Ivy Nott & Engel Turner

Mi-Mai, Salle de classe obscure

Nous sommes en fin d'après-midi après les cours mais il semble déjà faire très sombre à cause du temps et de la pluie violente qui est entrain de s'abattre sur l'école. A croire que le temps est en accord avec mon humeur. Il faudra quelques minutes et j’arrive à mon objectif. La salle de classe choisit encore aujourd’hui est vide et je ne compte pas avoir de gêneurs. Heureusement qu’il y a des mannequins d’entrainement dans celle-ci, je vais pouvoir dépenser un peu mon énergie alors que j’attends l’unique personne que je retrouve dans ce genre d’endroit à des heures définis. Je suis un peu en avance aujourd'hui. Bien que nous ne nous sommes peu vus depuis deux semaine et demie de l’incident des hybrides. Il y avait eu la semaine de relâche et j’avais prétexté des raisons fumeuses pour qu’elle ne me voit pas le précédent rendez-vous. Mais j’ai compris dans le ton de la lettre qu’elle allait aller me chercher en enfer s’il fallait pour me rôtir les fesses si je me défilais encore une fois. Et au vu des rumeurs... Je ne pouvais pas ne pas être là. J'espérais de tout coeur que cela était faux.... Pour elle.

Je lance des sorts d’attaque sur les mannequins, y arrivant sans trop de difficultés. Je finirais par tenter de les faire en informulés. Nous venons d’en parler et je commence à me débrouiller là-dessus. Pas au point de certains grands sorciers, mais déjà pas trop mal. Et les cours de magie baguettes ont été interrompus... Je ne peux pas croire que Mr Mancini nous a abandonné ainsi... Tout comme Athenais qui s’enfuit de l’autre côté de l’océan une fois sa sœur libérée et mon secret su. Elle m’envoyait des lettres mais je gardais cela comme une trahison amère.  Des deux personnes qui, je le pensais, me soutenait.

Et la nuit des Hybrides m’avait fait assez peur. Pas pour moi bien sûr. Je me souviens de l’avoir cherché une fois le problème dans mon dortoir régler pour la retrouver et savoir si elle allait bien. J’ai pu la voir de loin. Elle semblait bien même si légèrement furieuse. Je n’aurais pas voulu être son adversaire. Ce que j’aurai pu être s’ils avaient su qu’il y avait des loups-garous dans l’école... Même si je bénéficie dans un sens de la protection d’Abadone, cela aurait été suspect dans l'autre si je n’avais été contaminé. Et je n’aime vraiment pas que ce plan est eu lieu. Je comprends le but mais je ne l’admets pas. Cela stigmatise encore plus les miens même si cela prouve que les hybrides doivent être limités selon les Néo....

Je défoule donc mes nerfs en attendant la demoiselle dans cette salle de classe. J’avais enlevé ma cape qui était plié sur une chaise à côté de mon sac, me laissant en simple chemise qui avait les manches retroussées au-dessus des coudes. Ma cravate avait été légèrement défaite ainsi que deux boutons de mon chemisier pour me laisser respirer. Je portais l’uniforme complet aujourd’hui. Parfois, il m’était arrivé de venir à nos séances sans l’uniforme. Je mettais toujours un jean avec une chemise ou parfois un débardeur sur une chemise ouverte. Cela rappelait d’où je venais sans non plus ne pas être classe. Mes cheveux étaient attachés dans une queue de cheval. Bien sûr que mon tatouage était apparent, enfin celui de mon bras. Elle avait juste eu l’aperçu une fois de celui de la nuque quand j’avais tiré mon col un jour.

Quant à la demoiselle en question, je ne savais sur quel pied danser si l’on pouvait dire même si nous étions deux à échanger ces pas de rats. J’avais répondu à sa demande là-dessus. Je me gardais sur mes pointes tout en répondant à son intelligence. Et je la gardais sur les siennes aussi dans un sens. Oh, bien sûr, cela nous arrivait de flirter ensemble ou même de voler quelques baisers. J’avais compris qu’elle préférait avoir le contrôle et les initiatives, ce que je lui laissais la plupart du temps. Nous n’avions pas défini d’étiquettes, nous ne nous voyons jamais en dehors de ses salles ou d’une rare visite à la salle sur demande pour être tranquille parfois. Ce jeu entre nous durait bien plus que ce que j’avais initialement pensé. J’aurai pensé qu’elle se serait lassée entre temps. Alors que mon cœur, ce foutu traitre, avait commencé à fondre pour elle et à graver son prénom sur lui à mon insu. Mais il allait falloir parler... Surtout qu’elle allait finir par découvrir le monstre que je suis... et je ne veux de cela. Il vaut mieux que je tente d’y mettre fin. Elle sera en sécurité loin de moi ainsi. Je ne pourrais pas lui faire de mal. C’est peut-être un bon moyen.  

Je suis tellement concentrée que je me rends compte après deux trois minutes après son entrée que je ne suis plus seule. Je me retourne pour la regarder. Elle est là. Ivy Nott, Serdaigle, élémentaliste de flammes et commençant à régner sur mon cœur...  

-Bonsoir Ivy.

Je me permettais parfois de l'appeler par son prénom quand elle était le sujet de mes pensées. Comme cela était souvent le cas. J'avais trouvé une combine pour que les fleurs que je lui envoie soit livrées directement dans son dortoir plutôt qu'à la vue de tous. Bon, à part la première où le service c'était clairement foirée et la rose noire avait été livré pendant le petit déjeuner. Tout comme je glissais parfois des morceaux de chocolats noirs dans son sac au cas où elle aurait besoin de sucre après une séance d'entrainement dure. J'étais toujours là pour l'écouter si elle avait besoin. Je ne dévoilais que peu de choses sur moi. Elle savait juste que j'étais un enfant abandonné qui grandissait sous tutelle du Ministère à l'orphelinat à Londres. Que je m'entrainais et que j'aimais beaucoup lire sur tout les sujets. Mais surtout, je ne la poussais à rien de plus que ce qu'elle m'offrait et ne jugeais jamais en rien.

Ivy Nott & Engel Turner

Mi-Mai, Salle de classe obscure

Est-ce la pose des sorts qui me fait sentir sa présence ou bien son regard lourd sur moi ? J’arrête donc de me défouler sur les pauvres mannequins, aucun mot prononcés par ma gorge se faisant avant de me tourner pour la regarder. Je m’attendais à tout sauf à la vision qui m’accueille à ce moment-là. What the fuck ? Ma mâchoire se décroche légèrement alors que je prends en compte sa tenue. Clairement moldue. Elle n’avait jamais été habillé autrement que son uniforme jusqu’à présent dans nos rencontres et le changement était... Saisissant. Le jean déchiré moulant semblait peint sur sa peau alors que le haut dévoilait bien plus de peau qu’il n’en couvrait. Est-ce que cela me faisait de l’effet et causait une légère rougeur sur mes joues ? Oui. Alors que j’avais déjà eu certaines de mes ex avec moins que cela dans mon lit. Mais c’était très différent sur elle. Mon cœur commença à battre un peu plus et je pestais contre cela.  

Sa voix raisonna et je regardais les mannequins qui avaient reçus mes sorts, certains en mauvais état. Je lançais un réparo dessus avant de continuer à l’écouter. Les quelques mots hérissent le côté sauvage en moi et piquent mon honneur. Elle est la tête de cette relation parce que je me plie à elle. Parce que je le lui laisse. Elle descend de la table pour venir lentement vers une table à proximité en me corrigeant et en prenant un malin plaisir à cela. Je me mords la lèvre avant de respirer pour calmer le feu en moi avant de répondre.

-Je n’ai pas dit que je n’étais pas ravie que tu me demandes à me voir. Et me “sommer” ? Tu penses toujours pouvoir m’ordonner tout ? Et comment te dire une chose vexante alors que tu parles de ma sécurité ensuite ? Autant parié ma vie dans un combat avec un boutefeu chinois...  J’aurai plus de chance d’en rééchapper. Alors, les rumeurs sont vraies... Mes condoléances... On n’a pas à en parler si tu ne le veux pas. Et la journée a été... Tendue... Tout comme ce début de mois... Mais moins pire que pour toi j’imagine...

Je la vois s’asseoir à proximité dans une position paraissant presque détendue mais je vois la baguette à portée de main. Ce n’est pas cela qui pourrait m’inquiéter mais bien son don. Un coup d’oeil sur les flammes me dira tout ce que j’ai à savoir de son humeur et elle voit très bien mon geste. J’ai compris comment il réagissait aux différentes frustrations et cela me permet toujours de savoir les limites. Je viens donc vers elle, posant les fesses sur le bureau en face du sien pour la regarder dans les yeux.

