Ah. Donc les ordinateurs n’avaient pas de bras. Cela me confirmait une chose : ils étaient bien utilisables avec des touches. Je ne comprenais pas réellement tout ce que me disait Mika, il fallait l’admettre. Comment fonctionnait ces simulateurs ? Comment pouvaient-ils connaître des choses alors qu’il ne s’agissait que d’une machine moldue… J’avais encore beaucoup de question mais… J’avais rapidement compris qu’il n’était pas assez réveillé… Esquissant un léger sourire, désolé de le secouer à cette heure par mes questions, j’avais alors fini par me glisser contre lui pour lui rappeler des choses importantes.

D’abord… La raison pour laquelle je ne m’étais pas endormi. Mais surtout… Que je l’aimais. Que je l’aimais plus que tout, plus que ma vie et… Et qu’il était ma vie. C’était ainsi sur ses mots, sur sa réponse qui m’apaisa encore davantage que je m’endormis, serré contre lui. Je ne l’avais d’ailleurs pas senti bouger, trop épuisé certainement, ne faisant que grogner légèrement pour mieux me replacer, pour ne pas le relâcher une seule seconde. J’avais besoin de son contact, de son odeur… Et je l’avais.
Je l’eus d’ailleurs jusqu’à ce que la chaleur du soleil sur ma peau à travers les volets ne me réveille, doucement. Fronçant les sourcils, il m’avait fallu un effort considérable pour ouvrir les yeux, pour les faire tomber sur lui avant de m’inquiéter, rapidement. Il était là. Les yeux ouverts et la main sur son torse… Me dégageant, je l’avais alors fait basculer sur le dos, l’observant avant de l’embrasser. Sans un mot. Tendrement.

- Qu’est-ce qu’il se passe ? Avais-je finalement demandé, relâchant ses lèvres. Dis-moi ce qui ne va pas…

Je tentai de réfléchir. Vite. Beaucoup de choses pouvaient ne pas aller, c’était un fait mais surtout… J’avais enfin réagi. Nous étions dimanche. Nous allions devoir rentrer à Poudlard…

- Mon cœur… Avais-je repris plus doucement, caressant lentement sa joue. Si tu n’es pas prêt… On peut rester encore ici si tu as besoin… Quand bien même il s’agissait de l’ultimatum que mon père m’avait donné… Je refusais de partir s’il ne se sentait pas assez bien pour le faire, lui.

Attrapant sa main dans un geste contrôle, je l’avais séparé de sa cicatrice pour y poser mes lèvres, remontant aux siennes avec tout l’amour que je pouvais lui porter.

- Est-ce que tu veux faire quelque chose aujourd’hui ? Avais-je alors demandé, oubliant qu’il allait falloir faire les sacs, les préparatifs et surtout qu’il allait falloir discuter de ce qu’il se passerait à Poudlard. On peut aller à la plage si tu veux. Ou on peut rester dans le lit, tu peux rester dans mes bras… Avais-je murmuré contre ses lèvres. Tout ce que tu veux, Hae… vraiment tout ce que tu veux…

C’était… Difficile. Difficile à entendre, difficile à accepter. Mais il avait raison. Il resterait un kitsune, quel que soit le temps qui lui serait donné. Il était différent mais…

- Mais l’on peut encore retarder le moment où tu devras…

Où il devrait affronter Poudlard. On pouvait toujours rester enfermer dans cette bulle que sa maison familiale nous offrait. L’on pouvait encore se protéger. Le protéger. Même si cela ne changerait rien. Secouant la tête brusquement, je l’avais coupé alors qu’il me disait ne plus être lui, plus vraiment.

