Je venais de rentrer de mon voyage annuel. Un voyage que j'attendais, je devais l'avouer avec impatience à chaque vacances d'été et qui me permettait de souffler, de m'oxygéner et de me préparer pour l'année qui suivait. Bien sûr, depuis ma mésaventure, n'allais-je plus à l'autre bout du monde. Une peur, en effet, me prenait à chaque fois que je me surprenais à imaginer voyager au delà des frontières de la "civilisation". Mais malgré tout, chaque voyage me ressourcait et c'était donc avec bonne humeur que je rentrais en Angleterre. Cette fois, d'ailleurs, une bonne surprise m'attendait puisqu'à mon retour j'étais attendue par l'un de mes collègues. Une invitation, oui, à boire un verre à Pré Au Lard. Parfait ! Cela concluerait à merveille ces vacances scolaires !

Ainsi était-il 17h10 lorsque je transplanai en direction de mon point de rendez-vous : A la tête de Sanglier. En retard ? Pas vraiment. Aucune heure fixe n'avait été donnée. Il s'agissait donc de ne pas arriver pendant la nuit. C'était tout. Et cela fut le cas.

- Bonjour Amos ! Dis-je alors avec un grand sourire en m'installant face à lui. Une très bonne, oui ! J'ai enfin pu déballer mes valises... Ce qui somme toute est idiot, tiltai-je avant de rire légèrement, puisque je vais devoir les refaire pour revenir à Poudlard... Enfin bon... Et toi alors ? Ta journée ? Et tes vacances même, tant qu'on y est ? Demandai-je.

C'est vrai que j'étais un peu idiote sur ce coup, pensai-je alors intérieurement. Oublier que nous allions revenir nous installer à Poudlard... C'était fort de café pour une professeur... D'autant plus que je n'étais pas une nouvelle ! Enfin... Ce n'était pas le moment de penser à cela. Je n'aurais qu'à le faire en revenant chez m... De l'hydromel ? Comme ça ? D'entrée ? Ok ! D'accord ! Je lui avais dit que je tenais l'alcool. Ce n'était pas vrai. Mais ce n'était pas grave, ça allait devenir vrai ! Après tout, n'était-ce pas en forgeant que l'on pouvait devenir forgeron ?

- Oh ! Même devant des élèves, en tenant l'alcool, ça n'aurait pas posé de problème ! Dis-je alors "sûre de moi"

Eriiiin... Mais qu'est ce que j'étais en train de dire... Pourquoi avais-je tant besoin de m'imaginer plus forte que je ne l'étais ?... Bon... De toutes façons c'était déjà trop tard en soi alors quitte à s'enfoncer... Autant le faire à fond, non ?
Ainsi, attrapant le verre, je le levai à hauteur de mes yeux pour trinquer avec le Professeur de Sortilège.

- Alors... A notre nouvelle année en tant que Professeur de Poudlard ? Proposai-je. Et à la santé de tous les élèves que nous allons pouvoir martyriser et coller ! Ajoutai-je avec un grand sourire.

Evidemment, je n'étais pas le genre de professeur à martyrisé qui que ce soit. J'étais sévère, certes, et beaucoup d'étudiants ne m'appréciait pas du fait des notations rudes que je leur "offrais gracieusement". Mais je ne martyrisais, évidemment, pas pour autant.
Avalant une première gorgée d'hydromel, je croisais alors les jambes avec un sourire pour observer le professeur en face de moi.

- Alors ? Hâte de revoir tes élèves et d'en rencontrer de nouveau ? Tu comptes être aussi persécuteur cette année ? Le taquinai-je alors.

Amos était peut être l'un des professeurs qui pouvait comprendre le plus mon besoin de voyager. Bien sûr, il s'agissait, pour lui, d'une raison familiale, là où ce n'était pour moi que des moments de plaisir et d'apaisement. Mais après tout, cela revenait peut être un peu au même, non ? On dira que oui. De toutes façons, cela ne changeait rien : les voyages étaient bon pour l'esprit autant que pour le corps. Du moins à mon sens. D'ailleurs cela nous faisait, quand bien même un point commun pour ces vacances-ci.

