Que je continue à exister… Quand bien même je me serais posé des questions, quand bien même j’aurais douté de ma propre vie… Pouvais-je réellement l’abandonner ? Non. Et c’était cela qui m’avait maintenu jusque-là, cela qui m’avait contenu et qui m’avait fait avancer. Alors…

- Je continuerais d’exister. Quoiqu’il se passe. Je resterais là, avec toi…

D’autant que je nous imaginai un avenir radieux et long. Un avenir où il serait le meilleur attrapeur du monde, où nous aurions une famille, des enfants et même des chiens.

- Alors ça se passera quelques jours avant Noël. Rétorquai-je dans un sourire, bien heureux d’entendre son rire. On sera juste tous ensemble.

Et je lui donnerais tout. Toute la chaleur du monde, tout l’amour qu’il méritait… Tout. Sans conteste. Il se rappelait chaque seconde combien il était aimé. Par moi, bien sûr, mais par bien d’autres gens aussi car il était un soleil. Notre soleil. Mon soleil.

Répondant à son baiser avec tendresse, je l’avais ainsi gradé contre moi, comme j’avais pu lui dire avant. Je voulais seulement qu’il aille mieux, qu’il se sente bien… Je ne fis qu’un mouvement lorsqu’il prit parole, lorsque mes yeux tombèrent sur lui alors que ses mots m’arrachaient un sourire plus doux.

- Je ne fais que faire ce que tu m’as appris et te rendre ce que tu m’offres toujours. Répondis-je avant qu’il ne se redresse.

Manger plus de fruits ?... Secouant la tête, je n’avais pour autant pas émis d’objection, attrapant sa main pour le suivre dans le sable, l’air me faisant légèrement frémir alors que je nous séchai d’un geste, non sans avoir vérifier que personne n’était assez proche pour le remarquer, évidemment.
Reprenant place sur le sol, mes mains glissant sur sa taille, j’avais senti ses muscles tendus, plus que ce que je n’avais pu sentir jusque-là. Evidemment… Alors l’avais-je embrassé, doucement, pour murmurer contre ses lèvres.

- 私は誰かとの戦争を望んでいません。あなたを守りたい...わたしはあなたに幸せになって欲しい。

Et c’était là la plus grande de vérité. J’étais en colère, évidemment. Je voulais sa mort, bien sûr. Mais ce n’était pas la guerre que je cherchais, pas le combat ni l’opposition. Juste leur liberté… Sa liberté, celle de l’homme que j’aimais plus que tout au monde. Et pour cela… J’avais rendu les armes.

- 私は決してあなたの敵にはなりませんよ、地蔵さん。ただ欲しい... 私はただあなたたち二人を愛したいだけです。そして... 愛してます...

Une finalité bien plus orientée vers Mika, évidemment, car il était le centre de mon monde, l’amour de ma vie mais… Mais Mika n’était plus seul, désormais et… Et si je voulais aimer Mika, si je l’aimais entièrement, il fallait que j’aime chaque partie de lui, que je lui prouve que rien ne changerait que rien n’avait changé et que ce froid serait un jour rempli de tout l’amour que je lui portais.

Mais avant cela… Les fruits revinrent sur le devant de la scène alors que je lui piquai une fraise au passage.

- Je ne sais même plus ce que tu as pris. Admis-je en observant les pots. Je suppose qu’il n’y a pas de baies de magnolia ou de raisins kyoho… Mais… Oh ! Est-ce qu’il y a de l’abricot ? J’adore les abricots ! M’exclamai-je avant que sa réflexion ne m’arrache un sourire. Comme si j’avais besoin d’autant de vitamines. Peut-être un peu, soit, quant au soleil… Plissant les yeux, j’avais malgré tout souri de nouveau à ses lèvres sur mon front. Tu m’as fait aimer le soleil. Admis-je à mi-voix alors que je nous faisais basculer dans le sable, mon dos cognant contre le sol alors que j’attirai Mika sur moi dans un léger rire. Tu m’as fait aimer tout ce qui peut nous entourer... Sauf les araignées. Avais-je même repris, plaisantant tout en caressant ses lèvres des miennes. Mais tu as intérêt à rester au dessus de moi si tu ne veux pas que je devienne rouge et brûlé. Je n’ai aucune crème sur le visage ou le corps. Finis-je par déclamer en l’obligeant à se positionner un peu plus au dessus de mon visage en riant. Là. Tu feras un bon parasoleil ! Ris-je alors que mes mains parcouraient son corps, glissant sur sa peau avec toute l’attention que je pouvais avoir à son encontre.

J’avais eu besoin de le lui dire, besoin d’enterrer la hache de guerre, en un sens. C’était… Il le fallait. Il fallait que je tente d’apaiser les choses. Sentant Mika plus tendu, j’avais ressenti ce besoin de calmer les choses, de le calmer, lui. Alors oui. En japonais. Parce que c’était sa langue, parce que Mika n’était plus seul et que quand bien même j’en voudrais à la terre entière, quand bien même j’en voulais au monde entier, cela ne changerait plus rien. Jizo était avec lui. En lui. Et je devais faire avec. Non… Il devait faire avec et c’était peut-être pire. Alors… Lui qui devait désormais supporter cela… Je devais pour lui, pour son bien-être, pour le bien être de celui qui partageait son corps, faire cet effort qui n’en était qu’un dans les formes. J’aimais déjà Mika. Je l’aimais plus que tout, plus que mon âme, plus, même, que ma vie. Alors… Je pourrais l’aimer entier. Lui aussi. Lui compris.

- それはあなたの言語だからです。Avais-je ainsi répondu directement à Jizo. なぜなら、ミカは私が彼を何よりも愛しており、彼のためなら何でもすることを知っているからです。 でも、あなたはそれを知りません...そして、私は人生の男性と結婚するつもりであり、あなたは彼の一部だからです。 なぜなら私はあなたを愛しているから。 私はあなたたち二人を愛しているから。

Bien sûr… Il serait mentir d’un jour espérer que je puisse aimer Jizo réellement du moins comme j’aimais Mika. Mika était ma vie, mon soleil et mon avenir. Jizo était… Une force des choses que je me devais d’aimer. Ce n’était pas un choix qui avait été donné à Mika. C’était une obligation. Mais il faisait partie de Mika et… Oui. Je l’aimerais et je le protègerais. Définitivement.
Répondant alors aux lèvres de Mika avec toute la douceur du monde, j’avais doucement souri, plus tendrement alors qu’il me libérait finalement non sans vouloir m’expliquer l’importance des fruits qu’il avait pu acheter. Et une chance. Il y avait de l’abricot. Lui prenant le morceau, je m’étais pour autant défendu. Je n’étais pas à l’article de la mort. Un peu plus ou un peu moins de vitamine ne changeraient pas grand-chose à mon sens. Mais s’il y tenait…

D’autant que je devais admettre que la fraîcheur des fruits était agréable, autant que le soleil que j’avais d’ailleurs appris à aimer ici… Comme tout ce qui pouvait nous entourer. Il m’avait appris à tout aimer, à tout profiter et…

- Non. Ce n’est pas que je ne les aime pas. Précisai-je dans un léger sourire. C’est que ce sont des bêtes mangeuses d'homme parfait et que tu ne le sais pas encore mais que quand tu le seras ce sera trop tard donc je ne veux pas que tu t’en approches. Me défendis-je faussement avant de le positionner où il fallait.

