Elle s’est levée de bonne humeur ce matin. Son chat a voulu lui faire des câlins avant qu’elle ne puisse se rendre à la grande salle pour prendre son petit déjeuner. Elle n’a que des cours intéressants aujourd’hui. En même temps tout l’intéresse tant que cela ne nécessite pas de monter sur un balai ou d’effectuer une activité sportive. Mais surtout aujourd’hui, elle a cours d’histoire de la magie et Zoé est déterminée cette année à améliorer ces notes dans cette matière. Elle a terminé l’année avec un effort exceptionnel mais estime que cela n’est pas suffisant. Elle pense pouvoir mieux faire et vise la note maximale pour sa cinquième année. Elle sait qu’il lui a manqué de la concentration aux examens et que sa distraction l’a fait écrire des informations lacunaires. Il ne lui manquait pas grand-chose mais elle ne compte pas reproduire les mêmes erreurs. Elle est décidée à s’améliorer et arrive donc contente en cours. Elle se demande quel être le premier sujet de l’année. Elle s’installe et observe ses camarades faire de même. Quand tout le monde est installé, la professeure commence son cours sur la révolte gobeline. Zoé prend des notes tout le long afin de ne pas manquer une seule information. Elle sourit quand elle parle de reprendre les cours des années précédentes et qu’elle espère qu’ils les ont gardés. Zoé a tout conservé depuis sa première année et va donc pouvoir facilement les retrouver. Elle se dit que cela fait un gros programme si tout peut tomber aux BUSES. Mais cela ne l’inquiète pas, avec du travail, elle est capable de tout mémoriser et elle pourra tout restituer. Elle écoute avec passion tout le cours. L’histoire de la magie est vraiment un sujet passionnant. Elle écoute avec attention la question du professeur qui demande ce qu’ils savent de la révolte Gobeline. Elle écoute la première réponse sur l’auberge qui était le quartier général de la rébellion des Gobelins mais elle trouve la réponse un peu à côté de la plaque. Elle lève la main et prend la parole une fois qu’elle est interrogée.

-La révolte Gobeline a commencé au XVIème siècle professeur. Les gobelins ont commencé à se rebeller face aux discriminations dont ils étaient victimes de la part des sorciers. J’ai lu que pour certains, cette révolte aurait commencé car les Gobelins étaient sous représenté au Magenmagot

C’est un sujet qu’elle a déjà un peu lu. En même temps, elle lit tellement de livres qu’elle a nécessairement des informations sur beaucoup de sujet. C’est une élève sérieuse même si elle a besoin de dessiné sur un parchemin pour rester concentré quand elle n’écrit pas. Sinon son cerveau part dans tous les sens et beaucoup de pensées hors cours l’envahissent. La comme le sujet la passionne, elle est plutôt tranquille. Elle profite un peu du calme dans sa tête car souvent il y a beaucoup trop d’idées ou de questions qui lui passent en tête. L’avantage de ce cours est que cela l’intéresse réellement.

L’histoire de la magie, un des pensums de la semaine. Anne ne voyait vraiment pas à quoi ce cours pouvait bien servir. Surtout pour parler de révoltes qui s’étaient produites il y avait des siècles et qu’elle trouvait complètement ennuyeuse. Elle savait que c’était un cours que Zoé aimait bien, mais tout ce qu’elle pouvait lui trouver, c’était la prof. Il fallait avouer que Miss Wheeler était cool, et elle arrivait à intéresser suffisamment Anne pour qu’elle n’ait pas des T systématiquement. Elle parvenait même à obtenir quelques A, même si depuis des années, sa moyenne trônait  misérablement à D.

Elle s’assit derrière Zoé à qui elle donna une chiquenaude en guise de bonjour. Son amie aimait bien ce cours, mais c’était une intello. Quand il s’agissait de trouver les bonnes réponses, elle avait toujours l’attitude de quelqu’un qui venait d’avaler le manuel. Cela dit, si quiconque la traitait de Miss Je-Sais-Tout, Anne lui taperait dessus, c’était certain. Zoé était une personne exceptionnelle et personne n’avait le droit d’en dire du mal. Elle se dit qu’elle devrait peut-être essayer d’intervenir dans le cours, juste pour glaner quelques points. Elle avait quelques âneries en tête qu’il allait bien falloir compenser si elle ne voulait pas devenir honnie chez les Gryffondor. Elle leva la main.

« Les créatures sur la Fontaine Magique, à-part le Gobelin, c’est un elfe et un centaure, je crois. Et à mon avis, ça pourrait être intéressant d’en ajouter d’autres, surtout des qui se sont illustrés dans la dernière guerre, comme le loup-garou Remus Lupin. »

Elle avait fait sa part. Elle n’avait pas l’intention d’en dire plus. Elle prit des notes en se demandant si elle avait toutes les autres. Elle n’était pas spécialement ordonnée. Mais si elle n’avait pas tout, elle demanderait à Zoé, c’était une sacro-sainte maniaque de la conservation et elle était sûre qu’elle avait encore ses exercices d’écriture du CP. Mais au pire, elle dupliquerait ses notes, et complèterait les trous de son propre rangement. Elle se dit qu’elle allait peut-être avoir de bonnes surprises en fouillant et puis, elle s’était habituée à ses notes désastreuses dans ce domaine.

