Between  books

Marcus Avery + Engel Turner

Le temps pluvieux avait rendu la plupart des habitants de Poudlard un brin grincheux. J'ai passé ma journée à entendre mes camarades bougonner parce qu'ils avaient déjà passés le week-end enfermés mais que cela continuait encore cette semaine. J’ai tenté de rendre un peu de gaité aux gens avec qui je discutais ou partageais mes cours. Mais les caprices de la nature ne m’empêchèrent pas de revêtir un sweat épais et d’aller courir autour du parc pour faire mon sport avant de faire ma partie renforcement. Aujourd’hui, c’était le tour de tout le haut du corps, ensemble abdos, dos, bras et torse. Peu de personnes comprenaient que je devais me défouler malgré la météo capricieuse. C’était devenue une habitude dont je me passais difficilement. Une fois mon entrainement fini, je suis partie à mon dortoir prendre une bonne douche chaude et me changer.  

Le passage dans la grande salle pour me remplir l’estomac fut dans une ambiance bonne enfant mais avec un petit quelque chose d’électrique dans l’air. Voyant que mes comparses sont toujours dans une humeur grincheuse, je décide de partir m’isolée dans la bibliothèque. Il me fallait renouveler mon stock de livres de toute manière. Je passe chercher ceux déjà lu et me rend dans ce lieu où je peux me perdre pendant des heures. Je gratifie le surveillant des lieux d’un sourire, lui remettant les ouvrages que je viens rendre pour enregistrer leur retour et pose une pomme prise en fin de repas pour lui. Une petite attention que j’ai toujours pour montrer ma gratitude qu’il ne dise rien quand il m’entend chantonner en lisant. Vieille habitude que j’ai du mal à perdre. La première fois que cela est arrivé, la personne m’avait d’ailleurs indiqué un endroit où je pouvais être tranquille, loin des oreilles de mes camarades.

-Merci beaucoup et bonne soirée. Je passerai enregistrer mes livres quand je partirai comme d’habitude.

Je reprends les bouquins et pars les ranger avant de parcourir les rayons. Mes yeux caressent les couvertures alors mes doigts flirtent avec leurs surfaces. Dans ma tête défile la liste des sujets que j’étudie avec les titres que je n’ai pas encore lu. Je prends un premier livre sur la métamorphose, décidant d’approfondir le sujet des sorts informulés. Le second sera sur les lois décrétés pendant la Seconde Guerre. Il y a plusieurs volumes et j’en suis au troisième, préférant espacer les lectures vu que le texte est lourd et indigeste à assimiler. Le troisième sera pris en faisant un rapide détour dans une section où les élèves ont tendance à fouiner un peu trop, une partie de ces livres parlant de la sexualité. Le nommé “Tao de l’art d’aimer” fut cacher sous les autres alors que le rouge me monte aux joues quand une élève me regarde faire mais ne commente, allant là d’où je venais. Je complète ma sélection par un traité sur l’histoire de la guerre des gobelins.  

Je pose mes quatre livres là où je compte m’installer pour la soirée avant de refaire un détour dans la partie romans. Les études sous toutes ses formes sont bonnes mais lire une histoire peut faire du bien aussi au cerveau pour le rendre optimal. Cela fait six ans que je suis ici, et j’ai l’impression de n’avoir même pas lu le tiers de cette bibliothèque. Je fais mon choix sur un roman fantastique parlant d’un monde maudit, séparé par un brouillard maléfique où le personnage principal est une jeune femme ayant un pouvoir de lumière et guidé par un sorcier un peu bad boy sur les bords. Le second sera une enquête policière, “les fleuves Pourpres”. Contente de mon choix, je retournais à ma place avant de m’installer pour la soirée.  

Je trouve généralement refuge dans un coin peu fréquenté de la bibliothèque. La disposition est telle que je sens la chaleur du feu dans la cheminée, amenant une douce température, dans cet endroit composé d’une table avec quelques chaises et d’un canapé avec une table basse devant. La lumière est juste ce qu’il faut pour pouvoir lire sans se faire mal aux yeux mais pas trop vive non plus. Je prends place dans ce dernier, prenant soin de défaire mes chaussures avant pour replier mes jambes vers moi, mon sac posé côté. Certains de mes camarades me regardent en passant à proximité dans leurs recherches de livres dans les rayons., faisant un petit sourire pour ceux ayant l’habitude de me voir ici. Même si mon choix vestimentaire cette année semble concentré l’attention parfois. Je ne me rends même pas compte des regards appréciateurs.

Là où j’aurai caché beaucoup de peau avant, le pull avec le col bateau dénudé complétement mon épaule nue et en partie l’autre tatouée, montrant même les bretelles de mon soutien-gorge noire, descendant un peu sur les omoplates et les clavicules. Mais il était confortable et doux, d’une couleur verte avec des écritures argentés de Los Angeles. Mon ami tatoueur me l’a envoyé d’un de ses voyages guest là-bas, disant qu’il m’irait bien. Mes camarades de chambre avaient largement soulignées ce point-là quand elles m’avaient vu prendre mes livres à rendre. Il est accompagné par un legging noir. Je peux enfin porter des vêtements sans devoir cacher ma morsure. Je tente donc de porter un peu tous les styles pour trouver le mien. Mes cheveux sont attachés dans un chignon laissant quelques mèches sauvages encadrés mon visage. Je ne porte presque jamais de maquillage, n’en ayant pas forcément besoin mais mes poches contiennent toujours un baume pour mes lèvres. Dans mon sac ouvert, dépasse ma baguette au cas où j’ai besoin de l’attraper rapidement, une bouteille d’eau, quelques gâteaux et friandises pour les petites envies. Même si j’ai tendance à peu grignoter entre les repas, je sais me faire plaisir.

Je soupire de bien-être et me penche sur les livres, en me mordillant la lèvre pendant ma réflexion avant de récupérer le livre fantastique. J’ai de l’avance sur mes devoirs et j’ai envie de me changer les idées ce soir. Il ne manquerait plus qu’une tasse de thé chaud et je serai au paradis. Mais je ne suis pas dans ma salle commune qui serait bien trop bruyante à mon gout ce soir. Donc autant juste profiter de cette chaleur, de la tranquillité, d’une bonne histoire pour faire partir mon esprit loin de ce monde. Je suis tellement perdue dans mon imagination me projetant ce que je lis que je ne me rends pas compte que je chantonne, ni qu’on peut venir déranger ma paix.