Venus Carter & Engel Turner

Lundi 5 Juin 2023, Bureau de Venus Carter

Mon cerveau tourne à répétition, aussi rapidement que les escaliers de Poudlard peuvent changer de configuration. Je pose ma main sur le côté de ma tête alors que la douleur émotionnelle m’irradie. Mon séjour hier dans ma cage n’a pas été de tout repos à nouveau ce mois-ci. Les événements du mercredi avait fait que mon dimanche soir avait été un véritable calvaire lupin. J’ai été ramené avec le plus grand soin après avoir été soigner par le médicomage du département. Une enquête est en cours et à révéler les crimes de celui avec qui je partage mon sang. Rien que de me rappeler son regard fou en me voyant. L’humidité sur mon visage quand il me cracha dessus, disant que je ressemblais à ma Catin de mère trait pour trait et qu’il était dommage qu’il n’est pas eu le temps de me vendre car ma peau de loup aurait pu être une pièce de choix à marchander avec les autres familles. Cela me soulève l’estomac rien que d’y repenser. Sa satisfaction malade. Ses paroles crachaient comme du venin dans le but de nous donner envie de le détruire plus rapidement. Je retiens un haut le cœur tellement les sentiments que ressortent ces souvenirs sont violentes, une main sur le mur, prenant de profondes inspirations pour me calmer et tenter de me recentrer. La pleine lune semble encore dans mon système tellement mes émotions sont chaotiques. J’ai des envies de tout casser, des envies de hurler, de pleurer, de mourir....  Je ne suis pas moi-même et même mes camarades le remarquent, me regardant avec des regards inquiets. Je les repousse à bout de bras, ne voulant pas de leur compassion pour le moment.  

Calme, j’ai besoin de retrouver ma sérénité. Ma magie saute dans tous les sens depuis mercredi et il serait dangereux de tenter de prononcer un sort dans un tel état. Ma baguette est puissante et déjà difficile à maitriser. Mais là... Je pourrais tuer ainsi. J’ai eu envie de le faire pour lui. De le torturer. Mais Je voyais le regard de cette femme sur moi. Un regard qui disait qu’elle ne me laisserait pas faire pour me protéger. Que je ne devienne pas comme lui par ce simple acte. Et je me refuse à l’être. Pas pour une telle pourriture. Mais cela a refait remonter tous mes traumas à la surface. Je revoie ma morsure, la cicatrice me lançant sans cesse. J’entends à nouveau les insultes et les menaces, les propositions qui me déshumaniseraient. Je ressens dans mon corps les coups et les sorts jusqu’à la torture. La sensation des mains qui me palpaient de manière avide en me faisant sentir leur désir plaquer contre moi ou de mes réveils avec des vues déplaisantes. La pitié dans le regard des gens essayant de m’aider. L’ignorance à mes appels à l’aide. Tout cela revient de manière trop forte, trop vite. J’ai l’impression d’être étouffer sous ce poids imaginaire. Mon souffle se raccourcit alors qu’une sensation de panique me prend. Je n’ai pas fait de crises de ce genre depuis très longtemps. Je tente de garder ma respiration sous contrôle alors que je presse le pas.  

Je sais que la porte est au bout de ce couloir. Une personne dont on m’a souvent conseillé de venir lui demander de l’aide. J’en ai extrêmement besoin là. Je ne sais plus m’en sortir par moi-même. Je n’en peux juste plus. Tout est beaucoup trop. Je n’ai même pas pris de rendez-vous. Je prie pour qu’elle soit seule et qu’elle puisse me recevoir.  Je défais un peu ma cravate et le haut de ma chemise pour mieux respirer alors qu’on a l’impression que je cherche mon air. Ma tête continue de tourner. Un élève s’approche pour tenter de m’aider mais je le fais reculer de mon regard noir. Je finis les derniers mètres presque en courant. Je frappe de manière désespérée sur ce morceau de bois, une voix me répond et j’entre, refermant précipitamment la porte derrière moi.

Je la vois en face de moi. Cette personne qui pourra peut-être m’aider avant que mon esprit finisse de se fissurer en pluie de verre. Vénus Carter, psychomage de son état de l’école de Poudlard. Et quelle image je dois présenter. Les yeux fou et embués de larme alors que ma respiration et les mouvements de mon corps indiquent que je suis sur le point de faire une crise de panique. Rien de plus dangereux avec un loup-garou. L’expression seule de mon visage avait de quoi inquiéter. Ma tenue d’école semble presque de travers comparé à mon image impeccable habituellement. Mes manches sont tirés un peu, montrant le tatouage. Mes cheveux sont tirés dans une queue de cheval normalement mais là, une grosse partie s’est échappée et se mouvent librement autour de mon visage, rajoutant à l’image de folie. Je tente de réguler ma respiration avant de commencer à parler.

-Bonjour... Désolée de venir dans votre bureau ainsi... Mais j’ai besoin de votre aide... Plus... Je n’y arrive plus... Mal... Tout me fait trop mal... Je suis submergée... Je... J’ai peur de moi-même... J’ai l’impression d’étouffer.... Je n’arrive plus à le gérer... Aidez-moi miss Carter... S’il vous plait...  

Je commence à glisser au sol alors que mes larmes coulent et que des sanglots tentent de s’échapper de ma gorge, me faisant presque m’étouffer avec la crise. Je sens la douleur sourde de mon cœur et je pose une main dessus, serrant la chemise alors que l’autre main cogne contre ma tête, tentant de faire partir les souvenirs me hantant, me dévorant littéralement à ce moment présent. Je me sens pathétique. Je me sens faible. Ce qui me fait partir dans un rire presque hystérique. Je ne suis pas quelqu’un qui se définit comme cela et cela ne m’enchante pas.

-Pitié... Aidez-moi... Tous ces souvenirs... Toutes ces sensations... Elles me consument... Cette colère... Cette haine... Elles me dévorent...  Ces voix me disant que je ne suis qu’un monstre... Que j’aurai dû être tué... Elles sont en permanence dans ma tête là.... J'ai envie de m'y laisser aller... Je suis fatiguée... Fatiguée de lutter... Je n’y arrive plus... Je ne sais plus quoi faire...  

Je tremble alors que ma vision se trouble un peu. Je suis pathétique. Je ne sais même pas si nous sommes seules et je m’en fiche. J’ai atteint le point de non-retour ce matin. Au diable les cours et le reste. Je ne pourrais pas faire quoique ce soit dans mon état sans avoir envie de me jeter d’une fenêtre là. Alors que pourtant, l’espoir renait en moi tel un phénix au souvenir de deux bras forts me serrant comme si j’allais m’envoler à nouveau avec cette voix rauque mais tendre. Et d’une main douce dans mes cheveux alors que l’accent chantant me réconfortait, me disant que cela allait aller. Ma famille allait prendre soin de moi maintenant. C’est peut-être cette éventualité, cette inconnue qui me fait le plus peur dans toute cette histoire. Et qui est le déclenchement de ce bordel en moi.  

Venus Carter & Engel Turner

Lundi 5 Juin 2023, Bureau de Venus Carter

Je me serai enfoncée dans ma crise et dans les souvenirs qui me menacent sans cesse si une main douce n’était pas venue se mettre dans mes cheveux pour les caresser. J’eu presque un mouvement de recul, levant un bras pour protéger mon visage par réflexe, mue par mon instinct de survie ou juste un geste automatique alors que je m’attendais à de la douleur et que mon corps se figer pour se préparer à devoir encaisser. Cela eut le mérite de couper un peu court à la crise d’angoisse alors que je me détendais enfin en entendant la voix douce, se rappelant qui faisait cela et pourquoi j’étais là. Les larmes coulaient sans cesse de mes yeux. Je plongeais ceux-ci dans les siens quand elle me chercha avec en posant sa main sur mon visage ensuite, me permettant de me recentrer.  

