- Pas aussi parfait que toi. Avais-je murmuré contre ses lèvres.

J’aimais pourtant l’entendre dire. Comme un regain de confiance, ses mots me faisaient toujours du bien alors que j’aimais me voir parfait à ses yeux. Il était le seul pour qui je voulais l’être, pour qui j’aurais pu tout être. Alors s’il voulait que je sois parfait… je ferais en sorte de l’être, de le rester. Mais avant d’être parfaitement Poufsouffle, je devais admettre avoir envie d’autre chose, une envie qui montait encore, à nouveau alors même que nous étions sortis de cette voiture à peine quelques minutes avant. J’avais goûté à quelque chose qui me semblait difficile à oublier

- Je te ranimerais au centième orgasme, promis, souffla-je dans un rire.

Nous n’arriverions certainement pas à ce chiffre, épuisé avant l’heure mais certainement la journée ne se terminerait pas sur cette simple voiture et…

J’avais eu du mal, il fallait l’admettre. Les mots d’Alec et de son ami m’avaient figé sur place. Cela avait beau être de l’humour je peinais à me faire à cela, au fait que tout soit si normal, que l’on puisse nous taquiner sur ce genre de chose. Mais… Il ne s’agissait que d’humour. Juste. De l’humour. Et puisqu’il ne s’agissait que d’humour… C’était la provocation que j’avais pris pour réponse. Me séparant de Mika, je l’avais ainsi fait descendre de son muret pour amorcer une phrase claire. Nous allions nous éclipser. Encore. Sauf que… Cela avait été un peu trop. Les joues rouges, je n’avais pas su terminer ma phrase, prétextant un simple besoin de discuter pour nous éloigner.
Sauf que j’avais envie de tout sauf de discuter. Pas à cet instant alors que je refermai la porte derrière nous, plaquant le sorcier contre cette dernière. Ils savaient déjà alors… J’allais le faire, j’allais leur donner raison. Et je l’avais fait.



Sourire aux lèvres, je l’avais retenu, au cas où, alors qu’il me rejoignait sur le sol, que je capturai ses lèvres, riant doucement à ses mots.

- Je te porterais le reste de la journée alors. Soufflai-je avant que mon sourire ne s’élargisse.

Il aimait ma provocation. C’était à vrai dire tant mieux car… Quand bien même faire face à mon beau père risquait d’être d’autant plus compliqué après cela… J’avais adoré. Vraiment. Autant que son regard surpris, d’ailleurs, jusqu’à ce qu’il n’ait compris ce que je voulais.

- Heureusement que tu l’aimes… Avais-je ainsi répondu, murmurant contre ses lèvres. Je crois que j’aime ça… Un peu trop même…

Au point que je l’avais allongé au sol, le surplombant sans relâcher ses lèvres, refusant de les quitter ne serait-ce qu’un instant jusqu’à ce qu’à vrai dire je ne craigne pour son bienêtre et son dos. Me reculant, je m’étais alors relevé, le prenant entre mes bras pour l’asseoir sur l’une des machines moldues, juste pour le garder à ma hauteur.

- Tu as mal quelque part ? M’inquiétai-je alors, malgré tout, car c’était la dernière chose que je voulais.

Se toucher n’était effectivement pas une bonne idée. Nous en avions encore la preuve alors que je m’étais glissé sur lui, ses lèvres contre les miennes, bien trop sensible pour ne pas vouloir céder à nouveau mais… C’était… Il fallait que nous arrêtions. Il fallait que nous arrivions à nous raisonner. Et ce fut avec une difficulté certaine que je m’étais séparé de lui, me concentrant sur la seule chose qui arriverait à me faire reculer : avait-il mal quelque part ?
Non. Mais il avait un problème… Savoir lequel était néanmoins un peu plus compliqué alors que je fronçai doucement les sourcils sans comprendre ce qu’il voulait dire. Quel problème pouvait-il avoir et… Me laissant attirer vers lui, j’avais cligné les yeux sans toujours rien n’y comprendre, secouant la tête quant à sa question. Je n’avais aucune idée de ce sur quoi je l’avais assis, seulement que c’était plat et à ma hauteur, cela m’avait finalement suf… Je m’étais stoppé comprenant rapidement de quoi il s’agissait du moins dans sa globalité. Cette machine vibrait. Et si j’en ignorais complètement l’utilisation première, je comprenais ce que cela pouvait faire et… Ne plus le toucher ?...