- Hae… 나의 사랑… Ecoute moi bien. Je… Quelle que soit la décision de l’école, même si je dois transplaner à l’autre bout du monde, et je te jure que je te trouverais une maison à Pré-Au-Lard si tu… S’il y a un problème mais… Je te promets que tu t’endormiras dans mes bras et que tu te réveilleras avec moi. Tous les jours. Car je ne saurais faire autrement. Je te promets que ça ne changera pas. Tu es toi. Tu resteras toi. Avec Jizo en plus. Mais tu es toi… Lui soufflai-je sincèrement, mes lèvres contre les siennes.

Pour autant… Nous ferions ce qu’il désirait ce soir. Tout ce qu’il désirait. Et si c’était l’océan qu’il désirait, il aurait l’océan. J’avais ainsi acquiescé, reprenant contact avec ses lèvres. Nous irions dès lors qu’il serait prêt.

- Bien sûr que je serais là… Avais-je alors murmuré à mon tour, ma main passant dans ses cheveux. Mais tout se passera bien, Hae… Fais moi confiance… Demain… J’avais esquissé un sourire qui se voulait rassurant. Demain, tu iras voir le Professeur McGonagall. Tu répondras à ce qu’elle veut. Tu feras ce qu’elle te demandera de faire et moi… Moi je t’attendrais dans notre chambre où j’aurais préparé un repas entier pour toi et où j’aurais travaillé ma dernière chanson. D’accord ? Tout ira bien. Jizo sait où est son avantage… Il… Il ne te mettra pas des bâtons dans les roues.

J’essayais d’être convaincant, d’être rassurant vis-à-vis de ce qu’il se passerait, sans même savoir ce qu’il allait en être. Mais je devais au moins le rassurer, l’apaiser… D’autant que j’étais sûr d’une chose. Jizo ne détruirait pas sa vie. Ils étaient deux. Ils avaient besoin l’un de l’autre. Détruire la vie de son hôte… Il n’était pas assez idiot pour le faire. Je l’espérais… Je… Je devais avoir confiance.

- Habille toi. Avais-je soudain soufflé en me décalant, attrapant mes propres affaires pour en faire de même avant de lui tendre la main pour l’attirer à moi. Je t’ai promis l’océan. Pas l’océan Australien. Avais-je soufflé alors qu’une idée m’était venue en tête. Envoyant mon patronus à sa mère pour la prévenir de notre départ, je l’avais alors embrassé… Et je nous avais fait transplané.

Reculant doucement, je l’avais alors laissé observer autour de lui, l’air presque… Soulagé. Prenant place dans son dos, mes mais caressant sa taille, je l’avais alors fait avancer, quitter les fourrés dans lesquels je nous avais fait apparaître pour avancer sur la plage.

- C’est la plage de Hajodae… Expliquai-je en revenant devant lui. J’avais peur que mes souvenirs soient biaisés mais… Nous sommes entiers. Plaisantai-je dans un demi-sourire. Tu te souviens… Je t’ai parlé d’une plage où Ah Nam-Joo m’emmenait… C’est elle… Murmurai-je alors en l’attirant jusqu’à l’eau.

Les moldus n’étaient pas particulièrement nombreux à cette période de l’année et les quelques familles encore présentes semblaient nous observer un peu plus intensément qu’en Australie alors que je glissai mes lèvres sur les siennes sans même y faire réellement attention, bien trop désireux du bienêtre de Mika.

- A partir de demain… Il faudra se contente du pauvre lac noir de Poudlard alors… Autant en profiter une dernière fois aujourd’hui, non ? Lui soufflai-je dans un sourire sincère, reculant lentement mais sûrement jusqu’à l’eau, jusqu’à ce que la mer ne nous arrive à la taille où je me stoppai alors, me glissant de nouveau dans son dos. Ce moment était à lui. Pour lui…

- Je pourrais. Assurai-je. Je ferais.

Même sans le pouvoir, je le ferais. Je me moquais des conséquences. Je le ferais. Je le ferais pour lui, pour nous, pour son bonheur. Il avait besoin de moi et je serais là. C’était une chose non négociable. Quant à des pertes… C’était inentendable. Impossible. D’ailleurs avais-je secoué la tête.

