Abadone Greengrass & Engel Turner

29 Mars 2023, Forêt de Pré-Au-Lard

“Mais qu’est-ce que je fous là encore ? Engel, quand tu as une idée, tu ne l’as pas ailleurs mais bon sang, tu vas peut-être commettre une folie juste par vengeance. Mais je ne peux plus reculer maintenant. Autant aller affronter le taureau en le prenant par les cornes. Tu es le prédateur, pas la proie.”

C’était un peu ce qui me venait en tête alors que je venais de quitter la gare de Pré Au Lard pour m’enfoncer vers le nord dans cette forêt. Je regarde la lettre et ma montre et je continue lentement en me répétant les pours et les contres de cette rencontre. J’avais rencontré Amara en janvier. Je lui avais dit mon souhait de rejoindre les rangs d’Abadone pour voir disparaitre les scélérats du Ministère. Plus de deux mois avaient passés avant que je ne reçoive son hibou. Et j’étais donc là, marchant vers le point de rendez-vous en débattant de si c’était une bonne idée ou non. J’étais même plus que ponctuelle, venant avec quelques minutes d’avance au cas où. Quand on a eu un minimum d’éducation, on essaye de le garder. Bon, la directrice avait tenu à nous donner à tous la chance de connaître les règles de la politesse, c’était déjà un bon départ dans la vue je pense.  

Mes camarades avaient cru que je partais en rendez-vous au vu de ma manière d’être habillée. Je portais un jean à peu près potable, une chemise noire sur un débardeur blanc, quelques boutons de celle-ci fermés pour ne pas trop montrer mon épaule droite par habitude. Et j’avais complété le tout avec une cape pour rester au chaud. Autant être élégante mais dans le côté pratique aussi. Je ne pense pas que nous resterions dehors de toute manière. Ce n’était pas de vêtements de grandes qualités mais cela devrait le faire pour rencontrer Merlin-sait-qui dans cette forêt. Ma main reste à proximité de ma baguette au cas où cela serait un piège néanmoins. On n'est jamais trop prudent. Et je sais bien ce qu’ils pensent des gens comme moi de toute manière. Donc on va vraiment jouer cette carte de la prudence. Surtout quand le point de rendez-vous est au milieu de nulle part.  

Je regarde les alentours alors que je marche de manière confiante et assurée. J’ai beau avoir de l’appréhension, je sais que cela serait m’exposer et leur donner un poids sur moi que de paraître faible en face d’eux. Et ils semblent respecter un minimum la force. On va tenter de voir Qui je vais avoir en face de moi et ce qu’il ou elle va me dire. Je ne pense pas que je fasse face à Abadone en personne, cela serait beaucoup trop pour quelqu’un comme moi. Je reste née-moldue et sans argent. Même si mon histoire pourrait leur être profitable.  

Mais est-ce que ma haine du Ministère vaut que je vende mon âme au Diable ? Que je me libère d’un collier pour en mettre un nouveau ? D’un côté, oui. Tous les moyens sont bons pour que ce qu’il m’est arrivé ne se reproduise pas avec quelqu’un d’autre. Mais je sais aussi ce leur politique. Ils ne supportent pas les créatures comme moi, ni les nées-moldues. Il est dur de véritablement pouvoir vouloir la destruction de l’un sans perdre mes croyances de l’autres. Et puis, après tout, c’est une prise de contact. Si cela ne va pas dans leurs sens ou le mien, je pense qu’ils en savent suffisamment sur moi et moi sur eux pour que nous nous retrouvions à égalité et que nous en restions là. Et s’ils veulent me tuer... J’essayerai au moins d’en blesser avant même si je n’ai sûrement pas le même niveau qu’eux.  

J’arrive à l’endroit, attendant quelques minutes avant que j’aperçoive la lumière d’un patronus. Je vais alors dans sa direction et je le suis. Ma baguette reste donc dans mes doigts, par mesure de précaution alors que je finis ensuite par atteindre le lieu. Je respire un grand coup, gardant mon attitude déterminée. C’est maintenant que cela se joue, je ne peux pas faire machine arrière.

“Jetons nous dans la gueule du loup... Et évitons de nous faire dévorer par lui. Car le seul loup ici, c’est moi...”

Abadone Greengrass & Engel Turner

29 Mars 2023, Forêt de Pré-Au-Lard

La poursuite du patronus n’est pas longue et m’amène à une petite maison bien cachée loin dans la forêt. Heureusement que nous ne sommes pas dans un film d’horreur moldu sinon cela pourrait être suspect à souhait. Mais c’était effectivement l’endroit idéal pour avoir des rendez-vous clandestins. Surtout avec une organisation qui ne trouvait grâce aux yeux du Ministère. Mais ceux-ci ont juste de la bouse de gobelins dans les yeux à ce point-là. Je suis à peine essoufflée de ma marche. J’ai l’habitude après tout de courir tous les jours. Et en parlant de cela, je ferais bien un marathon tellement mes nerfs sont à vif actuellement. Je regarde le bâtiment pour me donner un regain et je me répète en tête pourquoi je suis ici avant d’avancer. Je toque légèrement à la porte avant d’entrer, ayant pris soin d’essuyer mes pieds sur le paillasson. Autant être polie encore plus là-dessus. Je regarde rapidement mon environnement pour jauger le degré de danger dans lequel je me suis mise et des issues possibles au cas où avant que la voix ne coupe mes pensées ainsi que la présence de la femme me fait presque figer, ne m’attendant pas à cela.

“Par les couilles de Merlin ! Dites-moi que je rêve ! Elle ne peut pas faire le déplacement juste pour quelqu’un comme moi non ?”

Mes pensées se bousculent alors que je vois la fameuse Abadone Greengrass s’avancer vers moi. J’ai l’impression d’halluciner. Je me pince discrètement juste histoire de vérifier que je suis réveillée avant de me reprendre et de lui faire un sourire. Malgré mon choc premier, l’étirement de mes lèvres est sincère. J’admire grandement cette femme et ce qu’elle défend. Et sa présence fait qu’on l’écoute et qu’on la respecte. Si je devais lui donner une description, elle serait l’image des Sang pures que je me fais. Cultivée, noble, élégante et avec ce pouvoir d’imposer le silence et le fait qu’on doive l’écouter de sa seule présence. Elle respirait cette classe ainsi que les bonnes manières. Et elle était aussi séduisante. Ce n’est pas parce que je suis encore mineure à quelques mois près que je ne sais pas reconnaître la beauté chez les gens, de mon âge comme plus âgée. Et elle était belle à sa manière. Un attrait différent de celui d’Amara mais tout aussi imposant et à couper le souffle.  

