I have a snake in my boot

Mère devenait plus pressante concernant Alix, concernant son avenir et la façon dont on allait la gérer. Ça devenait urgent, il fallait que je trouve une solution et l’une d’entre elle… C’était de lui trouver quelqu’un à épouser. Quelqu’un de fiable, quelqu’un à qui je pouvais confier cette idiote. Il n’y en avais pas des millions, il n’y avait que lui. Alors je lui avais proposé de me rejoindre à Londres, dans un de ces clubs où nous allions souvent, là où l’alcool était bon et les femmes souvent désirable. J’avais à lui parler, je ne lui planterais certainement pas de couteau dans le dos. Si il me semblait être le meilleur choix, il restait mon ami, le seul de véritablement fidèle au travers des années. Le seul sur lequel j’avais pu me reposer.

L’attendant dans un salon privé, un vers de bourbon à la main, je ne lui fis aucune grande accolade lorsque l’on m’annonça son arrivé. Je me contentais simplement de me tourner vers lui et de rejoindre la bouteille pour lui servir un verre. « Merci d’être venu. », c’était réel, peut de personne avait le droit à ma véritable reconnaissance. « Je ne vais pas tourner autour du pot Samaël, je t’ai fait venir car j’ai un service à te demander. », je suppose que pour d’autre, il aurait été plus sage de prendre des nouvelles, m’intéresser à lui, mais je n’étais pas ce genre d’homme. Je n’allais pas faire semblant pour respecter un égo qu’il n’avait pas en ma présence.

Inutile de charmer un serpent quand on en était un. « J’ai une proposition qui pourrait calmer le venin de ta vielle tante… », la discussion tournerait autour du mariage, de la contrainte d’épouser une femme quand on était seul héritier. M’asseyant sur un fauteuil, je jouais avec mon verre avant d’abattre mes cartes, « Mère ne supporte plus la situation dans laquelle se trouve ta filleule. », et les deux informations entre elles… « Je veux lui proposer ton nom comme solution à nos deux problèmes. », et je ne le ferais pas sans raison.

ft. Samaël

I have a snake in my boot

L'employé de l'endroit ouvrit la porte devant moi alors que je finis de rouler les manches de ma chemise sur mes avant bras. Voir Marcus n'était jamais une gêne pour moi, je regrette même que ça n'arrive pas plus souvent. Comme a son habitude, le sorcier ne s'embarrasse pas de formules de politesse et un sourire amusé fleurit sur mes lèvres. « Ne me remercie pas pour ça. Ca faisait un moment que nous ne nous étions pas vu ainsi. Tu serais ému si je te disais que ça me manquait ? » Sans doute pas. Quoique, je savais pourquoi Marcus était si froid. N'importe qui le serait devenu de toute façon, aussi ne prêtais je plus vraiment attention a sa façon d'être.

Je le fixe un instant des yeux, celui de m'assurer que tout allait bien pour lui avant de me laisser tomber dans le moelleux d'un fauteuil en cuir. Très vieil anglais au demeurant. « Un service ? » Surpris, je lève un sourcil intrigué. Marcus n'a jamais besoin d'aide. Il avait les moyens de s'aider tout seul et il savait très bien le faire. Si il en était réduit a me demander un coup de main, c'est qu'il faisait face a un problème d'importance. Croisant les jambes, je lui accorde donc toute mon attention. J'accepte le verre qu'il me tends avant d'y tremper les lèvres. Fort et amer. Parfait. Lorsqu'il évoque le venin de ma chère tantine, je penche légèrement la tête sur le côté. Il sait parfaitement que je déteste cette vieille chouette. « Je t'écoute. » invitais je donc tandis qu'il prenait place en face de moi. « Ma filleule ? Ah tu parle de ta petite sœur. » A ma décharge, cela faisait bien dix années que je ne l'avais pas vu cette gamine. Marcus ne semblait déjà pas la porter dans son cœur d'ailleurs, c'était sans doute en rapport avec la déception qu'elle avait causé a la famille.

