Ivy Nott-Avery & Engel K. Malefoy Yaxley

1er Octobre 2023, Salle de classe

Je sens mon cœur battre à la chamade alors que je monte les escaliers rapidement, deux par deux. Dans ma main, une note que je vais relire rapidement d’un coup d’oeil. Cette note m’a secoué de mon état léthargique. Rien à foutre que j’ai encore mal de ma pleine lune, je vais pousser un peu mon corps là. Dire qu’il y a à peine quelques instants avant de le recevoir, je me morfondais dans mon lit, après tout, j’avais encore un peu mal de ma nuit transformée et de l’entrainement de la veille où j’avais quand même participé en pure masochisme pour ressentir plus de douleurs. Cette souffrance qui me forçait à ne pas penser à celle de mon cœur alors que mon espoir n’était plus que quelques grains de sable dans un sablier presque vide.  

Je me revois dans mon lit et le cours de mes pensées. Devais-je me faire une raison ? Elle ne m’adressait aucun regard. Et cela faisait un mois que nous étions à Poudlard. J’avais recommencé les petits cadeaux en espérant lui montrer que je ne l’avais pas oublié. Quelques poèmes avaient été laissés. Le plus notable et extravagant était une nouvelle plume. Je l’avais fait faire spécialement. D’un oiseau aux plumes ressemblant à des flammes, rouge et bleu, gravé d’une flamme jumelle alors qu’elle était légère et commode. Mais aucune réponse n’était faite. Et je voyais certaines la regarder avec un intérêt certain. Rien ne me disait qu’aucune ne tenterait et pourrait gagner son attention. Mais, après tout, j’avais eu ma chance et je l’avais brisé par ma stupidité. J’entendais alors un froufrou, le hibou se posant sur l’encadrement du lit. Je détachais le parchemin, n’y croyant pas après mettre relevée lentement. Et ils étaient là. Ces mots. Suivis de deux lettres.  

“Trouve moi....

I.N.”

La douche que je pris fut rapide et je m’habillais à la hâte mais pour tenter d’impressionner quand même un peu la demoiselle, portant donc un jean avec des baskets pour courir pour la chercher alors que ma chemise était noire. Mais les tissus étaient de bonnes qualités. Les manches avaient été remontés au-dessus des coudes et ma chevelure était dans une queue de cheval pour ne pas me gêner. Une légère touche de parfum, mélange de cèdres et d’ylang, avait parfumé mon cou alors que je portais ma chevalière et mon collier, Symboles de mes deux ascendances.  

Je range le papier dans ma poche alors que j’arrive enfin devant l’entrée de la tour des Serdaigles. Elle a toujours aimé se cacher dans les salles vides mais elle a pu changer pour me surprendre. Je reprends mon souffle et décide de faire étage par étage en partant de là. Je croise quelques fantômes à qui je demande des renseignements mais rien de bien précieux. J’ai le cœur qui bat la chamade alors que je continue ma traque. Cela me fait sourire presque sauvagement. Comme si le loup en moi pouvait jouer. Qu’est-ce que j’aurais aimé garder ses sens dans ma forme humaine pour pouvoir la traquer plus facilement. J'avais l’impression de jouer à un jeu de cache-cache avec ma maitresse des flammes.  

Oubliée le désir d’aller la voir à chaque fois que j’étais dans le domaine Nott. Je n’avais jamais cédé à cela. Oubliée aussi l’envie de lui écrire pendant les vacances. Elle m’avait demandé du temps. Balayé ma confusion lors de l’incident de début d’année où j’avais confondu Shae dans mon corps avec elle. Mais il était presque normal pour cette erreur au vu de leur lien de parentés. Effacer cette envie de la toucher dès que j’étais en cours avec elle. Mais je ne devais pas me mettre martel en tête. Elle ne m’avait peut-être pas pardonné et elle allait me dire qu’elle avait trouvé une autre. Ma gorge se serrait à cela mais je voulais garder espoir. J’allais mieux, j’étais plus calme, plus posée contrairement aux autres années. J’avais même repris les séances avec Miss Carter. Ce qui m’aidait à continuer de me purifier de ma souffrance et de ma haine et à y voir plus clair.  

Je cherche dans chaque salle, dérangeant des élèves en plein making out mais je m’en foutais. J’évitais aussi les salles où j’entendais la voix reconnaissable des professeurs. Je ne désespérais pas alors que je faisais tout le 7e étage avant de descendre au 6e pour en faire de même. Peu importe le temps que cela me prendra, je finirais par la trouver. Je vais la voir. Une chanson me vient en tête alors que je cherche et les paroles restent bloquées dans ma tête. Je ne veux pas la chanter après cette rencontre si cela arrive et que je finis avec le cœur brisé. La traque passionnante continuera pendant un peu plus d'une quarantaine de minutes mais ma détermination ne sera jamais entamée jusqu’à ce que je finisse par rentrer dans cette pièce. Mon souffle se coupe avant de repartir à la normale alors que je rentre, fermant la porte derrière moi. La salle est très bien éclairée, presque de manière surnaturelle mais je commence à connaître assez de son don pour qu’il n’y a rien avoir avec cela.  

Mon corps est encore mal de ce que je lui ai imposé mais je m'en contrefous. Je suis encore un peu pâle d'hier. Elle est dos à moi et j’avance donc, un léger sourire sale gosse venant à mes lèvres. Je ne pleurais pas de soulagement alors je le déguise en joie et en taquinerie. Mon ton sera quand même sérieux quoique légèrement amusée.

-Trouvée ! Bonjour, j’espère ne pas avoir été trop longue pour cela. 