- Jamais… Avais-je murmuré retenant un souffle certain alors qu’il m’attirait vers lui.

Je devais faire quelque chose et… Et c’était donc ça son problème ? Le sexe ? Mais… Plissant les yeux, cela n’avait duré qu’une seconde, une seule seconde avant que je ne l’embrasse avec passion, avec une envie qui ne disparaissait pas.

- Alors on va remédier à ton problème… Repris-je à mi-voix. Je vais y remédier…

A vrai dire… Si Mika avait un problème, le mien était sans doute tout aussi gros alors que je le glissai plus au bord de la machine. Oui… Nous avions un problème, définitivement. Mais…. Ce problème était bien trop agréable pour que je conçoive de le régler réellement ou du moins autrement que par ce qui m’avait décidé à agir.

Même sur ce sol dur… J’étais bien et heureux. Mika contre moi, je ne demandais rien de plus alors que ma main, distraitement, caressait lentement son dos, un sourire à sa remarque. Oui. Nous étions parfaits. Nous ne pouvions pas l’être davantage à cet instant. Et oui… C’était… Beaucoup trop intense…

- Tu aimes ça ? Avais-je murmuré en baissant la tête vers lui, même incapable de parler plus fort alors que je reposai ma joue contre le haut de son crâne.

Oui. C’était définitivement trop intense. Et pourtant, moi, j’aimais cela, j’aimais ce qu’il venait de se passer et… Peut-être était-ce finalement moi qui avait un réel problème à bien y penser… Après tout… C’est moi qui l’avais entraîné ici par pure provocation, certes, mais aussi par une envie qui ne me quittait pas alors… Oui…

- C’est moi ton problème. Avais-je fini par lâcher, fermant les yeux instant.

Mais ce n’était un problème que par notre fatigue excessive. Une fatigue que Mika sembla vouloir résoudre, m’arrachant un léger rire. Ne pas choisir entre du sexe maintenant et ce soir… J’admettais être d’accord. Choisir ne me plaisait pas quand je pouvais continuer à l’avoir et l’idée qu’il venait d’avoir était parfaite.

- Tu mangeras ce que tu veux. Lui assurai-je malgré tout dans un rire, répondant à ses lèvres. C’est notre journée à tous les deux… C’est certainement le meilleur jour pour faire ce que tu as envie et quand tu en as envie. Même manger des bonbons. Je t’épuiserais autrement ce soir pour que tu dormes, c’est tout. Soufflai-je avec un aplomb qui m’étonnait presque tant j’étais déjà épuisé.

Mais pour ne plus l’être, il fallait bouger et c’était peut-être là que son idée était compliquée à mettre en œuvre. Car s’il n’avait pas bougé en le disant, je n’avais pas mieux fait, ne faisant que le serrer davantage contre moi.

- On peut rester encore un peu ? Suppliai-je presque. Juste quelques secondes… Que mes jambes acceptent de bouger et de supporter mon poids.

Mais il m’avait fallut plus que quelques secondes alors que je me sentais rapidement sombrer dans un léger sommeil que je tentai de chasser, difficilement.

- Il faut qu’on bouge. Avais-je ainsi finalement décrété, soudainement, au bout de cinq bonnes minutes. Je vais m’endormir sinon…

Et c’est très difficilement que je m’étais ainsi relevé, aidant Mika à en faire de même pour nous rhabiller convenablement et enfin quitter la pièce non sans rougir lorsque nous fûmes aperçus par Alec et son ami. Filant droit vers la chambre de Mika, je l’avais laissé faire, félicitant même sa façon de lancer le sort avant que je ne m’écroule sur le lit, dos au matelas pour observer le plafond.

- Hae… Soufflai-je alors en me redressant pour l’observer. Tu penses qu’on sera toujours comme ça ? Secouant la tête j’avais repris. Je veux dire… Je n’ai aucun doute sur le fait que je continuerais à t’aimer aussi fort et même que je t’aimerais toujours de plus en plus fort mais… Je ne veux pas que les choses changent. Enfin… Je veux qu’on reste ensemble, qu’on continue à être ensemble… Même si… Même quand ma famille me demandera d’être là… Je veux être un Wilde. Je… Est-ce que je peux être égoïste et te demander de me promettre que tu seras toujours là ? Soufflai-je en fronçant les sourcils pour m’asseoir au bord du lit et l’attirer vers moi, entre mes cuisses. Nous deux pour toujours. Ca sonne bien je trouve… Repris-je dans un sourire, mon front se collant à son torse.