Par contre, j'affiche clairement ma surprise lorsqu'il enchaîne. « Tu parle de mariage là non ? » C'est le seul lien que je fais presque automatiquement. Je connais assez Marcus pour savoir comment il fonctionnait. Je balance pensivement mon verre au bout de mes doigts. « Dis moi qu'est ce que tu en retirerais toi ? » Le sorcier ne faisait rien sans rien et j'étais sûr qu'il savait gérer son écervelée de sœur alors pourquoi vouloir me faire intervenir dans cette affaire ? Il savait très bien que je ne comptais pas me marier, mais aussi que je ne supportais plus la pression de ma tante Venda.

ft. Marcus

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« Si j’avais un coeur, ça serait sans doute possible. », soufflais-je donc en guise de réponse. Il jouait toujours, il le faisait même plus que moi. J’étais bien plus éteint qu’il ne pouvait l’être, c’était sans doute pour ça que je ne savais pas comment prendre Alix. J’avais besoin de lui, qu’il accepte quelque chose qui pourtant pourrait ne pas lui aller. Ça pourrait suffire à régler les deux situations. Les mots de sa tante et les angoisses de ma mère. Hochant donc la tête lorsqu’il me demanda si je parlais bien d’Alix, il chercha à clarifier la situation. « Oui. Mais je ne veux pas te l’imposer à toi. », elle en revanche, elle n’avait aucune idée des dangers de ce monde et de ce qu’il lui faudrait.

Plongeant mon regard dans le sien, j’eus un léger rictus lorsqu’il me demanda ce que j’en retirais. « De la tranquillité d’esprit. » soufflais-je comme réponse la plus évidente, « Elle n’a aucune idée de ce qui est bon pour elle et mère va finir par la marier de force à quelqu’un qui ne lui ira pas. En aucun point. », soupirant, je bus une gorgée avant de laisser le liquide ambré glisser sur la surface froide de mon verre, « Tu ne te laisseras pas avoir par ses tours et vous avez la même bestialité latente… Je suis persuadé qu’il y aura au moins un endroit où vous serez raccords. », parler de la sexualité de ma soeur ne me dérangeait pas. Elle était une femme, son unique intérêt dans cette famille serait de perpétuer notre nom. Savoir qu’elle pourrait au moins satisfaire son mari était une bonne chose, surtout si c’était mon ami.

Pour le reste, je préférais ne pas penser à ce que je ne pouvais pas maitriser, ou comprendre, comme mon inquiétude à son sujet. Il était de confiance, il y avait peu de chance pour qu’il revienne sur une décision après l’avoir accepté, du moins avec moi. « Je ne veux pas la voir finir avec une famille de bas étage quand je connais la valeur de l’héritier des Rosier. », pas de politique, pas exactement, ici c’était simplement de la praticité. « Mère devra valider cette proposition, mais je suis certain de savoir lui faire entendre raison. Elle t’as toujours particulièrement apprécié. », sinon il n’aurait pas été le parrain de ma soeur. « Qu’en penses-tu ? », concluais-je alors. Je ne cherchais pas à le convaincre avec des compliments vide de sens. Simplement avec des faits. Samaël n’était pas un homme pouvant se laisser avoir par de simple ronds de jambes.

ft. Samaël

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Je ricane a sa réponse. Oh il avait un cœur, l'organe basique qui lui permettait de vivre, mais j'avouais sans peine qu'au vu de ce qu'il avait subit, n'importe qui aurait enterré cet organe sous un monceaux de glace. Cela ne m'empêchait pas d'apprécier le sorcier depuis nos jours a l'école alors que tant d'autre ne pouvait s'empêcher de le haïr sans tout connaître. Enfin, ce n'était pas mon rôle de donner mon avis.

