Ma vie est sans grande surprise et sans grande prétention. Je suis née dans une famille ayant les moyens de m’offrir ce que je voulais, quand je le voulais à la condition d’être sage et respectueuse. J’ai une grande soeur et un grand frère que je respecte énormément et ce bien au-delà de la simple hiérarchie du sang. Il n’y avait pas de compétition, pas d’éducation malsaine. Nous étions une famille de sang pure, Coréenne, dans la norme sans doute, quoique je nous jugeais peut-être moins crispée par les compétitions, pas la puissance. À moins que je ne m’en sois peut-être simplement jamais intéressée.

Rejoignant l’école à 7 ans, j’y avais excellé, comme il se devait, tenant mon rôle à la perfection bien que je préférais toujours être seule pour lire, mais surtout étudier les improbabilités du monde. Et puis en grandissant, le jeu des unions s’était présenté à nous. Eun-Ae fut présenté à l’héritier Jeon, et moi, encore sans doute un peu jeune, restait dans son ombre, me mettant sans doute en tête que dans l’illusion, il me faudrait sans doute épouser le cadet, à tort. Il n’y aurait aucun intérêt à ça, deux Jeon ne représentaient aucuns intérêts quand l’aîné pouvait déjà être associé à nous.

Et puis ils avaient quitté l’école à la mort de leurs frères et les choses reprirent leurs places jusqu’à cet été. Je n’avais pas été vraiment étonné quand mes parents avaient un jour demandé à ce que je me prépare, pas vraiment était étonné lorsqu’il fallut se rendre à Busan, au sein d’une autre famille de Sang pure. Ce qui m’avait un peu plus étonné était pour la personne qu’ils souhaitaient rencontrer. Un métisse, pas entièrement Coréen, mais un Gimhae, ce qui pouvait justifier ce déplacement.

Eun-Ae réclamait un aîné, de Sang-Pur, Coréen, moi, s’il était possible de bien me placer, il serait peut-être moins regardant, tout comme moi. Je n’avais pas été élevé pour être soumise, sans caractère, mais j’avais été élevé pour être une bonne épouse, pour remplir mon devoir, celui d’une femme dans ce monde. Alors je n’avais rien à dire et je ne voulais pas avoir quelque chose à dire. Me rendant donc avec eux, j’avais été surprise de rencontrer les Grands-Parents et non les parents eux-mêmes. Le garçon, présent, j’avais respectueusement incliné le corps pour le saluer avant de me placer à ses côtés, silencieuse quant à ces négociations bien étranges. Ses parents n’étaient pas éduqués comme nous. Ils étaient plus libres, pas adepte des mariages arrangés et il fallait agir dans leur dos si l’on voulait de cette union.

J’allais donc devoir rejoindre l’Écosse, l’école Poudlard, avec ma sœur d’ailleurs, mais pour autre chose. Pour m’approcher, faussement, naturellement de Zackary pour simuler une vraie rencontre, une vraie relation, une vraie attirance. Sinon les parents ne laisseraient pas faire. J’avouais que c’était assez inattendu comme façon de faire. Travestir une relation pour ne pas alerter les parents alors que tout était déjà joué en privé. Je n’avais pas vraiment été éduquée pour cela, mais qu’importe, une promesse était une promesse et si c’était ainsi qu’il fallait agir, alors j’agirais ainsi. D’autant que comme mes parents avaient pu le dire, un Gimhae n’était pas n’importe qui.

J’appréhendais un peu cette rentrée, le fait de ne pas réussir réellement à être convaincante. C’était la première fois que j’aurais à agir ainsi, la première fois que j’aurais à approcher un homme. Je voulais être à la hauteur, mais aussi ne porter aucune ombre à ma soeur.  

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