- Tu ne perdras rien ni personne.

Je paraissais au moins assuré. Plus que je ne l’étais intérieurement en tout cas alors qu’il me demandait de nous rendre dans cet endroit qui l’apaisait. Soit. J’avais évidemment approuvé mais pas sans tenter de nouveau de le rassurer sur la journée qui suivrait ce dimanche. Il y arriverait. Je savais qu’il y arriverait. J’avais confiance en lui. Et c’est pour cela que je préparerais tout pour son retour dans notre chambre ce qui eut au moins le mérite de lui arracher un rire.

- C’est pas grave. Lui répondis-je dans un sourire. On gardera les restes pour le lendemain. Ou le surlendemain. Je vais avoir beaucoup apporté de nourriture. J’irais aussi chercher ce gâteau que tu aimes bien dans la pâtisserie à Pré-Au-Lard. Et aucun légume c’est promis. Ce serait tout pour lui faire plaisir et rien d’autre.

Dans tous les cas… cela serait demain car aujourd’hui, nous allions faire ce qu’il désirait. Il allait pouvoir s’apaiser. Mais pas en Australie. Non. C’était bien ailleurs que je l’avais alors fait transplaner, non sans prévenir sa mère au préalable. Le laissant découvrir, j’avais fini par lui expliquer. Nous étions en Corée, chez moi, sur la plage dont je lui avais parlé, celle de mon enfance… Ce n’était pas grand-chose, à vrai dire mais… C’était loin de chez lui et… Je voulais juste, à nouveau, lui faire découvrir ma vie, mon pays, une culture plus proche de celle de son esprit, aussi, et cela avant que l’on rentre à Poudlard, que l’on soit à nouveau coincé.

L’attirant dans l’eau, je l’avais alors embrassé, continuant à avancer alors qu’il semblait vouloir me repousser… Ce que je refusai, le serrant entre mes bras bien malgré sa remarque.

- Ils ne vont jamais ici, eux… Avais-je murmuré contre ses lèvres. Et… J’assumerais s’il faut… Profite… S’il te plait… Avais-je presque supplié pour le laisser, enfin, se faire absorber.

J’avais fini par avoir l’habitude de cela, de son attitude lorsque son esprit partait. Toujours inquiet, je n’avais ainsi pourtant pas bougé, mes bras autour de sa taille, le laissant s’apaiser au rythme lent de l’eau de la mer du Japon. Et… Il se sentait mieux ici. Cette vérité m’arracha un léger sourire.

- 海の向こうは日本です。Avais-je soufflé à son oreille. C’est peut-être pour ça… Et c’était tant mieux. Est-ce qu’il y a quelque chose que vous voudriez faire ? Avais-je alors demandé.

Pourquoi ne pas l’avoir directement emmené au Japon… A vrai dire, l’idée venait véritablement de me passer par la tête mais… j’avais peur. Peur que Jizo, là-bas, ne veuille prendre le dessus dans un pays qui était le sien. Ici, en Corée, nous étions sur un terrain presque neutre, sur mon terrain… J’avais l’impression que je pourrais gérer. Quand bien même ce n’était pas vrai.

- Hae… Repris-je alors sur ce ton toujours soufflé à son oreille alors que mes bras se fermaient plus fermement autour de lui. Je t’aime…

Et tout irait bien… Tout irait toujours bien malgré tout.

Bien sûr… Il ne voudrait pas que j’assume… Cela ne m’étonnait pas. Mais il n’aurait pas le choix. Je le sentais déjà partir. Tant mieux… C’était là l’effet recherché. D’autant que Jizo se sentait mieux ici. Un fait que j’avais expliqué, parlant du Japon et… Il n’était plus là. Je le sentais, l’entourant de mes bras, lui rappelant malgré tout que je l’aimais.