Que s’est-il passé ? Bien trop de choses à mon propre gout. Je n’arrive plus à gérer ce trop pleins de rages et de haine. Mais je ne sais comment lui dire cela. La suite de son discours me fera éclater de rire alors que je regarde au plus profond de son âme. Je finirais par sortir un mouchoir pour tenter de renifler avant de lui répondre.

-Je ne suis même plus qui je suis... Si je suis Engel... Ou une autre...  

Je baisse la tête, les larmes coulant à nouveau.

-Je... Engel est le nom qui m’a été donné à l’orphelinat quand ils m’ont trouvé sur le pas de leur porte.... J’ai appris... Par le Ministère quand j’y suis allée pour ma pleine lune... Mon véritable nom... Et les circonstances de mon abandon...  

Cela n’est pas un mensonge. J’ai bien eu cette discussion avec les autorités en charge du dossier Yaxley. Même si je le savais depuis quelques jours. Cela a juste tout fait remonter. Certains étaient compatissant alors que d’autres voyaient une raison de plus de me détester.  Je passe une main sur mon visage avant de relèver le regard vers Madame Carter puis de souffler.

-Mon véritable nom de naissance est Kassandra Malefoy-Yaxley... Corban Yaxley est mon grand-père... Ce monstre... est de mon sang... C’est lui qui m’a abandonné... Les gens enquêtant sur sa mort... Ils m’ont dit avoir découverts des documents... Des confessions de sa part... Il n’a pas supporter que ma mère soit amoureuse de mon père alors qu’elle était mariée à quelque de son choix et allait divorcer. Encore plus quand elle a fait naître une... Bâtarde....  Il voulait juste lui donner une leçon de base... De la faire plier à sa volonté... Mais elle tentait de me sauver... Alors il l’a assassiné... De sang –froid... Sa propre fille... Pour me récupérer des bras de son cadavre qu’il a enterrer dans le jardin comme on enterre un chien errant... Avant de m’abandonner comme on jette un vulgaire objet...  

Je me mords la lèvre au sang alors que mes poings se serrent à m’en faire blanchir les phalanges.  

-Toute ma vie... J’ai cru qu’ils s’étaient débarrassés de moi parce qu’ils ne voulaient pas de moi... Mes parents... Alors que je leur ai été arraché... Ma mère tué... Mon père me croyait morte aussi... Ils l’avaient convoqué pour me le faire rencontrer... Je... Il était si heureux de me revoir.... De savoir que j’étais en vie. Il a hésité avant de venir me prendre dans ses bras, en me serrant si fort et si longtemps... Mais mon corps ne comprenait pas. Je n’étais pas bien d’être si longtemps dans ses bras. J’ai toujours attendu cela pourtant ! D’avoir une famille... Quelque part où appartenir... Pour ne plus en rêver à cause de ma condition... Personne ne veut d’un animal chez soi... Je m’étais habituée à me dire que je serais seule....  Je ne reste jamais longtemps avec quelqu’un car j’ai peur qu’il ou elle découvre ce que je suis...  J’ai été malade après notre rencontre, me sentant hors de mon corps... Et le loup n’a pas aidé. Elle a dû sentir mon agitation. Entre les révélations et autres, elle a été extrêmement violente toute la nuit. Ils ont dû l’enchainer plusieurs fois pour éviter qu’elle ne se blesse plus gravement. Cela faisait longtemps que le médicomage du Ministère n’avait pas eu à me soigner comme cela... Et quand je me rends compte de çà. Quand je sais que mon père veut de nouveau avoir ma tutelle, est-ce que cela sera possible alors que j’ai une telle violence en moi ? Que mon loup est incontrôlable ? Parce que oui, j’ai toute cette colère, cette haine, cette rage en moi qui bouillonne et qui veut sortir... J’ai tous ses souvenirs qui me hantent...  

Je soupire de mon long monologue alors que je viens me passer la main sur la figure puis serrer mes bras autour de moi.  

-Je ne veux plus de cela... Je veux pouvoir faire confiance... M’apaiser... Me débarrasser de ces sentiments qui me rongent jusqu’à l’âme... J’ai l’impression de devenir le monstre qu’ils cherchent malgré tous mes efforts... Et j’ai peur aussi... Peur de cette inconnue... Qu’est-ce que cela veut dire d’avoir une famille ? De porter un autre nom ? Je me croyais simple née moldue... Et me voilà devenue bâtarde sang-pur... Je sais ce que les autres pensent des gens comme moi... Est-ce que j’arriverai seulement à le gérer sans avoir envie de coller des claques ?  

Je la regarde avant de soupirer puis de tenter doucement de me relever, me recomposant avant de demander d’une voix plus petite.

-Madame Carter, est-ce que vous auriez du temps pour moi s’il vous plait ? Pour m’aider à aller mieux ? Je ne veux plus être ainsi. Avoir l’impression d’entendre perpétuellement ses voix haineuses, de me méfier de tout et tout le monde. Je veux me canaliser... Je... Je songe même à prendre la potion Tue-loup pour savoir mieux me contrôler... Mais je pense que je n’y arriverai pas sans votre aide... C’est juste... Trop... Je suis désolée d’avoir débarquée comme une furie... Mais j’avais envie de mettre fin à ceci... Fin à ma propre vie tellement je me sens submergée... Je suis déjà maudite... Savoir que j’ai le sang de ce monstre... Est-ce que cela est ma destinée de devenir comme lui ?  Ou que les gens me comparent à lui... Je suis juste...

Fatiguée... De tout ceci et tout le reste. J’ai passé ma vie à être forte, à encaisser parce que je n’avais le choix. Je n’aime pas être faible comme ce que je suis en train de lui montrer mais je reconnais que je ne peux plus gérer et que j’ai besoin de quelqu’un pour m’aider à déconstruire mon personnage de haine pour me construire dans la meilleure version de moi-même. Je vais être néfaste pour tous sinon... Et je veux cette chance. Je peux toucher du doigt ce bonheur. Je ne veux pas le perdre....

Venus Carter & Engel Turner

Lundi 5 Juin 2023, Bureau de Venus Carter

Quand j’eu fini mon long monologue et que je me relevais, miss Carter vient m’aider pour pouvoir me relever. Mon corps était fatigué de toute ses émotions et de cette crise que je venais de faire. Il tremblait comme une feuille au vent. J’avais clairement la fatigue de la pleine lune mais j’avais aussi encore mal de tous les soins sur mon corps. Ce n’était pas la condition idéale. Mon physique me lâchait en même temps que le mental. Je me laissais guider comme une poupée de chiffons dans le siège qu’elle m’indiqua, m’installant dans ce doux confort. J’avais cette impression de froid malgré tout et mes bras vinrent à m’encercler avant que mon regard rempli de larmes ne revienne se poser sur elle pour écouter ce qu’elle a à me dire.  

Un bout de chemin ensemble ? C’est un euphémisme si on doit creuser dans mon passé, ce qu’elle confirme dans ses mots. Mais elle est rassurante et sa présence m’apporte du réconfort alors que je suis en train de reprendre doucement pieds. Le plus gros de la marée est passée pour le moment.  