M'installant confortablement, je laisse Marcus m'exposer le but de notre rencontre et j'avoue que sur le moment, je ne sais pas tellement quoi lui répondre. Sa sœur est une gamine que je n'ai pas vu depuis des années. De ce qu'il m'en avait dit, elle frôlait l'effacement de son nom de l'arbre des Avery. A croire qu'elle adorait se rouler dans la fange. Personnellement, je m'en fichais, je n'étais pas directement concerné, cela dit, je n'ai pas vu arriver le sujet du mariage. En toute honnêteté, Marcus ne risque rien a s'adresser a moi, il me connait très bien, sait exactement comment je suis mais je suis surpris de comprendre a travers ses mots, qu'il n'arrive pas a gérer la gamine. « C'est encore une gosse, tu t'attends a quoi ? » fis je avec un sourire ironique par contre j'affiche un air légèrement surpris a la suite. Certes, je suis ce que je suis, mais l'option nounou n'a jamais vraiment été dans mon patrimoine génétique. Même si il m'assure qu'au lit on devrait pouvoir s'entendre. Cette petite remarque déclenche mon rire. Mais il n'a pas tord sur le reste. J'ai prouvé depuis longtemps ma valeur en tant qu'héritier, j'ai remonté la fortune de la famille a la seule force de mes bras. En vérité, je suis un très bon parti et Marcus le sait très bien. « En somme tu préfère la savoir mariée a moi plutôt qu'au premier venu. Mais dis moi, tu n'as pas oublié mon aversion du mariage si ? » J'avale une gorgée d'alcool avant de reprendre, regardant mon interlocuteur bien en face. Après tout, j'ai déjà été fiancé deux fois et j'avais eu tôt fait de me débarrasser de ces demoiselles aussi intéressantes que la tapisserie du vieux salon de la chouette déplumée.

Cela étant... Je considère mon vieil ami d'un air sérieux. Je le connais depuis des lustres et Marcus ne demande jamais de service, je ne peux donc pas ignorer sa demande, même si elle va a l'encontre de mes propres convictions. Faisant négligemment danser mon verre entre mes doigts, je finis par hocher la tête. « Très bien. Ce n'est pas quelque chose que je peux te refuser, mais je me réserve le droit de rompre les fiançailles si jamais elle ne me convient pas. Ca te va ? » Du moins pas tout de suite, si mes souvenirs étaient bons, la gamine était encore a l'école, j'avais le temps avant son diplôme de trouver une autre solution si jamais elle me sortait par les trous de nez. « Tu n'es pas du genre a demander de l'aide, Marcus, elle doit vraiment te pousser a bout pour que tu en vienne a le faire...Ou alors tu espère que je la protège. » mentionnais je un peu pensif. Quoique...Marcus ne montrait jamais d'affection, difficile de dire si il avait un autre motif que ceux qu'il m'avait exposé. Mais la famille Avery avait été sous la coupe d'un patriarche terrifiant, même moi j'en convenais. Qui sait ce qu'il avait fait subir a ses propres enfants.

ft. Marcus

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« Elle a 25 ans, ce n’est plus une enfant. », soufflais-je légèrement agacé avant de lui présenter les faits, le pourquoi j’étais ici, le pourquoi je lui demandais ça. Oui, je le préférais lui à d’autre, et oui je savais qu’il avait une aversion pour le mariage. « J’aimerais te dire que je préférais honorer tes préférences à celles de ma famille, mais je n’ai plus ce luxe. », lui assurais-je. Il savait plus que n’importe qui ce qu’une pression familiale pouvait engendrer. J’avais su restaurer le nom de mon père à Poudlard, j’avais su effacer ce passé de Mangemort, mais j’avais grandement conscience que sans allié, je ne pourrais pas plus et qu’Alix était un levier efficace. Allier mes inquiétudes à son sujet à l’avenir de ma maison était la seule chose à faire.

Je ne lui aurais rien demandé si je n’étais pas face à un mur. Au plutôt dos à ce dernier.