Je me rapproche doucement d’elle pour mieux la détailler et profiter de la présence de celle qui anime l’organe qui bat comme un fou dans ma poitrine. Dans la course et pour avoir légèrement moins chaud, j’avais ouvert la chemise de quelques boutons. Cela restait décent pour le haut, montrant juste l’emblème Yaxley en médaillon alors que le bas de la chemise laissait voir ma peau dorée et les muscles de mon ventre. un léger courant d'air pourrait montrer l'encre de mon côté gauche. Et mon air, je suis contente de la voir mais mes traits sont bien plus apaisés que l'année dernière. Quand sa voix s'élèvera, cela me fera doucement frissonner même si la réplique me tire un doux rire en secouant la tête, presque heureuse d'entendre cette voix mais incrédule de sa première remarque tout comme légèrement amusée et attendrie. Je profite alors des leçons reçus pour faire une petite courbette d'excuse.

-Je suis désolée de t'avoir fait attendre. Je promets de me faire pardonner cela. Tu savais aussi que je ne serai pas encore pleinement opérationnel aujourd'hui. N'est-ce pas pour cela que tu m'as donné le défi de te retrouver dans toute l'école ? Voir si je serai à la hauteur ? Il semble que j'ai légèrement déçue tes attentes. Même si j'aurai pu tricher et demander de l'aide, cela aurait été beaucoup plus vite pour te retrouver. Mais j'ai voulu faire cela à la régulière.

Les elfes de maison et fantômes n'y auraient clairement vu aucun inconvénient.

Ivy Nott-Avery & Engel K. Malefoy Yaxley

1er Octobre 2023, Salle de classe

Je la regarde alors que je viens de lui dire que je l’ai trouvé et que je m’approche doucement. Sa réplique ne se fera pas tarder et son regard me fera m’arrêter. Oh. Visage fermé et froid. Pas très bon pour moi. Je la vois sortir sa baguette et j’entends la porte se verrouiller ainsi que des sorts être mis en place, sûrement pour qu’on ne nous entende pas. Cela fait longtemps qu’elle n’avait fait cela avec moi. Mais cela fait longtemps aussi que nous nous sommes vues, de par ma faute. Je la vois se lever et se poser sur le bureau mais la baguette n’est rangée. Je ne le montre pas, mais je comprends qu’elle ne me fait confiance. Je l’ai bien cherché après tout. Je ne peux pas lui en vouloir. J’écoute ensuite sa réplique.

Cela me fend un peu le cœur. Ce n’est pas doux ou autre. Non, c’est fait pour me blesser. Elle n’a même pas écouté ou relevé comment on m’appelle maintenant ni fait attention à la pleine lune. Comme si je n’étais rien pour elle. Ce qui est peut-être voir sûrement le cas. Je me rends compte que j’ai peut-être mis un peu trop d’espoir dans cette rencontre. J’ai placé mon optimisme dedans alors que j’aurais dû garder une certaine réserve, avoir la tête froide. Après tout, elle ne semble pas m’avoir pardonné. Si elle ne le fait jamais d’ailleurs. Tout comme elle semble se méfier de moi plus de quiconque. Je réponds lentement à un moment.

-Malefoy Yaxley...

Les noms semblent toujours primer dans nos échanges. Ou elle est Ivy pour moi, je reste Turner, maintenant Malefoy Yaxley. Et je pense que notre dernière entrevue n’a rien fait pour changer cela au contraire. Je le réalise. Cela me fait l’effet d’une douche froide tout en serrant mon cœur. A croire que le destin se joue car elle m’arrose d’une eau bien froide, me trempant de la tête aux pieds. Douche froide véritable donc. Je commence à montrer un certain désarroi. Je ne sais pas comment lui montrer que j’ai appris et que je ne ferais plus jamais ceci. Je la vois s’arrêter à distance, la baguette toujours entre ses doigts. C’est là que je réalise que je l’ai peut-être perdu et que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Je me remémore les séances de thérapie, cherchant les bons mots que je pourrais tenter d’avoir dans cette discussion. Je l’écoute tranquillement avant de soupirer. Autant ouvrir mon cœur. Cela est un quitte ou double. Et j’ai déjà perdu en partie perdue.  

-Personne ne sait que je suis ici oui. Tu pourrais faire ce que tu veux de moi en effet. Et non, je n’ai pas parlé du fait que tu avais gouté mon sang. Je savais ce qu’il adviendrait de toi et je ne peux pas te faire subir cela à tort. Tout le monde croit que le sang a un pouvoir ainsi que la salive mais cela n’est vrai que quand je suis transformée. Il y a eu assez d’études pour que je le sache. J’ai évoqué une dispute dans mon processus pour guérir, pas la morsure. La psychomage ne sait pas qui tu es, je te rassure. Je suis restée très évasive sur les détails te concernant, lui disant que je préfère qu'on se concentre sur le pourquoi et non le qui. Et que fais-je pour être mieux ?  

Je soupire sous la question, posant une fesse sur un bureau et la regardant.

-Je fais des cessions pour abandonner ma colère et ma peur... J’apprends à accepter mon passé ainsi que ce côté de moi... J’ai commencé à prendre de la potion Tue-loup pour la calmer un peu vu qu’elle a tendance à être... Agitée dès qu’elle peut sortir. Ce qui nous rend plus calme, moins féral. Ce que j’étais... Ce n’était pas sain. J’allais finir par faire des dommages. Bien pire que ce que j’ai déjà fait... J’étais construit comme un château de sable... Les fondations se seraient écroulées à un moment ou à un autre. Je sais que je ne peux pas me cacher derrière mon passé dès que je fais une erreur. Je dois en faire table rase complétement. Tout déconstruire pour mieux rebâtir. Je ne suis pas guérie... Loin de là, mais j’avance petit à petit avec la thérapie.  