Je porte un secret familial lourd oui, et encore, j’ai enjolivé la vérité vu que je l’ai appris de sa propre bouche malade et agressive. Mais j’aime le fait qu’elle me parle ainsi sans filtre et sans enjoliver les choses. Elle m’explique les choses simplement pour que je les comprenne et que le travail sera long et dur pour cela. Je porte son nom mais cela reste un dernier crachat à sa face car il n’aurait jamais voulu cela. Amara et moi le savons. Il fallait voir sa tête quand elle accepta ma requête. Son bel arbre pur était terni de mon nom à présent.  

Elle poursuit en parlant de maman. Cela me fait fermer les yeux. Elle s’est sacrifiée pour moi oui. Je crois qu’il n’y a pas de plus belle preuve d’amour pour un enfant. Mais j’aurai préféré l’avoir avec moi maintenant. Elle semblait une femme douce mais forte. J’aurais tellement aimé la connaître. Père m’a dit qu’il me parlerait d’elle pour que je puisse la découvrir. Elle reconnaît que mes sentiments sont valides et qu’il va falloir que je trouve un équilibre. Mais elle est rassurante et ma démarche est déjà une bonne chose selon elle. Je la regarde avant de souffler.

-Je ne suis pas courageuse... Si je l’avais été... Je serai venue vous voir depuis le début de l’année comme on me l’avait conseillé. Mais j’étais orgueilleuse, je pensais que je pourrais continuer à gérer mes émotions comme je l’ai toujours fait sans avoir besoin de quelqu’un... J’en paye le prix maintenant on dirait... ça... Cela a été la dernière goutte qui a fait déborder le vase....

Je viens tenter d’essuyer mes larmes avant de reprendre une inspiration.

-Je me doute que cela ne sera pas facile... Mais mon armure ne tient plus que par des bouts de scotch j’ai l’impression... Je ne sais pas si je vous fais un cadeau à tenter de me soigner au lieu de juste mettre fin à cela... Beaucoup trop d’horreurs dans l’armoire... Vous allez tellement me voir que vous ne me verrez plus en peinture à la fin Miss Carter.  

Je tente un brin d’humour mais mon sourire étire à peine mes lèvres. Mes larmes recommencent à couler.

-Je me sens faible et brisée... Et si je n’arrive jamais à être réparé ? Si cela a fini par me briser définitivement alors que ceux du Ministère n’avaient réussis à le faire ? Si je suis bien le monstre que tout le monde dit ? Celui qui doit rester solitaire ?  Quelqu’un qui finira par faire du mal à ceux qui lui sont chers si je m’obstine... Je le fais déjà dans un sens...  

Je repense à Ivy et à notre discussion. Je l’avais blessé lors de celle-ci par instinct. Je me mords la lèvre, chassant la pensée. Ne pas penser à elle maintenant.

-S’il n’y avait que mon sang et ma peur de l’abandon... Mais j’ai toute... Cette rage... Cette haine... Ils m’ont tellement fait du mal... Et les autres fermés les yeux sur cela. Préférant détourner le regard que de reconnaître qu’on insultait, battait, torturait une enfant entre les murs de ce précieux Ministère... Des années à subir leur haine, leur mépris alors que je n’étais qu’une gosse ! Je n’avais pas demandé à être mordue bon sang ! Cela à durer cinq ans... A chaque fois que j’allais là-bas... J’ai fini par faire des crises d’angoisse à chaque fois que je devais y aller pour la pleine lune... J’ai fini par haïr cette foutue cage dans laquelle ils m’enferment. Et puis un jour... Quelqu’un est allé trop loin. On ne peut clairement pas cacher l’usage d’un Impardonnable sur une gamine de dix ans... Ils ont fait un premier vide... Mais cela recommençait de temps à autre...  

Je la regarde après m’être perdue dans mes souvenirs.

-Ils ont tentés de me briser. Ils y sont arrivés plusieurs fois... J’ai prié la mort de venir à moi plus d’une fois... Mais quand j’ai vu que cela n’arriverait pas... Je me suis renforcée... Ce qui ne tue pas rend plus fort... Bien sûr, cela n’était qu’une partie de mon horreur... Je n’arrivais même plus à faire confiance aux gens... Certains là-bas étaient gentils juste pour pouvoir m’étudier... Toujours à attendre quelque chose en retour... J’ai mis... Beaucoup de temps... Avant de pouvoir tenter de refaire confiance à quelqu’un... Cela m’a encore desservi... Mais pas toujours... C’est ce qui fait que je garde quand même espoir... C’est en moi... Que je n’ai confiance... Malgré que je tente de me construire un physique musclé... Que je tente d’avoir les meilleures notes et d’étudier tous les livres possibles... J’ai l’impression que je reste l’animal qu’ils ont décrit de moi... Que je ne suis rien... Qu’une bête qui finira par blesser ou tuer les gens auxquels elle tient. Le loup qui doit se cacher sous menace de me faire renvoyer ou d’être envoyé dans un endroit où ils feront des expériences sur moi...  

Je me mords la lèvre au sang au souvenir de cette peur qu’ils m’ont instaurés tout le long et dont je tente de me débarrasser.

-J’ai constamment eu cette peur...  Je ne veux plus de cela, plus de cette colère... Je veux réapprendre à m’aimer... Je veux leur montrer que je ne suis le monstre qu’il pense.... Que je peux mériter l’amour de ma famille... Que je sois à l’aise avec mon père et ma tante Holly... Elle était la sœur de ma mère... Elle veut me recueillir aussi... Je crois qu’ils ont parlés de partager ma garde vue que mon père voyage dans le monde à cause de son travail....  

Je passe une main sur mon visage avant de souffler.

-Je ne sais pas quel sentiment me prend le plus. J’ai l’impression que tout s’est mélangé dans un chaudron qui bout sans cesse et qui fait rejaillir le tout dans une matière difforme...  

Je parlais sans cesse. Peut-être un de mes défauts... Mais cela me faisait du bien ici... Plus je raconte mon histoire, plus je m’en décharge j’ai l’impression...  

Venus Carter & Engel Turner

Lundi 5 Juin 2023, Bureau de Venus Carter

S’il n’y avait que les informations qui faisaient que j’avais du mal à me concentrer. Mon corps était encore en train de se remettre de la pleine lune en même temps qu’il me lâchait avec des attaques de paniques. Autant dire que j’étais en morceau physiquement et psychologiquement cela était bien plus simple. Mais je sais reconnaître que j’ai besoin d’aide à l’heure actuelle. J’ai un rire amer quand elle me répond et je secoue la tête.

-J’ai juste eu peur de parler... Quand on te martèle dans la tête que si quelqu’un sait... Que si tu te confies sur ta malédiction tu finiras renvoyer, sans rien... Que des services se feraient une joie de te récupérer pour poursuivre des expériences sur toi sans que cela inquiète quiconque... La peur prend de plus en plus le pas sur le reste... Elle régit ma vie depuis bien trop longtemps... Il n’y a que cette année où j’ose parler de ce qu’il m’est arrivé, que je veux m’en débarrasser. Mais merci de tenter de me rassurer. Et oui, cela compte d’avoir fait ce pas je pense.

Oui, j’avais un sacré manque de confiance en moi mais cela pouvait clairement se comprendre quand on m’a rabâché plus souvent qu’autre chose que je ne suis rien d’autres qu’un monstre qu’on devrait abattre. Je souris à sa tentative d’humour qui répond à la mienne avant de souffler.

-Je pense que nous allons être coincer ensemble un long moment Miss Carter... J’ai une vie de douleur à libérer... A reprendre confiance en moi... A faire les bons choix...  