“Entre sa prestance, son leadership naturel, son éloquence, la façon dont ses mots font vibrer les âmes et le fait qu’elle soit superbe, il n’est pas étonnant que les gens viennent l’écouter en si grands nombres et soient inspirés par elle. Elle est l’incarnation de la pureté du Sang tel qu’elle devrait l’être... Certains devraient s’en inspirer.”

Je garde mes pensées sur les Sang-pures sur moi. Ce n’est peut-être pas le moment de me lancer dans une grande dissertation sur la décadence que je trouve chez la plupart d’entre eux. Je prie la main tendue et la serra à mon tour. Ma force se trahit dans celle-ci. Pas au point d’être écrasante mais vigoureuse. Les mots sont gentils et mon sourire s’agrandit même si une légère lueur de crainte passe dedans. Sait-elle mon histoire ? Ce que je suis ? Je sais ce qu’elle pense des créatures comme moi. Je sors peut-être de l’enfance à leurs yeux mais j’ai déjà plus vu que la plupart. Je n’ai que peu d’innocence restante.

-C’est un honneur de vous rencontrer Madame Greengrass. Je ne m’attendais pas à être en votre présence pour cette entrevue. Une femme telle que vous doit être occupée avec la mise en marche du grand changement nécessaire à notre monde. Je me sens vraiment privilégiée de cette entrevue.

Tout comme à Amara, mon apparence peut lui souffler un sentiment de familiarité sans vraiment pouvoir mettre le doigt dessus. Était-ce mon visage ? Ou mes yeux bleu vibrant d’une telle énergie tel un dragon ? J’avance donc dans la maison à son invitation et je la regarde faire, me doutant qu’elle jette des sorts et s’assure que je ne sois suivie. Quand elle s’enquière de ma fatigue dû à la marche, mon sourire revient sur mes lèvres de manière un peu plus amusée. J’écoute le reste tout en enlevant ma cape, la pliant proprement avant de la poser gracieusement sur le dossier de la chaise. Ma tenue prouvait certes mes origines plus que modestes mais cela se voyait que j’avais pris soin de la choisir. Tout comme ma posture est droite et que je garde un air de confiance sur mon visage. Pas quelque chose de mal placé ou d’arrogant, mais que je sais que je suis en présence d’une femme importante et que je ne serai pas faible face à elle.  Je lui réponds alors, ma voix ne tremblant toujours pas face à elle.

-Il n’a pas été long, madame, j’ai l’habitude de courir sur de tels distances tous les jours. Je suis dans une approche qu’il faut un esprit sain dans un corps sain. Et qu’il faut l’entrainer autant qu’on le fait avec notre cerveau pour pouvoir en exploiter toutes les ressources au mieux. Et je prendrais volontiers le jus de citrouille s’il vous plait, merci.

Même si l’alcool que je peux voir dans son verre me fait de l’oeil. J’y ai déjà gouté et je sais que cela peut donner ce que certains appellent “le courage liquide”, surtout quand je sais quelle conversation je vais avoir avec elle. J’attendis qu’elle prenne place pour faire de même dans un respect absolu de l’étiquette. Je la vois reprendre le whisky en main avant de me poser la question fatidique.

“Que fais-je ici ? Je me pose moi-même cette question... Je sais comment elle va me regarder quand elle le saura. Comme tous les autres qui ont peur des gens comme moi. Et je sais sa position là-dessus... Mais quitte à avoir un collier autour du cou, autant le choisir... Que plus jamais cela ne se reproduise !”

Mon sang bouillonne de rage que je contiens et que je tente de ne montrer alors que, dans mon esprit, passe des souvenirs. Le premier est celui l’accident menant à ma contamination. Puis le discours le lendemain sur le fait qu’il aurait mieux fallu que j’en meure. Et tout s’enchaina alors comme si un barrage venait de céder. Chaque nuit dans cette maudite cage qui grandissait en même temps que moi mais qui était toujours trop petite pour l’animal que je suis, parée de chaînes pour me retenir dans un autre moyen de sécurité. Les insultes, les crachats, les coups et malédictions. La douleur à chaque fois alors que le fer est imprégné de mon sang et d’autres dû à ce qu’on a fait subir à mon jeune corps en plus d’agiter suffisamment le loup pour qu’il ne se blesse. Jusqu’à arriver au Doloris. Cette haine dans le regard de cet homme alors qu’il me l’infligeait coup sur coup, voulant me faire hurler jusqu’à perdre ma voix. Les répits que j’ai eu juste après cela pour reprendre de temps à autre. Jusqu’aux regards devenant libidineux sur mon corps se formant, le refus de couvrir ma cage et moi-même lorsque je dois changer pour pouvoir me reluquer à leur bon plaisir. Et leurs mains parcourant mon corps dans une soi-disant recherche fictive pour pouvoir apprécier. La première crainte de me faire abuser autrement avant que cela ne devienne une résignation après avoir compris que je n’étais qu’un animal pour eux dont ils voulaient disposer à leur convenance.

Je secoue la tête légèrement pour retrouver mes esprits. Ils ne sont jamais allés jusqu’à prendre ma virginité, ni à me forcer à faire autre chose que de sentir leur désir pour moi. Mais je n’oublierai jamais tout ce qu’il s’est passé là-bas ainsi que le regard de honte et de regret du médicomage qui devait prendre soin de moi chaque lendemain. Les gens qui détournaient le regard car il était plus facile de faire l’autruche que d’agir. Mes propres propos retournés contre moi, me traitant de menteuse. Jusqu’à ce que la vérité éclate et que les nettoyages soient fait par vague. Cela était un souvenir maintenant mais cette cage m’insupportait maintenant à sa simple vue. Je me souviens comme je me débattais enfant à un moment pour ne pas qu’on m’y enferme et qu’on me battait avant de m’y jeter après avoir arraché mes vêtements. Ce n’est plus, mais la mémoire reste gravée au fer rouge dans mes souvenirs. Et je partage cette horreur à mon interlocutrice sans le savoir.  