- Si ce n'est pas trop indiscret, demandai-je alors. D'où est-ce que ta famille vient en Italie ? J'y suis allée cette année, en Sicile exactement... Un endroit que j'aime énormément, j'avoue.

Cet aparté passé concernant les vacances, voilà que le jeune professeur entrait dans le vif du sujet : notre sortie pré-rentrée du jour... Et l'hydromel y inhérent. Damn... Je m'enfonçais, ni plus ni moins, je venais de m'enfoncer à dire que je tenais l'alcool, ce qui n'était absolument pas vrai. Tentant de noyer le poisson en trinquant à nos futurs martyrs qu'étaient les élèves de Poudlard, je ris néanmoins doucement à sa remarque.

- Détrompe toi ! J'ai calculé un nombre d'heure de retenue à 300 l'année dernière. Je compte bien battre mon record ! M'amusai-je.

Il n'avait néanmoins pas tort pour une chose. J'espérais, moi aussi, que les nouveaux étudiants soient moins bruyants que ceux de l'année dernière. Et que les deuxième années avaient compris le message de leur première année. L'hydromel reçu, je levai néanmoins mon verre rempli vers le professeur, un sourire encourageant aux lèvres.

- Allons Professeur Mancini ! Dis-je, enthousiaste. Je suis certaine que vos élèves sauront se montrer attentifs et sérieux dès la première année ! Haut les cœurs !

Un doux rire s'échappa de mes lèvres alors que je buvais une première gorgée de ce nectar des enfers, sachant pertinemment que les premières années seraient sûrement bien plus intéressées par la vie à Poudlard que par leurs cours.
Riant de nouveau au souvenir de l'année passée, je secouai alors doucement la tête.

- Moi ? Retenir captif mes élèves ? Non ! Je n'oserais jamais ! Plaisantai-je

Cela arrivait pourtant particulièrement souvent. Prise dans mon cours ou dans mes explications suite à question des élèves, j'oubliais bien souvent de faire attention à la cloche de fin de cours et retenais donc mes élèves dans ma salle, obligeant plus d'un collègue à venir réclamer leurs étudiants, alors en retard pour leur cours. Mais il y avait tant à dire ! Comment faire tenir l'histoire du monde en seulement quelques heures ? Im-po-ssible !

- Mais crois moi, tu risques de revenir ! Dis-je en riant alors avant d’avaler une gorgée d’hydromel.

De nouveaux professeurs… Oui effectivement. Deux, de mémoire, peut être plus… J’avais un doute soudain. Enfin. Nous aurions au moins deux nouveaux collègues, ce qui était, malgré tout, une petite révolution tant cela arrivait rarement à Poudlard. Ainsi, hochant la tête, je répondis.

- Effectivement. Et de toutes les manières, le Professeur McGonagall a toujours été particulièrement attentive au bien de ses professeurs. Je me souviens, quand je suis arrivée, j’ai eu le droit à tout un dossier pour m’expliquer le fonctionnement de chaque pièce, les passages à connaître ainsi que quelques petites astuces concernant les élèves… Qui m’ont bien aidé je dois dire, je ne me suis pas fait avoir par Flinningan comme ça !

Ah Flinningan… Un petit garnement de Poufsouffle qui avait une grosse tendance à rendre ses professeurs chèvre… Buvant de nouvelles gorgées d’alcool je soufflais alors, me retenant de tousser du fait de la force alcoolique de la boisson.

- D’ailleurs tu devrais vite prévenir nos collègues de qui sont tes garnements, plaisantai-je alors en souriant. Parce que j’en compte au moins trois dans ta maison !

De Florence donc... A vrai dire, je n'étais jamais resté très longtemps à Florence, préférant le long des côtes siciliennes à la ville... Mais malgré tout, je connaissais tout aussi bien ce coin d'Italie. Ainsi le gratifiai-je d'un hochement de tête.

- Les paysages de Sicile me plaisent toujours ! Dis-je en souriant. J'y vais dès que possible. Ça fait parti de mes lieux préférés.