Il ne pouvait pas me le refuser, mais il se gardait le droit de rompre les fiançailles si elle ne lui allait pas. Étrangement, j’avais des doutes sur ça. Il n’avait pas vécu avec elle, il ne l’avait pas vu échapper aux coups de notre père et vivre sa vie comme si elle n’avait aucune importance, sans jamais se soucier des conséquences, ni de ses obligations. Il ne pouvait pas avoir les mêmes rancoeur, les mêmes aversions. « Oui. », lui promettre quoi que ce soit en échange serait cela dit inutile. Il avait déjà ma fidélité, il était d’ailleurs le seul. Quoi qu’il puisse me demander, aujourd’hui, ou demain, mes réponses seraient similaires à celle d’hier. Lui comme moi n’étions pas du genre à se perdre en sentiments inutiles, en paroles superflux.

Je n’avais pas besoin des autres, je ne l’avais jamais fait, alors oui, cette situation me dépassé à bien des niveaux. Seulement il eut un pensée, une réflexion qui me força à relever les yeux sur lui, mes lèvres frôlant mon verre alors que je le détaillais. Il lisait bien plus facilement en moi que n’importe qui d’autre. Le seul à pouvoir accéder à mes pensées les plus profonde était devant moi et aucune Occlumencie ne pourrait m’en protéger. « Ne me prête pas des sentiments que je n’ai pas. », ces mots lui suffirait à comprendre qu’il était bien question de ça, de la protéger, mais que je n’avais nullement envie d’en parler, d’avouant qu’elle m’inquiétait et que malgré le néant qui dirigeait mon coeur, je pouvais vouloir lui éviter un enfer.

Il saurait, mais même les murs ne s’imprimeraient pas de mon aveux.

« Elle n’est pas faite du même bois que tes précédentes prétendante. Elle n’est pas… Farouche, faible d’esprit et n’a pas besoin d’un homme pour exister. Ne fais pas l’erreur de la croire encore enfant. Elle n’a plus la moindre trace d’innocence et son venin devrait te plaire. », ma soeur était mon opposé et pourtant, nous avions bien en commun, « Je ne t’aurais pas proposé une imbécile de plus. », et je les connaissais assez pour ça. Alix ne le décevrait pas si il savait comment la prendre.

ft. Samaël

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Je me contente de hausser un sourcil entendu. 25 ans, c'était encore une enfant si on la comparait a nous, mais je ne juge pas nécessaire d'insister. Marcus est parfois un peu trop chatouilleux mais je suis parfaitement capable de faire avec. Je dois d'ailleurs être l'un des rares a faire fi de sa manière d'être glaciale. Je fronce un peu le nez lorsqu'il parle de mes préférences. Il sait que je n'aime pas l'idée du mariage pour enchaîner de bon petits sang-purs, mais même si je n'aime pas cela, je suis comme lui, soumis aux exigences de notre famille. Lui comme moi nous étions salis les mains pour notre nom et il est vrai que celui ci devait encore briller, mais ce que je veux c'est qu'il brille comme je le désire, contrairement a la vieille chouette qui me sert de tante. « Aucun de nous n'a ce luxe oui. » approuvais je en fixant, un instant fasciné, les éclats ambrés de ma boisson.

Il me connaît assez pour savoir que j'accepterais sa demande, même si j'y pose une condition somme toute logique. Alix est un sujet brûlant pour lui et, le peu que j'en ai entendu, me fait dire que mis à part moi, personne n'épouserait cette gamine. Je salut donc notre entente en levant légèrement mon verre, préférant ignorer la lueur satisfaite de ses iris pour le coup. J'ai l'impression qu'il sait un peu trop bien ce qu'il fait. Cela dit, sa demande reste étonnante, assez pour que je le souligne. Marcus n'avait jamais eu besoin de personne, il avait été élevé pour que ce soit le cas. Il ne s'attachait a rien ni personne. J'étais peut être une exception mais jamais il ne l’avouerait. De toute façon, je ne le lui demandais pas non plus. Il savait que je savais et vice versa, il n'y avait pas besoin de paroles. Quant a sa sœur, j'ai dans l'idée qu'il voulait surtout la protéger. Il savait que je ne la maltraiterais pas et qu'elle serait relativement libre de faire ce qu'elle voulait avec moi. Si mariage il y avait et si enfants il devait y avoir, je me contenterais sans doute de m'assurer qu'ils soient de moi. Sortit de cela, elle ne manquerait sans doute de rien, sauf peut être d'attention mais ça...C'était un autre problème. Donc si il me la confiait c'était bien pour son bien a elle, même si il en tirait certains avantages et moi j'en aurais la tranquillité.