Nous continuons donc notre discussion et elle me dit bien que je n’ai rien à soigner, je comprends que j’ai juste à ranger mon esprit et oublier les mauvaises choses. Mais je sais que cela prendra du temps. Je me remets à pleurer en lui exprimant mes inquiétudes. Je me mords la lèvre sous sa réponse et je n’ai qu’à repenser à la dispute avec Ivy pour vouloir lui préciser la chose.  

-Vous me rassurez là-dessus... Que je ne suis pas malveillante. Je vais tenter de faire les affirmations et de voir ce que cela peut donner mais cela reste compliqué pour moi. J’ai plus tendance à voir le négatif que le positif en ce qui me concerne...

Mais d’un côté, mon allégeance à Abadone fera que je serai obligée à un moment de faire du mal ou fermer les yeux sur les agissements de l’organisation pour le bien du collectif et du futur. Elle parle des cas où nous faisons du mal sans le vouloir et cela me ramène à ce qui est arrivé pendant le mois de mai. Je me mords la lèvre avant de vouloir lui en parler.

-Je pense que je tenterai le dialogue... J’ai fait du mal... A quelqu’un... Je ne le voulais pas... Comme je vous l’ai dit, je ne reste généralement pas longtemps avec les personnes avec qui je sors par peur qu’ils découvrent ce que je suis... Mais, actuellement... Je ne sais pas si on peut dire qu’on est encore ensemble... Mais elle... Elle a compris ce que je suis... Quand elle a dit ce que j’étais... Une louve-garou... Je suis rentrée dans une panique immense... Je n’ai pas fait attention... Et je l’ai blessé... J’ai voulu lui effacer ses souvenirs... Elle a réussi à se dégager. Quand j’ai réalisé ce que je venais de faire... Le mal était fait... Elle saignait d’une blessure à la tête et elle se défendait de moi... Elle... Elle se sentait trahie par ma réaction je pense... Elle a souhaité ne plus me revoir... Ce que mon esprit logique qui a tendance à repousser les gens pour qu’ils ne soient pas avec le monstre a approuvé... Mais... C’est la première pour qui je ressens de tels sentiments... Mon cœur ne peut s’y résoudre. Je tente de réparer mes gestes et qu’elle me pardonne... De recoller ce qu’il reste de nous... Surtout qu’elle savait mais elle voulait quand même de moi malgré tout. Elle m’acceptait comme j’étais... Elle voulait juste que je lui parle...  

Je ravale des larmes aux souvenirs qui m’assaillent. Je me souviens de l’odeur, du sang, mes mains qui tremblent alors que je nettoie le sang d’elle et que je tente de m’excuser, de lui expliquer mon geste et qu’elle me pardonne. Je secoue la tête en soupirant.

-Avant que vous ne vous demandiez pourquoi cela n’est pas remontés... C’est moi qui ai soigné la blessure et je ne pense pas qu’elle soit allée à l’infirmerie. En tout cas, elle ne m’a pas incriminée. Dire que cela était arrivée à cause de moi reviendrait à expliquer que nous nous voyons... Notre... Relation, si je peux le dire ainsi... Est hors des yeux de quiconque. Elle est d’une famille de Sang-purs. Se montrer avec une fille n’est pas vraiment tolérée dans ce milieu... Surtout qu’elle est l’héritière... Nous avons gardé donc tout secret.  Je vous dis cela parce que je sais que vous n’en parlerez pas. Et que si je viens un jour vous voir avec mon cœur brisé.... C’est que je l’aurai perdu pour de bon... Et peut-être vous pourrez m’aider à faire en sorte que cela aille mieux...

J’avais été assez soft avec la psychomage sur mon traitement au sein du Ministère mais elle avait l’image en grand. Elle me répond à nouveau, semblant se concentrer sur un point en particulier. Je l’écoute et cela me réchauffe le cœur de savoir que je suis appréciée par les professeurs. Après tout, ils pourraient avoir une dent contre moi du fait de ma malédiction mais non.  

-Merci de me dire cela. Cela fait du bien à entendre Madame. Je vais tenter de m’ouvrir un peu plus et de voir si je tombe sur des personnes de confiance avec qui je pourrais être moi-même sans me cacher. Je songe aussi à prendre la potion Tue-loup pour avoir un peu plus de contrôle sur moi.

Elle finira ensuite par m’expliquer les différents déclencheurs émotionnels et cela me fait hocher de la tête. Je comprends ce qu’elle veut dire. Je viens me mordre la lèvre avant de soupirer.

-J’ai dû vivre beaucoup de fois en mode survie alors... Et le loup... Il me garde parfois sur la pointe des pieds. Je dois faire attention proche de la pleine lune à mes humeurs et aux interactions avec les autres. On me dirait calme mais j’ai un caractère de dragon en dessous. Cela fume pour sortir et tout dévaster si cela en vient à des extrémités. Le sport m’aide beaucoup à contrôler mon tempérament justement. Je tente néanmoins de ne pas en faire à l’excès.  

Venus Carter & Engel Turner

Lundi 5 Juin 2023, Bureau de Venus Carter

Je m’épanchais alors sur ma dernière entrevue avec Ivy. Cela avait fait mal. Très mal. Surtout à elle. Et psychologiquement, j’avais l’impression d’être devenue tout ce que je détestais. Un monstre et une victime. Dire qu’il m’avait fallu quelques jours pour m’en remettre et garder mon cœur hors des abysses. Il y avait une cassure dedans que j’avais moi-même provoqué. Je me souviens du sang sur mes doigts et coulant sur ma peau. Je lèche la cicatrice de la blessure qu’elle m’a faite à la lèvre. Cela me ramène plus loin, à des moments heureux où nous échangions des baisers doux alors que je la couvrais de mots tendres. Et ma joie à m’introduire dans son dortoir pour y laisser des fleurs, des confiseries et des billets romantiques. Je passais mes économies pour elle dans un sens mais je voulais lui faire plaisir. J’écoute avec attention sa réponse avant de soupirer et de lui répondre lentement.

-J’ai tenté de lui expliquer. De lui expliquer mon passé et pourquoi j’ai réagi ainsi... Mais elle était tellement en colère parce que je l’ai blessé... Et je pensais la perdre à cause de ce côté-là oui. Vous savez ce que cela fait de devoir toujours pousser les gens à partir pour ne pas qu’ils découvrent votre secret ? De ne rien dire sur vous et votre passé parce que, fatalement pour vous, ils ne sont que de passage ? C'est fatiguant... Je voulais cela avec elle aussi mais tout en commençant à l’aimer. Cela me tirait dans deux directions opposées. Elle m’a reproché de jouer les victimes... De ne pas savoir prendre soin de mes traumas et de me cacher derrière... Elle venait de vivre des situations difficiles et cherchait du réconfort... Quelqu’un qui pouvait la soutenir... Je n’ai pas pu faire cela... J’ai été... Toxique pour elle...  

Je ne sais si elle me pardonnera et cela me brise en partie le cœur d’y songer. Je viens essayer de nouvelles larmes. Je l’écoute avant d’hocher la tête.  

-Je vais tenter miss... Mais... Elle m’a demandé de me soigner. D’arrêter d’être ainsi... Je reconnais que je pourrais changer... Mais comment puis-je assumer ce que je suis dans un monde qui rejette sans cesse mes semblables ? Les lois Ombrage sur les loups-garous sont toujours d’actualités... Le simple fait qu’on sache que je suis un loup ferait que l’école serait obligée de me renvoyer.... Je suis encore sous tutelle du Ministère qui pourrait faire de moi ce que bon leurs sembles une fois cela su...La plupart n’était pas pour que je vienne étudier ici... Ce n’est que grâce à l’intervention de la directrice de l’orphelinat et celle de l’école qu’on m’a autorisé à pouvoir accéder à l’éducation sorcière. Je sais que cela va changer avec l’adoption par ma famille... Mais...

