La nuit du jeudi 4 mai avait pourtant commencé comme d'habitude. Tous les élèves étaient rentrés dans leur dortoir respectif. Le calme régnait sur Poudlard et tous les occupants du chateaux commençaient à s'endormir quand un cri strident réveilla la tour de Gryffondor. Un cri suivis d'autres, provenant des autres dortoirs mais aussi des couloirs du chateau.
Que se passait-il ?
Il ne fallut pas longtemps pour tous de comprendre ce qu'il se passait.

Personne ne comprenait pourquoi. Personne ne savait comment. Pourtant, les hybrides se rebellaient. Professeurs, élèves, personnel... Tous les hybrides connus se sont soudainement enragés, comme pris d'une violente colère, tous se sont mis à exploser, les uns après les autres, s'en prenant à ceux qui leur était proche, physiquement comme dans leurs relations.

Que faut-il pour les arrêter ?
La Direction cherche encore et tente de le faire au plus vite.

Mais en attendant... Tous les élèves sont priés de se rendre dans la Grande Salle où leurs préfets et responsables de dortoir devront s'assurer de leur présence et de leur sécurité avec l'aide de leur Directeur de maison.

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Instinctivement, je m'étais étroitement blottie contre lui. Je ne sursautais plus lorsqu'il arrivait, souvent au milieu de la nuit. Parfois je veillais, parfois non, emportée par la fatigue. Mes journées étaient terriblement lourdes après tout. Et ce soir là fut l'un des rares soirs où je m'endormis a peine la tête sur l'oreiller. Inconsciemment, j'avais sans doute reconnu sa façon de se glisser prêt de moi, délicatement, précautionneusement et je dormais toujours sans rêve lorsque j'étais nichée entre ses bras.

Mais pas cette nuit. Pas lorsque sa façon de bouger m'alerta, me tirant de mon sommeil pour finir par ouvrir des yeux inquiets. Parce que lui l'était. En tendant l'oreille, je pouvais entendre des cris et des hurlements. Les craquements du bois qui se brise. Je hochais la tête lorsqu'il me fit signe qu'il allait voir ce qu'il se passait, retenant mes mains de l'agripper fermement pour ne pas qu'il disparaisse de ma vue. Le cœur battant sourdement a mes oreilles, j'attendis. J'attendis qu'il revienne et ce temps me paru particulièrement long alors qu'en réalité cela n'avait duré que quelques minutes tout au plus. Lorsqu'il revint, son regard était sombre, inquiet mais aussi animé d'une urgence que je ne comprenais pas. Les clameurs extérieures prenaient de l'ampleur et, lorsqu'il me tendit une main, je me jetais presque dessus, glissant sans hésitation mes doigts tremblants entre les siens. En moi, l'angoisse montait, l'ignorance de ce qu'il se passait n'aidait pas non plus mais je n'osais rien demander a Min-Ho.

Puis nous avons quitté la chambre pour plonger en plein chaos, en plein enfer. Les cris. Les hurlements. Tout cela me vrillait mes oreilles. Je sentais quelque chose sur le point d'exploser ou peut être étions nous déjà au cœur de cette explosion. Déboussolée, je broyais presque la main du sorcier entre mes doigts, mon autre main venant froisser le tissu de ma sage tenue de nuit au niveau de la poitrine. L'angoisse, le stress, la peur, tous ses sentiments dont je ne connaissais que trop bien le goût. Mes yeux ne quittaient pas son dos, faisant un effort de volonté pour ne pas voir ce qu'il se passait autour de moi. Je sursautais a chaque son, surtout ceux trop proche. Je me mordis la lèvre jusqu'au sang lorsqu'une inévitable douleur explosa dans ma poitrine et qu'il me protégea d'un danger que je ne voulais absolument pas voir.

Rapidement, ils nous fit sortir du dortoir et trouva un petit renfoncement où nous nous réfugiâmes. Essoufflée, déboussolée, je faisais mon possible pour faire refluer la vague noire de panique qui me menaçait, pour éteindre la fleur de souffrance qui s'étalait lentement dans ma chair, en parcourant les veines. Je me connaissais bien, du moins, je le croyais mais...je n'avais jamais été confrontée a un tel déchaînement de brutalité. Tout autour de nous n'était que chaos, des élèves couraient dans tous les sens, poussant des cris dont je n'arrivais pas a comprendre les mots tant mon cœur tambourinait dans mes oreilles. Je lâchais la main de Min-Ho pour venir enlacer sa taille et cacher mon visage dans sa poitrine, inspirant profondément son parfum bien a lui, le laissant libre de ses mains pour qu'il envoie ses sorts. « Ca va aller...Ca va aller... » mais qui tentais je de convaincre ? Moi ou lui ?  