Je m’arrête quelques instants, mes yeux passant dans la vague aux souvenirs des cessions et de ce que je faisais pour améliorer avant de la regarder dans les yeux.

-J’ai été stupide avec toi... très stupide. Au lieu de simplement t’expliquer et de combattre ma peur, j’ai cédé à elle et je t’ai blessé... Je t’ai fait les pires choses que j’aurai pu te faire et te faire souffrir aussi bien physiquement qu’émotionnellement., trahissant ta confiance Et je n’ai pas assumé ensuite. Je me suis cachée derrière mon passé comme un bouclier pour l’expliquer et m’en défendre alors que rien ne pourra jamais le faire. Ce n’est pas une excuse...  Tu as été miséricordieuse avec moi... Tu aurais pu me brûler, me tuer... Ou signifier l’altercation sans dire que tu avais gouté à mon sang. Je me serais tut aussi là-dessus pour ne pas te causer plus de tords. Je te remercie de ne pas l'avoir fait.  

Je le pense vraiment. Elle aurait pu me dénoncer et j’aurai été renvoyé de l’école au mieux, tuer au pire. Ou inversement.

-Je n’étais pas sûre que tu veuilles me reparler. Mais je l’aurai parfaitement compris. Tout comme je sais que je vais devoir mériter à nouveau ta confiance, si tu décides de me laisser te prouver que je peux être meilleure. Je me battrais pour cela. Je suis désolée d’avoir été... Tellement en dessous de tout... Et de t’avoir blessé et trahi au moment où tu avais besoin de moi... Ou tu étais vulnérable. Je sais que tu détestes l’être. Si tu décides de ne plus l’être en ma présence, je le comprendrais tout aussi bien.  

Je la regarde alors que l’eau qu’elle m’a envoyée continue de perler de mon corps, coulant le long de mon visage de la masse humide de mes cheveux, mais cela, je m’en moque, je ne fais même pas mine de me sécher alors qu’elle peut voir que je ne mens pas. Je suis plus apaisée mais aussi bien lucide sur mes erreurs. Et même si elle peut voir que j’ai un infime espoir dans mes yeux qu’elle me pardonne et que je puisse la reconquérir, je sais aussi qu’il y a des chances pour que cela ne revienne jamais. Cela me ferait mal, mais je ne la forcerai en rien. C’est elle qui a le pouvoir entre nous deux, elle l’a toujours eu. J’ai failli lui voler ce jour-là mais en faisant beaucoup de mal. Et je suis malade de ma pleine lune mais elle peut voir que j’ai gagné en muscle et en poids. Ma peau semble aussi plus dorée et je prends plus soin de moi. Mes tantes me gavent assez pour cela entre deux leçons. Et ses questions suivantes me feront doucement rire alors que je secoue la tête.

-Je n’en avais aucune... Cela a été... Choquant, quand j’ai appris la vérité. Il m’a fallu un peu de temps. Je tente de m’y faire et de répondre aux attentes qu’on a de moi. J’ai commencé les leçons pendant aout à ce niveau-là... Et je commence à comprendre oui. Même si je pense que je n’ai pas la même pression que toi. Tu es l’héritière après tout. Mais, même si cela est dur, je m’en fiche...  

Je viens doucement caresser le pendentif étant à mon cou, songeant à ma tante Holly.

-J’ai une place où j’appartiens... Et je ferais en sorte de les rendre fiers. Tout comme je suis fière de porter leurs armoiries. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre, je le sais. Tout comme des choses seront demandées de moi.

Mais cela ne me fait pas peur. Je ne sais si elle peut comprendre que j’ai passé ma vie seule, rejetée. Bien sûr, je ne m’en apitoie pas, cela m’a appris à avancer et à être résistante à tout. Mais faire partir d’une famille à décupler ma force et mes convictions. Cela était un rêve semblant inaccessible. Je ne le lâcherai pour rien maintenant. Même si je sais que des attentes sont là pour moi.  

Ivy Nott-Avery & Engel K. Malefoy Yaxley

1er Octobre 2023, Salle de classe

Je vois sa main se lever et je m’attends à tout. Une gifle, un sort. Rien qui pourrait me blesser mais bien m’humilier un peu plus. Je sais qu’elle ne me blesserait volontairement. Le vent chaud qui souffle sur moi et me sèche est soudain mais il fait du bien. Elle souffle le chaud et le froid sur moi et me garde sur ma pointe d’orteils alors que je sais ne pas être en position de lui rendre la pareille. Je préférais être de nouveau dans les sous-sols du château, enfermée dans une cellule pour passer ma pleine lune loin du regard des élèves. Même si je suis inoffensive avec la potion, cela reste une mesure de sécurité obligatoire. Cela m’a presque fait gronder mais elle est déjà bien plus grande et spacieuse que celle du ministère et j’ai même un matelas avec des couvertures pour m’allonger et me couvrir comme je peux avant de dormir.

Elle me pose des questions et j’ouvre les lèvres pour m’expliquer. Cela reste long, comme d’habitude. Je n’ai jamais su si cela l’ennuyer ou non. Après tout, je sais que certains sont exaspérer par le flot de paroles qui peuvent provenir de ma bouche. Elle continue de me sécher pendant ce temps. Je tente de déchiffrer son masque mais cela n’est facile. Et elle est maintenant gardée avec moi. Je ne peux pas donc compter sur cela ou les flammes. Elle sait que je me réfère à cela aussi. Je suis donc bien en position de faiblesse face à elle mais celle-ci est volontaire pour lui montrer mes bonnes intentions.  