Je laisse échapper un léger rire lorsqu'il me la vante. « Tu me connais beaucoup trop bien, reste a savoir si tu as le nez creux. Je ne suis pas difficile concernant mes maîtresses, il n'en est pas de même pour la potentielle mère de mes enfants, même si ça me tue de devoir faire des marmots, je n'ai pas envie que ma fortune finisse dans les poches de mon cousin débile. » Et ce n'était même pas une critique, juste un fait. « Très bien, tu as mon consentement et je tâcherais de le faire comprendre a ta sœur. Ma tantine adorée n'y trouverais rien a redire non plus.» Je ne doute pas un seul instant qu'il saura convaincre leur mère, Marcus n'avait pas que la tendresse d'un serpent, il en était réellement un. Puis je croise nonchalamment les jambes en penchant légèrement la tête, un air sardonique sur le visage. « Tu sais qu'une fois la situation de ta sœur réglée, ta mère se penchera sur ton cas ? Tu n'as toujours pas trouvé d'épouse digne de ton rang après tout. »

ft. Marcus

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Dur était la vie de celui qui portait la couronne. Nous avions à faire avec des responsabilité qui nous contraignez à subir les situations. Samaël avait accepté de la rencontrer, mais il se gardait le droit de refuser si ça n’allait pas avec elle. Je ne lui en voudrais pas, mais ma soeur n’était pas simplement belle, elle avait des arguments, de nombreux argument, pour lui plaire. Alors si il me concédait ma connaissance pour ses goûts, il était déjà plus exigeant sur celle qui serait la mère de ses enfants. Je le savais, « Je ne t’enverrais pas ma soeur si je la prenais pour la première catin des bois qui passait. », lui assurais-je alors avant qu’il n’accepte pour de bon. Je pouvais en parler à ma mère, la laisser prendre cette décision sans pour autant lui laisser réellement le choix. Il s’occuperait de ma soeur et pour sa vieille tante, elle devrait s’en accommoder.

« Merci. », soufflais-je en voyant une inquiétude de moins se dresser sur mon chemin. Vidant mon verre d’une traite, je me levais finalement pour aller me resservir, généreusement tandis qu’il soulignait une évidence. À présent que l’avenir de ma soeur venait de se sceller, je serais la prochaine préoccupation de ma mère. J’étais après tout toujours célibataire, sans le moindre enfant à l’horizon et je m’étais d’ailleurs bien assuré de ça.

« Je prendrais mes responsabilité le temps venu et lorsqu’une femme de mon rang se présentera à moi avec assez d’argument pour ne pas salir le nom des Avery. » répondis-je en m’avançant, bouteille à la main pour remplir son verre. Salir le nom des Avery… Je haïssais mon géniteur, devoir réparer ses erreurs et empêcher à notre nom d’être souillé était une hérésie, « Mais nombres d’entre elles sont encore élèves à Poudlard, à moins qu’il existe une femme de mon âge que tu n’aie pas encore éconduite et qui soit célibataire quelque part, je pense que mère devra attendre. » ma position de professeur m’apportait un répit supplémentaire, « Et contrairement à ma soeur, je serais en mesure de procréer pendant encore de longues années. », levant mon verre, j’en buvais une nouvelle gorgée avant de m’asseoir à nouveau, épuisé par ces situations, par cette tache presque impossible.

ft. Samaël

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Je balaye son argument d'un geste désinvolte de la main. Je me fiche bien qu'elle en soit une ou non, si les vierges étaient prisées dans notre cercle fermé de sang immaculé, moi, personnellement, je les aimais pas. Trop mijaurées, trop timides, trop fades. Alors si Alix s'amusait a enchaîner les amants n'était pas un problème en soi pour moi, au pire serait elle assez expérimentée pour me satisfaire mais passons, je n'ai pas dans l'idée de coucher avec elle. « Ce n'est pas réellement un problème ça. » fis je tout de même en portant mon verre a mes lèvres avant de me décider a accepter sa demande. Même si elle ne me plaisait pas. Je pouvais faire ça pour mon vieil ami, au pire, j'enfermerai sa sœur dans la cave. Façon de parler.