Ces yeux noirs, magnifiques et calculateurs. J’ai parfois l’impression d’être juste un pantin dont elle tire les ficelles. Un jouet là pour son amusement et dont elle se débarrassera quand elle sera ennuyée ou qu’elle n’en aura plus l’utilité. Cela me pique dans le peu d’orgueil que j’ai. Je n’aime pas être à cette place alors que je la respecte. Mais elle est sang-pure. Et je suis moi. C’est peut-être un du pour elle. Elle attise mon envie d’elle, me donne le minimum pour que je ne me désintéresse d’elle et pour entretenir la flamme. Elle sait bien jouer avec cette dernière. Si elle n’était aussi expérimentée au niveau des gestes et des baisers, je me poserais des questions sur combien de victimes elle a fait avant moi et sur l’état de santé dans le quelle elle les a laissés. Telle une veuve noire. Ou un scorpion noir. Piquant directement dans mon cœur pour rependre son venin mortel.  

Elle vient du coup à parler à nouveau et je soupire qu’elle revienne sur ce sujet que je tente de dissimuler. Je défais légèrement plus la cravate, comprenant qu’elle n’allait pas m’attraper tout de suite par là pour m’embrasser comme elle l’avait fait lors de notre première fois. Bien sûr, elle avait commencé à prendre de l’assurance maintenant mais cela se voyait que j’étais plus à l’aise qu’elle. Je la regarde à nouveau en croisant les bras, ma baguette tournante entre mes doigts.

-Je suis désolée que tu te sois vexée de cela. Surtout que cela fait un moment que tu ne m’avais convoqué... Après tout, je ne décide de nos rendez-vous...  Mais j’étais malade ce soir-là. On va éviter que je ne te contamine non ? Surtout que cela t’aurait fait prendre du retard dans tes études si tu devais rester au lit. Désolée d’avoir pensée à ton bien être avant tout.

Autant rajouter dans le mélodrame plutôt que d’avouer que j’étais dans ma cage au Ministère à l’heure de notre rendez-vous. Et ma nuit n’avait été tranquille. J’étais encore agitée de la veille avec les attaques des différents hybrides. Je m’étais demandée pourquoi on ne m’avait pas enfermé aussi avec eux. Le fait de m’en souvenir me fait décroiser les bras pour que ma main gauche remonte à mon épaule droite pour la masser le long ainsi que le haut du bras. Un geste qu’elle a pu me voir faire quelques fois et qui est véritablement un tic chez moi. Je décide d’aller dans un terrain dangereux et glissant pour détourner encore plus son attention. J’hausse alors un sourcil alors qu’un sourire s’étire sur mes lèvres.

-A moins que tu ne sois inquiète ? Que plusieurs idées te soient passées dans l’esprit. Que tu sois entrain de penser que j’étais avec quelqu’un d’autre ce soir-là... Que cette personne m’a donné rendez-vous en même temps que toi et que je l’ai retrouvé dans une pièce similaire à celle-ci.... Serais-tu jalouse si cela avait été le cas Miss Nott-Avery ? Après tout, nous n’avons jamais définis ce que nous étions. Rien ne te dit que d’autres ne tentent pas de me tourner la tête quand tu n’es pas là... Ni comment j’y réagis....

Et même quand elle est là. Je n’avais pas flirté ou échangé de baisers avec quelqu’un d’autres à part elle depuis notre première rencontre de lèvres ce soir-là de Mars. Elle n’avait pas besoin de savoir cela. Mais, notre relation n’était établie ni publique. Elle avait déjà pu voir certains de nos camarades flirtaient avec moi pendant les intercours ou à la bibliothèque quand nous y étions en même temps. Je faisais sembler de ne pas voir ou je les repoussais gentiment mais cela m’ouvrait des portes. Et surtout une autre ce soir. Si je la convaincs que je vois quelqu’un d’autre ou que cela peut arriver, elle prendra un coup dans sa fierté et ne cherchera plus à me voir, elle se désintéressera de moi par simple question d’orgueil.  

Elle avait duré bien plus que mes précédentes relations jusque-là. Il était tant de casser cela avant qu’elle ne comprenne ce que je suis. Je ne voulais pas voir son visage en découvrant que je suis un monstre et je commençais à être bien trop attachée à elle malgré tout et malgré moi-même. Elle devenait mon premier amour sans aucun effort de sa part contrairement à d’autres qui avait voulu cette place et cela me faisait peur. Autant trancher ce lien maintenant avant d’en souffrir plus quand elle me trahira et me rejettera. C’était peut-être court et rien n’avait franchement évoluer entre nous mais c’était mieux ainsi. Je ne pouvais pas m’ouvrir aveuglement à quelqu’un encore comme je l’avais déjà fait pour être blesser et abandonner. Et si la cassure venait d’elle et que j’arrivais à la pousser à cela, il n’y aurait aucun retour en arrière. Autant rajouter une couche.  

-Cela serait toujours vexant de m’imaginer dans les bras d’une autre femme ou d’un homme ou tu n’aimes juste pas l’idée que quelqu’un te pique ton jouet ? Crois-tu vraiment que je vais accepter longtemps que tu me siffles comme un chien à chaque fois que tu le désires sans avoir une compensation ailleurs ?  

Ce que je ne faisais pas, je n’étais pas une dame de petite vertu comme certaines. Mais autant battre le fer prêt du dragon tant qu’il est chaud. Je jette un œil sur les flammes pour voir si j’arrive à mon but.  

Ivy Nott & Engel Turner

Mi-Mai, Salle de classe obscure

Est-ce qu’elle imagine simplement pourquoi je dois cacher des choses comme celle-ci ? Mais je n’y songe maintenant alors que je suis fixée sur sa tenue qui me fait oublier ma colère. Quoique celle-ci remonte un peu face à sa réponse de notre premier échange. Elle joue de moi comme un chat joue avec la souris qui finira par être son diner. Si ceci à tendance à m’amuser, là, cela me fait monter les nerfs en mayonnaise. Je décide néanmoins de les garder sous contrôle.  

-Un magayar ne me venait à l’esprit quand je pensais à toi... Le boutefeu chinois était le choix logique après le Noir des Hébrides. Et ce modèle-ci est déjà pris. Mais je saurai quoi t’appeler pour te vexer... Et non, ton choix de mots ne me plait guère même si cela est certes vrai... Je cède à tes caprices.  

Elle croit que je ne sais pas ce qui lui est imposé ? Elle est l’ainée de la famille même si elle est une femme. On attend d’elle la prochaine lignée de Sang-Pur Nott manipulateurs de feu. Pas d’être avec une Née-moldue. Certes, certaines potions sont en développement de ce que j’ai lu pour arranger les couples de même sexe. Mais cela en ferait des sang-mêlé. Non acceptable pour une famille comme la sienne. Elle me croit stupide pour ne pas comprendre ce qu’elle traverse alors que j’ai lu chaque livre d’étiquettes sang-pur et de traditions. Je le faisais déjà avant pour les comprendre et j’ai fini la section quand j’ai commencé cet arrangement avec elle. Sa mère la renierait pour sortir avec moi. Si elle n'avait déjà par prévu de la marier de force au premier bon parti qui passe et qui rapporterait du prestige, de la renommée et agrandirait la fortune de la famille. Je ne pouvais rien apporter de tout cela avec mon sang.  

Enfin sortir... C’est un bien grand mot surtout quand on sait que je tente de la pousser à l’effet inverse et qu’elle se lasse de moi pour s’éloigner de moi avant de comprendre quoique ce soit ou remarquer ce que je suis. Est-ce que je la sous-estime là ? Peut-être mais il vaut mieux maintenant que plus tard. Les allusions ne sont même pas volontaires. Je tente alors de lui faire douter de moi et de ma fidélité à elle, lui évoquant une autre personne. Si je savais seulement à quoi elle pensait quand je disais cela, je serai entrain de m’étouffer avec ma salive. Je n’aurai peut-être pas du tous les éconduire devant elle. Cela lui aurait peut-être rajouter la petite touche pour lui instiller le doute sur moi-même.  

Je regarde les flammes et je les vois bondir de plusieurs crans, me disant que j’ai peut-être réussi le coup avant de regarder dans ses yeux. Oh non. Elle l’a fait exprès parce qu’elle sait que je les regarde pour savoir son humeur. Miss Turner, je déteste qu’elle ne m’appelle par mon prénom à force de se fréquenter mais bon, cela n’aura bientôt plus d’importance. Je dois trouver un plan B. Ou faire comme avec les autres. La quitter purement est simplement en partant dans une crise de colère. Ou trouver quelqu’un avec qui je flirterais devant elle pour la pousser à me quitter ainsi. Elle me confirme donc qu’elle a fait exprès et descend de son perchoir pour venir vers moi.  

Je pose ma baguette sur la table à côté de moi pour éviter un accident malheureux. Elle viendra me remettre la cravate correctement, je la laisse faire en la regardant curieusement, essayant de comprendre son train de pensées. Je suis tellement dans les nuages que je me laisse surprendre et j’en jure clairement quand elle finit par me faucher pour me faire tomber en arrière.

-Par les burnes de Merlin !   