Elle coupe le sort arriver à mon visage, sans doute pour m’éviter d’avoir le souffle coupé. Gentille initiative malgré tout. Elle m’observe pendant que je continue je le sens et je le vois mais je ne dis rien sur cela. Après tout, elle ne m’a pas vu depuis des mois. Peut-être qu’elle veut être sûre d’elle ? Ou trouver des traces de mensonges. Je me porte bien mieux depuis que je suis dans ma famille et cela se voit physiquement. Je suis même moins cernée dû aux cauchemars. Miss Carter m’a laissé sous potion sans rêves pour quand j’en sens le besoin. Mais il ne faut que je devienne addict de cela.

Je l’observe à mon tour. Elle est pâle comme la lune là où je suis dorée. Elle a un corps féminin et délicat où je l’ai musclé et plus androgyne. Ses yeux sont aussi noirs que des obsidiennes alors que les miens peuvent être aussi pure que la glace. Des pures opposées physiques qui s’attirent comme deux aimants. Le vent a repoussé un peu le bas de ma chemise sur ma hanche gauche et le dessin de la flamme avec la tête du dragon la crachant est en vue avant de retomber sur un mouvement de ma part.  

Je frissonne alors que le silence se fait à la fin de mes paroles. Le vent chaud, telle une caresse, me manque. Mais je ne quémande pas, je ne dis plus rien. J'ai répondu à ses questions après tout. Je n’ai pas à m’exprimer plus. La balle est dans son camp à ce niveau-là. Je la vois retourner vers le bureau alors qu’elle m’observe. Puis elle commence à parler. Si le début me fait rougir car je ne m’attendais à cela, la suite me fait blêmir devenant presque livide alors que les fils se connectent dans ma tête. Il l’a rendu impuissante et immobile. Elle dit avoir été à l’agonie donc l’expérience a dû être traumatisante. Et je l’avais immobilisé et j’avais voulu lui voler sa liberté. Je l’avais replongé dans son traumatisme sans même le savoir. Normal qu’elle est réagi aussi violemment et qu’elle m’en veuille ainsi. Je peux aisément imaginer la souffrance que cela lui a fait.  

L’envie de vomir me prend alors que je réalise les dégâts que j’ai fait sur celle qui a mon cœur. Mais mon cerveau répertorie deux choses. La première, pourquoi elle n’aime pas être touchée dans son accord. Celle-ci sera mise avec un petit warning en lui donnant l’initiative ou en faisant le geste mais sans le compléter pour lui laisser décider si oui ou non elle me l’autorise. Je vais devoir faire très attention à cela.  Et elle me le fait noter pour l’avenir, soulignant le point qu’il y a un espoir pour un peut être futur entre nous deux. Je ravale donc le tout pour ne pas l’alarmer. Il faut que je reste solide pour elle. Tout dépendra du reste de la conversation. Je préfère rester où je suis, reculant juste pour m’asseoir sur le rebord du bureau, la rassurant que je ne m’approche pas sans qu’elle ne le veuille.  

Mais elle contourne le bureau et le laisse entre elle et moi comme un rempart. Je comprends cela. Elle reprend alors et elle touche deux points. Mon sang bouille comme celui d’une bonne Malefoy qui veut celui de l’homme qui lui a fait du mal et que je serai prête à le traquer pour le faire souffrir à mon tour. Oh, juste ce qu’il faudrait pour qu’il se mette à sa place. Mais son discours m’arrête dans mon plan et je la regarde droit dans les yeux. Il ne se souvient plus de cela donc ? Cela le laisse redevenir innocent. Et si elle me le demande, je n’en ferai rien. Je ne veux pas que cela remonte des choses en elle. Et son regard me dit le reste.

-Je ne le traquerai pas... Tout comme je ne compte pas en parler à âme qui vive. Cela restera notre secret... Tu as le droit de me réduire en cendres lentement si je trahis cela. Mais je comprends d’autant plus le mal que je t’ai fait et il n’y a plus de mots pour te demander pardon à ce niveau-là...  

Je la laisse continuer et elle me dira qu’elle me pardonne mais n’oublie pas. Cela me fait quand même l’effet d’ôter un poids de mon cœur avec un petit sourire doux avant qu’elle ne vienne continuer son discours. Mes attentes ? La question est franche et directe comme elle le disait. Elle me confirme ce que je savais déjà tout bas. Quand elle parle des enfants, cela me fait grimacer. Aurais-je aimé être celle qui les lui donne ? Peut-être si notre relation évolue bien. Mais la magie ne crée pas la vie.  

-Je vais répondre à ta franchise par la mienne. Je ne sais à ce moment mes attentes. J’osais à peine espérer que tu me pardonnes même si je faisais tout pour. Je sais que tu ne me dévoileras pas. Nous ne nous retrouverions ici sinon... Mais plutôt comme les autres à organiser des rendez-vous, que cela soit à la bibliothèque ou en extérieur voir à Pré-au-Lard. Ce qui ne sera pas le cas, j’en suis consciente et j’en fais mon deuil.  

Je viens doucement reprendre le pendentif de ma mère, représentant les armoiries des Yaxley.

-Serai-je en paix que tu es des enfants d’un autre ? Cela est ton rôle... Tout comme cela sera le mien. Oh, la branche Malefoy se raréfie mais on aimerait de moi que j’ai des enfants pour perdurer ce sang. Quant aux Yaxley... Amara n’est plus à la tête de notre Clan depuis son accident, ma tante ainée a repris le flambeau et, même si Corban a terni notre nom, elle ne veut pas le voir disparaître. Nous ne sommes plus que deux à porter celui-ci mais nous sommes femmes. Elle cherche donc une solution, si possible en excluant Diana vu qu’elle ressemble trop à son père. Il semblerait que le futur du nom repose sur moi et mes enfants... Accepteras-tu cela aussi ?  

Je la regarde avant de soupirer.