Je tends la main et je récupère mon jus dont je bois quelques gorgées pour reprendre pleinement pied dans la réalité. Le moment a peut-être duré sans que je m’en rende compte et elle doit déjà trop patienter à son gout. Autant que je lui réponde le plus franchement possible.

-J’aimerai rejoindre votre cause Madame Greengrass... Je sais que cela ne sera pas facile. Je sais que je n’ai rien à vous apporter. Ni grand nom, ni sang ou richesse. Je reste une enfant abandonnée, grandissant entre le monde moldu et sorcier, dans une maison trop souvent sous-estimée. Je n’ai rien... Si ce n’est moi-même et ma volonté de voir changer ce monde.... De voir ce Ministère enfin répondre de ses actes... J’ai mes doutes néanmoins... Car je sais aussi votre point de vue sur les gens comme moi...

Mon sourire est légèrement triste mais je la regarde droit dans les yeux en poursuivant.

-J’ai beau avoir des très bonnes notes... Ma seule particularité reste ma malédiction. Le fait que je sois un loup-garou... J’ai suffisamment participé à vos réunions pour savoir ce que vous pensez des créatures et des hybrides comme moi... Et je viens quand même rejoindre vos rangs car ma haine pour le Ministère est plus grande que tout. Assez pour supporter les insultes et le dédain que j’aurai sûrement au vu du regard de notre société et de votre groupe pour les gens tels que moi. Mais toute armée a besoin de soldats même si certains points divergent. Même Voldemort comprenait la nécessité d’avoir des gens tels que nous dans ses rangs avec leur utilité... Je ne dis pas que je serai d’accord sur toutes vos décisions... Surtout si vous vous attaquez aux miens... Mais des sacrifices doivent être mener pour le bien de tous... Et je suis prête à le faire... Si vous acceptez cela. Si vous acceptez la créature que je suis dans vos rangs...

La balle est dans son camp. Je viens de me révéler à la cheffe du plus grand mouvement de nettoyage du sang de notre pays voir du monde au vu du public qu’elle touche. Et je n’ai pas peur. Je m’en rends compte juste après. Là où j’aurai dû être tétanisée par les épées de Damoclès au-dessus de ma tête, j’étais sereine. Après tout, je n’avais rien à perdre si ce n’est ma vie. Et peux me pleureront si elle décide de la finir maintenant. Mon corps serait facile à cacher ici. Le ministère étouffera l’affaire. Et pourtant, je n’ai pas peur. C’est peut-être même la première fois que je me sens aussi... Calme. Presque en paix avec mes idées et mes sentiments qui sont pourtant contradictoires avec cette rencontre. Elle pourra aisément lire tout cela dans mon esprit. Elle peut voir le tumulte dedans, cette soif insatiable. Cette envie d’avoir la connaissance et le pouvoir pour changer les choses et rendre ce monde un endroit idyllique pour nous. Il faudra une hiérarchie, certes. Des membres de certaines familles devront être éduqués en conséquence. Mais c’était un premier pas.  

“Je n’ai pas peur de la mort... Je l’ai déjà bien trop appelé de mes vœux pour cela. Si c’est mon dernier jour, ainsi soit-il...”





Pensées clairement exprimées
- Dialogue

Abadone Greengrass & Engel Turner

29 Mars 2023, Forêt de Pré-Au-Lard

Si j’avais su que je serai un tel livre ouvert pour elle, surtout en pensées, j’aurai fait en sorte de les garder avec un minimum de gros mots. Parce que je me connaissais, je pouvais jurer comme un charretier intérieurement. Prenez peur si cela commence à sortir en vrai par contre. C’est que je vais rentrer dans une colère noire et cogner.  

Elle s’approche de moi et me serre la main, comme si elle n’était pas la femme à la tête d’un mouvement ressemblant fortement à celui de Voldemort mais en bien plus subtil, mais juste une simple femme gratifiant son invitée. Après tout, elle était faite de chair et de sang comme moi. Mais cela avait du mal à percuter. Sur le moment. Je la suivie vers la table avant de m’installer quand elle me fit servir un jus de citrouille d’un mouvement de main. Impressionnant.

“Une parfaite maîtrise de l’informulée et de la magie sans baguette réunies. C’est impressionnant. Je me demande combien de temps et de pratique cela lui a pris ou si cela lui est venue naturellement. Je m’en sors bien sur les deux mais je ne peux pas les combinés. Peut-être en m’entrainant plus dur...”

Mais cela restait très formateur pour moi. De voir un tel niveau de puissance était inspirant. Je n’arriverai peut-être pas à cette hauteur là mais je ferais mon possible pour m’en rapprocher. Nous continuons donc à échanger sur ma potentielle fatigue et son inquiétude me touche et cela amène un sourire plus doux, calmant un peu mes nerfs.  

-Je tente de ménager des jours de repos pour le corps et l’esprit pour ne pas les fatiguer. Ce n’est pas sain de les solliciter tous les jours. Merci de vous inquiéter pour moi Mme Greengrass.

La question fatidique arriva et je pris le temps de réfléchir, de me remémorer avant de lui donner une réponse sincère et non sans être avec un arrière-fond de peur. J’ai vécu toute ma vie avec la peur en arrière-sentiment. Celle-ci avait diminué la première fois face à Amara et avait continuer au fur et à mesure de mes interactions avec les personnes. Elle rétrécit à nouveau alors que je me décharge pour complétement disparaitre à la fin. C’est... apaisant, de ne plus la sentir à la fin, de prendre conscience de sa réalité et qu’on ne peut plus l’accepter pour avoir quelque chose de nouveau. C’est comme si j’étais Atlas et que j’enlevais le poids du monde de mes épaules.  

Je la regarde alors que je finis de parler, me demandant la suite sans craindre quoique ce soit mais pensant que cela pourrait être mon dernier jour. Elle se lève en posant son verre sur la table puis s’approche de moi. Cela me fait froncer les sourcils, me demandant la suite avant qu’elle ne commence à parler. Comment a-t-elle su mes pensées ? Je tente de comprendre alors qu’elle s’installe à côté de moi et me prend la main pour me rassurer alors qu’elle continue doucement son discours. Ses paroles ont du sens. Quand ils parlent d’hybrides, cela ne se référent pas forcément aux loups-garous. Elle reconnait mon statut de victime. Sa main reste dans la mienne pour me donner de la force ainsi que du poids à ses paroles. Elle finira par me lâcher avant de me poser les autres questions.  