Je n'avais pas beaucoup de lieux que je pouvais classer dans les « préférés ». Mais effectivement. La Sicile en faisait parti. Autre avantage : elle n'était pas loin. Je n'étais donc pas encore rattrapée par mon angoisse du voyage lorsque je m'y retrouvai, ce qui n'était pas le cas d'endroits bien plus éloignés. Enfin. Je n'étais certainement pas ici, en compagnie d'Amos, pour tergiverser sur mes peurs et autres angoisses. Oh que non ! J'étais là pour passe un bon moment autour d'un verre d'hydromel et imaginer ce que pourrait être la rentrée ! Ni plus, ni moins ! D'ailleurs me mis-je à rire en imaginant leur visage suppliant face au professeur de sortilège.

- Il faut dire que tu les charges chaque année ! Je n'ai pas un élève qui n'est pas venu me voir pour se plaindre de toi.

C'était évidemment faux. Amos était en général un professeur apprécié de tous voire « plus » de la part de la gente féminine. Et à raison, je ne pouvais que l'admettre.
A l'évocation des « têtes de mules » de sa maison, je me mis alors à rire, hochant la tête largement à sa remarque. Effectivement, il y avait bien plus de résistance à Serpentard et Gryffondor qu'à Poufsouffle ou Serdaigle. Une chance pour nous, directeurs de ces dernières maisons, qui avions donc moins de « soucis » disciplinaires avec nos élèves. Et aussi moins de chance de voir la coupe des Quatre Maisons nous échapper.

- Nous n'avons pas vraiment de « plaisantins » à Serdaigle. Rectifiai-je néanmoins en buvant une gorgée. Mes élèves sont sérieux et adultes.

Étais-je fière ? Évidemment ! Je l'étais toujours de mes élèves ! Ils me donnaient, après tout, de quoi l'être. Je ne pouvais pour autant qu'approuver les dires d'Amos. Nous pouvions nous attendre à tout pour l'année qui aller arriver. Au meilleur, certes... Comme au pire.

- Espérons simplement qu'ils seront plus imaginatifs dans l'apprentissage de leur cours que dans la création de bêtise. Commentai-je alors avant de finir mon premier verre pour en reprendre un autre par la même occasion.

Mais voilà qu'Amos sembla vouloir toucher une corde sensible et mes joues, doucement, se mirent à rougir avant que je ne secoue la tête de gauche à droite.

- N... Non. Bégayai-je, peu habituée à répondre à ce genre de questions.

Il fallait dire que je n'avais jamais eu de petit ami. Un plan « cul », une fois, une seule fois. Un beau grec, dans un hôtel, qui me revenait d'ailleurs en tête, mais cela datait de plus ou moins quatre ans et je n'avais pas retenter l'expérience depuis, n'ayant pas réellement apprécié cette sensation d'être un objet dans les mains d'un homme. Alors que restait-il ? Des hommes qui me plaisaient un tant soit peu. Amos, bien sûr, était un bel homme, très bel homme même. Et gentil par dessus l'occasion. Et intelligent. Bref. Il avait tout pour plaire, je ne pouvais pas dire le contraire. Et le Professeur Mackelled aussi... Ah... Le Professeur Mackelled. Tout un programme. Je repensais à mes songes d'adolescente face à ce beau professeur si intéressant. Puis à mes songes d'étudiantes alors que je regrettais ses cours, passant derrière la porte de sa salle de classe en me demandant s'il ne serait pas bien d'aller me présenter ou lui dire bonjour. Puis à mes songes actuels, depuis que j'étais revenue à Poudlard il y a quelques années. Il avait vieillit, évidemment. Mais il était toujours aussi... Secouant la tête comme pour oublier ces pensées intrusives, ce fantasme – car il s'agissait, ni plus ni moins, d'un fantasme adolescent – afin de me reconcentrer sur Amos, je bus le verre presqu'en entier pour m'aider.

- Je n'ai aucune prétendant. Aucun qui puisse m'intéresser en tout cas. Dis-je alors « sûre » de moi. Pourquoi ? Tu es intéressé, toi ? M'amusai-je en lui faisant un clin d’œil avant de remplir de nouveau mon verre. Et toi alors ? Une belle et intelligente jeune femme va-t-elle enfin prendre le nom de Mancini ?

Bah quoi ? Autant lui renvoyer la question ! Après tout, il avait commencé ! Je ne faisais que reprendre ses propres mots à ma façon !