J’arrive à amortir ma chute et la sienne alors qu’elle me suit dans celle-ci, attrapant son corps pour éviter qu’elle ne se fasse trop mal. Toujours le chevalier en armure blanche. Mais à quoi elle joue bon sang ? Ses cheveux touchent mon visage, le chatouillant presque alors que ses yeux sont plongés dans les miens. Sa voix basse se répercute dans mon corps alors qu’elle commence à parler. Mon cœur bat comme un fou dans ma poitrine de l’intimité de la position et de ce regard que je n’arrive encore à décrypter malgré tout. Je l’écoute avec attention, chaque mot venant en moi. Ne pas vouloir d’étiquette de relation ? Peut-être oui mais elle a commencé. Ses yeux brillants des flammes de torches sont presque hypnotisant.

-Cela fait deux mois de ce jeu. Jamais cela ne dure aussi longtemps sans mettre un label dessus. Tu as respecté cela oui... Me donner des chances de parler ? Rien ne pourrait te passionner sur ma vie... Et peut-être que j’aime que tu m’appelles tout comme tu sembles aimer le faire... Et je ne vois pas de quoi tu parles...  

La suite viendra... Et cela me fera sursauter sous elle. Ai-je donner tant d’indice délibérés ? Non.... Elle ne peut pas savoir... Elle ne peut pas avoir deviner. Mais contaminer, bête, le collier qui n’est d’argent. Non... Impossible. Je la vois se pencher et je la regarde faire, mes lèvres picotant d’embrasser les siennes alors que mon corps y aspire et que mon coeur le désire ardemment.  

“Que fais-tu de moi démone ? Tu joues de mon cœur sans que je ne comprenne comment. Je vois tes lèvres se rapprocher des miennes. Embrasse-moi... Ne dit pas ce mot qui me fait peur... Ne condamne pas cela s’il te plait... Ou brise mon cœur en mille morceaux rapidement…”

Malheureusement les mots sont dits. Louve-garou. Elle sait. Ma respiration s’arrête alors que mes yeux s’écarquillent et que mon cerveau tente de comprendre. Je n’ai rien fait de plus qu’avec les autres ou de moins. Elle n’aurait dû deviner. Elle ne l’aurait dû ! Chacun de ses mots donnent une droite à mon cœur. Elle met le doigt sur chacune de mes blessures. Avant de les enrober de miel avec cette question à laquelle je réponds en secouant la tête. Elle me met un ultimatum alors. Elle me demande de parler. Je reprends enfin mon air alors que mes traits se durcissent. Non. Ce n’était pas ce qui était prévu ! Non ! Elle ne devait jamais savoir !

-NON !!!  

La rage en moi est remontée sur le coup. L’animal me pousse en arrière-plan à agir. J’avais toujours été prudente ! Mais bien sûr elle avait dû être intelligente ! En même temps que je disais le mot, j’inversais nos positions. C’est elle qui atterrira sur son dos alors que je prendrais ses mains que je garderai en otage au-dessus de sa tête dans une prise serrée. Elle a l’air d’un ange déchu ainsi en dessous de moi ainsi. Tentatrice infernale. Mais elle vient de dire la chose impensable ! Mes mains se serreront sur ses poignets alors que la colère revient en force en moi, les cheveux de ma queue de cheval tombant sur le côté de ma tête et touchant son visage sur le côté.

-Pourquoi ? Bon sang pourquoi ne pouvais-tu à être comme les autres ? A ne pas avoir vu... Je savais que je faisais trop trainer cela ! SI j’avais arrêté bien avant comme avec les autres tu n’aurais jamais su ! Tu n’aurais jamais dû le savoir ! Mais je ne voulais pas intérieurement... Oui. Je parais la victime alors que j’aime l’importance que tu me donnes et que tu ne fais à nul autre. J’avais du mal à me convaincre d’arrêter. Je voulais te pousser ce soir... Que tu décides d’arrêter nos rendez-vous et que tu brises la malédiction que tu as jeté sur mon cœur...   

Je la regarde alors que mes yeux bleus brillent, avec une certaine pointe de lueur animale en eux, preuve que je n’étais seule au contrôle de mes émotions là.  

-Mais bien sûr, tu as dû être intelligente et perspicace comme toujours ! J’avais remarqué ton putain de sens de l’observation.... Je n’aurais même pas dû commencer cela... Mais j’ai été comme le papillon... Attirée par la flamme en sachant que j’allais brûler mes ailes... Je ne voulais pas que tu voies cela... Que tu remarques le monstre que je suis... Le regard de dégout ou de haine dans tes yeux... Je ne sais que trop bien ce qu’on enseigne aux enfants sang-purs... A mépriser les miens... A nous considérer comme la plus basse des vermines qui ne méritent pas d’exister...   

Je retiens un rire sans joie à cela.

-Ohhh certains des tiens qui savaient se sont fait une joie de me rappeler où étaient ma place et à voir si on pouvait faire hurler de douleur un loup... Sais-tu ce qui m’arrivera si cela se sait ? Bien sûr que non... Tout comme tu n’imagines pas que je puisse en savoir assez sur vos foutus traditions et codes...  Pour comprendre les gens, il faut comprendre leurs modes de fonctionnement... J’avais commencé à lire les livres sur vos manières bien avant de te rencontrer... Cela ne t’a pas effleuré une seule seconde l’esprit que j’accepte de ne pas être vu avec toi parce que je savais ce que cela signifierait pour toi... Que tu n’étais pas la première sang-pure à faire de moi son sale petit secret... Mais tu as été la première que j’ai laissé autant de temps auprès de moi...  Qui est glissée sour l'armure... 

Je ferme un instant les yeux avant de replonger ceux-ci dans les siens, déterminée mais elle pouvait voir une pointe de regret.

-Je ne peux pas laisser cela s’ébruiter... Si cela sort, je serai renvoyée de Poudlard... Et je n’ai personne pour me protéger... Personne qui pourra empêcher certains services du Ministère de m'enfermer dans un endroit loin du regard des gens pour faire leurs expériences sur moi... ça jamais... Plutôt mourir...   

Je réunis ses deux poignets dans une seule de mes mains, la gauche pour la maintenir au sol. Je dois faire vite sinon elle va vouloir se défendre avec son don. Je tends ma main droite vers le bureau où est posée ma baguette.

-Accio baguette.  

Le ton est sec et ferme. Et je m’entraine assez pour qu’elle saute dans ma main à une aussi courte distance. Elle se doute sûrement de ce que je veux faire. Je ne peux pas la laisser avec le souvenir de moi louve. Ni même de moi tout court... Cela m’amènera une larme aux yeux alors que je me donne le courage de faire cela. Qu’elle oublie qui je suis. Mais je ne veux pas partir ainsi. Mon cœur lance une impulsion et mon corps suit. Je viens m’emparer une dernière fois de ses lèvres avant de jeter ce sort. Juste pour le graver avec des flammes dans mon esprit. Je ne me rends même pas compte que je desserre ma prise. Je n’ai jamais voulu lui faire de mal. Et cela me détruit le cœur.  

Ivy Nott & Engel Turner

Mi-Mai, Salle de classe obscure

Est-ce que je me rends compte que je l’ai blessé dans mon mouvement et qu’elle panique que je la retienne ainsi prisonnière ? Non.... Je ne sens le sang, ni son agitation, trop profondément perdue dans ma peur et mon discours. Je gronde de cela. Je ne voulais pas qu’elle voit le monstre en moi et je suis en train de lui en donner un joli aperçu. Moi qui ne veux que son bien, je suis en train de lui causer de la douleur physiquement et mentalement. Mais je ne vois cela.  

Je retarde le lancement du sort. Je ne veux pas le faire, je ne veux pas m’effacer de sa vie mais je le dois pour la préserver de moi. Quelle idiote je suis ! Je me mords la lèvre presque au sang avant de venir l’embrasser, voulant trouver le courage de faire ce qu’il y a à faire avec un dernier baiser. Mais je ne m’attendais pas à sentir l’odeur du sang sur elle. L’aurai-je blessé ? Impossible ! Quand ? Par Helga, quand je l’ai retourné, sa tête à cogner fort. Qu’ai-je fait ? Cela lui laisse le temps de mordre ma lèvre au sang, me faisant la lâcher un peu plus.  

Je le vois maintenant, elle panique et j’en suis la cause. Elle arque son corps, me faisant lâcher complétement et elle viendra me griffer la joue, le sang en coulant de la longue blessure qui me barre la peau maintenant. Je m’écarte vivement d’elle. Pas à cause de la douleur. Non, les blessures de chair me font bien moins mal qu’avant. J’ai une plus grande tolérance à la douleur. Mais bien parce que je ne veux pas plus lui causer de terreur. Je m’écarte donc en même temps qu’elle se dégage. Ma baguette est encore dans ma main.

Je vois alors toutes les flammes de la pièce arrivées dans sa main et cela me fait déglutir. Je n’ai pas peur de ses flammes. Non, c’est son visage qui me fait peur. C’est la réalisation que j’ai blessé la personne à qui je tiens qui me brise le cœur alors que les larmes coulent sur ses joues. Non... Pas çà par Merlin. Qu’ai-je fait ? Elle finira par parler mais sa voix est entre douleur, panique et rage. Cela me serre les tripes de l’entendre. Je vois les flammes monter en intensité alors qu’elle se relève, chancelante. J’ai envie d’aller lui porter secours mais je sais qu’elle ne l’acceptera là. Une nouvelle question alors que je sens l’odeur de la chair en train de se consumer qui me dit qu’elle n’est en contrôle et qu’elle est en train de se brûler. Je me relève, posant ma baguette bien en vue sur un bureau avant de lever les mains vers elle.