Son remerciement était assez rare en soi pour que je n'en ris pas. C'était le meilleur moyen de le vexer mais mon sourire en disait long. Marcus ne remerciait pas non plus ou alors si ça servait ses intérêts évidemment. Cela dit, étant moins strict que certains sang pur de notre connaissance, je devais avouer qu'il avait bien manœuvrer pour mettre sa sœur a l'abri, elle était proche de son diplôme, nul doute que sa mère l'aurait mariée assez rapidement et le nombre d'héritier pur sur le marché était assez élevé, mais de pur avec des idées conservatrices et extrémistes l'était moins. Je l'étais moins. Peu importe qui dirigeait le monde tant que j'en tirais profit, c'était un peu mon mantra, ce qui faisait de moi sans aucun doute une valeur sûre pour mon condisciple. En suivant ce raisonnement il n'était pas difficile de deviner qu'il écartait sa sœur d'un nid de vipère bien venimeuse.

Puis je souligne que son cas allait bien évidemment, revenir sur le devant de la scène avec sa mère. Cela dit, Marcus avait mon âge, le voir encore célibataire était surprenant. Il était charismatique, riche et bien né, certes, il ne fallait sans doute pas espérer un cœur bon et chaleureux mais dans les faits stricts, il était un bon parti. Amusé, je lui fis la remarque et sa réponse m'arracha un rire grave tandis qu'il remplissait mon verre. « Une telle perle existe-t-elle ? » plaisantais je en haussant un sourcil sardonique. Cela dit, j'approuve ses mots d'un geste de l'index lorsqu'il évoque que la plupart de ses potentielles futures épouses se trouvaient encore a l'école. Oui, il n'avait pas tord. « Ou peut être élargir ton cercle de connaissance, les bonnes petites anglaises sont fades, j'ai connu une espagnole.... » Mon sourire se plisse de sous entendus avant que je ne l'observe se poser d'une manière un peu lasse. « Ton père n'est plus là mais j'ai l'impression que ta mère te mène la vie tout aussi dure. » finis je par dire alors que mon sourire mourrait. «  Ou alors tes élèves t'en font voir mais j'ai un doute sur le sujet. » ajoutais je moqueur malgré moi. Marcus devait mener ses classes d'une main de fer.

ft. Marcus

I have a snake in my boot

Il fallait envisager cette réalité, celle que je pourrais devenir une cible pour ma mère, mais j’avais mes idées en tête, je bénéficiais de plus de temps que les autres sans doute pour m’en sortir. Enfin qu’elle. Quant à l’existence d’une perle rare ? Je doutais que ce soit le cas. « Si elle existe, elle ne m’intéresse pas encore. », soufflais-je épuisé à cette idée. Devoir me battre encore ? Le faire pour gagner quoi ? La survie d’un nom que j’avais en haine ?