- D'ailleurs... Demandai-je dans une pure réflexion de curiosité. Tu crois que le Professeur McGonagall accepterait une relation entre personnel de Poudlard ? Ca serait bizarre non ?

Il n’avait pas non plus tout à fait tort. Les Serdaigles excellaient dans l’art de cacher leurs méfaits. Alors je ne les appellerais certainement pas « fourbes », certes, gardant cette caractéristiques pour les Serpentard maiiiis… Bon, d’accord. Il avait complètement raison. Et en un sens, j’étais fière d’eux : ils ne se faisaient pas avoir ! Et n’était-ce pas le plus important ? Evidemment ! Quoique ce n’était pas réellement quelque chose à dire ou même à penser en tant que professeur... Enfin… Je pouvais bien me permettre d’avoir ce genre de pensées, tant que ça ne se savait pas !

- Qu’ils redoublent ?! Ne me parle pas de malheur ! Imagine, un an de plus à les voir ! Aaargh ! Plaisantai-je particulièrement exagérément avant de rire.

Mais à la plaisanterie se substitua une certaine gêne qui me fit jusqu’à bégayer. Un prétendant… Mais… Où allait-il chercher cela ? Evidemment, je me défendis tentant, malgré tout, de faire preuve d’une sorte d’humour avant de retourner la question, non sans penser à beaucoup trop de choses pour moi et notamment à Andrew, ce qui fut… Plus fort que moi. Et à nouveau, d’ailleurs, mes pensées vagabondèrent vers le professeur. Des pensées que je tentai de remettre dans le droit chemin, me concentrant à nouveau sur Amos dont les compliments me firent doucement rire.

- Les flatteries te feront tout avoir ! Décrétai-je en souriant. Mais non. J’attend… Disons… Le grand amour ?

C’était niais et naïf, je l’entendais mais c’était aussi la vérité. C’était ce que je désirais le plus : rencontrer la bonne personne et la seule. Alors… Les amours d’été… Non. Très peu pour moi. J’avais eu une aventure et cela se terminerait là. La prochaine personne serait la bonne. Je l’espérais tout du moins.

- Pour tout avouer il me faudrait déjà trouver quelqu’un qui n’est pas uniquement attiré par ma race. Admis-je en soupirant. Et ça, c’est peut-être le plus compliqué. Tu imagines même pas à quel point je rêverais qu’il existe une potion un sort ou je ne sais pas quoi qui bloque ce charme.

J’étais entière et complètement honnête là-dessus. Autant ne pas le cacher à Amos : nous étions amis de toutes les manières.
A la réponse qu’il m’offrit, j’esquissai alors un sourire, posant ma tête dans la paume de ma main en l’observant. Il n’avait pas tort non plus. Il était plus facile de se faire des amis que de se trouver quelqu’un.

- Je ne peux rien contre le fait que tu sois difficile mais je suis sûre que je pourrais te trouver quelqu’un dans mes amies. Plaisantai-je. Je connais une très jolie petite indienne qui te plairait sûrement ! A moins que nous ayons de nouvelles collègues et que tu trouves ton bonheur… Un clin d’œil et je me mis de nouveau à rire.

Evidemment, jamais je ne présenterais qui que ce soit à Amos sans son accord préalable. Mais cela pouvait malgré tout être très amusant de l’imaginer.

Vint alors une question de pure curiosité de ma part alors que j’imaginai à mon tour une relation entre professeurs ou avec un personnel de Poudlard. Amos avait sûrement raison. Pourquoi est-ce que cela poserait problème si le travail n’en pâtissait pas ?...

- Je pense que quoi que l’on fasse, les élèves se permettront des réflexions peu acceptables. Soufflai-je malgré moi.

Attrapant un verre d’hydromel alors que, déjà, l’alcool me montait aux joues, je me mis à rire tout doucement en l’écoutant.

- Oh ! Arrête ! Tu es tout de suite négatif ! Et qui te dit qu’une de tes collègues serait pas ton âme sœur, l’amour de ta vie ? Moi je suis sûre que c’est possible !

