Manoir Gaunt – Premier Janvier :

Je cache un sourire derrière une coup de champagne. Personne n'est venu me parler et je n'ai pas cherché a le faire non plus. Non, le spectacle qui se déroule devant moi est bien assez fascinant et ridicule pour que je ne le loupe. Encore du grand Bill Gaunt n'est ce pas ? Mon regard suintant d'un froid mépris passe sur mon géniteur. Glacial, je détaille ses traits, l'étincelle lubrique de ses yeux tandis qu'il les posait sur Amara, son arrogance ridicule. Avais je vraiment voulu lui ressembler ? Hélàs oui.

Je suis le premier né, le seul héritier. Mon enfance a été martelée de l'idée de ma supériorité, que les autres n'étaient rien, que nous, nous étions les seuls héritiers de Salazar Serpentard encore présent sur cette terre. Qu'elle devait nous appartenir. C'était un rêve merveilleux mais si enfant, je voyais mon père comme un digne roi de ce règne encore illusoire, ce n'était plus le cas dorénavant. Pourtant, comme lui j'avais été violent, vulgaire, bouffi d'orgueil, ce dernier étouffant l'intelligence qui était la mienne, encore au stade infantile. J'avais martyrisé mes condisciple de l'école, tenté d'asseoir mon autorité par la force. Mauvaise stratégie n'est ce pas ? Et en le faisant, encore et encore durant mes jeunes années, j'avais espéré un signe de reconnaissance de mon père. Un compliment. Autre chose qu'une gifle magistrale parce qu'untel c'était plaint de mon comportement. Il m'avait fallu du temps pour me faire une raison, mais avec elle, un mépris incommensurable pour cet homme malheureusement responsable de ma naissance. Mes études se dirigèrent vers l'étude des malédictions et maléfices. Mon géniteur, imbécile qu'il était s'en gaussait en déclarant a qui voulait l'entendre que je marchai dans les pas de Voldemor. Abruti, me comparer a un idiot de sang vicié...Un perdant...Alors doucement l'admiration a laissé la place a un dégoût certain. Un roi ? Non. Tout au plus était il un bouffon qui n'amusait personne. A partir de là, je changeais. Mais lui, si orgueilleux, ne le vit même pas. Cela m'arrangeait d'ailleurs.

Il ne l'avait pas encore remarqué, ou peut être devait il sentir que quelque chose n'allait pas. Mais peu à peu, j'avais grignoté l'influence qu'il pouvait avoir sur la maison, sur nous. Ma mère , gentille petite chose silencieuse faisait peut être semblant de l'ignorer, je n'en savais rien et je m'en fichais, je n'attendais aucun soutien de sa part. Tant qu'un homme la contrôlait, mari ou fils, elle s'en accommoderait. Mes sœurs ? Ah, voyez l'ainée au cœur d'un bon scandale, d'ordinaire plus intéressée par ses chaussures qu'a la réalité du monde, une belle petite dinde idiote. La dernière ? Encore une enfant inoffensive. Je rongeai mon frein depuis presque dix ans maintenant, affichant toujours une soumission savamment calculée devant mon géniteur alors que lentement, j'enfonçais un couteau dans son dos, avec une délectation particulière. L'héritier qui n'arrivait même pas a trouver grâce a ses yeux, il ne me verra jamais arriver et c'est exactement ce que je veux. Mais il me tarde. J'avais 16 ans lorsque j'ai décidé que le roi dont on me rabattrait les oreilles serait moi, que j'avais arrêté d'attendre quoique ce soit de mon géniteur et que, dans l'ombre, je tissai ma propre toile. Oh ce ne fut pas danger parfois, après tout, la jeunesse apportait l'hésitation parfois mais en grandissant, j'ai appris qu'avoir beaucoup de carte en main pouvait toujours s'avérer utile, il suffisait de savoir abattre un atout au bon moment. En cachette, je me suis constitué ma propre fortune, investissant sous couvert d'un prête nom dans la confiserie magique. Nos chères têtes blondes dépensent sans compter pour leur propre satisfaction n'est ce pas ? Grâce a cela, je pouvais faire ce que je voulais sans même que mon père ne s'en rende compte. Discrètement, j'avais commencé a étendre mes écailles grappillant du pouvoir là où il était.

J'avale une gorgée de liquide pétillant, observant l'humiliation annoncée de mon père...C'était jouissif certes, mais notre nom l'accompagnait dans la honte affichée et ça, c'était beaucoup moins acceptable. Cela dit, il n'était pas encore temps, il me faudrait encore attendre, tout n'était pas encore parfait, hors je n'accepterais rien de moins que la perfection. Ma prise de pouvoir sur cette famille devait être un succès a tout point de vue et pour cela... Mon regard glisse sur Amara. J'avais sans doute quelque alliés bien caché. Et quelque atout. Mon père n'ignorait pas mon don de Fourchelangue, par contre, j'avais veillé a lui cacher que j'étais devenu un animagus a force de travail de longue haleine. Certes, j'étais déclaré au Ministère mais l'arrogance de mon père l'empêchait de jeter un seul coup d'oeil au registre. C'était parfait pour moi.

Adossé dans un coin du petit salon, je fixe d'un air un peu absent la scène qui s'y déroule. C'est pathétique. Il ne me reste plus qu'un an avant d'avoir mon diplôme, allais je devoir agir avant ou aurais je le temps encore ? En une soirée, mon père venait de nous faire passer pour des idiots auprès des autres familles. Il se faisait vieux, terriblement vieux. Espérait il vraiment pouvoir faire briller nos idéaux de cette manière ? Alors même qu'il se faisait marcher dessus par un gamin ? Non ce n'est pas avec lui que les Gaunt brilleront dans la nouvelle société qui prendrait naissance bientôt. Non ce sera avec moi.

Âge : Coffre 721 a Gringotts
Pseudo : Asteride
Comment as-tu connu le forum ? Moi même parce que je suis bonne.
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