Sans doute devrais-je en effet élargir mon cercle de connaissance, mais sur ces critères ? Secouant la tête, je soufflais un peu neutre, « Et après tu t’étonnes que ta vieille harpie de tante t’es pris en grippe ? », lui comme moi avions le temps, mais lui n’avait personne à placer dans sa famille avant lui. M’asseyant, épuisé à cette idée, je relevais les yeux de mon verre lorsqu’il souligna que malgré l’absence de mon père, je continuais à me faire mener la vie dure par ma mère. Mon père… Serait-il un jour réellement absent de ma vie ? « Je ne serais tranquille qu’à sa mort… » soufflais-je, la haine dansant brutalement dans mon regard. J’avais appris à porter bien des masques, mais son existence ne pourrait changer ça. Le fait que même 25 ans après son emprisonnement, il soit toujours en mesure de m’imposer sa volonté. « Elle n’est pas lui, quoi qu’elle puisse essayer de m’imposer, elle ne fait que suivre ce que je lui murmure. », ma mère bien que froide, n’était rien de plus qu’une poupée entre mes mains. Elle ne m’imposait jamais réellement les choses, du moins les choses que je n’avais pas décidé. Mais avec le mariage d’Alix, les choses seraient peut-être un peu plus compliqué. Enfin si tant est que ma soeur ne fasse pas fuir mon meilleur ami.

« Et ne surestime pas là capacité de ces idiots à pouvoir influencer mon humeur. Les envoyer en retenue ou leur faire perdre des points suffit amplement à calmer l’orage. », concluais-je en vidant ce nouveau verre. « Quelles sont les nouvelles au ministère ? » demandais-je pour m’orienter sur un sujet auquel je n’aurais pas de réponse. Samaël n’était pas loquace à ce sujet, son métier en était la preuve.

ft. Samaël

I have a snake in my boot

Mon sourire se teinte de dédain. « Cette vieille chouette a couru après un homo durant des années, elle est mal placée pour me dire quoique ce soit a ce sujet. » Mais elle restait la matriarche, et ça me faisait chier. C'était moi qui tenait les cordons de la bourse de galions, grâce a moi, elle pouvait vivre dans le luxe, mais cela ne l'étouffait pas de gratitude bien au contraire. Une étincelle plus sérieuse passa mes iris lorsqu'il évoqua la mort de son père. Oui, sans doute, il n'y aurait que cela pour le libérer totalement. Je n'étais pas assez débile pour penser que cela ferait de lui l'homme chaleureux de l'année, mais... Disons que la peur enfantine est toujours la plus délicate a effacer. Je ne suis pas heurté par la haine qui traverse ses iris. Qui ne haïrait pas un tel homme hein ? « Demande moi si un jour tu as besoin d'aide. » peut importe pour quoi, il devait savoir compter sur moi. Je pouvais paraître affable la plupart du temps, mais il ne fallait pas oublier de quelle maison je venais.

Je hochai légèrement la tête a la mention de sa mère. Il était vrai que depuis l'enfermement de son mari, elle obéissait au seul homme de la famille. Mais cela ne voulait pas dire qu'elle n'était pas empoisonnante. Loin de là. Finalement, je balaye l'air d'une main. « Fais quand même attention, en attendant, je protégerais ta gentille soeurette. » Mais j'avais toujours du mal a le voir en tant que prof. Non pas qu'il soit mauvais mais...Combien d'élève arrivait dans son cours déjà gelés en fait ? Je ricane doucement. « Oh ça, je veux bien te croire. » puis je m’abîme un instant dans les reflets ambrés de ma boisson. « Toujours la même chose, Granger dégouline de bons sentiments et de réformes, les anciens font tout pour la bloquer et moi, j'enrichis le département. » Je n'entrais jamais dans les détails de mon métier, c'était comme ça, Marcus le savait mais je doutais que ce que je pourrais lui dire l’intéressait. Il devait être plus curieux des réformes engagées par la Ministre guimauve.

Finalement, je finis mon verre d'un coup sec. «Il faut que j'y aille, une délicieuse pièce romaine m'attend. » Je me lève, pose mon verre sur un plateau vide et m'arrête a hauteur de Marcus. Je pose une main sur son épaule. C'est le seul geste que je m'autorise le concernant, il n'était pas a l'aise avec les démonstrations d'affection. « Tu sais que tu peux compter sur moi hein ? » Je serre un instant mes doigts avant de me diriger vers la sortie. « Ah au fait, fais moi parvenir l'heure et le lieu. Il me tarde de rencontrer ta cadette ! » un rire suit ces mots ironiques avant que je ne disparaisse.

ft. Marcus