Ma jeunesse est une période difficile de ma vie, ayant toujours vécu seul avec un père dominateur et agressif qui ne voyait en moi que son défouloir. Une mère ? Oui j’en avais eu une bien entendu, mais quand j’étais jeune tout ce que je savais d’elle c’étaient les paroles d’un géniteur qui avait autant de délicatesse qu’un grapcorne. C’est-à-dire « Elle est morte cette pute ». J’aurai aimé malgré tout en savoir plus sur ma mère, qui elle était, ce qu’elle aimait, ce qu’elle faisait, mais à chaque fois que je tentais d’apprendre quelque chose, ça se finissait mal, très mal. Et une des passions de mon père était de me bruler le dos pour me punir. Il prenait le temps de rendre la pointe de sa baguette incandescente pour ensuite presser sur mon dos et faire crépiter ma chair. Laissant des marques que je porte toujours sur mon dos. Oh je vous entends dire déjà que c’est horrible, inhumain, et pourtant ce n’est pas le pire qu’il avait fait. Pour vous dire, un jour j’avais osé fouiller dans ses affaires pour trouver des réponses à mes questions sur ma mère…  Oui je suis borné et surtout quand je décide de vouloir quelque chose, je n’abandonne pas… Et mon géniteur m’était tombé dessus à ce moment-là. Considérant que je n’apprenais pas la leçon de ses punitions, il avait décidé d’utiliser Endoloris sur moi, alors que je n’étais encore qu’un gamin qui commençait à peine ses études à Poudlard. Autant dire que j’avais le plaisir d’avoir une enfance faite pour me conduire vers un bel avenir de connard… Si vous voyez ce que je veux dire. Surtout que comme il aimait se lamenter sur son sort, qu’il ne faisait pas grands efforts, qu’il avait tendance à perdre ses emplois, et bien il vendait des objets de la maison pour obtenir quelques galions. Genre mon lit, considérant que je pouvais me contenter du sol et d’un drap vu que de toute façon je passais la majorité de l’année à Poudlard. Il lui était aussi arrivé de vendre mes livres de cours, ou du matériel scolaire, ce qui m’avait poussé à devoir en voler par la suite.

Je pourrai vous parler aussi de mes années à Poudlard, mais si vous avez pris le temps de lire mon mental, vous avez déjà une parfaite idée de comment ça s’était passé. Des cours où je pouvais me montrer brillant, la formation d’une petite bande de petites frappes qui brutalisait certains élèves pour choper quelques galions, jouer le coq rebelle et n’en faire qu’à ma tête,  manquer de respect à un professeur, ou deux, ou trois, juste pour montrer que même si j’étais un gamin, je n’avais pas peur d’eux. En même temps, difficile de faire régner la discipline quand vous ne pouvez pas faire pire qu’un géniteur qui me punirait même si j’étais l’élève le plus exemplaire au monde car il ressentait le besoin de se défouler. Bien entendu, il était arrivé qu’un professeur avait remarqué mes blessures, mais j’avais tout de suite tourné ça en « duel de magie » qui avait mal tourné. Non pas pour défendre mon géniteur ou le protéger, mais parce que je n’avais pas envie de jouer avec le destin et voir si il pouvait exister pire. Puis malgré tout, ce père m’avait appris certaines choses utiles… Vous pensez que mes magouilles je les tenais d’où ? Combien de fois m’avait-il utilisé pour arrondir ses fins de mois, m’utilisant pour faire le guet, m’envoyant livrer des trucs louches dans l’Allée des Embrumes, … Et je vous passe les fois où il m’avait blessé, appelé au secours pour faire croire qu’une personne m’avait agressé et en profiter pour détrousser ceux qui faisaient attention à mon état. Finalement, c’était une « école » comme une autre, qui m’apprenait plus que la magie, et qui m’apprenait que la magie permettait encore plus de manipuler les moldus.