Mon cerveau tourne de ce que je viens d’entendre et de ses questions. Pourquoi les rejoindre ? Pour faire une différence. Mais ses questions sont orientées. Tout comme elle a trahi un peu de son pouvoir. Je viens doucement la regarder avant d’éclater d’un rire doux.

-Vous êtes Léligimens n’est-ce pas ? Je n’ai pas exprimé à haute voix que j’espérais que cela ne serait mon dernier jour... Cela est un don très pratique quand on est dans votre position. Je vous dirais bien que je suis désolée de ce que vous avez lu ou vu dans mes pensées mais au moins, vous savez que je ne triche pas...

Jaune et noir mais clairement assez intelligente pour relever ce genre de petit détail. Je viens doucement prendre un peu à boire avant de reposer le verre, faisant le tour du rebord du bout de l’index avant de lui répondre.

-Vous avez vu mes doutes alors... Mais au moins, vous avez toutes les cartes en main. Pourquoi vous rejoindre ? Pour tenter de débarrasser ce ministère des Pourris qui le corrompent. Et rebâtir quelque chose de meilleur sur ces cendres. Ce que je peux faire ? Je vous aurais dit avant que j’aurai fait ce que je peux. Mais cela est assez orienté pour me demander si je ne veux pas devenir porte-paroles pour les gens... Si mon histoire se sait, elle va convaincre les gens du bien fondé de votre cause. Mais cela me mettrait en difficulté de révéler que je suis un loup-garou. Les lois et les manières de pensées ne changent pas. A moins que quelqu’un ne s’élève contre cela.

Je me mords la lèvre alors que la discussion dans la bibliothèque avec le professeur Avery me revient en mémoire. J’avais un début d’idée de ce que je voulais faire. Je finirais par souffler.

-Je n’ai jamais vraiment trop su ce que je voulais faire à part faire en sorte que les voix des oubliés ne soient plus tus. Là où mon intérêt diverge du votre, c’est que je veux le bien des créatures magiques. Toutes les créatures. Pas seulement les loups. Je veux faire prendre conscience aux gens que les choses ont changés. Je veux faire abolir les lois qui oppriment. J’ai eu une discussion avec un professeur un jour et il me disait que le meilleur moyen de changer un système réside dans celui-ci. Et que le monde est régi par deux choses, le pouvoir et la peur... Je veux ce pouvoir pour changer les choses... Je veux être ce porte-parole qui défend les intérêts des centaures tout comme il peut protéger les créatures magiques chassés pour les ingrédients magiques qu’ils peuvent produire. Je veux détruire le préjugé qu’un enfant qui n’est pas né dans une grande famille vaut moins que celui qui l’est.  

Je la regarde avec un légérement de sourcil.

-Vous devez bien reconnaître que certains sang-pur ne le sont plus de que noms... Ils n’ont pas la distinction, ni la prestance. Ils ne font que s’accrocher à des idéaux archaïques. Je suis sûre que plus d’un de ses vieux patriarches vous regardent de haut parce que vous êtes une femme et que votre place n’est pas de prendre la parole et de diriger ce mouvement mais d’être silencieuse et soumise à produire des héritiers comme ils l’aimeraient. Même ce côté-là de la noblesse mériterait un tremblement pour changer les pensées et faire émerger de nouvelles puissances. Ce ne sont plus les fils qui comptent mais aussi les filles. Parfois plus intelligentes, rusées et puissantes qu’eux... Je veux pourvoir défendre ces femmes qui sont vendus comme des juments reproductrices par leurs pères à l’esprit étriqués au lieu de révéler leur plein potentiel.  

Je viens reprendre une gorgée de mon jus de citrouille. Autant hydratée un peu ma gorge. Je ne sais si je lui apporte ce qu’elle désire. Je finirais par annoncer.

-J’avais déjà pris mon option en droit pour me m'informer des lois et pouvoir m'en défendre mais je songe à en faire mon métier. Je dois juste me renseigner un peu plus sur ma spécialisation. Il doit bien y avoir un moyen de défendre et de porter la voix des brimés pour faire bouger les choses.

Je ne pense pas qu’un juge puisse faire cela même si j’aurais un certain pouvoir à cela. Juriste peut être ? Ou bien avocat ? Avocat spécialisé dans la protection, que cela soit celles des créatures magiques ou des gens oppressés par des manières de pensées parfois trop étriqués. Nous avons le pouvoir de faire changer les choses. Je rêve peut-être trop grand ?  

“Pourquoi se contenter de la lune alors que je peux tenter les étoiles ? Je n’ai pas peur du travail à devoir fournir pour cela. J’acquerrai la puissance et les connaissances nécessaire pour cela.”



Pensées clairement exprimées
- Dialogue

Abadone Greengrass & Engel Turner

29 Mars 2023, Forêt de Pré-Au-Lard

Heureusement que je n’étais pas Légilimens moi-même sinon cela m’aurait fait gronder. Ce n’était pas une méconnaissance mais bien un manque certain d’entrainement. On commençait à peine à faire les cours à l’école et je m’en sortais bien pour une débutante, merci bien ! Je comptais m’entraîner sans relâche pour parfaire cet art et que cela devienne naturel pour moi à un certain point. Cela aurait pu être mes pensées si je savais les siennes mais ce n’était pas le cas. J’étais fascinée par cette femme, par ce qu’elle dégageait ainsi que sa puissance.  

Après cet échange sur mon bien être et ma santé, la sang-pure montrant un côté maternel qui ne pouvait qu’inspirer confiance et m’apaiser d’autant plus, nous rentrons dans le vif du sujet. Pourquoi voulais-je rejoindre les rangs de son armée ? Bien sûr, elle voyait mes doutes aussi clairs que de l’eau de roche. Je les avais pour de bonnes raisons malgré tout. Mais est-ce que mon désir de justice et d’égalité l’emporterait sur ma conscience ? C'était une autre question.  