Mais nous ne pouvions pas non plus rester là lorsque la fête était en notre honneur alors… Soupirant presque dramatiquement comme je pouvais en avoir l’habitude, je m’étais finalement étiré.

- On y retourne ? Il faut encore que j’assume ce que je viens de faire devant ton père et en plongeant mon regard dans un coupe de fruit… Ou de l’alcool fort. J’hésite encore. Plaisantai-je.

- Je vois beaucoup trop bien. Avais-je répondu dans un léger sourire qui ne signifiait que trop : s’il aimait cela… Nous continuerions. Définitivement.

Quoique cela avait apporté une nouvelle remarque… J’étais certainement son problème, le poussant dans ce sens, sur cette voie qui ne nous apportait qu’un épuisement bien trop agréable. Un épuisement qui m’empêchait alors de bouger malgré cette nécessité. Il fallait que nous retrouvions de l’énergie et son idée était bonne mais de là à réussir… C’était autre chose.

- Jamais. Avais-je soufflé à mi-voix en fermant les yeux juste un instant. Tu mourras d’épuisement avant moi et je te rejoindrais ensuite dans la seconde parce que je ne saurais pas faire sans toi.

Mais l’instant avait duré. Peut être même un peu trop car j’avais fini par me sentir partir, m’apaiser bien trop pour que je ne puisse rester sur place. Epuisé, heureux, Mika contre moi… Tout était effectivement rassemblé pour que je m’endorme et… Non. C’était trop tôt. Il fallait que nous bougions. Ainsi nous avais-je forcé à reprendre contact à la réalité, non sans bailler, difficilement. Rhabillés, nous étions enfin sortis de cette pièce à machines pour… Hum. J’avais bien vu le regard d’Alec, détournant soigneusement le regard pour attirer Mika jusqu’à sa chambre. Là, au moins, nous étions en sécurité loin de sa compréhension et… Oui. Il avait bien lancer le sort. Le félicitant, j’avais fini par m’écrouler sur le lit avant de reprendre parole.

J’aimais ces instants. J’aimais tous les instants que je pouvais vivre avec Mika et… Non. Rien ne devait changer entre nous. Je le refusais. Je ne pouvais pas imaginer un instant devoir vivre à nouveau sans lui. Fermant les yeux, mon front contre son torse, j’avais soupiré de bienêtre. Ce que je lui demandais était égoïste, je le savais. Et pourtant… Il l’accepta. Il serait toujours là. Quoiqu’il puisse se passer, il serait là. Et cela… Cela m’avait soulagé. Plus qu’il ne pouvait l’imaginer alors que mes bras entouraient rapidement son corps pour le serrer contre moi avant qu’il ne me faille me rendre à l’évidence : il allait falloir que j’assume mes actes auprès de son père… Et peut-être l’alcool allait m’aider pour cela, ce que Mika refusa.

- J’ai été provoquant pendant un quart de seconde avant de me dégonfler et t’enlever ! M’étais-je défendu.

Mais il avait raison. Mieux valait que je ne compte pas trop sur l’alcool malgré tout. Ainsi étions nous sorti, main dans la main pour… Pour croiser son père, évidemment alors que mes joues prenaient une couleur plus proche de la tomate que de mon teint habituel avant que je ne jette un regard à Mika. J’étais… J’étais provoquant hein ?... C’était ce qu’il pensait ? Alors…

- Il n’a pas encore assez bien vu. Avais-je articulé, n’osant même pas regarder mon beau père alors que nous passions devant lui pour rejoindre le buffet dans lequel je me perdis en observation, attrapant tout ce qui pouvait tomber sous ma main pour distraire mon esprit.

J’avais… Je venais de… Encore… Et à mon beau père… En parlant de son fils… J’étais… Ce n’était pas l’éducation que l’on m’avait donnée mais… Cela avait un quelque chose de… C’était amusant. Et à cette pensée, mes lèvres s’étaient étirées dans un sourire certain alors que ma tête se baissait davantage.

- Ton père va finir par me mettre dehors si je continue à être « provoquant » avais-je murmuré à Mika. Et si ta mère l’entend… Alors là, ce serait bien pire.