Je soupire alors que la fatigue me rattrappe. Je ne fais qu’avoir peur, je ne sais pas comment être autre qu’une victime malgré ce que je pensais. Je ne voulais pas en être une mais je dois le reconnaître. Je la regarde avant d’hocher doucement la tête pour lui dire que je comprends.

-Je ne savais pas que vous étiez dans ma maison avant. Enfin... Notre Maison. Mais cela vous correspond parfaitement. Je n’avais pas réfléchi à cela mais cela fait sens. Et merci de me soutenir.

Je la regarde et je me mords la lèvre avant de passer ma main dans mes cheveux.

-Parlez est une chose... Mais comment je fais pour accepter tout cela ? Pour être plus en paix avec moi-même ? Pour accepter le loup en moi ? Pour accepter aussi l’amour de cette famille et qui m’effraye au plus haut point ? Je ne sais même pas si je ne suis pas trop cassée et brisée pour être... Réparer....  Qu’on puisse m’aider à faire le tri... Je comptais voir l’infirmier pour la potion Tue-loup. C’est une première étape.  Mais ensuite ?  Je doute que vous fassiez des consultations pendant les vacances, vous les avez bien mérités vous aussi après tout !

Je me doutais que je n’étais pas la seule qui avait besoin d’aide dans Poudlard. Beaucoup, comme moi, semblait avoir des traumatismes ou besoin d’aide psychologique. Ne serait-ce que mes camarades impactés par la nuit des Hybrides... Rien que ceux-ci avaient eu du mal à se remettre au quotidien sans craindre que les autres ne les jugent.  

Venus Carter & Engel Turner

Lundi 5 Juin 2023, Bureau de Venus Carter

La dispute avec Ivy m’avait profondément marqué et j’étais donc en train de me dévoiler à Miss Carter. Peut-être que cela me permettra de mieux comprendre et de ne plus faire les erreurs ainsi. Mais il était dur d’être confronter à cela et de reconnaître que j’avais été toxique pour la personne que j’aime. Mais cela me permettra peut-être de repartir de bon pied. Et je m’accrochais au fait qu’elle voudrait peut-être me revoir. Même si, pour le moment, je devais me concentrer sur ma guérison avant tout le reste. J’écoute donc ce qu’elle me dit. Je reconnais effectivement le mauvais concours de circonstances. Elle me dira que je dois continuer à me cacher pour les yeux des gens me je peux me dévoiler à quelques personnes de confiance.  

-Je vois oui... Et je ne voulais pas être aider à ce moment-là. Je n’étais pas prête en tout cas. En ce qui concerne I.. Elle... Je vais la laisser respirer, faire en sorte d’aller mieux pour moi. Et si elle veut revenir à un moment, si notre histoire peut être sauver, nous verrons alors. J’espère en tout cas... Et je vais tenter de me faire des amis d’abord et de voir ce qu’ils pensent des créatures magiques avant de me dévoiler. Cela pourra peut-être m’épargner des peines et des mauvaises surprises. Merci du conseil Madame Carter.  

J’ai failli lâcher son prénom mais j’ai pu me rattraper au même moment. Elle n’aurait voulu que je dise notre relation. Je reviens effacer les larmes de mes joues alors que je prends un mouchoir pour éviter de continuer à renifler. Je me trouve pathétique mais je dois en passer par là pour guérir et aller mieux malheureusement. Un trop plein reste malheureusement possible. J’espère néanmoins de tout cœur que je ne serais pas obliger de me briser le cœur plus en ne voyant pas de signe d’elle. Je ne dois pas en attendre avant les vacances. Peut-être même la rentrée ! Mais cela ira. Je dois garder espoir. J’ai envie de cet avenir avec Ivy même si je me doute que beaucoup seront contre. Même sang-pure, je reste une fille, une bâtarde et une Yaxley. Amara m’a bien dit que cette femme lui était très liée. Elle doit donc détester tout ce qui porte le sang de Corban.  

Nous parlons ensuite du fait que je pouvais aller la voir en cas d’urgence et qu’elle faisait partie de ma maison avant. J’étais dans le doute. Dans l’angoisse. J’avais l’impression d’avancer dans un brouillard épais. Composé de la vérité sur ma famille, de ma malédiction, de ladite famille, de ce que j’ai toujours attendu de moi, des abus et de ce que j’ai fait à la femme que j’aime. Une vie de souffrance et de haine qui devait muter à faire confiance et en amour. Cela allait être difficile mais je ne devais reculer. Je n’étais pas une gryffondor mais j’avais mon propre courage. Une énorme angoisse qui doit redescendre ? C’est limite un euphémisme. Je n’ai jamais été aussi angoissé de toute ma vie. Je perdais ma carapace oui. J’écoute donc le reste de ce qu’elle me dit.

-Vous avez raison... J’ai l’impression de ne plus être protéger par rien. Je me sens plus sensible, à fleur de peau... Et la louve qui s’agite en arrière-fond.... Je n’aurai d’autre choix que de m’isoler des autres un moment. Mais je pense de plus en plus à prendre la potion pour la calmer. Qu’elle comprenne qu’on a plus besoin de se battre et d’être tout le temps en colère contre les autres.  Si tout se passe bien, je serai adoptée par ma famille... Je ne sais pas trop... Est-ce que je vais réussir à m’adapter ? J’ai toujours vécu en orphelinat... Il parait qu’il est souvent impossible de trouver sa place dans une famille quand on est aussi âgée que moi... Est-ce que je ne vais pas tout gâcher ? Les décevoir ?  Est-ce que je vais pouvoir leur faire des câlins sans avoir l’impression d’être étouffer par tant de sentiments ? Comment cela fonctionne une vraie famille ? Je veux dire, à part ce qu’on lit et ce qu’on en imagine ?  

Cela n’était qu’une partie de la foule de questions que je me posais à ce moment en plus des autres.  

-J'ai envie de pleurer et de craquer en permanence là... Et si je le fais en classe ? Ou avec de mauvaises personnes ?

Je ne pouvais pas savoir que je le referais

Venus Carter & Engel Turner

Lundi 5 Juin 2023, Bureau de Venus Carter

Nous étions sur la même longueur d’ondes. J’étais réceptive à ses conseils et à ce qu’elle me disait. Cela était dure de se retrouver sans ma carapace et à nue devant quelqu’un mais je devais passer par là pour être mieux. Je lui explique alors que je compte ouvrir mon cercle social, tenter de faire confiance un peu plus aux gens. Et si les personnes sont de confiances et ont un bon avis sur les créatures magiques, voir pour leur confier mon secret. Elle me dit que mon bien-être doit être la priorité. Cela me fait sourire avec un petit rire amer. Je n’ai jamais appris à m’occuper de moi-même, je laisse passer les autres et leurs besoins avant les miens généralement. Sauf en ce qui concerne mes études. Cela reste le seul sujet sur lequel je reste intransigeante.  

-A part mes étude, je ne fais jamais passer mon bien-être, mes besoins ou juste moi en priorité... Avec tout ce qu’on m’a fait et ce qu’on m’a dit... Le fait que je sois seule... Ma vie est pour moi.... Non importante... Sacrifiable... Je préférais mourir plutôt qu’on touche à ce et ceux que j’aime. Je crois que venir vous voir est la première décision égoïste saine que je prends....