Là. Voilà. Je n’aurais pas le soleil directement sur moi. Heureusement, d’ailleurs, puisque je n’avais apporté aucune crème. Grave erreur en Australie, je l’admettais.

- Je préfère quand tu joues les « parasols » plutôt que mettre de la crème. Avais-je soufflé dans un rire, sa correction actée.

Mes mains, doucement, l’avaient ainsi caressées. J’avais vu, senti son absence. Mais rien. Je n’avais rien dit. Rien fait. Je l’avais seulement caressé, aimé dans mes gestes, dans ma douceur. Il devait se reconnecter de lui-même. Et je lui laisserais le temps. Autant qu’il pouvait en avoir besoin alors que son retour m’arrachait un sourire autant que je répondis à ses lèvres.

- On viendra dès que tu en auras besoin. Lui avais-je murmuré, conscient que l’eau et la plage devaient y être pour beaucoup dans ce sentiment. Je t’emmènerais où tu veux pour que tu te sentes bien. Comme maintenant. A l’autre bout du monde s’il le fallait.

Et à nouveau, j’avais profité de ses lèvres, non sans prendre ce morceau d’abricot en souriant. Oui. Vraiment. J’aimais cette façon de me donner à manger… Autant que j’aimais l’idée de revenir manger ici un soir, d’ailleurs. Quant au feu…

- Nous ne sommes pas obligés de faire un feu, Hae. Tins-je à préciser. Un simple repas suffira. Même revenir ici sans repas suffirait…

Car il suffirait qu’il soit là pour que je sois heureux. Comme toujours.

- Et nous pouvons aussi demander à tes parents de venir. Proposai-je alors en me redressant. Je suis sûr qu’ils aimeraient passer un peu de temps avec leur fils que je monopolise beaucoup trop, plaisantai-je alors dans une demi vérité.

Après tout ce qu’il s’était passé et maintenant que Mika semblait plus apaisé… Je n’avais pas fort à parier sur ce point. Ils seraient heureux de passer du temps avec lui. J’en étais convaincu.

- Alors… Un repas en famille ou un repas en amoureux ? Avais-je soufflé, reprenant contact avec ses lèvres, l’embrassant alors de nouveau avec force car j’admettais que le repas à deux… Ne pouvait malgré tout que me plaire.

Il ne connaissait pas l’amour. Il apprenait. Mika le lui apprenait. Evidemment. Mika était le symbole même de ce que pouvait être la douceur, la gentillesse et l’amour. Il saurait lui apprendre. Mais dans tout cela… Je voulais être là. Je voulais… Que les choses changent, je voulais arrêter de me battre contre une chose qui ne ferait qu’aggraver la situation… Je devais accepter. J’avais accepté, j’avais rendu les armes. Mais Jizo avait raison. La colère avait été pour tous le premier sentiment accompagné de la peur…

- 彼らはあなたに、本来あるべきではない人生を強制します。Avais-je repris à sa suite, caressant lentement la joue de Mika. 誰もが怒っていました。 誰もが怖がっていました。でも... それは私があなたを愛していないという意味ではありません。つまり私はミカを愛しているということです。 彼の命が心配です。しかし、私たちはあなたを追い払いません。Nous ne le pouvions de toutes les manières pas avec nos connaissances actuelles. 私たちはあなたに愛することを教えます。Repris-je, la voix douce. それが最も重要であることに変わりはないからです。 大好きだよ、お地蔵さん。

Ce ne serait jamais le même amour qui me reliait à Mika, jamais la même force, la même finalité. Mais il faisait partie de Mika et me battre, continuer à haïr une partie de l’amour de ma vie… Était-ce au moins faisable sur le long terme ? Je m’étais fatigué en quelques semaines. Je l’avais fatigué en quelques semaines, tentant de me battre contre une chose que je devais accepter, que je devais aimer pour le bien de son hôte, de l’homme pour qui je donnerais tout. Un fait que Mika scella d’un baiser avant qu’il ne se décide à me nourrir de nouveau.

Oui… Mika était définitivement l’homme de ma vie, le seul, celui pour qui je voulais vouer ma vie entière, quand bien même cette dernière était en partie enchaînée aux Jeon. Il était ma vie autant que mon bonheur. Il m’avait appris à aimer ce qui nous entourer. Sauf certaines choses… Comme les requins qui pouvaient le tuer d’un coup de mâchoire. Ce qu’il défendit, évidemment, provoquant un plissement d’yeux de ma part.

- Je n’aurais plus peur lorsque tu sauras deviner en avance les attaques.

Ce qui était… Presque le cas tant Jizo semblait pouvoir se montrer intuitif lorsqu’on l’attaquait. Enfin… Au moins n’y avait-il pas de requin autour de nous – je me rappelais très bien que la blague d’Alec était fausse, il n’existait pas de requins terrestres chez les moldus. Il y avait par contre un ennemi contre lequel je ne m’étais pas protégé : le soleil. Enfin. Cela dit… Mika en parasol m’allait bien plus qu’une crème. Au moins avais-je une plus belle vue. Même si ce n’était pas raisonnable. Mais je n’avais, à cet instant, pas envie de l’être. Je voulais simplement… Profiter.
Alors mes mains s’étaient activées sur lui, caressant sa peau, l’aimant en douceur, le laissant se reconnecter à notre réalité sans l’y forcer jusqu’à ce qu’il ne revienne à moi, qu’il ne m’embrasse. Cela lui faisait du bien… Alors nous viendrions. Dès qu’il en ressentirait le besoin. Ce qu’il ne sembla pas réellement approuver…

- C’est moi qui décide à combien la distance de transplanage est trop éloignée. Avais-je soufflé dans une plaisanterie. Je ne veux pas que tu te contentes de Poudlard si c’est ici que tu te sens bien.

Je voulais juste le meilleur pour lui. Quelles que soient les choses qu’il faille faire pour cela. Il aurait le meilleur, ce qui lui ferait le plus de bien.

Et si cela passait aussi par le fait de ne pas faire de feu de camps malgré mon envie certaine, alors nous ne ferions pas de feu de camps. Mais loin d’être étonnant… Mika refusa cette idée.

- Mon cœur… Tu n’es pas non plus obligé de combattre tes phobies maintenant. Pas avant tout ce qu’il était actuellement obligé de traverser. Me redressant très légèrement, je lui avais alors souri, tendrement. Mais je te promets qu’effectivement, quoique tu décides… Rien ne te blessera. Jamais... Plus jamais. Soulignai-je. Car je ne le supporterais pas. Le meilleur, avait-on dit. Il aurait le meilleur.