Je n’avais pas vraiment la notion de temps. Je n’en avais pas envie. Je m’étais contenté de rester là, dans son dos, ma tête posée sur son épaule et les yeux fermés, attendant, simplement, qu’il revienne, sans un geste. Il ne servait à rien d’insister, de vouloir le faire revenir. Je savais qu’il reviendrait.
Mais de la sorte… Pris de surpris lorsqu’il plongea, moi avec, je n’avais pas eu le temps de prendre ma respiration, buvant la tasse avant de retrouver en quelques secondes l’air et surtout… Où était l’eau ? Où est-ce que… Me redressant, toussant, j’avais mis quelques secondes à revenir, à pouvoir observer les lieux et… Le Japon. Il avait… Non. Jizo avait transplané… Mais où ? Fronçant les sourcils aux larmes que j’entrevis sur le visage de Mika, je n’avais pourtant rien dit, me contentant de le suivre, sans un mot. Il semblait… Il semblait en avoir besoin. Alors… Je…

Je m’étais pourtant figé, soudain, face à un théâtre qui me glaça le sang. Nous étions… Les liens, le sang, c’était… C’était là où… Mes membres s’étaient mis à trembler tant de rage que de peur et de peine. C’était l’endroit où tout avait commencé. Où tout s’était terminé. Il était revenu… Je… Je n’avais pas bougé. J’avais laissé Mika et Jizo faire, les observant attentivement alors que les larmes dévalaient silencieusement mes joues face à ce spectacle. Ilé tait mort ici. Je ne pouvais m’empêcher de le savoir, de me le répéter. J’avais perdu Mika ici. Même revenu, il… Il avait été poignardé ici. Et… L’envie d’hurler se faisait sentir mais rien. Rien ne sortait que ces larmes alors qu’ils se couchaient là où il devait avoir été attaché et… Mourir ?

J’avais cette fois réagi, avançant sans même prendre la peine de sécher mes pleurs. Calmement, je m’étais ainsi agenouillé près d’eux, près de mon fiancé, sans le toucher. Un instant de silence, encore, et j’avais fini par faire venir à moi quelques pierres, les déposant face à moi avant que je ne commence à les empiler, silencieusement. Vingt pierres. C’est ce qu’il me fallut pour qu’enfin je ne m’arrête, déposant la dernière au sommet de cette petite pyramide avant de me tourner vers Mika. Je pleurais. Toujours. Et pourtant… Pour la première fois, malgré le contexte, malgré le lieu, malgré eux, ma voix sortit clairement, plus sereinement que jamais.

- Oui. Avais-je alors commencé. Tu es mort ce jour-là, Mika. Et toi, Jizo, tu as été enfermé et obligé de quitter ton pays. Ce que je disais était dur. L’envie de hurler, l’envie de le secouer se faisait d’ailleurs présente mais j’avais continué. Alors aujourd’hui et maintenant…

Je m’étais tourné vers le tas de pierre pour joindre les mains et m’incliner dans une tradition de mon pays, rendant hommage aux morts, marquant le lieu de leur décès.
Mes mains tremblaient. Je ne pouvais l’empêcher, malgré tous les efforts du monde, il m’était impossible de contenir cela, ce témoin de ma détresse. Mais je devais continuer sur ma lancée.

- Nous rendons hommage à ce que tu étais, Hae et à ta liberté, Jizo. Repris-je, les mains jointes et les yeux fermés, penché vers le sol avant que je ne me redresse, me relevant afin de les observer. Mais ce jour là vous avez aussi survécu et vous êtes devenus vous. Ensemble. Ajoutai-je alors en m’avançant vers eux pour tendre la main. Alors… Il est peut-être aujourd’hui l’heure de rendre hommage à ce que vous étiez, mais surtout à ce que vous êtes maintenant tous les deux. Vous êtes morts ce jour là. Mais aujourd’hui vous êtes en vie. Et vous resterez en vie. Jizo… Tu pourras revenir ici. Je t’y emmènerais. Mais n'use pas sa magie, s'il te plait. Assurai-je, tentant désespérément de contenir le tremblement de ma main tendue. Hae… Rien ne change. Tu es toi. Tu es l’amour de ma vie, celui de tes parents, tu es le meilleur attrapeur au monde et tu vivras une vie heureuse avec notre famille. Alors… Recommençons aujourd’hui à zéro. Vous voulez-bien ?