Les années passèrent lentement, gardant rarement longtemps des amis, devenant rapidement le cas désespéré aux yeux de mes professeurs. Et pourtant le Serpentard que j’étais arrivait à s’en sortir chaque année. Et même si j’étais vraiment un abruti digne de ce nom, j’avais aussi connu un moment où tout avait changé dans ma vie. Vous savez, quand vous êtes un jeune con il suffit dès fois qu’une seule rencontre pour vous ouvrir les yeux sur un autre monde. C’était l’effet Leah Warren. Je l’avais rencontré à Poudlard et même si au début je n’avais jamais fait attention à elle, un jour tout avait changé… Je ne sais pas dire si c’était son regard, son sourire, son contact… Mais elle possédait cette magie unique de chasser les ténèbres de mon esprit. C’était comme si j’avais vécu sous l’orage toute ma vie et que d’un coup elle avait apporté le soleil. Je crois que je pourrais vous écrier des lignes de choses totalement nian-nian pour vous décrire simplement que d’un revers de la main cette femme savait m’amadouer et me rendre meilleur. D’ailleurs pendant cette période de ma vie j’avais repris mes études plus sérieusement, j’avais arrêté mes conneries, et je m’étais même mis à encaisser mon géniteur sans le provoquer en retour. Quelque part, c’est grâce à elle que j’avais obtenu mes BUSE, car sans elle j’aurais surement abandonné, où simplement échoué à force de faire n’importe quoi de ma vie.

A peine les études terminées, j’avais décidé de trouver un travail provisoire rapidement pour pouvoir vivre de mes propres moyens et surtout pouvoir vivre sans devoir quoi que ce soit d’autres à mon géniteur, pouvant ainsi me consacrer à ma relation avec Leah. Car oui, l’amour était si présent que nous nous étions mariés… Surement trop jeune d’ailleurs… J’avais su trouver un travail comme Barman dans le Chemin de Traverse et commencer cette vie avec elle. Une chose en entrainant une autre, un heureux évènement arriva. Kathleen, la prunelle de mes yeux, ma seule véritable réussite dans ma vie. Je crois que si la vie avait été simple, j’aurais tout donné pour elle et nous aurions vécu heureux. Certes pas dans la richesse mais heureux.

Sauf que voilà, un soir alors que je nettoyais le bar, j’avais reçu la visite d’un sorcier qui s’occupait d’affaires de droit international. Il était venu me dire que je devais me rendre en Amérique et vous ne devinerez jamais pourquoi… Il était venu m’apporter une lettre de ma défunte mère qui venait de mourir. Oui, vous savez la « pute morte » de mon enfance venait de mourir récemment. La lettre était accompagnée d’informations au sujet de ma mère, de mon géniteur, de leur relation, d’une adresse en Amérique où elle avait vécu après avoir pris la fuite ainsi que de sa baguette. Elle parlait dans cette lettre de ses regrets de m’avoir abandonné, mais qu’elle devait fuir et ne pouvait pas prendre le risque de m’emmener, que ça aurait pu la ralentir. Elle me parlait d’affaires dans lesquelles mon géniteur étaient mêlés, d’une liste de « crimes » qu’elle avait gardé tout ce temps pour elle, de la peur qu’elle n’avait jamais cessé de vivre en elle tout le temps qu’elle avait vécu en Angleterre.

Un homme raisonnable aurait dû prévenir les autorités, donner cette lettre, et laisser faire la justice pour s’occuper de sa famille de son côté. Mais voilà, je n’étais pas un homme raisonnable. J’étais parti confronter mon géniteur, voulant des explications, pensant être devenu assez « grand » pour m’opposer à lui. Et ça avait très mal tourné, dispute, bagarre, violence et ma défaite. Je ne pourrai plus vous décrire la scène, mais je me souviens encore parfaitement de la douleur et de ses paroles. Il allait me faire un cadeau, parce que j’étais son fils, celui de disparaitre et de ne jamais revenir. Il avait même pris le temps de murmurer que si j’insistais, que si il me revoyait, il s’occuperait de Kathleen et Leah.

J’aurais pu tenter de me battre encore, de faire confiance aux autorités, mais je repensais à la lettre de cette mère défunte, aux mots décrivant les crimes du géniteur. J’étais sorti de chez lui en rampant et finalement disparaitre. Je n’étais pas retourné chez moi, juste regarder la lumière de la fenêtre de la chambre de ma fille avant de partir, le cœur brisé. J’avais honte, honte d’avoir perdu, d’être si faible, de les abandonner, mais c’était peut-être la seule façon de les protéger. Quittant l’Angleterre j’avais décidé de me rendre du coup en Amérique pour retrouver les traces de ma mère, profitant des informations que j’avais eu, espérant peut-être trouver de la famille. Mais honnêtement, il n’y avait rien, elle avait fini sa vie seule et loin de tous. J’avais juste retrouvé les traces d’un médicomage qui avait veillé sur elle et expliqué qu’elle était morte de vieilles blessures dont elle s’était jamais remise.

