cousin ternisse la réputation de sa famille avec sa soeur. Ce qui avait été fait. Mais pour le reste, Thomas n’aurait aucune valeur et donc aucun intérêt. Je devais simplement le respecter, mais je ne chercherais rien de plus avec lui. Alors si mes mots avaient été froids, il n’y avait aucune agressivité. Pas pour le moment, pas sans savoir ce qu’il pourrait nous réserver. Inutile de tendre un bâton pour se faire battre. Je le croyais parfaitement capable de le saisir pour me frapper avec, ou de me forcer à le mordre pour m’empêcher de l’atteindre lui.