Je n’étais pas convaincu de ce que je venais de faire, si cela pouvait fonctionner, les aider mais… Cela, à vrai dire, m’avait aussi aidé moi. Comme si je venais de faire un deuil de ce qu’avait été l’homme que j’aimais, j’acceptais à cet instant celui qu’il était devenu. Je lui avais rendu hommage. Je l’accueillais à nouveau… C’était… Un geste spécial. Mais nécessaire… J’espérais donc que cela le soit pour eux aussi.

- それ以外の場合は行わないでください。Avais-je répondu, conscient qu’il en userait si l’arrière-grand-père de Mika l’appelait. Je ne pourrais pas me battre sur ce fait. Mais sur le reste… Il devrait se reposer sur moi.

Mais cela ne changerait rien. J’aimais Mika. Je l’aimerais toujours. Et rien ne changerait à sa vie. Il deviendrait l’attrapeur d’Australie. Il aurait une belle vie. Une longue vie. Et c’était ce qui devait importer.

Cela devait être le plus important…

Mais ses mots… Baissant la tête, mon poing s’était serré à ses paroles, à son récit. Attaché. Poignardé. Sa douleur me tordait le ventre alors que je retombai à genou, incapable de réellement supporter cette vision, ces images qu’il m’obligeait à avoir en me racontant. Mais je ne le coupai pas. S’il me le racontait… Il en avait besoin et… Il devait le faire. Pourtant, les larmes dévalaient mes joues, silencieusement. Il avait souffert… C’était peut-être la chose la plus difficile à admettre, celle qui me brisait le plus, qui m’enrageait le plus. Il avait souffert. Je ne cessai de me le répéter. Il avait souffert… Et… C’était Jizo qui l’avait sauvé. C’est lui qui…
Le japonais de Jizo m’avait fait lever la tête vers eux, le laissant se glisser sur mes cuisses, mes mains se posant comme instinctivement sur lui, sur sa taille que je caressai alors, mes bras s’enroulant autour de lui. Mika n’était pas mort ce jour-là. Il avait été sur le fil de la vie mais ne l’avait pas traversé. Mika était toujours resté vivant. Je n’avais pu empêcher ce sanglot alors que ses lèvres se posaient sur les miennes, que Jizo m’embrassait, que je lui répondais. On lui avait enlevé l’immortalité. Plus que la liberté, on l’avait rendu mortel.

- ありがとう... Avais-je alors murmuré tandis que Mika reprenait parole, son front se reposant sur mon épaule, ma main glissant dans ses cheveux pour l’y appuyer. On reviendra ici… Avais-je alors murmuré. Autant que vous le voudrez. Quand tu voudras… Car l’apaiser était le plus important, la seule chose que je désirais.

Le serrant davantage contre moi, je n’arrivais pas à cesser de pleurer, à me calmer alors que j’enfouissai mon nez dans ses cheveux.

- Je t’aime… Je t’aime tellement… Murmurai-je. Je suis désolé de ne pas avoir pu… De ne pas t’avoir protégé… Car il avait souffert. Cela ne me quittait pas. Je suis désolé Jizo… Tellement désolé… Je m’en voulais. Même en sachant que je n’aurais rien pu faire, je m’en voulais. Je m’en voulais de ne pas avoir pu les sauver. Tous les deux. M’écartant lentement, j’avais pris le visage de Mika entre mes mains pour lui faire lever les yeux vers moi. お地蔵さん…私は…あなたの不老不死は返せませんが…あなたは長生きしますよ。 私は...ここに家を見つけると約束します。C'est ici que l'on habitera, Hae… Ici qu’on aura notre famille. D’accord ? Avais-je proposé dans un léger sourire. Pour vous deux…

Le serrant de nouveau dans mes bras, je n'avais pas bougé, de longs instants, caressant ses cheveux comme pour me rassurer, pour me rappeler qu'il était là, pour me rappeler des mots de Jizo. Il n'était jamais mort. Il serait toujours vivant. Près de moi.