-Tu es entrain de te faire du mal... Je t’ai blessé... Laisse-moi t’aider s’il te plait... Je ne voulais pas ça... La seule chose que je voulais, c’était te protéger du monstre que je suis... Mais j’ai fait le contraire... Baisse l’intensité de tes flammes Ivy, tu es en train de te brûler.

Je m’avance mais je reste à distance néanmoins car je sais ce qu’une personne en panique peut faire. Je me dégoutte. Rien qu’en la regardant, je sais pourquoi les gens comme moi ne sont autorisés à aimer. Nous ne faisons que faire souffrir les autres. Je m’étais promis de ne jamais le faire, de ne pas être comme les autres. De ne pas leur donner raison. Je rirais presque de dérision. Mais je suis véritablement inquiète. Je pourrais m’infliger des coups ensuite, me blesser à l’extrême plus tard, le plus important, c’est elle, sa santé surtout pour le moment. Cette flamme qui la consume et ce sang qui coule sûrement de sa tête. Elle doit être traité rapidement.  

-Ivy... Je n’avais a décidé pour toi... J’ai paniqué... Je t’ai blessé alors que c’était la dernière chose au monde que je voulais faire... Je ne tenterais rien... Tu feras ce que bon te semblera de cette information... Fais-moi renvoyer si cela te chante après cette rencontre... Ou tues moi avec tes flammes... Mon cœur se brise déjà de t’avoir perdu à cause de ce que je suis... Mais laisse-moi t’aider bon sang tu ne sembles pas pouvoir tenir sur tes jambes et tes flammes te blessent... Ne fais pas cela... Pas à cause de moi...  

Je me réavance d’un pas alors que mes yeux sont remplis de larmes et d’inquiétude. L’instinct protecteur est revenu en force pour elle. Il n’a jamais été aussi développé qu’à ce moment-là. Je pourrais mourir pour elle.... Je pourrais tuer pour elle... Tant qu’elle est heureuse et sauve. Mais le monstre tapis dans l’ombre a sorti son museau et l’a blessé par instinct tel l’animal sauvage et meurtrier qu’il est. Je m’éloignerai après cela. Mais laisse-moi réparer ce que j’ai fait ma lune.  

-Tu a raison... Je ne suis rien ni personne pour décider pour toi... Je n’aurai pas dû tenter de modifier tes souvenirs... L’instinct et la peur ont pris le dessus... Tu crois que j’aurai fait cela de gaité de cœur ? Je n’ai pas pu me résoudre à partir avant... Je voulais te faire fuir mais je n’ai réussi... Tu me fais ressentir... Des choses que personne d’autre n’a fait et cela me fait peur tout en me faisant espérer...  Mais s’il te plait, baisse tes flammes avant de te causer plus de dégâts qu’il n’y a déjà je t’en supplie par Merlin !

Mais elle n’écoutera pas dans cet état non ? Alors autant faire un acte de foi. Je me rapproche pour être à portée de ses mains, mon regard ne lâchant jamais le sien avant de, lentement, me mettre à genoux devant elle. Je penche la tête dans le côté, en soumission. J’écarte même un peu ma chemise, lui montrant directement l’endroit où se trouve mon cœur.

-Tue-moi si cela te convient... Ou blesse-moi... Marque ma chair de tes flammes... Peu m’importe...  Mais s’il te plait... Ne te blesse pas plus à cause de moi... Laisse-moi t’aider... Laisse-moi te soigner s’il te plait... Tu pourras faire ce que tu veux ensuite... Je me soumettrais à ton jugement et à toi entièrement... Mais arrête de te blesser ma flamme, je t’en prie....

Le surnom m’a échappé mais il n’en est vrai pour autant. Tout comme mes sentiments pour elle. J’aurai préféré m’arracher le cœur plutôt que d’en arriver à cette situation. Mais nous y voilà. Je n’attends que son bon vouloir. Qu'importe que mon sang coule aussi ou la douleur... Je suis en son pouvoir et à sa merci. Elle a le contrôle sur ma vie et moi...  

Ivy Nott & Engel Turner

Mi-Mai, Salle de classe obscure

Plus je la regarde et plus je vois la fureur dans ses yeux. Elle ne m’entend pas véritablement et je pense que sur une échelle de un à dix j’ai merdé au niveau cent. Pourtant, c’est ce que je voulais non ? Qu’elle soit assez furieuse pour ne plus avoir à vouloir me revoir ? Alors pourquoi ai-je l’impression d’avoir foirer ? Je m’avance et je me mets à sa merci, continuant de m’excuser et de vouloir faire amende honorable pour qu’elle arrête de se blesser. Peu importe mon sort ensuite. Je mérite ce qu’il deviendra car j’en aurai été l’auteure. J’attends donc sa réponse et elle ne tardera à venir. Je ne l’ai jamais vu aussi enragée. Je crois que j’ai coché toutes les mauvaises cases. Bien Turner.... Continue comme cela et tu finiras effectivement seule. Mais c’est le but non ? Repousser les gens qui pourraient être en couple avec toi pour les protéger de la menace que tu représentes après tout...

Elle vient à empoigner ma cravate et à approcher les flammes de mon visage. Je sens la chaleur mais je ne détourne pas le regard. Qu’elle le fasse si elle le veut. Je n'ai pas peur des souffrances ni de la mort. Après tout, n’aurai-je pas mérité cela ? "Brûle-moi si cela peut t’apaiser ma lune." Je sens la chaleur se dissiper mais la gifle retentissante qui viendra à la place me fera tournée la tête et fermée les yeux sous l’impact. J’ai plus peur qu’elle n’est mal à la main que ce que cela m’a fait à moi comme douleur alors que ma joue est rouge. Elle me surplombe mais je vois qu’elle chancelle, ce qui me fait froncer les sourcils d’inquiétudes. Avant que la suite des mots n’arrivent.  

Les mots se déversent sur moi comme un torrent qui dévalent les pentes à la fonte des glaces et me fendent le cœur aussi sûrement qu’un lumos dissipe les ténèbres. Je ferme brièvement les yeux là-dessus. C’est ce que je voulais non ? Qu’elle s’éloigne de moi pour être protéger ? Alors pourquoi je me sens comme la dernière des véracrasses maintenant... Je réalise qu’elle était venue en conséquence de cause. Qu’elle savait mon secret mais n’avait peur. Non. Elle me laissait une chance... Et j’ai tout foutu en l’air avec l’élégance d’un hippogriphe dans un magasin de porcelaine.... J’ai blessé l’une des seules personnes dans ce monde pour qui j’aurai tout fait. Pour une putain de peur à la con alors qu’elle ne méritait cela ! "Tu es la pire des idiotes Engel !" Elle te rendait heureuse malgré tout ! Tu aimais ce frisson d'être son secret interdit, qu'elle joue à ce jeu de chat et de la souris avec toi. Bien sûr, je faisais mon deuil de sortie à pré-au-Lard ensemble. Ou même de pouvoir apparaître où que ce soit à son bras. C'était çà le jeu, çà le deal, restée dans l'ombre pour elle. Mais n'est-ce pas mieux que de ne rien avoir ?

Je baisse la tête, je me sens vaincue. Mon coeur a l'impression de pomper du verre. Mais une puissante sensation me fait relever la tête. Non. J’ai merdé mais je vais tenter de réparer cela. Si je ne le fais pas, je pourrais m’en vouloir. Mais là. Non. Elle ne mérite pas que je baisse les bras et que je fuis comme une lâche la queue entre les jambes comme un louveteau grondé.  

Je me relève de mes genoux. Une nouvelle flamme fait rage en moi et je ne compte pas reculer. Elle peut lire la détermination dans mon regard tout comme l’inquiétude. Je sais qu’elle va vaciller à nouveau. Quand cela arrive, je l’attrape contre moi, pour la stabiliser avant de me pencher, fauchant ses jambes pour la soulever dans mes bras. Je me doute qu’elle ne va se laisser faire et qu’elle va m’insulter à nouveau.  

-Tu ne tiens plus sur tes pieds.... Oui j’ai eu peur... Alors que j’aurai dû te faire confiance... Oui j’ai décidé de fuir... Parce que je pensais que tu ne m’accepterais jamais... J’aurai dû prendre le temps de t’écouter au lieu de réagir de manière impulsive et de te blesser dans le processus... Et menacer de te voler ta mémoire... Je ne t’enlèverai pas tes choix... Bon, peut être celui de pouvoir te soigner là avant que tu ne perdes conscience.... Bon gré mal gré... Tu pourras me brûler autant que tu ne le veux ensuite... Mais demande-toi si j’aurai pu faire exprès de te blesser à quelque moment que soit ?  