D’ailleurs… Le meilleur passait aussi par sa famille. Finissant par me redresser totalement, je lui avais ainsi proposer de passer le moment en famille. Tous ensemble. Ce qu’il refusa, ses caresses me faisant fermer les yeux de bien-être. Je comprenais… Je comprenais ses appréhensions. Quand bien même son père l’avait veillé sur la plage lorsqu’il n’était plus là, lorsqu’ils s’enfuyaient… Je comprenais.

- Alors rien que nous deux. Avais-je approuvé à mi-voix. Et tu profiteras… Vous profiterez, inclus-je Jizo, tentant de ne plus l’oublier dans cette équation difficile, de la plage. Avec moi. Seulement avec moi.

Esquissant un sourire rassurant, j’avais glissé ma main dans la nuque de Mika pour l’embrasser, pour le rassurer comme je le pouvais, comme j’en avais les moyens.

- 사랑해. Lui rappelai-je doucement avant que je ne me lève finalement, l’aidant à en faire d’autant. Alors rentrons ? J’aimerais quand même que tu passes un peu de temps avec tes parents. Avais-je soufflé. A la maison. Ils seront certainement plus apaisés de te savoir… Comment dire cela ? Fusionné ? Le mot me paraissait étrange… Alors… De vous savoir tous les deux plus équilibrés. Tu as besoin de passer du temps avec eux…

Car je pourrais être son âme et son cœur, je ne remplacerais pas sa famille, ses parents. Et jamais je ne le voudrais. Il avait aussi besoin de leur amour et de leur présence alors… Il devait en profiter.

Il était inquiet ? Clignant les yeux sans trop comprendre, j’avais rapidement compris que Jizo avait pris un contrôle que Mika ne voulait pas, mais pour quelle raison ? Ne voulait-il pas que je connaisse ce qu’il en pensait ? Voulait-il me cacher certaines choses ? Oui. Effectivement. Et je le comprenais alors que ma tête se mettait à se secouer légèrement de gauche à droite. Mika avait peur et… Il n’avait aucune raison d’être inquiet, d’être… Jaloux. Vraiment aucune. Mais je comprenais les mots de Jizo et j’avais fini par hocher la tête. Doucement.

- 戦争は終わりました。Avais-je conclu avant que mon regard ne se fasse plus tendre encore. Et… Hae… Mon cœur… Ajoutai-je. Comment peux-tu imaginer une seconde que je puisse aimer n’importe qui comme je t’aime toi ? Comment peux-tu même être inquiet ?... Tu es ma vie et mon soleil. Lui rappelai-je à mi-voix. Tu es l’amour de ma vie et l’homme que je vais épouser, avec qui je vais tout construire… Alors…

Alors non. Il n’y avait aucune raison de s’inquiéter. Pas lorsque je l’aimais à ce point, pas lorsqu’il était tout pour moi.
Le changement de sujet arriva à point nommé, de sorte sûrement à ce qu’il ne s’enterre pas dans une inquiétude qui n’avait pas lieu d’être. Le transformant alors en parasol, je l’avais laissé profiter du soleil, de sa condition et se sentir libre sans jamais le relâcher, sans jamais que ma tendresse ne fluctue de par mes gestes. Oui. Définitivement. Nous reviendrons ici s’il en ressentait le besoin. Quand bien même cela était loin.

- Mais c’est une raison pour que je le fasse quand même. Soulignai-je fermement. Tu sais que je ne changerais pas d’avis. Pas lorsque son bonheur pouvait passer par là.

Surtout qu’il acceptait d’affronter sa phobie pour mon seul désir… Seulement parce que j’avais eu envie d’un feu de camps et de bonbon à faire fondre, Mika s’était réellement décidé à le faire. Je pouvais pourtant m’en passer, mais il semblait décider…

- Tu peux toujours changer d’avis même lorsqu’on sera face au feu. Tins-je néanmoins à lui rappeler.

Je réfléchirais à un plan B quoiqu’il puisse en être… Il n’aurait qu’un mot à dire pour que je nous rabatte sur autre chose. Je trouverais bien quelque chose… D’autant que nous ne serions que nous deux. Il ne voulait pas encore mêler ses parents à la plage. Je le comprenais mais… Je voulais malgré tout qu’il passe du temps avec ses parents. Cela les rassurerait, eux, et il en avait besoin.

Et en effet. Nous étions rentrés là où l’attendait ses parents et leur tendresse qui m’arracha un léger sourire tandis que sa mère le détaillait, le faisant presque râler.

- Il va mieux. Acquiesçai-je en souriant alors que j’approuvais malgré tous les mots de Madame Wilde : il devait grossir.

Une chance, il allait pouvoir faire ce qu’il aimait le plus ou presque, à savoir manger. Et des burgers. Encore mieux. Enfin. Pour lui. Pour moi, je n’étais pas réellement convaincu mais soit. Je suivrais de toutes façons la cadence.

- Ça change quelque chose qu’ils ne soient pas maison ? Avais-je malgré tout demandé alors que mes parents n’avaient jamais voulu commander où que ce soit car rien ne valait les plats préparés dans leur cuisine.

Clignant des yeux, j’avais rapidement été embarqué sur le canapé sans trop comprendre, observant Mika avec un air d’incompréhension. On pouvait faire quoi ?

- Je veux bien faire tout ce que tu veux. Acquiesçai-je sans même savoir de quoi il s’agissait.

Ce que je comprenais : c’était une chose qui se faisait à trois, Mika, son père et moi. Ensuite… Mario Kart… Mario Kart… Mario était un prénom italien. Donc… Kart le nom de famille ? Possiblement. Mais ce qu’il fallait faire…

- Il faut se déguiser en italien du nom de Malio Kaleuteu ? Tentai-je de but en blanc alors que je ne trouverais visiblement pas la solution seul. Mais je ne connais pas cette personne… J’allais donc avoir beaucoup de mal à faire cela.

- Tu resteras toujours toi, Hae... Murmurai-je. Ca ne changera jamais et tu n'imagines pas combien toi et seulement toi, je t'aime plus que tout... Et... Ce que tu dis et pense ne sera jamais stupide. Alors... Dis moi les choses. Soufflai-je malgré tout avant que ne vienne une réalité.

Oui. J'étais têtu. Je l'avais toujours été lorsque quelque chose me tenait à coeur et son bonheur... Faisait partie de ces choses. Vraiment. C'était même la chose la plus importante à mes yeux. D'autant qu'il ne pouvait me reprocher une chose qu'il était aussi car j'avais eu beau insister, j'avais eu beau lui rappeler qu'il pourrait toujours reculer, il ne le voulait pas. Soit... Je ne me battrais pas, ou en tout cas pas tant que je ne verrais pas la peur dans ses yeux.
D'autant que nous allions rentrer maintenant, pas de quoi s'inquiéter encore donc, alors qu'il retrouvait ses parents et le détail de sa mère. Oui. Mika allait mieux mais il devait reprendre du poids. Vraiment. Et... Donc nous mangerions burger mais de l'extérieur... Au moins Mika vint-il m'expliquer le pourquoi de l'extérieur. Plus gras et moins basique... Si le moins basique ne me dérangeait pas... Je n'étais pas convaincu que mon corps, lui, supporte le gras à l'excès quand bien même je devais aussi prendre le poids... .J'allais laisser cela à Mika.