- Et mon amour pour toi ne te rend pas immortel alors ?! M’insurgeai-je faussement avant que nous ne rejoignions sa chambre. Enfin.

Et si j’avais eu envie de rester là-bas, avec lui, mon nez enfoui contre lui, m’apaisant tant pas ses caresses que par son odeur, il avait malgré tout fallu y retourner. Et j’admettais craindre de recroiser son père. La provocation n’était pas vraiment une seconde nature pour moi et si j’en avais usé juste avant… je m’étais véritablement dégonflé en un quart de seconde. Ce qui ne semblait pourtant pas choqué Mika qui m’arracha un rire.

- Tu verras alors, quand ça durera une demie seconde. Soufflai-je en glissant ma main dans la sienne pour enfin me relever.

Et évidemment, son père nous avait vu et… Et j’avais réussi à être tout aussi provoquant. Et vraiment une demie seconde alors que je me jetai à corps perdu dans la nourriture pour oublier ce que je venais de dire, ne pouvant m’empêcher d’esquisser un sourire à la remarque de Mika.

- Tu n’as surtout pas vu ma tenue de ce soir. Avais-je soufflé dans un murmure avant que mon bras de l’entoure pour le serrer contre moi.

Mais son père n’allait pas me mettre dehors, non, surtout tant qu’il ne voyait pas réellement et… Et à vrai dire c’était bien loin d’être mon envie. Très, très, très loin et… Mes pensées s’étaient arrêtées à la voix de Mara alors que mes joues reprenaient une teinte rouge. Il avait… Nous avions encore oublié d’insonoriser la pièce…

- Désolé… Avais-je grimacé.

Il avait néanmoins raison. Nous allions devoir faire attention surtout si… J’avais toussé, soudainement, m’étouffant avec un bout de fraises alors que mes pensées se trouvaient être attirées dans un placard, au milieu de l’école et… Oui. Définitivement. Nous allions devoir apprendre à faire attention à ce genre de détails.

- Si c’est qu’une check list… Avais-je malgré tout répondu à Mika dans un sourire tout aussi désolé que son regard alors que je remerciai muettement Mara l’air sincèrement désolé pour ce qu’il avait pu entendre, retournant mon attention sur mon fiancé que je serrai davantage contre moi. Des vraies vacances ? Soufflai-je. Parce que ça n’en était pas avant ça ? Mais d’accord. Ici on a le droit à tout. Alors on a intérêt à retourner à la plage avant que je reparte. Menaçai-je à moitié, lui volant un baiser au passage.

Mais de gêne, je passai rapidement à un bonheur qui ne pu que se lire sur mon visage tant ses mots apaisait chaque sentiment négatif en moi. Il m’aimait. C’était finalement ce qui comptait le plus. L’entendre le dire, le voir dans ses yeux alors posés sur moi. Il m’aimait et jamais je ne serais capable de remercier assez le ciel pour cela.

- Moi aussi. Soufflai-je ainsi, plus amoureux que j’aimais. Tu n’imagineras jamais à quel point je t’aime, Hae.

Embrassant sa tempe, j’avais rapidement repris mon « repas » improvisé, bien plus sereinement, l’air certainement encore plus heureux que je ne l’avais été jusque-là. Un bonheur qui continua tout le long de l’après-midi, jusqu’à ce que les invités ne partent, un par un et… A vrai dire, pour la première fois, je n’avais pas rechigné à serrer des mains, acceptant même une accolade de certaines femmes sans avoir l’air absolument trop dégoûté. Certainement du fait du nuage sur lequel je me trouvais alors que nous avions fini par nous retrouver seuls avec les parents de Mika… Qui… Avaient suivi le dernier invité sans que je ne comprenne trop la raison. Clignant des yeux, nous nous étions finalement retrouvés seuls, Mika et moi et… Et c’était tant mieux.

Embrassant sa tempe, j’avais filé rapidement sous la douche, non sans attraper ma tenue. Vingt minutes. Ce fut le temps qu’il me fallut pour me préparer, maquillage compris et sortilège pour les cheveux avec. J’avais changé du tout au tout. De mes cheveux rouges à ma tenue. Tout. Et je m’étais alors éclipsé discrètement, transplanant jusqu’au salon pour l’éviter et lui laisser alors la salle de bain jusqu’à ce que je ne l’entende revenir dans la chambre.