Je vais avec elle vers le bureau où est posé ma baguette. Elle va devoir me faire confiance là-dessus. Mais en aura-t-elle envie sans me martyriser ensuite ? Je la pose sur le bureau. Je me dirige vers celui qu’elle occupait et prend sa baguette avant de lui ramener et de lui mettre dans les mains avant de récupérer ce qu’il faut pour pouvoir la soigner. Je prends avec délicatesse son visage pour lui tourner la tête et voir la blessure. Je grimace de voir celle-ci. Elle est profonde et saigne encore.  

-Je vais devoir lancer un sort de soin... Promis, j’ai oublié complétement l’oubliette....  Je sais que tu ne me fais confiance... Je sais que tu n’as besoin d’être sauvée... Mais tu ne pourras pas refermer cela seule pour le moment... Et tu perds encore trop de sang pour ne pas finir inconsciente à devoir te faire amener à l’infirmerie. Je vais t’éviter cela...  

Je viens doucement la pointer de la baguette avant de lancer un Vulnera Sanentur, soignant la blessure à sa tête. J’en profite pour rincer ses cheveux à l’eau avant qu’ils ne s’emmêlent à cause du sang ensuite puis de les sécher, les démêlant doucement avec mes doigts. Mes propres blessures continuent de saigner et je goûte le sang à chaque fois maintenant mais je m’en fous. Je décide de reprendre la parole.

-Tu as raison... Je détruis ma vie parfois... Je continue le cercle vicieux dans lequel on m’a enfermé... Je réagis à l’instinct sur ce genre de situation au lieu d’utiliser mon cerveau comme d’habitude... Et quand on te répète sans cesse que tu es un monstre... Tu finis par te convaincre que tu en es un... tu t’habitues à ce collier... Mais je ne voulais pas t’insulter. Ni vexer ton intelligence. Si tu ne veux pas me revoir après cela... je comprendrais... Mais laisse-moi faire amende honorable et te prouver que cela n’était pas intentionnel mais purement en instinct de survie s’il te plait...  

Je tente de calmer sa colère mais je ne sais si cela marche. Tout comme je ne sais si notre relation peut être sauver. Après tout, si cela n'arrive pas, si je la perds, je l’aurai cherché. Cela m’appartient de tenter d’arranger les choses.

Ivy Nott & Engel Turner

Mi-Mai, Salle de classe obscure

Parfois la Légimencie aurait du bon dans mon cas surtout en ce qui concerne la demoiselle de bronze et de bleu. Après tout, elle est une parfaite maitresse dans l’art de cacher ses émotions contrairement à moi-même si je ne suis pas une novice dans ce domaine. Mais elle voit parfaitement à travers mon masque et mon armure, se faufilant dans les fissures. Je ne sais ce que je suis pour elle. Mais sa réaction montre que je ne lui étais indifférente dans un sens. Cela me rassure sur le fait que cela n’était pas à sens unique comme je le pensais de base. Que je n’étais rien pour elle. Je vois qu’elle réinvoque des flammes avant de faiblir. C’est à ce moment-là que je la prends dans mes bras, commençant à m’excuser alors que je vais au bureau avec elle, la posant dessus, lui rendant sa baguette avant de prendre la mienne pour commencer à la soigner.  

Son silence est presque inquiétant alors que je peux voir son regard quand je lève ma baguette sur elle. Elle me promet clairement de me tuer si je fais autre chose que promis et cela me fait lentement avaler la boule dans ma gorge avant de secouer la tête en riant doucement. Un air serpentard lui va bien et je sais qu’elle y aurait été si cela n’avait été de son intelligence. Je tente un sourire désolé alors que je commence à lancer le sort de soin sur sa tête. Une fois celui-ci fait, je viendrais à nettoyer sa chevelure et à la démêler pour lui rendre son air digne et que le sang sur elle ne disparaisse.  

Je continue doucement de m’excuser, la suppliant presque de me pardonner, de comprendre que j’avais agis par instinct. J’ai l’impression que cela tombe dans l’oreille d’un sourd alors qu’elle s’écarte de moi ensuite. Je la vois retirer son haut et cela me fait rougir en haussant un sourcil. Son soutien-gorge noir contraste parfaitement avec sa peau et donnerait envie de poser des baisers dessus mais je sais qu’elle ne fait pas cela pour ça. Sa voix froide qui s’exprime enfin me le fait comprendre. Je regarde le tissu imprégné de son sang ainsi que son dos qui a quelques traces. Je baisse ensuite la tête. Je tente de vouloir voir ses poignets et sa main, mais elle me les refuse, me défiant du regard de répliquer.  

Sa colère semble bouillir encore et chacun de ses mots est savamment peser pour me faire voir mon erreur et me remettre à ma place. Je l’écoute pendant qu’elle parle et je réfléchis à ses propos avant de secouer doucement la tête. Non, je ne l’ai jamais vu insulter quelqu’un à part peut être Kathleen mais c’était autre chose que sur son sang ou sur le fait qu’elle soit une créature, ce qui n’est pas le cas bien sûr. Quand elle me demande si je ne la vois que pour son sang, je la laisse reprendre sa respiration. Je veux lui répondre mais je n’ai le temps alors que ses yeux me figent sur place et qu’elle continue. Et ses paroles continuent d’être des flèches qui viennent à transpercer mon cœur. J’aurai dû lui parler. Mais cela n’est facile. Je l’ai insultée, je l’ai blessé et je dois le payer maintenant. Le prix n’est pas qu’une dispute mais bien notre relation en elle-même si elle le décide.  

Elle m’indique le vêtement et je me penche, prenant son tee-shirt et commençant à le nettoyer d’un sort et à le sécher alors qu’elle continue dans sa lancée une fois que cela est fait. Ses mots continuent à mettre une vague de froid et de douleurs dans mon être, faisant baisser ma tête en repentance alors qu’elle confirme que je n’ai plus le droit de choisir quoique ce soit. Et qu’elle ne veut plus me voir. J’ai fauté. Je reviens mordre ma langue blessée, le sang coulant plus fortement sous la morsure alors que je veux cacher le chagrin que ma stupidité me cause. J’hoche doucement la tête à nouveau et je reviens vers elle, sortant un mouchoir que je trempe d’eau avant de doucement glisser sur sa nuque, enlevant le sang, puis je bouge pour qu’elle ne le fasse, passant à son dos, la nettoyant alors que quelques larmes tentent de couler de mes yeux. Je remords plus fort, faisant saigner à nouveau, le filet coulant le long de mon cou pour imprégner la chemise mais je n’y fais attention. Je décide de lécher ma plaie de la langue avant de souffler.

-Non... Je ne te vois pas pour ton sang... Je sais que tu ne fais de différence entre les sorciers, tout comme je sais que tu n’as tenté de blesser les créatures. Mais les loups sont différents... Si je devais être transformer et en colère, je préférais être tuer plutôt que de blesser les autres...  J’ai insulté ton intelligence par mégarde... Tu es la première parmi mes relations à avoir compris ce que je suis après tout. Enfin, nous ne parlons pas de relations ici vu que tu ne veux d’étiquette... Comme je ne suis pas sûre encore qu’il y a quelque chose à nommer après mon comportement... Je ne sais effectivement ce qui pèse sur toi... Tout comme tu ne sais mon passé pour avoir réagi ainsi...  Mais cela n’excuse pas tout, je te l’accorde. Je respecterais ton choix de ne plus vouloir me voir... Je tenterai néanmoins de faire amende honorable. Et si tout ce qui me revient est ton silence malgré tout... Je considérais que je t’ai perdu... Et que cela sera entièrement ma faute... J’ai déjà déçu tes espoirs ce soir. Après tout, j’ai réagi en tant que bête et non en tant qu’humaine. Je t’ai attaqué sans raison sinon ma propre peur...  

Je finis de la nettoyer et je me recule, lui rendant son haut maintenant avant de la regarder à nouveau.

-Tu voulais faire quelque chose tout à l’heure avant de vaciller. Je l’ai vu... Je pense que tu voulais me laisser un souvenir de ce que je t’ai fait... Je te proposerai bien de le faire. De me brûler ou autre... Mais... Tu dis que j'agis comme une victime. Tu as peut être raison. J'ai l'habitude de gérer cela ainsi mais en ne me voyant pas comme quelqu'un qu'on devait plaindre. Si je te le demandais maintenant, de le faire, cela montrerait encore que j'agis ainsi... Et je ne te mériterai pas. Cela serait rester dans ce cercle vicieux où je suis. De rester la personne qui a peur d'un simple mot et qui agit impulsivement dessus.

Je pose ma baguette, la laissant de côté. Il faut vraiment que je me fasse soigner pour casser ce moule. Qu'il faut que je réfléchisse avant de faire les choses. Elle le remarquera peut être. Que je fais des efforts pour changer. Après tout, peut être que cela sera un nouveau pas dans la bonne direction. Même si je doute qu’elle me pardonne ou que mes excuses ont un quelconque effet sur elle. Après tout, elle avait confiance en moi. Elle espérait que je réagirais bien et que je discuterai avec elle au lieu de réagir de la pire des manières. Mais cela n’a été le cas. Je garde donc mon regard dans le sien alors que j’attends que le couperet tombe avant de partir de cette salle. Et peut-être de ma vie si elle décide ainsi.  