Bon… Peut être que l’alcool me montait réellement aux joues et plus que prévu car voilà que mes pensées commençaient à traverser mes pensées. Et à sa taquinerie, je me mis soudainement à rougir, clignant des yeux.

- Elora ? Qui remplace Madame Bibine ? Je la connais pas assez ! Et Neville est marié je te rappelle ! Et puis Andrew… Mes joues repartirent de nouveau dans le rouge carmin. Naaaan… Nan ! C’est le sous-directeur et il se moque de moi de toutes façons depuis longtemps alors ça va pas changer !

Que ? Quoi ? Je venais de dire quoi ? En fait, je m’en moquais sur le coup, vidant de nouveau mon verre, je ne me rendais plus vraiment compte de ce qui sortait de ma bouche, laissant mes pensées être totalement dictées par mes lèvres beaucoup trop ouvertes sur ce coup là.

- Mais là, je suis sûre que toi tu as déjà eu une pensée pour une collègue… Avoue c’était le Professeur McGonagall ! Me mis-je à rire. Tu serais trop mignon avec ee… Mon regard se porta sur la bouteille d’hydromel. Hé ! Elle est vide ! M’exclamai-je alors le nez rouge. Pourquoi elle est vide ?!

Ca, c’était une très bonne question…

J’esquissai alors un sourire à la fois amusé et attendri par la gentillesse d’Amos, baissant légèrement la tête. Est-ce que je pourrais trouver une telle « perle rare » ? Mmh. Je l’espérais. Evidemment. Mais je n’en étais pas réellement convaincue, connaissant beaucoup trop les hommes pour m’y fier aujourd’hui. Sa plaisanterie me fit néanmoins rire alors que je l’approuvais entièrement : c’était une merveilleuse idée que de trouver un aveugle. A moins que le charme vélane ne fonctionne aussi sur les aveugles… Dans tous les cas, cela serait à tester !

- Je vais espérer qu’un nouveau membre du personnel soit aveugle, alors ! Approuvai-je.

Après tout, au vu du nombre d’heure que nous passions au château, il était presque évident que nous aurions certainement plus de chance auprès de nos collègues de trouver l’amour qu’auprès de n’importe qui d’autre si nous ne l’avions pas trouvé sur les bancs de l’école.

- J’ai corrigé les pires élèves, crois-moi, je suis sûre de pouvoir faire quelque chose pour toi. Approuvai-je trop peu sérieusement pour être prise au pied de la lettre.

Voilà une chose bien agréable avec Amos, l’un comme l’autre, nous étions friands de plaisanterie, bonnes ou mauvaises d’ailleurs. Ainsi, n’hésitai-je pas à me défendre face aux idées du Professeur en l’attaquant de front avec… Le Professeur McGonagall… Qui, si elle avait été là, m’aurait certainement tiré les oreilles. Mais tant pis ! D’autant plus qu’Amos rentra dans mon jeu, un jeu que j’arrêtai le temps d’observer la bouteille tristement vide. Pourquoi elle était vide ? Un lutin avait-il bu tout notre hydromel ? L’idée me paraissait tout à fait pertinente. Et il ne me vint même pas en tête que nous l’avions tout deux bus, non, non. Ainsi, revenant sur Amos, je mis mon doigt devant mes lèvres.

- Promis, juré. Je dirais rien et je le promet sur la tête de Harry Potter le sauveur ! Dis-je alors un peu trop sérieusement.

Masi voilà qu’une autre bouteille arrivait. Mais… C’était pas la même que la première. Triste sort ! Nous n’avions plus de première bouteille ! Bon… Pas grave ! Nous avions sa remplaçante ! Et alors que j’observais quelque peu intensément la première bouteille quitter notre table, mon verre se remplit comme par magie et je plissai les yeux alors qu’Amos me le tendait.

- Amos… Dis-je alors en chuchotant. Je crois que… Je crois qu’on a un problème… Il doit y avoir des lutins ici… J’en suis sûre… Regardant à droite et à gauche autour de nous, je me penchai vers lui. Ils ont remplis mon verre. Ils veulent que je boive trop.

Et je bus. Après tout mon verre était-il en main, et je détestais le gaspillage. A la question du Professeur, je plissait les yeux avant d’hocher vigoureusement la tête !