- Vous serez heureux... Leur avais-je murmuré. Nous ferons en sorte que vous soyez de nouveau heureux... Toujours. Même si des épreuves restaient à venir, à commencer par celle de demain. Fais moi confiance... Faites moi confiance... S'il vous plait... Car si je n'avais pas pu les protéger, je ferais tout pour que rien d'autre ne leur arrive, que rien ne puisse à nouveau briser le bonheur de Mika. Quoique je puisse faire, quoique je doive faire... Je me battrais pour lui, pour son bonheur, pour lui faire garder sa lumière. Quitte à devoir briller, moi, seul, je le ferais. Pour que lui puisse garder cette lumière. La seule qui lui allait.

Il n'était pas mort... Jizo me l'avait rappelé mais... Cela ne changeait rien. Sa vie d'avant, elle, était morte et... Et cela ne changeait rien. Il n'était pas mort. Jizo l'avait empêché. Il l'avait sauvé et c'était pour cela que je l'avais remercié. Parce qu'il me l'avait rendu. Et... Cet endroit... Il les apaisait, il apaisait Mika alors... Alors il fallait que l'on revienne, ils reviendraient, quoiqu'il puisse se passer, ils reviendraient, je les y emmènerais à nouveau, j'en faisais la promesse. Plus même, alors que la culpabilité était revenue de plus belle, j'avais été jusqu'à proposer de vivre ici, de trouver une maison non loin, de... De tout faire pour qu'ils aillent bien, pour qu'ils se sentent mieux. Une proposition rapidement modérée par le Yokai, me faisant secouer la tête.

- On... On habitera où Mika voudra... Avais-je alors soufflé.

N'importe où. N'importe où il se sentirait bien, où il pourrait être heureux. S'il ne voulait pas ici, ce ne serait pas ici, nous ne ferions qu'y revenir. Il choisirait. Définitivement. Mais je ferais tout pour qu'ils soient heureux, pour qu'ils soient toujours heureux. Ils devaient seulement me faire confiance car je me battrais pour eux... Fermant les yeux au contact de la main de Mika, de Jizo, j'avais froncé les sourcils à ses mots... Je n'étais pas responsable et j'aurais même risqué de mourir en voulant le protéger mais... Mais... Je n'arrivais pourtant pas à oublier cette culpabilité, le fait de ne pas avoir pu le protéger...

- Tu ne m'aurais pas perdu... Avais-je voulu préciser sans même vraiment y croire tant Jizo pouvait avoir raison. Tu ne me perdras pas... Car il fallait aussi se concentrer sur l'avenir, sur ce que nous allions reconstruire, sur ce qui l'attendait.

Au moins Mika me faisait confiance. Quant à Jizo... Sa remarque m'arracha un léger sourire alors que mes lèvres prenaient possession des siennes, tendrement.

- J決して…私はいつでもあなたのために何でもします… Avais-je ainsi répondu. Vous êtes le plus important. Vous serez toujours le plus important. Car cela ne changerait jamais.

Mais il nous fallait aussi rentrer, il nous fallait...

- Des sushis. Sur la plage. Avais-je soudain proposé. Avant de rentrer à Poudlard, est-ce que... Est-ce que manger des sushis sur la plage où je vous est emmené vous plairait ? Demandai-je soudainement, conscient qu'il nous faudrait rentrer mais surtout conscient que je ne voulais pas bousculer Mika.

Nous rentrerions donc. En douceur. Prenant le temps qu'il faudrait pour ce faire.