Ivy Nott & Engel Turner

Mi-Mai, Salle de classe obscure

Ivy était loin d’être ma première relation avec une Sang-pure. Non, elle était ma seconde. La première fille avec qui je suis sortie était similaire à elle sur le statut. Une élève qui n’était restée qu’un an avec des parents ambassadeurs qui la trainaient d’un pays à un autre sans une quelconque attache. J’avais dû me cacher avec elle tout comme avec ma maitresse des flammes. Et je ne parle pas des mecs sang-purs. Eux, ils ont juste envie de paraître à mon bras pour montrer qu’ils ont l’esprit large et qu’ils pourraient atteindre mon lit, ce qui n’a jamais été le cas. Je n’aime clairement pas être un trophée pour quiconque. Quant à rester le secret de mademoiselle Nott, je l’avais vite compris. J’avais tenté de lui proposer un rendez-vous et sa réponse m’avait donné clairement le ton.  

Je me limitais donc à nos interactions privées, répondant à son appel, glissant des petites notes dans ses affaires dans nos cours, des petites remarques, des phrases de flirt ou simplement pour lui conseiller des livres que je penserais qu’elle aimerait. J’avais réussi à craquer l’entrée de son dortoir après ce premier désastre de bouquet en plein déjeuner et je lui déposais donc des fleurs sur son lit avec des poèmes ou des sucreries à l’insu de tous. Cela me faisait doucement marrer d’arriver à me faufiler ainsi. Elle avait tenté de me faire parler plusieurs foi de moi. Mais je lui avais refusé à chaque fois. Je ne voulais pas qu’elle me découvre alors qu’elle avait découvert bien assez sur moi sans que je le sache. Elle avait tenté une dernière fois et je venais de la blesser pire que ce que tous auraient pu faire.

Je nettoie son tee-shirt avant de venir nettoyer son dos, voyant qu’elle ne me faisait confiance, sa méfiance placarder sur son visage mais je ne lui en veux pas. Je vois qu’elle serre sa baguette pendant que je procède à enlever le sang de sa peau, me gardant à l’oeil malgré tout. Je ne lui en veux pas. Je commence à parler, à reconnaitre mes tords alors qu’elle se détourne de moi. J’espère arriver à la raisonner mais un seul mot arrive enfin à sortir de sa bouche. “sort”. Elle me demande de partir.  

Je regarde la porte, hésitante à suivre son ordre avant de soupirer. Je sais que je joue le tout pour le tout là. C’est cette instant clé qui décidera de nous et je ne sais quoi faire. J’ai toujours eu peur. Mais autant me mettre à nue devant elle. Je passe une main sur mes yeux avant de venir masser ma nuque puis mon épaule mordue avant de prendre une inspiration.

-J’ai été abandonné sans un mot... Pas une date de naissance, ni un nom, ni une couverture pour me protéger. Juste un bébé posé devant une porte comme on se débarrasse d’un truc inutile. C’est l’orphelinat qui m’a nommé... Comme ils ont estimés quand je suis née avec l’aide d’un médecin. A peine trois jours selon eux...  

Je ferme les yeux alors que je décide enfin de m’ouvrir complétement. Autant qu’elle est les réponses à ses questions avant de me laisser.

-J’ai été mordu alors que j’avais à peine cinq ans. Une sortie dans la nature qui a viré au drame. La première chose qu’on m’a dit quand je me suis réveillée c’est qu’il aurait mieux fallu que je meure de la morsure plutôt que de subir la malédiction...

Je reviens à la table et je reprends ma baguette, trouvant un point d’ancrage dans cette réalité.

-On m’a transféré à un orphelinat sorcier... J’ai été placé sous tutelle du Ministère. Je passe mes nuits de pleines lunes là-bas malgré les protestations de beaucoup depuis des années. Il faut dire que cela n’a pas été la joie pendant longtemps là-bas... Plutôt le contraire. Beaucoup n’aiment pas les loups et en avoir un à porter de main... Même si ce n’est pas le responsable de leur malheur... Depuis ma première transformation, j’ai été insultée, menacée de mort, de servir de cobaye, battue, ensorcelée... Oh cela s’est arrêté quand cela est allée jusqu’au Doloris... Certains ont tentés de continuer... Tout comme d’autres m’ont attouché quand j’ai commencé ma puberté... Mais cela a fini... Même si la peur reste en place malgré tout...

Je regarde vers elle avant de continuer.

-Bien sûr, certains m’ont tendu la main... J’ai tenté de dire ce que j’étais à des gens de confiance qui m’ont laissé sans un regard. Ma pire peur ? Ce à quoi ressemble mon épouvantard ? C’est moi sous forme lupine... J’ai peur de devenir le monstre qui finira par tuer ceux qui l’aiment... Ironique au vu de notre situation... C’est pour cela que je redresse la tête et que je tente de prouver à tous que je suis plus que ma malédiction... Mais j’ai encore du travail à faire sur moi là-dessus. Je le réalise encore grâce à toi.

Je lève les yeux vers le plafond avant de souffler.

-Mais il y a plein de choses positives aussi. J’aime lire et étudier tout ce que je peux. J'espère réussir à lire plus des trois quarts des livres de la bibliothèque avant de quitter Poudlard. Le sport était un défouloir mais c’est devenu un plaisir. Je chante aussi. Parfois pour les premières années en manque de chez eux...  Mais surtout quand je suis détendue. Ou juste quand j’ai envie. Je ne sais pas ce que j’aime comme sucrerie, je n’en mange pas assez pour cela. Quand on a peu d'argent, on économise la dessus. Comme tous les loups, j’ai tendance à aimer ma viande saignante. J’aime les vêtements sorciers mais je suis plus à l’aise dans du moldue. Et je n’aime pas trop les robes, je suis confortable dans les pantalons.  

Je me dirige vers mes affaires, commençant à les récupérer.

-Et je commence à avoir des sentiments pour toi... J’ai lutté contre mais tes flammes s’insinuent partout. Tu n’es pas comme les autres... Tu ne me soumets pas, tu ne fais rien pour me mettre un collier... Tu ne me manipules pas parce que tu attends quelque chose de moi... Non, tu me pousses à devenir une meilleure version de moi... Quelqu’un qui, même si tu me caches à cause de ton statut, est fière d’être à toi. Tant pis pour les rendez-vous à Pré-au-Lard. Rien à foutre d’être dans les ombres... Cela rend les moments plus spéciaux entre nous... Je voulais mettre une étiquette dessus juste entre nous car je voulais savoir si cela était réciproque... J’ai parfois du mal à te lire malgré tout... Mais j’aime ce jeu de chat et de souris entre nous. J’aime me faufiler dans ton dortoir pour te laisser des surprises. Tu es l’unique pour laquelle je me donne autant de mal...

Je remets mon sac sur mon épaule, souriant faiblement.

-Je ne suis pas parfaite... J’ai encore des choses à corriger...  Laisse-moi te prouver que tu n’as fait d’erreur avec moi... Que je peux de nouveau être digne de toi et de ta confiance. Je ne te vois pas comme un de mes bourreaux.... Mais j’ai eu peur... Peur et, en même temps, je voulais t’éloigner de moi pour que le monstre ne te fasse de mal... Pas ma plus grande réussite... Je le reconnais. J’aurai dû te faire bien plus confiance. Mais j’avais surtout aucune confiance en moi là-dessus. J’avais peur de m’exposer... C’est pour cela que je n’avais jamais répondu à tes questions, cherchant à les détourner à chaque fois. Te répondre t’aurait donné plus de pouvoir que tu n’en avais déjà sur moi...  

Cela est décousu mais je pense que cela peut au moins satisfaire une partie de ses réponses. Je commence à me diriger vers la porte, lui laissant le temps de digérer les informations mais respectant maintenant sa demande.

-Ah et mon tatouage sur l’épaule et le bras est pour cacher la cicatrice de la morsure... Tu peux la sentir encore en passant les doigts dessus....  J'en ai deux autres qui sont plus... Cachés dirons nous.

Ivy Nott & Engel Turner

Mi-Mai, Salle de classe obscure

Je m’ouvre à elle et je décide de suivre son ordre malgré tout en rassemblant mes affaires mais le doute persiste dans ma tête. Est-ce que je fais le bon choix de partir ? Est-ce que je ne devrais pas rester et me battre ? Mais elle semble se méfier de mon touché. Je me mords la lèvre. Bien sûr que je l’écoute généralement, je ne fais pas que penser à ses lèvres. Je la vois souffler les torches et je ne sais si cela est un bon signe. Et sa voix retentit. J’entends la glace et le dégout mais aussi quelque chose d’autre. Et sa phrase. Si elle voulait être plus cinglante, elle le serait. Je regarde la porte et je fronce les sourcils. Pourquoi ai-je l’impression encore d’être face à un carrefour important de ma vie ? Je me suis mise à nue mais cela ne semble suffire. Et puis là, quelque chose me revient à l’esprit.

