Prenons notre destin en main

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Vivian s’était présentée au club, prenant le temps de s’entraîner adéquatement. Le sport de combat lui faisait du bien, il lui donnait une échappatoire à ses réflexions et ses pulsions plus violentes. Après la session, elle était perdue dans ses pensées. Révisant les mouvements qu’elle avait moins réussis, les moments où elle avait hésité ou s’était retrouvée battue à plate couture. Son esprit repassant les scènes et évaluant comment elle aurait pu mieux naviguer les situations qui s’étaient présentées devant elle. Sa serviette autour du cou, couvant ses épaules. Elle était vêtue d’un chandail de sport et de pantalons de couleur sombres qui mettaient en valeur sa silhouette, mais surtout qui ne la gênait pas dans ses mouvements.

Elle prit un moment près des tapis pour réfléchir. Laissant la bande d’élèves plus chahuteurs se rendre aux vestiaires et aux douches, préférant ne pas se presser après l’activité pour reprendre ses moyens et chasser ses humeurs plus agressives. Pour se donner le temps de reconstruire son masque. Elle finit par se retourner, pour se retrouver face à face avec un jeune homme, qui l’accosta avec son prénom, en se confondant en excuses pour lui demander de discuter avec elle… en privé. Un froncement de sourcils alors qu’elle le regardait de la tête au pied pendant qu’il souriait. Un petit moment pour le replacer… Fawley. Alexander Fawley. Elle répondit à son sourire par un autre, parce que c’était la chose à faire. Ses géniteurs avaient souvent approché le sujet des Fawley dans les dernières soirées mondaines ou quand ils avaient une opportunité de discuter avec Vivian et ils semblaient avoir un nouvel intérêt pour la famille. Ses parents avaient effectué quelques essais pour amener le sujet, mais elle l’avait rapidement détourné en faveur de l’importance de ses études… Elle avait espéré éviter le jeune homme le plus longtemps possible, et voilà qu’il faisait les premiers pas vers elle…

– Oui, bien sûr… dit-elle, presque innocemment.

Elle avait tenté autant que possible de retenir la froideur de son ton. Son mécontentement à être abordé par le Alexandre Fawley. Si ses proches savaient qu’il l’avait accosté, ils saisiraient cela comme un signe ou comme un encouragement. Encore plus s’ils voyaient le tout à travers leurs lunettes roses. Ses propres parents ayant eut la « chance » d’avoir un mariage d’amour et c’était surement la seule chose qui avait sauvé Vivian de leurs ambitions. Cette idée de refuser la même chance à leurs ainées. Elle fit un petit regard aux alentours. Pas de signe que quiconque leur porte de l’attention…

Elle le laissa partir vers les douches et fit de même de son côté. Prenant le temps de se laver, se changer et, surtout, remettre le déguisement mental sur sa véritable personnalité. Elle évitait le plus possible de parler avec les gens après les activités au club, ses efforts de masquage devenaient plus difficiles quand elle était fatiguée. Ils en étaient au terme de la journée en plus. À nouveau dans ses habits d’étudiante, elle sortit au dernier moment du vestiaire. Elle l’avait fait attendre et ne s'était pas laissée presser. Irritée par la présence des autres dans le vestiaire. Elle localisa le sorcier promptement et se dirigea vers lui. Il avait l’air nerveux. Mauvais signe. Elle fit un petit soupir, pour elle-même. Jeta un ultime regard aux alentours alors que les retardataires quittaient la pièce et, après un instant d’hésitation vers la porte, se retourna vers Alexandre et se dirigea vers lui. Aussi bien faire face à la situation au plus vite. À peine fut-elle près de lui qu’il se tourna vers elle et entra directement sur le sujet qu'il voulait aborder, quoique maladroitement.

– Oui, mes parents ont semblé parler de votre famille quelquefois. Généralement lors des soirées protocolaires où je les ai accompagnés. Rares sont ceux qui ne connaissent pas les Fawley, pourquoi ? dit-pelle en haussant un sourcil et en repoussant une mèche de cheveux encore humide derrière son oreille. Retenant de lui ajouter qu’il causerait plus de problèmes en l’abordant ainsi que s’il avait fait comme elle et simplement détourner la situation. Jouer la naïve semblait un bon plan pour comprendre ce qu’il avait derrière la tête et lui tirer les vers du nez.

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