- Je pars jamais sans mes clés ! J’ai mes clés, ma baguette et même ma culotte !

Preuve que j’étais complètement ivre, je ne me rendais même plus compte de ce que je disais, et en un sens… Bien heureusement au vu des mots que je prononçais !

- Mais alors… Toi et McGo… Vous deux… Vraiment ?! C’est pas trop… Tout frippé ? Demandai-je particulièrement sérieusement. Je savais pas que tu étais attirée par les vieux… Parce que dans ce cas je connais PLEIN de vieux ! Tu veux que je te les présente ?

Bien sûr que j’avais raison ! J’avais toujours raison ! C’était bien connu, nan ? BON ! Se lever ! Ou… Ou pas. Heureusement qu’Amos me rattrapa de justesse histoire d’éviter une chute abominablement honteuse face à tout le monde. L’avantage de l’alcool était que j’oubliais bien rapidement ce que je venais de faire et que je me concentrais particulièrement sur la suite pour rester cohérente. C’est d’ailleurs ainsi que je pus lui parler de l’endroit où je dormais : un lit super confortable avec des oreillers, des couettes et plein d’autres trucs ! Et puis d’où il voulait dormir sur le divan ? Non mais non !

- Un divan c’est fait pour divaner ! Pas pour dormir ! Tu peux pas ! M’exclamai-je tout à fait sur de moi quant à l’existence du mot « divaner ». Et je suis pas bavarde, Monsieur Manch… Manchi… Manneuchini ! Répondis-je en plissant les yeux. Je dis que des choses vraies et torrrriiides !

J’adorais ce mot, je ne savais pas pourquoi mais j’adorais la prononciation de ce mot. Je l’avais d’ailleurs largement exagéré jusqu’à ce que je me sente soulevée du sol. On me kidnappait ! Amos me kidnappait ! Le traitre ! M’égosillant à plein poumon pour faire part de mon mécontentement, je n’eus malheureusement pas le choix que de me laisser porter, allant même jusqu’à faire la morte. Ainsi, me laissant complètement tombée dans ses bras, mon bras libre ballant et l’autre posé sur mon front, je jouai une magnifique pièce de théâtre.

- Aaaaaah ! Je le fais rire alors que je souuuuffre ! Tu es un monstrrre !

Combien de temps le trajet dura ? Hé bien… J’en savais trop rien à vrai dire. Je me laissai porter, pardon, flotter à travers les rues, le sourire béat aux lèvres en observant les nuages.

- LUI ! Il te ressemble ! Beeaaaau ! Et LUI ! Regarde ! C’est McGogo ! Il va te faire un bisou !! Et LUI ! On dirait un de tes élèves… Il est pas beau… OH LUI ! IL EST TROP SEXY ! C’est le Professeur Mac… Makélé ! Pourquoi vous avez des noms chiants aussi ? Wheeler c’est facile ! Wheeler c’est bien ! OH ! ET L… HE ! Y a pu de nuages !!

Evidemment, nous venions de passer le pas de la porte. Il y avait donc désormais un toit au-dessus de nos têtes…

- 1… 2… 3…

Oui… Cette fois… Je comptais les planches de bois du plafond. J’en loupais plein mais j’essayais ! Et puis ce fut du mou. Un matelas. MON LIT ! Je le reconnaissais ! D’ailleurs m’étalais-je en étoile de mer sur ce dernier alors qu’on essayait de me piquer mes chaussures. Plissant les yeux, je me redressai pour l’observer avec une intensité réelle.

- Tu es fétichiste des pieds avoue ? Ils sont comment ceux de McGogo ? Parce que moi je veux pas coucher avec toi. T’es mignon mais t’es pas assez mignoooon pour moi ! Dis-je avant de rire à gorge déployée. J’rigooooole ! Cessant mon rire, je le regardai alors. Mais je veux quand même pas alors il faut pas sentir mes pieds !

Sur ces mots, je me laissai malgré tout faire, me laissant tomber sur le matelas dans une position anatomiquement étrange mais sans que cela ne me pose de problème… Cela ne m’en poserait à vrai dire que demain, lorsque j’aurais un bon torticolis ajouté à mon mal de tête !