Cela allait-il lui plaire ?... J’en doutais soudain alors que je me retrouvai devant la porte fermée et… Ok… J’avais soufflé, étrangement anxieux face à l’idée de ne pas lui plaire ainsi, avant d’ouvrir, enfin la porte et… Je m’étais figé. Littéralement. Il était…

- Tu es parfait… Avais-je réussi à articuler. Tu es…

Je n’avais pas de mot, aucun mot pour le décrire, pour lui dire combien il était… Plus que parfait.

Nous irions dans la nuit pour… Un léger sourire avait étendu mes lèvres. Oui. Nous irions. Pour cela et seulement pour nous retrouver encore un peu ensemble, nous irions.

- Je le ferais autant de fois qu’il faudra pour que tu n’en puisses plus. Avais-je ainsi murmuré en réponse.

Mais avant cela, il nous avait fallu terminer cette journée, non sans avoir rappelé combien nous nous aimions et… Cette journée, même gênante sur plusieurs points, étaient définitivement parfaite. Parfaite au point que nous avions fini par avoir la maison pour nous sans que je n’en comprenne la raison mais… C’était tant mieux. Ainsi avais-je rapidement filé dans la salle de bain pour me préparer, pour tenter d’être parfait et si j’en doutais malgré moi, Mika avait fini par en faire de même jusqu’à ce qu’il ne me faille rentrer dans la chambre.
C’était étrange, cette anxiété qui me prenait là où je n’avais jamais eu de doutes de lui plaire depuis que nous avions commencé à… Enfin… Depuis le début, presque. Mais j’étais pourtant effectivement anxieux. J’avais tout changé, peut-être trop d’ailleurs, comme pour marquer cette nouvelle étape que nous venions d’écrire. Nous étions officiellement fiancés, du moins… Officiellement en Australie, ce qui était déjà un pas plus qu’important face à notre situation. Alors… C’était peut-être enfin le moment de fêter cela entre nous.

Entrant dans la pièce je m’étais pourtant rapidement figé sur place, l’observant avec une attention que je n’avais jamais eu aussi forte. Il était… Je n’avais pas les mots. Même le mot parfait ne suffisait pas. Ce fut pourtant le seul qui passa la barrière de mes lèvres. Un mot qui trouva écho chez lui alors qu’il m’avait rejoint et…
Mon cerveau sembla dérailler. En une seconde, à la simple sensation de ses lèvres contre les miennes, la réalité n’avait plus été qu’une vague idée.

Je ne voulais plus bouger. Je ne pouvais plus bouger et… Il n’y avait personne. J’avais fini par relever la tête, enfin, pour observer autour de nous alors que mes bras se refermaient sur Mika. Seul l’océan nous accompagnait alors dans sa musique apaisante. Une musique qui m’avait fait m’endormir. Sans même que je ne comprenne comment, pourquoi, quand… Je n’avais pas su lutter. Je m’étais simplement endormi ainsi, sur lui, contre lui, contre l’homme que j’aimais plus que tout au monde, contre mon présent et mon avenir. Et j’étais bien. J’étais heureux. Je ne voulais pas que cela se termine. Jamais…

J'étais... Je n'en pouvais plus. J'avais l'impression que mes forces étaient parties, que mon corps m'abandonnait au point que je m'étais endormi plus rapidement que jamais, Mika serré dans mes bras. Je me sentais bien. Je me sentais beaucoup trop bien pour bouger et même sans cela... Je n'arriverais pas à bouger. J'étais trop épuisé pour cela. Trop épuisé pour même me réveiller à cause du froid. Je l'avais pourtant senti, me recroquevillant légèrement contre MIka mais... Impossible. Du moins jusqu'à ce que je ne sente Mika, que je ne me sente bougé, m'arrachant un léger râle et...
Il avait froid... Je ne pouvais pas le laisser avoir froid. Je ne voulais pas qu'il se sente mal et... D'accord... Rentrer et... Je n'avais pas eu la force de dire quoique ce soit, à peine de bouger alors que je nous transplanai dans son lit. Ce fut la seule chose que je pus faire alors que je m'endormai de nouveau, rapidement, contre lui.

Je me sentais bien. Dans une nuit sans rêve, je m'étais senti... Serein. Oui. Voilà. J'étais serein. J'étais heureux... Là, avec lui, contre lui. C'était ici, ma place, ma véritable place... Il me l'avait prouvé, il me le prouvait encore. Il me le prouvait chaque jour, chaque nuit que je passais avec lui et...