A aucun instant je n’avais retrouvé le bonheur, vivant chaque jour avec le regret, la peine. Je survivais en Amérique comme je pouvais, de petits boulots sans grands intérêts. Vous savez le genre style « sorcier à tout faire ». Ma situation n’étant pas très « légales », je ne pouvais pas non plus trouver un véritable travail, ce qui n’aidait pas. On peut dire que ma vie était plus celle d’un voyou trainant dans des trucs louches. Je n’ai pas grand-chose à vous compter sur cette période car il n’y avait rien. Pas d’amantes, pas de rencontres intéressantes, c’était juste de la survie. Je m’arrangeais juste de temps en temps pour avoir un journal britannique, magique bien entendu. Je surveillais de ne pas y voir le nom de ma femme ou de ma fille dans un fait divers ou une rubrique nécrologique. Et ça dura jusqu’au début des l’année 2020, celle qui fut marqué par le décès de mon géniteur. Mort dans une forme de règlement de compte dans l’Allée des Embrumes. Je dois dire que je m’en foutais de savoir le comment du pourquoi, il était mort et j’étais libre. Libre de revenir en Angleterre, de retrouver ma famille. Je savais que ce n’était pas gagné, surtout que je ne pouvais pas avouer réellement ce qu’il s’était passé. Déjà que je n’avais jamais été très causant sur ma vie avec mon géniteur, ne voulant pas que Leah ait pitié, alors lui dire pourquoi j’étais parti ? Non, je devais assumer d’être un faible qui n’avait pas eu la force d’être la pour eux, car c’était finalement le cas.

Rentrant après toutes ces année en Angleterre, j’avais supplié Leah de me reprendre, de me donner une nouvelle chance. Que je serais là pour elle et pour notre fille. Et j’étais réellement sincère, me lançant directement dans la recherche d’un travail. Sauf que bah… vous savez des années dans l’illégalité en Amérique, ça n’aidait pas à justifier une forme d’expérience professionnelle. Je passais au mieux pour quelqu’un qui avait rien foutu de sa vie. Les dettes s’accumulant, j’avais décidé de reprendre les combines pour faire rentrer de l’argent. Ne serait-ce que le temps de trouver un véritable travail, et j’avais commencé à faire une petite bande pour organiser quelques cambriolages chez les Moldus. Il y avait toujours moyen de trouver des objets de valeurs pour le monde magique et c’était surtout moins risqué que de voler des sorciers.  Sauf qu’un soir, un des cambriolages se passa mal, des moldus nous tomba dessus pendant le crime et l’un d’entre eux avait décidé de jouer au héros, ne s’imaginant pas qu’il était face à des sorciers. Sur la panique, j’avais sorti ma baguette, usant d’Endoloris sur cet homme pour le mettre à terre, pensant le calmer. Mais je n’avais pas maitrisé la situation, j’avais paniqué et une part de moi voulait lui faire du mal, voulait l’empêcher de m’attirer des ennuis, et l’intensité du sort avait été tel que le moldu en perdit la vie.

Tout aurait pu s’arrêter là, de toute façon comment des moldus pourrait expliquer ce qu’il s’était passé ? Sauf que voilà, un des membres du petit groupe que j’avais formé avait décidé de me balancer. Préférant s’assurer de ne pas avoir plus d’ennuis et pensant ainsi s’assurer une certaine tranquillité. Ainsi, peu avant mon premier Noël en famille, je me fis arrêter chez moi, devant Leah et Kathleen. Jugé, condamné et envoyé à Azkaban, j’étais ainsi condamné à perdre à nouveau ma famille, par ma faute une nouvelle fois, par mon incompétence, mon incapacité à gérer la situation. Et pourtant une opportunité allait s’offrir à moi, de nouvelles rencontres, des personnes partageant avec moi la vision d’une mage appelée Abadone. Ils arrivèrent à me convaincre de la grandeur du projet, mais aussi car ils étaient ma seule chance de m’en sortir. Très rapidement les choses s’enchainèrent, un avocat que je n’aurais jamais pu me payer fit son apparition, prit ma défense et me fit libérer. Pas besoin de vous dire que j’avais une dette envers les Néo-mangemorts, et je comptais bien la rembourser. Maintenant il me restait qu’à espérer que Leah saurait me pardonner… à nouveau… et que je pourrais retrouver ma fille. Car pour moi, elles restent toujours les trésors qui me donnent la force de continuer. Ainsi j’allais m’occuper de gérer les petits trafics discrets pour les serviteurs d’Abadone, évitant à des visages trop importants ou connus de trainer dans des lieux louches qui sont par contre mon domaine.  Tout cela en tentant de garder mon mariage et ma famille.