Je parle de décision saine car je pense à ma tentative d’enrôlement dans le mouvement d’Abadonne Grengrass. Cela n’avait rien de bon pour moi. J’aurai pu me mettre dans des situations encore plus horribles que celles où j’ai déjà été présente à y réfléchir. Tout cela parce que j’ai beaucoup trop de haine pour mon propre bien. Mais les trous de mémoire dans mes souvenirs me disent que nous avons dû évoquer des choses qu’elle ne voulait que je garde en mémoire au cas où. Cela n’est pas grave. Je reste ainsi plus sereine. Et j’ai toujours ce doute sur l’attaque de début mai. Cela porte leurs marques.  

Je reviens dans notre conversation. Nous avons parlé d’Ivy mais je sais que je ne peux poursuivre une relation quel que soit avec elle avant d’être un peu mieux dans ma tête et mes sentiments. Je lui parle de la situation avec ma louve, disant bien que cela allait être difficile et que je doive m’isoler un peu le temps qu’elle puisse se calmer. Elle me propose donc des solutions avant que je ne la regarde.  

-Malheureusement, même si je pourrais m’en passer comme là, je serai obligée quand même de m’enfermer. Quand elle prend le contrôle, elle est un danger pour n’importe quel humain qui serait à porter de son odorat. Je crois que je reste en contrôle de notre corps quand je prends la potion. Cela pourrait peut-être être plus simple. Je verrais avec le temps. Mais je veux bien votre potion pour aider à dormir. Je dors plus ou moins bien la plupart du temps parce que je fais en sorte de m’épuiser physiquement et mentalement sinon je fais des cauchemars à répétition, revivant des scènes qui me laissent trempée dans une sueur froide et avec la gorge irritée d’avoir crié dans mon sommeil. Je crois que je sors tous les hurlements de douleurs que je n’ai jamais voulu leur céder. Je préférais serrer les dents plutôt que de leur donner la jouissance de m’entendre avoir mal. Et oui, je dois apprendre à leur laisser ma protection. Cela n’est pas évident et je dois apprendre à leur faire confiance. Pas une confiance aveugle dès le début mais progressive...

Nous évoquons ensuite la famille et le fait que j’ai peur de réussir à trouver ma place. Que je n’arrive pas à comprendre ce qu’est une vraie famille. Elle m’explique alors le concept. Et le fait que je n’aurai pas à lutter pour trouver ma place parce qu’on devrait la faire naturellement pour moi si tout allait bien. J’hochais doucement la tête, lui disant que je comprenais doucement ce qu’elle disait.  

-Je ne connais que mon père et la sœur de ma mère en plus du professeur Yaxley... Je dois rencontrer les autres membres de la famille et être présenter à eux lors de l’enterrement de ma mère.

Une autre épreuve dont je n’ai pas hâte d’y être. Le peu que je connais d’elle... Elle s’est battue et est morte pour moi. J’espère qu’ils vont tous m’accueillir correctement. Même si je sais que celle qui aura certainement le plus de mal sera Aurora Diana. Ma tante. Cela me fait bizarre de me dire que j’ai une tante de quelques mois mon ainée. Mais qui me déteste déjà pour le fait que j’ai de meilleures notes qu’elle et tente de me harceler. La professeure de DFCM et une autre serpentarde m’ont défendu avant que j’ouvre la bouche et j’ai fini de m’expliquer avec elle une autre fois à l’abri des regards. Elle n’a pas apprécié d’être soulevé à 20 cm du sol mais elle a compris mon point de vue et elle a arrêté de me chercher.  

Nous parlons ensuite des gestes d’affections, pour que j’arrête de faire des crises de panique de temps d’affection et d’amour. Elle me dit qu’il faut y aller progressivement. Et que je dois mettre des limites. Elle me donne les explications et je l’écoute attentivement en hochant de la tête avant de souffler.

-J’avais quelqu’un qui avait commencé ce processus avec moi dans un sens. Elle me faisait des câlins à tort et à travers. Je me braquais au début mais j’ai fini par me détendre. Je n’étais pas forcément tout à fait à l’aise mais elle me faisait quand même de courts câlins pour m’habituer au contact. J’ai pu être suffisamment à l’aise ensuite pour les initier et que cela dure mais il n’y avait pas une telle dose... D’amour ? Dedans. C’était une amie. Elle me confiait des choses donc j’ai fini moi aussi par le faire. Je lui ai dit ce que j’étais... Deux semaines plus tard elle demandait un changement d’école. Elle m’a dit que cela n’avait rien à voir... Mais je me suis sentie... Rejetée... Abandonnée... Et c’était il y a deux semaines... Juste avant ma dispute avec celle que j’aime... Disons que j’ai l’impression d’avoir beaucoup régressé du coup....  

Je pleure un peu à nouveau en pensant à elles deux. Je m’essuie doucement les yeux avant de soupirer puis de la regarder à nouveau alors qu’elle continue après que je lui ai signifié que j’avais peur d’être fragile devant les mauvaises personnes. Je souris doucement à sa proposition avant de souffler.

-J’ai l’impression d’avoir une vie de larmes à pleurer Miss Carter... Et je veux bien que vous expliquiez les choses aux professeurs s’il vous plait... Et... C’est peut-être inconvenant de vous demander cela... Mais est-ce que je pourrais vous donner les coordonnées de ma famille ? Surtout de mon père et de ma tante ? Ils se font du sang d’encre et je ne trouve pas les mots pour leurs expliquer sans les heurter.... Je pense que... Vous pourriez leur expliquer un peu... S’il vous plait.  

C’était une idée, les mettre en relation pour qu’elle puisse leur expliquer pourquoi je réagis ainsi et pourquoi je vais avoir besoin de temps à leur contact. Je ferme les yeux et je revois ses yeux bleus haineux sur moi alors qu’il me disait que ma mère n’était qu’une idiote qui n’avait qu’à écarter les cuisses avec l’homme qu’il avait choisi au lieu d’écouter son cœur. Cela a été délectable de lui coller mon poing dans la figure. Mais ça, je ne peux pas lui raconter. Tenons-nous en à la version officielle et non pas à l’officieuse. Cela vaudra mieux pour tout le monde et je pourrais ainsi protéger Amara de tout. Elle a tant fait pour moi. Elle m’a offert une place dans ma famille et les retrouvailles que je n’aurai jamais imaginé. Je ne pourrais jamais la remercier assez.  

Venus Carter & Engel Turner

Lundi 5 Juin 2023, Bureau de Venus Carter

Je trouvais presque normale d’avoir ce genre de comportement qui pouvait pousser jusqu’à ma destruction. Ma vie n’avait que peu d’importance pour moi. J’avais désiré mourir un nombre assez élevé de fois et depuis un jeune âge, appelant la maitresse noire de mes vœux quand on me faisait du mal dans cette cage. J’avais fait quelques tentatives mais toutes ont échouées. Je n’avais pas réessayé depuis longtemps et l’envie m’avait repris avec ce choc. Mais je ne pouvais pas. Plus maintenant alors que certains étaient ravies de me retrouver. Avant, ma mort aurait été presque indifférente, je ne pouvais plus faire cela à présent alors que des gens pourraient la pleurer. Cela serait d’autant plus lâche qu’égoïste. Et je n’étais certainement pas la première chose. Je l’écoute avant de me mordiller la lèvre puis de souffler.