- Oui... J'aimerais ne pas mourir de gras ce soir si c'est possible. Avais-je admis en espérant presque le fait qu'il y aurait de la salade.

Mai savant ce soir... Mika venait de proposer un jeu. Malio Kaleuteu. Et je n'avais rien compris. Non, ce n'était pas un jeu pour faire un italien. Alors quoi ?... Un jeu où l'on conduisait des voitures et des motos ? Hein ? Mais... Je ne savais même pas comment en conduire dans un monde normal alors sur un écran... Et... Ok... Alors il y avait des boutons et je devais... Hein ? Je... J'acquiesçai ce dont on me parlait mais j'admettais ne pas tout comprendre et si le fait qu'Alec reprenne les explications m'aida un peu plus... Je n'étais réellement pas convaincu que j'allais pouvoir réussir à faire un parcours complet...
Et le je commença. J'étais concentré. Dernier, certes, mais concentré et...

- Mais pourquoi je suis à l'envers ?! Grognai-je sans même faire attention au reste, au fait qu'Alec se mette à râler, du moins jusqu'à ce que Madame Wilde ne vienne observer le tout.

Mika trichait ? Il me fallut quelques secondes pour comprendre. Ah. Jizo. Clignant les yeux, je n'avais fait aucune remarque, rien alors que Madame Wilde grondait son fils et qu'Alec le provoquait. Deux façons de faire différente. Deux façons de faire qui pouvait fonctionner en un sens et... Mon avis ? Ah non ! Non, là ça n'allait pas. Observant Alec puis Mika qui venait aussi mettre son grain, j'admettais ne pas trop savoir quoi répondre.
En un sens... Oui. Il avait sûrement triché, enfin... Je n'étais pas assez bon et surtout pas assez concentré pour savoir si c'était le cas, mais je voyais ses yeux et... Oui. Jizo n'était pas loin, d'accord. Mais... Le dire ?... Il était content de gagner et cela ne coûtait rien alors...
Mon regard passait de l'un à l'autre alors que je restais silencieux.

- Vous attendez vraiment ma réponse ?... Gémis-je presque sans réussir à me décider. C'est... Je devais choisir. Camps des parents ou camps de Mika... Je n'en sais rien ? Je ne connais pas le jeu. Ne pas choisir, meilleure idée que je pouvais avoir. Mais il y a Jizo alors... On peut faire équipe, je pense... Tournant la tête vers Mika qui allait s'insurger, je secouai la tête. De toutes façons je vais être un boulet, j'ai fait la moitié de la course à l'envers après avoir foncé dans un mur. Soufflai-je, conscient que j'étais particulièrement nul. Alors... C'est comme te donner un avantage. Et puis... あまり彼を助けないでください。 そうなったらお地蔵さんの部屋で復讐してやるよ。 私たちは彼をベッドに縛り付けるものを持っています。 彼はそれを本当に気に入っています。 Avais-je soufflé plus bas, profitant qu'Alec ne comprenne pas le japonais. Une menace à la domination. C'était une dernière façon de faire, finalement alors que je reprenais la manette pour m'appuyer contre Mika, l'empêchant de ce fait de pouvoir trop bouger au risque de me faire tomber. J'allais être nul, mais j'avais dit que je ferais équipe avec Alec, alors... Autant utilisé ma non capacité à finir les courses à bon escient : j'allais bloquer Mika.

Une chance, donc, je ne mourrais pas de gras. Sa mère n’était pas non plus en capacité de survivre à de tels burgers. Parfait. Quand bien même cela ne semblait pas ravir Mika, ce qui m’arracha un sourire face à cette normalité qui revenait.

- Promis je mangerais une partie de tes légumes si tu veux. Lui murmurai-je alors, trop heureux de le retrouver pour ne pas l’aider, au moins un peu, ce soir.

Mais avant, je devais encore survivre à la partie de jeu qu’avait décrété Mika. Survivre, oui, car si je n’avais aucune chance de finir premier dans leur jeu de course, je m’étais rapidement retrouvé pris entre deux feux. Camps Mika ou camps parents. Et après avoir tenté de rester neutre… J’avais rejoins Alec. Mika ne trichait pas, enfin… Il… Disons qu’il était aidé. Et puisque j’étais nul, je ne serais qu’une demi aide aussi alors en un sens… Alec serait toujours aussi seul. Oui. Voilà. Sauf que cela ne sembla pas lui plaire alors que le regard qu’il me jetait m’arrachait un sourire amusé non sans que je ne vienne rajouter une légère menace envers Jizo. Pas d’aide, ou ce serait les liens.
Allait-ce suffire ? Bonne question. Mais il fallait que je mette toutes les chances de mon côté. Ainsi ce fut mon poids que j’utilisai contre lui, me couchant littéralement sur mon fiancé pour l’empêcher de jouer, avec succès. Il avait perdu. Pas contre moi, certes, mais contre son père et les autres petits bonhommes. Nous avions donc, en un sens, gagné. Au point même que Mika avait fini en bas du canapé et que…

- Hé ! M’étais-je exclamé alors que me sentais tiré sur le sol, tombant aux côté de Mika avant d’étouffer d’un léger gémissement, les joues rougies par la présence de son père à côté.

J’allais d’ailleurs gronder ce fait lorsque sa mère nous arrêta. Clignant des yeux, elle avait au moins eu le mérite de me faire oublier ma gêne le temps d’un instant alors que même la plaisanterie de son père ne m’atteignait pas. J’avais compris. Et Jizo aussi alors que je baissai la tête, laissant son père quitter la pièce avant que je ne me mette à genou près de lui, glissant mes mains sur ses joues.

- 나의 사랑… Ne t’inquiète pas… Lui avais-je soufflé, doucement, caressant sa joue avec tendresse avant que mon regard ne se pose sur sa mère. J’ai… J’ai conscience du risque mais nous ne sommes pas à la pleine lune et… Et je ne voulais pas le lui dire avant… Je ne voulais pas lui… Lui enlever ça aussi. Avais-je admis, gêné de devoir avouer qu’il s’agissait effectivement là d’une habitude bien établie entre nous. Retrouvant le visage de Mika, je lui avais alors souris. Mais c’est seulement pendant les pleines lunes. Pas avant ni après. Juste pendant les pleines lunes… D’accord ? Je ne risque rien sinon. Et Jizo a promis, il saura quand il faut s’arrêter.

Je ne pouvais pas réellement faire confiance au kitsune sur ce sujet. Il suffisait que le chef Kim le lui ordonne pour qu’il oublie sa promesse, mais Mika avait besoin de lui faire confiance, il avait besoin que nous lui fassions aussi confiance…

- Ca ne change rien, sinon, pour nous. D’accord ? Ça ne change rien du tout. Tu peux continuer à… Enfin… Difficile malgré tout d’être explicite devant sa mère.