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Le sommeil a tardé à venir. Est-ce si étonnant alors que demain soir, ce sera une nouvelle pleine lune ? Malgré tout, les potions font leur petit effet et je finis par sombrer. Pas pour longtemps malheureusement, alors que j'émerge de mon lourd et artificiel sommeil, sans comprendre pourquoi, dans un premier temps. Je tends l'oreille, mais je n'entends rien. Je me retourne dans le lit, agacé. Mais agité aussi. Et cette agitation, elle ne vient pas de moi. Elle vient... de l'autre. A l'approche de la pleine lune, il est plus présent, à l'affût et il sent des choses qui m'échappent. Malgré le travail de mon frère, ses onguents, ses potions, je ne suis plus tout à fait moi-même quand la pleine lune approche. Je soupire et me redresse. Et je capte enfin des bruits dans le couloir. Des bruits de courses, des chuchotements étouffés. « Min-Ho ? » Je me lève et me rends compte qu'il n'est plus là. Mais je le savais déjà finalement... Il a du partir rejoindre Eshani. Mais alors que se passe-t-il ? J'enfile un jean et un pull, ainsi qu'une paire de baskets pour jeter un œil en dehors de la chambre. Je vois des élèves courir. « Qu'est-ce qu'il se passe ? » Un élève me répond en courant : « Il faut aller dans la Grande Salle, y'a des élèves devenus fous. »

Étonné, j'hésite, mais suis le mouvement. Cette agitation impacte mon humeur et j'ai des difficultés à rester tranquille. Et puis, je reçois un message de Min-Ho. La tour d'astronomie... Je fronce les sourcils, surpris. Enfin, je sais que c'est leur petit lieu de retrouvailles, mais pourquoi est-ce qu'ils ne vont pas dans la salle commune au juste ? Il y a quelque chose qui m'échappe concernant Eshani, j'en ai la certitude, par plusieurs petits détails qui m'alarment, mais que je décide d'ignorer, parce que Min-Ho me l'a demandé. Je me sépare alors des autres élèves pour me rendre au lieu de rendez-vous. Est-ce que c'est vraiment le moment de vouloir s'isoler avec sa copine, franchement ? Je ne le comprends pas.

Je finis par retrouver le couple et empoigne Min-Ho, la colère sous-jacente dans mon attitude. L'adrénaline si proche de la pleine lune est vraiment malencontreuse. « Je peux savoir pourquoi la tour et pas la salle comme demandé ? » Puis mon regard épingle Eshani. Encore cette impression tenace que quelque chose ne va pas avec elle. Je peux sentir qu'elle est terrifiée. Mais c'est normal alors que c'est le chaos dans Poudlard... Alors pourquoi est-ce que le loup me pousse à m'éloigner d'elle au juste ? Comme si le danger n'était pas que du fait des autres élèves. Mais du sien.

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Le nez enfoui contre sa poitrine, je hoche la tête. Dans ce marasme, dans cette tempête, il est le roc qui me tient a flot. Je m'en veux, quelque part, de cette faiblesse, mais je ne suis pas assez arrogante pour croire pouvoir m'en passer. Je sais ce qui dort en moi et qu'importe la fierté ou l'orgueil je suis vulnérable, beaucoup trop et il serait dangereux de me surestimer. Avoir besoin de lui, là maintenant, était peut être une faiblesse, mais je m'en fichais, je l'acceptais, si cela me permettait de garder la main mise sur le monstre qui s'évertuait a vouloir m'échapper.

La douleur s'intensifie, comme si il était en colère que je ne me laisse pas avaler par la peur et l'angoisse. Mais je ne le pouvais pas. Je ne le pouvais tout simplement pas. Dans cette école, il y avait des gens auquel je tenais, que j'aimais assez pour m'interdire de les mettre en danger. Il y avait lui... Puis, il se remet en mouvement et je le suis, me faisant aussi petite que possible. Il lui ai sans doute difficile d'avancer tout en me protégeant alors je rase le mur, ne regarde que lui, serre les dents jusqu'à les briser pour supporter la douleur. Ma chair était une cage, mon âme en était la clef. Ni l'un ni l'autre ne devait céder et pourtant...