Le fil de la discussion fut tel que je compris que je faisais partager plus que mes paroles avec la puissante femme. Ah. Bon, je ne peux pas contrôler complétement mes pensées sans qu’elle ne se dise que je veuille lui cacher quelque chose. Quand je lui posais la question sur son dos, cela la fait sourire. Et le compliment qui suivit me fit rougir doucement. Être reconnue par une personne comme elle, c’était un honneur. Après tout, elle côtoyait des gens puissants et riches, sûrement avec plus de savoir que moi. Mais il semblerait que j’ai la tendance à garder les Sang-purs sur leurs orteils avec moi.  

Avant que je ne puisse véritablement supprimer la pensée, un souvenir revient en mémoire, une odeur de feu et de cendres, une maitresse de feu contre moi qui me chuchotait des louanges alors que nous dansions l’une autour de l’autre, échangeant réparties et savoir, le mien récompensé de baisers doux alors que je la couvrais de mots doux et de flatteries. Je secoue la tête, chassant le souvenir pour ne pas qu’elle en voit trop.

“La protéger. Garder le secret. Notre lien. Personne ne doit savoir...”

A cela, mon regard vient se mettre dans celui de la cheffe des Néo-mangemorts. Je veux lire dans ses yeux si elle a vu mes pensées là. Si elle me juge par rapport à elles. Elle demandait à ce que je ne m’excuse pas sur ce qui me constitue, en voilà une partie. Je ne fais de distinction sur mes partenaires. Je sais que cela ne se fait pas chez les Sang-pur ou cela n’est pas ébruité à cause de la disgrâce et de la manière de penser. Je ne m’excuserai pas de cela. Mais elle aura un loup à sa gorge si elle tente de faire du mal à ma nouvelle flamme avec cette information. Ce n'était encore rien de sérieux. Je ne laissais jamais mes histoires pour cela. Mais elle... Elle était différente...

Je m’exprime donc après sa question et elle viendra donc m’interroger sur celle-ci. Après tout, j’étais effectivement aller aux réunions donc je sais ce qu’il en est. Je me mords la lèvre avant de défléchir à sa question et de continuer à l’écouter alors qu’elle m’explique ce qui est attendu de ses membres. Je comprends très bien ce qu’elle veut m’exprimer. Laissons un maillon de la chaîne devenir fragile et c’est toute la chaîne qui se cassera. Je bois une gorgée de mon jus, méditant sur la réponse avant de lui fournir.

-Si... C’est ma plus grande peur et ma plus grande hésitation concernant la réalité que vous voulez faire. Après tout, les hybrides sont des aberrations pour vous où je vois les miens. Même si je n’en suis proprement pas à en parler une... Je reste un mélange entre une sorcière et une créature magique à qui je laisse ma place dès que la pleine lune se lève... Jusqu’à récemment, notre communauté croyait que ma malédiction se transmettait directement à nos enfants... Les études ont prouvé le contraire même si cela n’a été fait principalement sur des hommes loups. Il y a très peu de femmes qui sont déclarées et étudiées pour savoir comment peut se passer une grossesse dans notre condition.  

Je grimace alors que je repense à certaines propositions à mon sujet pour pouvoir étudier la question quand je serai en âge soumises à mon tuteur qui a émis un non négatif avec menace de faire virer ces gens s’ils revenaient à émettre un mot sur la question.  

-Est-ce que je peux défendre des valeurs différentes des miennes ? Là est la question... Mais est-ce qu’en défendant ses idées je serai écoutée et non pas réduite au silence déjà par le gouvernement ? La ministre de la Magie a beau vouloir changer les choses pour nous, elle se heurte à une résistance farouche. Vous ne nous anéantirez pas je pense mais vous limiterez notre reproduction avec les sorciers pour ne pas mélanger les sangs... Pour ne pas vous affaiblir. Cela dit, si vous me dites que vous pouvez être ouverte à l’idée de ne pas faire de mal aux créatures magiques ainsi qu’au solution de collectes des ingrédients sur eux et des territoires, je pense que je peux gronder dans ma gorge en serrant les dents si vos actions impliquent de faire du mal aux miens. Je peux comprendre que vous vouliez un front uni pour rester forte et avoir l’avantage et non que quelqu’un vous utilise et casse la cause que vous défendez. Une seule faiblesse et c’est tout qui s’écroule au moindre incident. Je ne peux pas être d’accord sur tout mais semblez l’être pour le bien de la cause. Tout dépend de comment notre discussion va se poursuivre.  

Je la laisse continuer et je rougis à nouveau sous le nouveau compliment. Elle sait clairement bien manier les mots et je dois admettre que cela touche l’orgueil en moi. Je penche la tête, préparant le reste de ma réponse alors qu’elle continue sur sa lancée. Elle n’a pas tort. Le ministère a beaucoup de pouvoir sur moi car ils ont instillé la peur en moi depuis des années, me dictant mes actions. C’est l’envie de combattre cette peur qui me pousse à être ici.

-Je vous remercie des compliments. Je ne m’attendais clairement pas à les recevoir de vous. Et je dois bien vous avouer... Je suis souvent sous-estimée parce que je fais partie d’une maison que tout le monde trouve risible... Par les étudiants alors que j’arrive à argumenter avec les Serdaigle et les Serpentards pendant des heures. Par les professeurs car, pour eux, je suis une victime qui ne devrait n’être que l’ombre de moi-même au lieu de redresser la tête et de me battre, au sens propre comme au figuré. Grandissant entre les deux mondes, je sais aussi les travers de chacun. Les idées progressistes ont dû bons sur certains points... Mais elles sont basées sur un monde construit avec une base mauvaise, enlisé dans un bourbier de corruptions, de peur et d’absurdités. Un géant aux pieds d’argiles fragiles, pouvant se rompre à tout moment... On ne peut rien construire de sain là-dessus... Mieux vaut tout détruire pour repartir sur de bonnes bases, comme certaines civilisations ont faites à travers les âges. Et vous avez raison... Le Ministère a du pouvoir sur moi... Car ils m’ont fait peur pendant des années... J’ai encore cette peur mais je tente de la combattre pour pouvoir reprendre cette force qu’ils ne devraient avoir. Tout comme vous auriez ce pouvoir sur moi. Rien ne pourrait vous empêcher d’annoncer ce que je suis au grand public et de détruire ainsi ma vie... Je serai exclue de l’école, jetée de l’orphelinat. Et, si j’ai de la chance, j’aurai peut-être le temps de m’enfuir dans une colonie de loups avant qu’un service voulant nous étudier me mette la main dessus pour faire leur expérience sur moi à l’abri des regards... C’est cette peur... Cette... Promesse... Qu’ils me font depuis des années... En plus de vouloir me tuer mais cela n’est pas nouveau. Vous l’avez sans doute lu que j’ai déjà voulu qu’ils mettent leur menace à exécution plutôt que de me faire subir cela...