Erin Wheeler était l’une des rares enseignantes à pouvoir garder Albus attentif plus de quelques minutes pendant son cours. Il fallait dire que l’Histoire de la Magie était propice à la stimulation de l’imagination et qu’il s’agissait déjà d’une histoire avant même que Albus n’invente les siennes. En s’installant à-côté de Zoé et en lui souriant, il se demanda dans quoi ils allaient plonger ce jour-là. Ils allaient peut-être suivre les fondateurs à la quête des futures valeurs de l’école, ou alors, ils seraient emmener à la chasse aux sorcières porter secours à Gwendolyn la Fantasque. Il était impatient d’en apprendre plus.

« J’ai hâte de découvrir les histoires du jour, pas toi ? » demanda-t-il à Zoé.

Les gobelins seraient le sujet du jour. En un instant, Albus se retrouva dans la Taverne du Sanglier, armé d’épées et d’armes à planifier comment forcer les sorciers à lui accorder des droits, dans cette peau d’un gobelin passionné par les droits de son peuple. Révolté, avide de justice et de respect, Albus se lança dans la bagarre avec tout l’enthousiasme d’un gobelin de haut rang, et bien entendu, il vaincrait et se ferait de précieux amis sorciers qui l’aideraient à accomplir sa destinée, celle de sauver tous les gobelins. Il serait le héros de son peuple, de tout un peuple.

Il ne revint sur terre, ou plus exactement dans le cours, qu’en entendant Anne derrière lui qui faisait un commentaire sur les créatures qui ornaient la Fontaine de la Fraternité dans l’Atrium du Ministère de la Magie. Il l’avait déjà vue et comme la Gryffondor, il ne la trouvait pas réaliste. Une idée lui vint qu’il tint à formuler, même si, d’ordinaire, il était plutôt discret jusqu’à ce qu’on lui pose une question. Mais les cours d’Histoire n’étaient pas les mêmes que les autres et le professeur aimait que son cours soit vivant, même s’il parlait du passé. Elle était douée pour l’animer.

« Au lieu de regarder les sorciers, il aurait fallu que le centaure regarde des étoiles, vous ne croyez pas ? »

Il était en train de se passer quelque chose d’inhabituel, et même d’exceptionnel, dans cette salle de cours d’Histoire de la Magie que rien ne paraissait différencier d’un autre endroit. Mais pour la première fois depuis longtemps, Albus était totalement concentré sur ce qui se passait et était complètement sorti de sa rêverie. Il était focalisé sur le cours et il avait même répondu sans sortir du sujet. D’après le retour de l’enseignante, il n’avait pas dit une bêtise. Au contraire, il avait plutôt dit quelque chose d’intéressant. Mis en avant, il sourit un peu timidement, heureux d’avoir été dans le ton, pour une fois.

Mais la professeure lui demanda pourquoi il avait pensé aux étoiles. Le jeune homme savait que ce n’était pas ordinaire, comme suggestion, mais cela avait un apport avec la façon dont les centaures regardaient les étoiles pour connaître l’avenir et leur rapport à la divination. Il était certain de ne pas s’être trompé. Il décida donc de prendre confiance en lui et de proposer sa réponse. Peut-être que cela lui apporterait un peu de la part du professeur Wheeler. Et puis, il avait envie de participer activement, pour une fois que son cerveau avait décidé de coopérer. Il voulait en profiter.

« Les centaures regardent souvent le ciel, ils lisent l’avenir du monde dans les étoiles et ils vivent en harmonie avec ce qu’ils découvrent parmi elles. Ca me parait naturel qu’ils soient associés à cela. Vous ne trouvez pas, Miss Wheeler ? »

Il tourna la tête avec un sourire en direction de Zoé, Anne et Rose. Il ne savait pas si c’était ce qu’il fallait dire, mais c’était à ça qu’il avait pensé en suggérant les étoiles. Il avait l’intuition que ce n’était pas une si mauvaise idée, mais il ne pouvait pas en être sûr. On verrait bien ce que le professeur en penserait.

Anne était contente d’avoir gagné des points pour Gryffondor, et également que le professeur trouve son idée intéressante. Mais de là à faire des devoirs supplémentaires sur la nature des loups-garous, elle n’était pas plus tentée que ça. Enfin, si elle était inspirée, peut-être. Mais bon, pout être inspiré, il fallait encore se mettre devant un parchemin avec une plume, et pour le moment, ce n’était pas prévu au programme. Elle avait des tas de choses à faire dans la soirée et bosser ne faisait pas spécialement partie de ses plans. A un moment donné, il y avait certaines priorités à considérer.