Je n'avais pas voulu lui dire, je n'avais pas voulu l'inquiéter davantage qu'il ne l'était, pas avant que je ne le sois obligé, que je ne doive le prévenir mais... Madame Wilde avait raison. Nous allions repartir à Poudlard, elle ne serait plus avec nous pour aider son fils. Si certaines choses manquaient... Mieux valait sûrement que cela n'arrive pas. J'avais alors voulu le rassurer, à nouveau. Cela ne serait le cas que les nuits de pleine lune. Pas avant. Pas après. Juste ces nuits-là.
Mais que se passerait-il ?... J'avais baissé les yeux, sachant très bien ce qu'il se passerait si lui, si Jizo venaient à me mordre les soirs de pleine lune. Et plus que devenir un kitsune, c'était le risque de ne plus pouvoir le sauver qui m'inquiétait réellement. S'il me transformait... Je ne pourrais plus rien faire. Et cela... Je devais le lui dire... Il avait droit de savoir, de comprendre ce que cela signifierait.

- Je serais lié à Jizo et à la pleine lune. Je me transformerais chaque pleine lune. Et j'aurais un maître. Celui de Jizo. Je ne pourrais pas...

Inutile de continuer, de dire ce que je voulais dire, il comprendrait. Je ne pourrais plus le sauver. Et cela, il fallait l'éviter. Ainsi sa mère lui avait-elle donné la marche à suivre et surtout celle à ne pas suivre.

- Nous ne ferons rien les soirs de pleine lune. Approuvai-je, sérieusement bien que la gêne de ce sujet se fasse sentir. Et je le garderais avec moi pour la première pleine lune. Car il allait falloir tester l'esprit, tester Jizo cette nuit là. Alors... Quand bien même il resterait avec moi chaque pleine lune, celle-ci serait d'autant plus importante. Mika ne bougerait pas de notre chambre.

Mais il s'inquiétait. Il angoissait. Je le sentais et... Cela m'enserrait le coeur alors que je l'observai, sans un geste, jusqu'à ce que sa mère ne tende le bras vers moi et que ma main attrape la sienne. Nous étions là, pour lui, une... Une famille. Ce simple geste m'apaisa un peu alors que mon autre main se posait dans le dos de mon fiancé, le caressant doucement, lentement.

- Nous ne serons pas en danger, Hae... Repris-je à la suite de sa mère. Tout va bien aller.

Le regard porté sur Madame Wilde, j'avais hoché la tête. Elle semblait... Elle semblait commencer à accepter cette idée, celle qui ferait de moi le maître de Jizo, de son fils. Les larmes sur son visage m'avaient malgré tout figé. Incapable de savoir comment réagir, je l'avais observé se lever sans même me soustraire à son geste de douceur alors que je l'observai retourner en cuisine jusqu'à ce que la voix de Mika ne me sorte de mes pensées, que mon attention ne retourne sur lui.

- Non... Murmurai-je Tu... Il n'y a que le maître de Jizo qui peut le faire venir physiquement. Pas la pleine lune... Tu n'es pas un kitsune, c'est différent. Tu es... Jizo est un Kyūbi. Lui ne se transforme pas sous l'influence de la lune, d'accord ? M'approchant alors de lui, j'avais pris la place de sa mère, l'attirant contre moi pour caresser son dos, doucement. Tout ira bien mon coeur... Avais-je repris. Je te protégerais, je nous protégerais. Car c'était bien le risque qu'il pouvait nous faire courir qui l'inquiétait à cet instant. Fais moi confiance, d'accord ? S'il te plait... Tout ira bien, quoiqu'il se passe, tout ira bien. Et je voulais qu'il en soit convaincu.

L'embrassant lentement, j'avais caressé sa joue un instant, esquissant un léger sourire, mes yeux plongés dans les siens. Je devais paraître au moins serein. Que cela soit réel ou non, je devais le lui faire croire, l'apaiser autant que je le pouvais.

- Mon ange... Avais-je repris contre ses lèvres. Est-ce que tu peux m'attendre ici, s'il te plait ? J'aimerais aller voir ta mère. Je reviens dans quelques secondes, pas plus. Promis-je en me levant, non sans l'embrasser de nouveau.

Je l'avais alors quitté, rejoignant la cuisine où j'avais frappé pour m'annoncer, m'inclinant devant Madame Wilde, l'air grave. Me redressant, j'avais mis quelques secondes pour enfin prendre parole.

- Je vous promet que je prendrais soin de lui. Soufflai-je doucement. Je ne peux pas vous promettre qu'il n'y aura aucun risque pour lui mais... Je vous promet que d'ici que je puisse mettre un terme à sa situation, je le protégerais, à Poudlard ou ailleurs. Je le suivrais en entraînement... Je suis majeur, mes parents n'auront pas à le savoir. Il sera le moins seul possible et... Mais ce n'était pas cela que je voulais lui dire, pas uniquement. Déglutissant, j'avais repris un instant avant de terminer. Je ferais en sorte que Mika reste libre, autant que je le peux. Soufflai-je finalement. Vous savez que je ne veux pas être son maître. Je... J'aime votre fils, Madame Wilde, plus que ma vie... Je vous promets qu'il sera en sécurité avec moi, quand... Quand je l'aurais fait. Il aura la vie qu'il mérite et... Et libre. Je vous le promets...

Je voulais la rassurer. Elle avait été plus une figure maternelle pour moi en quelques mois que ma mère durant des années. Je ne voulais pas voir les larmes sur son visage... Peut-être était-ce inutile mais... Je voulais la rassurer. Vraiment.

- Je serais toujours moi… Lui avais-je soufflé.

Je ferais tout pour rester moi, tout pour que jamais rien ne nous sépare, que jamais rien ne puisse l’atteindre, qu’il puisse rester celui qu’il avait envie d’être et personne d’autre. Cela serait ainsi. Certainement pas autrement.
Sa mère partie, j’avais alors pris sa place, je l’avais serré contre moi, tentant de le rassurer pour ce que je pouvais, de ne rien lui cacher sur ce qu’il était. Mais… Quoiqu’il puisse en être, tout irait bien. Tout irait toujours bien car je serais là, je le protégerais. A jamais, je resterais avec lui. Pour lui. Esquissant un sourire, je l’avais alors embrassé. Il y avait encore une chose que je voulais faire. Voir sa mère.
Je m’étais ainsi levé avant d’être arrêté. Surpris, j’avais observé Mika et… C’est un sourire qui avait repris place sur mes lèvres.

- Elle… M’accroupissant à ses côtés, j’avais caressé sa joue avec tendresse. Je le pensais lorsque je disais que ta mère était plus une mère pour moi que la mienne. Murmurai-je.