Je ne voulais pas entendre cela ni même le comprendre à vrai dire. Je savais pourtant que c’était vrai, que j’aurais pu mourir en m’interposant mais… La culpabilité était plus facile que la haine face à une chose que je ne pouvais pas maîtriser ni atteindre pour le moment. Alors… Je n’avais pas répondu, préférant l’embrasser, les embrasser à vrai dire.

Cela, finalement, ne changerait rien. Mika resterait toujours ma priorité, Jizo avec par la force des choses. Ils resteraient les seuls que je protègerais autant qu’il m’était possible de le faire, de toutes les forces que je pourrais réunir.
Et cela commençait par notre retour à Poudlard. Un retour qu’il fallait introduire en douceur. D’abord la Corée, la plage que je proposais avec des sushis. Sa réponse n’était pas réellement une acceptation mais… Soit. J’avais hoché la tête, nous ramenant à notre point de départ avant qu’il ne me confie son manque d’appétit, m’arrachant un léger sourire alors que j’embrassai sa tempe.

- Tu mangeras ce que tu as envie de manger, Hae. Soufflai-je en le conduisant sur la plage, l’y installant non sans l’embrasser. J’arrive tout de suite, d’accord ? Murmurai-je avant de me relever, ne pouvant m’empêcher de parcourir la plage des yeux par crainte d’y voir le moindre membre de ma famille.

Mais il n’y avait personne. Heureusement. Et je pus aller nous chercher de quoi manger rapidement, revenant à ses côtés les bras chargés de tout ce qui pourrait lui plaire, de viande, de sushis et de sucre. Il pourrait tout manger, s’il en avait envie, s’il en avait la force.
Relevant le regard vers lui lorsque je fus à mon tour assis sur le sable, j’avais doucement hoché la tête, l’attirant contre moi, entre mes jambes, son dos contre mon torse.

- Nous restons là le temps que tu voudras… Répondis-je, embrassant sa nuque.

Laissant le silence s’installer alors que je grignotai un peu, Mika serré dans mes bras, j’avais fini par reprendre parole, mon nez enfoui dans ses cheveux.

- Tu sais… Soufflai-je. Tu viens de me permettre de réaliser mon rêve. Manger des sushis sur cette plage avec une personne que j’aime… J’avais doucement souri. La personne que j’aime le plus au monde, rectifiai-je. Alors maintenant… Toi, est-ce que tu as un rêve que je peux réaliser en retour ? Comme ça, on sera quitte.

A vrai dire, il s’agissait bien plus d’une façon de pouvoir lui faire plaisir, de pouvoir trouver une autre manière de l’apaiser qu’une véritable envie « d’être quitte ». Cela pouvait d’ailleurs paraître étrange tant j’avais toujours voulu l’équilibre, tant j’avais toujours cherché à lui rendre ce qu’il m’offrait avant, enfin, de comprendre ce qu’était l’amour, ce qu’était être en couple. Ce n’était pas une compétition. Ce n’était même pas un équilibre absolu. C’était seulement un partage, une union et un soutien. Quel qu’il soit. Même non équitable un temps… Cela finissait finalement toujours par s’équilibrer car… Nous étions là l’un pour l’autre dès que nous en avions besoin.

- Et je voulais te dire… J’avais souri doucement. Je le redirais certainement mieux pour notre mariage mais… Je suis heureux, Hae. Je suis heureux de te connaître, de partager ma vie avec toi. Je suis… Je remercie le ciel que tu sois tombé amoureux de moi car je n’aurais jamais pu trouver quelqu’un d’autre qui me rende aussi heureux, avec qui je puisse me sentir autant en sécurité et que je veuille autant protéger.

Car oui. Malgré tout, malgré Jizo, malgré l’avenir qui nous attendait… J’étais heureux avec lui, apaisé lorsqu’il était là. Il restait mon fiancé, l’homme que j’aimais et… Cela ne changerait pas. Jamais. Je ne l’imaginais pas.