-Certains pourraient dire qu’il aurait été plus facile pour nous deux que je naisse homme... Mais si cela avait été le cas, Corban m’aurait éduqué comme l’héritier Yaxley qu’il aurait voulu. Et vu comment il traitait ses femmes et ses filles... Cela n’aurait rien donné de bon pour toi. J'aurai été un monstre qui aurait pris sans demander permission, encouragé à cela même. Heureusement, cela n’est arrivé.  

Je frissonne de dégout et elle peut voir celui-ci inscrit sur mon visage. J’ai entendu suffisamment de paroles de mes tantes et Amara s’est dévoilée à moi sans restriction aucune assez pour que je me fasse une très grosse idée de ce que cela aurait donner. Et le peu de temps passer avec mon cher grand-père m’a suffi pour savoir que je n’aurai pu supporter cela. Je me souviens de son sang qui a éclaboussé mes poings. Je secoue la tête pour me sortir de ce souvenir alors que je la regarde. Je médite avant de reprendre.

-Tout me dirait de m’éloigner de toi... Surtout après que je t’ai fait du mal...Pour ton propre bien. Mais je suis attirée par toi... Tel une flamme attirant le papillon qui sait qu’il va se brûler les ailes mais qui s’en fiche. Tu as réussi à t’infiltrer sous mon armure... Alors voilà ma réponse : je veux juste être dans ta vie. Je sais que tu vas accomplir de grandes choses. Je veux être là pour voir cela tout comme j’espère être assez solide pour te protéger si le danger vient. Je sais les attentes qu’a ta famille tout comme tu connais maintenant celles de la mienne. Nous devrons être les deux en paix avec cela.  

Je ne sais si elle est jalouse mais nous verrons cela ainsi.  

-Je veux regagner et mériter ta confiance. Je veux te voir sourire et entendre ce léger rire que tu tentes de dissimuler. Je veux encore pouvoir t’observer alors que tu étudies un livre avec ce pli de concentration tout en prenant des notes précises. Je veux pouvoir échanger avec cette intelligence qui me met à nue, me gardant sur la pointe des pieds tout comme je tente de te garder sur les tiennes. Je veux juste pourvoir profiter quand tu décides de te blottir dans mes bras, chantonnant pour te détendre quand tu le voudras. Car je ne ferais d’approche que si tu le désires. Je ne veux pas retoucher à cette blessure émotionnelle que tu dissimules. Je veux juste pouvoir te rendre bien, heureuse et en paix. Je ne te parle pas de m’aimer.... Je n’ai cette prétention. Tout comme je veux réussir à pouvoir te détendre ou te soutenir quand je vois que tu en as besoin, ce que je n’ai pu faire la dernière fois....

Je pense que cela doit répondre assez à sa question. Je me fiche du reste tant que je l'ai auprès de moi et de la voir sous son vrai jour. Je ne peux lui promettre que cela ne m'ennuiera pas de temps à autre de ne pouvoir être publique avec elle. Mais si cela est le prix à payer, mon coeur dit oui.

Ivy Nott-Avery & Engel K. Malefoy Yaxley

1er Octobre 2023, Salle de classe

Si seulement je savais à quoi elle penser tant qu’à trouver les abus sur moi, j’aurai ri de sa réflexion. Le Ministère a bourré de malédictions le dossier me concernant. Elle pourrait avoir accès à celui qui est dans notre infirmerie mais cela décrirait juste les blessures des abus et les attouchements mais pas la cause. La seule copie de mon dossier entier nous avait été remise par mon ancien tuteur au Ministère et elle était enfermée dans un lieu secret chez ma tante Holly. Dire que ma famille n’était pas ravie en lisant ce dossier et en voyant ce dossier était l’euphémisme du siècle. Ils font donc attention à ne pas me brusquer et à répondre à mes besoins. Et je ne disparais plus au Ministère. J’ai maintenant mon propre petit coin pour me transformer dans un coin du château. Sous la surveillance accrue de l’infirmier Meyer qui suivait mon dossier avec un œil d’aigle. Il avait même été présent lors de mes 4 dernières pleines lunes. La dernière au ministère, les deux au domaine et ma première ici.

Nous poursuivons alors notre discussion alors qu’elle sait comment calmer ma colère. S’il n’avait été frappé par ce sort, je lui aurai donné une correction à faire trembler les murs, quitte à lui arracher les membres pour cela. Elle ne méritait pas qu’on lui fasse du mal. Elle ne méritait que douceur et amour. Et je me détends oui, il vaut mieux que cela soit ainsi. Nous savons ce qui arrive quand je suis bien trop tendue. En plus de mon débit de paroles qui devient exacerbé bien sûr. Mais j’espère qu’elle fera le nécessaire. Nous avions bien trop de légilimens qui pourraient lire cela et lui en faire payer les conséquences ou la faire chanter avec cela.

Elle me demande si je comprends que je serai un secret et je lui dis que cela me convient, que j’accepte et que je ne peux changer. Je ne me rends pas compte qu’elle a la même pointe de douleur dans la poitrine. Croit-elle que je n’aimerai pas la montrer au monde entier et me dire chanceuse de l’avoir ? Que je ne veuille pas profiter à chaque fois de sa présence à mes côtés au bal au lieu de devoir se cacher chacune dans son coin. Que je ne veux pas être aussi libre que Mara et Keith qui ne se cachent ? Je me fiche des critiques et autres. J’en ai entendu toute ma vie. Mais je ne veux lui imposer cela. Elle en a déjà entendu à cause de sa naissance. Ma famille comprend. Ils savent mes préférences. Pour la tête de mon clan, si j’arrive à trouver un mari qui accepte cela, je peux bien faire ce que je veux. Il faut juste un héritier mâle du nom des Yaxley après tout. Mais je doute que sa famille soit aussi clémente. J’ai vu un peu du professeur Nott et je lis le journal de sa mère. Rien de bon à cela. Je n’ose imaginer la réaction de sa mère. Et ce n’est les Malefoy qui m’imposent cette pureté du sang mais bien le côté Yaxley qui veut désespérément perdurer à travers moi si leur projet se mène à terme.