Elle était quand-même heureuse de voir Albus sur le devant de la scène. Lui qui était toujours dans la lune et dans ses rêves avait efficacement participé et intrigué la prof au point qu’elle lui demande un complément à sa réponse. Anne lui sourit d’un air encourageant. Il était un peu timide, mais il avait de bonnes idées et pas mal de connaissances et il pouvait donner de bonnes réponses parfaitement documentées, s’il prenait la peine de se concentrer et de se focaliser sur le sujet du cours. Anne écouta sa réponse et ne put pas s’empêcher un commentaire plein de facétie.

« Du coup, le Gobelin devrait regarder le sol en étant renfrogné ? » suggéra-t-elle innocemment.

Elle parvint à déclencher quelques rires, ce qui était une victoire en soi. La victoire pour Albus était d’être parvenu à participer activement à ce cours. Miss Wheeler faisait des miracles dans cette classe et cela n’était pas pour déplaire à la Gryffondor qui espérait bien que ses amis soient valorisés autant que possible. Elle n’avait pas besoin de cela, pour sa part, ayant son quart d’heure de gloire en potion. Elle pouvait laisser l’histoire à ceux que ça intéressait. Bon, après, si elle était tout à fait honnête, Miss Wheeler rendait le cours plutôt intéressant, Anne ne s’ennuyait pas au moins.

Le professeur Wheeler était définitivement le professeur qui était le plus capable d'obtenir le maximum de la part de Albus. Ce serait un mensonge de prétendre qu'il n'avait jamais gagné de point dans les autres matières, mais il montrait rarement une telle facilité à exprimer ce qu'il savait qu'il le faisait dans ce cours ci. C’était comme si la bienveillance de l'enseignante en Hhistoire de la Magie avait ce pouvoir de lui donner confiance à exprimer ce qu'il estimait être la bonne réponse. Les points supplémentaires que le professeur venait de lui offrir en étaient un bon exemple. Il n'avait même pas vraiment hésité alors que d'ordinaire, il n'était jamais sûr que sa réponse soit la bonne.

Il rougit un peu mais évita de manifester trop fortement sa propre satisfaction envers lui-même. Cela dit, il regarda son amie avec un mélange d'amusement et de réprobation face à sa remarque sur les gobelins. Il devait bien reconnaître que ces créatures n'étaient pas réputées pour leur bienveillance et leur côté affectueux. Mais il n'était pas certain que la comparaison fût heureuse pour autant. Lui-même ne se serait jamais permis de parler d'une espèce de cette façon. Il aurait trouvé ça un peu trop irrespectueux. Il se doutait que Anne souhaitait détendre l'atmosphère, mais il n'était pas certain qu'elle l'avait fait de la façon la plus heureuse.

Mais charge n'était pas la sienne de lui faire remarquer le peu de délicatesse dont elle venait de faire preuve. Ce fut leur enseignante qui lui fit remarquer qu'elle n'avait pas vraiment été très subtile en plaisantant sur un sujet que certains pourraient mal prendre. Albus aurait évité ce genre de plaisanterie, et il savait que Anne n'avait pas envie de blesser qui que ce soit, mais il se contenta de lui sourire sans rien dire. Il ne savait pas vraiment quoi ajouter aux échanges qui venaient d'avoir lieu et il préféra rester discret.

Anne savait bien quelle prenait des risques en faisant ce genre de plaisanterie. Elle s'était même attendue à perdre des points. Heureusement, s'il y avait bien un professeur qui était capable de tolérer ce genre de petits écarts, c'était bien l’enseignante en Histoire de la Magie. Elle se montrait toujours bienveillante et beaucoup plus tolérante que la moyenne concernant un certain nombre de choses. Ça ne voulait pas dire qu'on pouvait tout faire et tout dire dans sa classe, mais l'ambiance était moins sévère qu'ailleurs. Anne en profitait mais elle s'efforçait de le faire dans le respect de son enseignante puisque celle-ci avait la gentillesse de ne pas lui en tenir rigueur outre mesure.

Elle échangea un petit sourire avec Albus, comme pour lui faire croire que peu lui importait de se retrouver dans cette situation et ce n'était pas totalement faux. Elle savait que son ami était de ceux qui ne lui en voudraient pas de son humour un peu décalé car il en avait l'habitude. Et même si la professeure n'avait pas été directement offusquée par son propos, Anne savait pertinemment qu'elle pouvait lui être reconnaissante de ne pas lui donner de punition et de se contenter d'une simple réprimande pour une blague de ce genre. C’étaient des choses auxquelles il fallait faire attention au quotidien et elle ne serait jamais servie de cela pour faire de la peine à une créature pour de vrai.

« Vous avez raison, professeur, je ferai plus attention », promit-elle.

Elle se demanda s'il y avait d'autres choses à savoir en ce qui concernait le sujet du jour ou si le cours touchait à sa fin. En tout cas, il avait le mérite de parler de quelque chose que tous les sorciers pouvaient connaître à condition de se rendre au ministère de la magie. Il était rare en histoire d'avoir des sujets qui parlent autant de jeunes sorciers. C’était le genre que Anne aimait et elle était contentée d'en apprendre plus sur cette sculpture qu'elle avait déjà pu admirer comme un certain nombre de ses camarades avaient sûrement pu le faire.