Je ne savais pas dire « je t’aime » autrement qu’à lui mais… J’aimais sa mère, malgré tout, comme si elle était la mienne. Et par ce fait… Je ne voulais pas qu’elle souffre. A l’instar de son fils, je voulais… Au moins tenter de la rassurer ? Oui. C’était cela.
Alors l’avais-je rejoint dans la cuisine pour lui promettre tout ce que je pouvais, pour essayer de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour la rassurer sur l’avenir de son fils, sur sa protection. Mais… Ce n’était pas le problème ?...
Baissant les yeux, je l’avais écouté. Oui… Il ne serait plus jamais libre. Je… Evidemment… Il avait été emprisonné tout comme Jizo l’était…

- Je trouverais une solution alors… Murmurai-je.

Il fallait que je travaille cette malédiction, il fallait que je l’étudie. Peut-être y avait-il un remède, une solution après tout… Rien ne pouvait être totalement perdu. Je refusais d’y croire. Mais dans tous les cas… Oui. Je lui apporterais tout l’équilibre que je pourrais, je ferais tout pour qu’il ait la vie qu’il désirerait sans jamais m’interposer malgré tout. Malgré ce que je deviendrais pour lui.

Mais ce n’était pas tout… Aux mots de Madame Wilde, mon poing s’était serré. C’était peut être encore l’une des seules données que je n’arrivais pas à réellement accepter. Sa presque mort… Je… Non. Je refusais de l’entendre, je refusais de réellement l’accepter alors que je me mettais à trembler à l’idée d’avoir pu le perdre, d’avoir été si près de le perdre. Quant à tuer… J’avais relevé les yeux, sans un mot. Oui. J’allais tuer. Autant que j’allais devenir une cible.

- Madame Wilde… Avais-je repris en m’avançant vers elle pour m’arrêter non loin. Je sais.

C’était étrange. Pour la première fois, j’étais presque serein quant à ce que je voulais faire, à ce qui allait se passer. Je ne doutais pas. Je n’avais ni peur, autre que celle de ne pas y arriver, d’échouer, ni doute. Alors même que j’ôterais la vie d’une personne, aussi horrible était-elle, alors même que je deviendrais la cible de tout ceux qui pourraient désirer un Kyubi… Je ne doutais pas. Ce dont je doutais, par contre, fut le geste que j’entrepris envers ma belle-mère, attrapant ses mains de moi-même.

- Ce qui est injuste, c’est ce qu’il se passe pour Mika. Moi… Je vengerais mon cousin en même temps. Tentai-je de relativiser. Et je ferais n’importe quoi pour votre fils. Baissant légèrement les yeux, j’avais serré ses mains. Je doute de beaucoup de choses, même de moi. Admis-je. Mais cela… Je dois tellement à Mika… Je l’aime tellement… Rien ne sera injuste si c’est pour le protéger. Expliquai-je enfin en relevant la tête. Quant à devenir une cible… Je ne suis pas naïf. Mais quitte à ce qu’un malheur arrive… Je veux au moins permettre à Mika d’avoir ce qu’il mérite, au moins le temps que cela durera. Je… Je trouverais une solution au cas où. Quitte à…

Mon cerveau, rapidement s’était mis en action, cherchant des solutions concrètes, des faits que je pourrais établir pour la rassurer.

- Quitte à demander à être tué par quelqu’une de confiance en cas de danger imminent. Tentai-je avant de secouer la tête dans un sourire que je voulais rassurant. Mais avant cela, je veux prendre soin de Mika. Je veux qu’il puisse profiter de la vie sans avoir à penser que ça me met en danger. S’il vous plait. Avais-je alors demandé. Je me moque de tuer pour lui. Je me moque de me défendre. Je veux juste… Lui donner ce qu’il mérite. Et le rendre heureux. C’est ce qui, moi, me rendra heureux, Madame… Juste… Qu’il soit heureux. Et en sécurité. Je vous promets que c’est tout ce que je demande. Je vous promets que j’ai pesé le pour et le contre, que je suis conscient de tout ce que cela impliquera.

La relâchant enfin, j’avais reculé de quelques pas, lui laissant l’espace convenable qu’il m’aurait fallut respecter dès le début avant de lever de moi-même son sort d’insonorisation, levant légèrement le ton pour me faire entendre de Mika.

- Vous m’avez offert une famille depuis que je suis arrivé ici. Mika m’a offert un bonheur que je n’aurais jamais pu avoir sans lui. Il m’a offert un avenir même… Même dans l’ombre. Alors je ferais tout pour vous rendre tout ce que vous avez pu m’offrir. Pour le rendre heureux. Et pour l’aimer jusqu’à la fin. Soufflai-je finalement dans un sourire. Alors… Baissant la tête, toujours gêné de faire état de sentiments, j’avais repris. Merci, Madame Wilde. Merci pour tout. Baissant le ton j’avais ajouté : Et je suis conscient de tout, mais je le ferais pour lui. Ça n’est pas injuste. Il le mérite.

- Je préfère croire en le fait qu’il se relèvera toujours. Avais-je admis sur ce point. Je sais qu’il en a la force, il faudra seulement qu’il la trouve. Mais vous… Vous serez là. Avais-je souri.

Je n’étais pourtant pas réellement serein face à cette idée. Je savais que la perte serait… Infinie. Je n’osais moi-même pas réellement imaginer ce qu’il se passerait si je le perdais lui mais… Mais Mika n’était pas moi. Il était fort. Bien plus fort que je ne l’étais. Alors… Il y arriverait. Je préférais penser à cela si le pire devait arriver me concernant. Quant à notre vie…

- Depuis le début nous savions que notre vie se passerait en partie cachée. Répondis-je simplement. Même si… Même si j’en ai de moins en moins envie… Il ne s’agira que d’ajustements. Il ne s’agira que de nous adapter. Mais quand bien même cette vie sera différente de celle que nous aurions pu avoir sans cette malédiction, elle n’en restera pas moins heureuse.

Et j’étais bien convaincu de cela. Tout irait bien. Tant que nous étions ensemble. Je n’avais besoin que de cela, que de lui, de sa présence et de son amour pour aller bien. Le reste… Nous ferions avec. Quand bien même nous ne pourrions pas construire de famille, quand bien même cette idée me faisait mal, cela ne changerait rien. Nous irions bien tant que nous étions ensemble. Alors… Non. Je ne pouvais douter de ce que je désirais faire. Je ne pouvais douter de mes décisions et j’avais pleine conscience de mes choix, de ce que j’étais prêt à faire pour lui, pour le protéger. Quand bien même elle n’était pas d’accord, quand bien même elle avait raison.

- Je commencerais à tout étudier une fois de retour à Poudlard. Soufflai-je alors. Mais s’il vous plait, Madame Wilde… J’avais alors doucement serré ses mains. Faites-moi confiance… Je ferais tout pour que rien ne le détruise, pour qu’il vive une vie heureuse et à défaut d’être entièrement libre pour qu’il puisse faire ce qu’il désire, lui. Que cela soit avec ou sans moi.