Je finis de vider mon cœur, déversant le tout dans un coup de poker et je la regarde alors qu’elle garde son masque d’indifférence. Je suis presque exaspérée. Je n’arrive pas à la décrypter et elle ne montrera rien par la simple envie d’être gardé surtout suite à la dernière fois. Je sais qu’elle a raison mais cela peut-être particulièrement frustrant à des moments, surtout là, alors que je sors mon cœur de ma poitrine pour lui offrir sur un plateau d’or blanc. Le silence se poursuit suite à ma révélation et je trépigne d’impatience presque et de nerfs. Avant qu’elle ne rit. Je trouve le son magnifique mais cela me frustre un peu avant qu’elle ne parle. Cela me fait encore un peu un poing au cœur et je détourne le regard sous l’accusation en croisant les bras, un peu piqué à vif. Je me décide à lui répondre quand elle se déplace.

-Je suis peut-être une idiote sentimentaliste et je ne comprends peut-être pas tout à vos jeux de pouvoirs Sang-purs... Ne crois pas en l’amour si cela te chante. C’est d’y croire qui a fait en sorte que je ne m’ôte pas la vie il y a des années. L’espoir qu’un jour quelqu’un m’aimera pour ce que je suis au lieu de ne voir que le monstre que tout le monde hait... C’est peut-être... Enfantin... mais cela a fonctionné.

Sa baguette vient sous mon menton et je décroise les bras, les laissant pendre de chaque côté de mon corps alors que je la regarde droit dans les yeux. Je n’aime pas cette sensation. Elle peut voir les flashbacks de souvenirs troublés dansés dans mes yeux. Ce n’est pas la première fois qu’on me fais cela et les fois précédentes ne se sont jamais bien terminées pour moi. J’inspire un grand coup pour éviter de réagir et lui laisser la main et surtout détendre mes nerfs et ma peur. A choisir, j’aurai préféré sa main autour de ma gorge plutôt que son instrument. Elle peut voir la résignation de ne pouvoir être vue avec elle dans mes yeux ainsi que ma franchise. J’écoute sa réponse. Cela me tirera un léger rire. Elle retirera la baguette de ma gorge.

-Tu ne joues donc que pour les femmes. Et tu vas devoir malgré tout te plier à l’obligation familial. J’en suis désolée pour toi. J’ai au moins l’avantage de jouer pour les deux. Et j’ai compris oui que je suis ton secret... Et que tu décideras de quand. Et tu peux laisser proche de la pleine lune. Je prends de la potion maintenant... Je suis plus calme et en contrôle de moi. Si cela est le seul moyen d’être près de toi... Très bien... Cela est acceptable pour moi... Je ne te promets pas d’être joyeuse lors de choses que j’aimerai pouvoir partager avec toi comme les bals... Mais je ne le montrerai pas, ni te supplierait pour cela... Tu veux garder cette part de toi un secret et je le respecte.

Je soupire doucement, mes mains venant dans mes poches.

-Personnellement, il n’y aurait que moi qui serait gênée, je leur dirais d’aller tous se faire foutre par des trolls... Mais tu es là... Je ne veux pas te faire revivre l’enfer des murmures et des rumeurs... Et je ne pense pas que ta famille sauterait de joie non plus. Alors oui... Je suis prêt à sacrifier le fait de pouvoir te prendre la main, t’emmener en rendez-vous en public si cela peut te rendre heureuse. Et avant que tu ne me parles de mon propre bonheur... Je crois que j’ai assez étalé mon cœur pour que tu saches où il se trouve. Le tien est important aussi et j’y tiens.

Je la regarde encore, attendant de savoir la suite. Je n’ose espérer un baiser. Après tout, le dernier a été sanglant entre nous. Elle peut voir que j’ai gardé la cicatrice de sa morsure sur ma lèvre inférieure. Bien sûr, cela avait fait se poser des questions et j’avais rétorqué l’avoir fait seule mais certains n’étaient cons. J’avais attendu des mois pour sa décision, je pouvais vient continuer à le faire ainsi. Je la détaille doucement des yeux alors que les paroles d’une chanson me viennent en tête et je me retiens de la fredonner doucement alors que j’attends avec calme ce qu’elle va m’annoncer. Cela était le moment décisif mais je me sentais comme au centre d’un cyclone, au calme avant que le torrent d’émotions me balaye à nouveau et me jette hors de mes pieds. Le cœur brûlant d’une flamme qu’elle manipulait à sa guise.

Ivy Nott-Avery & Engel K. Malefoy Yaxley

1er Octobre 2023, Salle de classe

Est-ce que je ne fais pas une bêtise de la rencontrer et d’espérer qu’elle me redonne une chance ? J’avais été toxique, blessante et surtout, un bourreau pour elle. Plus j’en prenais conscience et moins je me sentais légitime d’être à ses côtés. Mais mon cœur ne jure que par elle, chantant son nom à mon oreille alors que d’être simplement en sa présence efface les mois d’attentes insupportables. Obsessionnelle ? Peut-être légèrement... Mais certains diraient que cela est mon côté animal. Et je reste un danger pour elle malgré tout. Je suis une louve-garou. On ne sait pas si une erreur de potions ne pourrait pas tout foutre en l’air. Même si elle est aussi dangereuse que moi à sa manière avec ses flammes. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’elle pourrait me tuer au besoin.  