Je reprends un peu de jus pour garder ma gorge hydrater avant de lui sourire timidement.

-Vos questions font mouches en moi car je me les posais déjà... Ce ne sont pas les seules bien entendus... Après tout, il y a certains... Actes... Que j’ai lu du règne de Voldemort qui me rebuteraient à faire. Je ne veux pas que ma malédiction soit utilisée comme propagande de peur sur les familles sorcières en menaçant leurs enfants de la morsure s’ils ne vous rejoignent pas. Que faites-vous des sorciers sang-pur qui ont épousé des nées-moldus voir moldus et de leurs familles ? Je sais qu’Il envoyait ses hommes pour tuer la famille devant leurs yeux avant de les exécuter comme Traites à leur sang. Je peux comprendre que la préservation du Sang soit une chose... Ne pas la mélanger aux créatures est bien entendu dans votre discours. Mais ne pas la mélanger avec du sang neuf ? Je pense que certains ont prouvés que cela affaiblissait grandement les dons à force et entrainait des dégénérescences... Certains diraient que les Cracmols viennent de cela. Certaines grandes familles se sont mélangées à des Sang mêlés selon les livres pour justement garder cette force.  

Je pense que nous sommes parties sur un débat. Autant que je sache complétement dans quoi je m’étais les pieds. Après tout, cela était mon avenir.

-Je veux savoir... Je veux pouvoir comprendre votre vision pour voir si je peux m’aligner. Après tout, vous rejoindre n’est pas synonyme de marche arrière... Si je dois me dévouer à votre cause, je le ferais corps et âme. Quitte à me sacrifier pour cela. Mais autant avoir chaque élément plutôt que de faire regretter et de vouloir partir sans le pouvoir quand je verrais des choses que ma conscience ne supporterait pas. Si je dois sacrifier une partie des miens, même si cela me ferait mal... Même si cela me mettrait dans une rage folle... Que cela soit pour une chose plus grande qui vaille la peine de cela... Si vous enlevez ce doute de moi... Je serai votre porte-parole... Je vous serai fidèle. A ne jamais remettre un de vos ordres en question ni aucune de vos lois...  Et je ferais de mon mieux pour convaincre les gens de venir nous rejoindre... Je serai la voix...

Je serai le bouclier qui protégera mes camarades, l'arme qui tranchera chaque obstacle sur la route jusqu'à voir son accomplissement.

Pensées clairement exprimées
- Dialogue

Abadone Greengrass & Engel Turner

29 Mars 2023, Forêt de Pré-Au-Lard

Je lutte contre un rougissement ainsi que toute pensée supplémentaire concernant Ivy. Elle venait d’en voir suffisamment à mon gout. Et notre relation était secrète. Même si le terme était fort vu que nous n’avions jamais posés d’étiquettes sur ce que nous sommes. Je pourrais juste être un jouet pour elle que cela ne m’étonnerait pas. Et tout était frais du début du mois. Je garde donc mon regard droit dans celui de la cheffe des Néo-mangemorts. Je l’ai vu arqué un sourcil mais aucune expression de jugement n’est sur son visage. Cela restait néanmoins un point à exploiter pour elle. Mais c’était aussi une chose sur laquelle je ne rigolerai pas. Je suis protectrice et je me battrais pour défendre ceux qui me sont chers.  Elle finira par commenter. Cela me rassura mais le doute subsistait et je lui répondrais.

-Nous savons vous et moi que de tels liens sont mal vu par les vieilles pensées... Vous ne ferez peut-être rien pour briser cela... Mais beaucoup aurait à redire de voir une personne de sa stature avec quelqu’un... Avec des origines aussi moindres...  

"Une orpheline Née-moldue n’est pas vraiment la personne qu’une famille de Sang-pure a envie de voir dans les bras de sa fille...”

Nous continuons notre conversation et elle soulève des points intéressants. Je l’écoute en réfléchissant à ses questions. Je pense que sa façon de penser est complétement différente de celles des autres sorciers et c’est pour cela que j’ai un peu du mal à l’intégrer. Toue ma vie, on m’avait plus considéré comme une créature que véritablement un être. Mes sévices au Ministère le prouvent bien d’ailleurs. Je soupire, fermant les yeux alors que ma main vient à mon épaule droite, massant la cicatrice sur elle et mon bras dans un réflexe pendant que je lui réponds.

-Je ne l’ai pas désiré non... J’étais au mauvais endroit au mauvais moment... Il est... Difficile pour moi de voir votre distinction entre elle et moi... Car, pour eux, je n’étais qu’elle... Peu importe que je sois une enfant ou une femme... On ne voyait que la créature en moi... Ai-je voulu me démarquer en cours à cause de cela en plus d’être naturellement curieuse ? Oui, cela a été un de mes moteurs pour me pousser à toujours plus. Qu’on oublie le loup, la victime pour me voir moi.... Mais leur façon de penser s’est imprimée en moi. C’est une chose à changer.  

Je continue de l’écouter et je bois un peu de mon jus, méditant, pesant le pour et le contre avant d’hocher la tête, L’échange était intéressant et, elle arrivait à s’insinuer dans mes convictions pour que je décide de songer à oublier certains de mes principes.

-Je n’ai pas la prétention de pouvoir faire changer votre mouvement à moi toute seule comme je pourrais difficilement changer le Ministère. Si vous me dites que les créatures seront épargnées tant qu’elles ne corrompent pas le sang sorcier, très bien... Mais il reste ceux qui ont le sang mélangé maintenant... Pour que la population sorcière ne veuille mélanger son sang avec, vous devrez les diaboliser, ou tout du moins, insinuer un doute sur eux. De cela, j’en mettrais ma baguette au feu... Est-ce que cela me fait plaisir ? Non... Est-ce que je serai en colère si du mal leur est fait ? Oui... Est-ce que je comprends que cela est pour l’avancée de la cause et du bien commun... ?