Esquissant un sourire dont la tristesse éteignait la force, je l’avais ainsi relâché pour me reculer, pour la remercier alors, pour les remercier tous pour ce qu’ils m’avaient offerts. Aurais-je réellement su trouver le bonheur sans son fils ? J’en doutais, à vrai dire. Mais même s’il n’était qu’une part de ce qui m’avait construit… Il en était alors devenu la plus importante. Et nul doute qu’elle devait le comprendre dans mon regard alors que j’avais rejoint Mika, l’attirant à moi pour le serrer dans mes bras.

- Ce sera toujours lumineux si tu es là. Lui avais-je répondu, esquissant un léger sourire à sa remarque alors que mes lèvres se posaient sur son front. Tu ne te colleras rien. Tu vas rester toi-même. C’est comme ça que je t’aime, Hae.

Car je l’aimais. Il n’y avait jamais eu de doute possible à ce sujet mais… A cet instant… Il y en avait certainement encore moins. Je l’aimais plus que tout et plus que ma vie. Cela prenait d’ailleurs un sens bien différent face aux mots que j’avais dit à Madame Wilde. Oui. Je l’aimais plus que ma vie. J’allais tuer pour lui, j’accepterais de me faire tuer pour lui si cela pouvait le protéger. Et cela sans hésiter. Esquissant un nouveau sourire dont je tentais de masquer l’émotion, j’avais alors relâché l’australien pour reculer. M’adossant à l’encadrement de la porte, je l’avais alors observé, ce léger sourire toujours aux lèvres.
Il était beau. Il était lumineux. Il était un rayon de soleil comme il l’avait toujours été.
Je l’aimais.

J’avais finalement quitté mon poste pour les rejoindre tous, pour rejoindre cette famille dont il me semblait aujourd’hui faire partie. Observant la petite chose panée que me montrait Mika j’avais hoché la tête. D’accord pour goûter. Et encore plus de cette façon alors que je répondais à son baiser, un peu plus sereinement, sous le rire de son père qui m’arracha une petite moue, toujours un peu gêné.

- Oh… Merci, Alec… Avais-je répondu en prenant ce qui m’était destiné avant de jeter un nouveau coup d’œil à Mika, de l’observer encore avec tout l’amour que je pouvais lui porter.

Cessant ma contemplation, j’avais alors enfin mangé, un peu au moins. Je n’avais pas faim. Encore moins après la conversation que nous venions d’avoir, après avoir dû imaginer être séparé de lui un jour. Mais j’avais au moins fait semblant, grignotant, encourageant au moins Mika à manger, à reprendre des forces avec tout l’entrain que je pouvais, prenant même la parole de moi-même.

- Avant qu’on refasse tous un Malio Kaleuteu. Je demande une chose. Avais-je soudain décrété. Un entraînement intensif. Je n’ai toujours pas compris comment vous teniez votre objet à faire avancer le petit personnage… Manette ! Me souvins-je du mot en secouant la tête. Et… Un tilt. Je reviens.

Sans demander mon reste, j’avais transplané. Loin. Encore. Comme trop souvent. Mais j’étais revenu tout aussi vite de chez mes parents avec un main une boîte que je déposais sur un coin libre de la table dans un sourire.

- Et je demande une partie avec vous, Alec. Décrétai-je. Des échecs version sorcier. Je suis imbattable. Et il n’y aura aucun défi contre Mika, plaisantai-je même en lui jetant un regard amusé.

- Et on sait tous que tes monologues me manqueraient. Avais-je soufflé avec un certain amusement avant que son père ne l'attire avec la nourriture.

Rejoint après une observation attentive, je n'avais, pour une fois, pas vraiment hésité à l'embrasser devant ses parents, profitant de sa façon de me donner à manger sous le rire son père.

- Ca permet surtout de t'embrasser. Avais-je commenté avant qu'une idée ne me vienne en tête.

Je n'avais rien compris à leur jeu vidéo. Par contre... J'étais imbattable sur une chose. Les échecs version sorcier. Quittant ainsi la demeure Wilde, j'étais revenu dans l'instant, les bras encombrés d'une boîte pleine de pièce. Cela, au moins, j'allais pouvoir gagner. Et contre une personne contre qui il y aurait un peu de défi. Donc certainement pas Mika, ce qui le provoqua évidemment, m'arrachant un sourire amusé.

- Alors je dois commencer par ton père pour m'entraîner puis ta mère ? Et toi je te battrais quand je n'aurais plus rien à me mettre sous la dent.

Posant ma main sur sa tête, je m'étais alors mis à rire doucement en le laissant manger. Il en avait besoin, c'était le plus important. Quant à moi... J'admettais que la dernière discussion m'avait bien largement coupé l'appétit. Chose que ne sembla pas accepter Mika. J'avais bien compris son jeu auquel je me prêtais sans sourciller. Il voulait me nourrir. Et ce n'était pas discret car je n'étais effectivement pas un oiseau, ce qui me fit sourire.

- Je mangerais quand j'en aurais besoin. Lui avais-je soufflé non sans l'embrasser à nouveau.

A vrai dire, j'avais besoin de le sentir contre moi, besoin de rester près de lui et de l'embrasser quand bien même ses parents étaient autour de nous. Alors si cela devait m'obliger à avaler quelque chose... Je l'aurais fait, j'aurais continué à le faire quand bien même. Et fort heureusement, il arrêta, se concentrant sur sa nourriture pour me laisser rejoindre son père non sans le toucher, garder un contact avec lui, quel qu'il puisse être. Alec voulait jouer alors... Je m'étais installé et j'étais parti. Concentré, je n'avais même plus fait attention au reste. Il fallait que je gagne. J'aimais gagner et je gagnais toujours. Ce jour ne fut pas une exception alors que le roi de mon beau-père était rapidement explosé, provoquant un large sourire de ma part.

- Désolé, Alec. Lui avais-je soufflé dans un sourire avant de me tourner vers Mika. Tu es toujours sûr d'être vexé ou tu admets que tu n'as aucune chance contre moi ? Demandai-je en me levant pour me glisser derrière lui, entourant sa taille de mes bras. Et puis tu m'as battu sur ton jeu. J'ai le droit d'avoir un jeu où je suis imbattable, moi. Embrassant sa joue, j'avais alors souri, posant mon menton sur son épaule. C'est ça la vie de couple, tu dois me laisser être le meilleur et c'est tout. Plaisantai-je... Non... Le provoquai-je.

C’est dans une grimace que je n’avais pas répondu aux dires de Mika. Oui. J’avais perdu du muscles. Mais ce n’était finalement pas grave. J’étais en vie et il reprendrait du poids. C’était, à vrai dire, ce qui m’importait le plus.

- Je ferais plus de musculation. Avais-je même fini par dire avant que je ne me détache de lui pour rejoindre son père en bout de table.