Notre conversation se passe avec des révélations, de la colère à un moment pour moi. Je ne peux pas imaginer quelqu’un la blesser et l’abuser comme j’ai pu le subir sans que le feu dans mes veines ne bouillent avec l’envie de détruire cette cible. Je la regarde et je le sais. Je pourrais faire beaucoup de choses pour elle. Pour la protéger. Quitte à déchirer mon âme et à tuer. Si cela veut dire garder son sourire et son bien-être, alors que je le ferais sans aucune hésitation. Ne lui avais-je souffler à demi-mots que je l’aimais ? Bien sûr que si. Et j’en pensais chaque mot.  

La suite de la conversation ne me fait guère plaisir non plus. Je resterai dans l’ombre malgré tout. Est-ce que je veux m’en contenter ? Peut-être si cela veut dire être à ses côtés. Et puis, elle aime les secrets, surtout si cela concerne sa propre vie. Je ne peux lui en vouloir. Autant que je m’y fasse. Je me demanderais presque ce qu’elle ferait si cela devait se savoir. Je pense que je ne survivrai pas assez longtemps. Soit elle me tuerait, soit sa famille pour lui éviter la honte. Je songe à Shae et je me dis que la disparition de sa mère tombait bien trop à pic. Difficile de ne pas imaginer que cela a pu être orchestré.  

Je la regarde quand elle évoque cette vérité, cette simple affirmation sur ma personne. J’hausse doucement les épaules à cela. J’aurais sûrement été différente si j’avais grandi comme elle dans une famille de sang-purs. Je ne peux réfuter que mon esprit aime ce genre de jeux. Mais elle semble les aimer aussi. Mais pas que. Pourquoi revenir ? Pourquoi se remettre ainsi en péril alors qu’elle a peur ?  

-Tout comme le danger t’attire ainsi que de pouvoir le contrôler à ta guise.  

Sinon, pourquoi d’autres ? Je suis un interdit pour elle. Une représentation de ce qui pourrait probablement la détruire si je perdais l’esprit. Tout comme je pourrais tout aussi bien être son bouclier et son arme. Je la regarde avant d’hausser les épaules.

-J’aime cela mais pas que... J’observe beaucoup. Certaines fleurs sont magnifiques... Mais aussi profondément mortelles. Fascinantes par bien des points. Pouvant tuer à la moindre erreur tout comme pouvant être détruite si on ne prend soin d’elle même si certaines peuvent s’épanouir en plein chaos. Ce sont généralement les plus rares et les plus belles de toutes... Mais qui cachent des côtés d’elles qui peuvent les faire aimer par les plus fous.   

“Ne vois-tu pas ce que je vois en toi ? Et toi ? Que peux-tu bien voir en moi pour te faire revenir autre que l’arme qui peut t’être utile ? Le jouet qui te distrait ? ”

La simple idée qu’elle ne revienne juste pour m’utiliser me fait mal au cœur. Je veux bien plus avec elle tout en sachant que je ne pourrais voir mes rêves se réaliser. Seulement les imaginer. Beaucoup me diraient de me trouver quelqu’un qui serait fière de me montrer, avec qui je pourrais être pleinement moi-même et profiter de cette relation. Mais non. J’ai vu un pan de son âme. Une fissure dans cette armure. Et ce qui m’a été donné de voir s’est emparé de mon cœur. Tout comme beaucoup lui diraient de rester loin de moi après que je l’ai blessé, trahie.  

Elle finira par avancer et me mettre la baguette sous la gorge. Je réagis comme je le peux même si elle peut voir que mes yeux changent. Ils reprennent de leurs éclats quand le morceau de bois quittera ma peau et je la masserai par réflexe avant de la regarder aller vers le bureau. Je la vois ranger son sac et je pense qu’elle va me laisser cela mais elle s’assoit ensuite. Elle me pose des questions avant que je ne vienne me rapprocher. Je m’assirais aussi mais sur le bureau qui est à plus d’un mètre d’elle. Pas assez loin pour qu’elle se sente rejetée mais assez pour la rassurer et lui laisser le temps de me lancer en sort si l’envie lui en prends. Je me mords la lèvre avant de réfléchir puis d’hocher lentement la tête.

-J’ai quelques questions oui. Plus de la... Curiosité dirons-nous... Je suis encore désolée de ce qu’il s’est passé la dernière fois.... Je suis contente que tu m’offres cette chance... Mais je ne comprends pas pourquoi. Tous te diraient de fuir... Que j’ai été toxique pour toi... Alors pourquoi ? Je suppose aussi que je peux oublier toute rencontre hors de l’école non ? Et... Est-ce que tu as aimé la plume ?   

Ce cadeau-là était le plus précieux que je lui ai offert et celui dont j’avais été le moins sûre. Une plume stylisée, pensée de bout en bout pour elle. Pour qu’elle n’est mal au poignet avec une bonne prise, un métal qui ne ferait suer ou glisser ses doigts avec des gravures de flammes jumelles et une plume d’une couleur flamboyante. J’avais été plus exigeante pour elle que pour ma propre plume personnalisée. Mais, j’avais aussi remarqué ceux qui regardaient Ivy. A chaque fois que je voyais quelqu’un lui portant un intérêt, femme comme homme, j’étais partagée. Une moitié de moi avait peur de la perdre, l’autre ne pensait plus la méritée et souhaiter que quelqu’un la rende heureuse.  

-Quant aux questions sur les choses que je ne peux dire... Il y a du vrai même si la psychomage les entendra sûrement un jour. Mais vas-y, je te répondrais sincèrement. Je te préviens juste sur le fait que certaines des réponses pourraient ne pas être belles à entendre. Alors vas-y, pose-les-moi.   

Je n’ai pas peur de cela. Je me détends, ne sortant même pas ma baguette, posant doucement les mains sur la table derrière moi pour me reposer dessus, exposant mon corps sans faire attention.  