“Reste intelligente, reste sur la pointe de tes pieds. Danse avec moi, ma chère, et peut-être vais-je pouvoir te récompenser dignement.”

Ivy a toujours voulu que je la défie je réalise, tout comme elle a toujours tenter que je m’ouvre et que je lui fasse confiance avec moi-même alors que je la vois pour la deuxième fois à son plus vulnérable contrairement à moi. Je me retiens de gronder alors que je me rends compte que, la personne étant la plus malsaine ici est bien moi. Je ne lui accorde ma confiance, je lui prétends des intentions qui ne semble sienne alors qu’elle ne fait que tenter de tendre la main. Et je la repousse sans cesse. Si cette relation foire, ce n’est pas que de mon geste mais bien de toutes mes actions. Et moi qui pensait être dans le droit chemin. Si j’ai l’occasion, j’irai me faire guider pour que cela n’arrive plus.  

Je la regarde, tremblante, ne tenant plus sur ses jambes presque. Et blessée. Blessée par moi qui jurer de ne jamais le faire. Partir serait la trahir encore plus. La laisser ici, vulnérable à tout. A s’écrouler sans quelqu’un pour elle. Je me mords la lèvre et je fais demi-tour.  

-Non.

Mes affaires claquent contre la table sur laquelle je les pose sans égards mais je n’en ai que faire. Je repose la cape aussi, autant rester à l’aise dans cette situation qui ne l’est pas du tout.  

-Je ne suis pas un chien... Je suis un loup... Qui a oublié qu’on ne laisse pas notre autre, même blessé... Mais cela n’arrivera plus. Je ne partirais pas. C’est toi qui devras partir de cette pièce. Et encore ! Je te suivrais pour être sûre que tu ne t’effondres pas en chemin et que tu sois à la merci d’autres. Je sais que tu n’aimes pas te montrer à ton plus faible et tu le fais à cause de moi. J’en suis sincèrement désolée.

Je me rapproche et je viens prendre appui contre le bureau non loin d’elle mais sans trop m’approcher. Elle ne semblait vouloir que je sois proche. Elle ne me fait à confiance à nouveau. Et puis, il vaut mieux user de mon intelligence au lieu de faire confiance à mon instinct défaillant.

-Ne veux-tu pas t’asseoir ? Tu sembles sur le point de t’écrouler. A cause de moi. Mais ne te blesse pas plus s’il te plait. Tu es venue en bonne foi ici et je t’ai insultée. J’ai rejeté la main que tu me tendais encore et encore. J’ai insulté ton intelligence alors que tu es dans la maison qui la prône. Tu as raison. J’ai été plus stupide qu’un véracrasse et j’ai fait l’erreur de te manquer de respect concernant ton intellect. J’ai agi au lieu de réfléchir comme tu le voulais depuis le départ.  

Je me mords la lèvre, rouvrant la blessure à nouveau que j'apaise d'un coup de langue, avant de vouloir continuer à être franche avec elle.

-J’avais vu que tu ne me prenais que comme un jouet dans un sens. Je pensais que tu te lasserais par l’habitude qu’on le fasse et qu’on me laisse. Alors pourquoi perdre du temps à me dévoiler ? Je ne t’ai fait confiance... Mais la dernière personne en qui j’ai eu confiance en mon secret... Est partie et m’a abandonné elle aussi. Comme si je n’étais rien à nouveau. Je voulais me battre pour nous avant cela. Mais ce départ a déclenché de nouvelles insécurités en moi... Je ne sais ce que tu vis, je vois maintenant que tu as mal et pas de ce que je t’ai fait. Si, au lieu de me dire mon secret, tu m’aurais juste expliqué que tu ne voulais d’étiquette avec moi mais que tu ne voulais pas que je parte... J’aurai sûrement eu le courage de te dire ce que je suis. Car je n’aurai construit rien de plus sans que tu ne le saches... Que tu pèses les pours et les contres. Ce que tu as déjà fait. Et tu as estimé que je valais la peine. Et je viens de décevoir tes attentes... Te trahir en agissant comme je l’ai fait, en te blessant et en t’insultant.  

Je soupire alors que je la regarde à nouveau. Je retiens tous mes instincts qui me disent de venir vers elle et de la toucher. Elle a toujours décidé, à elle encore. Je lui rends ce pouvoir. Mais cela m’inquiète de la voir si pâle.

-Veux tu que nous parlions ? Que nous disions chaque chose ? Je veux me racheter auprès de toi.... Je ne peux lire dans ton esprit. Dis-moi comment faire cela s’il te plait. Je t’ai pris beaucoup de décisions. Je t’ai touché sans ton consentement. Et de cela, j’en suis sincèrement désolée...  Je ne le ferais pas à moins que tu ne le demandes... Mais parlons s’il te plait.  

Ivy Nott & Engel Turner

Mi-Mai, Salle de classe obscure

Si je pouvais lire ses pensées, je lui expliquerais que je ne tente pas de me faire passer pour une victime mais bien de lui exposer des faits, qu’elle comprenne pourquoi je réagis ainsi. Certes, cela me dédouane dans un sens alors que je devrais pleinement assumer la responsabilité de mes actes. Je.... Elle aurait raison, j’agis comme une victime dans cette situation. Moi qui espérais être au-dessus de cela, que je sois plus que la victime que tout le monde voit quand on sait mon passé. Qui tentait de prouver par tous les moyens que j’étais forte et que cela ne m’atteignait pas.  

Il n’avait fallu que d’un mot pour que je casse quelque chose qui me faisait du bien. Prouvant que j’étais abimée. Je le voyais maintenant. Mais je sabotais aussi cette relation. Elle me le disait dans ses mots. Là où elle me donnait des mots, des chances, de la confiance, elle ne trouvait qu’un mur généralement. C’était pathétique. Elle me répond et cela me fait mordre la lèvre. Effectivement, je l’ai traité comme tous les autres avant elle, à bout de bras.  

-J’ai agis par habitude oui. Je t’ai mis au même rang que les autres par peur alors que tu es bien plus importante pour moi qu’ils ne l’ont été. Je n’ai pas d’excuse là-dessus. Tout comme ma réaction a été largement disproportionné... Je suis désolée de t’avoir déçue en ne répondant pas à tes attentes quand tu me donnais cette chance. Effectivement, je suis Née-moldue. Je peux lire vos règles, vos coutumes mais c’est toi qui vis avec ce poids, cette attente. Je n’ai pas pensé que tu me gardais loin pour autre chose. Qu’entends-tu par mise dans le collimateur ?  

Je vois qu’elle titube et se rattrape. Cela me démange de l’aider mais j’en ai déjà assez fait. Elle ne m’autorise pas à la toucher et je ne le ferais pas. J’écoute la poursuite de ses paroles et cela me met un couteau dans le cœur. Je ne suis pas ce dont elle a besoin en ce moment et, effectivement, si elle a besoin de temps, l’été sera là avant qu’on ne s’en rende compte. J’allais donc devoir patienter de longs mois pour savoir ce qu’elle comptait faire de moi. Si elle voulait toujours de moi. Mieux que ce que je suis là ? Mais comment ?  

Elle se rapproche et je la regarde, je sens l’odeur de mon sang dans son souffle mais je ne dis rien, ne faisant de mouvement vers elle. Cesser d’être une victime ? C’est là que véritablement je me rends compte de ce que je fais. Oui, je me fais passer pour la victime qui se complaint dans son malheur, qui préfère détourner les yeux plutôt que d’aller mieux. Les conseils d’aller voir la psychomage me reviennent en mémoire ainsi que celui de prendre la potion pour m’équilibrer. Il est vrai, qu’avec ce que j’ai fait, une petite cession ne pourrait pas faire de mal non pour remettre la tête sur les épaules non ? Je comprends à ses mots qu’elle me donne une chance. Si je fais le nécessaire entre maintenant et la prochaine fois qu’elle me contacte. Si elle a envie de me contacter.

-Je comprends que tu as besoin de temps... Que je n’ai pu être ce dont tu avais besoin. Tu as raison... J’ai enterré mon passé, me croyant plus forte que lui alors que je me cache derrière lui quand cela ne va pas comme d’un bouclier. Ce n’est pas ce que je veux être. Une victime. Je vais voir pour aller mieux pendant que tu prends ce temps... Je ne te promets pas d’arrêter de t’envoyer des attentions de temps à autre à l’école. J’ai pris gout à cela et... Cela sera un moyen de te soutenir néanmoins même si je n’ai pas les épaules solides pour le faire maintenant. Si tu n’en veux plus, il te suffira juste de me l’envoyer par mot. J’arrêterai. Je ne le ferais pas pendant les vacances car je me doute que tu ne veux pas répondre aux interrogations de ta famille. Et j’aurai moins accès à un hibou aussi.  

Je soupire et passe doucement ma main sur mon visage.