-Je ne connais pas mes limites ni ne les respecte. Je préfère les dépasser. M’en demander toujours plus. Je suis très exigeante avec moi-même. Je ne supporte pas l’échec dans ce que je veux réaliser. C’est une forme de pression aussi non ? Et vivre pour moi ? Je ne sais pas ce que cela est. Je n’ai survécu que dans un but, montrer que je ne suis pas la victime que tout le monde attendait et le monstre qu’on pense. Je vous l’ai dit. Je n’accorde que peu d’importance à ma vie. J’ai eu tellement de fois envie qu’elle finisse... Je ne sais pas véritablement ce que c’est que de vivre et d’aimer cette vie. Mais je ne peux plus être ainsi. Ma mort toucherait des gens... Je ne veux pas leur causer de la douleur.  

Ma colère était une chose ainsi que ma haine. Mais cette part de moi que les gens haïssaient et dont on se servait comme une épée de Damoclès était toujours présente et je l’aimais même si je craignais qu’un jour le loup ne sorte et déchire la gorge de quelqu’un. Certains avaient fait des expériences, d’autres voulaient encore en faire, beaucoup voulaient ma mort parce qu’ils ne voyaient qu’un monstre. Je devais effacer chaque chose de ce qu’on m’a fait, dit et bourrer le crâne avec. Je devais accepter pleinement cette part de moi et vivre avec. J’avais déjà de l’affection pour cette part toujours présente à l’arrière de mon esprit, il suffisait juste de compléter le travail et de vivre en tant que telle au lieu de le dissimuler. Je lui évoque donc que je fais des cauchemars.  

-Oui, j’ai toujours gardé sous contrôle cela... Cela me rendait presque... Malade... Quand je me demandais comment des gens pouvaient trouver plaisir à faire crier de douleur une gosse qui n’avaient rien demandés. Cela s’est arrêté quand l’un à user du sortilège Doloris sur moi, sous forme louve et humaine. J’avais 10 ans... Comment on peut en arriver à user d’un sortilège impardonnable sur une enfant de 10 ans ? Peu importe que sa famille est pu être décimé par des loups, qu’il s’en prenne aux coupables, pas à moi ! Je ne comprends pas comment certains ont juste pu détourner le regard alors que j’étais ensanglantée sur le sol de ma cellule, croyant que la mort finirait par m’en délivrer... Ce sortilège a été la goutte de trop et ils ont mis des sanctions et ont renvoyés des gens... Certains ont tentés à nouveau après mais ils se faisaient prendre... J’étais tranquille ensuite. Mais il faut croire qu’il y a des vices de partout... Malgré ma musculature, mon corps a pris ses premières formes invitantes comme tout adolescente... L’un des gardes puis d’autres qu’il a invité en soudoyant ses collègues venaient pour me toucher, prétextant que cela était juste des contrôles... Ils ne sont allés jusqu’à me violer... Mais plus d’une fois j’ai cru que leurs attouchements allaient dépasser cela quand je les sentais se frotter à moi. Heureusement qu’ils ont été pris aussi... Mes pleines lunes ne sont vraiment sereines que depuis un peu plus d’un an... Mais ce lieu rester chargés de souvenirs négatifs pour moi... Donc je pense, qu’effectivement, mon inconscient travaille quand je dors avec des “et si”...  

Nous parlons ensuite de l’enterrement et je suis d’accord pour venir la voir quand l’enterrement sera passée. Je me doute que mes émotions seront en bordel encore à ce moment-là. J’évoque ensuite la séparation avec Athenais. Elle me pose des questions et je me mords la lèvre avant de souffler.

-Je ne sais pas si elle mentait ou si elle a juste été tout le temps égoïste et que je ne voyais pas que, malgré qu’elle m’apportait de bonnes choses, cela restait une amitié toxique. Enfin, je ne sais si cela est le terme. Elle m’écoutait et me faisait des câlins mais elle m’a souvent dit que cela lui faisait du bien de m’avoir auprès d’elle et que, si elle redevenait célibataire, elle n’hésiterait pas à venir dans mon lit. Sa rupture s’est passée juste avant la nuit des Hybrides. Elle m’a dit qu’entre çà et ma révélation, elle ne pouvait gérer. J’avais des nouvelles quand elle est partie et puis, elle a rencontré quelqu’un là-bas et je n’ai plus rien à présent... Donc oui, je pense qu’elle mentait dans un sens.   

Je lui demande de faire le relais avec ma famille et elle me répond par l’affirmative. Je pense que cela se passera bien et qu’ils comprendront mes réticences sur certaines choses si une professionnelle leur explique mon état. Je ne suis pas... Normale comme la plupart. Un dicton moldu parle de squelettes dans le placard, le mien ressemble à un cimetière. Elle me rassure ensuite sur le fait que cela soit normal de pouvoir ainsi pleurer et sortir ma douleur. Je la regarde quand elle me félicite de tenir encore debout.

-Merci...  

Je repars dans une crise de pleurs et de sanglots. Mais cela est un soulagement pour moi d’avoir quelqu’un qui m’écoute, me comprend et qui ne me juge pas. Au contraire, elle me donne son aide et cela est précieux pour moi. J’accumulais depuis tellement de temps. J'avais monté des murs de plus en plus haut autour de ma douleur et cela ne faisait que grimper jusqu’à ressembler à un château de cartes. Celui-ci était dorénavant balayé et je ne pouvais pas faire autrement que de faire face à tout cela pour en ressortir à neuf. Plus de douleurs, plus de haine ou de colère, plus l’impression d’avoir cet étau de tristesse qui oppresse ma gorge avec les cris qui veulent sortir. Je devais tout vomir et expulser de mon être pour renaitre tel un phénix de ses cendres. J’avais confiance et je ne serai plus seule.  

Venus Carter & Engel Turner

Lundi 5 Juin 2023, Bureau de Venus Carter

Je lui raconte alors le fait que je n’accordais avant peu de poids à ma vie ni importance avant. Même si je voulais avancer maintenant, cela pouvait être dure quand on avait cette habitude-là déjà depuis longtemps. Mais elle me rassura d’une certaine manière. Elle me dit que cela est une grande avancée. Cela me fait sourire malgré les larmes qui menacent de recouler et qui perlent de mes yeux.

-C’est comme entraîner son cerveau à savoir étudier ou à ne pas crier la douleur n’est-ce pas ? Je pense que j’y arriverai... Il me faudra juste un long moment pour comprendre que ma vie n’est pas si futile ou nuisible comme on me l’a fait croire. Mais je veux dépasser cela... Je veux tout détruire... Pour mieux me rebâtir.  

Je lui raconte alors ce que j’ai vécu, les tortures et les attouchements. Je sais que cela pourrait la remuer mais je sais aussi qu’elle doit rester objective pour pouvoir m’aider. Je me demandais aussi parfois comment j’avais tenu. Mais j’étais têtue et j’avais voulu rester debout quoiqu’il en coute, même ma santé mentale et mon âme. Mais cela était révolue maintenant. Je n’avais plus besoin de faire cela donc je pouvais déconstruire ce système, évacuer mes traumas pour mieux me reconstruire ainsi. Je n’avais survécu que pour détruire. Je devais vivre pour construire un avenir pour moi et les miens. Que jamais plus personne ne vive ce que j’avais vécu. Cela allait certainement demander du travail mais cette chose ne me faisait pas peur. Après tout, j’étais une Poufsouffle. Nous étions reconnus pour cela.  