Je réfléchis en me mordant la lèvre, presque assez fort pour tirer du sang. C’était affreux mais il fallait des sacrifices dans une guerre pour que nous puissions avancée et faire les choses correctement pour que cela fonctionne. Ma réponse sera dite.

-Oui... Cela n’est pas dans mes valeurs... Cela revient à les fouler aux pieds... Mais si c’est pour un monde meilleur et que les choses changent... Des sacrifices doivent être fait... Mes propres sentiments ne doivent pas rentrer en compte là-dessus. Il me faudra peut-être un temps d’adaptation... Et surtout un bon sac de frappe pour défouler ma colère a des moments car, j’ai beau être réfléchie, j’ai un caractère de dragon. Mais oui... Je pourrais être capable d’oublier cela pour un futur meilleur.

Beaucoup pensaient que cela venait du loup mais on m’a raconté que je piquais de sacrée colère gamine avant d’être mordue, prouvant le côté enflammé de ma personnalité. Un côté passionné et sauvage qui pouvait être bon comme jouer en ma défaveur. J’avais l’instinct sauvage pouvant parfois prendre le dessus sur mon cerveau et je devais ensuite gérer les conséquences. Nous poursuivons notre échange et je dois admettre qu’il est agréable. Elle est une très bonne oratrice mais aussi une cheffe excellente. Ses réponses apaisent mes doutes et montrent ses qualités de meneuse à mes yeux. Elle répondra à ma surprise sous son compliment avec un sourire. Elle tut ma peur qu’elle me dénonce et j’ai envie de la croire. Elle continua donc sur sa lancée et chaque peur et doute étaient comprises et répondues. Entendre qu’elle n’utilisera pas la peur, ni la menace sur moi était une libération.

-Merci... Vous ne savez pas ce que cela représente pour moi...

Enfin si, elle pouvait le lire dans mon esprit mais bon, je n’ai pas l’habitude qu’on vienne se balader dedans. J’écoute attentivement son explication en hochant distraitement la tête pensive avant de venir la regarder.

-Quelqu’un qui vient de sa propre volonté sera plus défenseur de la cause qu’une personne obligée. Et, s’il se sent suffisamment bien dans le groupe, il peut en discuter pour convaincre à son tour les gens du bien fondé. Les réunions peuvent être une première approche oui. Donnons le choix aux gens et ils se sentiront puissants et ils viendront d’eux même.  Je dois bien avouer que, rien que votre discours, est déjà convaincant. Il l’a été pour moi en tout cas, sinon je ne serai pas en train d’avoir cette discussion avec vous.  

Je viens doucement relever mes manches de chemise, commençant à avoir un peu chaud dû à la température de la maison qui avait réchauffé mon corps malgré la marche. Je supportais suffisamment bien le froid pour être à l’aise à faire du sport pendant qu’il neigeait. J’oublie toujours l’existence de mon tatouage mélangeant des scènes celtiques et nordiques, des symboles de “puissances” gravés dans ma peau qui commence à mon poignet pour remonter en dessous du tissu. Il intriguait tout comme il était apprécié. Je réfléchissais à son discours avant de répondre.  

-Le Ministère nous fait plier devant eux alors que nous aurions moyens de faire cesser beaucoup de choses qui nous impactent nous sorcier... Cette discrimination semble présente depuis la création du Code International du Secret Magique en 1692. Nous avons tellement voulu nous cacher que nous avons perdu notre identité. Nous sommes blâmés au moindre incident au lieu d’être compris et aider... Quant à leu sacro sain ministère... Je mentirais si je disais que je ne veux pas le voir partir en flamme... Certes, de bonnes personnes y sont, mais ils sont minoritaires comparés aux gens qui détournent les yeux alors qu’une gosse se fait insulter, torturer et asservi au sein de leur mur... Ils n’ont réagi la première fois que quand on a utilisé des sorts noirs sur moi dont le Doloris... Avec un peu de gallions en poche... Certains ferment les yeux... Ou la promesse d’être le prochain...

Je frissonne de rage et dégout alors que je me souviens des mains se baladant pour de fausses raisons sur moi, plaquée contre des hommes qui ne cachaient pas leur excitation ou soulager celui-ci devant moi, me disant qu’ils attendaient juste le bon moment pour profiter du loup. Je bois une gorgée, ayant presque envie de boire une gorgée de quelque chose de plus fort à ce souvenir.  

-Et puis, l’intégration naturelle des Sangs Mêlés dans notre communauté ne peut qu’être une bonne chose pour le brassage génétique et renforcer notre puissance. J’ai cru lire que certaines familles, même parmi les Sacrées vingt-huit, ont des sangs mêlés dans leur arbre généalogique pour éviter justement de devoir trop se marier entre cousins. Mais qu’en sera-t-il des Nés moldus comme moi ? Des gens acquérant leurs pouvoirs ainsi. Même si je pense qu’un Sorcier a dû être quelque part dans les ancêtres.  

Est-ce que je m’étais intéressée aux histoires des grandes familles ? Evidemment. Je pense qu’il devait être rare qu’on lui parle ainsi et avec une telle connaissance. A se demander si ma place était vraiment à Poufsouffle. Les heures à lire en plus de mes entrainements physiques et magiques n’étaient pas pour rien. La moitié de mon temps de lecture était à ma soif personnelle de connaissances, une bonne moitié de l’autre partie pour les études, le reste était de la détente comme les romans.  

-Vous feriez alors parties des quelques rares personnes qui se soucie que je reste en vie... vous avez raison sur le fait que nous ne sommes interchangeables. Nous n’avons pas tous les mêmes capacités ou affinités avec la Magie. Certains seront bien plus puissant en sortilèges et d’autre en métamorphose. Ou d’autres auront la conception du noble art des potions dans la peau.  

Pensées clairement exprimées
- Dialogue

Abadone Greengrass & Engel Turner

29 Mars 2023, Forêt de Pré-Au-Lard

Je réfléchis à sa question. Le reformulage de la question me fit doucement éclater de rire. Mais cela me fait doucement pencher la tête en arrière, réfléchissant avant de lui répondre.