-Je pensais te pousser à partir et, pourtant, la seule chose que je veux est te retenir. Trois mois vont être long, comme cela peut être court. Mais j’attendrais patiemment sans forcer les choses, cherchant comment aller mieux et être une meilleure version de moi-même. Je pourrais le dire que je le fais pour toi... Mais non... Cela n’aurait de sens. Je dois le faire déjà pour moi et sortir de cet archétype de victime qui finira par me détruire si je ne fais rien. Merci de m’ouvrir les yeux... Enfin, j’aurai préféré que cela soit dans d’autres conditions pour toi.

Je fais une grimace désolée. Je me retiens de la garder contre moi. J’en ai assez fait. Je suis quelqu’un de parole. Elle ne veut être touchée, elle veut du temps, je vais lui donner tout cela. Même si mon cœur se fissure à chaque seconde passant car je l’ai blessé comme j’en ai eu toujours peur et qu’elle en souffre. J’aimerai tellement avoir un retourneur de temps pour effacer cela. Mais cet appareil n’existe plus et je me refuse à lui voler ses souvenirs comme j’ai déjà tenté de le faire. Je dois assumer et prier Merlin qu’elle veuille bien me reparler ensuite. Et je dois voir pour me soigner. Cela vient d’ouvrir une faille en plus dans mon armure. Il ne suffirait de pas grand-chose pour que tout s’écroule comme un château de sable.  

Ivy Nott & Engel Turner

Mi-Mai, Salle de classe obscure

Je vois sa main se lever quand je bronche en la voyant tituber et vouloir réagir instinctivement pour la retenir contre moi. Je reste à distance, résignée, alors que je la vois rester silencieuse pendant tout le long de mon discours. Elle attendra la fin de mes paroles pour la prendre à son tour. La réponse est froide et sarcastique mais je viens de la blesser, physiquement et émotionnellement. Je ne devrais rien attendre de mieux de cela... On ne peut pardonner facilement ce genre de chose. J’hoche doucement la tête pour comprendre et je me dirige vers mes affaires, la regardant.

-Je suis désolée... Prends tout le temps qu’il te faudra...  

Je reprends mon sac et ma cape et je me dirige vers la porte, chaque pas plus lourd que l’autre alors que quelques larmes s’échappent de mes yeux. J’ai le réflexe de sortir un mouchoir et de lui mettre de l’eau, essuyant la trace de sang et ma blessure pour éviter que les gens ne posent des questions. Est-ce que mon cœur se fissure ? Bien sûr. Mais il est aussi endommagé que celui que je viens de laisser dans cette salle.


Les fleurs et quelques offrandes ne s’arrêtent pas malgré que les mots soient plus soft, plein de regrets. Jusqu’à un beau jour, peu avant mi-juin, où un parchemin l’attendra sur son lit. L’écriture était moins soignée qu'habituellement, plus nerveuse.


“Bonjour ou bonsoir, je ne sais quand tu verras ce parchemin.

J’espère que tu vas bien et que la blessure a bien cicatrisé. Je me doute que tu es toi aussi plongée dans les révisions pour les examens de fin d’année.

Je ne sais même pas par quoi commencer. Tout se mélange un peu dans ma tête actuellement mais la pyschomage me dit qu’il me faudra du temps pour que j’arrive à faire le tri. Oui, j’ai commencé les séances. Ce qu’il s’est passé entre nous a été le déclencheur même si un événement à renforcer cette décision. Je préfère t’en parler dans cette lettre plutôt que tu ne l’apprennes dans la presse.  

Tu te souviens quand tu me disais que je ne saurai jamais ce que cela implique d’être sang-pure et que je t’approuvais ? Nous ne pouvions pas être plus en tort toutes les deux... Un événement récent est déjà médiatisé a fait ressortir mes origines. Le meurtre de Corban Yaxley a fait ressortir tous les squelettes qu’il avait essayé de dissimuler. Chaque sombre affaire, torture ou meurtre. Des corps ont été retrouvés enfouis dans le jardin du manoir. Dont un plus particulièrement auquel je suis reliée. Il sera enterré dignement ce week-end. Ce corps appartient à la femme m’ayant mis au monde, Jessica Yaxley Rockwood, cinquième fille de Corban.  

Mon nom... Mon véritable nom est Kassandra Malefoy Yaxley. Fille de Jessica Yaxley Rockwood et de Noctis Malefoy.  

Ma mère et mon père se sont revus quelques années avant ma naissance. Ils étaient amis puis sont tombés amoureux. Mon père a divorcé de sa femme alors que ma mère avait plus de difficulté. Son mari ne voulait pas, poussé par Corban qui lui assurait que sa fille allait rentrer dans le droit chemin tout en faisant bonne figure devant sa fille, pensant que cela n’était qu’une passade. Je n’imagine pas sa réaction à l’annonce de sa grossesse. D’après les journaux qu’il tenait à l’époque, il attendait que cela soit enfin l’héritier mâle qu’il désespérait d’avoir. Elle alla se cacher dans le domaine de mon père dans les derniers mois et je suis née là-bas, dans la demeure familiale.  

Entre temps, Corban avait tout planifié. Il avait monté la tête de l’ex-femme de mon père, il lui avait fait engagés des hommes de main, soi-disant pour sa sécurité lors de la confrontation. Quand il reçut le hibou annonçant ma naissance, il mit son plan à exécution. L’ex-femme venait demander des comptes à mon père pendant que les hommes sensés la protéger venait nous kidnapper dans la chambre à coucher. L’un d’eux fut arrêté par mon père mais il était trop tard, l’autre nous avait enlevé et emmené à lui. Il fut remercié de nous avoir ramener par une mort rapide. Corban n’était pas ravie de voir que j’étais une fille et, surtout, d’avoir une batârde dans sa lignée. La faute à qui ? Mais je pense que tu connais assez du personnage pour savoir qu’il n’admettait jamais d’avoir tort, se pensant dieu sur terre et sur sa famille.  

Il tenta de me prendre des bras de sa fille, lui indiquant que mon sort ne la regardait pas, qu’elle devait retourner auprès de son mari choisit et oublier son cœur car c’était sa décision et qu’elle la respecterait. Ma mère semblait être une femme de caractère et elle lui dit que non, elle ne voulait pas de ses choix ni se séparer de moi, qu’elle épouserait mon père une fois son divorce annoncé. Corban ne prit pas cela très bien. Il la tua sur le coup et il me récupéra des bras de son cadavre pour m’abandonner. Quelques jours plus tard, grâce à des manigances, il fit déclarer ma mère et moi-même mortes, nos corps introuvables selon les déclarations. Mon père ne s’en est jamais remis. Son ex-femme aussi, culpabilisant de s’être fait bernée et d’avoir causé deux morts. Tu as compris le reste, il s’était débarrassé du corps de sa fille dans le jardin et je fus abandonné sur le parvis d’un orphelinat. Il avait gardé un œil sur moi bien sûr. Il était au courant de ma malédiction. Mais je valais toujours quelque chose, la peau d’un lycanthrope peut se vendre cher pour les amateurs.  

Sa mort dévoila donc mes origines au Ministère. Ils m’ont fait venir plus tôt lors de la pleine lune pour m’informer de la vérité et me faire rencontrer mon père. La sœur de ma mère, Holly, était là aussi. Ils ont entamé une procédure pour récupérer ma garde conjointement du Ministère. Cela devrait prendre un peu de temps mais il y a de grandes chances que cela aboutisse pendant l’été. Et j’aurai changé de nom à la rentrée prochaine si tout va bien.

Les infos de chaque histoire, dont la mienne, a fuité du Ministère. Mon nom adoptif n’est donné mais cela indique que je suis élève à Poudlard. Je te connais suffisamment pour savoir que tu aurais compris. Ma malédiction n’a été découverte, ce qui est déjà une bonne chose. Mais beaucoup vont parler de la batârde Yaxley sûrement. Cela ne me dérange pas. Je les ignorerais juste comme quand ils m’appelaient Sang-de-Bourbe ou la Granger jaune. Mais je tenais à ce que cela vienne de moi que tu le saches de mes mots. Tu as raison, je t’ai toujours repoussé à bouts de bras au lieu de communiquer avec toi, de te partager des morceaux de moi comme tu le faisais. C’était une erreur. Chose que je réparerais si tu me donnes une nouvelle chance.  

Je te souhaite en attendant de bonnes révisions. Pas besoin de te dire courage pour les examens, je sais que tu les réussiras haut la main. Passe de bonnes vacances. Peut-être nous verrons nous à la rentrée ou non. Cela reste entre tes mains.

Bien à toi

Engel K. Malefoy Yaxley”



“J’avais hésité à mettre mon futur nom discuter avec ma famille mais cela avait été important de le mettre ici pour la première fois. Tout comme j’avais hésité à lui dire que j’étais encore désolée. Elle l’a déjà trop entendu ou lu. Qu’elle n’est jamais loin de mes pensées. Qu’elle me manque. Et que mon cœur se brise à l’idée de ne plus jamais pouvoir ravoir la chance de l’avoir contre moi mais que je respecte son choix, peu importe ce qu’il sera. J’ai perdu en me comportant comme une idiote. Le reste sera à voir à la nouvelle rentrée.”





Lettre
Pensées