-Ils font en sorte de blâmer les victimes en s’attribuant le beau rôle... Mais ce n’est ainsi que cela doit fonctionner. C’est le bourreau qui devrait avoir honte et se repentir... Je me suis toujours méfié à cause de cela... Je ne suis pas un objet dont on dispose... Mais je suis une sang-pure... n’est-ce pas la même chose aux vues des coutumes de ce monde ? Les filles des familles ne sont-elles pas là pour conclure des alliances et servir juste à reproduire une lignée ? Je ne sais pas ce qu’ils attendent de moi pour le moment. Nous avons parlé de beaucoup de choses mais c’était plus en termes de mon adoption et des funérailles...  Le reste devra être discuter... Je ne leur cacherai rien... Ni ma malédiction, même s’ils sont déjà au courant... Ni le fait que je suis bi même si je sais que cela est mal vue par cette société... Je ne veux pas changer mon état d’esprit et refaire peau neuve pour être façonner dans une nouvelle chose qui ne me correspondrait pas et où je perdrais mes valeurs...  

Nous évoquons maintenant le cas d’Athenais et la psychomage a un avis bien tranché là-dessus. Je l’écoute avec attention, me rendant compte, qu’effectivement, j’avais cru à une amitié qui n’était pas forcément bonne pour moi.  

-Je n’ai jamais véritablement eu d’amis... Mais je crois comprendre ce que vous voulez dire... J’avais eu... Un béguin d’ado pour elle... Mais cela m’était passé... J’avais été sincère... Je pense qu’elle a profité de cela pour son avantage...  Je vais tenter de me trouver de vrais amis maintenant... Qui m’acceptent comme je suis, en attendant rien de moi. Je ne sais pas trop comment faire cela... A moins que je n’aie rien à faire ? J’ai lu des livres où beaucoup de relations sincères commençaient par un lien naturel entre deux. Une discussion ou un intérêt commun déclenchant cela. Est-ce le même pour l’amitié ? Comme pour l’amour ? Je veux dire... La demoiselle que j’aime... Cela a démarré simplement par un affrontement verbal amical avant qu’elle ne m’aide pour comprendre une matière et je le lui ai rendu... Je... Je ne pense pas qu’elle attendait quelque chose de moi à part ma présence. Même si je lui faisais des cadeaux de temps à autres ou que je lui laissais des messages... Est-ce comme cela qu’on peut penser qu’une relation est saine ?  

J’avais encore tellement de questions mais je savais aussi qu’elle était occupée. Je soupire alors que je me remets à pleurer. J’ai tellement à sortir. Je me sens parfois tellement sale en repensant à mon passée. Je viens doucement prendre son mouchoir et essuyer avant de soupirer doucement.

-Merci miss Carter... Vous me parliez de potions ? Dois-je repasser les prendre ? Est-ce que vous auriez un conseil sur quoi faire en ce moment ? Sur quoi dois-je me concentrer ? Je me sens complétement perdue... Je me rends compte que cela sera long... En repensant à mon passé... C’est comme si j’étais recouverte d’une crasse immonde que j’ai envie d’éliminer sous une douche bien chaude jusqu’à ce qu’il n’y soit plus la moindre trace... Je ne sais même pas si cela fait sens... Ou si je suis juste entrain de craquer pour devenir folle...

Je tente de me comprendre mais cela est parfois difficile. Surtout quand on embouteille tellement de sentiments depuis si longtemps, les recouvrant d’un tas de terre pour ne plus y penser et ne garder que la rage, l’envie d’avoir la tête haute et de se relever même quand on nous met à terre. Est-ce que je me rends compte que je pourrais aller loin une fois apaisée de mes démons ? Non. Tout comme je ne pense pas pouvoir les chasser mais simplement arrêter qu’ils me tourmentent pour envie avoir la paix dans mon âme, mon corps et nos esprits.  

Venus Carter & Engel Turner

Lundi 5 Juin 2023, Bureau de Venus Carter

J’étais fatiguée. Je libérais mes émotions et cela m’épuisait d’autant plus physiquement que psychologiquement. Mais cela me fait du bien. Je me sens déjà moins oppressée que quand j’étais venue. Moins en panique. Je me sentais comprise. Mon loup se calmait aussi. Nous nous apaisions. Elle m’avait fait prendre conscience que mes ressentis ainsi que ma vie étaient importants. Elle m’encourageait donc dans cette voie et je viens doucement à la regarder avec un sourire reconnaissant.

-Merci de cela Miss Carter.

Je lui explique alors mon problème concernant mon nouveau statut sang-pure ainsi que le fait que je ne compte pas rentrer forcément dans leurs cases ni cacher ce que je suis. Je ne compte pas changer pour eux ce que je suis. M’adapter et faire des efforts, ok, mais je n’adopterai pas des choses qui sont contraire à ce que je pense et à mes valeurs. Elle me confirme alors ce que je crains, à savoir que je ne corresponds pas aux bonnes cases selon leur standards. Mais que cela n’était pas grave, bien au contraire. J’hoche doucement la tête à cela avant de souffler.

-Je pense que cela sera à rediscuter effectivement, surtout une fois que j’aurai vu avec ma famille ce qu’ils veulent faire après que nous ayons discuter de ma situation. Merci de prendre en compte cela.

Nous passons ensuite sur les amitiés et elle vient donc me répondre ce que je soupçonnais. Mais, de ce qu’elle m’explique, cela sera compliquée parfois. Il va falloir que je comprenne comment cela fonctionne. Mais je dois me sentir à l’aise avec la personne qui sera en face de moi. Et ne pas insister si la personne ne revient pas. Elle me dit qu’il faut communiquer et ne pas hésiter là-dessus ni à faire des petites intentions. Je le fais déjà avec Ivy même si je ne suis pas sûre que cela fonctionne. J’entends aussi que si elle ne respecte mes limites, cela n’est pas bon.

-Il vaut mieux partir alors plutôt que de me faire mal. Cela a l’air... compliqué sans trop l’être. Je verrais ce que cela donnera si j’arrive à avoir un ami ou si la personne que j’aime me pardonne. Même si cela me parait... Compliquée... Et si elle a peur de moi ? Je pense que si cela est le cas... Je la laisserai partir. Elle ne sera pas heureuse avec moi si elle a peur...

Nous évoquons alors la potion et je la vois se diriger vers l’armoire avant de prendre une potion qu’elle posa devant moi. Je viens doucement la récupérer et je la glisse dans mon sac avec précaution pour qu’elle ne se casse pas. Elle me répond alors sur mon impression de saleté. Elle me donne raison sur le fait que je ne suis pas folle mais que cela a quelque chose de symbolique et elle développe alors à ce niveau-là. Je comprends ce qu’elle veut dire au niveau de la symbolique. Je penche néanmoins la tête.

-Mais comment vais-je pouvoir la purifier ? En vous parlant c’est sûr mais ai-je d’autres possibilités ? Et oui. Je comprends que quand je ne me sentirais plus sale, cela voudra dire que je suis sur le bon chemin.

Je regarde l’heure et je vois que je suis là depuis un bon moment. Je viens doucement réunir mes affaires avant de souffler.

-Je vais peut-être vous laisser miss Carter. Cela m’a fait du bien de venir vous voir et de discuter avec vous.... Comment voulez-vous que nous procédions ensuite ? Je n’ai jamais été chez le psychomage, surtout moins régulièrement. Enfin... Je suis beaucoup dans le flou à ce niveau-là. Dois-je venir vous voir lors de grands épisodes comme celui-ci ? Ou lors de choses importantes comme l’enterrement ? Ou au contraire est-ce que cela doit être régulier ? Comment cela va-t-il se passer pour les vacances ? et si je refais des crises de panique ? Je suis désolée de vous déranger avec tout cela...

Mais je me pose ses questions maintenant que mon esprit est plus calme et ne crie plus à la douleur et à la vengeance. Ma crise de panique est loin dans mon esprit mais pas tellement que cela si nous regardons bien.