Un manque. J'avais soudain ressenti un manque. Quelque chose me manquait sans que je ne sache quoi, me faisant grogner de frustration alors que mon bras cherchait quelque chose dans le lit. Une chose introuvable. Une chose qui n'en était pas une puisqu'il s'agissait de celui qui me complétait, de celui qui me permettait de me sentir bien et... Où était-il ? J'avais difficilement ouvert les yeux, observant autour de moi jusqu'à le voir. Là. Il était là. Assis par terre... Pourquoi par terre ?... Qu'est-ce qu'il faisait...

- Mika... Reviens... Avais-je articulé bien trop bas pour pouvoir être entendu.

Il était trop loin. Beaucoup trop loin de moi. Et cela fut la seule raison qui me poussa, enfin, à bouger. A moitié endormi, je m'étais laissé glissé en dehors du lit, sur le sol jusqu'à pouvoir être derrière lui, jusqu'à glisser mes mains autour de lui, caressant sa peau, le faisant frémir et... Il était toujours aussi sensible, autant que je l'étais à vrai dire tant la sensation de sa peau m'avait poussé à embrasser sa nuque.

- Qu'est-ce que tu fais ?... Car je n'avais toujours pas compris ce qu'il faisait, incapable de me focaliser sur autre chose que lui et uniquement lui.

Il mangeait... L'odeur avait fini par arriver jusqu'à moi ou plutôt... J'avais fini par me rendre compte de l'odeur et... Faim... Mon ventre venait d'émettre un bruit distinct. J'avais... J'avais faim. Quittant son torse de ma main, j'avais ainsi attrapé son poignet pour diriger sa main vers ma bouche, prenant une bouchée de ce qu'il mangeait. C'était bon. Pas assez pour me permettre d'être un humain, mais suffisant pour que je repose ma tête sur son épaule.

- Pas le droit de quitter le lit comme ça... Grommelai-je, tombant de nouveau de sommeil. Reste avec moi...

Il réagissait. Beaucoup trop pour mon bien alors que son souffle entraînait cette chaleur distinctive en moi et... Je devais... Il ne fallait pas que je me laisse aller. Je ne devais pas... Il m'avait fallut bien trop d'effort pour l'énergie encore disponible en moi. Ma tête reposée sur son épaule, j'avais néanmoins réussi à prendre une bouchée de ce qu'il mangeait avant de somnoler à nouveau, articulant quelques mots, râlant contre son absence.

Il ne devait pas bouger. Il ne devait pas me quitter. Pas s'éloigner d'un seul mètre de moi tant j'avais besoin de lui, de son contact. Mais il ne bougerait plus. Il venait de le dire, me faisant grogner légèrement, refermant ma prise autour de lui, nichant mon visage dans son cou.

Mais manger... Je n'étais même pas convaincu de pouvoir le faire. Une bouchée avait été suffisante. Je mangerais plus tard, quand j'arriverais à me réveiller... Ce qui était sans compter la décision de Mika qui dévia sa nourriture jusqu'à moi, me faisant froncer les sourcils.

- Pas faim.. Avais-je soufflé.

Si. J'avais faim. Mais je n'avais juste pas l'énergie pour manger, pour faire un nouveau geste alors que mes lèvres se glissaient de nouveau dans son cou.

- J'ai encore faim d'une chose... M'étais-je pourtant plaint, caressant légèrement son torse de ma main. Je n'y arriverais plus, mais j'ai encore envie...

Comment pouvais-je encore en avoir envie après tout cela ? C'était inconcevable, impossible même... Il fallait que...
Je m'étais reculé, difficilement, non sans que ma langue ait parcouru son cou. J'allais définitivement mourir si je continuais ainsi et c'est pourquoi je m'étais de nouveau hissé sur le lit, non sans ressentir le manque de son contact bien trop rapidement.
Un contact que mon ventre me fit oublier, gargouillant de nouveau bien trop fort pour être oublié, me faisant grimacer alors que mon visage s'écrasait dans l'oreiller.

- Trop fatigué... Avais-je grogné en tendant rapidement la main vers Mika, l'air désespéré. Mange dans le lit...

Cela me permettrait de rester contre lui... Car la faim, le sommeil... Cela pouvait attendre. Mais j'avais pris une mauvaise décision en le quittant, en remontant dans le lit. Il fallait résoudre ce problème au plus vite.