Je sursaute lorsqu'une ombre nous approche, que des doigts agrippèrent Min-Ho. Non ! J'avance déjà une main pour chasser celle qui le tire loin de moi et il me faut deux battements de paupières pour discerner les traits de Hyun-Su au travers de l'ombre. Je hoquetai devant la fureur latente qui couvait sous son regard et mes doigts s'accrochèrent fortement au t-shirt de Min-Ho. Hyun-Su ne savait pas...et il ne devait pas savoir. Amos avait déjà fait preuve de générosité concernant Min-Ho, si Hyun-Su était impliqué...Non je ne préférais pas savoir. J'entends les voix, j'entends les mots qu'ils échangèrent. Je capte le regard insondable mais aussi froidement analytique de l’aîné. Je déglutis malgré ma gorge qui ne cesse de se resserrer. J'ai peur. J'ai peur et je sais que c'est ma pire ennemie. « Je... » couinais je avant de fermer un instant les yeux, tentant de trouver mes mots. C'est difficile, mon esprit est hanté par les bruits, les cris, il me bombardait d'image que je voulais oublier, les griffes du monstre en moi ne cessaient de labourer ma chair. « Je...réagis mal a la violence...je... » Je toussais, cherchant a dégager la boule qui me coinçait les cordes vocales. Ma voix n'est qu'un filet... « Je dois être isolée c'est...Min-Ho le sait et sait comment faire...Il ne désobéit pas. » Je ne sais pas si je fais bien de parler, j'en sais rien et j'ai du mal a m'imprégner du calme qui règne dans la Tour. Mes oreilles raisonnent encore et j'ai si mal.

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Mon regard est noir et ma poigne ferme. Même si Min-Ho essaie de calmer le jeu, je sens l'agitation de l'animal qui sommeil en moi et qui sent le danger. Sauf qu'il me hurle que le danger n'est pas celui que je viens de fuir... Mais celui que je viens de rejoindre. Et si il n'émane pas de mon frère... C'est elle qui a toutes mes attentions désormais. Cette femme dont l'odeur me donne envie de grogner. Celle qui a alerté le loup quand Min-Ho a commis l'erreur de se servir de son odeur pour m'apprendre à les trier et les reconnaître. Et malheureusement, je connais la sienne. Il me demande pourtant de lui faire encore confiance pour... quelques mois ? Je tique naturellement. Pourquoi quelques mois ? Qu'est-ce que cache Eshani au juste ? Je me raidis quand il évoque notre... position, connue du corps enseignant. Si je connais bien la mienne, j'ignore celle de la femme que Min-Ho a décidé de garder dans son ombre. Je sais que ses paroles ne sont pas anodines. Si je suis un Loup-Garou... Qu'est-elle, alors que Min-Ho se fait gardien de nos secrets ?

Encore une fois, il me demande de lui faire simplement confiance. Aveuglément donc. Et de le relâcher. Je prends conscience avec un temps de retard que je le serre bien trop fort en effet, sous le coup de l'énervement, de l'excitation et de la lune qui est presque ronde. Je le relâche alors et recule, mais vrille mon regard sur la jeune femme quand elle prend timidement la parole, nullement dupe de ce qu'elle essaie de cacher, trop d'indices me mettent la puce à l'oreille : « Je ne sais pas ce que tu caches Eshani... » Je marque une pause et ferme les yeux pour me forcer à me détendre. Je suis rarement pris de colère. Min-Ho le sait. Comme il sait pourquoi mes réactions m'échappent en ce moment. Je me tourne vers mon frère et murmure dans notre langue natale : « J'espère que tu sais ce que tu fais. Parce que je sens que le danger que j'ai fui est moindre que celui qu'il y a ici. Pourquoi m'as-tu demandé de vous rejoindre dans ce cas ? Je ne me satisferais pas longtemps de ton silence, tu le sais. » Puis, je regarde la jeune femme qui l'accompagne. « Encore une fois, désolé si je t'ai effrayé. » Il semblerait que ce soit récurrent. Mais c'est presque épidermique là. « Vous savez ce qu'il se passe ? » Je me suis encore reculé et appuyé contre la rambarde, regardant en bas, aux aguets, tendu.

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