Ivy Nott-Avery & Engel K. Malefoy Yaxley

1er Octobre 2023, Salle de classe

Notre discussion avance même si je ne sais si cela est une bonne chose ou non. Ma tête dit non, mon cœur dit oui. Les deux sont toujours d’accord normalement sauf en ce qui concerne la demoiselle bleue. Même si ma tête me dit parfois qu’effectivement, elle mérite notre attention. Je reste docile pour ne pas la brusquer car je ne veux la faire fuir. Certains dirons que je suis fouettée et je les invite cordialement par aller se faire démonter par un centaure, merci bien. J’ai mon caractère mais je peux l’adoucir pour elle. Je l’ai blessée, j’ai failli la perdre, je ne veux pas la faire fuir plus qu’il n’en est déjà.  

Est-ce qu’elle se sentira un jour en confiance à nouveau avec moi ? Peut-être jamais... Est-ce qu’elle pourrait être intriguer par une autre quand le mystère que je suis ne l’amusera plus ? Très probablement. Est-ce que je tenterais de la retenir ? Là est une question auquel je ne veux pas penser. Après tout, je ne me sentais déjà pas digne d’elle. Le fait de l’avoir mise dans une telle situation me rend encore moins légitime à mes yeux.... Nous ne sommes pourtant pas encore là si cela ne vient jamais. Autant tenter de profiter de sa présence tant qu’elle me le permet.  

Elle me donne une possibilité de poser une question et là seule qui me vient à l’esprit est “pourquoi”. J’esquisse un sourire en la voyant lever les yeux au ciel à cela avant de souffler puis de replacer une mèche tombée devant son visage. Il est dommage que je ne sois pas douée en dessin, son expression à ce moment-là aurait mérité d’être immortalisé sur le papier. Elle me reproche avec un sarcasme de ne vouloir jouer mais je la connais suffisamment maintenant pour savoir la vérité en dessous, à savoir qu’elle me dit cela pour rassembler ses idées. Cela me fait doucement rire, presque attendrie et mon regard confirme que je ne suis pas dupe de cela.  

J’écoute sa réponse et je déglutis quand elle me confirme qu’elle aurait encore des envies de me brûler. Ce ne serait que justice après tout. Elle avait tenté plusieurs fois ce jour-là justement. Le reste de la phrase me touche et vient doucement faire battre mon cœur à la chamade avant qu’elle ne revienne encore à son ton hostile. Ah... Mon boutefeu chinois m’avait manqué quand elle ne se comprend pas elle-même et qu’elle dissimule cela en piquant tel un scorpion. J’hoche tranquillement la tête, préférant ne pas vocaliser que cela me convient par peur que ma voix ne trahisse les sentiments agités en moi. Je ne tente de ne pas trop lire là-dedans mais elle admet que ma présence lui manquerait. Je la sais suffisamment autonome pour savoir que c’est un exploit que ce simple fait existe pour quelqu’un qui n’est de sa famille.  

Je viens lui rendre l’ascenseur et elle pose un regard incandescent sur moi, ce qui me fait rire autant que sa phrase alors que je viens lentement lever les mains vers elle dans un signe de douce reddition.

-Doucement mon boutefeu chinois. Je n’ai jamais dit que tu étais une demoiselle en détresse. Je sais que tu peux t’en sortir facilement. Mais je te préviens juste que cela n’est pas pour tous les estomacs. Je sais que le tien est plus accroché que les autres. Et tu es le danger oui. Mais nous sommes deux là-dessus. Je ne suis pas un agneau, loin de là.

Je la regarde alors que je réfléchis avant de baisser la tête et masser mon épaule dans un geste nerveux avant de me mettre debout pour passer à proximité d’elle pour aller vers la cheminée.

-Très bien.... Mais on en aura pour un sacré moment... Je vais appeler un des elfes une fois que j’aurai fini de nous installer. On va avoir besoin de quoi se désaltérer. Surtout moi. Je vais devoir beaucoup, beaucoup parler... Bien plus qu’à mon habitude...  

Je dégaine ma baguette d’un mouvement de poignet avant de venir transfigurer le mobilier devant la cheminée. Je me concentre en faisant cela même si je fredonne sans le vouloir quelques notes d’une chanson. Je reste nerveuse et je tente de défaire mes nerfs. Bientôt, une table trônera au centre alors que deux canapés confortables l’entourent. Il ne faudra que peu de temps pour que je demande à un elfe de nous ramener tout ce qu’il faut pour la suite. Je me tourne vers elle et m’incline, lui présentant d’un mouvement son assise pour la soirée.

-Si mademoiselle veut bien, la nuit va être longue et tu seras mieux installée ici.

Je m’installe dans le fauteuil en face, prenant une gorgée des boissons qui sont apparus avant d’inspirer et de me replonger dans le passé. Cela va être rempli d’émotions. Surtout les miennes.  

-Sache que, de base, je ne me souvenais de tout et que je cherchais la vérité aussi. Je ne suis pas assez fusionnelle avec la bête pour me souvenir de ce qui se passe quand je suis elle. Encore heureux, sinon je ne serai ainsi. Quand le ministère a fait une copie de mon dossier, je l’ai lu, donc je peux aisément combler les zones blanches que j’avais comparé à avant.

Cela va être long et je vais laisser les larmes couler sans aucune honte quand j’en aurais besoin. Après tout, elle me demande quelque chose de très intime et je lui réponds avec le plus de sincérité possible. Elle veut savoir d’où vient mes traumas ? Ma peur ? Elle sera ainsi servie. Je ne sais si elle pourra encore me regarder dans les yeux ou vouloir de moi avant la fin de cette conversation. Après tout, seul l’avenir nous le dira non ?