-Elles survivront un temps car certains voudront rester accrochées à elles car ils ne connaissent rien d’autres. Cela leur a été marqué dans la chair et l’esprit. Mais beaucoup de la nouvelle génération voit qu’il y d’autres voies comme vous. Et elles sont qualifiés de vieilles car elles n’ont pas changé depuis des siècles. Pour certains, la femme doit toujours être une bonne soumise à la maison, ne pas le contredire ni d’avoir trop de pouvoir et de lui faire plein d’héritiers si possible mâle. Mais les femmes ont bien plus de pouvoir maintenant. Elles sont parfois bien plus dignes d’être à la tête d’un Clan que les héritiers mâles. Tout comme on ne peut plus vivre qu’en se mariant entre cousins. On voit les maladies mentales que cela a donné.  

Je m’arrête, venant boire une gorgée de mon verre avant de reprendre.

-Comment peuvent-ils parler de puissance et de pureté du Sang quand des héritiers Sang-purs se font dépassés dans les matières par des Nées-moldus par manque de puissance flagrante, de connaissances et d’intelligence. A trop se croire supérieure, ils en oublient leur place, qui seraient de guider dignement au lieu d’écraser et de se moquer des autres. Ils oublient tout ce qui devraient faire d’eux une noblesse pour être encore moins respectables que de vulgaires manants.  Ils ne sont que des pantins, des fantômes accrochés à un prestige obsolète, une réputation durement gagnée par leurs ancêtres. Construire là-dessus.... Cela serait comme construire un château sur du sable. Les fondations ne sont pas assez solides pour perdurer et tout s’effondrera. Certains des élèves plus vieux ou de mon année pensent ainsi parce que cela leur a été martelés depuis la naissance. Ceux qui savent réfléchir par eux-mêmes ont compris le changement à faire. Il sera dur d’habituer tous ceux qui n’ont pas ouvert les yeux à une nouvelle manière de pensées. Dur mais pas impossible.  

Je m’arrête. Cela a été assez long pour donner mon point de vue mais au moins elle l’a. Il y aurait bien plus à dire mais je pense que cela répond déjà assez à ce qu’elle vient de me demander. Après tout, elle voyait les différentes familles et leurs jeux de pouvoirs. Les hommes n’étaient pas fins du tout. Et je me doutais que beaucoup aimeraient la contrôler et l’asservir alors qu’elle détient le pouvoir sur tous.  

La conversation se poursuivit dans les échanges. Abadone avait des remarques et un point de vue fascinant même si cela percutait le mien. Je savais que je devais changer les manières de me voir tout comme il faudrait sûrement que j’accepte ce que je suis au lieu de fuir à ce simple mot mais cela était difficile. Très difficile. J'aurai peut-être un jour le déclic. Nous continuons donc. Je lui exprime mon point de vue sur les créatures et elle viendra a tenter de me rassurer.

-Vous ne mentez pas tout comme certains pensent la même chose que vous. Mais pour d’autres, cela n’est pas leur réalité. Ils ont un point de vue différent du votre. Comme on peut regarder une action de deux points de vue différents. Et le Ministère n’a pas besoin d’être diaboliser. Il le fait de lui-même.  

Je réfléchis ensuite à ce qu’elle me demande comme question. Est-ce que ma colère pourrait être contenu, est-ce que je pourrais éviter de les trahir ? Je tenterais mais je ne suis pas à l’abri aux vues de mon caractère. Je pèse donc le pour et le contre avant de lui répondre.

-Je comprends que vous ayez besoin de les protéger... Le Ministère ne sera clairement pas clément avec eux... Certains ont toujours de la haine pour les grandes familles à cause des guerres sorcières ainsi que de la jalousie... Je vous mentirais en vous affirmant que je pourrais contenir ma colère... J’y arrive déjà... Mais très difficilement avec toute ma haine... Cela pourrait mettre en danger votre organisation et vous... Je ne veux pas cela alors que je suis pour ce que vous faites. En état, je ne sais clairement si je pourrais vous être utile tant que je ne sais pas contre cette part sauvage en moi. Et je ne parle pas du loup.  

J’ai toujours eu un caractère prompt et sanguin malgré le fait que je tente de temporiser. Cela pourrait me desservir parfois mais ce n’est encore le cas. Nous verrons cela dans le futur je pense. La conversation continue dans les échanges. Je comprends mieux en quoi elle est fascinante, pourquoi j’aime recevoir des compliments et félicitations d’elle. Cela est presque grisant et je pourrais la suivre les yeux fermés jusqu’au bout du monde. Mais je sais que j’ai de nombreuses hésitations par rapport à cela. Viendra son explication sur les moldus et je grimace avant de soupirer.

-Ils finiront par se détruire et nous avec en ne nous laissant rien, qu’un caillou stérile... Je pense plus à les éduquer qu’à les éradiquer mais je ne suis à votre place. Je ne sais si je serai capable d’éliminer des gens de sangs froids pour le bien de tous malheureusement.  

Je me mords la lèvre avant de finir mon verre de jus de citrouille.

-Beaucoup de vos idées et de nos échanges trouvent écho en moi... Je ne suis pas sûre malheureusement de pouvoir adhérer à tout et à ne pas vous porter préjudice sans le vouloir avec ma colère et mon caractère...  Si je m’engageais maintenant et que je mettais en péril votre organisation, nous nous en voudrions, vous comme moi. Il vaut mieux peut être mieux que je travaille sur moi d’abord avant de foncer tête baisser comme j’ai voulu le faire. Notre conversation vient de me le montrer et j’avoue avoir apprécier mes échanges avec vous. Vous êtes véritablement ce dont le monde magique a besoin. J’espère ne pas vous avoir fait perdre votre temps. Comprenez que je ne recule pas pour fuir mais pour me solidifier...  

Je sais qu’elle est assez intelligente pour le comprendre. Je pourrais apporter des choses, mais clairement pas maintenant. Peut-être un jour, quand je serai sur le chemin de mon diplôme de droit.

"Il est dommage que je recule. Mais j'ai besoin d'être plus stable. La nouvelle société ne peut se créer avec des gens qui ne sont solides"

Pensées clairement exprimées
- Dialogue