Voilà au moins une chose sur laquelle je pourrais battre tout le monde, j’en étais convaincu. Et cela se vérifia d’abord avec Alec que je venais de battre à plat de couture. Heureusement. La honte se serait abattue sur moi dans le cas contraire. J’avais alors, je devais l’admettre, bien largement fanfaronné autour de Mika, le rejoignant, me glissant derrière lui en lui rappelant que si sur son jeu j’étais nul, aux échecs, j’étais fort. Il ne pourrait pas me l’enlev… Deux tours avant ?... Fronçant les sourcils, je m’étais retourné vers l’échiquier qui s’était déjà réparé. Comment ça j’aurais pu finir deux tours avant ?

- Impossible.

Non. Impossible. J’avais tout étudié. Je n’aurais pas pu à moins que… Je venais de me refaire le combat en tête. Sa tour. J’aurais pu… Grognant un coup j’avais laissé échapper un soupir à son geste avant de froncer de nouveau les sourcils.

- Je te battrais. Répétai-je un peu plus hargneusement. Tu ne peux pas me battre et si tu le peux… Je te battrais sur le reste.

Il était hors de question que je me laisse faire. Pas sur les échecs. Pas alors que j’aurais pu, avant, le battre sans aucune difficultés et… En un sens, cela me donnait d’autant plus envie de le battre et de le tester. Comme un jeu qu’il venait de commencer, j’avais envie de lui prouver qu’il avait tort et… Oui. D’abord sa mère qui était revenue vers nous pour s’installer face à nous.
Mes bras entourant rapidement la taille de Mika, j’avais commencé à caresser distraitement son ventre, ma concentration allant vers le plateau de jeu avant qu’il ne reprenne parole et me fasse arquer un sourcil.

- Il me faudrait au moins cinquante ans pour y arriver. Avais-je grommelé avant d’acquiescer, malgré tout. Dans deux heures, c’est moi qui « t’éclate ». Lui indiquai-je alors que Madame Wilde explosait littéralement mon cavalier, me faisant gronder un coup. Je n’aimais définitivement pas perdre.

Et Mika avait eu raison. La battre avait été beaucoup plus compliqué que son mari. Notre partie s’était d’ailleurs étendue dans le temps jusqu’à ce qu’enfin ma reine ait raison de son roi, le mettant en échec et mat sous un long soupir de soulagement. J’avais gagné. Et… Mika s’était endormi contre moi. Esquissant un sourire attendri, j’avais embrassé sa tempe avant de me relever, difficilement, pour le prendre entre mes bras et le soulever.

- Je vais le mettre dans son lit. Avais-je soufflé à ses parents. Il dormira mieux…

Et chose dite, chose faite. J’avais alors rejoint son lit pour l’y coucher, non sans que son père m’ait installé la console afin que je puisse m’entraîner pendant son sommeil. Ainsi avais-je pris place, ne le quittant pas de peur qu’il se réveille par le froid, comme trop souvent lorsque je partais le matin. Tentant de bouger le moins possible, je m’étais entraîné, longuement, sans relâche. J’avais compris beaucoup de choses et j’avais même gagné des courses contre des petits personnages joués par… A vrai dire je ne savais pas, mais j’avais gagné en « 50cc ». Alors… C’était bien. Très bien. Jusqu’à ce que je sente Mika se réveiller.
Posant la manette à côté de moi, j’avais doucement souri, caressant sa joue, penché au-dessus de lui pour l’embrasser.

- Quatre heures de sommeil… C’était vraiment un coma. Avais-je soufflé avec amusement. Ca va ? Tu veux que j’aille te chercher à boire ? Car je doutais que la nourriture soit une très bonne idée à cet instant au vu de tout ce qu’il avait mangé.

- On ne t'a jamais dit de ne pas utiliser mes armes contre moi ? Avais-je soufflé.

Mais c'était bien plus que mes armes qu'il utilisait alors. Il venait détruire mes espoirs, mes stratégies, mes désirs d'un simple mot. J'aurais pu gagner deux tours avant. Comment l'avait-il vu ? Il... Il n'était pas doué pour ce genre de jeux alors comment ?! Jizo. Evidemment. Et cela me fit gronder, le refuser alors que je lui assurai que je le battrais. Définitivement. Et puis... Même si je ne pouvais plus le faire sur cela, il y aurait autre chose. Il y aurait forcément autre chose. Quand bien même la liste se réduisait, m'arrachant un nouveau grognement de mécontentement alors que Mme Wilde s'installait face à nous pour commencer la partie.

Au moins n'eus-je pas à râler davantage. Mika avait fini par s'endormir. Et la partie gagnée, je l'avais alors ramené dans son lit, Alec m'installant la console dans la chambre pour que je puisse m'entraîner. Et c'est ce que j'avais fait. Tentant de ne pas bouger, de ne pas le réveiller, j'avais enchaîné les courses, et j'y arrivais. Enfin... pas totalement, certes, mais j'y arrivais ! J'en étais même fier. Mais je n'avais toujours pas bougé. Du moins jusqu'à ce que je le sente, lentement, s'éveiller, me faisant me reconcentrer sur lui, caressant lentement sa joue avant de l'embrasser.

- J'arrive. Avais-je acquiescé à sa commande pour quitter la chambre et revenir, quelques minutes plus tard, avec un chocolat chaud.

Revenant alors, je m'étais réinstallé sur le lit avant de froncer les sourcils à sa remarque. J'étais meilleur que... Six ordinateurs ? Me retournant vers le sien, je l'avais observé avant de me lever pour m'en approcher.

- Tu ne m'avais pas dit qu'ils pouvaient jouer... Avais-je soufflé, imaginant presque que la machine était dotée de bras cachés quelque part. Comment ils font... Je croyais que ça ne fonctionnait qu'en appuyant sur des touches... Il devait y avoir un secret quelque part.

Me redressant à sa question j'avais esquissé un léger sourire avant de grimacer, presque innocemment.

- En fait... Je voulais te battre. Soufflai-je. Alors je me suis entraîné. Mais il y avait autre chose... M'approchant de nouveau du lit, je m'étais glissé contre lui, la tête contre son torse alors que je l'entourai de mes bras. Ce n'était pas une position naturelle, certes, mais là, contre lui, j'avais pu enfouir mon nez dans son pull. Et je n'avais pas envie de te réveiller en bougeant. Avais-je admis. Tu dormais trop bien pour ça... Je préférais rester immobile et donc... J'ai joué.

Soufflant, j'avais fermé les yeux dans un gémissement de bien-être, me serrant davantage contre lui.

- Mais je suis bien là. Tu es coincé, du coup... Murmurai-je. Je t'aime... Et j'étais... J'étais bien. Vraiment bien. Hae... Je... Oublie pas que je t'aimerais toujours... Il ne m'avait visiblement pas fallu longtemps pour que la fatigue me gagne, soudainement d'ailleurs, mon esprit s'emportant doucement. Oublie pas que... Tu es l'amour de ma vie... Tu es ma vie... Ma vie...

Ce fut mes derniers mots alors que j'avais fini par me taire, par m'endormir, épuisé malgré tout. Oui. J'étais bien. Et je serais encore mieux lorsqu'il viendrait réellement contre moi, que je pourrais épouser son corps et ne plus le lâcher. Jamais.