Ainsi avions-nous passé le reste de l’après-midi sur la plage. A aucun moment je ne l’avais obligé ni à manger, ni à parler. J’étais simplement resté là, le serrant dans mes bras, l’embrassant parfois, lui rappelant que je serais toujours avec lui, que je ne le lâcherais pas, quoiqu’il puisse se passer. Mais… Le soir s’était couché, la nuit était arrivée et avec elle l’obligation pour nous de rentrer chez ses parents pour préparer les dernières affaires. Alors, empaquetant les restes nombreux de notre repas, je l’avais conduit à un coin dénué de moldus pour transplaner dans le salon de ses parents, rassurant ses derniers quant à Mika.

- Je vais préparer les affaires. Avais-je soufflé. Reste avec tes parents, d’accord ?

Car il devait en profiter, se rassurer autant que possible auprès d’eux. Au moins n’aurait-il pas à penser à ses bagages. Ce n’était pas grand-chose mais… Si au moins je pouvais faire cela pour tenter de l’apaiser…

Il n’avait pas répondu. Et je n’avais pas insisté, préférant esquisser un sourire à sa question, embrassant sa tempe avant de répondre.

- Ca, c’était mon rêve principal.

Ce qui était proche de la réalité finalement alors que je lui expliquais combien j’étais heureux de l’avoir rencontré, de pouvoir être avec lui. Combien je pouvais l’aimer, à vrai dire. Et c’était vrai. Quel que soit notre présent et notre avenir… Je n’aurais jamais pu trouver une personne autre comme lui. Il était le seul, mon seul soleil. Et j’étais heureux ainsi, par le simple fait de l’avoir dans mes bras. Chose qu’il sembla approuvé, m’arrachant un nouveau sourire alors que mes bras se refermaient davantage sur lui.
Ainsi étions-nous restés sur la plage, grignotant plus que ne mangeant vraiment et cela sans un mot. Il n’y avait pas vraiment besoin de parler, pas lorsque seule sa présence suffisait, pas lorsque je ne voulais que l’apaiser, caressant lentement sa peau, ma main passée sous son haut.
Mais il avait fallu rentrer. Enfin. Le soleil s’était couché. Nous allions devoir retourner à Poudlard mais avant cela, c’était chez ses parents que je l’avais ramené afin de préparer nos affaires.

Le laissant seul avec ses parents, je m’étais occupé des miennes comme des siennes, refusant qu’il puisse avoir à penser à la moindre chose. Il devait… Il fallait lui faciliter la vie. Autant que possible. Et cela était passé par sa valise préparée lorsqu’il réapparut dans sa chambre. Bouclant la mienne d’un coup de baguette, je l’avais alors observé faire. Il… Pourquoi prenait-il cela ? Des choses inutiles que je ne l’avais jamais vraiment vu toucher et… Soit. Il prendrait ce qu’il voudrait. D’ailleurs avais-je rouvert sa valise pour lui permettre de la compléter avec tout ce qu’il voudrait. Sa chambre entière même s’il le désirait. Rien ne lui serait refusé.
Mais avant cela, doucement, j’avais fini par l’arrêter, glissant mes mains derrière son dos pour le serrer contre moi.

- Ca va aller. Lui murmurai-je, déposant un court baiser sur ses lèvres. Je suis sûr que tout ira bien. D’accord ?

Il devait y croire, au moins un peu. Il devait avoir confiance en les professeurs. Et si cela n’allait pas… Nous trouverions une solution.

- Quoiqu’il arrive, je resterais avec toi. Affirmai-je doucement. Il n’y a pas un monde où quelqu’un m’obligera à me séparer de toi, d’accord ?

Quand bien même je devrais déménager ou arrêter mes études… Je le ferais. Je ne le quitterais pas. Pour rien au monde.

- Tu es prêt ? Soufflai-je enfin lorsque sa valise fut terminée. On y va quand tu veux.